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Présentation sur la période 1923-1930

Transcript

Dictature de Primo de Rivera

“Au Pays et à l’Armée Il est arrivé pour nous ce moment plus redouté qu’espéré (parce que nous aurions aimé vivre toujours dans la légalité et la voir régir sans interruption la vie de l’Espagne), le moment de réunir les ardeurs, d’écouter la bruyante exigence de tous ceux qui, passionnés pour la Patrie, ne voient d’autre moyen de la sauver que de la libérer des professionnels de la politique, des hommes qui pour une raison ou une autre offrent le spectacle des malheurs et des atteintes à la morale qui commencèrent en 98 et menacent l’Espagne d’une fin tragique et honteuse. Le dense réseau des intrigues politiques a pris dans ses mailles, a séquestré, jusqu’à la volonté royale. Ils affectent souvent de souhaiter que gouvernent ceux dont eux-mêmes disent qu’ils ne les laissent pas gouverner, en faisant allusion à ceux qui ont constitué pour eux le seul et bien faible frein et qui ont apporté aux lois et aux coutumes le peu d’éthique, le mince vernis de morale et d’équité qu’ils ont encore. Mais en réalité ils se satisfont tous de l’alternance et du partage et désignent d’un commun accord leurs successeurs. Or maintenant c’est nous qui allons assumer toutes les responsabilités et gouverner par nous-mêmes ou avec des civils qui partagent notre morale et notre doctrine. Assez de révoltes douces qui, sans apporter remède à rien, nuisent plus à la rude et virile discipline que de mouvement dans lequel mous nous lançons pour l’Espagne et pour le Roi. Il s’agit d’un mouvement d’hommes : que celui qui ressent quelque doute sur la masculinité, qu’il attende dans son coin, sans perturber les jours de bonheur que nous préparons à la Patrie. Espagnols ! Vive l’Espagne et vive le Roi !” Diario de Barcelona, 13 de septiembre de 1923.

Un couplet de l'époque: "Naipes, mujeres y botella son el blasón del marqués de Estella."

"Je pense aussi, comme Mussolini, que le principe de la Liberté, très joli "en principe", n'est plus effectif comme règle de conduite des peuples, et qu'il doit être remplacé par le principe d'autorité." (suite de la lettre de Primo à Sanjurjo, 1926).

"Mussolini est une torche qui éclaire les peuples, sans que ceux-ci doivent le suivre éblouis. Je pense comme lui que l'influence de l'opinion publique sur les actes du Gouvernement doit être restreinte. " (lettre de Primo à Sanjurjo, 1926).

"Primo n'a pas eu de problème à gazer la population civile au Protectorat du Maroc, à "appliquer" la loi d'évasion pour assassiner des anarchistes, emprisonner des centaines d'opposants politiques, permettre la torture de militants ouvriers en prison et de sauter les lois à sa convenance, ce qui nous donne de lui le portrait d'un militaire avec peu de scrupules, prêt à utiliser une grande violence contre ses ennemis politiques et gouverner d'une façon despotique."Alejandro Quiroga: "Primo de Rivera. Dictature, populisme et nation". Ed. Planeta, 2022.

Bagaría et la censure (1924)Le dessin avait comme texte: "Peignez l'escargot en bleu, la branche verte et le fond métallique obscur". Les généraux étaient habillés en bleu, la branche cassée -d'acajou- représente la violation de la justice dans le cas La Caoba.

Une des premières mesures prise par Primo de Rivera après le coup d'État fut celle de dissoudre les mairies. On avait estimé comme but l'épuration de l'administration locale, considérée corrupte et caciquiste. C'est pour cela que le second maire indique qu'il était chassé par la botte du militaire. Source: El Imparcial, 4 octobre 1923.

La propagande de la Dictature était un outil fondamental de l'ambitieux programme d'instruction massive de la population afin d'endoctriner les masses et de créer des bons patriotes, un "nouveau citoyen" militarisé, partisan d'un nationalisme autoritaire.

Primo transmettait ses idées et plans de gouvernement à travers des déclarations à la presse, des discours, des articles écrits pour les journaux proches du régime et, surtout, à travers les "notes informelles", d'obligatoire diffusion par les médias.

Avec la Constitution suspendue, l'état de guerre confirmé, Primo établit un système de censure préalable, aussi pour les communications par téléphone/télégramme en 1924. 1.009 délégués gouvernementaux ont été nommés pour surveiller et épurer les tribunaux.

