Défi data "Femmes et médias"
DT Occitanie
Created on June 12, 2022
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Transcript
Céline Calvez, Place des femmes dans les médias en temps de crise, 2020
Pour que les femmes comptent, il faut d'abord les compter.
Défi data 2022 et 2023
Début >
I
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+ INFO
+ INFO
+ INFO
+ INFO
Le projet
Présentation, objectifs d'apprentissage, planning du projet.
Quel bilan ?
Productions des classes, verbatim de la session de clôture, évalution du dispositif.
étape 2 : LA DATAVISUALISATION
étape 1 : la collecte des données
< Sommaire
L'accompagnement des enseignants
< Index
La parité femmes-hommes dans les médias n’est pas encore d’actualité. En témoignent les rapports annuels de l'ARCOM (ex-CSA), le rapport de l’observatoire du Global Media Monitoring Project (GMMP) 2020 et le rapport Calvez de septembre 2020 , dont les préconisations sont introduites par la phrase suivante : « Pour que les femmes comptent, il faut d’abord les compter. »
La thématique : la représentation des femmes et des hommes dans les médias
Voir les rapports cités ci-dessus :
< Pourquoi ce projet ?
En attendant que les médias, et particulièrement la presse écrite, se dotent de davantage d’outils de mesure, nous avons proposé à des classes d’expérimenter la fabrique collaborative de données.
GMMP
Calvez
ARCOM
Pendant la Semaine de la Presse et des Médias à l’école, plusieurs classes ont monitoré un ou plusieurs médias de la presse écrite. Un protocole commun et un corpus de médias à observer leur avaient été communiqués par les organisateurs : les classes ont complété une grille d'indicateurs sur la place des femmes et des hommes pour chaque article observé (journaliste, illustration, expert, témoin...) De cette façon, les indicateurs homogènes ont pu ensuite être « agglomérés » en un seul jeu de données portant sur un corpus conséquent.
Etape 1 : la collecte de données avec un corpus et un protocole
< Un projet en 2 étapes
corpus
Le corpus était composé des unes et des rubriques "sciences-santé", "sport" et "culture" de 10 titres de la presse écrite quotidienne (6 journaux nationaux, 3 régionaux, 1 gratuit) publiées la semaine du 7 février 2022 :
- 20 minutes
- Aujourd'hui
- La Croix
- La Dépêche du Midi
- La Voix du Nord
- Le Figaro
- Le Monde
- Les Echos
- Libération
- Midi Libre
Le corpus était composé des unes et des rubriques "sciences et santé", "sport" et "culture" , publiées la semaine du 7 février 2022 dans 10 titres de la presse écrite, dont 6 quotidiens nationaux, 3 quotidiens régionaux et 1 gratuit :
- 20 minutes
- Aujourd'hui
- La Croix
- La Dépêche du Midi
- La Voix du Nord
- Le Figaro
- Libération
- Le Monde
- Les Echos
- Midi Libre
Une fois consolidé, ce jeu de données a été communiqué à l’ensemble des classes participantes, qui ont alors pu l’analyser, l’interroger et produire une représentation graphique parlant au plus grand nombre, telle qu’on peut en trouver à foison dans nos médias. Après la collaboration pour la constitution du jeu de données, les classes ont eu l’occasion de partager leurs productions graphiques et leurs questionnements sur les résultats de cette enquête, pendant un temps convivial distanciel, venant clôturer le projet en fin d’année.
Etape 2 : des données à la datavisualisation
< Un projet en 2 étapes
productions des classes
Quels apprentissages pour les élèves ?
Réfléchir à l’égalité femmes-hommes dans le cadre du parcours citoyen ; Contribuer au développement de l’esprit critique des élèves par l’élaboration de questionnements permettant de rendre compte des représentations médiatiques en fonction du genre ; Education aux données : récolter des données, les traiter (analyser et interpréter), lire et produire des représentations graphiques.Mathématiques > organisation et gestion de données ; Sciences numériques et technologies > les données strucurées et leur traitement ; Management, sciences de gestion et numérique…Education aux médias et à l’information : découvrir des représentations du monde véhiculées par les médias ; produire, communiquer, partager des informations en distinguant la simple collecte d’informations de la structuration des connaissances.
