Want to make creations as awesome as this one?

Transcript

Pour écouter

Classiques

Jouer avec les mots

Charivari

Fables

Autour du monde

Poèmes à voir

Saisons

Un recueil : Ici

Poésie et poètes

Septembre

Plan français2023 - 2024

Juin

Une année en poésie

Mai

Avril

Mars

Février

Janvier

Décembre

Novembre

Octobre

JuinPour écouter et regarder la poésie

MaiPour visiter les poètes classiques

AvrilPour dire et jouer avec les mots

Charivarien Mars

FévrierLes Fables

JanvierAutour du monde

DécembreQuand la poésie se donne à voir

Novembre Pour écouter les saisons

Octobre Pour découvrir un recueil :Ici, de JP Siméon

SeptembreSur la poésie, les poèmes et les poètes

Sommaire

  • Je te donne ce poème
  • La petite lampe
  • Bien placés, bien choisis
  • Le poète épique joue au poète lyrique
  • Pour faire un poème dadaïste
  • Dites donc, un poète
  • Si les poètes étaient moins bêtes
  • Petite goutte de poésie (3)
  • L'art premier
  • Portrait du poète en horloger
  • J'écris
  • Petite goutte de poésie (2)
  • En fermant les yeux
  • Rencontres
  • Petite goutte de poésie (1)
Poésie, poèmes et poètes

Septembre sur la poésie, les poèmes et les poètes

Petites gouttes de poésie avec quelques poèmes sans gouttePierre Albert-Birot

Poésie, poèmes et poètes

Petite goutte de poésie (1)Les jardins sont des poèmes Où l'on se promène les mains dans les poches

Grand Corps Malade

RencontresJ'ai rencontré la poésie, elle avait un air bien prétentieuxElle prétendait qu'avec les mots on pouvait traverser les cieux.J'lui ai dit : "je t'ai déjà croisée et franchement tu vaux pas le coup.On m'a parlé de toi à l'école et t'avais l'air vraiment relou."Mais la poésie a insisté et m'a rattrapé sous d'autres formes.J'ai compris qu'elle était cool et qu'on pouvait braver ses normes.Je lui ai demandé : "Tu penses qu'on peut vivre ensemble? Je crois qu'j'suis accroc."Elle m'a dit : "T'inquiète, le monde appartient à ceux qui rêvent trop".

Poésie, poèmes et poètes

Georges Jeanécrit sur la page

Poésie, poèmes et poètes

En fermant les yeuxLe long de la mer qui bavarde Sur la plage où marquent les pas, Je rêve à des Îles là-bas, Avec des oiseaux bleus qui gardent Des merveilles et des trésors; Et des personnages magiques Dansant sur de douces musiques. Le long de la mer sur la plage, Je suis parti sur un nuage, Je vole vers ces paysages.Si tu veux être du voyage,Ferme les deux yeux et regarde En toi l'autre mer qui bavarde, Et que te fait voir mon poème; Si tu l'aimes.

Petites gouttes de poésie avec quelques poèmes sans gouttePierre Albert-Birot

Poésie, poèmes et poètes

Petite goutte de poésie (2)Plus la moindre goutte de poésie à se mettre sur les lèvres On n'est plus qu'une touffe de cheveuxAyant un thermomètre en verre Dans le derrière

J'écris
J'écris parfois sur ma poitrine"fermé pour cause d'amour".J'écris souvent sur ma boutique"fermé pour cause de poésie".

Gérard Le Gouicles bateaux en bouteille

J'écris parfois sur mes paupières"fermé pour cause de rêve".J'écris parfois sur mes lèvres"fermé pour cause d'ennui".J'écrisparfois sur mes mains"fermé pour cause de guerre".
Poésie, poèmes et poètes

Carl Noracpetits poèmes pour passer le temps

Portrait du poète en horloger - Mon cher, vous avez une horloge dans la tête. - Monsieur, je gagne mon temps. - Mon cher, vous avez des pattes de mouche sur vos poèmes- Monsieur, je les collectionne. - Mon cher, vous avez un timbre collé sur le front. - Monsieur, je voyage en pensée. - Mon cher, vous tenez la nuit entre les dents. - Monsieur, je lui parle du jour. - Mon cher, les années filent sans vous toucher. - Monsieur, je les laisse passer. - Mon cher, quel est votre secret? - Seulement deux aiguilles, l'une me dit les heures et l'autre les efface.
Poésie, poèmes et poètes

Carl Noracpetits poèmes pour passer le temps

L'art premier C'est toujours le premier jour du monde.Nous ouvrons les paupièreset nous voyons le ciel, la terre qui n'ont pas échangé leur place.Nos bras s'étirent et, loin de nous,de l'autre côté de notre astre, des bras, des paupières se ferment.Là-bas, c'est toujours la première nuit du monde.Moi, j'écris le matin un poèmeque je termine le soir.Entre-temps, il a fait son tour.Entre-temps, il a fait son jour.Il ouvre et ferme les paupières.Il ouvre et referme les bras.C'est toujours le premier poème du monde.
Poésie, poèmes et poètes

Petites gouttes de poésie avec quelques poèmes sans gouttePierre Albert-Birot

Poésie, poèmes et poètes

Petite goutte de poésie (3)Le plus gros chêne des forêts ne sait certainement pas Combien il a de feuilles à plus forte raison Comment voulez-vous que je sache Combien j'ai fait de poèmes.

Le tireur de langue

Il y aurait de l'air tout neufParfumé de l'odeur des feuillesOn mangerait quand on voudraitEt l'on travaillerait sans hâteà construire des escaliersDe formes encor jamais vuesAvec des bois veinés de mauveLisses comme elle sous les doigtsMais les poètes sont très bêtesIls écrivent pour commencerAu lieu de se mettre à travaillerEt ça leur donne des remordsQu'ils conservent jusqu'à la mortRavis d'avoir tellement souffertOn leur donne des grands discoursEt on les oublie un jour Mais s'ils étaient moins paresseux On ne les oublierait qu'en deux.Boris Vian

Si les poètes étaient moins bêtesSi les poètes étaient moins bêtes Et s'ils étaient moins paresseux Ils rendraient tout le monde heureux Pour pouvoir s'occuper en paix De leur souffrance littéraire Ils construiraient des maisons jaunes Avec des grands jardins devant Et des arbres pleins de zoiseaux Des mireliflûtes et des lizeaux Des maisongres et des feuvertes Des plumuches, des piquassiettes Et des petits corbeaux tout rouges Qui diraient la bonne aventure Il y aurait de grands jets d'eau Avec des lumières dedans Il y aurait deux-cents poissons Depuis le crousque au ramusson De la libelle au pépamule De l'orphi au rara-curule Et de l'avoile au canisson

