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Site d'accompagnement de l'étude de Manon Lescaut en classe de Première, Lycée Hélène Boucher, Paris. Par Olivier Thircuir, Giptic Lettres, Académie de Paris.

Transcript

Manon Lescaut

Activités >

Abbé Prévost

Classe de Première

Frontispice de l'édition de 1753.

Sommaire

Biographie

Contextes

Activités

Illustrations

Lectures linéaires

Personnages

Enjeux

Intrigue

Cartes

Bibliographie

Dissertations

Remerciements

Edition recommandée

Vous pouvez préparer votre lecture avec la version audio

1

Lire le roman deux fois

2

Complétez votre carnet de lecture

3

Écrivez votre dissertation

6

Prolongements

Activités

Voici les activités demandées
autour de Manon Lescaut,
le roman de l'Abbé Prévost.

5

Les fiches à faire

4

Etudiez vos lectures linéaires

Contexte biographique : 10 dates + enjeux

Contexte historique : 10 dates + enjeux

Contexte littéraire : La libertinage + enjeux

Mon exemplier sur Manon Lescaut

Le vocabulaire du romanesque

Le vocabulaire du plaisir


1) Privilégiez une lecture active, crayon en main. (voir fiche de méthode "Lecture crayon en main")

2) La seconde lecture s'appuie sur le repérage des motifs et des enjeux.

3) Vos lectures permettent de nourrir les activités choisies pour votre carnet de lecture.

Choisissez deux activités à réaliser dans votre carnet de lecture.

  • Lire L'Amant, de Marguerite Duras. (Vous pourrez choisir cette oeuvre au baccalauréat, lors de l'épreuve orale).
  • Voir une captation théâtrale de La Dame aux camélias, d'Alexandre Dumas fils, 1848.
  • Fabriquez votre playlist "Ma Manon" sur votre plateforme musicale.



Carnets d'élèves

+ Méthode

Interview imaginaire

Journal de personnage (Tiberge)

Interprétation graphique

Manon emmenée avec des filles de joie
Histoire de Manon Lescaut et du Chevalier Des Grieux
Abbé Prévost (1697-1763), auteur ; Tony Johannot (1803-1852), illustrateur ; E. Bourdin, éditeur, Paris, 1839.
BnF, Réserve des livres rares, RES-Y2-1086
© Bibliothèque nationale de France

M. de G. M. et ses archers saisissent Manon et Des Grieux
Histoire de Manon Lescaut et du Chevalier Des Grieux
Abbé Prévost (1697-1763), auteur ; Tony Johannot (1803-1852), illustrateur ; E. Bourdin, éditeur, Paris, 1839.
BnF, Réserve des livres rares, RES-Y2-1086
© Bibliothèque nationale de France

La mort de Manon
Aventures du Chevalier des Grieux et Manon Lescaut
Antoine François Prévost (1697-1763), auteur ; Tony Johannot (1803-1852), illustrateur, Paris, Ed. Bourdin, 1839.
BnF, Réserve des livres rares, RES-Y2-1086
© Bibliothèque nationale de France

Productions

Dédicace

La Mort de Manon

Des Grieux retrouve Manon à La Salpêtrière (Manon Lescaut, 1753) - Pasquier

Série de l'image :

Artiste : Pasquier, Jacques Jean (?-1785)

Date :
1753
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre


Paris, Bibliothèque nationale de France, Réserve RES-Y2-3278

Manon au parloir de Saint-Sulpice (Manon Lescaut, 1753) - Gravelot

Artiste :

Le Bas, Jacques Philippe (1707-1783), Graveur, dessinateur Gravelot, Hubert-François Bourguignon dit (1699-1773)
Date :
1753

Nature de l'image :
Gravure sur cuivre

Paris, Bibliothèque nationale de France, Réserve RES-Y2-3278
Analyse

Alors que Des Grieux croit l’avoir oubliée, et vient de soutenir brillamment en Sorbonne « un exercice public dans l’École de Théologie », Manon, plus belle que jamais, lui rend visite au parloir de Saint-Sulpice.

Productions

Carnet de mise en scène

La rencontre à Amiens

Des Grieux retrouve Manon à La Salpêtrière (Manon Lescaut, 1753) - Pasquier

Série de l'image :

Artiste : Pasquier, Jacques Jean (?-1785)

Date :
1753
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre


Paris, Bibliothèque nationale de France, Réserve RES-Y2-3278

Manon au parloir de Saint-Sulpice (Manon Lescaut, 1753) - Gravelot

Artiste :

Le Bas, Jacques Philippe (1707-1783), Graveur, dessinateur Gravelot, Hubert-François Bourguignon dit (1699-1773)
Date :
1753

Nature de l'image :
Gravure sur cuivre

Paris, Bibliothèque nationale de France, Réserve RES-Y2-3278
Analyse

Alors que Des Grieux croit l’avoir oubliée, et vient de soutenir brillamment en Sorbonne « un exercice public dans l’École de Théologie », Manon, plus belle que jamais, lui rend visite au parloir de Saint-Sulpice.

Contexte

Les différents contextes (biographique, historique et littéraire) permettent de situer votre lecture de Manon Lescaut.

+ Pour aller plus loin

Contexte historique : La Régence

1715 : Mort de Louis XIV.
La Cour se déplace de Versailles au Palais Royal.
Modification des alliances, avec l'abandon de l’Espagne pour l’Angleterre.
Accroissement des libertés et légitimation du Parlement.
Invention du papier monnaie (Law).
Écriture de lois religieuses.
Insouciance et dérèglement des moeurs.
Un art de vivre.

Galerie et jardins du Palais-Royal, XVIIIe siècle.
Dessin à la plume et lavis à l'encre de Chine, aquarelle et rehauts de gouache, BnF.

Galerie et jardins du Palais-RoyalXVIIIe siècle.Dessin à la plume et lavis à l'encre de Chine, aquarelle et rehauts de gouacheBnF, département des Estampes et de la Photographie, EST RESERVE VE-53 (G)© Bibliothèque nationale de France

+ Enjeux

  • Une vie d'aventure
  • L'exil comme identité
  • L'argent, un ennui constant
  • Les accommodements avec l'ordre et la morale
  • Tentation de la marge et désir de respectabilité
  • Les revers de fortune
  • Le tempérament ardent


Vie de l'Abbé Prévost

Page de la Bnf

Page Wikipédia "de l'Abbé Prévost"

Antoine-François Prévost
par Georg Friedrich Schmidt, (1745).

Anticonformisme
Cruauté
Recherche du plaisir
Libération des moeurs
Amoralisme et immoralisme
Athéisme

Le libertinage

Femme entre les allégories
de la Luxure et de l'Irreligion.

Un anticonformisme

Le libertin, à l’instar de Don Juan, méprise les comportements grégaires[1]. Il aime s’opposer à la morale commune qui consiste à respecter les principes de vie en société et à pratiquer la vertu[2]. De ce point de vue, Don Juan est un libertin lorsqu’il refuse de donner au pauvre ou lorsqu’il demande à celui-ci de jurer. Le libertinage peut se lire comme un mouvement culturel aristocratique, élitiste pour le moins.


Modèle littéraire : Molière, Don Juan.


[1] Grégaires : qui vivent en groupes ou en troupeau : moutons, poissons, oiseaux migrateurs…

[2] Vertu : le bien.

Cruauté

Comme les héros de Laclos, Valmont et Madame de Merteuil dans Les Liaisons dangereuses, le libertin peut trouver une jouissance dans l’exécution du mal, qu’il s’agisse de commettre des violences psychologiques ou morales ou que le libertin fasse souffrir sa victime physiquement, en pratiquant des sévices ou la torture (Sade).


Modèle littéraire : Laclos, Les Liaisons dangereuses. Sade, Justine ou les infortunes de la vertu.

Plaisirs

Dans un siècle dominé par le sensualisme[1] issu de la pensée de Locke, le libertin affirme la supériorité du plaisir pour guider sa conduite. De nombreux personnages de la littérature du XVIIIe, sans nécessairement être libertins, choisissent ainsi l’hédonisme[2] comme art de vivre : C’est le cas de Figaro, dans Le Barbier de Séville. De ce point de vue, Manon se comporte, jusqu’à l’épisode de la déportation en Louisiane, comme un personnage en quête de plaisirs, qu’il s’agisse de plaisirs sensuels ou de plaisirs liés à l’art de vivre sous la régence (toilettes, spectacles, carrosses, domesticité, bijoux et logement luxueux).


Modèle littéraire : Crébillon fils, Les Égarements du cœur et de l'esprit, 1736. Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, 1784.


[1] Sensualisme : philosophie qui place les sens (vue, toucher, goût…) comme principes de la connaissance.

[2] Hédonisme : Morale qui pose comme finalité la recherche du plaisir.

Libération des mœurs

En conséquence de cette recherche effrénée du plaisir, le libertin s’autorise toutes les libertés, toutes les licences. Le libertin est un débauché, s’adonnant sans limites à une sexualité hors des règles de la société (mariage) et de la religion (procréation). Le libertin vit dans le désordre, c’est-à-dire qu'il mène une vie caractérisée par l’excès : l’orgie, le jeu, le banquet, le luxe. Le libertin du XVIIIe siècle est donc avant tout un libertin de mœurs. Tiberge ou le père de des Grieux craignent que le chevalier ne déchoie dans cette vie de licence. Cette crainte, le lecteur en jugera, est fondée.


Modèle littéraire : Pétrone, Satyricon.

Amoralisme ou immoralisme

Le libertin, du point de vue de la morale, choisit de nier l’existence même du bien et du mal : il est donc un être amoral. Il peut aussi délibérément choisir d’être immoral, en affirmant une délectation à accomplir des actions mauvaises. Dans le roman de Prévost, Manon apparaît ainsi comme un personnage amoral. Elle ne se préoccupe aucunement du caractère bon ou mauvais de ses actions, ni selon la morale commune, ni selon l’effet que peut produire son inconstance chez son amant. Des Grieux, en revanche, se pose toujours en sujet moral : il est toutefois complètement incapable de traduire en actes ses valeurs vertueuses : l’amour est trop fort !


