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ou l'histoire des étrangers et de l'immigration à Dunkerque - Exposition du CMUA

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"Les Autres "

Qui sont les autres ? .. ou le complexe « patrimoine génétique » de l’étranger. Un acte de 1386 des Archives de Dunkerque permet d’introduire cette question par le Moyen Âge : rédigé en français au sujet d’un territoire de langue flamande, il consigne le paiement des gages au chevalier Ector de Coisencourt pour la « garde et deffense du chastel de dunquerque en ces présentes guerres du roy notre seigneur ». En d’autres termes, Dunkerque est alors une ville du comté de Flandre, passée à la maison de Bourgogne en 1384, alliée du roi de France et concernée à ces titres par la proximité de l’ennemi anglais… à Calais ! Ajoutons par exemple qu’en 1482, à la mort de Marie de Bourgogne, épouse de Maximilien d’Autriche, Dunkerque intègre le domaine des Habsbourg et que se profilent de nouvelles concurrences : la fastueuse entrée dans Dunkerque en 1520 de son empereur Charles Quint précède immédiatement sa guerre contre le roi de France François Ier dont la ville est donc étrangère et ennemie ! Rappelons enfin que française en 1643 au terme d’un long siège, restituée à l’Espagne en 1652, à l’Angleterre en 1658 puis à nouveau française en 1662, Dunkerque n’a cessé de changer « d’étrangers ». Sans doute les notions contemporaines n’ont-elles qu’une relative pertinence rapportées à ces périodes, mais nous pouvons en déduire sans risque d’erreur l’absolue relativité de la notion d’étranger ! Appartenance et exclusion Toutefois, pour mouvante qu’elle soit, cette notion détermine la vie des sociétés qui, spontanément ou juridiquement, prennent position. Spontanément quand il s’agit d’une question de culture qui construit le rapport à l’autre ; juridiquement quand il s’agit d’entrer – ou non – dans un droit commun. Sur ces deux plans, les archives nourrissent notre réflexion contemporaine. Et c’est parfois avec stupéfaction que l’on découvre dans les états antérieurs de notre société des éléments devenus fondamentalement « étrangers » à notre culture contemporaine. Prenons l’exemple emblématique des africains transportés par quelques armateurs dunkerquois sous l’Ancien Régime. Juridiquement, ces hommes noirs ont un statut mobilier, de marchandise, aliénable et exploitable. Ils sont détenteurs d’une simple permission d’existence à l’exclusion de tout droit personnel. Pourtant, la société agissant dans un rapport culturel à l’homme fait à la même époque obligation de les baptiser ! Cet exemple illustre - dans une configuration extrême - les tensions des sociétés dans leur rapport à la fois à leur intérêt et à la différence. Il fallut plus de deux siècles de lutte progressiste pour lever finalement la minorité honteuse des « nègres » et nous savons qu’il faut beaucoup d’échange, d’éducation et de partage pour parvenir à une destinée commune William MAUFROY, Dunkerque Directeur du Centre de la Mémoire Urbaine d’Agglomération - Archives de Dunkerque

ou l'histoire des étrangers et de l'immigration à DunkerquePréface de W. Maufroy, Directeur du Centre de la Mémoire Urbaine d’Agglomération

