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Dossier d'accompagnement à visée pédagogique

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Transcript

Le voyageur

à la mémoire de Louise-Anne Gautier

Joachim Monvoisin - 2022

La ville de

Saint-Brieuc

en partenariat avec

la galerie Raymond Hains de l'école des Beaux-arts

pour sa saison hors les murs

Professeure relais: vanessa.auclerc-galland@ac-rennes.fr

Inauguration le samedi 25 juin entre 10h30 et 12h

Joachim Monvoisin, dessin préparatoire

Inauguration de l’œuvre de Joachim Monvoisin, dédiée à la mémoire de Louise-Anne Gautier samedi 25 juin

  • à 10h30cortège à vélo au départ de l’hôtel de ville jusqu’à l’oeuvre
  • à 11 hinauguration face au pont de bois sur le Gouédic, au bas de la rue de Trégueux à Saint-Brieuc
  • à 12 hpique-nique autour de l'œuvre.
Projet porté dans le cadre de la saison hors les murs de la galerie Raymond Hains / Ecole des Beaux-arts de Saint-Brieuc en collaboration avec le service Parcs, jardins et paysages de la Ville de Saint-Brieuc. Journée organisée par la ville de Saint-Brieuc en partenariat avec Le Comité d’Animation de Robien, les associations Vélo-utile et La Vaillante.

Sommaire

Pistes pédagogiques

L'artiste

Joachim Monvoisin vit et travaille à Rennes. Il est diplômé des Beaux-Arts de Quimper. Proche de mouvements absurdes tels que l’Oulipo, Dada ou les Pataphysiciens, il entretient un rapport sensible avec les images et symboles populaires qui l’entourent. Aussi bien puisés dans l’actualité que dans les délires de son enfance, il aime à jouer avec et à les détourner, avec comme seul contrainte formelle, celle de laisser libre cours au non-sérieux afin de contrer une société qu’il trouve apeurée et pessimiste. Joachim Monvoisin cherche à pratiquer un art qui permette de s'en évader et nous embarque dans un univers décalé mais non dénué de poésie et de sensibilité. Adepte de la marche, mobilité douce, il a aussi les pieds sur terre et sa démarche vise entre autre à nous réconcilier avec le vivant.

Pour en savoir plus

Arte - L'atelier A

Réseau Documents d'Artistes

Réseau Documents d'Artistes Bretagne

Deux boules VanillesMarbre rose, marbre blanc, Terre crue30 x 20 x 8 cm2016

L'oeuvre

Historique

Environnement

Analyse

Description

Propos de l'artiste

Appropriation de simulation 3D de l'oeuvre de Joachim Monvoisin commanditée par la ville de Saint-Brieuc en hommage à Louise-Anne Gautier à la croisée de la rue de Trégueux et de la vallée de Gouédic.

Réalisée dans le cadre de la commande publique de la Ville de Saint-Brieuc, l’œuvre de Joachim Monvoisin rend hommage à la mémoire de Mme Louise-Anne Gautier, ancienne adjointe à l’environnement de la ville et à son engagement pour le vivant et les enjeux écologiques.

Située sur le site de la vallée du Gouédic, l’œuvre Le Voyageur est implantée dans un espace de verdure emprunté pour la balade aussi bien piétonne que cycliste. Les passants peuvent ainsi profiter de l’œuvre comme de l’espace de verdure qui l’entoure.

Le voyageur est comme une oasis formée d’un nuage en béton blanc et de deux objets « ready made » incluant un système d’accroche de vélo thermo laqué jaune et une borne de gonflage à pneus. Utile et accueillant, c’est un point de rencontre dans la nature.

L’œuvre est un monument moderne, une œuvre qui porte des valeurs d’accueil et de collectif et qui encourage la transition vers de nouveaux usages, pour un meilleur futur. Ce n’est pas un monument vertical traditionnel mais un espace ouvert sur et à la vie. Un lieu pour se souvenir, se recueillir, mais aussi un lieu qui prolonge un peu l’engagement de l’élue disparue en contribuant à une facilitation des mobilités douces. Un signal de bienvenue, un point de ralliement, un espace hospitalier. Dans l’espace naturel de la vallée de Gouédic, l’œuvre est aussi un praticable. Il est possible de s’y asseoir, s’y allonger et s’y retrouver. Sur un espace en ciment blanc rejouant l’image d’un nuage aux formes arrondies, Le Voyageur renvoie à des notions de douceur et de contemplation. L’installation est pensée comme un lieu transitoire entre réel et imaginaire, entre terre et ciel.

