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Journal
intime de Romane partie 2
Après la fierté
Après cette victoire personnelle j'étais totalement comblée. Le 23 juin à Dunkerque, j'avais des étoiles dans les yeux de me dire que j'avais accompli tout ca.
Mes performances avaient été positives et mes entraîneurs étaient fiers de moi : j'avais tout.
8 mai 2022
Il y 1460 jours, j'ai fait les Championnats de France à Dunkerque à 15 ans.
J'avais mis mon maillot porte bonheur, mes nouvelles lunettes anti-buée et mon bonnet arena offert pour mon anniversaire.
J'entend encore le bruit du sifflet pour donner le départ et ma vivacité à l'écoute de ce bruit excitant.
L'eau glissait sur mon corps huilé 1O minutes avant, et j'entendais les applaudissements et les hurlements à chaque respiration de 0,5 secondes.
Mal partie pour le 100 mètres papillon, j'ai finalement touché le mur de la fin la deuxième.
Les temps s'affichaient en face de nous et là je n'en revenais pas. La ligne 2 Romane Giordano avait amélioré son temps de 1 seconde et demi (je ne sais pas si tu te rends compte mais en natation c'est assez impressionant).
Un grand sourire était affiché sur mon visage et j'embrassais alors mon petit bracelet au poignet gauche comme signe de remerciement pour m'avoir fait "gagné" cette course. Deuxième était quand meme une victoire pour moi.
Il y a 1515 jours je ne me rendais compte de ce qui allait m'arriver. Je ne pensais jamais courir dans les bras de mon entraineur pas très calin les larmes aux yeux. Je m'entrainais tous les jours 2 heures sans savoir si ca allait payer ou pas. Je me levais natation, je mangeais natation je dormais natation!
Il y a 2000 jours j'étais encore dans le doute de savoir si je continuais la natation ou pas.
Moins forte que les autres, je n'arrivais à m'imaginer gravir les échelons.
Peu de gens croyaient en moi et à l'epoque, j'avais besoin que des gens aient confiance en moi pour y arriver. Aujourd'hui, je me suis construite grace à toutes ces années de pérsévérance.
Il y a 2920 jours, je me suis inscrite à l'option natation car c'était le seul sport que j'aimais bien.
Tous ces moments passés dans l'eau, à pleurer, à souffrir mais en même temps à être tellement fière et se sentir bien à la fin on fait de moi ce que je suis.
À cette époque de la sixième je n'avais pas d'amis, personne à qui m'adresser. Je plongeais la boule au ventre, je me changeais dans un vestiaire fermé pour ne pas que les pestes voient mon soutif rose usé, alors qu'elles étaient en jolies brassière de sport nike. Les entraîneurs soufflaient de désespoir en me voyant plonger.
Je faisais mon maximum mais ce n'était jamais assez.
Les choses négatives se sont transformées en positives avec le temps.
Si je n'avais signé ce papier le 3 septembre à la piscine Éric Guiraud, j'aurais loupé la fierté d'avoir réussi mon plus grand rêve.
"La nature apprend à l'homme à nager lorsqu'elle fait couler son bateau."
Mai 2022,
J'avais oublié de te parler d'une chose très importante qui m'a aidé à avancer dans ma vie : mes parents.
Mon père surtout a été mon pilier dans cette aventure. Même si ce sport ne le passionait pas, il était toujours là pour moi.
Il n'y a pas si longtemps, je lui ai posé des questions sur cette évolution, alors je vais t'en parler un peu.
Lorsqu'il m'emmenait en compétition et qu'il fallait partir très tôt le matin, il me disait "mais non Romane ca m'a jamais dérangé je le voyais que c'etait ta passion comme moi pour le foot!"
Très reconnaissante de tout ce qu'il a fait pour moi, je me devais de réussir mais il me rassurait "Écoute même si t'avais échoué 100 fois et que je devais me lever le dimanche à 6h et bah écoute je l'aurais fait parce que t'es ma fille et je t'aime".
