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Calypso
Created on November 14, 2023
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Transcript
Bienvenue au Louvre !
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Nous voici dans l'Aile Denon qui abrite certains des chefs-d’œuvre de la peinture française du 19e siècle, Mais nous ne sommes pas là pour faire du tourisme... Pour rejoindre l'Ecole du Louvre, centre de notre enquête, empruntez la porte du fond.
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Fanny
Carte de visiteur
Noémie
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Carte de visiteur
Lili
Carte de visiteur
Mathilde
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Carte de visiteur
Calypso
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Carte de visiteur
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L'observation peut maintenant commencer. N'oubliez ni votre bloc note, ni votre stylo ! Et ouvrez l'oeil...
Enquête sociologique
Porte Jaujard
Galerie Marly
Dring... dring...
Bar Bahloulou
Place du Carousel
Jeanne
Petite présentation...
- Etudiante en première année à l'Ecole du Louvre
- Classe moyenne + milieu rural
- Parents : professeurs et maîtresse des écoles
- Grande fratrie
- Parents libres dans l'éducation (souplesse)
- Lycée : HGGSP/HLP/LCA + multiples options (italiens, grec, atelier artistique).
Les autres petits plus...Rapport très fort avec l'Italie
Relation antérieure à l'art
- Pratique du dessin
- Lecture de classiques
- Ecoute de musique (genres variés)
- Peu de visite de musée et pas de volonté d'y aller
- Fréquentation de musée
- Lecture de livres historiques
- Appréciation du monde urbain
Un trait partculierPas de vision de la présence dominante d'une classe plutôt bourgeoise.
Hypothèse : Le fait de venir d'un milieu "moyen" fait que l'on prête moins attention au milieu social des autres. Pas de besoin de mettre en place de "stratégies" comme le mentionne Panson pour la classe dominante.
Déjà un certain capital culturel
Pas de changement dans son caractère / sa personnalité : très spontannée. Contraste avec sa manière de s'habiller qui est très sobre et sa posture plutôt "formelle" (jambes croisées et mains sur les genoux).
Autres observations
Hypothèse : L'incorporation de nouvelles normes se fait plus facilement dans les pratiques (manière de se vêtir, habitudes quotidiennes, pratiques) que dans le comportement de l'individu (personnalité). Certains acquis sont plus ancrés que d'autres.
Modification des pratiques...
... Et remodelage de l'habitus
Galerie Marly : Matteo et Célestine
Le lieu de l'entretienUne proposition de nos interrogés. Une galerie spatieuse, peu remplie en ce lundi midi. Nous nous sommes assis sur un banc à l'écart.
- Une pratique artistique dès le plus jeune âge + sécialité HDA- Une mère dans le social, un père dans l'audiovisuel- Un amour à double face, hésitation entre carrières : théâtre ou histoire de l'art ?- Une préparation importante avec forte influence du père - Relève peu de diversité sociale et ethnique : beaucoup de "filles de bonne famille", en lien avec une pratique de la religion- Non verbal : hyperactivité, se tourne de plus en plus vers Célestine
Mattéo, 19 ans Paris, lycée public du 7ème arrondissement.
Célestine, 22 ans Un endroit "paumé" près de Bordeaux.