« L’idée ici, est de créer un environnement propice à la réunion des cyclistes et un encouragement aux mobilités douces. J’ai souhaité privilégier des formes douces et des couleurs pastels afin de m’éloigner d’une austérité souvent associée au monument commémoratif et d’embrasser une esthétique plus contemporaine. Ici, l’installation est envisagée comme un signe poétique, un souvenir sensible à une transmission de l’héritage de l’élue et ouvert sur l’avenir. » Joachim Monvoisin

Mots-clés accueil - collectif - espace ouvert - hospitalité monument commémoratif - ready-made - praticable oasis - nuage - douceur - courbe mémoire - poésie - déambulation

La commande publique - Textes officiels

La commande publique initiée en 1983 par le fonds de la commande publique a permis de mener une réflexion autour de la production d’œuvres d’art dans le domaine public. Elle est la traduction d’une volonté de l’Etat d’enrichir le patrimoine national et le cadre de vie par la présence d’œuvres d’art accessibles à tous.Elle permet à des artistes de réaliser des projets de grande ampleur grâce à différents commanditaires tels que les collectivités territoriales, les partenaires publics ou privés avec le soutien des conseillers pour les arts plastiques placés au sein des directions régionales des affaires culturelles.Cette procédure est marquée par différentes étapes, de l’initiative du commanditaire en passant par la mise en place d’un comité d’experts, la définition des interventions, le choix des artistes ou des équipes pluridisciplinaires jusqu’à la réalisation de l’œuvre par l’artiste et sa réception par le public.L’art contemporain est présent dans des lieux très différents, que ce soit l’espace urbain ou rural, des lieux historiques, des jardins, des sites touristiques et permet une expression plastique quasi infinie (la sculpture, le design, les métiers d’art, les nouveaux médias, la photographie, le graphisme, l’aménagement paysager ou les interventions par la lumière).Les aspirations de commande artistique ont, elles aussi, évolué. La notion d’usage ou de fonctionnalité de l’œuvre n’est plus récusée. L’intervention peut aussi avoir un caractère éphémère (intervention pour un événement par exemple), donnant l’occasion d’une perception nouvelle et marquante de l’espace.

Le 1% artistique est une mesure qui consiste à réserver, à l’occasion de la construction ou de l’extension de bâtiments publics, une somme permettant la réalisation d’une ou plusieurs œuvres d’art spécialement conçues pour le lieu.Elle permet à des artistes de tendances et d’expressions diverses de créer des œuvres pour un lieu de vie quotidien, de se confronter à l’espace, au milieu urbain et de familiariser le public à l’art de notre temps.L’obligation de décoration des constructions publiques s’applique à toutes les opérations immobilières ayant pour objet la construction et l’extension de bâtiments publics ainsi que leur réhabilitation dans le cas d’un changement d’affectation ou d’usage.Cette mesure s’applique à toutes les opérations dont la maîtrise d’ouvrage est assurée par l’Etat ou ses Etablissements Publics, autres que ceux présentant un caractère industriel et commercial, ainsi qu’ à celles dont la maîtrise d’ouvrage est assurée par leur mandataire. Elle s’applique également aux collectivités territoriales ou leurs groupements, dès lors que ces constructions faisaient l’objet de la même obligation à la charge de l’Etat, lors de la publication des lois relatives à la répartition des compétences entre les communes, les départements, les régions et l’Etat.

L'art commémoratif

Un monument est un dispositif mémoriel exposé dans l’espace public. Commémorant une mémoire collective, il effectue une médiation entre le passé et le futur, et incite à ne pas oublier. Le monument est un dispositif qui arbore bien souvent les mêmes caractéristiques de dimension, de forme, monumentale, verticale, frontale, et incarne l’ancienneté, l’autorité, le symbolique, le rhétorique. Les événements tragiques du siècle dernier ont provoqué une crise de la représentation qui a invité les artistes contemporains à réinventer les codes du monument, face à une conception du temps et de la mémoire nouvelle. Jouant avec les caractéristiques du monument, les artistes ont ainsi créé de nouveaux dispositifs commémoratifs : les contre-monuments des années 80, les monuments-musées (tel le musée juif de Libeskind), ou des monuments amnésiques pour porter sur notre époque contemporaine un regard critique, rétrospectif et prospectif.