Modèle littéraire : Madame de Merteuil dans Les Liaisons dangereuses, 1782.

Athéisme

Dans une société encore complètement structurée par la croyance et les institutions religieuses, le libertinage apparaît comme une menace sérieuse. Le libertin au XVIIe est un libre-penseur, c’est-à-dire un athée. En revanche, le libertin du XVIIIe siècle, moins intellectuel, n’est plus guère préoccupé par l’existence ou la non-existence de Dieu. Il laisse le combat contre la religion aux représentants des Lumières, comme si la sécularisation[1]de la société était déjà fortement engagée.


Modèle littéraire : Pascal, Pensées. Molière, Don Juan.


[1] Sécularisation : passage d’une société religieuse à une société laïque.

Lectures linéaires

Voici les textes à étudier pour préparer
vos explications linéaires à l'oral.

VS

n°1

Avis au lecteur

AVIS DE L’AUTEUR

des Mémoires et aventures d’un homme de qualité


Quoique j’eusse pu faire entrer dans mes Mémoires les aventures du chevalier des Grieux, il m’a semblé que, n’y ayant point un rapport nécessaire, le lecteur trouverait plus de satisfaction à les voir séparément. Un récit de cette longueur aurait interrompu trop longtemps le fil de ma propre histoire. Tout éloigné que je suis de prétendre à la qualité d’écrivain exact, je n’ignore point qu’une narration doit être déchargée des circonstances qui la rendraient pesante et embarrassée ; c’est le précepte d’Horace :


Ut jam nunc dicat jam nunc debentia dici,
Pleraque differat, ac praesens in tempus omittat.[1]

Il n’est pas même besoin d’une si grave autorité pour prouver une vérité si simple ; car le bon sens est la première source de cette règle.

Si le public a trouvé quelque chose d’agréable et d’intéressant dans l’histoire de ma vie, j’ose lui promettre qu’il ne sera pas moins satisfait de cette addition. Il verra dans la conduite de M. des Grieux un exemple terrible de la force des passions. J’ai à peindre un jeune aveugle qui refuse d’être heureux pour se précipiter volontairement dans les dernières infortunes ; qui, avec toutes les qualités dont se forme le plus brillant mérite, préfère par choix une vie obscure et vagabonde à tous les avantages de la fortune et de la nature ; qui prévoit ses malheurs sans vouloir les éviter ; qui les sent et qui en est accablé sans profiter des remèdes qu’on lui offre sans cesse, et qui peuvent à tous moments les finir ; enfin un caractère ambigu, un mélange de vertus et de vices, un contraste perpétuel de bons sentiments et d’actions mauvaises : tel est le fond du tableau que je présente. Les personnes de bon sens ne regarderont point un ouvrage de cette nature comme un travail inutile. Outre le plaisir d’une lecture agréable, on y trouvera peu d’événements qui ne puissent servir à l’instruction des mœurs ; et c’est rendre, à mon avis, un service considérable au public que de l’instruire en l’amusant.


Abbé Prévost, Manon Lescaut, Avis de l’auteur


[1] On dira tout de suite ce qui doit être dit tout de suite ; on différera et omettra pour l’instant la plupart des détails.


+ Problématiques

Problématiques

    • En quoi ce texte répond-il à la fonction traditionnelle de la captatio benevolentiae ?
    • Comment l’argumentation du narrateur fictif construit-elle le désir du lecteur ?
    • Et la vôtre ?

n°2

Rencontre à Amiens

+ Problématiques

  • L'élément déclencheur : en quoi cette scène de rencontre inaugure le récit ?
  • Comment la rencontre amoureuse transforme le héros en sujet de parole et sujet de désir ?
  • Plaisir du romanesque : un art du récit de la rencontre marqué par la vitesse ?
  • Comment s’écrit le récit de l’innamoramento ?
  • En quoi cette scène de rencontre est-elle une scène romanesque ?

Problématiques possibles :

  • En quoi cette scène de rencontre inaugure le récit (= incipit) ?
  • Comment la rencontre amoureuse transforme le héros en sujet de parole et sujet de désir ?
  • Un art du récit de la rencontre marqué par la vitesse ?
  • Comment s’écrit le récit de l’innamoramento ?
  • En quoi la scène de rencontre est-elle une scène romanesque ?


Notre analyse suivra les deux mouvements suivants du texte :


1. La rencontre de Manon et des Grieux à l’hôtellerie d’Amiens.

2. Premiers échanges des amants


Axe : nous nous appuierons d’une part sur la poétique du récit, d’autre part sur l’étude de la scène de rencontre et son interprétation.


Autre axe possible : la sensibilité amoureuse ; l’analyse morale de l’amour.


Ier Mouvement : La rencontre de Manon et des Grieux à l’hôtellerie d’Amiens.

Une attente curieuse

J’avais marqué le temps de mon départ d’Amiens. Hélas ! que ne le marquai-je un jour plus tôt ! j’aurais porté chez mon père toute mon innocence. La veille même de celui que je devais quitter cette ville, étant à me promener avec mon ami, qui s’appelait Tiberge, nous vîmes arriver le coche d’Arras, et nous le suivîmes jusqu’à l’hôtellerie où ces voitures descendent. Nous n’avions pas d’autre motif que la curiosité.

  • Situation initiale : Promenade de des Grieux et Tiberge. Élément déclencheur.
  • Expression des sentiments de des Grieux (interjection) : regret (Pathétique) ; pronoms personnels.
  • Motifs romanesques : la surprise, la veille de son départ. Le coche. La promenade.

  • Motif : Curiosité (lexique). Verbe du regard.
  • Inclusion du lecteur.
  • Interprétation : le destin gouverne l’événement. Un personnage innocent.

Coup de foudre


Il en sortit quelques femmes qui se retirèrent aussitôt ; mais il en resta une, fort jeune, qui s’arrêta seule dans la cour, pendant qu’un homme d’un âge avancé, qui paraissait lui servir de conducteur, s’empressait de faire tirer son équipage des paniers. Elle me parut si charmante, que moi, qui n’avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d’attention ; moi, dis-je, dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue, je me trouvai enflammé tout d’un coup jusqu’au transport..


- Narration du coup de foudre : verbe (le passé simple)

- Description du coup de foudre. (expression de la passion) ; les répétitions.

- Portrait (jeunesse, seule, accompagnée, surveillé, charmante)


- Focalisation du portrait

- Poursuite de la représentation de DG en innocent. (grammaire : la négation)

- Rythme de la période avec acmé sur « retenue ».


Bilan intermédiaire



IIème Mouvement : Premier échange des amants


Premiers mots


J’avais le défaut d’être excessivement timide et facile à déconcerter ; mais, loin d’être arrêté alors par cette faiblesse, je m’avançai vers la maîtresse de mon cœur. Quoiqu’elle fût encore moins âgée que moi, elle reçut mes politesses sans paraître embarrassée.


- Un séducteur timide (peureux) ; mal assuré. Expression de la concession.

- le langage de la séduction : l’euphémisme et le détour (« mes politesse ») ; verbe de mouvement : « s’avancer ».

- l’objet désiré est désigné par la périphrase qui fait office de cliché « la maîtresse de mon cœur »


- Une entreprise qui reçoit un accueil favorable : noter l’absence d’embarras. Expliquer le sens du mot.


Engagement des amants dans le dialogue


Je lui demandai ce qui l’amenait à Amiens, et si elle y avait quelques personnes de connaissance. Elle me répondit ingénument qu’elle y était envoyée par ses parents pour être religieuse. L’amour me rendait déjà si éclairé depuis un moment qu’il était dans mon cœur, que je regardai ce dessein comme un coup mortel pour mes désirs. Je lui parlai d’une manière qui lui fit comprendre mes sentiments ; car elle était bien plus expérimentée que moi : c’était malgré elle qu’on l’envoyait au couvent, pour arrêter sans doute son penchant au plaisir, qui s’était déjà déclaré, et qui a causé dans la suite tous ses malheurs et les miens.

- Discours indirect au service de la rencontre.

- DG : Un sujet plaisir

- Manon : être de plaisir. Lex. de l’expérience et du penchant (expliquer le mot).

- La menace de l’enfermement.


- Des Grieux : une métamorphose.

- Intrigue : expliquer les prolepses.



Conclusion


Les choix poétiques

Quoique j’eusse pu faire entrer dans mes Mémoires les aventures du chevalier des Grieux, il m’a semblé que, n’y ayant point un rapport nécessaire, le lecteur trouverait plus de satisfaction à les voir séparément. Un récit de cette longueur aurait interrompu trop longtemps le fil de ma propre histoire.

L’expression de la concession : Les concessions d’usage : PSC de concession

Procédés d’atténuation et de précaution : Modalisation.

Une attention au plaisir du lecteur : Le plaisir du lecteur


Les marques de noblesse : Un auteur de qualité (noble ; marquis : Renoncour.) ; chevalier ; des Grieux



Ce premier temps vise à poser la situation de communication : un auteur noble s’adresse à des lecteurs de qualité, les flatte, sur un sujet noble. La visée de la lecture sera le plaisir.

Tout éloigné que je suis de prétendre à la qualité d’écrivain exact, je n’ignore point qu’une narration doit être déchargée des circonstances qui la rendraient pesante et embarrassée ; c’est le précepte d’Horace :

Ut jam nunc dicat jam nunc debentia dici,
Pleraque differat, ac praesens in tempus omittat.

Il n’est pas même besoin d’une si grave autorité pour prouver une vérité si simple ; car le bon sens est la première source de cette règle.

.

Poursuite cet technique persuasive. Modestie et Précaution.