Le vieux laboratoire du port frontalier Dunkerque est à un vieux laboratoire. On y croise de longue date des négociants étrangers, de religion différente – voire interdite dans le royaume – autorisés à bâtir la richesse. Passée la méfiance, ils sont « assimilés » et déterminent la tolérance et l’ouverture des droits. L’alsacien Ziegler, le juif balte Jokelsohn, « l’ennemi-voisin» des Pays-Bas autrichiens Melchior-Didier ou l’anglo-saxon Fockedey deviennent par la réussite économique les plus efficaces ambassadeurs à et de Dunkerque. Un Dickson peut ainsi financer et surtout faire ériger le temple protestant dans la vieille ville catholique sous le second Empire. On y croise aussi des marins partageant dans la ville la culture universelle des gens de mer, les quais et quelques établissements d’escale. On croise les soldats des troupes coloniales mobilisées, ou conquérantes ou vaincues. On croise des ouvriers nés ailleurs et sédentarisés ici par un travail, la permission d’exister et la projection d’un avenir meilleur pour les générations à suivre. C’est une ville de tous les visages… Échange, éducation et partage sont donc inscrits dans la génétique du port qui a connu au XXe siècle ses transformations les plus radicales. Notre société contemporaine en est le résultat, complexe : celui d’une longue histoire terrestre et marine comme celui de la nouvelle échelle des échanges, de migrations de tous les continents par le commerce et par les conflits. Et aussi celui de générations successives dont l’identité natale est dunkerquoise, indépendamment des couleurs de peau et des cultures d’origine, et dont le destin se compose depuis la Flandre littorale. À l’instar de la société française qui revendique aujourd’hui la complexité de ses origines, Dunkerque affirme volontiers son cosmopolitisme, la pertinence à connaître l’histoire multiple de ses bâtisseurs et la variété de ses cultures au service de son unité. Si l’énoncé des prénoms qu’enregistre l’état civil en donne la couleur poétique, l’enjeu demeure fondamentalement politique à l’aube d’un temps qui concentre sur les zones littorales du monde sept milliards d’habitants. Les camps de fortune voisins de la cité, plus que d’autres lieux, appellent dès aujourd’hui le meilleur échange et beaucoup d’intelligence mutuelle avec des « autres » dont on ne souligne au premier regard que la menaçante différence… William MAUFROY, Directeur Directeur du Centre de la Mémoire Urbaine d’Agglomération - Archives de Dunkerque

Centre de la Mémoire Urbaine de Dunkerque - Archives de Dunkerque

Exposition du 14 septembre au 31 octobre 2015 à l'occasion des journées Européennes du Patrimoine

Laurence Degunst- Professeure Missionnée au CMUA

Pendant longtemps, les programmes scolaires ont privilégié une histoire européo-centrée; le fait colonial, la vision de l’autre étaient peu présents dans les thèmes traités. On peut tracer d’une manière schématique l’évolution de l’enseignement de ces questions ainsi : après les discours coloniaux tenus dans les années 20-30 et la disparition de la question dans les années 80-90, l’étude de l’esclavage et l’analyse des sociétés coloniales sont maintenant inscrites dans les programmes. Le changement de perspective traduit l’évolution du regard que la société française porte sur son passé. Sans doute, le travail des historiens et l’impact de la loi Taubira ont contribué à l’acceptation de ce pan d’histoire, (certes plus tardivement en métropole que dans certains DOM/ROM comme la Guadeloupe ou la Martinique). Aujourd’hui l’analyse des civilisations précoloniales, de la colonisation et des luttes pour l’indépendance, éclaire d’un jour nouveau l’histoire de l’immigration en France. Cycle 4 Histoire 4eme : Thème 1 : Le XVIIIe siècle. Expansions, Lumières et révolutions - Bourgeoisies marchandes, négoces internationaux, traites négrières et esclavage au XVIIIe siècle. Thème 2 L’Europe et le monde au XIXe siècle : - L’Europe de la « révolution industrielle ». - Conquêtes et sociétés coloniales. Histoire 3eme : Thème 1 : L'Europe, un théâtre majeur des guerres totales (1914-1945) - Civils et militaires dans la Première Guerre mondiale. LGT : Seconde : Thème 2 : XVe -XVIe siècles : un nouveau rapport au monde, un temps de mutation intellectuelle) Chapitre 1. L’ouverture atlantique : les conséquences de la découverte du « Nouveau Monde » Première : Thème 3 : La troisième République avant 1914 - un régime politique, un empire colonial LP : Etats et sociétés en mutations (xixe siècle – 1ère moitié du xxe siècle) Premier thème : Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies française Cette question reste cependant socialement sensible. Elle peut être abordée en enseignement moral et civique tant au collège qu’au lycée. «La sensibilisation aux phénomènes de racisme et d'antisémitisme est inscrite dans les contenus disciplinaires d'enseignement, par le biais des programmes officiels, notamment ceux d'enseignement moral et civique» source Eduscol. Des actions éducatives invitent les élèves à engager une réflexion qui favorisent, par un travail de mémoire et des actions concrètes, compréhension et tolérance.