Wolfgang NatlacenMomtomb, 2010

Gaelle Le Guillou, Tombe gourmande, 2013

"J'ai souhaité privilégier des formes douces et des couleurs pastels afin de m’éloigner d’une austérité souvent associée au monument commémoratif et d’embrasser une esthétique plus contemporaine." Joachim Monvoisin

L'artiste italien Wolfgang Natlacen a conçu Momtomb en 2010 à Mons-en-Montois. Cette sculpture est une tombe pique-nique conçue pour sa mère, toujours en vie. L'artiste s'inspire des anciennes pratiques (encore actuelles dans certains pays étrangers) qui voulaient que l'on célèbre les morts, que l'on se retrouve pour faire ripaille. La sculpture a donc une fonction symbolique et une fonction pratique, accessible à tous.

Scupteure-céramiste, Gaelle Le Guillou développe depuis plusieurs années un travail autour de l'art funéraire interrogeant notre rapport à la mort et nos pratiques dans les cimetières. S'inspirant des coutumes du 19e siècle, l’artiste souhaite encourager le public à s'y promener. Lieux de mémoire, ces sites peuvent aussi devenir des lieux de rencontres, de créations et de convivialité. En imaginant des tombes potagères ou fruitières, elle expérimente un nouvel art funéraire mouvant et participatif.

Le vélo

Le vélo et l’art, quel rapport ? A priori aucun – excepté peut-être la légende selon laquelle le fameux Codex Atlanticus de Léonard de Vinci comporterait le dessin d’un prototype de véhicule à deux roues activé par un système de pédalier… la bicyclette a surtout été utilisée pour sa forme, notamment ses roues, en lien avec l’art cinétique. Représenté, détourné, enterré, le vélo est un objet du quotidien à la croisée de l'individuel et du collectif. Ainsi, il a inspiré des artistes et trouve sa place aussi bien à l'intérieur des galeries et musées que dans l'espace public.

Ready-made « assisté », la fameuse Roue de bicyclette de Marcel Duchamp (1913) est en réalité composée de deux objets : un tabouret et une roue fixée sur sa fourche. Posée sur un socle, la roue s’inscrit dans le contexte des recherches de l’artiste sur le mouvement, anticipant de vingt ans ses Rotoreliefs.

Fernand Léger, Les cyclistes (1948). Pour l'artiste, le vélo fait partie de ces pratiques populaires qu’en tant qu’artiste engagé il souhaite mettre en valeur comme moyen d’émancipation de l’individu. Il en fait un motif plastique, au même titre que la machine ou l’automobile.

En novembre 1985, sous l'impulsion de François Mitterrand, le parc de la Villette passe commande à Claes Oldenburg et Coosje Van Bruggen . La bicyclette ensevelie (Buried bicycle),1998, fait ainsi partie des nombreuses œuvres publiques réalisées dans le cadre de ce renouveau artistique initié par l’État. Agrandis à une échelle gigantesque, les éléments du vélo sont indépendants les uns des autres, et seule une partie de chacun est figurée.

Pentacycle de Vincent Lamouroux et Raphaël Zarka (2001-2002) est une « draisine » conçue pour rouler sur un rail reliant Paris à Orléans (le Turbotrain, projet utopique dont il ne reste que la structure portante). Entre art et ingénierie, cet objet relève d’un imaginaire technique qui prend forme plastique.

Forever Bicyles, Ai Weiwei, 2014. L'artiste a réalisé plusieurs versions de cette installation, en intérieur comme en extérieur. Il utilise des milliers de vélos de la marque Forever – la plus populaire en Chine - et renvoie à la place importante de l'objet dans la communauté chinoise. Ici encore, l’artiste procède par l’accumulation d’objets typiques du quotidien chinois.

Le nuage

En 1972, Hubert Damisch dans son texte Théorie du nuage. Pour une histoire de la peinture, étudie l'évolution du nuage chez les peintres du Moyen Age jusqu'à la fin du XIXe siècle où le nuage hante le ciel de la peinture occidentale. A l'origine utilisé, à l'imitation des machines de théâtre, pour faire apparaître le sacré dans le réel (ascension du Christ, visions mystiques), il joue un rôle plus ambigu à la Renaissance, au moment où le modèle perspectif se met en place. Le nuage vient alors masquer l'irreprésentable infini, en même temps qu'il le désigne.Au 20ème siècle, le nuage quitte un peu le domaine de la peinture mais persiste dans celui de la photographie. Recherche atmosphérique, réalité météorologique, la photographie documente le ciel jusqu'à ce que certains artistes échappent à cette réalité scientifique pour nous ramener vers des univers oniriques et poétiques.Le thème du nuage apparaît dans la sculpture américaine dès les années 1950/1960 mais ne se démultiplie au plan international qu'à partir des années 2000, créant jeux et surprises parfois dans de grandes installations.