Malgré le projet de faire avancer l'âge de droit de suffrage à 23 ans et de faire électrices et éligibles les femmes veuves ou têtes de famille, cela devient inutile, car il n'y aura pas des élections représentatives.

Le parti unique (1924)

L'option des catholiques sociaux d'Action Catholique Nationale de Propagandistes au détriment des pro-fascistes de la FCS (Fédération Civico-Somateniste) pour construire UP essayait de se bénéficier de leur capacité de propagande et mobilisation de masses.

UP avait une vocation inter-classiste, avec la volonté de légitimer la perpétuation d'un régime illégal. Le parti aspirait à devenir l'épreuve du soutien du peuple à la dictature, car le régime ne pouvait pas obtenir la légitimation du système parlementaire.

Dans la construction d'un "nouveau espagnol", l'instruction militaire a un poids, avec l'exposition des drapeaux et le serment d'allégeance. Le drapeau devient un élément de culte.

L'armée et les enseignants sont les éléments clés de la nationalisation primorrivériste. Le castillan est imposé comme langue officielle, l'épuration des maîtres est continue pendant la Dictature.

Un bilan du Directoire Militaire (1923-25): état de guerre, annulation de la Constitution, censure préalable, endoctrinement politique des citoyens, répression des opposants, épuration des fonctionnaires publics, lutte contre catalanistes et séparatistes...

C'était plutôt un ramassage de signatures. Le régime avait comparé la participation aux élections de 1919 comme preuve de fonctionnement du système et délégitimation du parlementarisme, mais le plébiscite avait 1 durée de 3 jours et les femmes pouvaient signer.

Le plébiscite de 11, 12 et 13 septembre 1926, afin d'instaurer l'Assemblée Nationale, a eu une participation de 57,04% de la population masculine et féminine de plus de 18 ans, bien qu'à Barcelone ne participe que 11% de la population, et à Madrid 32%.

"La création de l'Assemblée Nationale, le développement d'un système corporatif, les essais d'élaborer une nouvelle Constitution de caractère autoritaire et la réforme éducative furent les transformations clés du Directoire Civil; Primo joue un rôle décisif."

Le projet de Constitution de 1929 -consideré pendant les années 30 par les anciens "primorriveristas", déjà appelés alphonsins monarchiques, comme le germe du mouvement doctrinaire anti-démocratique contre la Seconde République-, anti-libéral et corporatif,...

L'Assemblée Nationale Consultive était une institution hiérarchisé, élue et contrôlée par le Gouvernement, sans représentation des classes populaires et débats censurés aux espagnols... Un précédent des Cortès franquistes.

L'Assemblée Nationale fut la première chambre corporative de l'Europe d'entre-deux-guerres. L'Espagne était le seul pays à supprimer les institutions parlementaires.

Même si le nombre d'écoles fondées pendant la période 1923-30 grandit de 23%, la croissance démographique de la décennie précédente implique que le nombre d'enfants scolarisés ne dépasse 51% du total, en 1930.

La Journée du Livre (mise en place en 1926) est 1 revendication de la langue castillane (on la commémorait le 7 octobre, jour de naissance de Cervantes). La commémoration est le point culminant de la politique linguistique d'espagnolisation scolaire du régime

En septembre 1929, l'article 53 est aboli, mais l'agitation universitaire ne cesse pas. La FUE est dissoute, la gréve générale des étudiants éclate le 22 janvier 1930; cette fois-ci, le mouvement a un caractère républicain et le soutien des syndicats.

Devant la répression primorrivériste -de la grève universitaire de 8 mars 1929- José Ortega y Gasset, Luis Jiménez de Asúa et al. renonçaient à leurs chaires. (...) Azorín se manifeste pour la première fois contre la dictature.

À la fin de 1928, la FUE (Fédération Universitaire Scolaire) avait déjà convoqué les premières manifestations contre l'article 53 de la "loi Callejo" (LRU), qui permettait aux collèges supérieurs de Deusto et El Escorial d'expédier des titres universitaires.