L'exposition peut être empruntée gratuitement en vous adressant au CMUA. Centre de la Mémoire urbaine d’Agglomération - Archives de Dunkerque, 9003 quai du Freycinet 3 Môle 1, 59140 Dunkerque Tél. 03 59 27 81 19 Site internet : www.archives-dunkerque.fr Courriel : archives@cud.fr Le livret de l'exposition est consultable, dans son intégralité en cliquant sur ce lien

Ancien Régime

Sous la Révolution

Le XIXeme siècle

Le XXeme siècle

Et maintenant ?

Des entrées chronologiques

Les Anglais à Dunkerque

Le jeu des nations rivales Les Anglais sont présents très tôt à Dunkerque. S’ils s’étaient momentanément emparés de la ville en 1346, cette dernière fut anglaise de 1658 à 1662 après avoir connu la domination espagnole. Après le désastre de la paix d’Utrecht en 1713. Les Anglais envoient alors des commissaires à Dunkerque pour vérifier que le port demeure bien hors d’état de nuire. Dunkerque demeure sous surveillance anglaise de 1713 à 1778 quand le commissaire britannique Frazer quitte la ville. Au XVIIIe siècle, de nombreux marchands anglais s’installent à Dunkerque. Ils sont souvent entrepreneurs et font travailler la main d’oeuvre locale à l’exemple des fabricants de tabac (22 % soit 11 sur 50 fabricants) et apportent des innovations dans les méthodes de fabrication du tabac. Nombreux également sont les Anglais qui tiennent des cabarets ou des auberges, au nom parfois évocateur comme « au Lion Rouge » situé rue Saint-Jean.

Les colonies marchandes étrangères

Sous l’Ancien Régime, des étrangers s’installent dans le royaume. Cette immigration acceptée concerne un nombre relativement réduit de personnes qui possèdent généralement une qualification recherchée. Certains parviennent à occuper des fonctions importantes au sein des villes, c’est le cas à Dunkerque où l’on trouve un Irlandais au sein du Magistrat en 1786, l’échevin John Macnamara, médecin du roi et négociant. Au XVIIIe siècle, les marchands étrangers sont constitutifs du monde économique de la ville. Nous ne trouvons pas trace de « xénophobie », même sous des formes très atténuées.

Le contrôle des étrangers et des populations mobiles sous l’Ancien Régime

La perception de l'autre L’étranger est perçu comme un danger pour l’ordre et la sécurité des habitants, d’où les mesures pour contrôler sa présence dans la ville et y surveiller ses faits et gestes. Dans le sens des entrées, interrogation sur l'identité et le lieu de séjour . Tous ces renseignements sont transmis sur au Magistrat ou au commandant de la place. Dans le sens des sorties, les portiers appréhendent les criminels recherchés s’ils passent par leur porte.

Vue du port de Dunkerque au XVIIIe siècle. Amdk, 4 Fi 153

Une législation municipale ségrégative

Des ordonnances municipales Les problèmes de délinquance et de criminalité sont souvent attribués à un trop grand nombre d’étrangers au sein de la cité. Cette assimilation entre insécurité et présence d’étrangers, sans être totalement contredite par les archives judiciaires, traduit au moins une exagération manifeste La méfiance envers ces catégories est clairement institutionnalisée et développée à plus grande échelle par les Magistrats à travers une série d’ordonnances protectionnistes. À Dunkerque, elles se mettent en place essentiellement à partir de la fin des années 1730 du fait de la montée de l’errance

La traite négrière connaît son âge d’or. De 1713 à 1792, à Dunkerque

Dunkerque, port négrier Au XVIIIe siècle, la traite négrière connaît son âge d’or. De 1713 à 1792, à Dunkerque, 44 expéditions sont armées pour acheter des esclaves en Afrique et les revendre dans les îles contre du sucre ou du coton, mais certains débarquent à Dunkerque. Devant la fréquence de ces arrivées en France, l’État craint que les esclaves ne soient affranchis en trop grand nombre. En 1738, les esclaves ne peuvent plus prétendre à la liberté du fait de leur présence dans le royaume, ce que permettait un édit de 1315 qui stipulait que tout esclave touchant le sol français devenait automatiquement libre.