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< Les objectifs du projet
En savoir +les données dans les programmes
Ci-dessous des extraits de programme précisant les compétences travaillées par les élèves pendant un datasprint pédagogique : Socle commun de connaissances, de compétences et de culture > Domaine 1 : les langages pour penser et communiquer Comprendre, s'exprimer en utilisant les langages mathématiques, scientifiques et informatiques L'élève (…) lit, interprète, commente, produit des tableaux, des graphiques et des diagrammes organisant des données de natures diverses. PIX et SNT > Chapitre « Données et traitement » > 1. Informations et données > 1.3. Traiter des données Appliquer des traitements à des données pour les analyser et les interpréter (avec un tableur, un programme, un logiciel de traitement d’enquête, une requête calcul dans une base de données, etc.). Thématiques associées : Données quantitatives, type et format de données ; Calcul, traitement statistique et représentation graphique ; Flux de données ; Collecte et exploitation de données massives ; Pensée algorithmique et informatique (…) Cycle 3 > Mathématiques > Nombres et calculs > Organisation et gestion de données Prélever des données numériques à partir de supports variés. Produire des tableaux, diagrammes et graphiques organisant des données numériques. (…) Lire ou construire des représentations de données : tableaux (en deux ou plusieurs colonnes, à double entrée) ; diagrammes en bâtons, circulaires ou semi-circulaires ; graphiques cartésiens. Organiser des données issues d’autres enseignements (sciences et technologie, histoire et géographie, éducation physique et sportive, etc.) en vue de les traiter. Croisements entre enseignements : « De plus, la lecture des données, les échanges oraux pour expliquer les démarches, et la production de réponses sous forme textuelle contribuent à travailler plusieurs composantes de la maîtrise de la langue dans le cadre des mathématiques. » Cycle 3 > EMC > Construire une culture civique > Exercer son jugement, construire l’esprit critique. S’informer de manière rigoureuse. Réfléchir à la confiance à accorder à une source, un émetteur d’informations. Collecter l’information. Distinguer ce qui relève de l’exposé des faits de ce qui relève de l’expression d’un point de vue. Cycle 4 > Mathématiques > Thème B – organisation et gestion de données, fonction > Interpréter, représenter et traiter des données :
- Recueillir des données, les organiser ;
- Lire et interpréter des données sous forme de données brutes, de tableau, de diagramme (diagramme en bâtons, diagramme circulaire, histogramme) ;
- Utiliser un tableur-grapheur pour présenter des données sous la forme d’un tableau ou d’un diagramme.
- Exercer son esprit critique sur les données numériques, en apprenant à les comparer à celles qu’on peut tirer de documents de divers types.
- Réaliser des productions graphiques et cartographique
- Utiliser des outils d’acquisition et de traitement de données, de simulations et de modèles numériques.
- Lire et exploiter des données présentées sous différentes formes : tableaux, graphiques, diagrammes, dessins, conclusions de recherches, cartes heuristiques, etc.
- Représenter des données sous différentes formes, passer d’une représentation à une autre et choisir celle qui est adaptée à la situation de travail.
- Distinguer les sources d’information, s’interroger sur la validité et sur la fiabilité d’une information, son degré de pertinence.
- Apprendre à distinguer subjectivité et objectivité dans l’étude d’un objet médiatique.
- Découvrir des représentations du monde véhiculées par les médias.
- Participer à une production coopérative multimédia en prenant en compte les destinataires.
- Développer des pratiques culturelles à partir d’outils de production numérique.
- Distinguer la simple collecte d’informations de la structuration des connaissances.
- Repérer l’origine d’une information et les étapes de sa transformation (de la donnée à l’information, de l’information à la connaissance et à sa transmission) ;
- Distinguer les données à caractère personnel et les contraintes de leur utilisation ;
- Manipuler des données ouvertes pour créer de l’information.