Parallélisme.

Construction de la figure de l’auteur. (Première personne du signlier)

Argument d’autorité (la citation d’Horace)

Placere :

Fuir l’ennui. Le facheux, le pédant.

Vivacité du ton : cf. Horace


Bilan intermédiaire : Pour s’attirer les faveurs du lecteur, l’auteur utilise le procédé rhétorique classique qui vise à s’attirer la bienveillance. Il n’hésite pas à flatter son lecteur (qualité, bon sens, pour susciter l’envie d’une lecture agréable.


Si le public a trouvé quelque chose d’agréable et d’intéressant dans l’histoire de ma vie, j’ose lui promettre qu’il ne sera pas moins satisfait de cette addition. Il verra dans la conduite de M. des Grieux un exemple terrible de la force des passions. J’ai à peindre un jeune aveugle qui refuse d’être heureux pour se précipiter volontairement dans les dernières infortunes ; qui, avec toutes les qualités dont se forme le plus brillant mérite, préfère par choix une vie obscure et vagabonde à tous les avantages de la fortune et de la nature ; qui prévoit ses malheurs sans vouloir les éviter ; qui les sent et qui en est accablé sans profiter des remèdes qu’on lui offre sans cesse, et qui peuvent à tous moments les finir ; enfin un caractère ambigu, un mélange de vertus et de vices, un contraste perpétuel de bons sentiments et d’actions mauvaises : tel est le fond du tableau que je présente.

Contrat moral : promesse d’une lecture divertissante.

Esthétique du placere et docere : agréable (ce qui agrée) et intérêt (ce qui est digne d’attention)

Docere : un enseignement moral : champ lexical : conduite.

Rythme de la période : cadence majeure : (P1 ; P2 ; P3 ; P 4 ; P6 ; anaphore pronom relatif)



Placere : le portrait de des grieux (complexité du personnage, contradiction, antithèse) : Teaser. (champ lexical du plaisir)

Tragique : infortune, malheur, accablé.


Bilan intermédiaire : La captation se poursuit par une annonce du sujet et la finalité de la lecture. Placere par le portrait d’une chute tragique ; docere, par la peinture de « l’exemple terrible des passions »


Les personnes de bon sens ne regarderont point un ouvrage de cette nature comme un travail inutile. Outre le plaisir d’une lecture agréable, on y trouvera peu d’événements qui ne puissent servir à l’instruction des mœurs ; et c’est rendre, à mon avis, un service considérable au public que de l’instruire en l’amusant.

Poursuite du raisonnement : placere (plaire) et docere (instruire). On repère les liens logiques d’addition et de conséquence (outre ; et)

Désamorcer les critiques :

Le lecteur raisonnable puisera de l’instruction à la lecture du roman.

On s’appuiera ici par exemple sur le lexique moral et sur le temps des verbe (futur de l’indicatif).


VS

n°3

Manon au parloir de Saint Sulpice

Dieux ! quelle apparition surprenante ! j’y trouvai Manon. C’était elle, mais plus aimable et plus brillante que je ne l’avais jamais vue. Elle était dans sa dix-huitième année. Ses charmes surpassaient tout ce qu’on peut décrire. C’était un air si fin, si doux, si engageant, l’air de l’Amour même. Toute sa figure me parut un enchantement.

Je demeurai interdit à sa vue, et ne pouvant conjecturer quel était le dessein de cette visite, j’attendais, les yeux baissés et avec tremblement, qu’elle s’expliquât. Son embarras fut, pendant quelques temps, égal au mien, mais, voyant que mon silence continuait, elle mit la main devant ses yeux, pour cacher quelques larmes. Elle me dit d’un ton timide qu’elle confessait que son infidélité méritait ma haine ; mais que, s’il était vrai que j’eusse jamais eu quelque tendresse pour elle, il y avait eu, aussi, bien de la dureté à laisser passer deux ans sans prendre soin de m’informer de son sort, et qu’il y en avait beaucoup encore à la voir dans l’état où elle était en ma présence, sans lui dire une parole. Le désordre de mon âme, en l’écoutant, ne sauraient être exprimé.

– Perfide Manon ! Ah ! perfide ! perfide !

– Que prétendez-vous donc ? M’écriai-je encore.

– Je prétends mourir, répondit-elle, si vous ne rendez pas votre cœur, sans lequel il est impossible que je vive.

Demande donc ma vie, infidèle ! repris-je en versant moi-même des pleurs que je m’efforçais en vain de retenir. Demande ma vie, qui est l’unique chose qui me reste à te sacrifier ; car mon cœur n’a jamais cessé d’être à toi.

+ Problématiques

Problématiques

  • En quoi cette scène de retrouvailles relance-t–elle le récit (= plaisir du romanesque) ?
  • Comment le récit de cette scène de retrouvailles est-il dramatisé ?
  • Manon, oratrice et comédienne, au service d'une réconciliation.
  • Et la vôtre ?

n°4

Au Luxembourg

Ah ! s’il vous en reste encore, lui dis-je en les embrassant, ne vous endurcissez donc pas contre mes pleurs. Songez que je suis votre fils… Hélas, souvenez-vous de ma mère. Vous l’aimiez si tendrement ! Auriez-vous souffert qu’on l’eût arrachée de vos bras ? Vous l’auriez défendue jusqu’à la mort. Les autres n’ont-ils pas un cœur comme vous ? Peut-on être barbare, après avoir une fois éprouvé ce que c’est que la tendresse et la douleur ?

Ne me parle pas davantage de ta mère, reprit-il d’une voix irritée ; ce souvenir échauffe mon indignation. Tes désordres la feraient mourir de douleur, si elle eût assez vécu pour les voir. Finissons cet entretien, ajouta-t-il ; il m’importune, et ne me fera point changer de résolution. Je retourne au logis ; je t’ordonne de me suivre. Le ton sec et dur avec lequel il m’intima cet ordre me fit trop comprendre que son cœur était inflexible. Je m’éloignai de quelques pas ; dans la crainte qu’il ne lui prît envie de m’arrêter de ses propres mains.

N’augmentez pas mon désespoir, lui dis-je, en me forçant de vous désobéir. Il est impossible que je vous suive. Il ne l’est pas moins que je vive après la dureté avec laquelle vous me traitez. Ainsi je vous dis un éternel adieu. Ma mort, que vous apprendrez bientôt, ajoutai-je tristement, vous fera peut-être reprendre pour moi des sentiments de père. Comme je me tournai pour le quitter : Tu refuses donc de me suivre ? s’écria-t-il avec une vive colère. Va, cours à ta perte. Adieu, fils ingrat et rebelle.

Adieu, lui dis-je dans mon transport, adieu, père barbare et dénaturé.


+ Corrigé

1. Une scène dramatisée


  • Souffrance physique (voir lexique) => Intensité de ces manifestations : visage / corps / voix (interjection « Ah !»). Dimension théâtrale de l’attitude.
  • Exemple invoqué de la mère pour inscrire M dans une norme sociale (le couple très respectable de ses parents). Comparaison.
  • Espère susciter l’empathie : Hélas (interjection pour exprimer sa douleur) / impératif pour tourner le père vers un passé aimé / Éloge de la passion amoureuse du père pour la mère : « Vous l’aimiez si tendrement ! » -> adverbe intensif si + adverbe de manière. Invite son père à envisager une situation douloureuse (conditionnel + subjonctif à valeur d’irréel : « on l’eût arrachée de vos bras »), pour qu’il comprenne mieux la souffrance de DG et Manon face à la séparation.
  • Il a aimé, lui aussi.
  • 3 questions rhétoriques qui prennent à partie le père. Dimension théâtrale de la parole, emphase accentuée par le pluriel (« les autres »), et l’indéfini (« on ») => Donne à son propos une dimension universelle.
  • Oppose barbarie (1 mot) à tendresse et douleur (2 mots)


2. L’autorité du père : son refus

  • Ton sec et dur : impératif / « je t’ordonne » = rompt avec le pathos de DG + infantilise DG.
  • Souvenir de la mère invoqué par DG s’avère être une stratégie argumentative infructueuse : lexique de la colère + invocation qui outrage le souvenir de la mère (conditionnel + subjonctif à valeur d’irréel).
    • Futur (« ne me fera point changer d’avis») traduit la certitude du père.
    • « son cœur était inflexible » : DG savait qu’il ne pourrait infléchir la raison de son père (Manon reste de naissance modeste et son comportement est immoral : elle est donc condamnée). Mais il espérait toucher la sensibilité de son père (persuader plutôt que convaincre) : en éveillant sa pitié (DG exprime sa souffrance) + en en appelant à la complicité entre hommes amoureux, les deux hommes ayant aimé avec passion.


3. Une séparation grandiloquente

  • DG acte la perte de tout espoir : il est rejeté par son père, par la société, ce que symbolise l’éloignement géographique que DG opère. Rupture familiale définitive. Il traduit spatialement l’écart irréductible qui vient de se creuser entre lui et son père. Plus rien ne le retient, il peut s’aventurer jusqu’au bout du monde. (+ réflexe de crainte : son père l’a déjà fait arrêter par un domestique chez M. de B…)
  • Ton tragique grâce aux tournures impersonnelles (Il est impossible, il ne l’est pas moins) qui démontrent qu’il n’est pas maitre de son existence : c’est un héros tragique qui marche en pleine conscience vers la mort.
  • L’issue fatale est inéluctable comme le montrent les futurs utilisés + dramatisation avec adverbe de temps « bientôt ».
  • Lucidité : « je vous dis un éternel adieu ».
  • Souligne la responsabilité de son père et s’exonère de sa responsabilité. Mais paradoxalement, la rupture se produira par la mort elle-même du père (et non celle de DG).
  • Dernières paroles en écho.
  • Paroxysme émotionnel grâce au verbe s’écrier + « vive voix » + accentué par le départ de DG.
  • Parallélisme des deux dernières phrases, averbales, et constituées d’un nom + 2 adjectifs épithètes péjoratifs. Construction sur le mode de l’apostrophe.


