4ème - Individu et société : confrontation de valeurs

Comment par le rire, Marivaux réussit-il à faire réfléchir les lecteurs sur les inégalités hommes-femmes de son époque ?

INDIVIDU ET SOCIÉTÉ : CONFRONTATION DE VALEURS

Arthénice et Madame Sorbin interrogent Monsieur Sorbin et Timagène pour en apprendre davantage.

Scène 2 (début)

Scène 1Scène d'exposition

La scène se passe sur une île. Arthénice, femme noble discute avec Madame Sorbin, la femme d'un artisan. Le groupe de personnes dont font partie les deux femmes n'a personne pour les guider. Les hommes ont déjà décidé de choisir entre eux qui occupera ce poste. Ils ont fait battre le tambour pour rassembler les hommes. Les femmes veulent à leur tour rassembler les femmes pour en choisir quelques unes aptes à diriger. Elles espèrent tenir tête aux hommes et entrer dans l'Histoire pour cette raison.

Résumés

Groupes

Scène 2

A quelles catégories sociales appartiennent les personnages ? Pourquoi Marivaux a-t-il fait ce choix, selon vous ?

Qu’est-ce qui oppose les hommes et les femmes ? Comment voit-on que le conflit s’accentue au fil du dialogue ?

Sur quels tons les hommes parlent-ils aux femmes ? Quelle est leur attitude face au projet des femmes ?

Définissez le caractère de chaque personnage avec un adjectif.

De « Hé, c'est à quoi nous allons pourvoir, Madame. » à « Eh ! Qui donc ? », quels sont les types de comique utilisés ?

Question 1

Scène 2

Timagène et Arthénice appartiennent à la noblesse et sont désignés par leurs prénoms. Les Sorbin font partie du peuple et sont désignés par leur nom de famille, caractéristique du tiers état. Marivaux cherche à montrer que la condition féminine ne fait pas de différence entre les catégories sociales.

Question 2

Scène 2

Les hommes comptent écrire les lois seuls, sans la participation des femmes. Ils refusent un vrai dialogue et ne prennent pas les femmes au sérieux. Mme Sorbin impose le silence à son mari de manière agressive et en l’insultant, puis elle est franchement « en colère ». Arthénice, par ses questions, montre sa détermination. Elle finit même par critiquer ouvertement Sorbin. Elle devient aussi agressive avec Timagène et le chasse, tout comme Mme Sorbin chasse son mari. Enfin, les deux femmes refusent d’en dire davantage aux hommes sur ce qu’elles préparent. Mme Sorbin laisse planer une menace. La discussion hommes-femmes, à la fin du passage, semble désormais impossible.

Question 3

Scène 2

D’abord, M. Sorbin ignore Arthénice. Il ne prend pas au sérieux la parole des femmes. Il n’imagine même pas la contribution des femmes à l’élaboration des lois. Pour lui, c'est uniquement du domaine des hommes. Il ne semble pas comprendre la demande des femmes et il les ignore. Timagène est plus prudent. Il demande à Sorbin de les écouter. Il répond à Arthénice avec politesse, comme son rang l’exige, mais il ne pense que les femmes sont capables d'avoir une carrière politique. Il ne comprend pas mais puisqu'il est amoureux d’Arthénice, il cherche à dialoguer avec elle. Il se montre inquiet et n’est jamais agressif. Les deux hommes malgré leurs différences ont cependant la même vision de la place des femmes dans la société.

Question 4

Scène 2

Mme Sorbin : agressive, moqueuse, déterminée et énergique.M. Sorbin : méprisant, sûr de lui, autoritaire.Arthénice : éloquente et déterminée, méprisante, autoritaire.Timagène : conciliant, sûr de lui, amoureux, inquiet.

Question 5

Scène 2

Le comique de répétition est présent avec la récurrence de « nous » et d'« homme(s) ». Il est accentué par la stichomythie et la ponctuation expressive. Le comique de caractère est également à noter : chaque personnage reste fidèle à lui-même jusqu’à la caricature. Le comique de mots avec « le gros jugement de votre Adjoint ».