La “Sanjuanada” fut un essai de coup d’état prévu pour 24 juin 1926, contre le gouvernement du général Primo de Rivera. Les principaux organisateurs -le capitaine général Valeriano Weyler, le lieutenant Aguilera et le comte de Romanones sont arrêtés. À la Sanjuanada participent des politiques de différentes idéologies: dirigeants républicains, anarco-syndicalistes, militaires et vieux politiciens; seulement le Parti Socialiste ne participe pas sur ce mouvement. Même si le coup échoue, les conspirations ne cessent pas. Les principaux inculpés sont obligés de payer des amendes.

Sánchez Guerra entame sa carrière politique sous les couleurs du parti Libéral; plus tard, il rejoint le Parti Conservateur et devient ministre avec Dato, puis premier ministre. Avec l'instauration de la dictature de Primo de Rivera, José Sanchez Guerra entra dans l'opposition. Il la critiqua d'abord avant de s'exiler en France en 1927, suite à la convocation de l’Assemblée Nationale. Il revint à Valence le 29 janvier 1929 pour diriger une action révolutionnaire contre le dictateur qui se solda par un retentissant échec. Se refusant à fuir, il fut arrêté mais les tribunaux le relaxèrent. Sa ferme position en faveur de la Constitution fut un des facteurs qui contribua au discrédit de la dictature et de la monarchie qui en était complice. Malgré sa critique envers la position d’Alphonse XIII, après la chute du gouvernement Berenguer, il accepta la requête du roi et tenta de nouer un pacte avec les membres du Comité Républicain qu'il sollicita à la prison Modelo où ils étaient détenus. Bien qu'il ait été élu député du groupe conservateur favorable à la République aux élections générales du 28 juin 1931, il dut se retirer de la vie politique pour des raisons de santé.

L'investissement en travaux publics inclut la construction de barrages et devient possible grâce à l'apparition de budgets extraordinaires (pour les confédérations hidrographiques, les chemins de fer, le tourisme) qui font appel à la dette publique.

La croissance économique du pays, avec une augmentation du PIB de 4% par an entre 1922-1929, a joué en faveur de la Dictature, qui accroît sa popularité parmi les classes hautes et moyennes, les grandes bénéficiaires du développement financier.

La politique économique interventionniste de Primo de Rivera a fonctionné; la production électrique, chimique et sidérurgique augmente, en même temps que la production de béton et celle relative à la houille. L’agriculture continue d’être le principal secteur d’emploi, si bien que sa participation diminue sous le niveau de 50% du PIB; l’industrie et les services augmentent leur participation autour du 27-28% de la population occupée. Malgré la croissance du secteur bancaire, le déficit budgétaire continue.

La Dictature a permis le succès économique en plus de la solution au problème du Maroc. On peut voir ça comme des signes de réussite. On a favorisé le protectionnisme et on a restreint la concurrence: le monopole de CAMPSA sur le pétrole, en même temps que le capital nord-américain soutient la compagnie de téléphonie. La politique hydraulique est réactivée, à travers la création des Confédérations Hydrographiques -pour le profit intégral de l’eau: énergie, irrigation, transports. Les voies de communication comptent sur le développement du “Circuito Nacional de Firmes Especiales” (1926) pour la mise en place de 7.000 km de nouvelles routes, et l’investissement dans le réseau des chemins de fer contribue à sa modernisation.

L’oeuvre sociale de la dictature est incarnée par la mise en place du Code du Travail, la base d’une organisation corporatiste qui reposait sur des comités paritaires d’entrepreneurs et d’ouvriers; la paix sociale s’installe en faisant chuter le nombre de grèves -interdites sauf s’il y a un motif strictement économique. La stabilité de l’emploi durant cette période et la propagation de la sécurité sociale ont amélioré les conditions sociales des ouvriers.

Une conspiration, sous la permission du roi, était en marche pour 28 janvier 1930, dirigée par le général Goded, et qui comptait avec la participation de "vieux politiques" comme Sánchez Guerra et des chefs républicains comme Diego Martínez Barrios.

Une série d'attentats en Catalogne (1929) montrent les difficultés du régime à sauvegarder l'ordre, si bien les nouvelles n'arrivent pas à la presse espagnole. En plus, les résultats économiques des expositions -surtout celle de Séville- provoquent des pertes.

Les expositions de Séville et Barcelone (1929), malgré le succès des cérémonies d'ouverture, se dégonflent tout de suite quant à la présence de visiteurs. L'opposition critique les événements -exemple de mégalomanie de Primo et décadence du système monarchique