Poésie, poèmes et poètes

Le tireur de langue

Dites donc, un poète - Dites donc, un poète, à quoi ça sert? - ça remplace les chiens par des licornes. - Dites donc, ça n'a pas d'autres talents? - Il apporte le rêve à ceux qui n'osent pas rêver. - Vous trouvez ça utile, dites donc? - Quand il le veut, il persuade les comètes de s'arrêter quelques moments chez vous. - Il trouble l'ordre, dites donc, ce type-là. - Pas plus qu'un vol de scarabées, pas plus qu'un peu de neige sur l'épaule. - Il est bon sur l'hospice, dites donc. - Il le transformerait en palais de cristal, avec mille musiques. - Qu'on le conduise à la fosse commune, dites donc, ce poète. - Alors décembre se prolongera jusqu'à la fin de juin.Alain Bosquet

Poésie, poèmes et poètes

Le tireur de langue

Pour faire un poème dadaïste Prenez un journal Prenez des ciseaux. Choisissez dans ce journal un article ayant la longueur que vous comptez donner à votre poème. Découpez l'article. Découpez ensuite avec soin chacun des mots qui forment cet article et mettez-les dans un sac. Agitez doucement. Sortez ensuite chaque coupure l'une après l'autre dans l'ordre où elles ont quitté le sac. Copiez consciencieusement Le poème vous ressemblera. Et vous voilà "un écrivain infiniment original et d'une sensibilité charmante, encore qu'incomprise du vulgaire." Tristan Tzara

Poésie, poèmes et poètes
Jean- Pierre Balpe Ce poème a été produit par un ordinateur, spécialement programmé, avant d'être retravaillé par le poète.

Le tireur de langue

Le poète épique joue au poète lyrique le temps passe laisse le temps passer n'hésite pas s'assied sur les marches devant les otaries tournantes du parc d'attraction attend regarde tourner les otaries puis tourner les otaries puis regarde tourner les otaries tourner trouve ça bien beau bien émouvant bien sublime-poétique se dit qu'il y a là quelque chose un symbole quelque chose du temps de la vie du destin du destin de l'humanité regarde ces otaries tourner les gens aller venir regarder s'assoir s'installer tourner autour des otaries dans leur sens l'autre sans cesse avec elles à côté devant aurout se dit ça se dit ça tourne en tous sens et que ça ça suffit comme ça

Poésie, poèmes et poètes
Raymond Queneau

Le tireur de langue

Bien placés bien choisis Bien placés bien choisis quelques mots font une poésie les mots il suffit qu’on les aime pour écrire un poème on ne sait pas toujours ce qu’on dit lorsque naît la poésie faut ensuite rechercher le thème pour intituler le poème mais d’autres fois on pleure on rit en écrivant la poésie ça a toujours kékchose d’extrème un poème

Poésie, poèmes et poètes
J. Joubert

Le tireur de langue

La petite lampe J'allume à ma fenêtre une petite lampe, une petite lampe bleue comme mon cœur afin que tous les mots qui traînent dans la nuit – les mots perdus, les mots blessés, – les mots ivres de clair de lune, – les mots amoureux de la brume, – les bons mots, les mauvais mots, – les petits et les gros mots, – les mots qui volent, qui rampent, – les mots qui luisent, les mots qui chantent, – les obscurs, les délaissés afin que tous les mots de la nuit sachent qu'il y a ici, au bord du ciel, la maison d'un poète qui est prêt à les accueillir pour les bercer, les réchauffer, les serrer contre son cœur.

Poésie, poèmes et poètes
J. Joubert

L'amitié des poètes

Je te donne ce poème Je te donne ce poème, le mot arbre, le mot maison, et sentier, ruche, rivière, mésange, jardin, lumière, lune et soleil, nuit et jour, étoile, sourire, amour, le mot cœur, le mot caresse. Je te donne la promesse de l’amitié du monde.

Poésie, poèmes et poètes
  • A l'impossible on est tenu
  • Histoire de feuilles
  • Mes yeux sont des oiseaux
  • Eloge de la vieillesse
  • Les difficultés de la conversation
  • SDF
  • Moi et moi
  • Gibraltar
  • Salah cherche son secret dans les ruines
  • Hôpital
  • Petit-Grain-de-Riz

Octobre pour travailler sur un recueil : Ici, de Jean-Pierre Siméon

Petit-Grain-de-Riz

j'ai un chapeau pointu ils disentoui pointu comme des mains jointespour faire bonjour merci et bienvenueje suis un enfant d'Asie ils disentoui d'Asie ou de hasardd'Asie ou pas d'ici ou làcomme on est tous grands ou petitspetits grains du grand bol de riz

Ils m'appellentPetit-Grain-de-riz j'ai la peau jaune ils disent oui jaune comme la fleur qui a bu tous les soleils de l'été j'ai les yeux bridés ils disent oui comme ceux du chat qui voit plus loin que la nuit

Jean- Pierre SiméonIci

Hôpital

Celui qui est maladecomment le rejoindre dans la terre lointaine où la fatigue l'a laissé comme la vague un galet sur le sable? et nos paroles toutes pleines du grand dehors pleines de vent de courses de bruit de branches d'arbre ne sont-elles pas des gants qu'on offrirait à qui n'a plus de mains? il nous regarde le malade cloué à la réalité tels d'étranges fantômes sortis des murs un théâtre d'ombres il faudrait que notre présence ne soit - pensée douce et muette - qu'une fraîcheur à son front

Jean- Pierre SiméonIci

mais à cet instantSalah le gamin de Bagdadcherchepieds nus dans les pierresil chercheton tapis volantsa maison de toile son fleuve son cielsous un tapis de bombesSalah cherche son secret dans les ruines

à Salah al Hamdani

Salah cherche son secret dans les ruines

A Bagdad il y a un enfantun seul enfant le seul que j'entende le seul que je voie le seul qui compte à cet instant il avait un fleuve un ciel une maison de toile et un tapis volant (Tous les enfants du monde ont un tapis volant c'est leur secret)

Jean- Pierre SiméonIci

devant eux rien la mer immenseun abîme à franchircomme on doit bien franchir le désespoirils savent que leur barqueest plus fragile qu'un rêveils saventque là-bas peut-être à l'autre bout du videla mer recrachera leur corpssur le sable froidils savent debout devant la mer

Gibraltar

Ceux-là ne vont pas à la merpour la mer pas pour nouer leurs rires à la gerbe des vagues pas pour cuire leur sommeil sur le sable ils sont devant la mer debout sous la nuit sans étoiles comme devant l'abîme derrière eux la terre qu'ils aiment harassée dépourvue où il n'y a de choix qu'entre la mort et la mort

Jean- Pierre SiméonIci

il y a tant de cheminssous mes piedscelui du plein journcelui de la nuit noiremais lequel mène à l'autre?entre moi et moi il y a le mondeavec sa terre et son cielle feu l'eau et les cheminsun jour c'est dit je laisserai moi et moiderrière moiet je me perdrai dans le mondepour trouver l'autre que je suis

Moi et moi

Un jour il me faudra bien choisirentre moi et moi quel est l'autre que je veux être j'ai tant de visages derrière mon visage un visage pour le feu qui court un visage pour l'eau qui dort

Jean- Pierre SiméonIci

renverse la tête soudainles yeux fermésla bouche ouvertepour avaler le peu de soleilqui tombeet puis il me regarde il regarde mes yeuxlongtempset passe à travers moiautourle monde boite