  • Conclusion

    Le père de DG pointe le manquement de son fils à l’ordre social (ingrat aux soins donnés par le père et rebelle aux ordres de la société) tandis que le fils pointe le caractère contre-nature du père et le renvoie aux marges de l’humanité.

    A défaut d’avoir su convaincre son père, DG essaie de susciter l’empathie de son auditeur, monsieur de Renoncour, qui voit la fin des amants se profiler.

    Prolongement sur Greuze et Le fils ingrat.


    [1] Qui a perdu ses sentiments naturels pour ses proches.

Problématiques

  • En quoi cette scène de retrouvailles relance-t–elle le récit (= plaisir du romanesque) ?
  • Comment le récit de cette scène de retrouvailles est-il dramatisé ?


Notre analyse suivra les deux mouvements suivants du texte :


1. Des retrouvailles maladroites


Dieux ! quelle apparition surprenante ! j’y trouvai Manon.

Dieux ! + apparition = Blasphème dans la mesure où le narrateur invoque la divinité, le lexique religieux dans une protase / dont l’apodose est le prénom de Manon, créature terrestre appartenant au peuple.


C’était elle, mais plus aimable et plus brillante que je ne l’avais jamais vue. Elle était dans sa dix-huitième année. Ses charmes surpassaient tout ce qu’on peut décrire. C’était un air si fin, si doux, si engageant, l’air de l’Amour même. Toute sa figure me parut un enchantement.


C’était : Le thème de l’apparition, du dévoilement se poursuit avec le présentatif.

Des termes élogieux pour faite le portrait de Manon : hyperboles avec les superlatifs (plus, … + adverbe intensif si).

Hyperbole qui se concrétise dans la figure de l’allégorie (« Amour même » : insistance de l’adverbe même)

Lexique de la magie qui écarte Manon de la divinité pour la rapprocher de la sorcellerie : étymologie de « charme » et « enchantement » qui appartiennent à la même famille de mots.

Aujourd’hui, on parlerait de « beauté toxique ».


Je demeurai interdit à sa vue, et ne pouvant conjecturer quel était le dessein de cette visite, j’attendais, les yeux baissés et avec tremblement, qu’elle s’expliquât. Son embarras fut, pendant quelques temps, égal au mien, mais, voyant que mon silence continuait, elle mit la main devant ses yeux, pour cacher quelques larmes.

Une scène marquée par le silence (champ lexical) qui introduit une forme de malaise entre les deux individus. D’ailleurs, le narrateur présente des marques physiques de ce malaise. Expression de la sensibilité propre au texte.

« mais » : Le silence est rompu par Manon : elle est un élément moteur du récit, c’est elle qui relance l’action à chaque fois. Elle est une force face à l’inertie de Des Grieux.

Scène très théâtrale : les gestes mentionnés agissent comme des didascalies.


Elle me dit d’un ton timide qu’elle confessait que son infidélité méritait ma haine ; mais que, s’il était vrai que j’eusse jamais eu quelque tendresse pour elle, il y avait eu, aussi, bien de la dureté à laisser passer deux ans sans prendre soin de m’informer de son sort, et qu’il y en avait beaucoup encore à la voir dans l’état où elle était en ma présence, sans lui dire une parole.

Scène qui est raconté du seul point de vue de Des Grieux, qui restitue les paroles de Manon au discours indirect : verbe de parole + subordonnées.

Défense de Manon : captatio benevoletia (elle reconnait avoir été infidèle) puis arguments : cela ne mérite pas un silence de deux ans. Conclusion : Manon retourne le reproche contre Des Grieux qui devient le bourreau des cœurs !


Le désordre de mon âme, en l’écoutant, ne saurait être exprimé.


Ll = résultat

On peut souligner l’aphasie de DG qui souligne son manque d’action, son inertie.


3. La victoire attendue de Manon


Perfide Manon ! Ah ! perfide ! perfide !

Nouveau verbe d’action pour qualifier Manon : elle semble satisfaite d’avoir atteint son but, son devoir est accompli (faire céder DG).

Lexique de la force dont est privé le narrateur (négation). Quand il finit par pouvoir s’exprimer, cette parole est qualifiée par l’adverbe « douloureusement » (en clôture de phrase) et qui ne consiste qu’en la répétition d’une seule insulte : « perfide ! », exprimée elle avec force grâce aux 4 exclamations et une interjection. Pétrification de DG.


« perfide » car elle a trahi et trompé DG, en le livrant à son père pour pouvoir mener à bien une aventure lucrative avec B***. Contraste de ces apostrophes redoublées avec le silence qui précède.

Les personnages sont pour le moment isolés l’un de l’autre : chaque pronom, je et elle, occupe une phrase différente et renvoient à un état immobile.

DG restitue ce souvenir vif dans un but pathétique (nous émouvoir) mais aussi moral (se disculper de la faute : il va céder !!) : il fait porter toute la responsabilité de son manque de fermeté sur Manon.

Nouvelles paroles rapportées qui expriment une certaine distance par rapport aux propos tenus par Manon : pense-t-elle que son attitude est injustifiable ? joue-t-elle la comédie du repentir ?


Que prétendez-vous donc ? M’écriai-je encore.

Je prétends mourir, répondit-elle, si vous ne rendez pas votre cœur, sans lequel il est impossible que je vive.

Demande donc ma vie, infidèle ! repris-je en versant moi-même des pleurs que je m’efforçais en vain de retenir. Demande ma vie, qui est l’unique chose qui me reste à te sacrifier ; car mon cœur n’a jamais cessé d’être à toi.

Tonalité théâtrale avec ce retour au dialogue qui exprime l’intensité des sentiments (des questions, des exclamations) : accélération du rythme de la scène et mise en valeur de l’amour proclamé de Manon. Elle introduit la thématique amoureuse quand DG mettait en valeur la trahison.

Le retour à la parole signe la reddition de DG. Il justifie sa faiblesse en lui disant que M lui a pris sa dignité, il n’est plus rien. Il abdique son statut de noble. Il mélange aussi colère contre M et sentiment amoureux (en lui jurant fidélité).

L’amour l’emporte : retour anaphorique « demande ma vie » + reprise du mot « cœur » employé par M + « toi » et « moi » sont réunis dans une même phrase.

Blasphème qui le met hors de la communauté religieuse, de la communauté des hommes.


Conclusion

L’évolution du couple : faiblesse de DG par rapport à la force presque surnaturelle de M ;

Pour l’intrigue : cette force de M relance l’action / la passion amoureuse est un déclencheur d’action, de péripéties.

L’image que donne ici le narrateur de M reste ambiguë, ce qui forme aussi l’intérêt de son personnage.

Dissertations

Voici vos sujets de dissertation.

n°1

Honorables ou fripons ?

n°2

Les leçons du roman

n°3

Fatalité sociale ?

n°4

Indiscernable Manon

Sujets

+ Méthode de la dissertation

Méthode

La dissertation littéraire

La dissertation est un texte argumentatif scolaire qui a pour finalité la réponse à un questionnement littéraire. Elle est constituée de trois parties : l’introduction, le développement et la conclusion.

I. Introduction

Une introduction fait entrer progressivement le correcteur dans un débat d’idées. Il faut ainsi l’inviter à vous suivre dans la direction que vous avez choisie. L’introduction se compose de 3 parties.

1/ Amorce du sujet et sujet

L’amorce indique le thème général du sujet afin de piquer la curiosité de votre lecteur. On peut partir d'une citation, du genre littéraire, de la période historique.

L’amorce peut s’appuyer sur un mythe ou un point de l’histoire littéraire.

L’amorce peut prendre appui sur une anecdote choisie dans l’actualité.

On recopie ensuite le sujet avec des guillemets. Le lien entre l’amorce et le sujet est assuré par un mot de liaison, un lien logique.


2/ Analyse du sujet et formulation de votre problématique.

C’est le moment crucial de votre introduction. C’est là que le correcteur voit si vous êtes en mesure de réfléchir, d’exercer votre jugement sur un problème littéraire et si vous êtes en mesure de l’exprimer.


A/ Analyse du sujet

L’analyse du sujet se pose à partir de la définition de deux ou trois termes fondamentaux du sujet. En général, ce sont des notions littéraires (genre, tonalité, catégorie de l’histoire littéraire, des mots clés qui appartiennent à la perspective du programme…).


L’analyse se poursuit par la formulation des deux ou trois enjeux littéraires, exprimés ou implicites, que propose le sujet. (Contextualisation ; problèmes d’écriture ; éléments du programme de français à repérer ; thèmes ; tonalités, réécriture d'un motif ou d'un mythe...).


Ce repérage des enjeux s’opère en remarquant des liens logiques, implicites ou non, à l’œuvre dans le sujet.


Remarque :

Est « problématique » ce qui ne va pas de soi, ce sur quoi des lecteurs différents vont pouvoir s’opposer, exprimer des réserves, des limites ou des nuances. D’où l’importance de bien définir les termes de la discussion.


B/ Rédiger la problématique.

Elle peut prendre la forme d’une question, mais ce n’est pas obligatoire. Cependant, il est vivement recommandé de la présenter sous forme de question, ce qui permet à votre correcteur de bien l’identifier.

Les mots interrogatifs mentionnés ci-dessus (en quoi, dans quelle mesure…) ouvrent la question posée.

En cas de difficulté à formuler une problématique, reformulez simplement l’énoncé en le réécrivant sous forme de question.

Vous garderez toujours à l’esprit cette problématique : votre développement devra y répondre. Vous la citerez régulièrement, notamment lors des transitions.

3/ Annonce du plan.

Afin de rendre visible au correcteur l’annonce du plan de votre réflexion, allez à la ligne – sans sauter de ligne - et faites un alinéa (2 carreaux après la marge).

