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Cette carte, réalisée par des collégiens de l'Arc-en-Ciel de Trévoux (01600), regroupe les lieux de mémoire de la Seconde Guerre mondiale.

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Mémoire de Trévoux

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1939 - 1945

Carte virtuelle réalisée par les élèves du collège Arc en Ciel (Trévoux) - 2023.

Le "Projet Mémoire Trévoux 1939-1945" a été réalisé par un groupe de 6 élèves du Collège Arc-en-Ciel de Trévoux Quentin Raynaud, Maël Galerie, Eden Witz, Sterenn Triché, Enzo Paris,Tifaine Prat avec leurs enseignants Anne-Cécile Clamagirand et Rémi Garcia. Nous avons reçu le soutien de l'association Mémoire de la Déportation dans l'Ain, de la FNAM (Fédération Nationale André Maginot), de l'ITEP Arc en ciel, de l'ORSAC. Nous avons reçu l'aide de Madame Florence Gherardi (Directrice Départementale de l'ONACVG), Monsieur Hubert Bonnet (ONACVG), de Monsieur Sylvain Philippon (Mémorial National de la prison de Montluc), de Madame Chloée Dantel (Professeur d'anglais, ITEP Arc en ciel) Un grand merci à eux. Le projet se compose d'une carte interactive et d'une maquette interactive identifiant les lieux de mémoire à Trévoux et à Saint-Didier-de-Formans en lien avec la Seconde Guerre mondiale. Nous partirons en voyage d'étude au Struthof du 24 au 25 mai 2023. Sterenn Anne-Cécile Maël Quentin Enzo EdenRémiTifaine

Mémoire de Trévoux : qu'est-ce ?

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Jean FRIZON Jean Frizon est né le 24 Novembre 1887 à Tramoyes. En 1944, il était épicier à Trévoux et était domicilié au 11 Grande Rue. Le 8 février 1944 au soir, la Gestapo vint à cette adresse pour interroger un voisin, Monsieur DECOMBE, qui était soupçonné de détenir un journal interdit. Au moment de sortir, les policiers allemands croisèrent Jean Frizon et sans raison l’exécutèrent. Jean Frizon mourut le matin du 9 février 1944, des suites de ses blessures. Source: maitron.fr Photographie de la plaque commémorative sur le palier de la maison

Jean FRIZON

Jean MOULIN Jean Moulin arriva à Trévoux le samedi 12 juin 1943 pour prendre quelques jours de repos chez les parents de sa secrétaire Hélène Vernay. Il séjourna du 12 au 15 juin à Trévoux chez Monsieur et Madame Vernay au 4 Montée des Tours. Il sera arrêté le 21 juin 1943 à Caluire-et-Cuire par la Gestapo. Torturé, il meurt le 8 juillet 1943 des suite de ses blessures dans le train qui l’emmène en Allemagne. ----- Source : La Fondation de la France Libre

Jean MOULIN Séjour à Trévoux du 12 au 15 juin 1943

Le cimetière de Trévoux Il y a 418 tombes au cimetière de Trévoux parmi lesquelles des sépultures de combattants et de déportés de la Seconde Guerre mondiale. Nous avons identifié 22 familles touchées directement par le conflit et 4 personnes déportées : Gilbert Marius Carlin né le 27 janvier 1922 à Trévoux et mort en déportation le 17 janvier 1945 au camp de concentration de Mauthausen en Autriche (matricule au KL– Mauthausen : 107585). Claude Ducloud né le 26 janvier 1909 à Bourg-en –Bresse et mort en déportation le 31 janvier 1945 au camp de travail forcé de Gusen en Autriche (matricule au KL-Mauthausen : 59865). Paul Evrard né le 27 novembre 1914 à Matalefon et mort en déportation le 4 décembre 1944 au camp de travail forcé de Gusen en Autriche (matricule au KL-Mauthausen : 59904). Georges Chevalon né le 8 novembre 1910 à Saint-Etienne-sur-Chalaronne et mort le 8 mars 1945 au camp de travail forcé d’Ebensee en Autriche (matricule au KL-Mauthausen : 59737). Il était membre des FFI et des DIR (Déporté Interné Résistant). Le 7 juillet 2023, les élèves du Projet Mémoire ont inauguré une plaque à la mémoire de ces quatre hommes. Sources: Mémoire de la Déportation dans l’Ain, Mémorial national de la prison de Montluc.

Le cimetière de Trévoux

Le pont suspendu de Trévoux Photographie du pont avant destruction Le pont suspendu de Trévoux a été inauguré le 8 mai 1851. Il a été détruit le samedi 2 septembre 1944 vers 18h10. Le 3 septembre, la ville est libérée par le 4ème Escadron du 1er Régiment de Fusiliers marins. Source : MCSCN Hubert Bonnet, Président des Anciens Combattants. Photographie du pont après destruction

Le pont de Trévoux (La passerelle)