Deux thématiques du Vademecum EMI - 2022
< Les objectifs du projet
En savoir +les données dans les programmes
Ci-dessous des extraits de programme précisant les compétences travaillées par les élèves pendant un datasprint pédagogique : Socle commun de connaissances, de compétences et de culture > Domaine 1 : les langages pour penser et communiquer Comprendre, s'exprimer en utilisant les langages mathématiques, scientifiques et informatiques L'élève (…) lit, interprète, commente, produit des tableaux, des graphiques et des diagrammes organisant des données de natures diverses. PIX et SNT > Chapitre « Données et traitement » > 1. Informations et données > 1.3. Traiter des données Appliquer des traitements à des données pour les analyser et les interpréter (avec un tableur, un programme, un logiciel de traitement d’enquête, une requête calcul dans une base de données, etc.). Thématiques associées : Données quantitatives, type et format de données ; Calcul, traitement statistique et représentation graphique ; Flux de données ; Collecte et exploitation de données massives ; Pensée algorithmique et informatique (…) Cycle 3 > Mathématiques > Nombres et calculs > Organisation et gestion de données Prélever des données numériques à partir de supports variés. Produire des tableaux, diagrammes et graphiques organisant des données numériques. (…) Lire ou construire des représentations de données : tableaux (en deux ou plusieurs colonnes, à double entrée) ; diagrammes en bâtons, circulaires ou semi-circulaires ; graphiques cartésiens. Organiser des données issues d’autres enseignements (sciences et technologie, histoire et géographie, éducation physique et sportive, etc.) en vue de les traiter. Croisements entre enseignements : « De plus, la lecture des données, les échanges oraux pour expliquer les démarches, et la production de réponses sous forme textuelle contribuent à travailler plusieurs composantes de la maîtrise de la langue dans le cadre des mathématiques. » Cycle 3 > EMC > Construire une culture civique > Exercer son jugement, construire l’esprit critique. S’informer de manière rigoureuse. Réfléchir à la confiance à accorder à une source, un émetteur d’informations. Collecter l’information. Distinguer ce qui relève de l’exposé des faits de ce qui relève de l’expression d’un point de vue. Cycle 4 > Mathématiques > Thème B – organisation et gestion de données, fonction > Interpréter, représenter et traiter des données :
- Recueillir des données, les organiser ;
- Lire et interpréter des données sous forme de données brutes, de tableau, de diagramme (diagramme en bâtons, diagramme circulaire, histogramme) ;
- Utiliser un tableur-grapheur pour présenter des données sous la forme d’un tableau ou d’un diagramme.
- Exercer son esprit critique sur les données numériques, en apprenant à les comparer à celles qu’on peut tirer de documents de divers types.
- Réaliser des productions graphiques et cartographique
- Utiliser des outils d’acquisition et de traitement de données, de simulations et de modèles numériques.
- Lire et exploiter des données présentées sous différentes formes : tableaux, graphiques, diagrammes, dessins, conclusions de recherches, cartes heuristiques, etc.
- Représenter des données sous différentes formes, passer d’une représentation à une autre et choisir celle qui est adaptée à la situation de travail.
- Distinguer les sources d’information, s’interroger sur la validité et sur la fiabilité d’une information, son degré de pertinence.
- Apprendre à distinguer subjectivité et objectivité dans l’étude d’un objet médiatique.
- Découvrir des représentations du monde véhiculées par les médias.
- Participer à une production coopérative multimédia en prenant en compte les destinataires.
- Développer des pratiques culturelles à partir d’outils de production numérique.
- Distinguer la simple collecte d’informations de la structuration des connaissances.
- Repérer l’origine d’une information et les étapes de sa transformation (de la donnée à l’information, de l’information à la connaissance et à sa transmission) ;
- Distinguer les données à caractère personnel et les contraintes de leur utilisation ;
- Manipuler des données ouvertes pour créer de l’information.