Indiquez comment seront enchainées les deux ou trois parties du devoir, selon les axes d’étude choisis dans l’analyse du sujet.

L’utilisation de connecteurs est indispensable : D’abord,… dans un premier temps…, ensuite,… puis,…


Quand vous êtes à l'aise, vous pouvez écrire votre annonce avec plus de souplesse.



II. Le développement

1/ Finalité et structure

Le développement est la partie réflexive de votre argumentation. C’est là que vous pesez les arguments qui vous permettent de discuter le sujet. Il est traditionnellement structuré en trois parties, de trois paragraphes. Certes, des variantes existent! En deux parties ou simplement avec deux paragraphes par parties.

2/ Types de plans

Le plan dialectique : c’est un développement sous la forme d’une thèse, d’une antithèse, et d’une synthèse. La thèse examine la validité du sujet. L’antithèse exprime les limites du sujet. Et la synthèse essaie de dépasser les contradictions des deux premières parties pour renouveler la pertinence du sujet.

Le plan thématique

Il aborde la réflexion sur le sujet à travers trois enjeux différents, qui permettent de faire le tour.

Ex : personnage, narrateur, intention de l’auteur.

Le plan : quoi comment pourquoi ?

Quoi ? : décrit l’objet.

Comment ? : les choix d'écriture.

Pourquoi ? : quelles sont les intentions de l’auteur ? quelles interprétations donner au problème soulevé ?


III. La conclusion

La conclusion est le temps de récapitulation de votre dissertation. Vous rappelez la question posée et vous y répondez. C’est un moment très important. Le correcteur peut commencer à lire votre dissertation par la conclusion.

Elle constitue un paragraphe séparé de la fin du développement par un espace blanc. Elle s’articule logiquement avec ce qui précède grâce à un connecteur, du type : donc, ainsi, en somme, au terme de cette analyse,…

Elle a pour fonction de répondre à la problématique posée en introduction.

Elle consiste donc en quelques phrases qui résument le résultat de chaque temps du développement.

Vous ajoutez une ouverture, qui élargit la question posée ou qui propose un éclairage à partir d’une œuvre ultérieure à celle étudiée.


Le correcteur attend de vous une réflexion personnelle et non que vous récitiez un développement appris par coeur. Pas davantage ne veut-il lire des reproductions d'extraits
du cours ou des passages récopiés sur internet.

"Ce qu'il y a de fort dans Manon Lescaut, c'est le souffle sentimental, la naïveté de la passion qui rend les deux héros si vrais, si sympathiques, si honorables, quoiqu'il soient des fripons."

Vous commenterez ce jugement de Gustave Flaubert, Correspondance, 1861.



Consignes

  • Longueur minimale (1 copie double) maximale (6 pages).
  • Structurez votre dissertation en respectant la méthode de l'épreuve.
  • Respectez la présentation (cadre d'observation, alinéas, saut de lignes, graphie lisible).
  • Soignez l'expression et l'orthographe.

"Manon Lescaut est un roman d'autant plus attachant qu'on peut l'interroger sans cesse et rester incertain sur les leçons à en tirer." Que pensez-vous de ce jugement du critique Henri Coulet ? Dans votre dissertation, vous vous appuierez sur votre lecture de Manon Lescaut, de l'Abbé Prévost.


Consignes

  • Longueur minimale (1 copie double), maximale (6 pages).
  • Structurez votre dissertation en respectant la méthode de l'épreuve.
  • Respectez la présentation (cadre d'observation, alinéas, saut de lignes, graphie lisible).
  • Soignez l'expression et l'orthographe.

"La société contraint [des Grieux] chaque fois à un choix délibéré qui le dégrade comme être social et fait de son amour une passion plus parfaite."

Vous commenterez cette opinion d'Henri Coulet en vous appuyant sur votre lecture de Manon Lescaut, de l'Abbé Prévost.


Consignes

Longueur minimale (1 copie double) maximale (6 pages).

Structurez votre dissertation en respectant la méthode de l'épreuve.

Respectez la présentation (cadre d'observation, alinéas, saut de lignes, graphie lisible).

Soignez l'expression et l'orthographe.

De nombreux commentateurs ont remarqué le caractère "indiscernable" de Manon. Que pensez-vous de cette interprétation du personnage de l'Abbé Prévost?


Consignes

Longueur minimale (1 copie double), maximale (6 pages).

Structurez votre dissertation en respectant la méthode de l'épreuve.

Respectez la présentation (cadre d'observation, alinéas, saut de lignes, graphie lisible).

Soignez l'expression et l'orthographe.

Les Personnages

Les éléments qui suivent vont vous permettre de réfléchir sur plusieurs enjeux concernant les personnages.

Manon

"Une créature extraordinaire"
Une femme de ressources
"Perfide Manon"
Rédemption dans l’épreuve

des Grieux


Un étudiant éloquent
Un amant passionné
Un jeune homme sans scrupule
Un être de douleur
Un naufrage moral et social pour une rédemption littéraire

1

2

3

5

4

Un amant passionné




Un amant passionné

Des Grieux est l’un des grands amants de la littérature, au côté de Tristan, et du Duc de Nemours, le héros de La Princesse de Clèves. Son amour résulte d’un coup de foudre dans la tradition de l’innamoramento

: « Elle me parut si charmante, que moi, qui n’avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d’attention ; moi, dis-je, dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue, je me trouvai enflammé tout d’un coup jusqu’au transport. » Jusqu’à la mort de Manon, des Grieux demeure fidèle à ce transport premier. Le jeune homme est aliéné par la passion, que ni l’autorité paternelle, ni son éducation religieuse ne peuvent tempérer. Il est une image en devenir des "ravages de la passion". Cette vie gouvernée par les affects provoque chez le héros des bouleversements incessants, des émotions, qui rythment sa vie psychologique : « Je rentrai dans la chambre à cette question ; et, par un changement incroyable à ceux qui n’ont jamais senti de passions violentes, je me trouvai tout d’un coup, de la tranquillité où je croyais être, dans un transport terrible de fureur. » Transport, fureur, passion, tranquillité, jalousie, gratitude se succèdent pour constituer une vie émotionnelle sans cesse éprouvée par les affres de l’amour.





Un naufrage moral et social pour une rédemption littéraire

Les mots du naufrage, de la déchéance, de la chute traduisent dans le texte une perte de la réputation (fama) et de la dignité (honor) chez des Grieux. Paradoxalement, la conscience de cette chute et le chant pathétique du malheur rachètent le personnage, selon une interprétation tragique. Un mouvement d’élévation et de célébration vient contrebalancer la chute pour la rédimer. Ainsi, dans une trajectoire christique, l’expérience de la douleur sauve le héros. Spectateur de cette chute, l’homme de qualité, figure interne du lecteur, exprime son attachement et sa pitié.

Un jeune homme sans scrupule

Pour assouvir sa passion, des Grieux n’hésite pas à transgresser sa parole, les liens qui l’unissent au monde, les vœux qu’il a prêtés en tant que futur prêtre, la piété filiale ou les devoirs de l’ami. Cette immoralité n’est pas libertine en tant que telle, dans la mesure où des Grieux regrette ses manquements, se repent de ses trahisons et de sa vie dans le désordre. Il ne remet pas en question les règles sociales et morales, encore moins ne blasphème-t-il comme le fera Valmont. Ses brillantes études à Amiens, son séminaire à Saint-Sulpice lui confèrent une aisance dans la délibération, aisance qu’il emploie pour se justifier et pour éluder ses torts. Au catalogue de ses vices, on notera ainsi qu’il ne rend jamais l’argent qu’il dilapide et qu’il n’hésite pas à tricher au jeu, à voler et même à tuer pour se tirer de situations désespérées. La conversion finale, en Louisiane, confirme cette aspiration à la vertu que la passion vient contrecarrer. Des Grieux envisage de se ranger : « Notre petite fortune s’arrangea ; j’étais réglé dans ma conduite, Manon ne l’était pas moins. Nous ne laissions point échapper l’occasion de rendre service et de faire du bien à nos voisins. Cette disposition officieuse et la douceur de nos manières nous attirèrent la confiance et l’affection de toute la colonie ; nous fûmes en peu de temps si considérés, que nous passions pour les premières personnes de la ville après le gouverneur. » Finalement, ce n’est pas l’immoralité qui caractérise tant Des Grieux que son absence de scrupules. Il n’hésite pas, dès que la nécessité l’y contraint, à transgresser ses valeurs. En cela, il nous est terriblement proche et humain.

x

des Grieux

la passion de la parole


Des Grieux est le narrateur du roman et son personnage principal. Il n’est pas décrit. On apprend qu’il a dix-sept ans et qu’il est avenant. Le lecteur sait également qu’il est de petite noblesse, originaire de P. (Péronne) : il a accompli des études brillantes à Amiens, études qu’il poursuivra avec succès au séminaire de Saint Sulpice à Paris, après la première séparation avec Manon. On retrouve chez lui les stéréotypes du jeune homme bien né, riche de promesses, beau, bon orateur, sage même. Ce dernier point doit alerter le lecteur, car tel n’est point le trait de caractère associé ordinairement à la jeunesse, dans la tradition antique par exemple.


Un étudiant éloquent

L’éloquence du chevalier se déploie au fil du roman, tout d’abord dans les exercices scolaires, qui closent les études d’Amiens (on peut songer aux félicitations de l’évêque) ou celles de Saint-Sulpice. Il manifeste un art de la parole lorsqu’il dispute avec Tiberge, quand il séduit son geôlier à Saint Lazare, ou quand il souhaite s’attirer les bonnes grâces des hommes susceptibles de le tirer d’embarras. Ces qualités oratoires ne sont pas toujours couronnées de succès, comme lorsqu’il risque la prison pour une seconde fois : « Je compris, sans beaucoup de réflexions, que c’était une chose d’une terrible conséquence pour nous d’être une fois renfermés au Châtelet. J’en prévis en tremblant tous les dangers. Malgré toute ma fierté, je reconnus qu’il fallait ployer sous le poids de ma fortune, et flatter mon plus cruel ennemi pour en obtenir quelque chose par la soumission. Je le priai d’un ton honnête de m’écouter un moment. » La puissance de la parole se heurte à l’hostilité de G… de M… Le discours échouera.