Les Fusillés de Roussille Monument des fusillés de Roussille, situé Route de Saint-Bernard (D936) à Saint-Dider-De-Formans Trente résistants – dont l’historien Marc Bloch - détenus à la prison de Montluc à Lyon (Rhône), furent extraits de leurs cellules le 16 juin 1944 vers 20 h. Menottés deux par deux, ils furent transportés en camion bâché escortés par une vingtaine de militaires dans deux voitures jusqu’au lieu d’exécution, un pré clos de haies et d’arbres au lieu-dit Roussille, sur la commune de Saint-Didier-de-Formans (Ain).Les voitures escortant les prisonniers se positionnent en travers de la route, devant et derrière le camion. Sur ordre, quatre prisonniers descendent du camion et sont dirigés vers l’entrée du pré où on leur enlève leurs menottes. A peine ont-ils le temps de parcourir quelques mètres qu’ils sont abattus par quatre tueurs postés deux par deux de chaque côté de l’entrée, derrière la haie, à l’intérieur du pré. Les autres prisonniers vont subir le même sort; cependant deux d’entre eux, grièvement blessés vont survivre à ce massacre et sont soignés par des familles du village et conduits ensuite dans deux familles de résistants à Trévoux. (site web de la commune de Saint-Didier-de-Formans).Ce massacre est un acte de représailles contre la Résistance à l’endroit même où, le 11 juin, elle avait contraint un convoi allemand à s’arrêter en disposant des arbres en travers de la chaussée. Un peu plus loin, le convoi tomba dans une embuscade. Au lendemain du débarquement allié, l’action de la Résistance s’intensifiait et les Allemands y répondirent par des mesures de répression extrajudiciaires draconiennes, des exécutions pour terroriser la population et vider les prisons des éléments que la Résistance pourrait tenter de libérer. Le monument a été entièrement rénové en 2017 par Emilie Sartelet - sculptrice de Trévoux (nettoyage, lettrage). Liste des victimes : ADAM Louis BAC Marcel BERTOLINO Martin BLOCH Marc BONNET Lucien BOUREAU Marc BRIBAUD Francisque CACHON Armand CEZARD Louis CHAPURLAT Henri CHAWALSKI Joseph CLOUET Marcel CRESPO Jean-Baptiste DAVSO Francis FURBY Georges GAYET Marius INCONNU 20 INCONNU 24 ISABELLA Hector JOMARD Francisque MIGNARD Etienne PERRIN Charles PUCILOWSKI Antoni RIBAUD Maurice ROCHE Jean-Marie ROCHE Mathieu ROUSSEL Fabien VEYRIER Félix WALUS Valentin ZENEZINI Antoine Louis ADAM Né le 9 janvier 1903 à Cherbourg (Manche), exécuté sommairement par les Allemands le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Il était artisan et résistant FTPF. Fils de Louis Charles Adam et de Louise Anquetil, Louis Adam était domicilié 25 Cours de la République à Villeurbanne où il exploitait un petit atelier de fabrication de brosses dans un local situé rue Léon-Chomel. Il était aveugle. Militant du Parti communiste, il appartenait à la cellule n°8. Résistant FTPF, l’état-major régional se réunissait dans son appartement qui servait également de dépôt d’armes. Sur dénonciation, les Allemands perquisitionnèrent son appartement, le 16 mai 1944 où ils trouvèrent tracts et armes. Arrêté avec sa femme Marguerite Perussel, il fut conduit à la prison de Montluc à Lyon et interné dans le réfectoire des hommes.Le 16 juin 1944, comme 29 détenus, les soldats allemands conduisirent ce groupe à Saint-Didier-de-Formans, au lieu-dit Roussille où ils furent fusillés. Le nom de Louis Adam est inscrit sur le mémorial de Saint-Didier-de-Formans Sources : Le Maitron. Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours. 2824 engagements. Éditions BGA Permezel, Lyon 2003. — notes de Jean Lorcin. Retour à la liste des victimes Marcel BACNé le 13 juillet 1896 à Loriol-sur-Drôme (Drôme), exécuté sommairement le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Il pratiqua différents métiers : radio électricien, cafetier.Il fut résistant, membre du réseau Phratrie. Fils de Louis Bac, cultivateur, et de Émilie Vallat, sans profession, Marcel Bac se maria le 26 avril 1919 dans sa commune natale avec Marie Louise Peyret. Le couple eut une fille. En 1944, Marcel Bac était radio-électricien et tenait un café dans l’avenue J. Combier à Livron. Quand la Résistance procéda à l’installation de six postes radio-émetteurs dans la Drôme, il fut décidé qu’un des postes serait placé chez lui en liaison avec Londres. Il avait été radio dans la marine pendant son service militaire, et il fut contacté en tant que technicien. Le poste mis en place, c’était un spécialiste radio de la Résistance qui venait avec un garde du corps pour passer les messages. Il était membre du réseau Phratrie chargé de mission 3e classe. Le 20 mai 1944, le radio ayant opéré à Livron et son garde du corps furent arrêtés en gare de Valence. Le radio Guy Wenderer parvint à s’échapper, mais son compagnon, un jeune garçon, parla. Marcel Bac, oublié par les responsables départementaux parce qu’il ne participait pas directement à l’activité radio, ne fut pas prévenu. La police allemande se présenta à son domicile, perquisitionna, découvrit le poste clandestin et arrêta Bac. Il fut conduit à Valence puis transféré à la prison Montluc à Lyon. Torturé, il fut exécuté le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Son corps fut inhumé sous le numéro treize. Il fut homologué FFC à compter du 1er mars 1944 et sous-lieutenant FFI, à titre posthume, en juillet 1947. Une rue de Villeurbanne porte son nom. Sources : Le Maitron. Jean-Pierre Besse, Robert Serre, version mise en ligne le 7 mai 2014, dernière modification le 25 octobre 2022 Retour à la liste des victimes Martin BERTOLINONé le 17 mars 1909 à Inéa (Italie), exécuté sommairement le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Il était employé luthier et résistant FTPF dans le Rhône. Fils de Jacques Bertolino et de Marie Oliva, Martin Bertolino était domicilié 14, rue Basse Combalot à Lyon. Marié, il avait divorcé en 1937. Il avait deux enfants qui, lors de son arrestation, étaient au maquis du Vercors. Membre des FTP depuis novembre 1943, affecté au service liaisons et renseignements du comité militaire interrégional (H1, Rhône-Alpes), il fut arrêté à son domicile par la police allemande le 2 mai 1944. Interné à la prison Montluc, il fut exécuté le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans. Sources : Le Maitron. Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 16 mai 2014, dernière modification le 8 octobre 2021. Retour à la liste des victimes Marc BLOCH Né le 6 juillet 1886 à Lyon (Rhône), fusillé sommairement le 16 juin 1944 au lieu-dit Roussille, commune de Saint-Didier-de-Formans (Ain). Il fut professeur d’Université et historien, fondateur des Annales d’histoire économique et sociale. Résistant, il fut le représentant du mouvement Franc-Tireur dans le directoire régional des MUR (région R1-Lyon). Marc Bloch naquit dans une famille juive. En optant pour la France en 1871, elle fut contrainte de quitter l’Alsace. Le père de Marc Bloch, Gustave Bloch, né en 1848 à Fegersheim, dans le Haut-Rhin, était un brillant universitaire, spécialiste de l’histoire romaine, qui enseigna à la faculté de Lyon et à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm. C’est à lui que Marc Bloch dédia sa thèse, À mon père, Son élève, tout en reconnaissant au début de l’ouvrage que sa recherche avait été faite sous la direction du médiéviste Christian Pfister. La jeunesse de Marc Bloch fut vécue dans le contexte de l’Affaire Dreyfus. Sa famille ne revendiquait ni ne reniait son judaïsme. Lui-même était agnostique. Jamais Marc Bloch ne cacha ses origines mais elles ne furent pas la motivation profonde de son action de résistant pendant la Seconde guerre. Le patriotisme et l’attachement à la République, aux libertés qu’elle assurait aux citoyens, firent la force de ses convictions. C’est à Clermont-Ferrand que Marc Bloch écrivit en mars 1941 son Testament spirituel. Il y déclara : « Attaché à ma patrie par une tradition familiale déjà longue, nourri de son héritage spirituel et de son histoire, incapable, en vérité, d’en concevoir une autre où je puisse respirer à l’aise, je l’ai beaucoup aimée et servie de toutes mes forces ». Marc Bloch fit ses études secondaires à Paris au lycée Louis-le-Grand. Il cumulait les prix et reçut le premier prix du Concours général en histoire naturelle. Il entra à la rue d’Ulm en 1904 et fut reçu à l’agrégation d’histoire et de géographie en 1908. Une bourse du ministère des Affaires étrangères lui permit une longue incursion, très studieuse, en Allemagne, où il trouva aliment à son goût de l’historiographie. Pendant les trois années suivantes, il fut pensionnaire de la Fondation Thiers. La fondation était due à un legs d’Adolphe Thiers et offrait à des doctorants sélectionnés des conditions favorables à leurs recherches. Marc Bloch appartenait à la 17e promotion. Il bénéficiait aussi d’une bourse du CNRS de 3 ans. Il fut nommé professeur de lycée, à Montpellier en 1912-1913, puis à Amiens en 1913-1914. Mobilisé en 1914 dans l’infanterie comme sergent, envoyé dans l’Argonne, il termina la guerre avec le grade de capitaine et reçut la Légion d’honneur et la Croix de guerre. Il était devenu officier de renseignement, promotion exceptionnelle. Elle révèle, entre autres preuves, que cet historien était aussi un soldat. Cette première expérience de la guerre est relatée dans l’ensemble documentaire mis au point par son fils Étienne dans Écrits de guerre, 1914-1918. Revenu en 1919 à la vie civile, il fut nommé à la faculté de Strasbourg qui venait d’être inaugurée. C’est dans les deux décennies qui suivirent que Marc Bloch réalisa son œuvre de chercheur. Il avait épousé en 1919 Simonne Vidal, née en 1894, fille d’un polytechnicien professeur à l’École des Ponts et Chaussées. Elle lui donna six enfants tous nés à Strasbourg. Marc Bloch se montra toujours très attaché à sa famille et à l’éducation de ses enfants : une éducation sévère et exigeante, mais généreuse. À Strasbourg, il subit l’influence d’Henri Pirenne, fervent partisan de l’histoire comparative. Influence déjà perceptible quand il publia en 1920 sa thèse Rois et serfs, soutenue dans le cadre des conditions particulières réservées aux combattants. Ce fut ensuite la publication des Rois thaumaturges en 1924 et des Caractères originaux de l’histoire rurale française en 1931. Depuis 1920, avec Lucien Febvre et André Piganiol, il travaillait sur les problèmes de méthode en histoire. C’est ce petit groupe que l’on nommait « le groupe des Strasbourgeois » qui en 1929 fonda les Annales d’Histoire économique et sociale. La revue était pluridisciplinaire, très novatrice. Elle rompait avec les pratiques traditionnelles des historiens, elle engageait une révolution épistémologique. Marc Bloch la dirigeait, tout en entretenant une abondante correspondance avec Lucien Febvre. En 1936, Marc Bloch fut nommé maître de conférences à la Sorbonne puis professeur titulaire de la chaire d’histoire économique et sociale en 1938 ; il y prenait la succession d’Henri Hauser aujourd’hui considéré comme l’un des précurseurs de l’École des Annales. Ce fut donc une carrière brillante. Marc Bloch était un professeur érudit, ouvert aux autres disciplines, doté de vastes connaissances en linguistique. C’est d’ailleurs par la linguistique qu’il vint à la méthode comparative, et par la connaissance des travaux de l’école géographique française et de l’histoire du droit qu’il put appréhender les Caractères originaux de l’histoire rurale française. Comme l’a écrit en 1945 son ami Lucien Febvre : « Il faut, pour attaquer les grands problèmes, organiser l’attaque convergente de dix, de douze disciplines diverses ». Marc Bloch, bon connaisseur de l’Allemagne, eut, mieux que les politiques, conscience des dangers provoqués par les erreurs diplomatiques qui suivirent la Première guerre. Rappelé en 1938 comme réserviste, il fut en 1939, engagé volontaire à cinquante-trois ans. On le chargea de superviser la mobilisation à Strasbourg et Saverne. Puis en octobre, dans l’Aisne, de travailler aux transports, au stockage et à la répartition des carburants. L’armée française reculait et Marc Bloch se trouva en mai à Dunkerque ; il s’embarqua pour l’Angleterre le 31 mai. Il repartit immédiatement de Plymouth vers Cherbourg et ne quitta la Normandie qu’à l’arrivée des Allemands le 17 juin. En juillet, il retrouva sa famille dans sa maison de campagne au hameau des Fougères, commune de Bourg d’Hem, dans la Creuse. Il tira de cette expérience son témoignage sur L’étrange défaite qu’il écrivit pendant l’été de 1940. Cet homme, qui n’avait jamais compté parmi les pacifistes de l’entre-deux guerres, qui avait subi la défaite de 1940 avec douleur et humiliation comme il l’a si bien dit dans L’étrange défaite, avait mis son espoir dans une victoire anglaise et dans le sursaut populaire, le sursaut citoyen. Il savait la défaite imputable en grande partie « aux erreurs du commandement », mais réfléchissait aussi en historien responsable quand il écrivait à propos des années 1930 : « Paresseusement, lâchement, nous avons laissé faire […] nous n’avions pas deviné le nazisme ». En octobre 1940, en vertu du statut des juifs, il fut exclu de la Sorbonne. Les Allemands pillèrent sa bibliothèque, ses notes de recherche, et réquisitionnèrent son