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Les premiers temps de l'empire musulman : 732-VIe siècle de l'hégire

Les 4 "califes bien guidés"632-661

Selon un hadith accepté par la Tradition «La prophétie restera parmi vous autant qu’Allah le souhaitera, puis Allah y mettra un terme quand Il voudra. Il y aura alors un Califat suivant la voie prophétique, qui vous gouvernera autant qu’Allah le souhaitera, puis Allah y mettra un terme quand Il voudra. Puis viendra une royauté injuste qui vous gouvernera autant qu’Allah le souhaitera, puis Allah y mettra un terme quand Il voudra. Puis viendra une royauté tyrannique qui vous gouvernera autant qu’Allah le souhaitera, puis Allah y mettra un terme quand Il voudra. Puis viendra alors un Califat suivant la voie prophétique. Puis le Prophète se tut.» les 4 premiers "califes" suivent donc, pour la Tradition, la voie prophétique. ls sont dit "bien guidés", rashidun.

Abu Bakr

+

632-634 appartient à la tribu des qurayshites , dont le clan de Muhammad fait partie, mais pas de la famille proche. En revanche, il est le père de Aïcha, 2e femme de Muhammad.

  • fait partie des « muhâjirûn » qui, à la suite de Muhammad, quittent La Mecque pour Médine en 622.
  • Abû Bakr est donc choisi pour succéder à Muhammad, et se voit attribuer le titre de « amîr al-mu’minîn », « Commandeur des Croyants »
  • Son pouvoir est tout de suite contesté par plusieurs tribus d’Arabie dénoncent en 632 leur allégeance à Médine, et prétendent reconquérir leur indépendance – ce qui signifie notamment qu’elles cessent de payer l’impôt. Guerre pour prendre le contrôle de l'Arabie
  • Encouragé par cette victoire rapide, Abû Bakr lance un mouvement de conquête territoriale plus large, hors d’Arabie : il intègre alors dans l’armée musulmane les tribus arabes hors de Médine, étoffant ainsi son appareil militaire. Ces conquêtes, impulsées sous son califat, se présentent d’abord comme des expéditions isolées, éclatées, qui ont lieu dans des régions diverses et ont pour finalité première la collecte du butin ; il n’y a pas de véritable occupation de l’espace, mais plutôt des razzias et des pillages. En Syrie, seulement, se dessine un mouvement plus structuré de conquête, en raison notamment du fait que de nombreuses familles mecquoises – par exemple, les Umayyades – y possèdent déjà des terres ; les musulmans y rencontrent de plus peu de résistance, ces régions étant depuis longtemps habituées à subir des occupations diverses.

Les Almoravides, l’Andalûs et l’Afrique musulmane (1042-1147)

Dynastie berbère, formée à partir d’un clan nomade originaire du Sahara, les Almoravides procèdent dans ces différents territoires à une unification remarquable, fondée surtout sur l’islam et sur la notion de guerre sainte. Ils promeuvent également une civilisation raffinée, influencée par la culture andalouse, dont ils sont proches ; politiquement également, les interventions almoravides contre la reconquête chrétienne en Espagne jouent un rôle essentiel, et légitime aussi leur positionnement en tant que défenseurs de l’islam. Ils font de Kairouan leur capitale.

Sultanat Seljoukide (1037- 1308)

Othman

+

644-656 Appartient à la tribu des Qurayshites, petit-cousin de Muhammad, du clan des Omeyyades : Il a épousé successivement deux des filles du Prophète et c'est le cousin de Muâwiya. meurt assassiné par un groupe de conjurés venus d’Egypte et menés par le fils d’Abou Bakr, le premier calife

  • A son époque, les conquêtes se ralentissent. Il fait face à l'hostilité des Médinois qui lui reprochent de favoriser sa famille, d'intégrer dans l'armée des convertis de fraiche date.
  • On lui attribue la première mise par écrit du Coran, ce qui est aussi contesté car c'est une façon d'imposer sa propre recension des paroles de Muhammad. R) La recherche historique a prouvé que des versions divergentes ou non retenues par le Coran des paroles de Muhammad circulaient dans le 1er siècle de l'hégire (cf le "Coran des pierres", les inscriptions épigraphiques en Arabie et en Syrie)
  • Il fait face à l'hostilité des partisans de Ali, écarté 3 fois de la succession de Muhammad.