Un être de douleur

Il est une « vivante image de la douleur ». On peut lire dans sa trajectoire la misère de la conscience de transgresser les lois morales. Cela dit, les premières souffrances sont celles causées par l’amour : souffrances nées de la jalousie puis de la trahison de Manon, dès l’épisode de la dénonciation de M. de B…, rue Vivienne. Le mal du jaloux se retrouve dans la deuxième partie : « Inconstante Manon, repris-je encore, fille ingrate et sans foi, où sont vos promesses et vos serments ? Amante mille fois volage et cruelle, qu’as-tu fait de cet amour que tu me jurais encore aujourd’hui ? ». Il souffre encore du manque de l’être aimée, lorsqu’il est retenu par son père. En résumé, la souffrance est psychologique, elle vient de sa mauvaise conscience, mais également de la passion amoureuse !



Illustrations

+ Bnf

Des Grieux retrouve Manon à la Salpétrière

Monon au parloir de Saint Sulpice

Des Grieux retrouve Manon à La Salpêtrière (Manon Lescaut, 1753) - Pasquier

Série de l'image :

Artiste : Pasquier, Jacques Jean (?-1785)

Date :
1753
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre


Paris, Bibliothèque nationale de France, Réserve RES-Y2-3278

Manon au parloir de Saint-Sulpice (Manon Lescaut, 1753) - Gravelot

Artiste :

Le Bas, Jacques Philippe (1707-1783), Graveur, dessinateur Gravelot, Hubert-François Bourguignon dit (1699-1773)
Date :
1753

Nature de l'image :
Gravure sur cuivre

Paris, Bibliothèque nationale de France, Réserve RES-Y2-3278
Analyse

Alors que Des Grieux croit l’avoir oubliée, et vient de soutenir brillamment en Sorbonne « un exercice public dans l’École de Théologie », Manon, plus belle que jamais, lui rend visite au parloir de Saint-Sulpice.

Illustrations

+ Bnf

Des Grieux retrouve Manon à la Salpétrière

Monon au parloir de Saint Sulpice

Des Grieux retrouve Manon à La Salpêtrière (Manon Lescaut, 1753) - Pasquier

Série de l'image :

Artiste : Pasquier, Jacques Jean (?-1785)

Date :
1753
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre


Paris, Bibliothèque nationale de France, Réserve RES-Y2-3278

Manon au parloir de Saint-Sulpice (Manon Lescaut, 1753) - Gravelot

Artiste :

Le Bas, Jacques Philippe (1707-1783), Graveur, dessinateur Gravelot, Hubert-François Bourguignon dit (1699-1773)
Date :
1753

Nature de l'image :
Gravure sur cuivre

Paris, Bibliothèque nationale de France, Réserve RES-Y2-3278
Analyse

Alors que Des Grieux croit l’avoir oubliée, et vient de soutenir brillamment en Sorbonne « un exercice public dans l’École de Théologie », Manon, plus belle que jamais, lui rend visite au parloir de Saint-Sulpice.

Illusttrations

+ Bnf

Manon emmenée avec des filles de joie

La Mort de Manon

M. de G. M. et ses archers saisissent
Manon et Des Grieux

Manon emmenée avec des filles de joie
Histoire de Manon Lescaut et du Chevalier Des Grieux
Abbé Prévost (1697-1763), auteur ; Tony Johannot (1803-1852), illustrateur ; E. Bourdin, éditeur, Paris, 1839.
BnF, Réserve des livres rares, RES-Y2-1086
© Bibliothèque nationale de France

M. de G. M. et ses archers saisissent Manon et Des Grieux
Histoire de Manon Lescaut et du Chevalier Des Grieux
Abbé Prévost (1697-1763), auteur ; Tony Johannot (1803-1852), illustrateur ; E. Bourdin, éditeur, Paris, 1839.
BnF, Réserve des livres rares, RES-Y2-1086
© Bibliothèque nationale de France

La mort de Manon
Aventures du Chevalier des Grieux et Manon Lescaut
Antoine François Prévost (1697-1763), auteur ; Tony Johannot (1803-1852), illustrateur, Paris, Ed. Bourdin, 1839.
BnF, Réserve des livres rares, RES-Y2-1086
© Bibliothèque nationale de France

Enjeux et thèmes

Les 3 pages suivantes vous proposent pour analyser l'oeuvre des pistes de réflexions et des motifs .

Réalisme

Moral
Social
Marginalité
Femme
Passion
Sensibilité
Narratif


Enjeux

Vignette allégorique liminaire

Vous pouvez vous intéressez par exemples aux éléments suivants :

  • les lieux
  • les moyens de transports
  • le plaisirs (jeux, spectacles, sociabilités)
  • la peinture des marges
  • l'univers de la police et de la justice

Vignette allégorique liminaire (Manon Lescaut, 1753)

Artiste :
Pasquier, Jacques Jean (?-1785)
, Date :
1753,
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Lieu de conservation :
Paris, Bibliothèque nationale de France, Réserve RES-Y2-3278


Analyse

Tiberge-Mentor indique à Des Grieux-Télémaque un Calvaire en l’entraînant loin de l’antre de Calypso-Manon.
Cette vignette se trouve en tête de la première et de la seconde partie.

Annotations :

1. Signé en bas à gauche, sous la gravure, « J. Pasquier sc. ».
Distique sous la signature, tiré d’Horace, Odes, I, 27 : « Quanta laboras in Charybdi | Digne Puer meliore flâmma. », Que n’endures tu dans Charybde, enfant qui mériterait une meilleure flamme ?

Le XVIIIe siècle encourage l'expression des émotions humaines, qui étaient dévalorisées aux siècles précédents. La sensibilité, faculté de ressentir vivement, est une force qui incite à la compassion et mène à la vertu. Une nouvelle morale du sentiment traverse ainsi tous les genres littéraires.


Le XVIIe siècle avait mis en garde contre les passions dangereuses (Mme de La Fayette, La Rochefoucauld, La Bruyère), le XVIIIe siècle les réhabilite. Expressions de qualités humaines, elles sont un élan spontané et irrésistible de l'être, un instinct vrai et sûr : Rousseau et Diderot assurent que le cœur ne se trompe jamais.

Dans ses comédies, Marivaux met en scène la surprise de l'amour et la prise de conscience par les personnages du sentiment naissant. En sondant leur cœur, source d'une connaissance intuitive, les amants viennent à bout des obstacles et font triompher l'amour.


Une nouvelle littérature morale, qui essaie d'unir bonheur, passion et vertu, apparaît. La Nouvelle Héloïse (1761) de Rousseau peint la passion intense qui s'allie à la vertu dans les âmes sensibles. La vague sentimentale culmine en Europe avec le roman de Goethe, Les Souffrances du jeune Werther (1774), une histoire d'amour impossible qui mène le héros au suicide.

Diderot invente un genre théâtral nouveau, le drame bourgeois, auquel s'essaie aussi Beaumarchais, qui tend à éduquer et à rendre le spectateur plus vertueux en touchant sa sensibilité par la représentation de scènes émouvantes.


Le XVIIIème interroge l'amour qui est une passion innocente mais fatale, qui entraîne au désespoir et à la faute le chevalier Des Grieux, dans Manon Lescaut de l'abbé Prévost (1731).

Les romans du libertinage galant dévoilent l'hypocrisie sociale et la corruption des mœurs : Les Égarements du cœur et de l'esprit de Crébillon fils (1736), Les Liaisons dangereuses de Laclos (1782) mettent en question les valeurs de la haute société mondaine, uniquement préoccupée par l'apparence et la réputation. Héritiers des libres-penseurs du XVIIe siècle, qui, tels Don Juan, défiaient l’autorité morale et religieuse, les libertins du XVIIIe siècle se jouent des sentimentaux et défient la vertu jusqu'à sa chute. Dans ses romans, le marquis de Sade renverse les valeurs morales des Lumières et leur substitue la quête du plaisir dans la violence.

Laurence Creissen, Lycée Sévigné, Paris.



Manon Lescaut, un art de raconter.


Voici quelques pistes de réflexion :


  • L'implication des narrateurs
  • Les destinataires dans le roman
  • Les tableaux pathétiques
  • Les procédés du romanesque
  • Le plaisir de l'auditoire

Lors de sa rencontre avec Renoncour, des Grieux incrimine sa passion pour rendre compte de ses malheurs : "une passion si violente qu'elle rend le plus infortuné des hommes."


Vous pouvez étudier notamment :

  • les marques de la passion dans la parole (registre pathétique) chez des Grieux
  • le rôle de la passion amoureuse dans l'intrigue (fonction diégétique)
  • la critique de la passion, en vous appuyant sur l'Avis au Lecteur (interprétation morale).


Marginalités

Prison

Prostitution

Vol

Déportation

Déshonneur

Dettes

Violence

Déchéance

Mensonge

Misère

Jeux d'argent

Hôpital

Voici des sujets d'exposé ou de recherche

La Prison est un des espaces romanesques du roman de l'abbé Prévost.


La prison constitue l'un des nombreux espaces de clôture du roman, au côté de la chambre à Péronne, du séminaire ou de l'hôpital. Manon et des Grieux sont emprisonnés à deux reprises. La prison constitue par définition un espace en marge de la société, dans la mesure où le prisonnier est séparé de ses semblables, et singulièrement, de l'être aimé. D'autre part, Manon est condamnée à la déportation en Louisiane : c'est une peine que l'on peut définir ici comme une prison à ciel ouvert.