appartement parisien situé 17 rue de Sèvres. Ses livres furent envoyés en Allemagne en 1942, conformément à une directive de Rosenberg qui s’appliquait aux biens des non-Aryens. Marc Bloch installa sa famille à Guéret dans la Creuse non loin de la maison des Fougères pour lui épargner les bombardements. Le secrétaire d’État à l’Éducation nationale était un historien : Jérôme Carcopino, qui avait été l’élève de son père Gustave. Marc Bloch fut rétabli dans ses fonctions de professeur « pour services scientifiques exceptionnels rendus à l’État français » et nommé à la chaire d’histoire médiévale de la faculté de Strasbourg, repliée alors à Clermont-Ferrand. En acceptant cette nomination, il renonçait à partir pour les États-Unis : il avait en effet reçu l’invitation de la New School of Social Research, prestigieuse Université fondée à New York en 1919. Ses responsabilités familiales ont sans doute beaucoup pesé dans cette décision. À Clermont-Ferrand, Marc Bloch était, avec sa famille, étroitement logé, privé de sa bibliothèque, inquiet de la mauvaise santé de sa femme. En 1941, il obtint sa mutation pour Montpellier. Mais il ne put y donner que deux cours avant d’être mis à l’écart : le doyen de la faculté des Lettres Augustin Fliche et son influent ami le professeur Marcel Blanchard faisaient partie du « Midi blanc ». En 1942, Marc Bloch reçut du ministère quelques dossiers sauvés de son bureau parisien. Il entreprit la rédaction de son Apologie pour l’histoire ou métier d’historien. Il se lia avec le géographe Paul Marres qui entra dans le Front national quand un professeur de lycée, Henri Pupponi, le fonda en 1942 à Montpellier. Depuis la rentrée de 1940, l’Université de Montpellier avait déjà accueilli des professeurs réfugiés de Strasbourg, Paris ou Nancy. Pierre Henri Teitgen, qui enseignait le droit constitutionnel, ou le germaniste Edmond Vermeil, venu de Strasbourg. Pionniers de la résistance intellectuelle, ils créèrent le mouvement Liberté avant de participer à la formation de Combat. Non seulement ils analysaient avec lucidité et audace devant leurs étudiants la politique de la Révolution nationale et les relations de Vichy avec l’occupant, mais ils formaient un « Cercle d’études » qui préparait la reconstruction du pays dans le respect des valeurs démocratiques. Marc Bloch se joignit à eux. L’œcuménisme du groupe lui convenait : Teitgen était chrétien-démocrate, Vermeil protestant, lui-même était un laïque car ce n’est pas en tant que juif qu’il entra en Résistance. Les fils aînés de Marc Bloch, Étienne et Louis, étaient étudiants. Étienne, élève de Teitgen, distribuait les journaux clandestins, Liberté, puis Combat. Louis faisait partie des Corps francs créés par le frère de l’historien Pierre Renouvin, Jacques, tout jeune avocat. C’est leur père qui, en décembre 1942, trouva une filière leur permettant le franchissement des Pyrénées. En effet, depuis novembre 1942, les Allemands occupaient le midi et la maison de la Creuse où s’étaient réfugiées la famille de Marc Bloch et celle de son beau-frère Arnold Hanff était menacée. Les deux fils de Marc Bloch rejoignirent les FFL. Étienne allait combattre en 1944 dans la 2° DB. Quant à Marc Bloch, il fut contraint à la clandestinité. Il avait rencontré à Clermont-Ferrand le dirigeant local du mouvement Franc-tireur, Robert Waitz, et un étudiant en philosophie, Maurice Pessis, qui appartenait lui aussi à la section de Lyon. Il rejoignit donc le Mouvement Franc-Tireur dans la région lyonnaise et travailla dans le comité directeur régional. Son pseudo était « Narbonne ». De fait, il ne fut intégré dans le Mouvement que grâce à l’insistance de Maurice Plessis auprès de Georges Altman. Avant tout, il voulait servir. Jean-Pierre Lévy, responsable du Mouvement, a dit n’avoir connu qu’après la guerre le comportement de Marc Bloch ; il a écrit dans Mémoires d’un Franc-Tireur, « J’ai appris avec émotion que Marc Bloch, cet historien éminent, avait trouvé normal d’accepter sans réticences les directives que je donnais […] bien que par mon âge, j’aurais pu être son fils ». Marc Bloch, malgré ses cinquante-sept ans sut aussi se plier aux rudesses de la vie clandestine. Il se montra si utile qu’il représenta Franc-Tireur à partir de juillet 1943 au directoire des MUR à Lyon. La Résistance intérieure préparait la Libération. Il s’agissait s’organiser l’insurrection libératrice, le Comité de Libération régional, mais aussi de penser aux lendemains, au régime politique, économique, social du pays libéré. C’était la préoccupation du Comité Général d’Études, formé par Jean Moulin. Marc Bloch, déjà riche de l’expérience du Cercle de Montpellier, fut chargé de diriger la rédaction des Cahiers politiques, un travail de réflexion sur les réformes envisagées. Celle de l’enseignement en faisait partie et Marc Bloch s’y attacha particulièrement. Mais il fut arrêté par la Gestapo le 8 mars 1944 après une dénonciation qui entraîna de multiples arrestations dans le Lyonnais. Il fut enfermé à la prison de Montluc sous le pseudo de Maurice Blanchard et subit des tortures sans parler : Marc Bloch était un homme de grand courage. Au cours de ses interrogatoires à l’École de santé militaire il fut frappé, et soumis au supplice de la baignoire ; on lui brisa des côtes et un poignet. Le 21 mars, dans un message adressé à Berlin, Otto Abetz écrivait que la Résistance lyonnaise était décapitée et attribuait à Marc Bloch dans l’État-Major de la Résistance un rôle de direction : « Le chef de cet État-Major est un juif français nommé Block dont le pseudonyme est Narbonne ». Les Allemands et leurs amis se plaisaient à déformer les noms des juifs. Marc Bloch fut exécuté le soir du 16 juin 1944 avec 29 autres résistants près de Saint-Didier-de-Formans au lieu dit « Les Roussilles ». 18 militaires allemands y abattirent leurs prisonniers par groupes de 4 puis de 2 à coups de mitraillettes. L’épouse de Marc Bloch, Simonne, qui était allée à Lyon après l’arrestation de son mari, y mourut à l’hôpital le 2 juillet 1944. Marc Bloch fut inhumé au cimetière municipal de Bourg d’Hem (Creuse) où il repose depuis lors et son nom figure sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret. La vie de Marc Bloch aurait pu être consacrée tout entière à l’histoire. C’est ce qu’entend le travail biographique de Carol Fink, A life in history. Par analogie, on pense au livre de mémoires d’Emmanuel Le Roy Ladurie Une vie avec l’Histoire. Mais Marc Bloch était de la génération qui subit les deux guerres mondiales. Il s’engagea avec détermination et ce soldat fit de la guerre un observatoire pour l’historien. Ainsi, passionné par l’histoire rurale, il analysait les paysages agraires : « Il est indéniable, a-t-il écrit, qu’à plus d’un citadin, les années passées sous l’uniforme bleu horizon ont fourni l’occasion de pénétrer beaucoup plus avant que de hâtives vacances, dans l’intimité de la nature et des champs ». L’historien et le citoyen, en Marc Bloch, ne faisaient qu’un. Sources : Le Maitron. Arch. Nat., 7 AJ 626, fonds Alban Vistel, chef régional des MUR Rhône. — Bloch, Marc, Encyclopedia Universalis. — Paul Marres, « Un martyr de la résistance, le professeur Marc Bloch », Le Midi Libre, 10 mars 1945. — Lucien Febvre, « De l’histoire au martyre. Marc Bloch 1886-1944 », in Annales d’histoire sociale, 1945, n 1, pp.1-10. — Bruce et Mary Lyon, The birth of Annales history. The letters of Lucien Febvre and Marc Bloch to Henri Pirenne, 1921-1935, Commission royale d’Histoire, Bruxelles, 1991. — Olivier Dumoulin, Marc Bloch Presses de Sciences PO, 2000, 330 p. — Jean-Pierre Levy, avec la collaboration de Dominique Veillon, Memoires d’un Franc-Tireur, itinéraire d’un résistant (1940-1944), IHTP-CNRS, 1998, 177p. — André Gueslin (dir), Les facs sous Vichy, actes du Colloque des Universités de Clermont-Ferrand et Strasbourg – novembre 1993, publications de l’Université Blaise Pascal, (Clermont II), 1994. — Fink (Carol), A life in History, Cambridge University Press, 1989 ; version en français Une vie au service de l’Histoire , aux Presses universitaires de Lyon, 1997. — Geremek Bronislaw, « Marc Bloch, historien et résistant » Annales ESC, 1986, pp. 1091-1105, conférence mise en ligne le 25 avril 2012. URL : EHESS. — Burguière André, « Marc Bloch historien des mentalités », in Marc Bloch, l’historien et la cité, Presses universitaires de Strasbourg, 1997, pp. 43-55. — Marc Bloch à Étienne Bloch, Lettres de la « drôle de guerre », édition établie et présentée par François Bédarida et Denis Peschanski, Cahiers de l’IHTP, n° 19, décembre 1991. — Étienne Bloch, "Une biographie impossible", Communication au Colloque de Berlin, 25 avril 1997, en ligne. — Marc Bloch ,Mélanges historiques, CNRS éditions, 2011, 1110 p. — Emmanuel Le Roy Ladurie, Une vie avec l’Histoire, éd. Tallandier, 2014, 249 p. — Hélène Chaubin, L’Hérault dans la guerre, 1939-1945, éd. De Borée, 2015, 377 p. — Philippe Secondy, La persistance du Midi blanc dans l’Hérault, 1789-1962, Presses universitaires de Perpignan, 2006, 393 p. Retour à la liste des victimes Lucien BONNET Né le 15 mars 1910 à Béziers (Hérault), exécuté le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Il fut conseiller fiscal et résistant dans la région lyonnaise. Fils de Ludovic Bonnet, propriétaire, et de Marie Pauline Croutier, sans profession, Lucien Bonnet soutint sa thèse de doctorat en droit le 14 mars 1934. Secrétaire de la conférence du stage au barreau de Montpellier, il fut avocat à la cour d’appel de cette ville. Puis, il devint contrôleur des Contributions indirectes à Châlons-sur-Saône, à Macon enfin à Lyon. Il se maria à Sète le 28 juin 1934 avec Madeleine Geoffroy. Mobilisé en août 1939, blessé, il fut trépané de la face en mai 1940. De retour à la vie civile, en août 1940, il reprit son poste de contrôleur jusqu’à sa démission de la fonction publique en août 1942. Il ouvrit alors un cabinet de conseiller fiscal. Il participa à la Résistance à partir de mars 1942 au sein des Groupes Francs de Libération puis de l’AS. Il devint adjoint au chef régional du service Maquis (Henri Jaboulay) puis de celui du service Maquis et Action Immédiate, Charles Mohler. Avec ce dernier, Henri Romans-Petit et Henri Jaboulay, il se trouvait en tête des troupes lors du défilé patriotique du 11 novembre 1943 dans Oyonnax. Il était alors responsable pour la partie Nord de la région (Ain, Jura, Saône-et-Loire). Il prit part à l’évasion de résistants arrêtés et soignés à l’hôpital de l’Antiquaille en mai 1943 et organisa, avec Charles Mohler et Marcel Bourgnon, le sabotage de la centrale électrique des usines Schneider au Creusot en décembre 1943. Il devint le troisième chef régional du Ve Bureau (Action immédiate) après l’arrestation en février 1944 de Charles Mohler. A ce titre, il était membre de l’état major régional. Il eut pour pseudonyme : Ronald, Dunoir, Chevrier, Gilbert. Il fut arrêté le 9 mars 1944, 44 bis rue de l’université, prévenu que l’un de ses PC avait été découvert, il aurait voulu enlever les armes et documents.Torturé dans les locaux de l’École de santé militaire puis interné à Montluc, il fut exécuté au lieu dit les Roussilles sur le territoire de la commune de Saint-Didier-de-Formans. Il fut inhumé sous le numéro 28. le 24 juin 1956, il fut transféré au cimetière du mémorial des maquis de l’Ain à la Nécropole du val d’Enfer, à Cerdon, où il repose dans la tombe 52. Il fut homologué, à titre posthume, Commandant FFI, reçut la Croix de guerre avec palme et fut élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur (JO du 3 septembre 1946.) Sources : Le Maitron. DAVCC, Caen, dossier 21P 26755. — René Chevailler, Gaëlle Marignan, Bruno Permezel, René Perrin, Les groupes francs, Libération sud, Ve Bureau de l’Armée secrète, Éditions BGA Permezel, 2004. — Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours, 2 824 engagements, Éditions BGA Permezel, 2003. — État civil. Retour à la liste des victimes Marc BOUREAU Né le 3 juin 1906 à Paris (VIIIe arr.), exécuté le 16 juin 1944 à Saint-Didier de Formans (Ain). Il fut officier d’active et membre des réseaux SSMF/TR, Uranus du SR Kléber. Marc Boureau était le fils de René Boureau, cocher, et de Emélie Haederich, couturière. Il s’engagea en devançant l’appel, en mai 1926. Il fit l’École technique d’électricité de Poitiers, fut promu au grade de sous-lieutenant, puis à celui de lieutenant après un an à l’Ecole d’application d’artillerie de Fontainebleau. Admis dans l’armée active, à la mobilisation générale il était capitaine d’artillerie, ingénieur électricien. Fait prisonnier le 17 août 1940 à Nangeville, il réussit à s’évader le 15 juillet 1942 de Wahlstadt (Silésie), après quatre tentatives. Il fut alors cité à l’ordre de l’Armée en ces termes : "Commandant de batterie de tout premier ordre. Le 5 juin 1940 au sud d’Amiens, au cours d’une attaque ennemie par chars, a détruit avec sa batterie sept engins assaillants, participant lui-même au service des pièces en raison des lourdes pertes subies par son unité. Le 11 juin, a assuré sa mission d’appui direct malgré la violence des bombardements et le tir des mitrailleuses ennemies, servant lui-même ses pièces pour y maintenir son personnel." En congé d’armistice, il