- Une licence d'histoire- Ses deux parents ont fait les Beaux-Artss, mais sont aujourd'hui hôtesse de l'air et ébéniste- Boursière (deux tentatives puis formule claire)- Une habitude familiale : les brocantes (inluence sur aspirations : antiquaire ?)- Filière S, mais 1h de train pour se rendre dans le seul lycée où option cinéma- Peu de préparation au concours - Aucun piston- Des pratiques vestimentaires modifiées- Conservatrice ? Restauratrice ?- Non verbal : manque de confiance, défiance,
Appel en visio: Juliette
Histoire personnelle
Juliette
24 ans
Master Archéologie sous-marine
Parcours à l'Ecole du Louvre
Observations et déroulé de l'entretien
Naissance et Enfance: Marseille, 3 frères
Profession des parents: Professeur et Cadre supérieur
Scolarité: Bac S, spécialité mathsbons résultats, « j’étais destinée à une prépa »
Rapport à l'art
2016 - 2017: 1ère année 2017- 2018 : Redoublement 1ère année2018 - 2019: L1 Archéologie à Paris I
Réorientation vers une "approche pratique" de l'art
Découverte: -par sa famille: visite de musées régionaux d'art et d'histoire locale)- par l'école: découverte de Miro en primaire
Fréquentation musée: avec sa famille, puis ses amis et rarement seule. accrue lors de sa scolarité (en rapport avec ce qu'elle étudie)
Pratique: dessin, peinture, poterie, théâtre, "rien de sérieux","juste comme ça"
Période préférée: Préhistoire, « art utile », « on ne comprends pas tout »
—> Pratique segmentée
- recherche de l’utilité, dépasser la théorie
- « papillonnement » de l’intérêt pour des œuvres, des périodes
Sa vision de l’Ecole
- Pas son 1er choix, autres options vers des Arts Appliqués
- Une école élitiste et un fort entre soi mais un aspect plutôt positif (forte entraide, même milieu et même personnes fréquentées)
- L’école du Regard: une approche très théorique, « une œuvre, un artiste »
- Attentes réelles supérieures à un concours inclusif, forte pression de la part de l’administration et des professeurs (discours de rentrée, remarques)
- Une école ne préparant qu’au métier de conservateur ne correspondant pas à son approche de l’art
Au début: réponses très courtes, axées sur l’organisation de l’école plus que son ressenti -Cadre: dans son appartement: décoré simplement, un tableau au mur (art contemporain, artiste inconnu)
Soirée d'Halloween au bar Bahloulou
- Haloween pris au sérieux- Prééminence de deux déguisements : pirate et vampire - Nombreux accessoires (lunettes, chaussures en cuir…)---- Un échange survenu : "un défilé de tous les jours"
Les codes vestimentaires
Les prénotions de Fanny
- Les étudiants en art ayant un style propre- Fort capital économique : pour pouvoir prendre le “risque” de faire ce type d’études
Il est temps de se munir de nos badges-visiteurs. Nous allons suivre les étudiants de l'Ecole du Louvre dans leur cours qui commence d'ici quelques minutes. Celui-ci, comme tous les autres, se déroule au coeur du musée. De cette manière, nous allons pouvoir observer les étudiants de très près. Avant toute chose, il s'agit de prendre conscience de l'existence d'images préconçues, de prénotions dans les esprits de chacun.e quant aux étudiants en école d'art... Empruntez la porte battante pour cela.
Les prénotions de Mathilde
- Accès à l’art est fortement conditionné par la famille (son revenu et ses moeurs/habitudes) et est socialement déterminée.
