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La Guerre Civile (1936-39)

Carte montrant les zones de contrôle des quatre pays du Comité de non-intervention (rouge : Grande-Bretagne ; bleu : France ; vert : Italie ; gris : Allemagne).

Afin d’empêcher toute généralisation du conflit espagnol, la France et l’Angleterre décidèrent de la mise en place de la politique dite de « non-intervention », dans les premières semaines du conflit. L’objectif était d’empêcher toute aide aux deux belligérants tout en intégrant l’Allemagne et l’Italie dans un pacte peu contraignant. À l’interdiction d’envoyer des troupes sur le sol espagnol s’ajouta celle d’y acheminer du matériel militaire. Ainsi, la première œuvre du pacte de non-intervention fut de dresser une liste du matériel prohibé à l’exportation en Espagne. Celle-ci avait un certain souci d’exhaustivité puisque tout le matériel létal possible était sous le coup d’une interdiction. Il ne restait rien, des bombes aux munitions, des chars aux avions, en passant par toutes les armes de tir, qu’on ne pouvait livrer en Espagne, excepté des uniformes, les équipements de protection (masques à gaz et casques) et les avions civils. Par la même occasion, la non-intervention privait l’Espagne républicaine de son statut d’État de droit en lui interdisant de se procurer du matériel militaire à l’étranger. Surtout, cette dernière fut ainsi mise à pied d’égalité avec les insurgés, dont on reconnaissait implicitement le statut de belligérant. Le 8 août 1936, l’adoption de la non-intervention fut aussi la preuve d’un très net infléchissement de la posture du gouvernement du Front populaire français. Léon Blum, qui avait pourtant décidé dans les premiers jours d’une aide discrète à l’Espagne républicaine, revint sur sa position et participa à la mise en place d’une politique plus proche des intérêts du gouvernement anglais. Ce projet fut rejoint par 27 pays, parmi lesquels on compte l’URSS, l’Allemagne et l’Italie fascistes, bien que ces deux derniers aient déjà aidé les troupes insurgées. Source: http://chs.huma-num.fr/exhibits/show/marty-et-les-brigades-internat/guerre-d-espagne/non-intervention (Texte de Pierre Salmon).

Les massacres de Paracuellos sont l'assassinat de plusieurs milliers de prisonniers politiques et religieux par des membres du camp républicain, durant les premières semaines de la bataille de Madrid (novembre-décembre 1936), lors de la guerre d'Espagne. Les faits se sont produits dans la banlieue de Madrid, près du ruisseau San José, à Paracuellos de Jarama, et dans le bois d'Aldovea, à Torrejón de Ardoz. C'est l'un des épisodes les plus notoires de la Terreur rouge espagnole. Environ 5 000 prisonniers politiques et militaires avaient été incarcérés à Madrid avant le début de la guerre, en juillet 1936. Beaucoup d'entre eux avaient été capturés lors du soulèvement raté de la caserne de Montaña, à l'ouest de Madrid. Les prisonniers sont tombés sous le contrôle de la nouvelle Junta de Defensa de Madrid (Comité de défense de Madrid), un comité d'urgence laissé responsable de la ville le 7 novembre, après que le gouvernement républicain, dirigé par Largo Caballero, a évacué Madrid, pour sa capitale temporaire, Valence. Beaucoup de prisonniers ont été sortis de prison lors des soi-disant « sacas » (extractions), 33 au total, entre le 7 novembre et le 4 décembre, lorsque les nationalistes ont lancé leur assaut sur Madrid, les républicains craignant la présence de tant de prisonniers potentiellement hostiles sur leurs arrières pendant la bataille. Les « extractions » ont été commandées par écrit par les autorités républicaines à Madrid, souvent dans des documents signés par Segundo Serrano Poncela, député de l'ordre public, travaillant directement sous la supervision de l'homme politique communiste Santiago Carrillo. Les fusillades se passent du 7 novembre au 3 décembre. Les raisons pour lesquelles les personnes furent fusillées étaient; leur appartenance à un collège catholique ou à une congrégation; l'appartenance à une famille de médecins ou d'avocats ; des ympathisants du soulèvement nationaliste. D'après Bartolomé Bennassar, le nombre de victimes de ce massacre précis s'élève à 2 000 (sur 10 000 prisonniers). Les corps étaient exhumés après la guerre.

La Desbandá, en andalou, ou La Desbandada, en castillan, est connue comme le massacre de la route Malaga-Almeria. C'était une attaque des soulevés aux civils et militiens républicains, entre 6 et 8 février 1937, après la chute de Malaga sous le camp "national". Il y a eu entre 3.000 et 5.000 civils morts. Pendant la fuite des réfugiés venus d'autres provinces, des avions et des bateaux de croisière tirent sur la population. L'argument du band franquiste était qu'il y avait des militaires parmi les réfugiés, mais le haut commandement militaire avait abandonné la ville à la veille, dépassant Nerja, Salobreña et Motril.