s’engage le 15 juillet 1942 dans le S.R. Guerre clandestin, devenu en novembre 1942 S.R. Kléber (poste 4). Henri Navarre écrit : "Le travail de P4 se poursuivit, en liaison avec l’équipe de P1 et avec la section Technica, du Deuxième bureau, jusqu’à l’anéantissement de Technica en février 1943, le démantèlement de P1 et celui presque total de P4 qui s’ensuivirent ". Au lendemain des arrestations, le poste 4, réduit à trois officiers, était commandé par le capitaine Mauer, qui faisait équipe à Lyon avec le capitaine Boureau. Le poste continuait à travailler activement. En juin 1943, Mauer et Boureau réussirent à cambrioler à Tassin-la-Demi-Lune, les locaux d’un état-major allemand et à y soustraire de nombreux documents. Mais le 23 juillet tous deux furent arrêtés à Saint-Etienne. Boureau parvint à s’échapper, mais Mauer resta aux mains des Allemands et fut déporté. Après s’être mis au vert pendant quinze jours, sur le conseil du capitaine Lochard, chef de Kléber, il décida de reprendre son activité. Il s’installa à Lyon dans un nouveau P.C. Ses collaborateurs immédiats étaient sa belle-soeur, secrétaire du poste, ainsi que deux sous-officiers et deux brigadiers de la batterie qu’il avait commandée. Obligé de déménager précipitamment de ce PC, il trouva refuge dans un garage de la banlieue de Lyon, à Tassin-la-Demi-Lune. Avec une superbe décontraction, il roulait au volant de sa voiture, car il ne manquait pas d’essence : Il avait détourné, avec la collaboration des cheminots locaux et au profit de diverses organisations de résistance, deux wagons-citernes destinés aux troupes allemandes. Arrêté le 15 janvier 1944 à Lyon par la SD ou à Saint-Etienne dans le train Paris-Lyon (les sources divergent), il fut interné au Fort Montluc. Torturé, il fut exécuté au lieu dit Roussille, commune de Saint-Didier-de-Formans. Il s’était marié le 10 août 1929 à Tarbes (Hautes-Pyrénées) avec Marie-Louise Sayoux, professeur. Déclaré "Mort pour la France", il reçut la Croix de Guerre 1939-40 avec étoile de bronze et fut nommé lieutenant colonel, à titre posthume, par décret publié au JO du 25 novembre 1946 et chevalier de la Légion d’honneur en mai 1945. Sources : Le Maitron. SHD, DIMI, Bureau Résistance, dossier 16 P 81 775. — Henri Navarre, Les Services de Renseignements 1871-1944, Plon 1978. — Archives du Bureau Résistance.- documents Barnieri (A.A.S.S.D.N.). — État civil. Retour à la liste des victimes Francisque BRIBAUD Né le 9 février 1910 à La Chapelle-Saint-Martin (Savoie), exécuté sommairement le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Il fut chauffeur. Francisque Bribaud était le fils d’Eugène et de Marie Françoise Bidal. Il était marié avec Philomène Damaison et domicilié 39 rue des Tables Claudiennes à Lyon Ier arr. (Rhône) où il exerçait le métier de chauffeur.Le 11 juin 1944 un convoi allemand fut pris sous le feu des maquisards près de Châtillon-sur-Chalaronne (Ain).Le 16 juin 1944 vers 20 heures, en représailles, trente prisonniers détenus à la prison de Montluc dans différentes cellules furent rassemblés et menottés deux par deux puis embarqués dans un camion bâché escorté de deux voitures remplies d’une vingtaine de militaires, armés de mitrailleuses. Le convoi se dirigea vers la place Place Bellecour à Lyon et s’arrêta au siège de la Gestapo, avant de repartir une vingtaine de minutes plus tard en direction du nord par la rive gauche de la Saône. À la sortie de Trévoux (Ain), les véhicules prirent la direction de Bourg-en-Bresse et s’arrêtèrent quelques kilomètres plus loin sur la commune de Saint-Didier-de-Formans, le long d’un pré clos de haies et d’arbres, au lieu-dit Roussille où ils furent exécutés. Francisque Bribaud décéda à 21h30.L’acte de décès fut dressé le 20 juin 1944 au nom d’un inconnu sur la déclaration de Victor Jambon, garde champêtre, âgé de 49 ans et rectifié par jugement du Tribunal civil de Trévoux (Ain) rendu le 23 novembre 1944 et transcrit le 10 décembre 1944 à Saint-Didier-de-Formans.Il fut inhumé au cimetière de Saint-Didier de Formans sous le numéro onze.Son nom figure sur la stèle 1939-1945 érigée sur le lieu du massacre au bord de la D 936 à Saint-Didier-de-Formans (Ain) avec l’inscription : « LE 16 JUIN 1944 EN CE LIEU TRENTE PATRIOTES FURENT LACHEMENT ASSASSINÉS PAR LES ALLEMANDS DEUX D’ENTRE EUX CHARLES PERRIN ET JEAN CRESPO ECHAPPERENT MIRACULEUSEMENT A LA MORT ». Sources : Le Maitron. Site de Saint-Didier de Formans, Monument de Roussille.— Musée de la Résistance 1940-1945, Tombes des 28 patriotes fusillés à Saint-Didier-de-Formans.— Nombreux autres articles sur internet.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès). Retour à la liste des victimes Armand CACHON Né le 9 juin 1925 à Chavanoz (Isère), exécuté sommairement le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Gardien de la paix, il fut résistant. Armand Cachon était le fils de Claude et de Julie Ceuillerier. Il était célibataire et domicilié Damaison et domicilié 14 rue Basse-Combalot à Lyon 7e arr. (Rhône). Il était issu des GMR (Gardes mobiles de réserve) et exerçait le métier de gardien de la paix. Le 11 juin 1944 un convoi allemand fut pris sous le feu des maquisards près de Châtillon-sur-Chalaronne (Ain). Le 16 juin 1944 vers 20 heures, en représailles trente prisonniers détenus à la prison de Montluc dans différentes cellules furent rassemblés et menottés deux par deux puis embarqués dans un camion bâché escorté de deux voitures remplies d’une vingtaine de militaires, armés de mitrailleuses. Le convoi se dirigea vers la place Bellecour à Lyon et s’arrêta au siège de la Gestapo, avant de repartir une vingtaine de minutes plus tard en direction du nord par la rive gauche de la Saône. À la sortie de Trévoux (Ain), les véhicules prirent la direction de Bourg-en-Bresse et s’arrêtèrent quelques kilomètres plus loin sur la commune de Saint-Didier-de-Formans, le long d’un pré clos de haies et d’arbres, au lieu-dit Roussille où ils furent exécutés. Armand Cachon décéda à 21h30. L’acte de décès fut dressé le 20 juin 1944 au nom d’un inconnu sur la déclaration de Victor Jambon, garde champêtre, âgé de 49 ans et rectifié par jugement du Tribunal civil de Trévoux (Ain) rendu le 4 janvier 1945 et transcrit le 3 mars 1945 à Saint-Didier-de-Formans. Il fut inhumé au cimetière de Saint-Didier-de-Formans sous le numéro dix-neuf. Il obtint la mention « Mort pour la France » par ordre du ministre de la Défense nationale le 18 octobre 1955 et le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR), [SHD Vincennes GR 16 P 99679] Son nom figure sur la stèle 1939-1945 érigée sur le lieu du massacre au bord de la D 936 à Saint-Didier-de-Formans (Ain) avec l’inscription : « LE 16 JUIN 1944 EN CE LIEU TRENTE PATRIOTES FURENT LACHEMENT ASSASSINÉS PAR LES ALLEMANDS DEUX D’ENTRE EUX CHARLES PERRIN ET JEAN CRESPO ECHAPPERENT MIRACULEUSEMENT A LA MORT » et sur le monument commémoratif de la Police nationale, à Lyon Ve arr. (Rhône). Sources : Le Maitron. Site de Saint-Didier de Formans, Monument de Roussille.— Musée de la Résistance 1940-1945, Tombes des 28 patriotes fusillés à Saint-Didier-de-Formans.— Nombreux autres articles sur internet.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès). Retour à la liste des victimes Louis CÉZARD Né le 27 avril 1924 à Saint-Symphorien sur Coise (Rhône), fusillé le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Etudiant et résistant, membre des réseaux Buckmaster dans le Rhône. Fils de Pierre Cézard, instituteur plus tard directeur d’école, et de Marie Gandit, sans profession, Louis Cézard fit ses études à Tarare puis au lycée du Parc à Lyon. Après son baccalauréat, obtenu en 1942, il suivit la préparation à l’examen d’entrée à Saint-Cyr. Il était domicilié à Lyon.Réfractaire au STO, il entra dans la Résistance le 12 juillet 1942 comme chef de groupe franc de l’AS. Blessé au cours d’une opération, il refusa l’hospitalisation à Grange-Blanche, trop surveillé, et il se réfugia chez sa grand-mère dans sa commune natale avant de rejoindre les maquis de la Drôme. Recruté par son père, membre d’un réseau Buckmaster, à partir du 3 février 1944 comme agent de renseignements, il appartenait au réseau Broadcastle ou Cosmo. Le réseau Broadcastle mentionné dans son dossier à Caen n’apparaît nulle part quant au réseau Cosmo, selon Michael R.D. Foot, il ne fonctionna jamais. En revanche, toujours selon cet auteur, André Beauregard travaillait avec Ditcher, responsable du réseau F.Selon d’autres sources, fin janvier 1944, il rejoignit le maquis de Combovin. L’attaque de ce village l’amèna à partir vers Crest en mars, puis à tenter de rejoindre Romans.Louis Cézard était chargé du déchiffrage des messages radio et des émissions. Il avait pour pseudonyme Louis Coffrant. Il fut arrêté le 8 juin 1944, 23 rue Desparmet à Lyon 7é au dépôt d’armes du réseau Broadcastle avec le canadien André Beauregard, alors qu’il était en émission avec Londres. Interné à Montluc, il fut condamné à mort le 9 juin par un tribunal d’exception allemand, la famille fait suivre cette information de « je crois », et fusillé le 16 à Saint-Didier-de-Formans (au lieu-dit Roussilles ) et inhumé sous le numéro 9. Homologué, lieutenant FFI, la mention Mort pour la France fut attribuée à Louis Cézard le 26 mars 1946 et il fut reconnu interné résistant le 13 décembre 1954. Un rue de Lyon porte son nom et il figure sur une plaque au lycée du Parc et sur celle de la nouvelle université. Sources : Le Maitron. Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 21 mai 2014, dernière modification le 10 avril 2022. Retour à la liste des victimes Henri CHAPURLAT Né le 28 juillet 1900 à Lyon (IIe arr., Rhône), exécuté sommairement ou massacré le 16 juin 1944 à Saint-Didier-sur-Formans (Ain). Il était menuisier. Henri, Emile Chapurlat était le fils de Joseph, Henri Chapurlat et de Jeanne, Victorine, Rosalie Combe. Il naquit au domicile de ses parents, 13 rue Mercière (Lyon, Rhône). Le 16 juillet 1928, Henri Chapurlat se maria à Lyon (IIe arr.) avec Aimée, Séverine, Clémence Chaussier. Il divorça le 11 avril 1940. Henri Chapurlat était contremaître menuisier et demeurait à Lyon (Rhône), 16 rue Lainerie (Ve arr.). Il avait un fils. Le 9 ou 16 mai 1944, alors qu’il circulait en tramway dans le quartier Saint-Clair (Caluire-et-Cuire, Rhône) en direction de Lyon, Henri Chapurlat fut arrêté. Il fut incarcéré à la prison de Montluc (Lyon). Le 16 juin 1944, Henri Chapurlat et vingt-neuf autres détenus furent extraits de Montluc et exécutés sommairement par les Allemands au lieu-dit Roussille à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Son corps fut décrit comme suit : 1m70, cheveux châtains foncés, cache-nez gris-bleu, veste bleue marine, gilet bleu marine, pantalon à rayures, chemise kaki passé, cravate bordeaux à petits points blancs, chaussettes gris-marron, souliers noirs avec des semelles en uskide. Le 20 mai 1946, il fut reconnu par sa mère sous le numéro 22. Il fut également identifié grâce à ses empreintes. Il fut reconnu Mort pour la France. Son nom apparaît sur le monument rendant hommage aux victimes du 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans. Sources : Le Maitron. Arch. Dép. Rhône, inventaire du Mémorial de l’Oppression (3808W), 3335W29, 3335W9, 3460W4.— Bruno Permezel, Le drame de Roussille, Saint-Didier-de-Formans, 16 juin 1944, 2004.— Mémorial Genweb.— État civil. Retour à la liste des victimes Joseph CHAWALSKI Né le 12 avril 1925 à Roche-la-Morlière (Loire), exécuté sommairement le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Joseph Chawalski était le fils de Vincent et de Barbara Jamry. Il était célibataire et domicilié à Roche-la-Morlière où il exerçait le métier de mineur. Le 11 juin 1944 un convoi allemand fut pris sous le feu des maquisards près de Châtillon-sur-Chalaronne (Ain). Le 16 juin 1944 vers 20 heures, en représailles trente prisonniers détenus à la prison de Montluc dans différentes cellules furent rassemblés et menottés deux par deux puis embarqués dans un camion bâché escorté de deux voitures remplies d’une vingtaine de militaires, armés de mitrailleuses. Le convoi se dirigea vers la place Place Bellecour à Lyon et s’arrêta au siège de la Gestapo, avant de repartir une vingtaine de minutes plus tard en direction du nord par la rive gauche de la Saône. À la sortie de Trévoux (Ain), les véhicules prirent la direction de Bourg-en-Bresse et s’arrêtèrent quelques kilomètres plus loin sur la commune de Saint-Didier-de-Formans, le long d’un pré clos de haies et d’arbres, au lieu-dit Roussille où ils furent exécutés. Joseph Chawalski décéda à 21h30. L’acte de décès fut dressé le 20 juin 1944 au nom d’un inconnu sur la déclaration de Victor Jambon, garde champêtre, âgé de 49 ans et rectifié par jugement du Tribunal civil de Trévoux (Ain) rendu le 9 août 1945 et transcrit le 8 septembre 1945 à Saint-Didier-de-Formans. Il fut inhumé au cimetière de Saint-Didier-de-Formans sous le numéro douze. Il obtint la mention « Mort pour la France » sur avis du ministre de la Défense nationale le 31 octobre 1947. Son nom figure sur la stèle 1939-1945 érigée sur le lieu du massacre au bord de la D 936 à Saint-Didier-de-Formans (Ain) avec l’inscription : « LE 16 JUIN 1944 EN CE LIEU TRENTE PATRIOTES FURENT LACHEMENT ASSASSINÉS PAR LES ALLEMANDS DEUX D’ENTRE EUX CHARLES PERRIN ET JEAN CRESPO ECHAPPERENT MIRACULEUSEMENT A LA MORT » et sur le monument aux morts, à Roche-la-Morlière (Loire). Sources : Le Maitron. Site de Saint-Didier de Formans, Monument de Roussille.