Nos cousins américains, pêcheurs et corsaires

Pêcheurs et corsaires étrangers Les Nantuckois nous viennent d’une île de la côte est des États-Unis quand, suite à la guerre d’Indépendance, ils perdent le marché anglais des huiles de baleines. Ils se rapprochent alors de la France pour trouver un nouveau débouché à leur pêche. Notons que d’autres Américains se sont également distingués en tant que corsaires. À la fin de l’année 1780, la Chambre de commerce et les armateurs locaux reconnaissent que la plus grande partie des équipages corsaires est composée d’étrangers.

Ancien Régime

Étrangers en Révolution : le cas anglais

Les Anglais, amis et ennemis Au début de la Révolution française, les Anglais présents à Dunkerque font souvent montre de leur admiration pour ses principes. Leur attachement à la République se matérialise par les actions menées au sein de la Société républicaine qu’ils réunissent depuis décembre 1792 au café britannique. Ils consentent même à un don de 1 000 livres au profit des armées de la République en mars 1793. La déclaration de la guerre à l’Angleterre le 1er février 1793 et la promulgation de la Loi des suspects le 17 septembre 1793 détériore les rapports entre Dunkerque et sa communauté anglaise. En octobre sont ordonnées l’arrestation des Anglais et la confiscation de leurs biens. Mais, à Dunkerque, des solidarités s’expriment face à la politique répressive du Gouvernement : on produit des attestations visant à protéger les ressortissants anglais, telles que ce certificat en faveur d’Elizabeth Grodall qui « est résolue de vivre ou de mourir avec la République française ».

Réfugiés et prisonniers de guerre : Hollandais, Bataves et Hanovriens...

Nos voisins du Nord Les Hollandais ou Flamands sont présents depuis longtemps à Dunkerque, puisque la ville a été flamande avant d’être française. Les Dunkerquois se sentent d’ailleurs Flamands et font partie de la même communauté par leur langue, leurs lois, leurs modes de vie et leurs traditions. Un autre rapprochement s’opère lors des révolutions contre les despotismes qui surviennent en France et dans les Provinces-Unies à la fin du siècle des Lumières. Des patriotes hollandais, partisans de la République, sont bannis des Provinces-Unies et trouvent asile en France, notamment à Dunkerque.

Le cas des Espagnols, de Charles-Quint aux républicains résistants

Dunkerque a fait partie des Pays Bas Espagnols La présence espagnole est attestée à Dunkerque alors que la Flandre fait partie de l'Empire de Charles Quint. Les Espagnols s’effacent lorsque Dunkerque devient définitivement française. On retrouve leur trace au moment de la guerre napoléonienne d’Espagne. Les Espagnols s’effacent lorsque Dunkerque devient définitivement française. À l’issue de la guerre napoléonienne d’Espagne de 1808, Dunkerque voit passer sur son sol des cohortes de prisonniers de guerre, sujets espagnols employés dans des bataillons du Génie militaire et des Ponts et Chaussées, hébergés à l’hôpital de Dunkerque entre 1811 et 1813.

Révolution/Empire

Une immigration du travail : les Belges

Les Belges en quête de travail La proximité de la frontière a évidemment pour conséquence d’attirer un grand nombre de Flamands, puis de Belges, dans l’agglomération de Dunkerque. C’est une immigration du travail qui vient chercher dans la ville portuaire et industrieuse une source de revenu qui fait défaut dans le pays d’origine. Au XIXe siècle, des travailleurs belges, hommes et femmes, viennent en masse renforcer les effectifs des usines, fabriques et même des exploitations agricoles.