MANTEGNA Andrea (c.1431-1506), Mantoue, Palais ducal, Castello San Giorgio, Faux oculus de la voûte, fresques de la Chambre des Époux (Gonzague), vers 1465-1474. Avec cet oculus sotto in su (du dessous au dessus), Mantegna semble être le créateur de la première ouverture fictive sur le ciel respectant les lois de la perspective en peinture. Cela se traduit par l’usage de raccourcis extrêmes sur les figures peintes d’un plafond ou d’une autre surface en hauteur, cela dans le but de donner l’illusion que ces figures sont suspendues dans l’air au-dessus des spectat.eur.rice.s. L'oculus de cette pièce serait une traduction de l’oculus architectural du Panthéon de Rome.

FRIEDRICH Caspar David (1774-1840), Le Voyageur au-dessus de la mer de nuages, 1817-1818, huile sur toile, 94,4x74,8 cm, Hambourg, Kunsthalle Les peintres romantiques placent l’homme au centre de la nature. Ici l’homme de dos contemple le paysage. Il est comme inclus dans cette atmosphère de brume et de nuages alors même que l’artiste le représente presque en ombre chinoise au premier plan de la toile. Un jeu d’aller et retour entre l’homme et le paysage se crée alors.

MAGRITTE René (1898-1967), La Victoire, 1939, huile sur toile, 74,5x53,5 cm, Collection particulière. Nombreux sont les tableaux de Renée Magritte où l’artiste représente des nuages blanc sur fond bleu comme le signe obsédant d'une surréalité et l'un des éléments principaux, presque un personnage, de l'histoire racontée.

GARCIN Gilbert (1929- 2020), Le poids des nuages, 2001 A partir de 1993, à l'âge de 64 ans, l'artiste se met en scène comme un personnage du théâtre de l'absurde, vivant avec tranquillité et humour des situations existentielles impossibles et truffées de références aux mythes, à la religion et à l'histoire de l'art. Ses photographies en noir et blanc sont réalisées à partir de petites maquettes, de collages et de photomontages manuels.

MILLET Laurent (né en 1968), photo de la série Nuées, 2008,tirage numérique, 80x100 cm. L'artiste renouvelle la poésie du nuage, en jouant dans ses compositions photographiques sur l'analogie, le solide et l'immatériel, la perspective et le cadre...

ELIASSON Olafur (né en 1967) et VOGT Günther (né en 1957), Your Glacial Expectation, Ebeltoft, 2012Artiste et architecte collaborent en disposant au sol, dans le paysage, cinq grands miroirs elliptiques différents ressemblant à des flaques d'eau (parfois glacée) et reflétant le ciel et les arbres.

ORTA Lucy+Jorge (nés respectivement en 1956 et en 1953), Cloud/Meteoros, 2013, installation ("Terrace Wires", exposition de plusieurs mois), Londres, Gare internationale Saint-Pancras Des personnages, perchés sur deux nuages suspendus sous la verrière, au-dessus de l'Eurostar, observent et accueillent le visiteur.

Voir sur le site du Musée André Malraux du Havre "Les nuages... Là-bas… Les merveilleux nuages" du 10 octobre 2009 au 24 janvier 2010 Par ici

Le "praticable"

Les “praticables” sont constituées pour et avec l’action du public. Les usagers d’œuvres participatives ou interactives sont-ils spectateurs ou utilisateurs ? Cette question récurrente est emblématique de l’évolution croissante du rôle du public dans le champ de l’art contemporain comme dans celui des médias, et, au-delà, dans nos sociétés bouleversées par les technologies interactives (web 2.0, réseaux sociaux, creative commons) qui font évoluer le statut du consommateur vers celui de coproducteur.Loin de n’être que des récepteurs, les spectateurs coopèrent de plus en plus à la réalisation de ce dont ils veulent faire l’expérience esthétique. Les œuvres d’art sont donc réalisées avec l’implication physique de leurs spectateurs. On parle d’ « expérience-utilisateur » ce qui peut conduire à analyser la relation entre une œuvre d’art et son public quand cette relation est fondée sur une expérience à la fois esthétique et pratique.