Webinaire de lancement
8 mars 2022
Webinaire sur la datavisualisation
13 avril 2022
Visio de clôture avec les classes
24 mai 2022
Représentation graphique des données
Monitorage et collecte de données
< Le planning du projet 2022
côté classe
côté enseignants
Webinaire de lancement
15 février 2023
Webinaire sur la datavisualisation
29 mars 2023
Visio de clôture avec les classes
11 mai 2023
Représentation graphique des données
Monitorage et collecte de données
< Le planning du projet 2023
côté classe
côté enseignants
< étape 1
Monitorer et collecter des données
Afin d'accompagner les enseignants dans cette première étape :
16 classes de 9 établissements d'Occitanie, de la 4e à la Terminale ont monitoré les unes et les rubriques "sciences et santé", "sport" et "culture" de 10 quotidiens, chaque établissement s'étant vu confié un sous-corpus. Ci-contre le jeu de données après agrégation des grilles de chaque établissement.
Grille de monitorage par les classes
scénarios pédagogiqueset protocoles de collecte2023 et 2022
webinaire de lancement vidéos et supports2023 et 2022
< étape 2
faire parler les données
Afin d'accompagner les enseignants dans cette deuxième étape :
Productions graphiques des classes sur Twitter
scénario pédagogique sur datavisualisation
webinaire 2vidéo et support
Une fois, le jeu de données complet récupéré, les classes participantes se sont lancés dans la production de datavisualisation. Tous les outils étaient autorisés : tableur, plateforme en ligne, papier crayon. Ci-contre les productions graphiques twittées.
échanger, partager
Les classes présentes ont pu expliquer leur démarche et montrer leurs productions. Puis, Antoine Tabard, secrétaire général Arcom Occitanie est intervenu pour présenter le rôle du régulateur ARCOM (ex-CSA) sur la représentation des femmes dans les médias audiovisuels, puis analyser brièvement deux exemples de stéréotypes de genre.
< visio de clôture 2022
VERBATIM
Extrait de l’intervention des élèves ambassadrices du lycée Las Cases à Lavaur (81) « Avant nous pouvons vous parler des difficultés qu'on a rencontrées : étant donné que nous sommes une classe de terminale, cela a été très compliqué pour notre professeur, avec le bac, de trouver le temps de participer à ce projet, mais on a finalement réussi. Du côté des élèves, cela n’a pas été facile de sélectionner les infos, de déterminer lesquelles étaient les plus pertinentes à vous présenter et également de déterminer quels types de graphiques utiliser. Nous avons eu recours à deux sites pour mettre en œuvre les graphiques : Canvas pour les pictogrammes par unité et Flourish Studio pour nos graphiques. A partir de ces données collectées, on a décidé de se concentrer sur la différence entre les hommes et les femmes experts, institutionnels et autres présents dans les articles. Pour illustrer cela, on a réalisé ces graphiques. (…) Ce qui nous a intéressé dans ces données, c'est de voir que justement les femmes sont sous-représentées dans la société (…) Malgré le fait que, légalement en France, il y a une égalité entre les hommes et les femmes, ils persistent donc des inégalités sociales qui s'entraînent les unes les autres. Etant donné qu'on parle moins des femmes, elles vont s'autocensurer et on va encore moins parler d'elles. Ces inégalités de genre encore, ça va pousser des personnes comme nous à s’interroger sur des solutions à ce problème. On se rend compte que, par exemple, la parité, les quotas ou la discrimination positive, ce sont des choses qui peuvent être mises en place et qui sont utiles et cohérentes avec ce qui se passe dans nos sociétés. (…) Comme on est en spécialité SES, les inégalités, c'est un chapitre qu'on a traité durant l'année et c'est vrai que l’on a eu des exemples dans le cours, qui étaient quand même des exemples qu'on entend partout : les inégalités au niveau du salaire, etc. Mais là de pouvoir travailler dessus et notamment l'engagement politique (un chapitre qu'on a aussi abordé), cela nous a vraiment permis de nous rendre compte des vraies inégalités que les femmes pouvaient rencontrer dans notre société, dans le monde actuel. Et c'est quelque chose qui était assez révoltant pour nous, lorsqu'on a traité