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Petite présentation sur la Seconde République en Espagne

Transcript

La Seconde République

L'Accord de Saint-Sébastien (17 août 1930) devient le début de la Seconde République, car les républicains signent nomment un "comité révolutionnaire" afin de renverser la monarchie.

"DELENDA EST MONARCHIA". Composé de delendus, est et monarchia ; la phrase est la conclusion du célèbre article El error Berenguer (« L’Erreur Berenguer ») de l’intellectuel espagnol José Ortega y Gasset publié le 15 de novembre 1930 dans le journal El Sol, dans lequel il dénonçait le discrédit rencontré à ses yeux par la monarchie espagnole à la suite de la nomination du général Berenguer à la tête du gouvernement. Elle est depuis devenue une phrase emblématique du républicanisme espagnol.

Les militaires de la garnison de Jaca engagés dans la conjuration, menés par le capitaine Fermín Galán, décidèrent d’avancer le soulèvement de 3 jours, peut-être par crainte de rester isolés par la neige dont une forte tempête était annoncée. Les troupes loyales au gouvernement font le combats qui provoque la débandade des insurgés, les derniers groupes de rebelles se rendant le 13 décembre. Le lendemain, les capitaines Galán et García Hernández furent condamnés à mort et fusillés.

Malgré l’échec du soulèvement de Jaca, le général Queipo de Llano et le commandant d’aviation Ramón Franco, qui était très populaire grâce à l’exploit de l’hydravion Plus Ultra, maintinrent leurs plans de mener à terme le mouvement civico-militaire prévu pour le lundi 15 décembre. Ils prirent l’aérodrome de Cuatro Vientos, dans la banlieue de Madrid, d’où ils firent un manifeste par radio afin d’inciter au soulèvement de la capitale en affirmant que la République avait été proclamée. Peu après décollèrent de l’aérodrome plusieurs avions chargés de tracts appelant à la grève et au soulèvement pour les lâcher sur Madrid, mais lorsqu’ils survolèrent la ville il se rendirent compte que la vie suivait son cours normal. Lorsque Franco revint à l'aérodrome, les conjurés décidèrent d’abandonner l’insurrection et de fuir en avion au Portugal, puis de voler jusqu’en France. Queipo de Llano et Franco deviennent exilés à Paris.

Sans le soutien de l'ancienne Union Patriotique, et avec la désintégration des anciens partis dynastiques, la "Dictamolle" de Berenguer ne survivra pas -malgré la volonté de retourner à l'ordre constitutionnel (la Monarchie était déjà identifiée avec la dictature). Le général rénonce en février 1931, et, malgré l'offre d'Alphonse XIII du gouvernement à Santiago Alba, celui-ci n'accepte pas. Ce sera l'amiral Aznar le responsable de la convocation des élections municipales pour 12 avril 1931.
Beaucoup de communes proclament la République. Le président du comité révolutionnaire, Alcalá Zamora, exige au roi d'abandonner le pays. La proclamation officielle est faite au Ministère "de la Gobernación", en message émis par la radio.
La République est proclamée à Eibar le 14 avril
Le nouveau gouvernement légifére à coup de décret. Avant l'inauguration des Cortès Constituantes, en juillet 1931, le Gouvernement provisoire met en place une Loi de Réforme Militaire et une série de décrets de base -de Largo Caballero- afin de modifier les relations de travail.
Les élections générales aux Cortès Constituantes ont lieu le 28 juin 1931. Selon le décret de convocation, qui modifie la Loi Électorale de 1907, il y aurait une seule Chambre. L'âge minimale pour voter passe de 25 à 23 ans; on garde en exclusivité le suffrage universel masculin, mais les femmes pouvaient déjà devenir des candidates. Le vote, afin d'éviter la corruption et la fraude, se fait par districts uninominaux, avec les provinces comme circonscriptions, et aussi avec un système de listes ouvertes.
Parmi les députés, il y avait trois femmes: Clara Campoamor (PRR), Victoria Kent (Gauche Républicaine) et Margarita Nelken (PSOE)