La fabrique du lac, Bruit du frigo, 2019-20 Bruit du frigo est un collectif de création fondé en 1997, qui regroupe architectes, artistes, urbanistes, médiateurs et constructeurs. Il réalise des projets artistiques, participatifs et contextuels sur l’espace public, mêlant installations urbaines, micro-architectures, actions collectives et événements culturels. La Fabrique du Lac est un projet réalisé dans le quartier El Oulfa de 2019 à 2020 à Casablanca. Dans ce quartier résidentiel, la place Al Firdaous et le lac El Oufa sont deux espaces publics majeurs du quartier mais en état de dégradation. Le lac, véritable oasis insoupçonné au cœur de la ville est une ancienne carrière transformée en bassin de rétention. L’urbanisation est venue progressivement l’enserrer sans pour autant l’intégrer au quartier. La place, véritable centralité urbaine, était équipée de nombreux bancs, très dégradés. Bruit du Frigo a conçu ainsi avec la participation du public, du mobilier urbain permettant aux habitants de réinvestir les lieux. https://bruitdufrigo.com/projets/fiche/la-fabrique-du-lac/

Confidences, Chloé Ruchon, 2009Projet à l'état de prototype. « Confidences » est une barrière Vauban (qui tire son nom de Sébastien Le Prestre de Vauban, ingénieur militaire, Maréchal de France de Louis XIV) transformé en fauteuil confident, fauteuil en forme de S permettant à deux personnes de discuter sans avoir à tourner la tête. Relié aux autres barrières standard, elle s’inscrit dans l’espace urbain comme une parenthèse. Elle n’est pas un élément autonome et fonctionne en étant intégrée aux autres barrières. « Confidences » n’est plus uniquement un obstacle, une séparation mais devient un espace de rencontre, d’échange et laisse cours à de nombreux scénarios d’utilisation. Elle est une barrière qui rapproche.

Pot bleu-vert, Eva Taulois. Exposition des reliefs nets aux ombres vives, Saint-Briac, 2018 Eva Taulois mêle des références empruntées à l'architecture, à l'artisanat, au design industriel comme aux arts populaires. Entre objet et motif , ses œuvres campent un décor qui devient un environnement accueillant. Car un des propos d'Eva Taulois est bien de fusionner l'art et la vie, d' exacerber les formes et les couleurs de notre quotidien pour en faire le lieu d'une expérience esthétique.Ainsi, objets, sculptures et peintures sont à vivre comme un espace de conversation entre le naturel et l'artificiel, un trait d'union entre entre la fonction et l'agrément.

Horizontes para vera, COIMBRA Eduardo, 2001Terre, herbe, structure de fer, lumière fluorescente et impression photo sur toile translucide, 4,5x14x14 m, Rio de Janeiro.Eduardo Coimbra est connu pour ses installations in situ mêlant architecture et mixed-media. Il construit des paysages dans lesquels les spectateurs sont conviés à participer.Fasciné par la lumière, le ciel et l'espace, l'artiste, grâce à des photos imprimées sur différents matériaux (toile, duratrans) met le ciel et ses nuages à la portée du spectateur qui déambule dans ses installations.

En piste !

Issues des mots-clés ( ), propositions de pistes d'exploitation pédagogique en classe ou hors les murs...

Arts plastiques Suggestion d'incitation et consigne pour les élèves L'échelle des possibles Avoir la tête dans les nuages ; Descendre de son nuage ; Être dans les nuages ; Être sur un/son nuage ; Chasser les nuages, ... Illustre ces expressions au moyen de la photographie et du montage / photomontage Notions: illusion, trompe-l’œil, échelle Exemple: Gilbert Garcin

OASIS Définition au sens figuré Lieu ou moment reposant, agréable (dans un milieu hostile, une situation pénible). Suggestion d'incitation et consigne pour les élèves Arts plastiques > Représente ton oasis en tenant compte de l'intégralité de cette définition. Notions: contraste, opposition - ordre/désordre Français Rédige un texte décrivant un milieu hostile, une situation pénible et un texte décrivant un lieu ou moment reposant, agréable. Travaille ensuite la présentation (mise en page) des 2 textes pour évoquer l'oasis. Exemple: La Maison des feuilles de Mark Z. Danielewski, 2000