Une immigration du travail : les Italiens

Des Italiens suspects pendant la Révolution Parmi les immigrés italiens du XIXe siècle, on rencontre les emblématiques photographes Joseph Luzzato et César Falciny. Le premier est né à Trieste en 1849 et s’est établi à Nice avant de reprendre l’atelier de Louis Albert Baron, rue Sainte-Barbe, puis de s’installer en 1886 dans l’établissement situé à l’angle de la rue et de la place Jean-Bart. Le second, Falciny, prend sa succession dans le même studio où il a commencé en tant qu’opérateur-retoucheur. Durant la Révolution française, ils sont inquiétés et mis en état d’arrestation non pas en raison de leur origine étrangère – très lointaine il est vrai – mais parce que suspectés de faire partie de la « caste ci-devant privilégiée »

Les Alsaciens-Lorrains, des Français devenus étrangers

Des étrangers dans leur propre pays de France ! En 1871, des Alsaciens-Lorrains demandent la nationalité française, perdue depuis l’annexion des territoires par l’Allemagne à l’issue de la Guerre de 1870. Beaucoup avaient fait souche dans d’autres régions françaises, dans le Nord et à Dunkerque en particulier. C’est ainsi qu’en 1872, on dénombrait pas moins de 123 prétendants, hommes et femmes, souhaitant rester français figurant dans un tableau des postulants à l’option pour la nationalité française.

Portrait des trois photographes originaires d’Italie : Luzzato et Falciny prenant la pose en compagnie du photographe lillois Piccolati.Amdk, 1 Z 11.12

Le XIXeme siècle

Le temps des colonies et des exhibitions

Dunkerque et la réalité coloniale À la fin du XIXe siècle, tout le Nord-Est, de Lille à Strasbourg, entre en contact avec la réalité coloniale à la faveur d’une situation ouverte aux échanges. Très tôt, les autorités notent la présence de quelques « exotiques » à demeure : des négociants chinois dans les ports aux côtés de marins de passage à Dunkerque, des commerçants, tel le célèbre BoumBoum, installé à Dunkerque comme marchand en confiserie, originaire de Tunisie et arrivé en 1898. Il ouvre une boutique « Nougat Boum Boum » qu’il anime jusqu’à sa mort en 1937.

Le XXeme siècle

Le temps des soldats

L’armée d’Afrique et de l’armée coloniale. Les nord-africains apparaissent à l’occasion des grands conflits mondiaux, qui sur notre territoire ont fait affluer de nombreuses unités des troupes coloniales. Le concours qu’ils ont apporté à la défense du territoire national, dès 1870-1871, est massif en 1914-1918, notamment sur le front de l’Yser, souvent dans les secteurs les plus difficiles et bien sûr au printemps 1940 en première ligne.

D’une guerre à l’autre

La présence coloniale marque l’environnement commercial de la ville. La grande guerre a rapproché les terres lointaines de l’empire en rapprochant les hommes. En 1920, Dunkerque est un grand port relié à toutes les régions du globe. Les compagnies maritimes affrètent des navires pour Djibouti, Dakar, Colombo, Saigon ou Valparaiso. Sur les quais se croisent toutes sortes de produits exotiques, tels le cacao, le café, les épices. Si pendant la Grande Guerre, des travailleurs coloniaux venus de Chine ou d’Afrique noire renforcent la main d’œuvre portuaire déficiente, il est ensuite plus rare de croiser sur le port des travailleurs immigrés.

Exposition internationale de Dunkerque, Le village Somali. Collection Georges Damman

Le temps des colonies et des exhibitions

Dunkerque et la réalité coloniale À la fin du XIXe siècle, tout le Nord-Est, de Lille à Strasbourg, entre en contact avec la réalité coloniale à la faveur d’une situation ouverte aux échanges. Très tôt, les autorités notent la présence de quelques « exotiques » à demeure : des négociants chinois dans les ports aux côtés de marins de passage à Dunkerque, des commerçants, tel le célèbre BoumBoum, installé à Dunkerque comme marchand en confiserie, originaire de Tunisie et arrivé en 1898. Il ouvre une boutique « Nougat Boum Boum » qu’il anime jusqu’à sa mort en 1937.