Dans la perspective du programme de 1e, on pourra s'interroger sur les enjeux romanesques des séjours en prison des personnages. On pourra s'appuyer sur les axes suivants :


  • Enjeux poétiques : comment Prévost représente-t-il les prisons ?
  • Enjeux diégétiques : le rôle de la prison dans la dynamique de l'intrigue.
  • Enjeux moraux : la prison comme un lieu de souffrance et de révolte.


En conclusion, on ouvrira le questionnement sur la fortune romanesque de cet espace chez Stendhal, Victor Hugo ou Marcel Proust, par exemple.


Sujet d'exposé

N'oubliez pas !

Des Grieux et Manon sont volés par leurs domestiques.

Recherchez le champ lexical du déshonneur : en quoi la voie de la marginalité s'accompagne d'une perte de respectabilité ? Appuyez-vous sur une scène du roman impliquant des Grieux ou Manon.

Recherchez une citation dans le roman qui illustre que des Grieux est un personnage qui ne rembourse pas ses dettes.

La Violence


(Plan d'exposé)


La violence est au coeur de l'écriture du roman. Elle contribue au romanesque, dans la mesure où elle fait progresser l'intrigue, et où elle confère un caractère tantôt épique, tantôt pathétique au récit. Il peut être interprétée comme le symptôme d'un monde défini par des relations conflictuelles entre les hommes.


On s'intéressera notamment aux personnages qui usent de violence. (Des Grieux, Lescaut, Le père de des Grieux, Synnelet...) ;

Soldats, archers, spadassins, gardes.


Aux scènes de violence dans le roman. (L'évasion de des Grieux de Saint-Lazare ; La mort de Lescaut ; Le duel entre Synnelet et des Grieux). On n'oubliera pas les passages où les personnages subissent la violence du pouvoir ou de ses lieutenants (prison, déportation, exil).


A la signification de la violence. Violence des rapports familiaux. Violence des rapports sociaux. Violences des institutions.


Conclusion

Le regard de Prévost sur cette violence est ambigu.




Pistes de travail :

Pensez à rechercher le champ lexical de la chute et de la perte.

Quel regard les personnages portent-ils sur la déchéance ?

Etudiez la fonction morale de la déchéance.


Oh ! la menteuse !

Quels sont les personnages qui pratiquent le mensonge dans le roman ?

En quoi le mensonge semble-t-il miner la parole des héros ?

Dans quelle mesure permet-il de rendre plus complexe la psychologie des personnages ?


Vers la dissertation :

En quoi le roman peut-il être considéré comme un art du mensonge ?

Votre sujet d'exposé : la misère dans Manon Lescaut.


Ne pas oublier :

les personnages; les espaces de la misère, l'interprétation de la misère.

Plan possible

  • Une représentation réaliste des jeux au XVIIIe : le monde du jeu, une espace social à la marge ?
  • Fonction diététique du jeu : faire avancer l'intrigue.
  • Interprétation : Jouer sa vie, est-ce un art de perdre ?


Plaisir du romanesque

Péripéties

Amour

Trahison

Mort

Fiacres

Bijoux

Passion

Vengeance

Amitié

Fuite

Scrupules

Rencontre

"Manon Lescaut a la structure complexe d'un roman d'aventure" (R. Mathé). Les péripéties (du grec peripetia : "événement imprévu") se succèdent selon un rythme rapide, de façon parfois un peu emmêlée. Le lecteur doit être attentif pour suivre les rebondissements nombreux de l'action : moments de plaisirs, fuites, arrestations, emprisonnements, évasions. Les temps d'inquiétude et d'alarme laissent place à des moments de répit ou de vie heureuse.


Le récit de ces péripéties domine. Les descriptions sont succinctes et les dialogues brefs.

La trahison dans Manon Lescaut


La trahison est l'action de "trahir", du latin "tarder", livrer. C'est le fait d'abandonner quelqu'un à qui l'on doit fidélité. Cette notion appartient au domaine de la morale et des relations sociale, mais également à la sphère amoureuse.


Les trahisons de des Grieux

Des Grieux trahit la confiance que lui accorde ses proches, son père et son ami Tiberge. Et ce, dès le début du roman, par exemple, lors de la fuite à Paris.


Du point de vue social, on peut ajouter qu'il trahit ses maîtres, ceux qui l'ont formé à Amiens et plus tard ceux qui poursuivent son éducation à Saint Sulpice. En vivant une existence aux marges de la société, il trahit sa classe, cette petite aristocratie de province qu'incarne dans le roman le personnage de Renoncour, ou encore le père du héros.


En choisissant d'aimer Manon, le héros déplace le champ de ses fidélités sociales, morales et passionnelles.


Les trahisons de Manon

Dans la mesure où Manon est infidèle, elle trahit son amant à plusieurs reprises dans le roman. Au point de gagner l'épithète de "perfide", c'est-à-dire celle qui trahit sa foi.


Manon trahit des Grieux en le livrant à son père. De la sorte, elle réalise la trahison au sens étymologique, d'action de livrer l'autre.


Les marques de la trahison

La trahison peut être explicite, tout simplement par l'aveu : "Il me pressa si fort et si longtemps de lui découvrir mon secret, que, n’ayant jamais eu de réserve avec lui, je lui fis l’entière confidence de ma passion. Il la reçut avec une apparence de mécontentement qui me fit frémir." (p. 33)

La trahison s'exprime par la rupture du serment ou de la promesse.

Elle se manifeste de manière physique, par un lapsus ou par un acte manqué.


Modèle du traitre : Judas, dans l'Evangile. Ou Pierre, au Mont des Oliviers.

Les voitures au XVIIIe siècle


Voir : carosse, coche, fiacre, voiture,

Les conducteurs : postillon, cocher.


Les voitures aux XVIIIe siècle sont tractées par des chevaux. Elles ont un rôle diégétique important dans la fiction. Elles permettent aux personnages de se déplacer et de participer à la vie sociale (opéras, bals, jeux, promenades). En outre, elle témoignent de leur état. Elles sont donc liées à la vie matérielle des personnages, en témoignant de leur relative richesse ou pauvreté.


La voiture, dans le texte, désigne un terme générique (hyperonyme). C'est le moyen de transport, tirée par la puissance animale, en l'occurrence dans le roman par des chevaux. A Passy, au début du roman, Renoncour remarque "deux voitures", devant une mauvaise hôtellerie : "Les chevaux qui étaient encore attelés, et qui paraissaient fumants de fatigue et de chaleur, marquaient que ces deux voitures ne faisaient que d’arriver." (p. 21).


Le coche est une grande voiture tirée par des chevaux, qui sert au transport des voyageurs. C'est l'ancêtre de notre car. Manon arrive à Amiens par le coche d'Arras p. 29.


Le fiacre est une voiture que l'on loue. Elle est conduite par un cocher. La relation de des Grieux aux cochers est riche sur le plan de la narration. Elle est source d'inquiétude, de querelle ou d'événement plus grave comme la dénonciation. Des Grieux, souvent sans argent, ne paye pas ses courses, laisse entendre des paiements supérieurs à ses moyens, afin de parvenir à s'enfuir. Par exemple, lors de l'évasion de Manon de La Salpétrière, il promet au cocher une somme considérable. Or, il ne peut honorer sa promesse.


Le carrosse est une voiture que l'on possède. Il coûte très cher car cette propriété implique l'entretien de chevaux et la dépense d'un cocher, personne chargée de le conduire. Page 69, des Grieux s'inquiète de cette dépense.


"La délicatesse de ce coquin n’était qu’une envie de me faire payer la voiture plus cher. Nous étions trop près de l’hôpital pour ne pas filer doux. « Tais-toi, lui dis-je, il y a un louis d’or à gagner pour toi. » Il m’aurait aidé, après cela, à brûler l’hôpital même.


Nous gagnâmes la maison où demeurait Lescaut. Comme il était tard, M. de T*** nous quitta en chemin avec promesse de nous revoir le lendemain ; le valet demeura seul avec nous.


Je tenais Manon si étroitement serrée entre mes bras, que nous n’occupions qu’une place dans le carrosse. Elle pleurait de joie, et je sentais ses larmes qui mouillaient mon visage.


Lorsqu’il fallut descendre pour entrer chez Lescaut, j’eus avec le cocher un nouveau démêlé dont les suites furent funestes."



Les bijoux


Les bijoux peuvent relever d'une réflexion :


  • sur la parure (un élément de la toilette)
  • sur le paraître
  • sur le luxe. (page 144, lorsque M. de G. M. propose à Manon un ensemble de biens qui la séduisent (rente, domestiques, appartement, carrosse, bijoux, repas délicats. L'ensemble caractérise la "magnificence" d'une vie.)

Voici un sujet d'exposé. Il peut être réalisé en groupe.



La vengeance est un mobile fréquent dans Manon Lescaut


On peut par exemple étudier la vengeance dans l'épisode du vieux barbu, M. de G. M., dont les amants se jouent et qui se venge.

Etudiez la relation d'amitié entre Tiberge et des Grieux.


1) Son origine. (page 28)


2) Les gestes et les paroles de Tiberge envers son ami.


3) L'ingratitude de des Grieux.


L'amitié de Tiberge est inconditionnelle. Il incarne l'ami fidèle, à la manière des exemples antiques d'amis indéfectibles.



Votre sujet d'éxposé



  • Enjeux narratifs
  • Les espaces de la fuite
  • Enjeux symbolique


Voici un sujet d'exposé.

Pensez à relire l'explication linéaire n°2, qui retrace la rencontre de des Grieux et de Manon, à Amiens.

Michel Delon

parle de Manon Lescaut

+ Pour aller plus loin

Voici les lieux

importants du roman

+ Paris

en 1730

Voir profil p.26-28.