— Musée de la Résistance 1940-1945, Tombes des 28 patriotes fusillés à Saint-Didier-de-Formans.— Nombreux autres articles sur internet.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès). Retour à la liste des victimes Marcel CLOUET Né le 30 mai 1911 à Toulouse (Haute-Garonne), exécuté le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Militant communiste ; brigadiste ; résistant ; membre du comité militaire interrégional FTP de la zone Sud. Ouvrier menuisier-charpentier, Marcel Clouet était fils de Clouet Amédée, Constant, Théophile, né le 20 septembre 1875 à Toulouse (Haute-Garonne), lui-même fils d’un artisan cordonnier. Amédée Clouet fut serrurier à partir de 1891 puis facteur des postes pendant vingt-cinq ans, Amédée Clouet fut, en 1893, membre fondateur de la Jeunesse républicaine socialiste de Toulouse, adhérente au Comité révolutionnaire central d’Édouard Vaillant. Il fut ensuite attiré par le mouvement libertaire et le syndicalisme révolutionnaire, avant de rejoindre le Parti communiste dans les années trente. Marcel Clouet adhéra au Parti communiste en 1929 et suivit une école d’un mois organisé pour les JC. Selon un rapport de 1935 conservé au Komintern : « Il est actuellement secrétaire régional de la région de Toulouse. Il a lutté d’une façon juste contre le sectarisme qui dominait sa région lorsqu’il a pris la direction. » Marcel Clouet fit un séjour en URSS et fut élève de l’École léniniste internationale en 1935.-1936. Il se confond avec "Martel", de la région de Toulouse, élève de l’ELI en avril-novembre 1936. Il faisait partie du secteur jeune de la promotion 1935–1937 et était évalué de la manière suivante : « académique : bon : politique : bon ; social : très bon : liaison masse : très bonne. Défaut : timidité ; qualités particulières : agitation, rédaction ; organisation, artistiques » (RGASPI 517 1 1113). Il fut condamné en 1935 par le tribunal correctionnel de Toulouse à huit jours de prison avec sursis pour « chant séditieux et provocation à l’attroupement ». Il fut élu, au VIIIe congrès en 1936, au comité central des Jeunesses communistes. Entré aux Brigades internationales fin 1936, il servit comme lieutenant sur le front des Asturies et fut fait prisonnier par les franquistes. Il fut libéré le 2 mars 1939. Mobilisé le 7 septembre 1939, blessé en mai, il fut amputé du bras droit et renvoyé à Toulouse le 7 août 1940. Il fut décoré de la médaille militaire. Il reprit aussitôt ses activités militantes et participa à la reconstitution clandestine des Jeunesses communistes. Lors de la visite du maréchal Pétain à Toulouse, le 6 novembre 1940, des tracts furent lancés sur le cortège. La police arrêta plusieurs militants communistes. Marcel Clouet fut arrêté le 26 novembre 1940 alors qu’il se rendait chez Yves Bettini, déjà arrêté. Fouillé à corps, il était porteur « de documents et pièces communistes ». Le 19 mars 1941, il fut traduit devant le tribunal militaire de Toulouse pour infraction au décret loi du 26 septembre 1939 pendant le quatrième trimestre de 1940. Il fut condamné à quatre ans de prison avec sursis. Entré dans la Résistance à Toulouse, il appartint aux maquis de Provence puis de Lyon. Commissaire aux effectifs de la première subdivision FTP, membre du comité militaire interrégional de la zone sud des FTP, il avait pour pseudonyme Vial. Il fut arrêté le 15 mai 1944 lors de la réunion de l’état major qui se tenait 1, grande-rue de Saint Clair à Caluire (Rhône). Interné à la prison de Montluc, torturé, il fut extrait de sa cellule le 16 juin 1944 avec vingt neuf autres résistants et exécuté avec une trentaine d’autres détenus - dont l’historien Marc Bloch - au lieu dit Roussille sur le territoire de la commune de Saint-Didier-de-Formans (Ain). Deux échappèrent miraculeusement, Charles Perrin et Jean Crespo*. Une rue de Toulouse porte le nom de Marcel Clouet. Sources : Le Maitron. Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 4 janvier 2021. Retour à la liste des victimes Jean-Baptiste CRESPO (rescapé) Né le 22 août 1907 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 18 avril 1948 à Marseille (Bouches-du-Rhône). Militant communiste des Bouches-du-Rhône ; cadre des Francs-Tireurs et partisans (FTP), fusillé mais « miraculé ». Fils de Giovanni Battista Crespo, maçon, né à Paesana en 1883, mort gazé pendant la Première Guerre mondiale, Jean-Baptiste Crespo fit son apprentissage de maçonnerie après avoir obtenu son certificat d’études primaires. Par la suite, il s’installa artisan maçon. Habitant le vallon Montebello, marié avec Elena Buonsante, blanchisseuse, il devint père de deux enfants. Crespo adhéra à la CGT en 1925 et au Parti communiste (cellule du quartier Vauban) en 1932. Il milita activement et assura les travaux pour la création la Maison du Peuple du quartier de Vauban en 1938. Il occupa des fonctions avant 1939. Participant à la reconstitution du parti clandestin, il fut arrêté le 29 juillet 1941 avec vingt-deux autres militants par l’équipe, très bien informée, du commissaire Rispoli. Passé à tabac, emprisonné aux Présentines, puis, le 1er octobre, au Bas-Fort Saint-Nicolas, il fut acquitté le 28 novembre par le tribunal militaire de la XVe Région comme plusieurs de ses camarades dont Francis Davso* et Antoine Giannoni. Mais, comme eux et avec eux, il fut conduit le 18 décembre 1941 à l’hôtel de police (l’Évêché), puis sur le bateau Providence, dans l’attente d’un arrêté d’internement qui fut signé le 20 décembre. Il fut embarqué gare Saint-Charles pour le camp d’internement de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) où le groupe arriva le 20. Dans le camp, les communistes étaient “ organisés ”. Giannoni se souvenait que Crespo et d’autres dérobèrent un mât que Crespo débita à la scie pour faire du feu. Alors que Davso avait pu s’évader lors d’un transfert vers Bayonne en mars 1943, Crespo et Giannoni firent partie du groupe de 54 internés qui put sortir du camp dans la nuit du 11 juillet 1943 grâce au tunnel de 15 mètres qui avait été creusé à partir d’une baraque. Crespo rejoignit Marseille avant d’être versé aux FTP. Avec le pseudonyme Denis, il fut nommé responsable militaire départemental FTP (commissaire aux opérations régional) dans le Var à l’automne 1943 en remplacement d’Henri Faurite*, monté à l’interrégion. Il y resta jusqu’en janvier 1944. Il fut alors muté à Lyon avec des responsabilités interrégionales pour huit départements. Il fut arrêté dans la deuxième quinzaine de mai 1944 après la chute de l’état-major interrégional et de zone FTP. Incarcéré à Montluc, torturé, il fit partie de la fournée de trente-deux résistants que les Allemands conduisirent le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Fusillés ses camarades, Crespo, laissé pour mort, en réchappa seul. Parmi les victimes, figuraient son camarade Francis Davso* et l’historien Marc Bloch. Crespo fut intégré dans l’armée régulière à la Libération avec le grade de capitaine. Il restait paralysé du bras droit et on le surnommait le « ressuscité » ou « le miraculé de Saint-Didier ». On lui attribua la Croix de guerre avec palmes, la médaille de la Résistance et la Légion d’honneur. Il fit partie des fondateurs de l’association des déportés et internés résistants et patriotes des Bouches-du-Rhône (vice-président) au début juillet 1945. Il mourut le 18 avril 1948 des suites des blessures reçues lors de sa fusillade. Il fut fait commandant à titre posthume. Son nom fut donné à la cellule du quartier Vauban. Sources : Le Maitron. Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, 76 W 157, 5 W 177 (dossier d’internement), 76 W 111 et 188, 44 J fonds Paul Guiraud, chronologie de la Résistance. — Arch. Tasca, Fondation Feltrinelli (D. Peschanski). — site Mémoire. Retour à la liste des victimes Francis DAVSONé le 20 novembre 1912 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; exécuté par les Allemands le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Il était étalagiste dans un grand magasin, syndicaliste et militant communiste marseillais ; cadre des Francs Tireurs et partisans (FTP). Francis Davso, parfois prénommé François, selon certains documents officiels, naquit à Marseille le 20 novembre 1912, et non en 1916, comme il est dit dans les extraits des registres des délibérations du conseil municipal de Marseille (séance du 19 juillet 1945). Son père Stanislas, d’origine lithuanienne, était né à Kovno, alors ville dépendant de l’Empire russe, le 12 juin 1893. Émigré en France il y épousa Marie-Madeleine Deluy, née en 1885 dont il eut deux fils. Il acquit la nationalité française et on peut retrouver son nom sur les listes électorales de Marseille entre 1931 et 1935, mais pas avant ni après ces dates. Stanislas Davso exerçait le métier de boulanger mais en qualité d’ouvrier plutôt que de patron, d’après les adresses professionnelles indiquées, d’abord dans la banlieue de Saint-Loup où l’on trouve des Deluy habitant ce quartier, puis dans le faubourg très ouvrier de Saint-Mauront en 1935. Il semble qu’à cette époque il ait vécu séparé de sa famille, puisqu’au recensement de 1936, sa femme est mentionnée comme chef de famille, sans profession, vivant seule avec ses deux fils, rue Brochier, sous son nom de jeune fille. Francis Davso, quant à lui, travaillait comme étalagiste au grand magasin des Dames de France, rue Saint-Ferréol, au centre ville. Il demeurait rue du Commandant-Imhaus, avec sa mère et son frère et était célibataire. Il adhéra au Parti communiste en 1936 et milita activement à la CGT dont il devint secrétaire adjoint du syndicat des Dames de France, ce qui ne manqua pas de le faire repérer de l’encadrement du magasin. Mobilisé en 1939, démobilisé en juillet 1940, il renoua avec le parti communiste clandestin reconstitué sous la direction de Raymond Latarget* fin 1940. Avec Charles François, il fut chargé au début 1941 du secteur Sud de la ville en remplacement d’Adolphe Pollastrini*. Il fut arrêté avec plusieurs autres militants le 29 juillet 1941, sérieusement passé à tabac par l’équipe du commissaire Rispoli qui disposait de renseignements fournis par le chef du service spécial des Dames de France, un militant du Parti social français que l’on retrouvera plus tard dans la Milice. Emprisonné à la prison Chave, puis, le 1er octobre, au Bas-Fort Saint-Nicolas et transporté le 17 décembre suivant sur le Providence en rade de Marseille, Francis Davso bénéficia du soutien de camarades de travail qui firent parvenir une pétition, le 24 novembre 1941. Son chef étalagiste, ex-délégué du personnel, écrivit à son avocat qu’il était victime des « assertions lancées par certaines personnes travaillant aux Dames France », ce qui visait le chef du service spécial des Dames de France, futur milicien, particulièrement hostile aux syndicalistes. Davso fut acquitté par le tribunal militaire de la XVe Région devant lequel il passa du 26 au 28 novembre 1941, en compagnie de dix-huit autres militants dont Jean Crespo, militant du quartier Vauban avant la guerre, dont le parcours fut parallèle. Davso, comme Crespo et plusieurs autres inculpés furent acquittés, mais, tombant sous le coup d’un coup d’un arrêté d’internement signé le 20 décembre 1941, ils furent conduits le 18 décembre à l’hôtel de police (l’Évêché) de Marseille, puis sur le bateau Providence et, dès le lendemain, embarqué gare Saint-Charles pour le camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) où le groupe arriva le 20. Le Marseillais Paul Susini, rédacteur à L’Effort et Au Travail, intervint, le 5 décembre 1941, auprès du commissaire divisionnaire Oswald en sa faveur, affirmant qu’il n’était pas communiste et qu’il Sources : Le Maitron. Arch. dép. Bouches-du-Rhône 5 W 178 (dossier d’internement), 55 W 127, 76 W 111 et 157 (rapport du 15 janvier 1941). — Mémoire des Hommes SHD Caen DAVCC 21 P 113466 et AC 21 P 629693, Vincennes GR 16 P 160992 (nc). — Arch. Com. Marseille ; recensement de 1936, listes électorales de 1931 à 1939. — Rouge-Midi, 28 octobre 1944 (nécrologie du militant par Jean Crespo, et photo), 31 octobre (article sur Crespo et photo), 1er novembre 1944. — Indicateur Marseillais, 1931 à 1935. — État civil de Marseille. Retour à la liste des victimes Georges FURBY Né le 9 janvier 1923 à Lyon (Rhône), exécuté le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Il était dessinateur et résistant, membre du réseau Phratrie Fils de Claude Furby, électricien, et de Marguerite Millou, sans profession, Georges Furby était domicilié 32 rue des aqueducs à Lyon. Son père était mort en 1934 des suites de la Première Guerre mondiale, en 1936 sa mère, originaire de Montreuil, élevait seule ses cinq enfants, nés entre 1920 et 1932. Georges appartenait depuis avril 1944 au réseau Phratrie. Sous le pseudonyme de Gabriel, il était agent de liaison. Sous lieutenant chargé de mission 3e classe, il fut arrêté le 21 mai 1944 alors qu’il se trouvait en service commandé à Valence (Drôme). Incarcéré à Montluc, il fut exécuté à Saint-Didier-de-Formans (Ain) le 16 juin 1944, son corps fut dans un premier temps inhumé sous le numéro 17. Sa sœur Claudette et son frère Jean appartenaient au même réseau. Sources : Le Maitron. Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 24 juin 2014, dernière modification le 23 avril 2019. Retour à la liste des victimes Marius GAYET Né le 12 janvier 1905 à Pontcharra (Isère), exécuté le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Cheminot ; résistant communiste de Savoie. Marius Gayet était le fils de François, Jules, Joseph, voiturier, et de Marie, Perret-Depiaz, son épouse. Il effectua son service militaire au 6 bataillon de chasseurs à pied du 11 mai 1926 au 20 avril 1927. Lorsqu’il se maria le 20 septembre 1928 à Chapareillan (Isère) avec Emma Marie-Louise Roybon, ses parents étaient cultivateurs et lui, mouleur. Il fut embauché à la Compagnie du PLM le 20 décembre 1929 comme manœuvre spécialisé au dépôt de Chambéry (Savoie). Au plan militaire, il devint affecté spécial comme cheminot. Employé SNCF, domicilié à Chambéry, il hébergea dès octobre 1940 de nombreux militants communistes clandestins de passage. Sa femme mourut en août 1942 et il dut élever seul ses deux enfants. Il poursuivit cependant ses activités, organisant les cheminots de Chambéry par triangle avant de devenir responsable technique chargé de transporter et de diffuser le matériel de propagande, jusqu’en Haute-Savoie. Il passa ensuite aux FTP, comme agent de liaison, et fut arrêté par la police française le 10 novembre 1942. Il fut condamné le 6 janvier 1943 par la section spéciale de la cour d’appel de la ville à 18 mois de prison et 12 000 francs d’amende. Il fut révoqué de la SNCF le mois suivant mais libéré le 25 mars 1944, il fut réembauché. Il poursuivit ses activités au sein de l’état-major régional FTP avec le pseudonyme de "Lieutenant Fernand. Le 14 mai 1944 vers midi, il fut arrêté par la police allemande dans une souricière qu’elle avait tendue grande rue de Saint-Clair à Lyon. Incarcéré au fort Montluc, à Lyon, il fut exécuté avec 27 autres camarades le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain), où son corps fut d’abord inhumé sous le numéro dix. Il obtint la mention « Mort pour la France » apposée sur l’acte de décès le 6 novembre 1947. Il fut homologué, à titre posthume, adjudant FFI en mai 1948 et la mention « Mort pour la France » lui fut attribuée en octobre 1948. Son nom figure sur la stèle 1939-1945 à Saint-Didier-de-Formans (Ain), sur les monuments aux morts, à Pontcharra (Isère) et sur la stèle commémorative de la SNCF, à Chambéry (Savoie). Notons, car c’est très rare, que son dossier à Caen contient une attestation délivrée par le Parti communiste au plan national, le 29 mai 1945, qui se termine ainsi : « Ce camarade est mort en patriote. Il était très attaché à son parti » Sources : Le Maitron. Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 20 mai 2014, dernière modification le 25 septembre 2021. Par Jean-Pierre Besse. BAVCC, Caen, 21 P 192 010. — Arch. Dép. Isère, RMM, 1R1690, fiche 156 — Patrick Arnal et Hervé Barthélemy dans le Mémorial des Cheminots victimes de la répression 1940-1945, sous la dir. de Thomas Fontaine, Perrin/SNCF, Paris, 2017 page 668.— Geneanet — État civil. Retour à la liste des victimes INCONNU N° 20 Patriote non identifié fusillé avec 29 autres le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Son corps fut retrouvé le lendemain et le décès constaté le 17 juin à 7h30. Le signalement donné était le suivant : « âge approximatif vingt ans, taille un mètre soixante dix environ, cheveux châtain foncé, front vertical, nez rectiligne, chemise chinée gris bleu à petites rayures verticales blanches, souliers jaunes à semelles uskïde, ceinture cuir ». L’acte de décès fut dressé le 20 juin 1944 au nom d’un inconnu sur la déclaration de Victor Jambon, garde champêtre, âgé de 49 ans et porte le n°30. Il fut inhumé au cimetière de Saint-Didier-de-Formans (Ain) sous le numéro vingt. Il est inhumé depuis 1975 à la Nécropole nationale de la Doua, tombe H21/25, à Villeurbanne (Rhône). Son nom figure sur la stèle 1939-1945 érigée sur le lieu du massacre au bord de la D 936 à Saint-Didier-de-Formans (Ain) avec l’inscription : « LE 16 JUIN 1944 EN CE LIEU TRENTE PATRIOTES FURENT LACHEMENT ASSASSINÉS PAR LES ALLEMANDS DEUX D’ENTRE EUX CHARLES PERRIN ET JEAN CRESPO ECHAPPERENT MIRACULEUSEMENT A LA MORT ». Sources : Le Maitron. Site de Saint-Didier de Formans, Monument de Roussille.— Musée de la Résistance 1940-1945, Tombes des 28 patriotes fusillés à Saint-Didier-de-Formans.— Nombreux autres articles sur internet.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès). Retour à la liste des victimes INCONNU N° 24 Patriote non identifié fusillé avec 29 autres le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Son corps fut retrouvé le lendemain et le décès constaté le 17 juin à 7h30. Le signalement donné était le suivant : « âge approximatif trente ans, taille un mètre soixante cinq environ, cheveux châtain foncé, front vertical, nez busqué et sinueux, costume deux pièces gris fer, chemise blanche à rayures verticales bleues, casquette marron ». L’acte de décès fut dressé le 20 juin 1944 au nom d’un inconnu sur la déclaration de Victor Jambon, garde champêtre, âgé de 49 et porte le n° 30. Il fut inhumé au cimetière de Saint-Didier-de-Formans (Ain) sous le numéro vingt-quatre. Il est inhumé depuis 1975 à la Nécropole nationale de la Doua, tombe H21/28, à Villeurbanne (Rhône). Son nom figure sur la stèle 1939-1945 érigée sur le lieu du massacre au bord de la D 936 à Saint-Didier-de-Formans (Ain) avec l’inscription : « LE 16 JUIN 1944 EN CE LIEU TRENTE PATRIOTES FURENT LACHEMENT ASSASSINÉS PAR LES ALLEMANDS DEUX D’ENTRE EUX CHARLES PERRIN ET JEAN CRESPO ECHAPPERENT MIRACULEUSEMENT A LA MORT ». Sources : Le Maitron. Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 27 septembre 2019, dernière modification le 27 septembre 2019. Retour à la liste des victimes Hector ISABELLA Né le 21 juin 1912 à Veigy-Foncenex (Haute-Savoie), exécuté sommairement le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Il était plâtrier peintre et résistant des FTPF. Hector Isabella était le fils d’Émile et de Rose Duchamp. Il était marié avec Simone Bellin et domicilié à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) où il exerçait le métier de plâtrier peintre. Il entra dans la Résistance aux Francs-tireurs et partisans (FTPF) avec le pseudonyme "Durand". Il participa très activement à la création des premiers maquis de Haute-Savoie. Devenu trop connu dans le département, il fut appelé au poste de commandant adjoint de l’inter-région lyonnaise. Il était lieutenant-chef des services de parachutages de l’I.R.-H.I. Il fut arrêté et emprisonné au fort de Montluc, à Lyon. Le 11 juin 1944 un convoi allemand fut pris sous le feu des maquisards près de Châtillon-sur-Chalaronne (Ain). Le 16 juin 1944, vers 20 heures, trente prisonniers détenus à la prison de Montluc dans différentes cellules, furent rassemblés et menottés deux par deux puis embarqués dans un camion bâché escorté de deux voitures remplies d’une vingtaine de militaires armés de mitrailleuses. Le convoi se dirigea vers la place Place Bellecour à Lyon et s’arrêta au siège de la Gestapo, puis repartit en direction du nord par la rive gauche de la Saône. A la sortie de Trévoux (Ain), les véhicules prirent la direction de Bourg-en-Bresse et s’arrêtèrent quelques kilomètres plus loin sur la commune de Saint-Didier-de-Formans, le long d’un pré clos de haies et d’arbres, au lieu-dit Roussille où ils furent exécutés. Hector Isabella décéda à 20h30. L’acte de décès fut dressé le 20 juin 1944 au nom d’un inconnu sur la déclaration de Victor Jambon, garde champêtre, âgé de 49 ans et rectifié par jugement du Tribunal civil de Trévoux (Ain) rendu le 23 novembre 1944 et transcrit le 10 décembre 1944 à Saint-Didier-de-Formans. Il fut inhumé au cimetière de Saint-Didier de Formans sous le numéro six. Il obtint la mention « Mort pour la France » sur avis du ministre des Anciens combattants le 21 janvier 1946 et fut homologué comme soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI) ?. Son nom figure sur la stèle 1939-1945 érigée sur le lieu du massacre au bord de la D 936 à Saint-Didier de Formans (Ain), avec l’inscription : « LE 16 JUIN 1944 EN CE LIEU TRENTE PATRIOTES FURENT LACHEMENT ASSASSINÉS PAR LES ALLEMANDS DEUX D’ENTRE EUX CHARLES PERRIN ET JEAN CRESPO ECHAPPERENT MIRACULEUSEMENT A LA MORT » et sur le monument aux morts au cimetière, à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie). Sources : Le Maitron. Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 20 septembre 2019, dernière modification le 30 octobre 2020. Retour à la liste des victimes Francisque JOMARD Né le 27 mars 1908 à L’Arbresle (Rhône), exécuté le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de- Formans (Ain). Il était ébéniste. Dirigeant de la CGTU et de la CGT après 1936 dans le Rhône ; communiste ; résistant ; commissaire aux effectifs des FTP de la zone sud. Francisque Jomard était le dernier né d’une famille de quatre enfants. Son père boulanger lors de la naissance de Claudius, était secrétaire de mairie lors de la naissance de Francisque et plus tard archiviste à l’office départemental du Rhône. À l’issue de ses études primaires à l’Arbesle, il apprit le métier d’ébéniste et se fixa à Oullins (Rhône) où il vécut avec sa mère, femme de service à l’hospice du Perron à Pierre Bénite et son frère, Claudius, successivement rue Parmentier et chemin des Merlus (devenu rue F. Jomard). Il entra dans la vie active le 1er octobre 1923. A la suite de son incorporation en novembre 1928 au 35e régiment d’aviation, il contracta la typhoïde et fut réformé temporaire en février 1929. Son dernier employeur fut la maison Caruel et Dupuis de Lyon. Il adhéra à la CGTU en 1934 et au Parti communiste en mai 1936. Il accéda à des responsabilités locales sur le plan syndical et, en 1936, devint secrétaire de l’Union syndicale régionale Bois et Ameublement CGT. À cette époque, avec Georges Lyvet et Pierre Oppizi, il fonda " l’Alpina club " qui devint, en 1938 " Les Amis de la nature ", organisation sportive d’inspiration syndicale et populaire. Réformé définitif, il ne fut pas mobilisé en 1939 mais, le 23 octobre de cette année, il fit partie du groupe de syndicalistes et de communistes arrêtés et internés successivement au fort du Paillet à Dardilly (Rhône), puis au fort Barreaux près de Grenoble. Enrégimenté ensuite dans la compagnie spéciale disciplinaire de Roybon (Isère), il réintégra en 1940 le fort Barreaux d’où il s’évada le 2 septembre 1940. Entré dans la clandestinité, il anima l’action syndicale clandestine et fut l’un des organisateurs de la grève des mineurs de la Loire en 1942. Instructeur à Marseille en 1943, il devint, sous le nom de colonel Valbonne, commissaire aux effectifs des FTPF de la zone sud en septembre 1943. Il fut arrêté le 14 mai 1944 avec son frère Claudius Jaumard, et son agent de liaison, Eugénie Rosellini alias Josette à Millery (Rhône). Claudiaus Jaumard fut déporté à Neuengamme et disparu dans le bombardement du « Cap Arcona » par l’aviation britannique dans la baie de Lübeck le 3 mai 1945. Eugénie Rosellini, née le 18 juillet 1915, fut elle aussi déportée à Ravebsbrück le 14 juillet 1944, et est revenue de déportation. Francisque Jomard fut interrogé et torturé dans les locaux de l’École de santé militaire par les Allemands puis interné au fort Montluc à Lyon. Le 16 juin 1944, à vingt heures, il fut tiré de la cellule qu’il occupait et, avec vingt-neuf autres détenus, il fut embarqué dans un camion allemand vers le lieu-dit Roussilles sur le territoire de la commune de Saint-Didier-de-Formans (Ain). Par le récit d’un des deux rescapés survivant du massacre, Charles Perrin (alias commandant Vauban) avec qui il était enchaîné, on sait qu’il avait compris très vite le sort qui l’attendait : " Les copains verront [le jour de la Libération] et nous vengeront ", telles ont été les dernières paroles qu’il a lancées à son compagnon avant de s’écrouler sous une rafale de mitraillette. " J’aperçois devant moi, de mon oeil gauche, continue Charles Perrin, un petit espace où, sur l’herbe verte, s’agite frénétiquement la main droite de Valbonne qui n’a pas été tué sur le coup et qui râle sans arrêt. " Un rapport de la commission centrale du Parti communiste, daté du 22 février 1946, tente d’établir les responsabilités dans la chute du Comité militaire de zone sud le 13 et 15 mai 1944, en mettant en cause Lucien Iltis et une femme Emery. Il est dit, sous le nom déformé de Jomars, arrêté et fusillé. Sources : Le Maitron. RGASPI 4952703885 (autobiographie de mars 1938) — Arch. syndicales de l’UD-CGT du Rhône. — Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours, Editions BGA Permezel, 2003. — Témoignages de F. Cuissard et de sa soeur Madame Chalaye.