1ère guerre civile "fitna"

Muâwiya

Abd El Malik

(les imams Alides)

Les Almohades (1147-1269)

Au début du XIIe siècle, les Almohades renversent les Almoravides et leur succèdent à la tête d’un grand empire comprenant l’Afrique du Nord et l’Espagne musulmane. Ils font de Marrakesh et de Séville leurs capitales. C’est avant tout sur cette dimension religieuse qu’ils s’appuient pour contester le pouvoir almoravide, sous l’égide d’un savant religieux auto-proclamé mahdî (messie), Muhammad ibn ‘Abd Allâh Ibn Tûmart. Une fois au pouvoir, les Almohades prennent d’ailleurs le titre de calife, alors que leurs prédécesseurs almoravides reconnaissaient la suprématie théorique du calife abbasside ; leur attachement à la lutte contre les hérésies les pousse à lancer des mouvements de persécutions, notamment contre l’école juridique malikite qui soutenait le pouvoir almoravide. Toutefois, ils connaissent bientôt une division entre les tenants de la doctrine et les membres de la cour, qui adoptent des pratiques luxueuses, favorisent les chrétiens et doivent dans le même temps faire face à diverses contestations internes : en 1269, sous les coups cumulés des rois catholiques qui reconquièrent une partie de l’Espagne musulmane et de différentes petites dynasties qui parviennent à s’imposer localement, l’Empire almohade s’effondre.

Califat fatimide du Caire (969-1171)

dynastie califale chiite ismaélienne d'ascendance alide

Sultanat ayyoubide (1171-1250) puis mamelouk (1250-1517) du Caire

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Al-Mansur

Umar

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634-644 Appartient à la tribu mecquoise des Qurayshites, mais pas du clan de Muhammad (Hashimites). S'oppose à Ali en 632. meurt assassiné.

  • A fait partie de la première communauté de Médine, donc un compagnon de Muhammad
  • L’expansion territoriale de l’État médinois sous ‘Umar se fait d’abord aux dépens des deux grands Empires préexistants, l’Empire byzantin d’une part, l’Empire perse sassanide d’autre part ; ceux-ci, qui sortent d’une longue guerre l’un contre l’autre, sont déjà très affaiblis lorsqu’émerge l’Islam.
  • La bataille de Yarmûk, en 636, est une défaite décisive pour l’Empire byzantin ; la Syrie-Palestine passe alors dans l’orbite médinoise. L’Empire sassanide, quant à lui, est vaincu à deux reprises, en 637 à Qâdisiyya (en actuel Irak) et en 640 à Nihâwand : cette dernière défaite entraîne la chute de l’État perse, qui disparaît définitivement avec la mort de son souverain en 651. Les territoires sassanides sont alors intégrés à l’Empire islamique et en partie arabisés. Enfin, la conquête de l’Égypte est entreprise au début des années 640 : sa capitale, Alexandrie, tombe en 642.
  • C’est sous ‘Umar qu’est formée une véritable armée professionnelle, structurée et hiérarchisée. De plus, l’élargissement extrêmement rapide du territoire contrôlé par Médine rend nécessaire la création d’une administration et d’une magistrature efficaces : ‘Umar jette ainsi les bases du fonctionnement de l’État islamique en créant, notamment, le système des ‘ata’, qui organise la distribution des ressources tirées de la conquête et impose par là une certaine hiérarchisation de la société, puisque le montant de cette pension versée par l’État est calculé en fonction de l’ancienneté de la conversion. C’est la naissance de l’administration (« diwân » en arabe) de l’Empire de l’Islam. Il organise le système pour le dhimmi (les gens du livre) leur permettant de pratiquer ouvertement leur religion, moyennant un impôt supplémentaire. Il en intègre un grand nombre dans son administration.
  • C’est lui qui codifie officiellement le grand pèlerinage à La Mecque (« hajj » en arabe). Toujours en termes de codification des règles coraniques, ‘Umar participe à l’interprétation de la Loi islamique : il introduit notamment la lapidation comme sanction pour les femmes coupables d’adultère, interdit par le Coran. C’est également le calife ‘Umar qui choisit la date de l’Hégire (622) comme point de départ du nouveau calendrier, marquant ainsi l’entrée dans une nouvelle ère.

Hussein

Ali

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656-660 Cousin de Muhammad et mari de sa fille, Fatima. Du clan des Hashimites Revendique la succession de Muhammad, mais est écarté 3 fois. Il est assassiné par un Kharijite.