La notion de traces: laisser des traces / garder la trace Arts plastiques Pratiques: collecte, captation, prise d'empreinte, photographies Français Approches: La mémoire familiale, l'arbre généalogique, le journal intime, la biographie Histoire - EMC Notions: Archives, commémorations, souvenir, témoignage Pratique: Collecte et exposition

Déambulation: action de marcher sans but précis (promenade, balade, flânerie ou dérive Objectif : rompre pour un temps avec les déplacements rationnels et utilitaires pour découvrir ou retrouver une expérience sensorielle, un rythme organique et, de là, une autre conscience de l'espace, du temps et du corps. Arts plastiques Approche de la marche comme pratique esthétique chez Richard Long ou Francis Alÿs. A l'instar de ce dernier, proposer aux élèves d'opérer une déambulation en collectant ou en laissant une trace. Le voyage à Nantes Ce parcours matérialisé par une ligne verte est ponctué d'objectifs entre lesquels la marche et les découvertes peuvent se faire au gré du public. En 2017, la proposition de Gaëlle Le Guillou était aussi l'occasion de déambuler dans le cimetière. Français Étude de textes (Le paysan de Paris, louis Aragon, 1926) Étude de poèmes (Charles Baudelaire, Gérard de Nerval pour la déambulation urbaine) Approche de la psychogéographie de Guy Debord dont le projet est de refonder la ville afin de créer des ambiances inédites permettant la construction de situations, c’est-à-dire des moments de vie à la fois singuliers et éphémères. La psychogéographie s’intéresserait donc à la perception de l’espace urbain, et plus particulièrement à l’expérience affective de l’espace par l’individu. (émotions et comportement)

RALENTIR Arts plastiques Pratique de la vidéo, du stop motion, du slow motion et intervention sur la durée des images EPS Contrôle du mouvement Éducation Musicale Écoute et travail du tempo et des variations

Arts plastiques Suggestion d'incitation et consignes à destination des élèves:

  • Objet fétiche
Réaliser un monument à partir d'un objet, à priori fétiche, et en l'honneur de cet objet Notions: hommage, dimensions, socle, mise en scène
  • Le 1 %
Découverte (observation, croquis, photographies) et recherches sur l’œuvre issue du 1 % dans l'établissement Si inexistant, projet EAC ou projet de classe pour proposer une oeuvre.

L'un fait pour l'autre Arts plastiques Proposer une œuvre à activer, à vivre Français Rédiger un texte à trou à destination d'un tiers qui le complètera/ Fabriquer un livre vierge à destination d'un tiers qui le remplira Technologie Fabrication ou codage Notions: interaction, participation

Franck et olivier Turpin (nés en 1964) Magic 2, 2006 Artistes jumeaux, ils développent un travail ( vidéo, performance, photo) en commun depuis dix ans. Alimentée par leur gémellité, leur démarche artistique interroge l'espace physique et mental déployé entre leurs personnes. Ils questionnent l’idée du double, en branchant leurs corps d'artistes sur toutes sortes de machineries (prothèses, extensions, éléments d'architecture, projections, sculptures, etc.). Les « Siamoiseries » sont des appareillages qui transforment le lien forcé en une performance où l'organique se trouve reconduit au mécanique. Leurs têtes dans un même nuage, les obligent à s’envoler, à l’aveugle et ensemble, de manière cocasse

Banksy, Unwelcome Intervention - mur près de Bethléem - juillet 2005 En juillet 2005, le graffeur anglais Banksy se rend en Cisjordanie à l'occasion de l'anniversaire de l'avis rendu par la Cour Internationale de Justice de La Haye condamnant la barrière de séparation israélo-palestinienne. Afin de protester contre le mur de Gaza, il réalise clandestinement neuf fresques en territoire palestinien sous le regard médusé des soldats des forces de sécurité qui bien que relativement tendus - coups de feu de sommation - le laisse faire, fusils braqués sur son équipe. Banksy propose des trouées, des ouvertures, du rêve, des oasis au sens figuré.