Le XXeme siècle

Le temps des soldats

L’armée d’Afrique et de l’armée coloniale. Les nord-africains apparaissent à l’occasion des grands conflits mondiaux, qui sur notre territoire ont fait affluer de nombreuses unités des troupes coloniales. Le concours qu’ils ont apporté à la défense du territoire national, dès 1870-1871, est massif en 1914-1918, notamment sur le front de l’Yser, souvent dans les secteurs les plus difficiles et bien sûr au printemps 1940 en première ligne.

D’une guerre à l’autre

La présence coloniale marque l’environnement commercial de la ville. La grande guerre a rapproché les terres lointaines de l’empire en rapprochant les hommes. En 1920, Dunkerque est un grand port relié à toutes les régions du globe. Les compagnies maritimes affrètent des navires pour Djibouti, Dakar, Colombo, Saigon ou Valparaiso. Sur les quais se croisent toutes sortes de produits exotiques, tels le cacao, le café, les épices. Si pendant la Grande Guerre, des travailleurs coloniaux venus de Chine ou d’Afrique noire renforcent la main d’œuvre portuaire déficiente, il est ensuite plus rare de croiser sur le port des travailleurs immigrés.

Exposition internationale de Dunkerque, Le village Somali. Collection Georges Damman

Et maintenant?

Extrait d’un article du Nord Industriel portant sur le logement des jeunes travailleurs immigrés, juillet 1974. Amdk, Per 164

L’immigration contemporaine

Un afflux de population en grande partie étrangère recompose la communauté dunkerquoise À la charnière des années 1960 - 1970, la création de la zone industrialo-portuaire attire en masse la main d’œuvre française et étrangère. Ces hommes vivent en caravane, en camps de fortune voire en bidonvilles et motivent les autorités économiques à la mise en place de foyers d’hébergement. Une association pour la coordination de l’accueil (ACARD) est ainsi créée en région dunkerquoise à l’attention des travailleurs immigrés. Le brutal accroissement de population et la réunion des familles expliquent la création des ZUP et ZAC de l’agglomération à Petite-Synthe, Grande-Synthe, Saint-Pol-sur-Mer…

Dunkerque, cosmopolite ?

Dunkerque : l’intégration sans oubli des origines La composition sociale du territoire en est le reflet : les « étrangers », naturalisés ou non, aux enfants souvent nés sur le territoire français, perpétuent les activités qui les ont intégrés comme les restaurants et commerces de proximité des Asiatiques, Italiens, Maghrébins, Turcs, Pakistanais… L’évolution générale vers le tertiaire et la scolarisation stimulent ensuite « l’ascenseur social » avec un accès massif des secondes générations à toutes les professions et le progressif effacement du déterminisme des origines.

A la fin de la séance, les élèves sont capables de :De comprendre la différence entre réfugiés et migrants économiques, entre étrangers et migrants.De comprendre les raisons de la présence d'étrangers à Dunkerque.De situer chronologiquement les moments d'arrivée d'étrangers à Dunkerque.De citer les pays d'origine des étrangers présents à Dunkerque.De définir ce qu'est "l'autre".De préciser quelle "Marchandise" transitait par Dunkerque au XVIII eme siècle.D'expliquer la présence d'Anglais à Dunkerque dès le XVII eme siècle.De préciser les moyens, mis en oeuvre entre autres par l'Etat et les collectivités locales, qui facilitent l'intégration des étrangers dans la communauté.

Découvrir le Palais de lhistoire de l'immigration

Découvrir les "autres" au musée du Quai Branly

C'est quoi la colonisation?

L'histoire de l'Alsace sur le site de l'INA

C'est quoi le racisme? Un jour une question.

Pour aller plus loin

Contacter le CMUA pour l'emprunt de l'exposition

CMUA - Archives de Dunkerque veronique.delaporte@cud.fr Tel: 0359278120

Réalisation : L Degunst