- Site Genweb. — État civil. — Archives Jean-Pierre Ravery, rapport interne de la Commission centrale de contrôle politique, daté du 22 février 1946. — Jean-Pierre Ravery, Le procès d’un nazi, 1987, p. 52. Retour à la liste des victimes Étienne MIGNARDNé le 20 mars 1897 à Saint-Symphorien-de-Lay (Loire), exécuté le 16 juin 1944 à à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Il était cheminot et résistant. Étienne Mignard était le fils de Victor Joannes (1870-1935), employé de commerce puis clerc de notaire et de Jeanne Marie Emilie Imbert (1871-1949). Il était l’aîné d’une fratrie de cinq enfants. Il obtint son bac puis il devança l’appel le 9 janvier 1916 pour combattre les troupes allemandes. Il fut mobilisé au 14e Bataillon de Chasseurs à Pied de Grenoble (Isère) qui partit combattre dans les Vosges (sanglantes opérations au Linge), à la bataille de la Somme, dans le secteur de Reims (Chemin des Dames, Craonne) et pour finir en Italie. Il fut blessé trois fois. Décoré de la médaille militaire et de la Croix de Guerre, il fut démobilisé le 19 septembre 1919. Le 1er septembre 1920, il fut embauché à la compagnie ferroviaire PLM à la gare de Veynes (Hautes Alpes) comme facteur aux écritures à l’essai. Il se maria le 9 janvier 1921 à Grenoble (Isère) avec Blanche Dussert (1896-1982), le couple eut deux enfants, en 1928 et 1930. Il rejoignit la gare de Sisteron en juin 1921 où il fut titularisé en septembre de cette même année. Il fut ensuite muté en gare de Tullins-Fures (Isère) en janvier 1923, à Vinay (Isère) comme facteur enregistrant en mars 1924 puis Grenoble en janvier 1926. En mars 1928 il fut nommé et muté à Miramas comme sous/chef de gare 3e classe (SCG3) puis Toulon (Var) en août 1930. En décembre 1924 il fut muté et nommé en gare de Lyon Perrache comme sous/chef de gare 2e classe puis nommé sous/chef de gare 1ère classe en septembre 1940. La famille logea au 101 du cours Charlemagne dans le deuxième arrondissement de Lyon à deux pas de la gare. En 1940, lors de l’invasion des allemands en France et en Europe, l’ancien combattant de 14-18 vit très mal cette situation. Petit à petit il rejoignit la résistance notamment en intégrant le Réseau Nap-fer. Commençant par distribuer secrètement la presse clandestine, il profita de ses responsabilités de sous-chef de gare pour embaucher des jeunes résistants et les soustraire au travail obligatoire en Allemagne. Grâce à son poste, il put observer toutes les circulations ferroviaires et donna des informations précieuses sur les déplacements des TCO allemands (transports en cours d’opération). Il faut noter que dès l’été 1942 les informations stratégiques ferroviaires furent transmises à Londres en vue de la préparation d’un débarquement de forces alliées. C’est la mise en place du fameux « plan vert » par le Nap-Fer. Ce plan vert aura une redoutable efficacité sur les mouvements ennemis. Lors du débarquement allié de juin 44, les trains de troupes allemandes ne pourront jamais arriver à temps sur le front de l’Ouest. On estime qu’à la suite des sabotages ferroviaires, 10 à 15 divisions ennemies furent dans l’impossibilité de rejoindre la Normandie et de procéder à l’encerclement prévue des forces alliées. De Gaulle et Eisenhower rendront hommage appuyé aux cheminots pour ces actions. Les renseignements collectés vont également pour une grande part en direction des réseaux, du maquis et des groupes francs. Étienne Mignard œuvre dans le réseau Nap-fer (qui deviendra Résistance-Fer), comme agent P2 en qualité de chargé de mission 3e classe homologué sous-lieutenant. Le 3 mars 1944 vers 16h45, deux policiers allemands se présentèrent à la porte 112 du bâtiment voyageurs de la gare de Lyon-Perrache et le demande. Après quelques secondes d’entretien dans le couloir, ils l’emmènent pour « l’interroger ». Étienne Mignard futemprisonné au fort Montluc à Lyon le 23 mars 44 pour activité antiallemande. Le 16 juin 1944 au soir il fut appelé « sans bagages » avec 30 camarades, dont Marc Bloch, historien médiéviste de renom et poète ainsi que Lucien Bonnet responsable régional des groupes francs et de l’Armée secrète du MUR. Ils furent conduits de la prison à Saint-Didier-de-Formans (Ain) dans un champ au lieu- dit les Roussilles pour y être exécutés par les allemands. Deux autres cheminots périrent à ses côtés, il s’agissait de Fabien Roussel, agent du dépôt de Lyon-Vaise, militant CGT et de Marius Gayet, manœuvre spécialisé au dépôt de Chambéry, résistant communiste, reconnus par Résistance Fer. On relève deux survivants de cette tuerie, le corps criblé de balles, Jean Crespo (mort le 17 avril 1948 à Marseille des suites de ses blessures) et Charles Perrin dit « Vauban ». Étienne Mignard mourut fusillé à l’âge de 47 ans. Ayant été dépouillé de ses papiers, c’est bien plus tard que sa femme reconnut le corps n°1 dans la documentation photographique présentée par la gendarmerie de Trévoux. Sa dépouille, ayant été inhumé sous le numéro 1 au cimetière de Saint Didier de Formans fut rapatrié, il repose désormais dans le caveau familial du village de Saint Symphorien de Lay. Sa mémoire est honorée aux monuments aux morts de Saint-Symphorien-de-Lay, Saint-Didier-de-Formans, cimetière de la Croix-Rousse à Lyon 4ème, sur la stèle des cheminots de la gare de Lyon-Perrache morts pour la France en 1939/1945 et sur la sur la stèle régionale SNCF de Lyon (ex-4ème arrondissement du réseau Sud-Est), porte Saône de la gare de Lyon Perrache. La mention mort pour la France est apposée sur son acte de décès en 1945. Il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur le 30 septembre 1959 puis Officier. Il est homologué FFC et le titre d’Interné Résistant lui a été attribué le 1er février 1956 Sources : Le Maitron. Archives SNCF de Béziers. —Site « Guide des recherches SNCF pour la période 39/45 » 118LM110/002, 266LM003/007. — AVCC Caen, 21 P516 561 et SHD cote GR 16 P 418563. — Mémorial de l’Oppression, Archives Départementales du Rhône, recherches Frédéric Couffin. — A.D. du Rhône, archives Montluc. — IHS CGT cheminots, Lyon. Retour à la liste des victimes Charles PERRIN (rescapé) Rescapé du massacre, il est recueilli et soigné à Trévoux. Il meurt le 10 mars 1975 à Villeurbanne. Source : Monument des Fusillés du Roussille. Retour à la liste des victimes Antoni PUCILOWSKINé le 8 octobre 1914 en Pologne, exécuté sommairement le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Il était opérateur radio et résistant. Antoni Pucilowski entra dans la Résistance comme opérateur radio et fut parachuté en France en juillet 1943. Il fut arrêté et emprisonné au fort de Montluc, à Lyon.Le 16 juin 1944, vers 20 heures, trente prisonniers détenus à la prison de Montluc dans différentes cellules, furent rassemblés et menottés deux par deux puis embarqués dans un camion bâché escorté de deux voitures remplies d’une vingtaine de militaires, armés de mitrailleuses. Le convoi se dirigea vers la place Bellecour à Lyon et s’arrêta au siège de la Gestapo, avant de repartir une vingtaine de minutes plus tard en direction du nord par la rive gauche de la Saône. A la sortie de Trévoux (Ain), les véhicules prirent la direction de Bourg-en-Bresse et s’arrêtèrent quelques kilomètres plus loin sur la commune de Saint-Didier-de-Formans, le long d’un pré clos de haies et d’arbres, au lieu-dit Roussille où ils furent exécutés. Antoni Pucilowski décéda à 21h30.Son corps fut retrouvé le lendemain et le décès constaté le 17 juin à 7h30. Le signalement donné était le suivant : « âge approximatif vingt ans, taille un mètre soixante dix environ, cheveux châtain clair, front vertical, nez rectiligne, chemise Li [sic], pull-over bleu marine, à col légèrement montant, veste blanc, pantalon gris, chaussettes laine noire, souliers jaunes cirés noir à semelles cuirObjets trouvés : mouchoir blanc initiales J D, cravate bleu marine, sautoir métal jaune ; médaille portant une madone »L’acte de décès fut dressé le 20 juin 1944 au nom d’un inconnu sur la déclaration de Victor Jambon, garde champêtre, âgé de 49 ans et rectifié par décision du Procureur de la République de Bourg-en-Bresse du 18 novembre 2015 transcrite le 24 novembre 2015 à Saint-Didier-de-Formans.Il fut inhumé au cimetière de Saint-Didier-de-Formans (Ain) sous le numéro quatre.Il est inhumé depuis 1975 à la Nécropole nationale de la Doua, tombe H21/26, à Villeurbanne (Rhône).Son nom figure sur la stèle 1939-1945 érigée sur le lieu du massacre au bord de la D 936 à Saint-Didier-de-Formans (Ain) avec l’inscription : « LE 16 JUIN 1944 EN CE LIEU TRENTE PATRIOTES FURENT LACHEMENT ASSASSINÉS PAR LES ALLEMANDS DEUX D’ENTRE EUX CHARLES PERRIN ET JEAN CRESPO ECHAPPERENT MIRACULEUSEMENT A LA MORT ». Sources : Le Maitron. Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 27 septembre 2019, dernière modification le 27 septembre 2019 Retour à la liste des victimes Maurice RIBAUDNé le 26 octobre 1923 à Lyon 2e arr. (Rhône), exécuté sommairement le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Résistant. Maurice Ribaud était le fils de Alexandre et de Véronique Carrier. Il était célibataire et domicilié 16 rue Corneille à Lyon 6e arr. (Rhône) où il exerçait le métier de mécanicien. Il était réfractaire au STO. et aux Chantiers de jeunesse et entra dans la Résistance au maquis FTPF de l’Azergues. Il fut arrêté par la Gestapo en mai 1944 et interné au fort de Montluc, à Lyon. Le 11 juin 1944 un convoi allemand fut pris sous le feu des maquisards près de Châtillon-sur-Chalaronne (Ain). Le 16 juin 1944, vers 20 heures, en représailles,trente prisonniers détenus à la prison de Montluc dans différentes cellules, furent rassemblés et menottés deux par deux puis embarqués dans un camion bâché escorté de deux voitures remplies d’une vingtaine de militaires armés de mitrailleuses. Le convoi se dirigea vers la place Place Bellecour à Lyon et s’arrêta au siège de la Gestapo, puis repartit en direction du nord par la rive gauche de la Saône. A la sortie de Trévoux (Ain), les véhicules prirent la direction de Bourg-en-Bresse et s’arrêtèrent quelques kilomètres plus loin sur la commune de Saint-Didier-de-Formans, le long d’un pré clos de haies et d’arbres, au lieu-dit Roussille où ils furent exécutés. Maurice Ribaud était parmi eux. L’acte de décès fut dressé le 20 juin 1944 au nom d’un inconnu sur la déclaration de Victor Jambon, garde champêtre, âgé de 49 ans et rectifié par jugement du Tribunal civil de Trévoux (Ain) rendu le 23 novembre 1944 et transcrit le 10 décembre 1944 à Saint-Didier-de-Formans. Il fut inhumé au cimetière de Saint-Didier de Formans sous le numéro deux. Il obtint la mention « Mort pour la France » sur avis du ministre des Anciens combattants le 12 novembre1947 et le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR), [SHD Vincennes GR 16 P 508460]. Son nom figure sur la stèle 1939-1945 érigée sur le lieu du massacre au bord de la D 936 à Saint-Didier de Formans (Ain), avec l’inscription : « LE 16 JUIN 1944 EN CE LIEU TRENTE PATRIOTES FURENT LACHEMENT ASSASSINÉS PAR LES ALLEMANDS DEUX D’ENTRE EUX CHARLES PERRIN ET JEAN CRESPO ECHAPPERENT MIRACULEUSEMENT A LA MORT » et sur le monument aux morts, à Chassieu (Rhône). Sources : Le Maitron. Site de Saint-Didier de Formans, Monument de Roussille.— Amicale des anciens maquis de l’Azegues, Dans la nuit et le brouillard - Le massacre de St-Didier-de-Formans.— Musée de la Résistance 1940-1945, Tombes des 28 patriotes fusillés à Saint-Didier-de-Formans.— Nombreux autres articles sur internet.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès). Retour à la liste des victimes Jean ROCHE Né le 14 février 1903 à Retournac (Haute-Loire), massacré le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Victime civile. Jean Roche était le fils de Jean et de Amélie Joubert. Il était célibataire et domicilié à Roche-la-Molière (Loire) où il exerçait le métier de mineur. Le 16 juin 1944, vers 20 heures, trente prisonniers détenus à la prison de Montluc dans différentes cellules, furent rassemblés et menottés deux par deux puis embarqués dans un camion bâché escorté de deux voitures remplies d’une vingtaine de militaires, armés de mitrailleuses. Le convoi se dirigea vers la place Place Bellecour à Lyon et s’arrêta au siège de la Gestapo, avant de repartir une vingtaine de minutes plus tard en direction du nord par la rive gauche de la Saône. A la sortie de Trévoux (Ain), les véhicules prirent la direction de Bourg-en-Bresse et s’arrêtèrent quelques kilomètres plus loin sur la commune de Saint-Didier-de-Formans, le long d’un pré clos de haies et d’arbres, au lieu-dit Roussille où ils furent exécutés. Jean Roche décéda à 21h30. L’acte de décès fut dressé le 20 juin 1944 au nom d’un inconnu sur la déclaration de Victor Jambon, garde champêtre, âgé de 49 ans et rectifié par jugement du Tribunal civil de Trévoux (Ain) rendu le 4 octobre 1945 et transcrit le 30 décembre 1945 à Saint-Didier-de-Formans. Il fut inhumé au cimetière de Saint-Didier-de-Formans sous le numéro vingt-six. Son nom figure sur la stèle 1939-1945 érigée sur le lieu du massacre au bord de la D 936 à Saint-Didier-de-Formans (Ain) avec l’inscription : « LE 16 JUIN 1944 EN CE LIEU TRENTE PATRIOTES FURENT LACHEMENT ASSASSINÉS PAR LES ALLEMANDS DEUX D’ENTRE EUX CHARLES PERRIN ET JEAN CRESPO ECHAPPERENT MIRACULEUSEMENT A LA MORT » et sur le monument aux morts, à Roche-la-Molière (Loire). Sources : Le Maitron. Site de Saint-Didier de Formans, Monument de Roussille.