  • Sa désignation est vivement contestée par la famille de son prédécesseur, Othman. Il s’établit dans la cité irakienne de Koufa et ses opposants prennent la ville de Bassorah, dans le sud de l’Irak. Après avoir vaincu leur résistance au cours de la bataille du Chameau, Ali est contraint à affronter le gouverneur de la province de Syrie, Mouawiya Ibn Abi Soufiane, de la famille d’Othman, qui réclamait justice pour le calife assassiné.
  • Les deux armées se rencontrent en juillet 657 à Siffin, un lieu situé sur le Haut Euphrate (l’actuelle Raqqa). Ali accepte l’arrêt des combats et l’arbitrage proposé par son adversaires dans le but de désigner un calife. Cette décision est rejetée par une partie des partisans d’Ali qui refusent de soumettre à l’arbitrage des hommes ce qu’ils considèrent comme un choix de Dieu. Ils se séparent de lui, et seront connus dès lors sous le nom de Kharijites, ce qui signifie les « sortants », ceux qui ont quitté Ali. En conflit plus ou moins déclaré avec les Omeyyades, ils prônent la vertu et appellent à un renouveau de la société musulmane. Leur communauté s’est développée principalement en Irak, dans le Khouzistan, au Yémen, en Arabie centrale et à Oman.

La dynastie omeyyade à Damas661-750

(Les Marwanides )

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Al-Ma’mûn (813-833)

Textes tirés du site "Les clés du Moyen-Orient"/Repères historiques

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685-705

  • Il relance l’expansion territoriale de l’empire : grâce à une armée professionnalisée, il conquiert une nouvelle province au sud de l’Espagne (al-Andalus), lance des expéditions en Gaule et étend la frontière orientale de l’Empire jusqu’au fleuve Indus. Mais la victoire de Charles Martel à Poitiers en 732 et la défaite d’Akroïnon face aux Byzantins en 740 donnent un coup d’arrêt brutal aux conquêtes, entraînant une raréfaction du butin qui provoque elle-même des mouvements de révolte, à partir de 744, notamment dans l’armée.
  • Il met fin à la sécession des régions médinoises et mecquoises qui lui contestaient le titre de "commandeur des croyants"
  • Il arabise l'administration de l'empire omeyyade, affirme le titre de calife (successeur du prophète) .

Abu Al-Abbas

Osman (émir d'Anatolie entre 1281 et 1324/26) : fondateur de la dynastie ottomane

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Fils aîné du calife Hârûn al-Rachîd, né en 786 à Bagdad et mort à Tarse en 833, al-Ma’mûn fut un calife abbasside menant une politique culturelle et religieuse très intense tout au long de son règne (813-833). Arrivé difficilement sur le trône, il tente ainsi d’imposer certaines visées politiques et religieuses pour renforcer le pouvoir califal.