Arthénice et Madame Sorbin veulent savoir où les hommes se rendent et pourquoi ils sont si pressés. Elles découvrent qu'ils vont mettre en place des lois et de choisir celui qui le fera appliquer, les deux femmes tentent de montrer qu'il serait intéressant de mêler les femmes aux hommes dans cette prise de décision. Monsieur Sorbin se moque de l'idée et Timagène n'y comprend rien. Tout cela leur parait si invraisemblable qu'ils ne l'imaginent même pas. Ils ne comprennent absolument pas la colère des deux femmes. Monsieur Sorbin est content de partir alors que Timagène est dévasté par le rejet d'Arthénice.

Scène 2 Scène de conflit

Résumé

Résumés

Groupes

Scène 5

Comment Madame Sorbin définit-elle l’amour ? Quelle est la figure de style utilisée ?

Quels sont les arguments d’Arthénice et de Madame Sorbin pour abolir le mariage ?

Quels arguments Lina oppose-t-elle aux deux femmes pour défendre sa volonté de se marier ?
Qu'est-ce qu'un mariage acceptable pour Arthénice ?
De quelle manière réagissent Madame Sorbin et Arthénice face aux arguments de Lina ?
Sur la photographie, identifiez les personnages et commentez leur attitude.

Question 1

Scène 5

Pour Mme Sorbin, « l’amour n’est plus qu’un sot ». Elle utilise une personnification pour souligner à quel point l’amour est devenu un sujet futile pour elle qui est entièrement dévouée à son combat politique.

Question 2

Scène 5

Pour Arthénice, le mariage est « une pure servitude » qui implique la soumission de la femme depuis « toujours ». Ce n’est qu’un outil de domination de l’homme sur la femme. Mme Sorbin n’a pas d’autre argument et refuse tout autant la soumission de la femme dans le mariage.

Question 3

Scène 5

L’argument essentiel de Lina est l’amour sincère qu’elle éprouve pour Persinet et contre lequel elle ne peut rien : « Quand il y est, comment l’ôter ? Je ne l’ai pas pris ; c’est lui qui m’a prise ». De plus, contrairement aux deux femmes, elle ne « refuse pas la soumission ». Enfin, elle avance que, pour elle, le mariage ne sera pas un esclavage dans la mesure où Persinet et elles voudront « toujours la même chose » et qu’ils en ont convenu.

Question 4

Scène 5

Arthénice prône un mariage égalitaire dans lequel le pouvoir est réparti, ce que souligne le comparatif d’égalité « autant que » : « Je vous assure qu’elle sera charmée d’avoir autant d’autorité que son mari dans son petit ménage ». De plus, la femme peut y exprimer son avis et s’imposer : « quand il dira, je veux, de pouvoir répliquer, moi, je ne veux pas ».

Question 5

Scène 5

Arthénice reste sensée, mesurée et bienveillante. Elle essaye de la persuader en la prenant directement à parti. Elle montre qu’elle a confiance dans le jugement de la jeune fille dès lors qu’elle sera instruite. Elle exhorte la mère de Lina à plus de calme. Mme Sorbin, en revanche, fidèle à elle-même, reste excessive et sans nuance. Elle oppose à sa fille un refus catégorique. Elle est autoritaire et exprime une interdiction comique et absurde. Elle est dominée par la colère, ce que montre le juron ou encore le groupe nominal méprisant et insultant par lequel elle désigne sa fille. Elle exprime encore une interdiction au subjonctif présent et un ordre à l’impératif présent. Enfin, elle se montre menaçante et exerce une forme de chantage. Mme Sorbin est particulièrement dure avec sa fille, en lui interdisant de pleurer, en lui reprochant de lui faire honte et de faire du tort à la cause des femmes. Arthénice et Mme Sorbin ont donc des réactions différentes mais partagent toutefois le même avis.

Question 6

Scène 5

Arthénice est assise à côté de Lina, les mains croisées, dans une attitude pensive. Arthénice la tient dans ses bras tendrement et semble lui parler avec douceur et détermination, ce que montre la position de sa main gauche. Mme Sorbin, immobile, droite et le poing serré, les observe. Elle paraît prête à intervenir.

Lina demande à sa mère ce qui a motivé ce refus. Madame Sorbin annonce vouloir abolir le concept même de mariage. Lina se désespère car elle veut vraiment épouser Persinet. Même si cela met en colère Madame Sorbin, Arthénice explique que lorsqu'elle sera instruite comme elle le devrait, elle comprendra pourquoi. Il faut qu'elle reste patiente. Elles apercoivent alors au loin quelques unes de leurs amies.