SDF

Le vieux làqui vient vers moi on dirait qu'il saute entre les flaques mais le trottoir est sec il chavire il lève la main devant comme pour attraper un bras qui n'est pas là

Jean- Pierre SiméonIci

et ta tête perdueau fond de la capuchecomme une pommecachée dans la pochemon ami mon étrange amicommentdis-moicomment te dire que excuse-moitu t'es assis excuse-moisur mes lunettes

Les difficultés de la conversation

Mon ami mon étrange amiavecles yeux bus pas le trou bleu de l'écran les oreilles gorgées de mots de mots gorgés de sons mon ami mon étrange ami avec ta bouche qui parle parle parle parle à ta main

Jean- Pierre SiméonIci

j'aime la main très vieillequi caresse en tremblantle front de l'enfantcomme l'arbre penchéeffleure de ses branchesle sommeil d'une rivièrej'aime chez les vieux leur geste fragile et lentqui tient chaque instant de la vie comme une tasse de porcelainecomme nous devrions faire nous aussi à chaque instant avec la vie

éloge de la vieillesse

j'aime les très vieuxassis à la fenêtre qui regardent en souriant le ciel perclus de nuages et la lumière qui boite dans les rues de l'hiver j'aime leur visage aux mille rides qui sont la mémoire des mille vies qui font une vie d'homme

Jean- Pierre SiméonIci

et s'ils se posent immobiles soudains sur la branche comme un point d'interrogation sur la branche comme un point d'interrogation sur la page que ce soit pour sentir monter en eux l'inconnu sa rumeur et le désir d'un nouveau paysage ils ne doivent craindre qu'une chose nos yeux qui sont des oiseaux : l'habitude cette cage invisible où meurt le regard

nos yeux sont des oiseaux

Nos yeux sont des oiseaux et l'oiseau qu'importe la couleur de ses plumes s'il a l'appétit du vent qu'ils volent qu'ils parcourent qu'ils traversent sans fin nos yeux il n'y a pas de frontière sous l'aile des oiseaux

Jean- Pierre SiméonIci

Ami je ne te demande pas d'où tu es d'où tu viensje le saispas besoin d'ADNde papiers tamponnéspas besoin de preuvestoi et moi nous sommes feuilles d'arbrespas du même arbremais de la même forêt

la forêt des milliards de feuillesqui font la vaste rumeur dont s'étonnent là-haut les astres muets qu'importe vraiment le nom de ton arbre! toi et moi nous sommes deux feuilles légères dans les milliards de feuilleset quand on est feuilleon a un destin de feuille : qu'on soit du chêne ou du châtaignier on vieillit avec la forêt ou on brûle avec elle

histoire de feuilles

Jean- Pierre SiméonIci

Oui je sais quela réalité a des dents pour mordre que s'il gèle il fait froid et que un et un font deux je sais je sais qu'une main levée n'arrête pas le vent et qu'on ne désarme pas d'un sourire l'homme de guerre

mais je continuerai à croire à tout ce que j'ai aimé à chérir l'impossible buvant à la coupe du poème une lumière sans preuvescar il faut très jeuneavoir choisi un songe et s'y tenir comme à sa fleur tient la tigecontre toute raison

à l'impossible on est tenu

Jean- Pierre SiméonIci

  • Portrait de l'artiste en automne
  • Comptine d'hiver
  • Haïkus 9 et 10
  • Comptine d'automne
  • Haïkus 7 et 8
  • Comptine d'été...
  • Haïku 5 et 6
  • Comptine de printemps...
  • Haïku 3 et 4
  • Haïku 1 et 2
  • Le printemps est dans la rue
  • Les jeux en été
  • Hiver raté
  • Soir d'été
Saisons
  • Voici la pluie

Novembrepour écouter les saisons

Nous restons sous la lampe,Ou devant la télé. Tandis que se détrempent, Les roses de l'été. Et nous aimons soudain Le plaisir souverain De notre intimité.

Saisons

Voici la pluie qui cogne,Sur le toit des maisons. Voici le chien qui grogne, Sans cause ni raison. De gros nuages passent, Le ciel est en coton. On a perdu les traces De la belle saison.

Voici la pluie

Georges Jeanécrit sur la page

Saisons

Soir d'été, Rien ne bouge, Le ciel rouge, Est posé Sur le toit Des maisons. Et je vois, Une à une, S'allumer Les étoiles ; Et la lune Se lever De la ligne Que dessine L'horizon.

Soir d'été

Georges Jeanécrit sur la page

Si la neige ne vient pas Les épaules des passants Et les toits de la ville Resteront pareils à ce qu'ils sontAlors j'attends la neigeQui viendra peut-être

Saisons

La neige viendra : Par millions Les flocons Tomberont Sur les toits De la ville Sur les épaules Des passants La neige viendra On ne verra Plus rien Comme on le voyait On ne reconnaîtra plus rien Comme on le reconnaissait

Hiver raté

Pittau GervaisDes noms d'oiseaux!

Le soleilNous lançait Des clins d'oeil EclatantsQuand la nuitArrivait La lune s'asseyait Sur le toit Mais il n'y avait Plus personne Pour rire Et pour jouer

Saisons

L'été était Perché Sur le toit Il nous regardait Rire jusqu'au soir Il nous écoutait Jouer dans la cour Et on criait Des mots Qu'on ne pouvait Pas dire Et on faisait Sans peur Des gestesInterdits

Les jeux en été

Pittau GervaisDes noms d'oiseaux!

Saisons

Quand le printemps est dans la rue On se met à la fenêtre Et l'on regarde passer les poèmes Alors on appelle le plus beau Et hop il vous saute au cou

Le printemps est dans la rue

Pierre Albert-Birot Petites gouttes de poésie

Le printemps est là! sur la montagne sans nom brume matinale

Haïku (2)
Saisons

Premier jour de l'an - je pense à la solitude des soirées d'automne

Haïku (1)

BashoCent Onze haïku

Dans les pluies de mai les pattes de cette grue se sont raccourcies!

Haïku (4)
Saisons

Le printemps est proche tout annonce sa venue - lune et fleurs de prunier

Haïku (3)

BashoCent Onze haïku

Saisons

Deux pattes sur un film'ont téléphoné une nouvelle. Deux pattes m'ont téléphoné et l'appareil a bourgeonné. Deux pattes sur un fil en six mots disaient : "L'hiver est mort et enterré." Depuis, je sais que les gens disent plein de bobards, plein de bêtises. Et je répète, à tous vents, qu'une hirondelle fait le printemps.

Comptine de printempsà lire sur la table sans utiliser un portable

Soleil rouge vif impitoyable et déjà le vent de l'automne

Haïku (6)
Saisons

Cet automne-ci Pourquoi dois-je vieillir? oiseau dans les nuages

Haïku (5)

BashoCent Onze haïku

Saisons

L'été je chasse les mots autant que les mouches bleues. Et s'ils reviennent silencieux me tourner autour de la main, je les écris aussitôt pour en avoir fini avec le chatouillis de leurs pattes de mouche.

Comptine d'été à réciter sous le soleil avec un chœur d'insectes

Souvent haïssable est le corbeau - et pourtant ce matin de neige...