  • Arrivé difficilement sur le trône en 813 (guerre contre son frère qui lui conteste le trône), al-Ma’mûn tente dès lors de s’imposer comme calife, et d’assurer le soutien des populations qu’il gouverne. Son regard se tourne notamment vers le Khorasan, qu’il a gouverné et où il réside encore : pensant que les Perses sont favorables aux Hachémites, al-Ma’mûn obtient le soutien d’Alî ar-Ridhâ, huitième imam chiite duodécimain ; il le désigne comme successeur, et change la couleur du drapeau califal, abandonnant la couleur noire des Abbassides pour la couleur verte des Alides. Al-Ma’mûn fait alors face à une forte opposition venue de l’ouest, menée par son oncle, Ibrahîm ibn al-Mahdî, qui déchoit al-Ma’mûn et se proclame calife en 817. Il faut près de deux ans et de nouveaux compromis à al-Ma’mûn pour mater la révolte et réaffirmer son autorité sur tout le territoire abbasside : la symbolique couleur noire est désormais réutilisée pour le drapeau califal.
  • Les biographes du calife le dépeignent comme un homme éduqué, protecteur des savants et passionné par les textes anciens ; on dit même qu’il envoyait régulièrement des émissaires aux souverains byzantins pour rapporter à Bagdad des textes grecs à traduire. Et de fait, Bagdad fut sous son règne un centre actif de la traduction des textes grecs vers l’arabe : en 832, al-Ma’mûn crée à Bagdad la « Maison de la Sagesse » (bayt al-hikma), un centre dédié aux traductions.Des Éléments du mathématicien grec Euclide (IIIe siècle av. J.-C.) à l’Almageste de Ptolémée (IIe siècle apr. J.-C.), en passant par les traités médicaux de Galien (IIe siècle apr. J.-C.) et par la philosophie aristotélicienne (IVe siècle av. J.-C.), cette découverte des textes antiques eut ainsi une influence considérable dans la pensée et la science arabe. Les ouvrages de Galien devinrent la base de l’enseignement de la médecine dans l’empire abbasside, la théorie des humeurs étant ainsi largement adoptée dans le monde arabo-persan. Al-Ma’mûn tourna surtout son mécénat vers l’astronomie et les mathématiques, commanditant des programmes d’observation continue. L’astronomie se révélait en effet utile pour les pratiques religieuses, qu’il s’agisse de fixer les heures de prière ou de déterminer l’orientation de la qibla (3). Une connaissance plus approfondie de l’astronomie permit aussi de rapides progrès dans la navigation et la géographie : des instruments et techniques d’observations d’origine grecque, comme l’astrolabe, le quadrant ou le cadran solaire, connurent dès lors un grand développement ; ce à quoi s’ajoutèrent des mesures expérimentales du degré terrestre, qui eurent lieu dans la plaine mésopotamienne, afin de connaître la longueur d’un degré de latitude pour mieux calculer la circonférence terrestre.Les mathématiques connurent également un large développement. Sous le règne de al-Ma’mûn, le mathématicien Al-Khwarizmi (mort vers 850) introduit ainsi une méthode indienne de calcul, le système décimal de position avec usage du zéro ; des symboles spéciaux y remplaçaient la numération alphabétique (dans laquelle les chiffres de 1 à 9 étaient notés par des lettres), et l’absence de valeur était signalée par un point ou un petit cercle au lieu d’un espace : naquirent ainsi ce que l’on appelle encore aujourd’hui les « chiffres arabes ». Autour du calife, les dignitaires de la cour prisaient également les sciences. Par exemple, les frères Banu Musa furent pris en charge, à la mort de leur père qui était un célèbre astronome, par Al-Ma’mûn qui leur fit donner une éducation solide dans le domaine des sciences rationnelles : devenus dès lors riches et influents, les Banu Musa se firent à leur tour mécènes, faisant venir des ouvrages grecs de l’Empire byzantin, commanditant des traductions et soutenant matériellement les savants.
  • Outre cette propagande culturelle, al-Ma’mûn tenta d’affirmer son pouvoir religieux en imposant aux juges et dignitaires religieux le dogme du Coran créé, proche du mutazilisme, doctrine juridico-théologique rationaliste apparue au cours du VIIIe siècle et se constituant progressivement en école au IXe siècle + s’inspirant du rationalisme aristotélicien. Le mutazilisme affirmait aussi que le calife avait une responsabilité particulière devant Dieu, l’obligation de la hisba justifiant aussi l’intervention du califat dans les affaires religieuses. Dans la dernière année de son règne, en 833, Al Ma’mûn fait ainsi du mutazilisme la doctrine officielle de l’empire. Cette tentative d’imposer une politique religieuse est connue sous le nom de Mihna (« enquête » ou « inquisition ») qui prit la forme d’un tribunal inquisitorial chargé du contrôle de l’orthodoxie religieuse, menant des persécutions contre les adversaires du mutazilisme : le tribunal devait interroger les qadi et oulémas de Bagdad pour savoir ce qu’ils pensaient de la nature du Coran (le Coran est-il créé, suivant la pensée mutazilite, ou incréé ?). Ceux qui répondaient que le Coran était incréé étaient alors destitués de leurs charges, battus, voire emprisonnés.La Mihna suscita cependant l’opposition des milieux traditionalistes, regroupés notamment autour d’Ibn Hanbal, qui défendait au contraire la position d’un Coran incréé, présent avant même le début des temps, en s’appuyant sur une lecture littéraliste du Coran. Coup fatal, la mort prématurée de al-Ma’mûn, l’année même de la mise en place de la Mihna, voua finalement la tentative à l’échec : le pouvoir se rallia dès lors aux positions du traditionalisme, renonçant dès lors à toute prétention d’interprétation en matière religieuse.