— Musée de la Résistance 1940-1945, Tombes des 28 patriotes fusillés à Saint-Didier-de-Formans.— Nombreux autres articles sur internet.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès). Retour à la liste des victimes Mathieu ROCHENé le 3 mars 1909 à Roche-la-Molière (Loire), massacré le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Victime civile. Mathieu Roche était le fils de Jean et de Amélie Joubert. Il était célibataire et domicilié à Roche-la-Molière (Haute-Loire) où il exerçait le métier de mineur. Le 16 juin 1944, vers 20 heures, trente prisonniers détenus à la prison de Montluc dans différentes cellules, furent rassemblés et menottés deux par deux puis embarqués dans un camion bâché escorté de deux voitures remplies d’une vingtaine de militaires, armés de mitrailleuses. Le convoi se dirigea vers la place Place Bellecour à Lyon et s’arrêta au siège de la Gestapo, avant de repartir une vingtaine de minutes plus tard en direction du nord par la rive gauche de la Saône. A la sortie de Trévoux (Ain), les véhicules prirent la direction de Bourg-en-Bresse et s’arrêtèrent quelques kilomètres plus loin sur la commune de Saint-Didier-de-Formans, le long d’un pré clos de haies et d’arbres, au lieu-dit Roussille où ils furent exécutés. Mathieu Roche décéda à 21h30. L’acte de décès fut dressé le 20 juin 1944 au nom d’un inconnu sur la déclaration de Victor Jambon, garde champêtre, âgé de 49 ans et rectifié par jugement du Tribunal civil de Trévoux (Ain) rendu le 4 octobre 1945 et transcrit le 30 décembre 1945 à Saint-Didier-de-Formans. Il fut inhumé au cimetière de Saint-Didier-de-Formans sous le numéro quinze. Son nom figure sur la stèle 1939-1945 érigée sur le lieu du massacre au bord de la D 936 à Saint-Didier-de-Formans (Ain) avec l’inscription : « LE 16 JUIN 1944 EN CE LIEU TRENTE PATRIOTES FURENT LACHEMENT ASSASSINÉS PAR LES ALLEMANDS DEUX D’ENTRE EUX CHARLES PERRIN ET JEAN CRESPO ECHAPPERENT MIRACULEUSEMENT A LA MORT » et sur le monument aux morts, à Roche-la-Molière (Loire). Sources : Le Maitron. Site de Saint-Didier de Formans, Monument de Roussille.— Musée de la Résistance 1940-1945, Tombes des 28 patriotes fusillés à Saint-Didier-de-Formans.— Nombreux autres articles sur internet.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès). Retour à la liste des victimes Fabien ROUSSEL Né le 13 avril 1901 à Grigny (Rhône), exécuté sommairement le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Il était employé SNCF et résistant des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) et de la Résistance intérieure. Fabien Roussel était le fils de Jean et de Fleurine Guillot. Il était célibataire et domicilié à Lyon. Il entra au chemin de fer et fut manœuvre spécialisé au dépôt de Badan, à Grigny (Rhône) puis employé à Lyon-Vaise. Il entra dans la Résistance en décembre 1943 aux Francs tireurs et partisans français (FTPF). Il fut arrêté le 16 mai 1944 dans une rue de Lyon et interrogé. Il fut ensuite emprisonné au fort de Montluc, à Lyon. Le 16 juin 1944, vers 20 heures, trente prisonniers détenus à la prison de Montluc dans différentes cellules, furent rassemblés et menottés deux par deux puis embarqués dans un camion bâché escorté de deux voitures remplies d’une vingtaine de militaires, armés de mitrailleuses. Le convoi se dirigea vers la place Place Bellecour à Lyon et s’arrêta au siège de la Gestapo, avant de repartir une vingtaine de minutes plus tard en direction du nord par la rive gauche de la Saône. A la sortie de Trévoux (Ain), les véhicules prirent la direction de Bourg-en-Bresse et s’arrêtèrent quelques kilomètres plus loin sur la commune de Saint-Didier-de-Formans, le long d’un pré clos de haies et d’arbres, au lieu-dit Roussille où ils furent exécutés. Fabien Roussel décéda à 21h30. L’acte de décès fut dressé le 20 juin 1944 au nom d’un inconnu sur la déclaration de Victor Jambon, garde champêtre, âgé de 49 ans et rectifié par jugement du Tribunal civil de Trévoux (Ain) rendu le 12 avril 1945 et transcrit le 30 août 1945 à Saint-Didier-de-Formans. Il fut inhumé au cimetière de Saint-Didier-de-Formans sous le numéro vingt-trois. Il obtint la mention « Mort pour la France » et la Médaille de la Résistance française le 5 janvier 1959, la Croix de guerre avec palme et la Médaille militaire le 5 mars 1959. Il fut homologué au grade d’adjudant de la Résistance intérieure française (RIF) et obtint le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR), [SHD Vincennes GR 16 P 524108]. Son nom figure sur la stèle 1939-1945 érigée sur le lieu du massacre au bord de la D 936 à Saint-Didier-de-Formans (Ain) avec l’inscription : « LE 16 JUIN 1944 EN CE LIEU TRENTE PATRIOTES FURENT LACHEMENT ASSASSINÉS PAR LES ALLEMANDS DEUX D’ENTRE EUX CHARLES PERRIN ET JEAN CRESPO ECHAPPERENT MIRACULEUSEMENT A LA MORT » et sur le monument aux morts, à Grigny (Rhône). Il est inscrit également sur le monument aux morts du dépôt à Grigny, sur la plaque SNCF en gare de Lyon-Vaise et sur le monument de l’arrondissement SNCF, à Lyon-Perrache (Rhône). Sources : Le Maitron. Site de Saint-Didier de Formans, Monument de Roussille.— Hervé Barthélémy et Thomas Fontaine dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF, Paris 2017. Musée de la Résistance 1940-1945, Tombes des 28 patriotes fusillés à Saint-Didier-de-Formans.— Nombreux autres articles sur internet.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès). Retour à la liste des victimes Félix VEYRIERErreur de texte sous la photoMassacré à Saint-Didier-de-Formans Né le 22 octobre 1900 à Taulignan (Drôme), exécuté sommairement le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Victime civile. Félix Veyrier était le fils de Martin et de Rose Lucie Genevoy. Il était veuf de Germaine Charpenel. Âgé de 44 ans, cantonnier à Taulignan (Drôme), civil, militant communiste, Félix Veyrier s’occupait du ravitaillement de la Lance. Il fut arrêté à Taulignan lors de l’expédition allemande du 12 juin 1944 dans cette ville. Transporté à Montluc, il fut emmené avec 29 autres prisonniers et a été fusillé dans un pré le 16 juin 1944 vers 21h30, à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Il laissait deux enfants orphelins, leur mère étant décédée 5 ans auparavant. L’acte de décès fut dressé le 20 juin 1944 au nom d’un inconnu sur la déclaration de Victor Jambon, garde champêtre, âgé de 49 ans et rectifié par jugement du Tribunal civil de Trévoux (Ain) rendu le 12 avril 1945 et transcrit le 25 avril 1945 à Saint-Didier-de-Formans. Il obtint le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR), dossier SHD Vincennes GR 16 P 591699. Il fut inhumé au cimetière de Saint-Didier-de-Formans sous le numéro huit. Son nom figure sur la stèle commémorative 1939-1945, à Saint-Didier-de-Formans (Ain) et la plaque commémorative 1939-1945 à Taulignan (Drôme). Sources : Le Maitron. Patrick Martin, La Résistance dans le département de la Drôme, 1940-1944, thèse Université Paris IV Sorbonne, 2001, base de données noms. Questionnaire du CH2GM. Fédération des Unités combattantes de la Résistance et des FFI de la Drôme, Pour l’amour de la France, Peuple Libre, Valence, 1989, p. 256. Arch. Dép. Drôme, 132 J 62. Arch. Dép. Drôme, 132 J 1. — Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, 14e édition, 1991, p. 168. Collectif Valréas, 12 juin 44 : 53 fusillés à Valréas, p. 41. — Cdt Pons, De la Résistance à la Libération, rééd. 1987, p. 278. — Monument aux morts Taulignan.— État civil (acte de décès). Retour à la liste des victimes Valentin WALUSNé le 8 février 1899 en Pologne, mort le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain) ; résistant ou victime civile ? Valentin Walus était d’origine polonaise. Il resta non identifié pendant 74 ans et l’on connait peu de choses sur lui. Entra-t-il dans la Résistance en compagnie de Antoni Pucilowski où fut-il arrêté comme otage ? Il fut emprisonné au fort de Montluc, à Lyon. Le 16 juin 1944, vers 20 heures, trente prisonniers détenus à la prison de Montluc dans différentes cellules, furent rassemblés et menottés deux par deux puis embarqués dans un camion bâché escorté de deux voitures remplies d’une vingtaine de militaires, armés de mitrailleuses. Le convoi se dirigea vers la place Bellecour à Lyon et s’arrêta au siège de la Gestapo, avant de repartir une vingtaine de minutes plus tard en direction du nord par la rive gauche de la Saône. A la sortie de Trévoux (Ain), les véhicules prirent la direction de Bourg-en-Bresse et s’arrêtèrent quelques kilomètres plus loin sur la commune de Saint-Didier-de-Formans, le long d’un pré clos de haies et d’arbres, au lieu-dit Roussille où ils furent exécutés. Valentin Walus décéda à 21h30. Son corps fut retrouvé le lendemain et le décès constaté le 17 juin à 7h30. Le signalement donné était le suivant : « âge approximatif trente cinq à quarante ans, taille un mètre soixante cinq environ, cheveux châtain foncé, front fuyant découvert, nez un peu cave, pull-over col montant marron clair, veste bleu rayée verticalement, pantalon usagé avec pièces bleues, chaussettes gris clair, spartiates semelles pneu avec lanières en caoutchouc. Objets trouvés : ceinture cuir, peigne corne ». L’acte de décès fut dressé le 20 juin 1944 au nom d’un inconnu sur la déclaration de Victor Jambon, garde champêtre, âgé de 49 ans et rectifié par décision du Procureur de la République de Bourg-en-Bresse du 30 octobre 2018 transcrite le 5 novembre 2018 à Saint-Didier-de-Formans. Il fut inhumé au cimetière de Saint-Didier-de-Formans (Ain) sous le numéro seize. Il est inhumé depuis 1975 à la Nécropole nationale de la Doua, tombe H21/27, à Villeurbanne (Rhône). Son nom figure sur la stèle 1939-1945 érigée sur le lieu du massacre au bord de la D 936 à Saint-Didier-de-Formans (Ain) avec l’inscription : « LE 16 JUIN 1944 EN CE LIEU TRENTE PATRIOTES FURENT LACHEMENT ASSASSINÉS PAR LES ALLEMANDS DEUX D’ENTRE EUX CHARLES PERRIN ET JEAN CRESPO ECHAPPERENT MIRACULEUSEMENT A LA MORT ». Sources : Le Maitron. Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 27 septembre 2019, dernière modification le 27 septembre 2019. Retour à la liste des victimes Antoine ZENEZININé le 8 juin 1918 à Pegognaga (Italie), exécuté sommairement le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Militant du parti communiste et résistant du Coq enchaîné et des Forces françaises de l’intérieur (FFI) Antoine Zenezini était le fils de Louis et de Dosolina Bertolini. Il était célibataire et domicilié à Chassieu (Isère, aujourd’hui Rhône). Secrétaire du Parti Communiste de Vaulx-en-Velin, il entra dans la Résistance au "Coq enchaîné". Il fut arrêté par la Gestapo en mai 1944 et interné au fort de Montluc, à Lyon. Le 16 juin 1944, vers 20 heures, trente prisonniers détenus à la prison de Montluc dans différentes cellules, furent rassemblés et menottés deux par deux puis embarqués dans un camion bâché escorté de deux voitures remplies d’une vingtaine de militaires, armés de mitrailleuses. Le convoi se dirigea vers la place Place Bellecour à Lyon et s’arrêta au siège de la Gestapo, avant de repartir une vingtaine de minutes plus tard en direction du nord par la rive gauche de la Saône. A la sortie de Trévoux (Ain), les véhicules prirent la direction de Bourg-en-Bresse et s’arrêtèrent quelques kilomètres plus loin sur la commune de Saint-Didier-de-Formans, le long d’un pré clos de haies et d’arbres, au lieu-dit Roussille où ils furent exécutés. Antoine Zenezini décéda vers 21h30. L’acte de décès fut dressé le 20 juin 1944 au nom d’un inconnu sur la déclaration de Victor Jambon, garde champêtre, âgé de 49 ans et rectifié par jugement du Tribunal civil de Trévoux (Ain) rendu le 25 octobre 1944 et transcrit le 9 décembre 1944 à Saint-Didier-de-Formans. Il fut inhumé au cimetière de Saint-Didier-de-Formans sous le numéro sept. Il fut homologué comme soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et obtint le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR), [SHD Vincennes GR 16 P 607009]. Son nom figure sur la stèle 1939-1945 érigée sur le lieu du massacre au bord de la D 936 à Saint-Didier-de-Formans (Ain) avec l’inscription : « LE 16 JUIN 1944 EN CE LIEU TRENTE PATRIOTES FURENT LACHEMENT ASSASSINÉS PAR LES ALLEMANDS DEUX D’ENTRE EUX CHARLES PERRIN ET JEAN CRESPO ECHAPPERENT MIRACULEUSEMENT A LA MORT » et sur le monument aux morts, à Chassieu (Rhône). Sources : Le Maitron. Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 27 septembre 2019, dernière modification le 27 septembre 2019. Retour à la liste des victimes

Les Fusillés de Roussille

Monument aux morts de Trévoux Le monument commémore la mémoire des morts de la 1ère Guerre Mondiale, de la Seconde Guerre Mondiale et de l'AFN-Algérie (54-62). Il a été inauguré le 27/06/1920, puis déplacé une première fois en 2010 et une seconde fois en mars 2016. BARADET GabrielBOURCET ArthurCHAPELAND AiméCLAYETTE HenriFAURE AndréGAILLOT AntoineOSTERBERGER Marcel RIVERIEUX de VARAX AlfredSACE MariusNAMIAND AndréCHEVALON Georges AntoninCapitaine DEMAZIÈRES J-B EugèneFRIZON Jean GAY MariusDESPLANQUES LucienBENAIT HenriTHONIEL JeanSIGNERIN HenriLAPIERRE NorbertLAPLACE Roger MOUTON RenéCARLIN GilbertEVRARD PaulTHIBERT Roger Source : https://monumentsmorts.univ-lille.fr

Monument aux morts de Trévoux