Haïku (8)
Saisons

La première neige - et les feuilles des narcisses se courbent à peine

Haïku (7)

BashoCent Onze haïku

Saisons

Le vent d'automne a laissésur mon répondeur, un message. D'où a-t-il appelé? S'est-il faufilé dans une cabine? Qui lui a donné mon numéro privé? Son message disait : "Schchchchchchchchchchchch chchchchchchchchchchchchch chchchchchchchchchchchchch..." Puis il a raccroché.

Comptine d'automneà lire en soufflant très fort
Saisons

L'hiver, quand Papa revient,quand il revient de la montagne, il a souvent un petit nuage sur l'épaule, comme ça. Il bouge la tête doucement, le pousse avec sa moustache et le nuage se remet à voler. Sans se presser, comme ça, le nuage s'en va, retourne vers les sommets, là où la neige, depuis mille ans, aime porter elle aussi un nuage sur l'épaule.

Comptine d'hiver à dire d'une voix chaude quand il fait froid pour faire un peu de vapeur autour de soi

De loin et de près s'entend le bruit des cascades - la chute des feuilles!

Haïku (10)
Saisons

Désolation hivernale - dans le monde monochrome le bruit du vent

Haïku (9)

BashoCent Onze haïku

Carl NoracPetits poèmes pour passer le temps

Saisons

L'automne peint le boisen rouge, en jaune, en roux Sa palette n'a pas, n'a plus de vert du tout. C'est toujours le printemps qui vole la couleur, pour en couvrir les champs et la hampe des fleurs. L'automne n'est pas triste. Il vit trois mois dans l'air à jouer à l'artiste sans connaître un hiver. Carl Norac Petits poèmes pour passer le temps

Portrait de l'automne en artiste
  • Poème à crier et à danser
  • Boule de neige
  • Vertige
  • Pièce fausse
  • Les chanteurs sont passés
  • Je vous dis
  • La main
  • Il fait un temps
  • Le soleil est dans l'escalier
  • Poisson d'eau douce
  • La vache
  • Statue
  • Anthologie
Poèmes à voir
  • Entre le pouce et l'index

Décembre Quand la poésie se donne à voir

Pierre Albert-BirotPetites gouttes de poésie

Poèmes à voir

Pierre Albert-BirotPetites gouttes de poésie

Poèmes à voir

Pierre Albert-BirotPetites gouttes de poésie

Poèmes à voir

Pierre Albert-BirotPetites gouttes de poésie

Poèmes à voir
DescendentJusqu'àTerre
QuatrePattesQui
AnimalQuiAEnviron
La vache :description
LaVacheEstUn

Jacques RoubaudLes animaux de tout le monde

Poèmes à voir

Pierre Albert-BirotPetites gouttes de poésie

Poèmes à voir

Carl NoracPetits poèmes pour passer le temps

Poèmes à voir

Pierre Albert-BirotPetites gouttes de poésie

Poèmes à voir

Pierre Albert-BirotPetites gouttes de poésie

Poèmes à voir

Pierre Albert-BirotPetites gouttes de poésie

Poèmes à voir

André BretonRevue Dadaphone

Poèmes à voir

Madeleine Le FlochPetits contes verts

Poèmes à voir

Oulipo

Poèmes à voir

Pierre Albert-BirotPetites gouttes de poésie

Poèmes à voir
  • Dans le petit jardin de dix pas
  • Midi
  • Lootori
  • L'abeille et l'enfant
  • La petite boîte
  • à l'orée des jungles du sud
  • Bouhé
  • Adieu
  • Les lointains
  • La chanson d'Angkor Reach
  • Le voleur parti
  • Un soir que je suis sorti
  • J'ai laissé la maison paternelle
  • Terre rouge
  • Flocon
  • Esquisse
  • Les châteaux
  • La maison de mon père
  • J'écoute Istanbul
  • La rue Dong-Bâ de mon enfance
Autour du monde
  • Le toit de notre maison

Janvier autour du monde

Le toit de notre maison

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

La rue Dông Ba de mon enfance

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

J'écoute Istanbul

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

La maison de mon père

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

Les châteaux

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

Esquisse

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

Flocon

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

Terre rouge

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

J'ai laissé la maison paternelle

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

Un soir que j'étais sorti

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

Le voleur parti

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

La chanson d'Angkor Reach

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

Les lointains

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

Adieu

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

"Bouhé"

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

à l'orée des jungles du Sud

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

La petite boîte nommée imagination

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

L'abeille et l'enfant

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

Lootori

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

Midi

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde

Dans le petit jardin de dix pas

Tour de Terre en PoésieEditions Rue du Monde

Autour du monde
  • Le renard et les raisins
  • Le lion et le chasseur
  • La grenouille qui veut...
  • La colombe et la fourmi
  • Le lion et le rat
  • Le loup et la cigogne
  • L'âne et le chien
  • Le petit poisson et le pêcheur
  • Les oreilles du lièvre
  • La cigale et la fourmi
  • Le loup et l'agneau
Fables
  • Le corbeau et le renard

Février en fables

Fables

Jean de La FontaineFables choisies

Le Corbeau et le Renard Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l’odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage : « Et bonjour, Monsieur du Corbeau. Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. » A ces mots, le corbeau ne se sent pas de joie : Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le Renard s’en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l’écoute. Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. » Le corbeau honteux et confus Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Le corbeau et le renard
— Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ? Reprit l'Agneau, je tette encore ma mère. — Si ce n'est toi, c'est donc ton frère. — Je n'en ai point. — C'est donc quelqu'un des tiens : Car vous ne m'épargnez guère, Vous, vos bergers, et vos chiens. On me l'a dit : il faut que je me venge." Là-dessus, au fond des forêts Le Loup l'emporte, et puis le mange, Sans autre forme de procès.
Fables

Jean de La FontaineFables choisies

La raison du plus fort est toujours la meilleure : Nous l'allons montrer tout à l'heure. Un Agneau se désaltérait Dans le courant d'une onde pure. Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure, Et que la faim en ces lieux attirait. "Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? Dit cet animal plein de rage : Tu seras châtié de ta témérité. — Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté Ne se mette pas en colère ; Mais plutôt qu'elle considère Que je me vas désaltérant Dans le courant, Plus de vingt pas au-dessous d'Elle, Et que par conséquent, en aucune façon, Je ne puis troubler sa boisson. — Tu la troubles, reprit cette bête cruelle, Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
Le loup et l'agneau
Fables

Jean de La FontaineFables choisies

Les Loups mangent gloutonnement. Un Loup donc étant de frairie, Se pressa, dit-on, tellement Qu'il en pensa perdre la vie. Un os lui demeura bien avant au gosier. De bonheur pour ce Loup, qui ne pouvait crier, Près de là passe une Cigogne Il lui fait signe, elle accourt. Voilà l'opératrice aussitôt en besogne. Elle retira l'os ; puis, pour un si bon tour, Elle demanda son salaire. " Votre salaire? dit le Loup : Vous riez, ma bonne commère. Quoi ? Ce n'est pas encor beaucoup D'avoir de mon gosier retiré votre cou ? Allez, vous êtes une ingrate ; Ne tombez jamais sous ma patte. "
Le loup et la cigogne
Fables