La dynastie abbasside à Bagdad puis au Caire : 750-1517

  • L’étendue de l’Empire – qui couvre les territoires allant de l’Afrique du Nord à la Transoxiane, et de l’océan Indien à l’Arménie comprise – rend difficile l’exercice d’un pouvoir unique depuis Bagdad, quoique la ville ait été choisie entre autres pour sa position centrale. Les gouverneurs de province représentent une menace permanente, d’autant qu’ils disposent d’armées provinciales qui échappent pour la plupart au pouvoir califal. Enfin, les Umayyades de Cordoue et les khârijites au sein même de l’Empire s’opposent directement au califat, dont ils contestent la légitimité. Le pouvoir abbasside est donc bâti sur un équilibre fragile, menacé aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur même de la dynastie, puisque l’absence de règle de succession claire fait planer la menace de guerres de successions fratricides.
  • Cet équilibre se maintient peu ou prou jusqu’à la mort du calife Hârûn al-Rashîd en 809, qui donne lieu à une première guerre civile dans l’État abbasside. Son second fils, al-Ma‘mûn, nommé par son père gouverneur du Khurâsân alors que son aîné al-Amîn était désigné comme héritier du calife à la tête de l’Empire, conteste la succession pourtant clairement établie par Hârûn al-Rashîd et marche sur Bagdad en 813 : il finit par emporter la victoire. Cet événement montre à quel point le problème de l’armée est important : en tant que gouverneur du Khurâsân, al-Ma‘mûn parvient à rassembler des troupes suffisantes pour vaincre son frère, pourtant calife légitime. En réalité, la fidélité des soldats de l’armée califale commence à être mise en cause, au point qu’en 833 le calife al-Mu‘tasim décide de refonder une nouvelle armée personnelle, formée d’esclaves qu’il fait venir des grandes steppes turques : c’est le début du système des mamelouks. Mais cette entreprise se retourne rapidement contre lui. Ayant fondé, pour héberger ces nouveaux soldats, une nouvelle capitale à Samarra, au nord de Bagdad, le calife s’y retrouve enfermé dans une prison dorée, otage des émirs turcs qui prennent le contrôle de l’armée. À partir de cette date, le calife n’a plus qu’un pouvoir théorique, et le pouvoir réel se divise entre les vizirs – c’est-à-dire l’administration – et les émirs – qui représentent l’armée. Cette situation ne change pas lorsque le califat revient à Bagdad, en 892, et la faiblesse du pouvoir califal est consacrée en 945 lorsque le clan de cavaliers perses des Bûyides occupe Bagdad et se voit déléguer officiellement le pouvoir sur l’Empire abbasside. Le calife (al-Mustakfî à cette époque) ne conserve dès lors qu’une autorité religieuse sur les sunnites de l’Empire – les Bûyides étant une dynastie chiite. Ils exerceront la réalité du pouvoir jusqu’à leur déposition par les Seldjoukides en 1055.
  • La culture classique arabe se forme sous les Abbassides ; elle est d’autant plus riche que l’Empire a une véritable situation de carrefour, ce qui mêle aux apports grecs et aux doctrines musulmanes des influences persanes, indiennes, et même chinoises = une « fusion heureuse d’éléments composites », ce qu’il explique également par le mouvement de conversion qui traverse le monde musulman à partir de la prise de pouvoir des Abbassides : pour des raisons diverses (souvent fiscales), les habitants des territoires conquis dans les premiers temps de l’Islam se convertissent massivement à la religion musulmane, ce qui permet leur intégration complète dans la civilisation de l’époque et avec eux, celle d’idées et de savoir-faire très divers. Parallèlement, les deux premiers siècles de l’ère abbasside sont également un temps où continue à s’élaborer la religion musulmane : outre les débats théologico-philosophiques déjà mentionnés, les recueils canoniques de hadîth du Prophète, notamment, datent des VIIIe, IXe ou Xe siècles. Enfin, sur le plan littéraire, on trouve de grands poètes comme Ibn al-Rûmi (836-896) ou Mansûr al-Hallaj (857-922), mystique soufi auteur d’une œuvre poétique abondante qu’il concevait comme un moyen de renouer avec l’essence verbale du Coran et donc, la pureté des premières formes de l’islam. C’est du Xe siècle également que date la première rédaction connue des Mille et une nuits, monument emblématique de la littérature islamique.