Jochen Gerz, Le monument invisible - 2146 pierres, 1990-1993 Place pavée Schlossplatz de Sarrebrück,maintenant appelée place du mémorial invisible, devant le château, siège du Parlement régional, Allemagne Un an après la chute du mur de Berlin, en avril 1990, l’ensemble des 66 communautés juives d’Allemagne (et de la RDA de l’époque) ont été invitées à mettre à disposition les noms de leurs cimetières. Jochen Gerz entreprend clandestinement, avec l’aide de ses étudiants de l’École des Beaux-Arts, de desceller progressivement les pavés de la place devant le château de Sarrebrück, ancien quartier général de la Gestapo. Sur chaque pavé, il inscrit le nom d’un cimetière juif d’Allemagne et la date de cette inscription pour le remettre en place, face gravée tournée vers le sol. Le nombre des cimetières donnés par les communautés juives s’élevait à l’automne 1992 à 2146.

Cyclisk, 2010. Mark Grieve et Ilana Spector ont recyclé des vélos en fin de vie à travers deux œuvres exceptionnelles. Les Américains ont construit une tour et une arche géantes, uniquement faites de vieilles bicyclettes. A Santa Rosa (Californie), une loi oblige les promoteurs immobiliers à reverser 1% de leur budget à des projets d’art public. Grâce aux fonds de la construction d’une nouvelle concession Nissan, les pouvoirs publics ont invité des artistes locaux à imaginer une oeuvre. La ville souhaitait se profiler comme une cité accueillante pour les cyclistes. Les artistes Mark Grieve et Ilana Spector ont proposé de réaliser un obélisque avec des pièces de vieux vélos destinés à la ferraille. Haut en couleurs, et haut tout court, cet hommage à la culture cycliste s’élève à une vingtaine de mètres. Pas moins de 340 vélos ont été récupérés pour construire le ‘Cyclisk’. Une manière originale de recycler la mitraille.

Marcel Dinahet, Figures, 2009 Le dispositif Figures comprend quatre projections vidéo qui représentent la danseuse Maud Le Pladec, filmée en immersion à la piscine Dominique Savio de Rennes. Figures souligne la présence du corps de la danseuse, en apnée et quasi immobile sous l’eau, et celui de l’artiste, suggéré par le mouvement rotatif de la caméra. Ce mouvement dote l’espace d’une dimension temporelle, celle de la durée de la boucle, qui s’achève lorsque la danseuse remonte à la surface pour reprendre son souffle. L’effet de ralenti accentue l’impression d’apesanteur, de « temps suspendu ».

Franz Erhard Walther. Gehstück, Sockel. (walking piece, plinth). 1964 L'artiste développe depuis les années 1950 un travail qui questionne le rôle du spectateur dans l’appréhension de l’œuvre de même que le statut de cette dernière. L' action du spectateur, qui ne tient ici ni de la stricte performance ni du happening, lui permet d’étendre le sens et la portée du dispositif en faisant du corps un lieu et un outil pour l’œuvre. Par là, Walther renouvelle en profondeur le cadre de l’art et anticipe grandement, cela dès 1963, des pratiques relationnelles qui occuperont le devant de la scène artistique bien des décennies plus tard.

The naked city, 1957, carte psychogéographique En 1955, Guy Debord définit le terme de psychogéographie qui s’intéresserait à la perception de l’espace urbain, et plus particulièrement à l’expérience affective de l’espace par l’individu. Les cartes psychogéographiques sont donc le résultat de l’objectivation de la dérive. Elle matérialise sous forme graphique les états d’âmes des individus au contact de l’espace urbain. Plus artistiques que scientifiques, les cartes psychogéographiques cherchent à tracer le rapport entre les quartiers et les états d’âme qu’ils provoquent.

Le voyageur, Joachim Monvoisin, 2022Vallée du Gouédic / Rue de Trégueux

Formes, Atelier Bingo, 2022Maison de l'agglo

Vincent Mauger, 2013Ecole des Beaux-arts

Folia, Hervé Beurel, 2010Villa Carmélie

Projet de parcours-ateliers en Septembre

Des parcours visuels urbainspourront être proposés aux classes afin de découvrir une ou plusieurs oeuvres dans l'espace public. Les élèves pourront ainsi pratiquer la déambulation, expérimenter la trace, la collecte, l'écoute, la captation, ...

Les ateliers de pratique proposés pourront se faire en résonnance avec les oeuvres ou en lien avec le projet déambulatoireà construire avec l'enseignant.

Réalisation du dossier: Laure Bente et Vanessa Auclerc-Galland / Crédits: Genially et Canva