Tous ces mots me permettaient d'avancer et de me sentir moins seule "tu sais ma fille on sera toujours là pour toi et c'est pas parce tu réussis pas qu'à coté tu réussis pas de grandes choses".
Je lui demandais aussi comment il avait pris mon mal-être du début de la section sportive et avec un peu d'humour il me disait "ahhh bah c'est sur qu'au début c'était pas gagné hein heuresement que t'as un mental d'acier comme ton père" en me serrant dans les bras.
Il me disait aussi qu'il était très fier de moi même si il avait peur pour moi une petite période lorsque j'ai perdu beaucoup ou lorsque je suis passée à coté des Championnats de France.
Je lui demandais enfin s'il aurait préféré que je fasse un autre sport qui lui plaisait plus (+) "Mais non Romane jamais de la vie la natation c'est toi ! Et puis vu tes deux pieds gauches là, un jeu de ballon ca aurait pas été possible!" et nous riions ensemble
Mai 2022,
Me revoilà cher journal, j'ai du prendre un autre cahier tellement j'étais inspirée ...
J'espère que le projet d'avant t'a plu.
Pour cet atelier, contrairement à ce que j’ai pu observer en classe, j’ai choisi une expérience forte en émotion positive. D’abord car je trouve personnellement qu’il est beaucoup plus inspirant de parler de quelque chose qui évoque un bonheur extrême qu’on a pu ressentir que de parler d’un sujet douloureux qui raviverait de sombres souvenirs.
J'ai voulu en choisissant ma sélection aux championnats de France montrer à quel point quand on veut on peut. J'ai mis des vraies photos pour que tu visualises bien l'aventure et les périples qui me sont arrivées avant d'arriver à l'objectif.
Je suis consciente et comprend totalement qu’on ne partage pas tous une passion pour le sport et encore plus la natationcette mais mon but est ici de retranscrire du mieux que je le puisse l’émotion que j’ai vécu le jour de cet exploit, en suivant la consigne donnée.
J’ai essayé de la raconter telle que j’aurais aimé qu’une personne quelconque me raconte ce qui la rend si joyeuse et même si cela était lié à une passion que je ne partage pas.
Peu importe le temps que j’ai pu mettre pour le réaliser, cet atelier m’a donné le sourire tout du long.
J'ai rencontré de petites difficultés de coordination entre les dates et au niveau du diapo pour cet atelier.
9 mai 2022,
Ouch j'ai beaucoup écrit hier je ne me suis pas rendue compte, bon j'ai encore des choses à te dire après ces années hyper intenses dans ma vie mais je te raconterais ça demain je vais à l'entraînement là, xoxo
10 mai 2022,
L'entraînement hier s'est bien passé, j'ai souffert mais ca va j'ai un peu bronzé comme nous avons nagé à l'extérieur.
Là je suis posée au soleil dans mon jardin et j'ai fait une petite sieste, c'etait génial mais pendant ma sieste il faut absolument que je te raconte quelque chose qui m'est arrivé...
Pendant ma sieste, un rêve que je fais depuis maintenant assez longtemps s'est répété ...
C’était il y a plusieurs années que je rêvais de cette chose aussi originale que innatendue.
Comme tous les soirs quand mes yeux commençaient à se fermer, j’éteignais la lumière et m’endormais progressivement jusqu’au noir total. Soudainement, j'ai ressenti une étrange sensation. C’était comme si j’ouvrais les yeux, sauf que je réalisais qu’ils étaient bel et bien fermés. Tout se passait alors dans mon esprit, dans mon subconscient.
Je savais pertinemment que j’étais en train de rêver et pouvais regarder autour de moi.