- Etudiants du Louvre issus de famille plutôt bourgeoise disposant d’un haut capital culturel
- Initiation jeune à une pratique artistique
- Pratique artistique centrée sur la culture (visite de musée, théâtre, lecture) plus que sur l’art appliqué (arts plastiques, poterie)
- Majorité des étudiants proviennent de région parisienne
Ma compréhension de l’art et la “culture artistique” a été acquise au cours de ma scolarité. Au collège, mes professeurs étaient très investis et nous avons fait de nombreux projets (théâtre, concours de lecture à voix haute, visite de musées…). Mon collège était anciennement une ZEP et pour nombreux de mes camarades, ces projets artistiques formaient leur premier rapport avec l’art. Ma professeur de français, en première, a organisé des sorties au théâtre et à l’opéra à des prix très réduits. Ayant un grand père fan d’opéra et ayant chanté dans un choeur d’opéra, j'étais déjà relativement familière avec le milieu de l’opéra. J’ai de nouveau ressenti un décalage avec d’autres camarades n’ayant pas eu accès à cela plus tôt. Selon moi, l'accès à l’art peut se faire également par l’école lorsque la famille n’a pas joué son rôle. L’accès à l’art est donc fortement conditionné par la famille (son revenu et ses moeurs/habitudes) et est socialement déterminé. J’ai donc quelques préjugés sur les étudiants de l’Ecole du Louvres. Je les situe comme issus de famille plutôt bourgeoise disposant d’un haut capital culturel. Ce sont leurs parents qui leur ont fait découvrir l’art sans doute ou en tout cas ils ont pu disposer d’un accès à l’art jeune. L’école en elle-même semble très prestigieuse. C’est une école chargée d’histoire et située à Paris, presque en face du musée du Louvres, ce qui renforce son statut. Selon moi, ce prestige peut être impressionnant et dissuader certains de candidater. En effet, habiter à Paris est très cher pour de jeunes étudiants (ne provenant pas de région parisienne) et l’adaptation peut être difficile. Je formule donc l’hypothèse que la majorité des étudiants proviennent de région parisienne. Je suis influencée par mon expérience personnelle car j’ai moi-même déménagé et je ne me sens parfois pas à ma place.
Notre enquête sociologique porte sur les étudiants de l’Ecole du Louvre et nous nous intéressons plus particulièrement à leur rapport à l’art. Comment ont-ils eu accès à l’art? Cet accès est-il conditionné? Avant d’interroger et d’observer les étudiants, il est important d’interroger les biais potentiels que je possède vis à vis du sujet . Tout d’abord, j’ai été introduite à l’art par ma famille. Depuis mon enfance, je baigne dans une famille d’artistes: deux tantes qui vivent de leur peinture et de leurs sculptures, plusieurs musiciens. Mes parents eux même jouent d’un instrument de musique. Mes parents ont joué un rôle clé dans mon éveil artistique car j’ai été inscrite dès 7 ans dans un conservatoire de musique et dès 9 ans dans un chœur. J’ai continué de jouer de la musique (10 ans) et de chanter (7 ans). J’y ai ajouté du théâtre et de la danse. En bref, j’ai pu découvrir de nombreuses pratiques artistiques très jeune grâce à mon contexte familial. De plus, mes parents m’ont beaucoup amené au musée. Ces visites de musée étaient principalement à l’étranger ou dans une autre ville que la mienne. En effet, j’ai grandi à Montpellier, une ville avec une offre culturelle relativement limitée. L’offre culturelle est beaucoup plus élargie maintenant mais cela reste néanmoins un critère de conditionnement de l’accès à l’art. J’ai eu néanmoins la chance de grandir dans une ville avec au moins 3 musées, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.
Les prénotions de Mathilde
La grande histoire de notre petite enquête sociologique
Les étudiants de l'école du Louvre : ceux ayant obtenu le concours et étant encore actuellement au sein de l’établissement pour étudier l’influence que ce dernier exerce sur leurs pratiques.
OBJET D'ÉTUDE
LES TERMES CLÉSCulture artistique Nous définirons ici la culture comme une richesse intellectuelle de connaissances dans le secteur du monde des arts dans sa globalité. C'est-à-dire, dans les domaines de la littérature, de l’histoire des arts, du cinéma, de la peinture, du théâtre, du chant… ArtisteNous définirons dans cette étude l’artiste de la manière la plus neutre possible comme une personne possédant un attrait particulier pour le monde des arts ainsi que des capacités importantes dans un ou plusieurs de ses domaines pouvant se nommer “talent”.
Idée générale de l'art...
- Opéra Garnier ?
- Musée d'Orsay ?
- Bouquiniste ?
- Artistes de rue ?
En quoi les étudiants de l’école du Louvre ne sont-ils pas des “apprentis-artistes” ordinaires ?
Une contradiction particulière...