La dynastie omeyyade à Cordoue : 750-1031

03

02

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2ème "fitna"

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Les shiites -partisans de Ali- Le fils aîné d’Ali, al-Hassan, accepta de reconnaître Mouawiya comme calife, et renonça à toute prétention au califat devant lui, dans la grande mosquée de Koufa. Il se retire à Médine où il meurt probablement empoisonné en 669. Le cadet, al-Hussein, refusa de prêter serment au calife Yazid Ier, le fils et successeur de Mouawiya à la tête du nouvel Etat dit « omeyyade » fondé par ce dernier. Il se retire à La Mecque. Appelé par les chiites à les rejoindre à Koufa, en Iraq, il est assassiné alors qu’il s’y rendait, dans la localité de Kerbala sur les bords de l’Euphrate, par les troupes du gouverneur omeyyade Ibn Ziyad qui agissait sur les ordres du calife, le 10 octobre 680. Pour les chiites, les califes umayyades puis abbassides n’étaient donc pas légitimes .

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Persan converti à l’islam venu du Khurâsân, Abu-muslim al-Khurasani rassemble les mécontents et légitime la contestation en prétendant vouloir restaurer la dynastie alide, c’est-à-dire rendre le califat aux descendants du gendre du Prophète. La bataille de Kûfa, en 750, voit les troupes umayyades écrasées par celles de Al-‘Abbâs, descendant de l'oncle de Muhammad (clan des Hashemites). Celui-ci se fait alors proclamer calife, sous le nom de as-Saffâh, et massacre les princes umayyades au terme d’un « banquet de réconciliation » organisé dans ce but, afin d’éliminer tout prétendant « légitime » au califat. Le seul prince umayyade rescapé fuit en Égypte, puis en al-Andalus où il fonde l’émirat de Cordoue, transformé en califat en 929 par Abd al-Rahmân. Le court règne d'As-Saffah fut occupé à reconstituer l'empire arabe, au moins dans sa partie orientale, l'Ifriqiya, le Maghreb et l'Al-Andalus échappèrent rapidement au contrôle des Abbassides. Il conduisit une politique plus tolérante pour les non-musulmans et plus ouverte pour les musulmans non arabes. Des non-musulmans et non-arabes furent enrôlés dans les armées. Abu Muslim est resté le commandant des armées jusqu'en 755. Mais As-Saffah a déçu ses soutiens chiites qui espéraient que leur imam devienne calife. As-Saffah mourut en 754, son frère Abu Jafar lui succéda avec le surnom d'Al-Mansur. C'était un ennemi résolu d'Abu Muslim qui prenait le pouvoir. En 762, Al-Mansur fait construire sa nouvelle capitale, Bagdad, le "don de Dieu" en persan antique, que le calife surnomme Madīnat as-Salām (la cité de la paix) .