les données. » Qu'est-ce qui, selon vous, différencie ce type de travail et puis ce qu'on peut lire par ailleurs sur le sujet des inégalités de genre ? « Au sujet des inégalités de genre, on peut déjà dire que des personnes vont argumenter, vont répondre que ce n’est pas vrai, que les femmes existent aussi dans ces journaux. Regardez, elles sont citées. Là, ce sont des chiffres qui prouvent vraiment que ce sont des choses réelles et que ce ne sont pas simplement des idées. Cela nous a permis de nous-mêmes créer ces graphiques et montrer une réalité, de prouver une réalité par nous-mêmes et pas simplement d’observer le travail de quelqu'un d'autre. Juste lire des chiffres comme ça, évidemment c'est percutant, mais ça ne l'est pas autant que de devoir recenser le nombre de femmes qui ont participé, le nombre d'experts qui ont été mentionnés dans tel ou tel article. Là, c'est réellement un travail qu'on a fait avec toute notre classe : quand on s'est concerté tous ensemble en disant « mais nous, on a eu telle femme, on a eu 2 femmes ici, on a eu quelques femmes là, on a eu tant d'hommes à côté de ça… » ça a réellement été frappant et je pense que la différence est là. » Avez-vous hésité dans le choix des graphiques ? Pensez-vous que le choix de graphique peut influencer la lecture ? « Oui, évidemment. Déjà on a beaucoup parlé avec notre professeur : par exemple avec des graphiques en diagramme, on peut montrer des choses qui ne sont pas réelles, on peut faire passer des messages qui sont faux. Donc c'était important pour nous de faire des productions qui montrent la réalité des choses sans qu’elle soit minimisée ou maximisée. Quand on a fait des diagrammes en bâtons et des pictogrammes, des personnages avec certaines couleurs pour montrer qu'il n'y avait qu'un quart de femmes, c'était pour nous assez voyant et clair pour que tout le monde puisse comprendre. Il ne faut pas avoir fait des années de SES pour comprendre ce genre de de graphique. Et avec les graphiques en barres on a essayé que ce soit le le plus clair possible, qu'on puisse comparer pour chacun des journaux, le nombre de femmes et le nombre d'hommes. Parce qu’on a hésité, par exemple, avec des nuages de points mais ce sont des graphiques difficiles à lire et donc beaucoup moins cohérents. » Réaction face au reportage TV diffusé par Antoine Tabard « La virilité, c'est une conception de la société et c'est aussi une répression des hommes. Parce qu'on va parler dans la société du fait que les femmes sont les victimes, parce qu’elles sont considérées comme inférieures, mais les hommes vont subir aussi une pression de cette société. Ils vont devoir remplir le rôle qu'elle leur a attribué, c'est à dire la virilité. Alors que c'est une conception, ce n’est pas réel. Des hommes ne sont pas virils et ne doivent pas l'être. Pour nous, partager ce genre de reportage dans les médias, c'est aussi perpétuer une tradition : ce rôle de la femme « soumise » et le rôle de l'homme « dominant » et ça entraîne des croyances négatives. »
Sur les 9 établissements inscrits au défi :
- 9 établissements ont mené à bien la collecte,
- 8 établissements se sont lancés dans la datavisualisation,
- 6 productions ont été postées à ce jour.
< Bilan "à chaud" 2022
Lycée Mistral à Nîmes (30)
Collège Salinis à Auch (32)
Collège J. Dieuzaide à Pechbonnieu (31)
Leçons à tirer de cette première édition
- Nécessité de recruter des équipes enseignantes pluridisciplinaires (documentation, maths, histoire-géographie, lettres...) ;
- Afin de faciliter l'intégration de ce projet dans la progression annuelle des enseignants, lancer le défi plus tôt dans l'année, en particulier le webinaire sur la datavisualisation ;
- Simplifier la grille de monitorage et passer le message suivant auprès des enseignants : accepter de questionner le projet avec les élèves (la thématique, la grille, les données, les datavisualisations produites), c'est cela aussi éduquer à l'esprit critique.
< Bilan "à chaud" 2022
Lycée Las Cases à Lavaur (81)
Léa Blomme, enseignante de SES, au lycée Las Cases à Lavaur (81) a fait participer sa classe de Terminale, enseignement de spécialité SES au défi data.Retrouvez son retour d'expérience en vidéo.