Paris de Manon Lescaut

Le Village de Chaillot, situé à l'extérieur de Paris.


Deux moments de l'intrigue se déroulent au village de Chaillot.


1er épisode à Chaillot :


2ème épisode à Chaillot :

Dans la deuxième partie du roman.


Saint-Denis


Manon et des Grieux s'y arrêtent lors de leur fuite vers Paris, en venant d'Amiens.

Première relation charnelle. Après Saint-Denis, ils se rendent à Paris, où ils s'installent dans le quartier du Palais-Royal.

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Palais Royal


Espace de plaisir. C'est dans ce quartier que s'installent des Grieux et Manon lors de leur arrivée à Paris, après l'épisode de l'auberge de Saint-Denis. Ils s'installent rue Vivienne. C'est le quartier des joueurs, des prostituées et de la pègre.


C'est le quartier emblématique de la Régence (voir contexte historique).


La Salpétrière

(L'Hôpital)


Lieu d'emprisonnement lors de la première arrestation des amants. Manon y est enfermée pendant que des Grieux se trouve à Saint-Lazare. Grâce à l'aide de M. de T., des Grieux parvient à faire évader sa maîtresse.

Petit Chatelêt

Des Grieux et Manon y sont emprisonnés suite à leur seconde arrestation.


Saint Michel

Des Grieux attend Manon au café Féré, à Saint-Michel (p. 135).


Rue Saint André des Arts

Des Grieux y attend Manon. Elle le trahit en lui envoyant une jeune prostituée pour excuser son infidélité avec le fils de M. de G. M.


Comédie Française

Il se rend à pied à la Comédie (rue de l'Ancienne comédie, dans l'actuel 6ème arrondissement). N'oubliez pas que la Comédie française a changé de lieux avant de s'installer Salle Richelieu, dans un théâtre à côté du Palais Royal (1er arrondissement).

Jardin du Luxembourg


Des Grieux y donne rendez-vous à son père pour le supplier de sauver Manon de la déportation. Celui-ci maintient sa décision et provoque le départ de Manon pour Le Havre puis pour la Louisiane.

Porte Saint Honoré


C'est par cette porte que le convoi des déportées quitte Paris pour Le Havre de Grâce (Le Havre).

Saint-Lazare


Premier séjour en prison du chevalier. Lors de son évasion, il tue un garde.



Le petit Châtelet

Deuxième prison de des Grieux et de Manon.

C'est au Petit Chatelet que des Grieux a une longue conversation avec son père.

La Salpétrière

Manon y est emprisonnée.

Saint-Lazare

Des Grieux y est emprisonné.

Palais Royal

Lieux de jeux et de plaisirs, au coeur du pouvoir

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+ Pour aller plus loin

+ Pour aller plus loin

"En 1656, Louis XIV signe un Édit royal portant sur la création d’une institution, appelée "hôpital général pour le renfermement des pauvres de Paris". Cette institution est chargée d'interner de gré ou de force les mendiants, les pauvres, les marginaux et les vagabonds perturbant l'ordre et la vie de la capitale. Cet hôpital général doit disposer de plusieurs maisons, dont la Pitié pour les enfants, Bicêtre pour les hommes et un établissement à la Salpêtrière pour les femmes et les jeunes filles. La maison de la Salpêtrière voit ainsi le jour l’année suivante et doit son nom à l'origine des bâtiments qu'elle occupe. En effet, elle est établie sur l’emplacement du "Petit-Arsenal", qui comprend notamment des ateliers et des entrepôts destinés à la fabrication du salpêtre utilisé alors comme poudre à canon.

Pendant deux siècles, la Salpêtrière sera tout à la fois crèche, asile, hospice, prison, maison de redressement, mais pas du tout hôpital au sens moderne du terme. Prévue pour accueillir 4 000 personnes, elle en compte près de 8 000 à la veille de la Révolution.

À compter de la fin du XVIIIème siècle, l’hospice devient un véritable lieu de soins. Jean-Etienne Esquirol (1772-1840) et Philippe Pinel (1745-1826) améliorent progressivement le traitement réservé aux malades mentaux. Ce dernier décide de libérer les aliénés de leurs chaînes et l’on commence à soigner les malades mentaux, jusque-là réputés incurables. Par la suite, les travaux de Jean-Martin Charcot aboutissent à la création, à la Salpêtrière, de la première chaire mondiale de neurologie, en 1882.

Le XXème siècle voit l'abandon de l'asile d'aliénées en 1921 et celui de l'hospice en 1968. La Salpêtrière devient un hôpital à part entière avec toutes les disciplines. Elle retrouve la Pitié, à qui elle était liée à ses origines au XVIIème siècle. En effet, dans les années 1910, la Pitié est reconstruite sur un terrain vacant situé sur le site de la Salpêtrière. Cette nouvelle Pitié fusionne, en 1964, avec la Salpêtrière pour former le groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, avec, en 1966, la création d'une faculté de médecine associée. Il s’en suit un grande période d'investissements immobiliers (rénovation et construction de nouveaux bâtiments) qui en fait le plus grand groupe hospitalier d'Europe avec une superficie de 33 hectares, plus de 1 700 lits d’hospitalisation et environ 7 800 personnes travaillant sur le site."

Source Inserm

+ Pour aller plus loin

+ Pour aller plus loin

Le Paris des marges

Pourquoi déportait-on des femmes en Louisiane ?

La déportation de Manon

+ Pour aller plus loin

©Getty - Universal History Archive

Pourquoi déportait-on des femmes en Louisiane ?

La déportation des prisonniers fut une politique pénale pratiquée sous l'Ancien Régime et poursuivie au XIXe et XXe siècles avec les bagnes de Guyane et de Nouvelle Calédonie

En savoir plus

À l'époque de Louis XIV, l'émigration forcée des "indésirables" dans les territoires d'outre-mer s'imposa comme la réponse au double problème que rencontrait l’État royal. D'un côté, on voulait débarrasser la métropole des mendiants et des vagabonds. D'un autre côté, il fallait trouver le moyen de peupler les colonies car l'aventure coloniale ne tentait guère les Français. Cette politique pénale connut une recrudescence à partir de 1718 sous l'impulsion d'un aventurier de la finance : John Law.

Le gouvernement prit également des mesures pour impulser un important courant d'émigration para-pénale. La déportation vers la Louisiane fut présentée comme la solution idéale pour les familles désireuses de se débarrasser de leurs mauvais sujets. Ce fut même, parfois, un moyen d'écarter un parent dont la part d'héritage était convoité. Face aux résistances que provoqua cette politique d'émigration forcée, les autorités engagèrent des énergumènes qu'on appelait les "bandouliers du Mississipi". (...)


Source : France culture

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-pourquoi-du-comment-histoire/pourquoi-deportait-on-des-femmes-en-louisiane-4397490





Le Havre de Grâce, Royaume de France.

Nouvelle Orléans, Louisiane.

Rencontre à Amiens et fuite à Paris

Coup de foudre à la vue de Manon, qui se rend au couvent.

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vue par Jean Delannoy

Première séparation

Des Grieux, retrouvé par son père rentre à P. et reprend le séminaire.

Retrouvailles à Saint-Sulpice

Ses études reprises, des Grieux est retrouvé par la charmante infidèle.

Vie à Chaillot

Vie de plaisir et de désordre.

L'intrigue

Le chevalier Des Grieux et Manon découvrent le larcin de leur domestique.

[Illustrations de l' Histoire de Manon Lescaut et du Chevalier des Grieux] / Maurice Leloir, dess. ; L. Ruet, J. Huyot, grav. ; L'abbé Prévost, aut. du texte
Auteur : Leloir, Maurice (1853-1940). Dessinateur, Bnf.

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Remontrances de Tiberge

Des Grieux est à Saint-Lazare, Manon à l'Hôpital

Dépouillés par les domestiques

Les amants se retrouvent sans ressources.

Le Barbon puni

Lescaut propose de berner et d'escroquer M. de G. M.

L'arrestation

Des Grieux s'évade de Saint-Lazare. Par la menace, il contraint le supérieur de Saint-Lazare de le faire sortir. Il tue un garde pendant sa fuite.


Des Grieux prépare ensuite la fuite de Manon, à l'aide de M. de T., fils d'un adminastrateur de La Salpétrière.


Lescaut est tué par un soldat qu'il avait escroqué au jeu.


Tiberge aide le couple en vidant sa bourse, malgré ses ressources limitées.

Les amants font enlever le fils de M. de G. M. mais le père intervient et fait arrêter les hors-la-loi.

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Visite du père au Luxembourg

Il pardonne à son fils mais obtient la déportation de Manon, malgré les supplications du chevalier.

Déportation vers la Louisiane

Des Grieux embarque pour l'Amérique. Les amants s'épousent.

La mort de Manon

Manon tente de s'enfuir. Elle meurt d'épuisement. Des Grieux, désespéré, pleure sa bien-aimée. Il l'enterre. Il rentre en France. Le roman s'achève lorsque sur la nouvelle de la mort de son père.

Le neveu du gouverneur, Synnalet, précipite un dénouement funeste.

Prison du Petit Châtelet

Des Grieux et Manon sont arrêtés au Petit Châtelet.

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  • Vivre à Paris au xviiie siècle
  • Art romantique : académie de Rouen
  • Le théâtre des émotions
  • La ruine romantique

Sitographie

Culture

Héroïne

  • L'héroïne romantique
  • Les femmes au xviiie siècle

http://classes.bnf.fr/essentiels/albums/femmes/index.htm?fbclid=IwAR2PImCHm5GNKsdonTg2csEknPFkqkhUE6N_z8JrijMQBDTXQI0_Js_CkSI


Merci

à la Première 10
du Lycée Hélène Boucher,
75 020 Paris

Olivier Thircuir
Lycée Hélène Boucher,
Giptic Lettres, Académie de Paris