Le nombre officiel de victimes, toujours maintenu depuis par le gouvernement basque, fait état de 1 654 morts et de plus de 800 blessés. Il s'accorde avec le témoignage du journaliste britannique George Steer, correspondant à l'époque du Times, qui avait estimé qu'entre 800 et 3 000 des 7 000 habitants de Guernica périrent

Le bombardement de Guernica (sous le nom de code opération Rügen) est une attaque aérienne réalisée sur la ville basque espagnole de Guernica le lundi 26 avril 1937 par 44 avions de la Légion Condor allemande nazie et 13 avions de l'Aviation Légionnaire italienne fasciste, en appui du coup d'État nationaliste contre le gouvernement de la Seconde République espagnole. Cet événement majeur et hautement symbolique de la guerre d'Espagne contribua à la médiatisation internationale du conflit, par l'intermédiaire d'une intense propagande, notamment au sujet du nombre de victimes et des responsables du massacre, aussi bien par les partisans des nationalistes que des républicains ; parmi ces derniers, le peintre espagnol Pablo Picasso a joué un rôle important avec son célèbre tableau Guernica représentant la population bombardée et exposé pour la première fois à l'Exposition internationale de Paris, du 12 juillet 1937 à la fin de l'année 1937.

Extrait d'un discours de la ministre Montseny publié par El Noticiero de Cartagena, le 6 décembre 1936. Source écrite primaire, à partir d'un discours oral. Le coup d'État de juillet 1936 désorganise les structures de l'armée espagnole, qui se retrouve divisée entre les unités restées loyales au gouvernement républicain et celles qui se liguèrent aux militaires soulevés. L'échec partiel du soulèvement, qui ne réussit pas à s'emparer complètement du pouvoir, l'effondrement de l'autorité et l'échec des négociations entre les deux camps mena à la guerre ouverte. Le gouvernement, dirigé par Giral s'efforce alors de recréer une armée de volontaires, en s'appuyant sur les unités loyales de l'armée, avec un commandement professionnel. Mais à cause de l'éclatement de ces troupes et de l'urgence de la situation, il dut également avoir recours à la formation de milices populaires armées par les syndicats et les partis. Des milices populaires s'arment dès le 17 juillet 1936, les syndicats ayant rapidement compris l'ampleur du soulèvement militaire. La CNT et la FAI formèrent ensemble les milices confédérales (milicias confederales) ; l'UGT et le POUM organisèrent leurs propres milices. On comptait, aux premiers jours de la guerre, plus de 100 000 miliciens dans toute l'Espagne : la moitié d'entre eux faisaient partie de la CNT-FAI, 30 000 de l'UGT, 10 000 du PCE, 5 000 du POUM (présent principalement en Catalogne). À ces milices ouvrières se joignirent environ 12 000 gardes d'assaut, quelques centaines de gardes civils, ainsi que plusieurs milliers de soldats et 200 officiers de l'armée. La libertaire Montseny devient ministre de la Santé et des Affaires Sociales en 1936 et 1937, sous la Seconde République, pendant la guerre civile. Elle est la première femme ministre de l'Europe occidentale et prend en charge une loi sur l'avortement.

Marina Ginestà avait 17 ans, une carte des Jeunesses Socialistes en poche et le rêve d’une révolution quand, à l’été 1936, elle posa fièrement et avec défi sur la terrasse de l’hôtel Colón de Barcelone pour le photographe Juan Guzmán qui prit une photo devenue le symbole et l’icône de la Résistance. Vêtue d’un uniforme de milicienne, les cheveux au vent, armée d’un fusil qu’elle porta pour la première et la dernière fois de sa vie, la jeune républicaine sert de premier plan à une vue impressionnante de Barcelone. En ce 21 juillet 1936, au moment où des militaires prennent le parti d’écraser cet espoir, au nom d’une idéologie génocidaire, le photographe allemand Hans Gutman, alias Juan Guzman, met en scène cette photo avec, sans doute, l’idée que la jeunesse possède les clés du succès de cette Révolution. Il fera partie des futures Brigades Internationales. “C’est une bonne photo, elle reflète le sentiment que nous avions à l’époque. Le socialisme était arrivé, les clients de l’hôtel étaient partis. Il y avait de l’euphorie. Nous nous sommes installés au Colón, nous avons bien mangé, comme si la vie bourgeoise nous appartenait et que nous avions changé de classe rapidement “, explique Ginestà dans un entretien avec l’agence Efe à son domicile parisien. Marina Ginestà est née à Toulouse en 1919, de parents espagnols dont les ascendants étaient déjà engagés dans la lutte sociale et ce de longue date. Elle et sa famille s’établissent à Barcelone en 1930. En 1936, le parti communiste espagnol la place comme interprète auprès du journaliste soviétique Koltsov. Leur langue de travail est le français. Marina ne lutte pas pendant la guerre. Blessée pendant la Retirada, elle est soignée à l’hôpital de Montpellier avant de partir pour l’Amérique Latine. Elle meurt à Paris en janvier 2014, à l’âge de 94 ans. Source du texte: https://mer47.org/wp/a-marina-ginesta-icone-de-la-resistance-republicaine-espagnole/ Presque 2.000 femmes catalanes se sont battues en faveur de la République comme miliciennes, la plupart de celles-ci membres de la CNT (424), le PSUC (360), le POUM (119), ERC (64) et Estat Català (48).