< Retex d'une enseignante
A propos du choix des graphiques
a propos de la collecte et de la production graphique en classe
"...avec des graphiques (...), on peut montrer des choses qui ne sont pas réelles, on peut faire passer des messages qui sont faux. Donc c'était important pour nous de faire des productions qui montrent la réalité des choses sans qu’elle soit minimisée ou maximisée. Les pictogrammes, les personnages avec certaines couleurs, pour montrer qu'il n'y avait qu'un quart de femmes, c'était pour nous assez voyant et clair pour que tout le monde puisse comprendre. Il ne faut pas avoir fait des années de SES pour comprendre ce genre de graphique. Et avec les graphiques en barres on a essayé que ce soit le le plus clair possible, qu'on puisse comparer pour chacun des journaux, le nombre de femmes et le nombre d'hommes. Parce qu’on a hésité, par exemple, avec des nuages de points mais ce sont des graphiques difficiles à lire et donc beaucoup moins cohérents. "
" Ces chiffres prouvent que les inégalités de genre sont réelles et que ce ne sont pas simplement des idées. Cela [le défi data] nous a permis (...) de prouver une réalité par nous-mêmes et pas simplement d’observer le travail de quelqu'un d'autre. Juste lire des chiffres comme ça, évidemment c'est percutant, mais ça ne l'est pas autant que de devoir recenser le nombre de femmes qui ont participé, le nombre d'experts qui ont été mentionnés dans tel ou tel article. "
extraits scriptés
<Verbatim
Morceaux choisis extraits de l'intervention de trois élèves ambassadrices de Terminale, spécialité SES, du Lycée Las Cases à Lavaur (81) pendant la visioconférence de clôture du 24 mai 2022
"
"
Extrait de l’intervention des élèves ambassadrices du lycée Las Cases à Lavaur (81) « Avant nous pouvons vous parler des difficultés qu'on a rencontrées : étant donné que nous sommes une classe de terminale, cela a été très compliqué pour notre professeur, avec le bac, de trouver le temps de participer à ce projet, mais on a finalement réussi. Du côté des élèves, cela n’a pas été facile de sélectionner les infos, de déterminer lesquelles étaient les plus pertinentes à vous présenter et également de déterminer quels types de graphiques utiliser. Nous avons eu recours à deux sites pour mettre en œuvre les graphiques : Canvas pour les pictogrammes par unité et Flourish Studio pour nos graphiques. A partir de ces données collectées, on a décidé de se concentrer sur la différence entre les hommes et les femmes experts, institutionnels et autres présents dans les articles. Pour illustrer cela, on a réalisé ces graphiques. (…) Ce qui nous a intéressé dans ces données, c'est de voir que justement les femmes sont sous-représentées dans la société (…) Malgré le fait que, légalement en France, il y a une égalité entre les hommes et les femmes, ils persistent donc des inégalités sociales qui s'entraînent les unes les autres. Etant donné qu'on parle moins des femmes, elles vont s'autocensurer et on va encore moins parler d'elles. Ces inégalités de genre encore, ça va pousser des personnes comme nous à s’interroger sur des solutions à ce problème. On se rend compte que, par exemple, la parité, les quotas ou la discrimination positive, ce sont des choses qui peuvent être mises en place et qui sont utiles et cohérentes avec ce qui se passe dans nos sociétés. (…) Comme on est en spécialité SES, les inégalités, c'est un chapitre qu'on a traité durant l'année et c'est vrai que l’on a eu des exemples dans le cours, qui étaient quand même des exemples qu'on entend partout : les inégalités au niveau du salaire, etc. Mais là de pouvoir travailler dessus et notamment l'engagement politique (un chapitre qu'on a aussi abordé), cela nous a vraiment permis de nous rendre compte des vraies inégalités que les femmes pouvaient rencontrer dans notre société, dans le monde actuel. Et c'est quelque chose qui était assez révoltant pour nous, lorsqu'on a traité les données. » Qu'est-ce qui, selon vous, différencie ce type de travail et puis ce qu'on peut lire par ailleurs sur le sujet des inégalités de genre ? « Au sujet des inégalités de genre, on peut