Jean de La FontaineFables choisies

Un animal cornu blessa de quelques coups Le lion, qui plein de courroux, Pour ne plus tomber en la peine, Bannit des lieux de son domaine Toute bête portant des cornes à son front. Chèvres, Béliers, Taureaux aussitôt délogèrent, Daims et Cerfs de climat changèrent ; Chacun à s'en aller fut prompt. Un lièvre, apercevant l'ombre de ses oreilles, Craignit que quelque Inquisiteur N'allât interpréter à cornes leur longueur, Ne les soutînt en tout à des cornes pareilles. Adieu, voisin grillon, dit-il, je pars d'ici. Mes oreilles enfin seraient cornes aussi ; Et quand je les aurais plus courtes qu'une Autruche, Je craindrais même encor. Le Grillon repartit : Cornes cela ? Vous me prenez pour cruche ; Ce sont oreilles que Dieu fit . On les fera passer pour cornes, Dit l'animal craintif, et cornes de Licornes. J'aurai beau protester ; mon dire et mes raisons Iront aux Petites-Maisons.
Les oreilles du lièvre
Fables

Jean de La FontaineFables choisies

La Cigale, ayant chanté Tout l'été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue : Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine Chez la Fourmi sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle. « Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l'Oût, foi d'animal, Intérêt et principal. » La Fourmi n'est pas prêteuse : C'est là son moindre défaut. « Que faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle à cette emprunteuse. — Nuit et jour à tout venantJe chantais, ne vous déplaise. — Vous chantiez ? J’en suis fort aise. Eh bien ! Dansez maintenant. »
La cigale et la fourmi
Quelque gros partisan m'achètera bien cher : Au lieu qu'il vous en faut chercher Peut-être encor cent de ma taille Pour faire un plat. Quel plat ? croyez-moi, rien qui vaille. - Rien qui vaille ? Eh bien soit, repartit le Pêcheur : Poisson mon bel ami, qui faites le prêcheur, Vous irez dans la poêle ; et vous avez beau dire, Dès ce soir on vous fera frire. " Un Tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux Tu l'auras ; L'un est sûr, l'autre ne l'est pas.
Fables

Fables d'Esope

Petit poisson deviendra grand, Pourvu que Dieu lui prête vie. Mais le lâcher en attendant, Je tiens pour moi que c'est folie : Car de le rattraper il n'est pas trop certain. Un Carpeau, qui n'était encore que fretin, Fut pris par un Pêcheur au bord d'une rivière. " Tout fait nombre, dit l'homme en voyant son butin ; Voilà commencement de chère et de festin : Mettons-le en notre gibecière. " Le pauvre Carpillon lui dit en sa manière : " Que ferez-vous de moi ? je ne saurais fournir Au plus qu'une demi-bouchée. Laissez-moi carpe devenir : Je serai par vous repêchée.
Le petit poisson et le pêcheur
Il ne perdît un coup de dent. Il fit longtemps la sourde oreille : Enfin il répondit : Ami, je te conseille D'attendre que ton maître ait fini son sommeil ; Car il te donnera sans faute à son réveil, Ta portion accoutumée : Il ne saurait tarder beaucoup. Sur ces entrefaites un Loup Sort du bois, et s'en vient ; autre bête affamée. L'Âne appelle aussitôt le Chien à son secours. Le Chien ne bouge, et dit : Ami, je te conseille De fuir, en attendant que ton maître s'éveille ; Il ne saurait tarder ; détale vite, et cours. Que si ce Loup t'atteint, casse-lui la mâchoire: On t'a ferré de neuf ; et si tu me veux croire, Tu l'étendras tout platN 1. Pendant ce beau discours Seigneur Loup étrangla le Baudet sans remède. Je conclus qu'il faut qu'on s'entraide.
Fables

Jean de La FontaineFables choisies

Il se faut entraider, c'est la loi de nature : L'Âne un jour pourtant s'en moqua : Et ne sais comme il y manqua, Car il est bonne créature. Il allait par pays, accompagné du Chien, Gravement, sans songer à rien, Tous deux suivis d'un commun maître. Ce maître s'endormit. L'Âne se mit à paître : Il était alors dans un pré Dont l'herbe était fort à son gré. Point de chardons pourtant ; il s'en passa pour l'heure : Il ne faut pas toujours être si délicat ; Et faute de servir ce plat Rarement un festin demeure. Notre Baudet s'en sut enfin Passer pour cette fois. Le Chien, mourant de faim, Lui dit : " Cher compagnon, baisse-toi, je te prie ; Je prendrai mon dîné dans le panier au pain. " Point de réponse, mot ; le Roussin d'Arcadie Craignit qu'en perdant un moment, Il ne perdît un coup de dent.
L'âne et le chien
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici Contre leurs coups épouvantables Résisté sans courber le dos ; Mais attendons la fin. » Comme il disait ces mots, Du bout de l'horizon accourt avec furie Le plus terrible des enfants Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs. L'arbre tient bon ; le roseau plie. Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine, Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.
Fables

Jean de La FontaineFables choisies

Le chêne un jour dit au roseau : « Vous avez bien sujet d'accuser la nature ; Un roitelet pour vous est un pesant fardeau. Le moindre vent qui d'aventure Fait rider la face de l'eau Vous oblige à baisser la tête : Cependant que mon front, au Caucase pareil, Non content d'arrêter les rayons du soleil, Brave l'effort de la tempête. Tout vous est aquilon6, tout me semble zéphyr. Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage Dont je couvre le voisinage, Vous n'auriez pas tant à souffrir : Je vous défendrais de l'orage. Mais vous naissez le plus souvent Sur les humides bords des royaumes du vent. La nature envers vous me semble bien injuste. — Votre compassion, lui répondit l'arbuste, Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci. Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
Le chêne et le roseau
Fables

Jean de La FontaineFables choisies

Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde : On a souvent besoin d'un plus petit que soi. De cette vérité deux fables feront foi, Tant la chose en preuves abonde. Entre les pattes d'un Lion Un Rat sortit de terre assez à l'étourdie. Le Roi des animaux, en cette occasion, Montra ce qu'il était, et lui donna la vie. Ce bienfait ne fut pas perdu. Quelqu'un aurait-il jamais cru Qu'un Lion d'un Rat eût affaire ? Cependant il advint qu'au sortir des forêts Ce Lion fut pris dans des rets, Dont ses rugissements ne le purent défaire. Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage. Patience et longueur de temps Font plus que force ni que rage.
Le lion et le rat
Fables

Esope

Le long d'un clair ruisseau buvait une Colombe, Quand sur l'eau se penchant une Fourmi y tombe. Et dans cet océan l'on eût vu la Fourmi S'efforcer, mais en vain, de regagner la rive. La Colombe aussitôt usa de charité : Un brin d'herbe dans l'eau par elle étant jeté, Ce fut un promontoire où la Fourmi arrive. Elle se sauve ; et là-dessus Passe un certain Croquant qui marchait les pieds nus. Ce Croquant, par hasard, avait une arbalète. Dès qu'il voit l'Oiseau de Vénus Il le croit en son pot, et déjà lui fait fête. Tandis qu'à le tuer mon Villageois s'apprête, La Fourmi le pique au talon. Le Vilain retourne la tête : La Colombe l'entend, part, et tire de long. Le soupé du Croquant avec elle s'envole : Point de pigeon pour une obole.
La colombe et la fourmi
Fables