Les Journées de mai (Jornadas de Mayo de 1937), les Événements de mai ou les Actions de Barcelone désignent les journées de troubles et d'affrontements qui sont survenus dans la première semaine du mois de mai 1937 dans plusieurs endroits de la région autonome de Catalogne, particulièrement dans la ville de Barcelone. Ils ont opposé les anarchistes (CNT, FAI,...) et des groupes marxistes (POUM), partisans de la révolution sociale aux autorités légales de la Seconde République, la Generalitat de la Cataoogne et le PCE et le PSOE. Ces journées sanglantes sont considérées comme le plus grave des affrontements entre les représentants de la République espagnole, dominée par les staliniens, et les partisans d'une révolution sociale, qui en progression constante depuis juillet 1936. Elles aboutissent de fait à la destruction du POUM dans un premier temps et de la CNT à terme.

Le programme politique de Negrín (fait public en avril 1938), beaucoup plus modéré que celui du Front Populaire en 1936, était constitué par 13 points, acclamé par le comité de collaboration CNT-UGT, si bien la FAI le dénonce comme une forme de retourner au status quo avant juillet 1936. Franco, non plus, il n'était pas favorable à faire des concessions. C'est difficile de nommer coupable Negrín de continuer la guerre quand la seule solution était la reddition inconditionnelle. Celui qui attendait Negrín était une guerre européenne qui absorberait le conflit espagnol au sein d'un conflit international.

“Paix, Pitié, Pardon” est un discours prononcé par le président de la République, Manuel Azaña, à Barcelone, deux ans après le début de la guerre civile en Espagne. Dans ce discours, il y a un message de réconciliation, afin de préparer l’opinion publique et obtenier une médiation internationale afin de mettre fin au conflit. En pleine crise interne de la République -le PSOE et le PCE n’étaient pas d’accord, après la publication en avril 1938 des “treize points” de Negrín, Azaña analyse la guerre dans le contexte international et devient pessimiste, sous l’idée de la défaite et du pacte, face aux partisans d’allonger la guerre (qui suivent la consigne “résister c’est vaincre”). C’est un discours de 74’ enregistré à l’hôtel de ville de Barcelone, qui a été utilisé comme référence pour la réconciliation en différents moments de l’histoire d’Espagne contemporaine, surtout pendant la transition démocratique, l’application de la loi de mémoire historique et l’essai de final négocié du terrorisme d’ETA. Ce discours était prononcé une semaine avant la dernière offensive républicaine dans la bataille de l’Èbre, dernier essai de contenir l’avancée de l’armée nationaliste afin de couper en deux la zone républicaine.

Opposé aux communistes pendant toute la guerre, le colonel Casado acquiert après l'offensive de Catalogne la conviction que la guerre est perdue et qu'il est inutile de poursuivre une lutte sans espoir, avec le vain sacrifice de civils et de soldats. Il estime que la poursuite des combats ne se ferait qu'au bénéfice de l'Union Soviétique et, avec d'autres dirigeants du Front populaire, il fomente une rébellion contre le gouvernement de Negrín. Cela commence le 1er février 1939. Il demande « les conditions de la capitulation de l'armée [républicaine] du Centre ». Il rencontre aussi les généraux républicains Miaja, Menéndez et Matallanas à Valence. Il maintient aussi des contacts avec divers agents britanniques dont Denis Cowan. Le souci de Casado était d'«empêcher des représailles» en assurant la reddition de la zone centrale. Les contacts se poursuivent et le 5 février il est contacté par un officier nationaliste que Casado prie d'obtenir de Burgos les conditions imposées par Franco. Mais il exigeait une reddition inconditionnelle. Casado prend conscience que la résistance devenait « criminelle et stérile ». Il semble que Negrin ait été informé de ce qui se tramait mais qu'il ne fit rien par lassitude et pour s'exonérer du désastre final. Le 4 mars, convaincu que Negrín organise la prise du pouvoir par le PCE, Casado conduit un coup d'État contre le gouvernement légal de la seconde République, avec l'appui de la faction modérée du Parti socialiste ouvrier espagnol et l'adhésion des leaders anarchistes et d'une majorité des commandants de l'Armée Populaire Républicaine. Dans la nuit du 5 au 6 mars 1939, Casado crée à Madrid le Conseil National de Défense, une junte militaire qui se substitue au gouvernement. Le général José Miaja rejoint la rébellion le 6 mars et ordonne l'arrestation des militants communistes de la ville. Le coup échoue finalement et Casado déclare sa capitulation le 29 mars 1939.