981-1002Avec le règne d’al-Hakam II (961-976), le califat omeyyade de Cordoue avait atteint un véritable âge d’or politique et culturel. Sa mort, en 976, porte un coup d’arrêt à cet apogée omeyyade. En cause notamment, une succession difficile : au lieu de respecter le choix de son père ‘Abd al-Rahmân III qui souhaitait voir le frère cadet d’al-Hakam II, al-Mughîra, monter sur le trône, al-Hakam II décide à partir de 972 de nommer son propre fils, Hishâm, héritier. Cette décision pose problème : al-Hakam II meurt le 1er octobre 976, alors que Hishâm n’a que 11 ans et n’a pas atteint l’âge de la puberté, ce qui, en droit sunnite, est un obstacle pour l’accession au pouvoir des émirs et des califes. Alors qu’al-Mughîra et Hishâm rassemblent des partisans autour de leur cause, al-Mughîra est rapidement assassiné par le maître de la monnaie, Ibn Abî ‘Amîr. Hishâm devient donc calife à 11 ans, Ibn Abî ‘Amîr a su se faire une place au plus près du calife omeyyade, s’emparant du pouvoir effectif grâce à sa nouvelle fonction de hâjib . Promu hâjib, Ibn Abî ‘Amîr est désormais seul aux commandes. Cette nouvelle confiscation du pouvoir se manifeste dès 979 par l’édification d’une nouvelle résidence palatine, Madîna al-Zâhira. Située à l’est de Cordoue, cette résidence est en quelque sorte un miroir de l’ancienne résidence califale édifiée par ‘Abd al-Rahmân III, Mâdinat al-Zahrâ, qui avait été construite à l’ouest de Cordoue. En 981, Ibn Abî ‘Amîr s’y installe et y transfère tout l’appareil d’Etat, matérialisant un peu plus encore son emprise sur le pouvoir effectif du califat omeyyade. Ultime tentative de résistance à cette confiscation du pouvoir, des troupes loyalistes menées par Ghâlib tentent de renverser Ibn Abî ‘Amîr en juillet 981. Mais elles sont défaites, et Ghâlib est tué au cours d’un combat. Dès lors, plus personne ne tentera d’entraver le pouvoir du hâjib. A la suite de cette victoire écrasante, Ibn Abî ‘Amîr franchit un nouveau pas pour s’affirmer comme un véritable souverain : alors que les laqab sont en général réservés aux califes, Ibn Abî ‘Amîr s’attribue le laqab « al-Mansûr », c’est-à-dire « le Victorieux ». Pour marquer encore un peu plus son emprise sur le pouvoir, al-Mansûr rejette en 991 le titre de hâjib, « trop évocateur d’un pouvoir délégué » à son goût, le transfère à son fils ‘Abd al-Malik, et adopte le titre de malik, c’est-à-dire de « roi ».Mais reste au dictateur à conforter sa légitimé. Il y parvient en se présentant comme un chef de guerre combattant au nom d’Allâh et d’un sunnisme rigoriste. D’après les sources, al-Mansûr mène quelque cinquante-sept expéditions contre les Chrétiens du nord, en seulement vingt ans de règne ; normalement, il s’agissait d’expéditions annuelles : al-Mansûr devient ainsi un véritable champion du jihâd en Al-Andalus, en relançant une politique très agressive à la frontière chrétienne .

Le « choc mongol » est l’un des moments les plus importants de l’histoire de l’Orient médiéval : l’irruption au Moyen-Orient de ces guerriers venus de l’est, conquérants de la Chine et de l’Asie centrale qui mettent à bas le califat abbasside et menacent aussi bien les Arabes que les États latins d’Orient, provoque en effet une guerre violente qui mènera à la redéfinition de tout l’espace moyen-oriental. Lorsque les Mongols arrivent au Moyen-Orient, au milieu du XIIIe siècle, le califat abbasside de Bagdad a déjà largement amorcé sa phase de déclin. Le pouvoir politique réel n’est plus exercé par le calife depuis trois siècles, et le renversement des Fatimides par Saladin au XIe siècle a transféré de facto le siège du pouvoir musulman au Caire Dans ce contexte troublé, les Mongols occupent une place à part. Ni musulmans, ni chrétiens, ils ne sont pas partie prenante de l’affrontement qui se joue en Orient depuis plus de deux siècles et n’y arrivent que dans une logique de conquête territoriale et militaire, celle de Gengis Khan. Désignés par les musulmans sous le nom de Tatares, ils sont une grande confédération tribale dominée depuis 1206 par Temüjin ; le nom choisi par ce dernier lorsqu’il prend le pouvoir, « Gengis Khan », qui signifie « le Maître universel », témoigne de la logique impériale et conquérante dans laquelle il se place, et qu’il parvient à réaliser en constituant un empire unifié, de la Chine du Nord aux régions musulmanes d’Asie centrale. À sa mort, en 1236, son empire est divisé en khanats dont le plus important est celui de Chine, dirigé par le grand khan Möngke. À l’Ouest, c’est Hülegü, petit-fils de Gengis Khan et frère de Möngke, qui reprend à son compte la logique de conquête territoriale et lance ses troupes à l’assaut des États musulmans du Moyen-Orient. L’attaque du prince Hülegü est foudroyante. Il prend Bagdad le 10 février 1258, ce qui lui assure le contrôle de l’Irak. Il tue le calife abbasside et la majeure partie de sa famille et de sa cour, détruisant ainsi le symbole de l’unité du monde musulman et l’autorité religieuse suprême. Depuis Bagdad, il étend sa domination à la Syrie musulmane, qui appartient alors aux Mamelouks d’Égypte . Cette reconfiguration générale de l’espace moyen-oriental permet aussi l’émergence, au début du XIVe siècle, des tribus turcomanes qui donneront naissance à l’Empire ottoman, héritier lui-même du modèle impérial revivifié.