Jean de La Fontaine

Une grenouille vit un Bœuf Qui lui sembla de belle taille. Elle qui n'était pas grosse en tout comme un œuf, Envieuse s'étend, et s'enfle, et se travaillePour égaler l'animal en grosseur, Disant : « Regardez bien, ma sœur, Est-ce assez ? dites-moi : n'y suis-je point encore ? — Nenni. — M'y voici donc ? — Point du tout. — M'y voilà ? — Vous n'en approchez point. » La chétive pécoreS'enfla si bien qu'elle creva. Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages : Tout Bourgeois veut bâtir comme les grands Seigneurs, Tout petit Prince a des Ambassadeurs, Tout Marquis veut avoir des Pages.
La grenouille qui veut se faire aussi grosse qu'un boeuf
Fables

Jean de La Fontaine

Un fanfaron, amateur de la chasse, Venant de perdre un chien de bonne race Qu’il soupçonnait dans le corps d’un Lion, Vit un berger. « Enseigne-moi, de grâce, De mon voleur, lui dit-il, la maison, Que de ce pas je me fasse raison. » Le berger dit : « C’est vers cette montagne. En lui payant de tribut un mouton Par chaque mois, j’erre dans la campagne Comme il me plaît ; et je suis en repos. » Dans le moment qu’ils tenaient ces propos, Le Lion sort, et vient d’un pas agile. Le fanfaron aussitôt d’esquiver : « Ô Jupiter, montre-moi quelque asile, S’écria-t-il, qui me puisse sauver ! » La vraie épreuve de courage N’est que dans le danger que l’on touche du doigt : Tel le cherchait, dit-il, qui, changeant de langage, S’enfuit aussitôt qu’il le voit.
Le lion et le chasseur
Fables

Jean de La Fontaine

Certain Renard Gascon, d'autres disent Normand, Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille Des raisins mûrs apparemment, Et couverts d'une peau vermeille. Le galant en eût fait volontiers un repas ; Mais comme il n'y pouvait atteindre : "Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats. " Fit-il pas mieux que de se plaindre ?
Le renard et les raisins
  • Quand on sème
  • Une nuit qu'on attendait ...
  • Les carottes
  • C'est écrit sur le mur...
  • Deux énormes chenilles
  • Conseils donnés par une sorcière
  • P comme Poulet...
  • à l'heure où l'enfant dort
  • Petites vies
  • L'espace
  • Mademoiselle Minaude
etc...
  • Un oiseau

Charivari en Mars

Michel BesnierLe Verlan des oiseaux

Un oiseauqui mange tropde granulésdevientgrasnulet laid.
Un oiseau...
etc...

Magali ThuillierDes rêves au fond des fleurs

mademoiselle minaude trois battements de cils de ci de là des ils à la pelle en nombre pas certaine chapelet de jolis coeurs en addition soustraction division à l'unisson cible dans le mille même pas mal elle dit
Mademoiselle minaude
etc...

Jean TardieuUn mot pour un autre

I. Etant donné un mur, que se passe-t-il derrière?II. Quel est le plus long chemin d'un point à un autre?III. Etant donné deux points, A et B, situés à égale distance l'un de l'autre, comment faire pour déplacer B, sans que A s'en aperçoive?IV. Quand vous parlez de l'Infini, jusqu'à combien de kilomètres pouvez-vous aller sans vous fatiguer?V. Prolongez une ligne droite jusqu'à l'infini : qu'st-ce que vous trouvez au bout?
L'espace
etc...

Maurice CarêmeLe miroir aux alouettes

Broyez-la... ce n'est qu'une guêpe.Cueillez-le... ce n'est qu'un muguet.Encagez-le... ce n'est qu'un merle.Tiez-le... ce n'est qu'un orvet.Savez-vous la raison profondeDe ces petites viesEt de quel poids est pour le mondeL'injuste mort d'une fourmi?
Petites vies
etc...

Michel DevilleMots en l'air

A l'heure où l'enfant dort et dort aussi la poule,A l'heure où sur le toit le matou fait le pitre,Lorsque dans la maison s'éteint l'ultime ampoule,Le papillon de nuit qui cognait à la vitreSe tourne alors, le fol, en sa grande infortune,Vers ce point lumineux nommé par l'homme luneEt part en un voyage, aberrant s'il en est,Dont, il le sait trop bien, ne reviendra jamais...
A l'heure où l'enfant dort...
etc...

Joëlle BrièreAlphabet des délices & des souffrances

Ingrédients :Se procurer,un petit poulet tendreun bouquet de myosotisune pincée de ventune cuillerée de mielun zeste de soleil.Préparation et dégustation :Caresser le petit poulet tendre de la crête au croupion.Mettre le bouquet de myosotis dans un vase bleu ciel.Y ajouter la pincée de vent et le zeste de soleil.Sans plus.Déguster lentement la cuillerée de mielen regardant le petit poulet tendre picorer sur la pelouse,à midi,pendant que les autres sont à table.
P comme poulet... au myosotis
etc...

(à voix basse, avec un air épouvanté, à l'oreille du lecteur.)

Jean TardieuMonsieur, Monsieur

Retenez-vous de riredans le petit matin!N'écoutez pas les arbresqui gardent les chemins!Ne dites votre nomà la terre endormiequ'après minuit sonné!à la neige, à la pluiene tendez pas la main!N'ouvrez votre fenêtrequ'aux petites planètesque vous connaissez bien!Confidence pour confidence :vous qui venez me consulter,méfiance, méfiance!On ne sait pas ce qui peut arriver.
Conseils donnés par une sorcière
etc...

Jean- Louis TroïanowskiL'Arbre mime le vent pour plaire à ses feuilles

Deux énormes chenilles ont décidéde prendre dorénavant leurs repasdans mon jardinelles dévorent en silencemais avec applicationles feuilles de l'ipomée qui résisteinventant plus vite qu'à l'accoutuméeme semble-t-ildes feuilles si belles si tendresque ses hôtes dévorent de plus belle.Je regarde indécis ce combat depuis une semaine.Qui dois-je priver du printemps?La fleur ou le papillon?
Deux énormes chenilles...
etc...

Martine DelermUne tasse de temps qui passe

C'est écrit sur le murRendez-vous à cinq heuresPas de jourPas d'adresseC'est d'une tristesse!Depuis trois mois que ça dureParfoisPour rentrer chez moiJe passe par un autre endroit...
C'est écrit sur le mur...
etc...

Franck PrévotLes pensées sont des fleurs comme les autres

Les carottesse cachent sous terrepour échapper aux lapins.Malheureusement pour elles,leurs oreilles dépassent.
Les carottes...
etc...

