bandimons

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Hibou Express

Monsieur, Pré-au-Lard, le 10/12/2047Je vous expose ma situation ; je ferai court. Il y a deux ans, j'ai réalisé une affaire en or. J'ai acheté pour un prix modique un joli cottage sur les hauteurs de Pré-au-Lard. Les "légers" travaux à réaliser annonçaient la promesse de quelques heures heureuses de bricolage en perspective. Je prévoyais de remplacer les bardeaux de toit abîmés par des nouveaux soumis au sortilège de l'impervius. Je rafraîchirais l'intérieur d'une couche de peinture magique, changeant de teinte selon la température : une couleur chaude en hiver et froide l'été. Je poserais un parquet elasticus pour remplacer idéalement l'escalier vermoulu. Finalement, c'est toute ma réserve de gallions qui y est passée. J'ai même dû renoncer à la pose d'un vitrail de calmar géant sur la porte d'entrée. Et puis, ce fut l'accident, une stupide erreur de lancer de sortilège qui m'a contrainte à séjourner plusieurs mois à l'hôpital Ste Mangouste ; je vous épargne les détails car c'est encore plus gênant que ce qui suit. Les travaux étant interrompus, tout comme mes visites dans ma résidence de charme, je fis appel à une entreprise locale d'entretien en tout genre, pour la maîtrise des herbes folles du jardin et le maintien à distance des poussières, des écureuils ou des loirs qui essaieraient de profiter de mon absence pour s'y installer.Il s'avéra que cette entreprise était malhonnête et ne tint pas ses engagements, en continuant toutefois d'encaisser mon argent. Sous prétexte que le logement était hanté, puis fréquenté par des loups-garous, qu'ils étaient empêchés par une météo désastreuse et que sais-je encore, mon havre de paix, devenu rapidement humide car non aéré, fut envahi de bandimons. Leurs sécrétions ont rapidement fini d'en fragiliser la structure. Désormais, cette cabane tremble sous le vent qui gémit en pénétrant dans les interstices entre les planches. Les murs rongés par l'acide déposé par ces nuisibles sont si fragiles et dégradés que l'on voit depuis l'extérieur une partie du revêtement intérieur. Le parquet n'est plus qu'un lointain souvenir. Les lattes de bois des persiennes et certaines menuiseries sont en partie détruites. Je joins une photo de ma ruine ; vous pourrez aisément imaginer l'étendue des dégâts. Face à l'ampleur de l'infestation, je dois me rendre à l'évidence : mes talents de sorcière ne suffisent pas à en venir à bout. Aussi, j'en appelle à vos services. Je crains que sans une intervention rapide, les murs ne s'écroulent sur la base.Veuillez croire monsieur le Conseiller en l'expression de mes sentiments de panique les plus sincères. Miss Isabella Pifors