C’était un désert, c’était si vaste, on y voyait à perte de vue. J’arrivais à distinguer quelque chose d’imposant. C’était génial car j’étais en fait en lévitation et pouvais donc me déplacer vers cette chose rapidement et sans effort. En me rapprochant, une dune de sable en face de moi m’obstroyait la vue. Je la gravissais tout en me déplaçant comme un génie. En arrivant en haut, de gigantesques et majestueuses architectures et un long fleuve apparurent. C’était les pyramides bordées par le Nil. Je comprenais alors que j’étais plongé en plein milieu de la civilisation égyptienne antique. Il y avait beaucoup de personnes et majoritairement des hommes. Certains, parmi eux étaient munis d'un fouet qu’ils n’hésitaient pas à utliser et encadraient des hommes qui avaient l'air d'être réduit à l'esclavage. Ils travaillaient dans des conditions absolument inhumaines sous une chaleur insoutenable. Ils étaient en train de pousser d’énormes rochers taillés dans des formes similaires en respectant un rythme imposé et cela jusqu’au sommet de la pyramide. J'étais en faite un fantome aux pouvois de génie dans le film "Le Prince d'Egypte"
Je me décidais à m’approcher d’eux pour les observer de plus près.
Je constatais que j’étais totalement invisible à leurs yeux, ils ne pouvaient pas non plus m’entendre.
J’étais libre de faire ce que je voulais.
Je volais au milieu de tout ce qu’il se passait et vis un accès pour pénétrer à l’intérieur de la pyramide.
Je le fis et pu voir sur les parois d’un couloir sombre éclairé par quelques torches d’authentiques hiéroglyphes évidemment incompréhensibles pour moi.
Je progressais sur mon lugubre chemin quand tout à coup un piège se déclenchait. Je fus un petit peu abasourdi par ce qu’il venait de se produire et comprenait que j’avais été chanceux que la lame me traverse.
Si je n’avais pas été ce genre de fantôme je serais sans doute mort dans mon rêve, et rêver de mourir n'est pas forcément bon signe... (tu l'auras compris, je suis un peu superstitieuse).
Le fait que le piège se soit déclenché alors que je n’étais pas présent physiquement m’a toujours intrigué.
Les pièges réagissaient sûrement lors de la présence d’esprit qui sait. Quelques mètres plus loin, j'arrivais dans une pièce immense qui ressemblait à un tombeau. C’en était un, et au centre de celui-ci il y avait un sarcophage. Je m’en approchais délicatement et eus à peine de temps de l'effleurer que tout avait déjà disparu. Cela s’était passé en un clin d'œil et je n’avais rien vu venir.
J’étais troublé par la brutalité avec laquelle le rêve s’était arrêté et ouvris les yeux. Cette fois-ci c’était la réalité, je venais de me reveiller de la sieste avec mon thé glacé renversé sur moi.
Je suis quelqu’un qui rêve beaucoup.
Le rêve est une science inexacte, c’est un peu une comme une discussion organisée à l’improviste entre notre conscience et notre subconscient. Les deux communiquent, on ne sait ni quand, ni pourquoi, ni comment.
Quand on espère rêver, on ne rêve pas. Quand on ne veut pas faire de cauchemars, on en fait.
Personnellement, j’ai déjà vécu à peu près toutes les situations.
Mes rêves sont pour la plupart du temps totalement décousus, dépourvus de tout sens, tout s’enchaîne très vite, les personnes, les objets, les situations. En bref, c’est un gros bazar.
J’aime tout de même lorsque je me rappelle de mes rêves trouver des raisons aux choses qui ont pu s’y produire.
J’arrive quelques fois à trouver des explications rationnelles en faisant le lien avec des choses que j’ai vécu, vu, entendu. Et il y a ce genre de rêves, tel celui que je viens de te raconter, où je vis quelque chose que je ne saurais expliquer.
Je n’ai jamais spécialement été passionné d’égyptologie bien que cela soit bien évidemment passionnant.
Le caractère unique de ce rêve est finalement ce qui le rend si exceptionnel à mes yeux et qui me donnera toujours l’impression que ces nuits et ces siestes là, j’ai été privilégié.
Bref cher journal, j'espère que ça t'auras plu, je vais me reposer à bientôt ...