Une vision des études d'art hors norme. ..Le Louvre : une école particulière qui contrebalance les clichés : pourquoi ? La réponse dans les artistes en question ? L'intérêt pour les étudiants.
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Les prénotions de Noémie
Ecole divisée en 2 : Étudiants “atypiques” = le cliché et l’idéal-type de l’artiste comme personne originale et hors-norme v/s Élèves venant de familles plutôt de la classe dominante à fort capitaux économique et/ou culturel.
Majorité féminine
Élèves pratiquant beaucoup d'activités manuelles en lien avec l'art, art plastique, proches du milieu culturel.
Les étudiants comme artistes = personnes atypiques, originales dans leur style vestimentaire / façon d’agir, assez “détendus” et sans pression.
Les prénotions de Lili
- Les étudiants en art ont un comportement “décalé” + attitude en marge de la société : artiste comme être à part.- Les étudiants de l’Ecole du Louvre seraient majoritairement issus de Paris ou de villes car le capital économique et culturel influe beaucoup sur le rapport à l’art. - Milieu social des étudiants plutôt aisé
Les prénotions de Calypso
- L’Ecole du Louvre est un lien renfermé sur lui-même- Les étudiants sont singuliers puisque passés par un concours sélectif- Les étudiants ont probablement une pratique artistique à côté de leurs études - Public majoritairement féminin - Peu de diversité éthnique et sociale : relation à l’art liée à l’éducation reçue. L’art est un secteur bourgeois. - Pas de surreprésentation d’étudiants parisiens (mais Lyon, Arles, Strasbourg…)
Passage aux toilettes
Dirigeons-nous vers les toilettes. L'endroit est très confiné, les étudiants affluent. Devant le lavabo, un groupe de filles est en train de rafistoler le déguisement de l'une d'elle : des ailes d'ange.Une majorité féminine écrasante
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Vers la sortie
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Nos premières analyses...
Un capital culturel important : oui...... mais aussi très spécifique dans sa pratique.
- Une valorisation de l'art intellectuel à l'art manuel.
- Une culture bien précise.
Le Louvre, une école de "dominants" ? .
- Une différence de pratiques selon le milieu social et le lieu de vie.
- Une préparation aux concours de conservateurs.
- Une entraide et un entre-soi important.
- L'art comme moyen de distinction.
- Une école qui forme ou qui formate ?
Une pyramide au féminin ?
Un milieu artistique normé...
Au menu au Bah Loulou
Les consommations des étudiants à l'Ecole du Louvre- Deux boissons à forte récurrence : bière et shots - Une conversation : des prix attractifs
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Vers la sortie
Nous voici dans le mythique amphitéâtre Rohan de l'Ecole du Louvre. Avant de commencer, intéressons-nous davantage à l'établissement.
QUELQUES POINTS CLÉS
- Fondée en 1882
- Modèle pédagogique unique et original
- Fort rayonnement
- Association : expertise de professionnels du monde des musées // recherche à une approche sensible et matérielle de l’art.
- “Pédagogie qui prépare ses étudiantes et étudiants aux réalités, enjeux et attentes des secteurs du patrimoine, des musées et des mondes de l’art”.
- Capacités de mémoire (visuelle et textuelle) et réflexion (comparative, contextuelle).
- “Une école pour tous” : Crous et aide aux boursiers et étudiants internationaux ou en situation de handicap.
POUR Y RENTRER... ...un examen spécial : Solides connaissances personnelles et culturelles. Mais aussi : - Parcoursup (évidemment)- Prépas (pour certains)- Spécialité Histoire de l'Art (favorise l'admission)
Regards
Surreprésentation des étudiants en licence : le cercle social y est encore en constructionUn cercle restreint : amis en commun, une "suprise" étonnante ?Une grande solidarité : une discussion sur leurs partiels de mi-semestre à venir.Soirées qui entretiennent l'entre-soi. A la croisée des genres.
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