déjà dire que des personnes vont argumenter, vont répondre que ce n’est pas vrai, que les femmes existent aussi dans ces journaux. Regardez, elles sont citées. Là, ce sont des chiffres qui prouvent vraiment que ce sont des choses réelles et que ce ne sont pas simplement des idées. Cela nous a permis de nous-mêmes créer ces graphiques et montrer une réalité, de prouver une réalité par nous-mêmes et pas simplement d’observer le travail de quelqu'un d'autre. Juste lire des chiffres comme ça, évidemment c'est percutant, mais ça ne l'est pas autant que de devoir recenser le nombre de femmes qui ont participé, le nombre d'experts qui ont été mentionnés dans tel ou tel article. Là, c'est réellement un travail qu'on a fait avec toute notre classe : quand on s'est concerté tous ensemble en disant « mais nous, on a eu telle femme, on a eu 2 femmes ici, on a eu quelques femmes là, on a eu tant d'hommes à côté de ça… » ça a réellement été frappant et je pense que la différence est là. » Avez-vous hésité dans le choix des graphiques ? Pensez-vous que le choix de graphique peut influencer la lecture ? « Oui, évidemment. Déjà on a beaucoup parlé avec notre professeur : par exemple avec des graphiques en diagramme, on peut montrer des choses qui ne sont pas réelles, on peut faire passer des messages qui sont faux. Donc c'était important pour nous de faire des productions qui montrent la réalité des choses sans qu’elle soit minimisée ou maximisée. Quand on a fait des diagrammes en bâtons et des pictogrammes, des personnages avec certaines couleurs pour montrer qu'il n'y avait qu'un quart de femmes, c'était pour nous assez voyant et clair pour que tout le monde puisse comprendre. Il ne faut pas avoir fait des années de SES pour comprendre ce genre de de graphique. Et avec les graphiques en barres on a essayé que ce soit le le plus clair possible, qu'on puisse comparer pour chacun des journaux, le nombre de femmes et le nombre d'hommes. Parce qu’on a hésité, par exemple, avec des nuages de points mais ce sont des graphiques difficiles à lire et donc beaucoup moins cohérents. » Réaction face au reportage TV diffusé par Antoine Tabard « La virilité, c'est une conception de la société et c'est aussi une répression des hommes. Parce qu'on va parler dans la société du fait que les femmes sont les victimes, parce qu’elles sont considérées comme inférieures, mais les hommes vont subir aussi une pression de cette société. Ils vont devoir remplir le rôle qu'elle leur a attribué, c'est à dire la virilité. Alors que c'est une conception, ce n’est pas réel. Des hommes ne sont pas virils et ne doivent pas l'être. Pour nous, partager ce genre de reportage dans les médias, c'est aussi perpétuer une tradition : ce rôle de la femme « soumise » et le rôle de l'homme « dominant » et ça entraîne des croyances négatives. »
< Ressources pédagogiques
- Vidéo La Collab’ de l’info sur la représentation des femmes dans les médias
- Des statistiques dans les médias - Fiche pédagogique parue dans le dossier de la Semaine de la presse 2014
- Lire une infographie
- Scénario pédagogique CLEMI - Académie de Créteil - Quantifier la présence des femmes et des hommes dans les médias (activité pédagogique)
- Qu'est-ce que la datavisualisation ? - Fiche pédagogique parue dans le dossier de la Semaine de la presse 2014
Représentation des femmes et des hommes dans les médias
Datavisualisation
- Découvrir l'infographie - Fiche pédagogique parue dans le Dossier de la Semaine de la presse, 2018
- Infographier des dépêches - Fiche pédagogique parue dans le dossier de la Semaine de la presse 2015
- EMI et mathématiques : repérer les erreurs de datavisualisation 2022
- Fiche info : Information / communication : les différents usages de la data visualisation
Contacts
Emelyne Jouglet, Médiatrice de Ressources et Services, Atelier Canopé 34emelyne.jouglet@reseau-canope.frDenis Tuchais, Délégué académique à l'éducation aux médias et à l'information, coordonnateur du CLEMI, Académie de Montpellier denis.tuchais@ac-montpellier.fr Virginie Chaffer, Médiatrice de Ressources et Services, Atelier Canopé 09 virginie.chaffer@reseau-canope.fr