“Après le maintien de l'ordre public, la priorité était la réforme des

institutions. La Constitution de 1931, adoptée au mois de novembre, introduisit des réformes radicales dans la définition de l'État et dans le rapport des forces entre les différents groupes sociaux. L'Espagne y est définie comme “une République de travailleurs de toute classe”, formule qui combine la demande socialiste de mettre l'accent sur les classes travailleuses quet le souci de ne pas introduire l'idée -marxiste...- de l'existence de différentes classes sociales qui pourraient éventuellement s'affronter. Mème souci de conciliation dans la formulation de l'État comme “État intégral, compatible avec l'autonomie des municipalités et des régions”, ce qui permettait de protéger l'unité de l'Espagne, chère à l'armée, tout en ouvrant la porte à la création de régions autonomes, une promesse faite à la Catalogne au moment du pacte de Saint-Sébastien et renouvelée après le 14 avril 1931. En outre, le traitement des questions sociales place la constitution de 1931 à la tête de la modernité en Europe. On peut parler pour la première fois en Espagne d'un véritable suffrage universel avec l'octroi du vote aux femmes, une première obtenue grâce aux talents oratoires de Clara Campoamor, députée du Parti radical... et contre l'avis des deux autres femmes parlementaires de ces Cortès constituantes, la radicale-socialiste Victoria Kent et la socialiste Margarita Nelken. (…) Enfin, la question religieuse était tranchée sans ménagement en proclamant dans le texte constitutionnel que “l'Espagne n'a pas de religion officielle” et en séparant officiellement l'Église et l'État, inaugurant ainsi une conception laïque de l'État. (…) La situation s'aggrava aux yeux des catholiques avec la loi de Confessions et Congrégations Religieuses, qui considérait les congregations religieuses comme des associations soumises au droit civil, leur interdisait l'exercice de l'enseignement … et mettait fin à leur financement par l'État.” Source: Jordi Canal (dir.): Histoire de l'Espagne contemporaine.

La loi sur la réforme agraire ne fut adoptée que courant 1932 et c'était une coquille vide. Elle ne prévoyait l'installation que de 50 000 familles par an sur les terres prises à de grands propriétaires qui seraient bien entendu indemnisés. Des millions de paysans attendaient impatiemment la terre. Seules 10 000 familles bénéficièrent de cette réforme. La première chose dont le gouvernement Azaña s'était occupé, c'était « la loi de la défense de la république » qui réduisait à presque rien les droits démocratiques, autorisant le gouvernement à suspendre les libertés constitutionnelles, soumettant les réunions publiques et les manifestations à autorisation, la presse à la censure, limitant le droit de grève. Les autorités pouvaient arrêter et incarcérer sans jugement. Quant à la loi sur les associations, spécialement concoctée par Largo Caballero, elle obligeait tout simplement les syndicats, partis, associations à fournir à la police les noms et les adresses de tous leurs membres. Les anarchistes et même des sections de l'UGT s'y refusèrent et la loi ne put être appliquée. Toutes ces lois furent utilisées uniquement contre les travailleurs et leurs organisations, les prisons se remplissant de paysans qui occupaient des terres, d'ouvriers grévistes, de militants anarchistes.

L'insurrection dirigée par les anarchistes dans la vallée du Llobregat, au sud de Barcelone, en janvier 1932, proclama le communisme libertaire. Elle ne s'étendit pas au-delà de deux districts qui tinrent cependant l'armée cinq jours en échec, avant d'être écrasés. Des milliers de travailleurs révolutionnaires, dont les dirigeants anarchistes, furent incarcérés ou même déportés en Afrique. Les luttes paysannes qui se produisirent en 1932 furent, elles aussi, menées en ordre dispersé et écrasées. La réaction crut pouvoir relever la tête et en août 1932 le général Sanjurjo tenta d'organiser un putsch à Séville pour restaurer la monarchie. Les travailleurs de Séville réagirent immédiatement et firent échouer le coup de force. Le gouvernement dut soustraire les conjurés à la fureur populaire. Ils furent tout de même condamnés à mort - on ne pouvait pas faire moins - mais aussitôt amnistiés, et ne restèrent que deux ans en prison. On les retrouvera plus tard avec Franco.