Victor HugoLes voix intérieures

Quels sont ces bruits sourds?Ecoutez vers l'ondeCette voix profondeQui pleure toujoursEt qui toujours gronde,Quoiqu'un son plus clairParfois l'interrompe...Le vent de la merSouffle dans sa trompe...
Une nuit qu'on attendait sans la voir
etc...

François DavidBouche cousue

Non? Pas assez encore?Alors sept peut-êtreEssayez!Sept lancespour percer le buit
Silence

Michel BruneauPetits lus à croire et à manger

Quand on sèmeOn n'a jamais vain temps.
Quand on sème...
etc...
  • Comptine en vacances
  • Goutte de poésie 2
  • Goutte de poésie 1
  • Mathématiques
  • Le soleil
  • Devinette (5)
  • Devinette (4)
  • Devinette (3)
  • Devinette (2)
  • Le timide
  • Le timide
  • Inondation
  • Dialogue avec le charbon
dialogues
  • Moi j'ai dit

Avril pour dire et jouer avec les mots

Jocelyne CurtilParoles du matin clair

Le monde est plein de paroles en l'airmais la plus belle circule sous la peau des arbressi lentementqu'une vie à peinesuffit au coeur attentifpour la saisir.
Le monde est plein de paroles
arbres

Tristan KlingsorShéhérazade

Les arbres du jardinSe découpent dans l'air léger du soiComme s'ils étaient peintsSur une fine soie ;Le bel oiseau gris qui se balanceSur la branche d'un pêcher fleuriSe garde de troubler le silenceD'un seul cri ;Tout dort,Et la lune qui se mire en l'eau du lacEst comme une mince barqueAu milieu d'un parc illuminé d'or.
Paysages
arbres

Jocelyne CurtilParoles du matin clair

Le monde est plein de paroles en l'airmais la plus belle circule sous la peau des arbressi lentementqu'une vie à peinesuffit au coeur attentifpour la saisir.
Le monde est plein de paroles..
arbres

Jean RousselotDu blé en poésie

Quand tu rencontres un arbre dans la rue dis-lui bonjoursans attendre qu'il te salue. C'est distrait, les arbres.Si c'est un vieux, dis-lui :"Monsieur". De toute façon, appelle-le par son nom : Chêne, Bouleau, Sapin, Tilleul...Il y sera sensible.Au besoin, aide-le à traverser. Les arbres, ça n'est pas encore habitué à toutes ces autos.Même chose avec les fleurs, les oiseaux, les poissons : appelle-les par leur nom de famille. On n'est pas n'importe qui! Si tu veux être tout à fait gentil, dis : "Madame la Rose", à l'églantine ; on oublie un peu trop qu'elle y a droit.
On n'est pas n'importe qui
arbres
- à qui?- à vous qui l'avez dit.- Pour qui?- Pour les autres.- Et vous avez dit?- Que vous avez parlé.- A qui?- A moi.- A vous?- Non. A vous.
dialogues

Maurice MaeterlinckDouze chansons

- Moi j'ai dit...-Bon, d'accord. Mais...- J'ai parlé.- Oui, vous l'avez dit.- J'ai dit quoi?- Que vous avez parlé.- Parler pour quoi?- Pour le dire.- J'ai dit quoi?- Que vous avez parlé.
Moi j'ai dit...
dialogues

Ai Ts'ing

Où habites-tu? J’habite sous les montagnes de dix mille ans, J’habite dans les rochers de dix mille ans.Quel âge as-tu? Je suis plus vieux que ces montagnes,Plus vieux que ces rochers.Depuis quand es-tu silencieux?Depuis que les dinosaures ont régné surles forêts,Depuis le premier craquement de l’écorce terrestre.Serais-tu mort de trop de rancœur?Mort? Non, je suis encore vivant Donne-moi du feu, donne-moi du feu!
Dialogue avec le charbon
dialogues

Sylvaine Hinglais

Le savon, la brosse à dents, le robinetLa brosse à dents : J'entends du bruit.Le savon : Moi aussi.La brosse à dents : C'est le robinet.Le savon : Tu crois ?La brosse à dents : Il a la goutte au nez.Le savon : Ah oui, je vois.La brosse à dents : Il doit être enrhumé.Le savon : Quelle idée, en plein été !La brosse à dents : Ecoute, il renifle tout le temps.Le savon : C'est énervant. Dis-lui quelque chose.La brosse à dents : Eh ! Robinet ! Mouche-toi donc !Silence. Le robinet fait un drôle de nez.Le savon : Il a l'air vexé...La brosse à dents : Qu'est-ce qui lui prend ?Le savon : Catastrophe ! Il se met à pleurer !La brosse à dents : Sauve qui peut ! C'est l'inondation !
Inondation
Poésie pour jouer avec les mots

Jacques CharpentreauVous prendrez bien un vers!

Je ne sais com. je pour. vous di.Comb. mon coeur est tout remp. de vous.Je tremb., j'hési. et je bafou.Je m'en rends comp. : je suis ridi.Com. vous le di.? Je bred., je n'o.Vous parl. de mon grand am. ; et pour.,Vous m'écou... et je vous vois sour.Car vous me comp. à demi-mots.
Le timide
Poésie pour jouer avec les mots

François Fampou

Deux jumellesQui écoutent Qui écoutent Et ne disent Jamais rien. (les oreilles)
Devinette
Poésie pour jouer avec les mots

François Fampou

Je vais à l'école sans bouger de place. Je vais chez tante Nicole sans bouger de place. Je vais à la rivière sans bouger de place. Je vais chez la grand-mère sans bouger de place. Je vais vraiment partout Et sans rendez-vous. (la route)
Devinette
Poésie pour jouer avec les mots

François Fampou

Un animal sans os Qui aurait treize beaux Et posséderait une arme? Personne de son couteau Ne le met en morceaux Sans verser une larme. (l'oignon)
Devinette
Poésie pour jouer avec les mots

Anonyme

Tout paraît renversé chez moi Le laquais précède le maître ; Le manant passe avant le roi, Le simple clerc avant le prêtre, Le printemps vient après l'été Noël avant la Trinité C'est est assez pour me connaître. (le dictionnaire)
Devinette
Poésie pour jouer avec les mots

Voltaire

Une dernière devinette Cinq voyelles, une consonne En français composent mon nom Et je porte sur ma personne De quoi l'écrire sans crayon, La réponse est, bien sûr, (l'oiseau)
Devinette
Il se contenterait De planter Ses rayons Dans les nuques Et on dirait : "Oh là là que le mmmmmm Est dur aujourd'hui!" Après tout c'est pratique Quand le soleil S'appelle Soleil
Poésie pour jouer avec les mots

Pittou GervaisLe soleil n'est pas le soleil

Le soleil S'appelle Soleil Mais il chaufferait Pareil S'il s'appelait Glaçon Chapeau Tringle Ou commode Ou casquette Ou n'importe quoi d'autres Et il serait Tout aussi brûlant Si on ne l'appelait Pas du tout
Le soleil
Poésie pour jouer avec les mots

Pittou GervaisLe soleil n'est pas le soleil

1+1 = 2 2+2 = 4 3+3 = 6 4+4 = 8 5+5 = 10 6+6 = 12 7+7 = 14 8+8 = 16 9+9 = 18 10+10 = 20 Et tout ça également à rien De ce qui m'intéresse
Mathématiques
Poésie pour jouer avec les mots

Pittou GervaisLe soleil n'est pas le soleil

Des tas de petits oiseaux Devant le restaurant du Jardin Mais ils n'osent pas entrer Ils ont peur Que ce soit trop cher.
Une goutte de poésie
Poésie pour jouer avec les mots

Pittou GervaisLe soleil n'est pas le soleil

Les arbres ces éternels suppliants Ne pensent qu'à lever leurs bras Vers le ciel Eh bon dieu pourquoi ce désespoir En voilà des histoires!
Une goutte de poésie
Poésie pour jouer avec les mots

Pittou GervaisLe soleil n'est pas le soleil

à réciter sans grimacer ni rigole puisqu'il s'agit d'une histoire vraie En vacances cet été, j'ai rencontré un macaque. Il m'a regardé passer et m'a trouvé assez singe pour se mettre à me parler. J'ai dit : "L'ami, désolé, je ne parle pas macaque. Auriez-vous un dictionnaire?" Me croiras-tu? Il courut tout au fond de la forêt et dans ses bras rapporta un livre qui s'appelait : Lexique macaque-français.
Comptine en vacances
  • Le dormeur du Val
  • Sous le Pont Mirabeau
  • Demain, dès l'aube
  • Chut!
  • Odeur des pluies de mon enfance
  • Le ciel est par-dessus le toit
  • Chanson pour les enfants l'hiver
  • La nuit n'est jamais complète
  • L'albatros
  • Le chat et le soleil
  • L'école
Classiques
  • Le menuisier

Mai pour les auteurs classiques

Classiques

Eugène GuillevicTerre à bonheur

J’ai vu le menuisierTirer parti du bois. J’ai vu le menuisier Comparer plusieurs planches. J’ai vu le menuisier Caresser la plus belle. J’ai vu le menuisier Approcher le rabot. J’ai vu le menuisier Donner la juste forme. Tu chantais, menuisier, En assemblant l’armoire. Je garde ton image Avec l’odeur du bois. Moi, j’assemble des mots Et c’est un peu pareil.
Le menusier
Dans notre rue il y a Des autos, des gens qui s'affolent, Un grand magasin, une école Et puis mon cœur, mon cœur qui bat Tout bas. Dans cette école, il y a Des oiseaux qui chantent tout le jour Dans les marronniers de la cour. Mon cœur, mon cœur, mon cœur qui bat Est là.
Classiques

Jacques CharpentreauLa ville enchantée

Dans notre ville, il y aDes tours, des maisons par milliers, Du béton, des blocs, des quartiers, Et puis mon cœur, mon cœur qui bat Tout bas. Dans mon quartier, il y a Des boulevards, des avenues, Des places, des ronds-points, des rues Et puis mon cœur, mon cœur qui bat Tout bas.
L'école
Classiques

Maurice CarêmeL'arlequin

Le chat ouvrit les yeux,Le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, Le soleil y resta. Voilà pourquoi, le soir, Quand le chat se réveille, J’aperçois dans le noir Deux morceaux de soleil.
Le chat et le soleil
Classiques

Charles BaudelaireLes fleurs du mal

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipagePrennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d’eux. Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid ! L’un agace son bec avec un brûle-gueule, L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait ! Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l’archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées , Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
L'albatros
Classiques

Paul EluardDerniers poèmes d'amour

La nuit n’est jamais complète. Il y a toujours, puisque je le dis, Puisque je l’affirme, Au bout du chagrin Une fenêtre ouverte, Une fenêtre éclairée, Il y a toujours un rêve qui veille, Désir à combler, Faim à satisfaire, Un cœur généreux, Une main tendue, Une main ouverte, Des yeux attentifs, Une vie, la vie à se partager.
La nuit n'est jamais complète
Classiques

Charles BaudelaireLes fleurs du mal

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipagePrennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d’eux. Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid ! L’un agace son bec avec un brûle-gueule, L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait ! Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l’archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées , Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
L'albatros
Classiques

Jacques PrévertHistoires

Dans la nuit de l'hiver Galope un grand homme blanc. C'est un bonhomme de neige Avec une pipe en bois, Un grand bonhomme de neige Poursuivi par le froid. Il arrive au village. Voyant de la lumière Le voilà rassuré. Dans une petite maison Il entre sans frapper, Et pour se réchauffer, S'assoit sur le poêle rouge, Et d'un coup disparaît Ne laissant que sa pipe Au milieu d'une flaque d'eau, Ne laissant que sa pipe Et puis son vieux chapeau.
Chanson pour les enfants l'hiver
Classiques

Paul VerlaineSagesse

Le ciel est, par-dessus le toit,Si bleu, si calme ! Un arbre, par-dessus le toit Berce sa palme. La cloche dans le ciel qu'on voit Doucement tinte. Un oiseau sur l'arbre qu'on voit Chante sa plainte. Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là, Simple et tranquille. Cette paisible rumeur-là Vient de la ville. - Qu'as-tu fait, ô toi que voilà, Pleurant sans cesse, Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà De ta jeunesse ?
Le ciel est par-dessus le toit
Classiques

René-Guy CadouLes amis d'enfance

Odeur des pluies de mon enfance, Derniers soleils de la saison ! À sept ans, comme il faisait bon, Après d'ennuyeuses vacances Se retrouver dans sa maison ! La vieille classe de mon père, Pleine de guêpes écrasées Sentait l'encre, le bois, la craie Et ces merveilleuses poussières Amassées par tout un été ! Ô temps charmants des brumes douces, Des gibiers, des longs vols d'oiseaux, Le vent souffle sous le préau, Mais je tiens entre paume et pouce Une rouge pomme à couteau !
Odeur des pluies de mon enfance
Classiques

Paul ClaudelCent Phrases pour éventails

Chut ! si nous faisons du bruit le temps va recommencer
Chut!
Classiques

Victor HugoLes contemplations

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au-dehors, sans entendre aucun bruit,Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et, quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Demain, dès l'aube...
L'amour s'en va comme cette eau courante L'amour s'en va Comme la vie est lente Et comme l'Espérance est violenteVienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Passent les jours et passent les semaines Ni temps passé Ni les amours reviennent Sous le pont Mirabeau coule la Seine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure
Classiques

Guillaume ApollinaireLes soirées de Paris

Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours après la peine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Les mains dans les mains restons face à face Tandis que sous Le pont de nos bras passe Des éternels regards l'onde si lasse Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure
Sous le pont Mirabeau...
Classiques

Arthur Rimbaud

C'est un trou de verdure où chante une rivière,Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Le dormeur du val
  • Chaque visage est un miracle
  • Le cancre
  • Le dormeur du val
  • Ma bohème
  • Liberté
  • Le coche et la mouche
  • Le laboureur et ses enfants
  • La coccinelle
  • Notre Dame de Paris
  • J'ai dans mon coeur

Juin pour écouter et regarder