Reproduction et condition du milieu
isabelleguerinsvt
Created on May 7, 2022
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Transcript
Reproduction et condition du milieu
Situation :
Consigne :
Exemple 1
Le suivi des effectifs de populations de sanglier dans la forêt de Chambord montre des variations au cours des années successives. Le nombre de petits par portée des femelles n’est pas régulier.
Situation :
Consigne :
Exemple 2
Situation :
Consigne :
Exemple 3
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Situation :
Consigne :
Exemple 4
Situation :
Consigne :
Exemple 5
2. Relevé des précipitations sur 9 semaines et pourcentages d'escargot qui pondent
La coccinelle asiatique a été introduite dans différents pays pour la lutte biologique dirigée contre les pucerons. Cette espèce est devenue envahissante et elle fait partie à ce titre de la liste des espèces invasives établie par le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris.
Situation :
Consigne :
Exemple 6
Comment est-elle arrivée en Europe ?
L’introduction de la coccinelle asiatique partait d’une bonne intention. Elle a volontairement été importée en Europe et aux États-Unis dans les années 1980 pour lutter de manière biologique contre les pucerons. Car la petite bête d’origine orientale (on la trouve originairement en Chine, au Japon et dans l’est de la Russie) a gros appétit.
Adulte, elle peut ingurgiter de 90 à 270 pucerons par jour, contre une cinquantaine pour ses cousines indigènes. Et elle est encore plus vorace quand elle n’en est encore qu’au stade de larve. Sa fécondité élevée (jusqu’à 2.500 larves en une vie qui dure deux à trois ans) conjugué au fait qu’elle soit facile à nourrir en milieu artificiel ne font qu’ajouter à ses charmes : la petite bête, en plus d’être redoutablement efficace, a un coût de production bien moindre que sa cousine à deux points, l’Adalia bipunctata, également utilisée comme insecticide naturel.
"En France, dans les années 1980, l’Inra importe cette coccinelle réputée vorace, de Chine, pour tester ses capacités de lutte biologique contre les pucerons", explique Arnaud Estoup. généticien et directeur de recherche à l’Inra, l'Institut national de recherches agronomiques, au centre de biologie et gestion des populations de Montpellier. Depuis douze ans, il étudie l’évolution et la propagation des coccinelles asiatiques. "Au début, quand on lâchait les coccinelles asiatiques dans la nature, elles mangeaient les pucerons mais ne s’installaient pas. La plupart mourraient. La souche de coccinelles asiatiques choisie par l'Inra avait des ailes atrophiées et était peu mobile, donc non susceptible d'être invasive. Elle ne s’est jamais installée durablement. Et le coléoptère ne résiste guère au froid de l’hiver européen."
Serein face à ces observations, l'Inra transmet alors cette souche à biotop, une société spécialisée dans la lutte biologique pour qu’elle puisse la commercialiser comme insecticide naturel dans les jardineries du sud de la France.
Mais le scénario biologique tourne mal. En parallèle de cette commercialisation, d’autres contingents d’Harmonia Axyridis arrivent en France de manière clandestine. "A partir de 2003, la coccinelle asiatique est entrée sur le territoire français depuis la Belgique qu’elle avait colonisée. Elle est aujourd’hui très présente partout dans les plaines du Grand Est, comme dans toutes les régions de France », constate Raynald Moratin, responsable scientifique de l'Odonat, l'office des données naturalistes du Grand Est, une fédération d'associations naturalistes de la région.
Sont également observées des coccinelles venues du continent américain, où elles avaient également été introduites par l’homme. "On a analysé le génome des coccinelles envahissantes en France, explique Arnaud Estoup. On retrouve une fraction de gènes provenant de la souche de l’Inra et une grande proportion de gènes des coccinelles asiatiques venant d’Amérique du Nord. C’est cet hybride qui se propage dans le nord-est de la France, notamment en Alsace, depuis dix ans."
Un hybride qui a soulevé bien des polémiques, au point que la société Biotop décide en 2011 de cesser la commercialisation de cette coccinelle comme insecticide naturel. "On a décidé de la remplacer par d'autres espèces, comme les coccinelles à 2 points et celles à 11 points", précise le chargé de marketing de Biotop, Sébastien Roussel qui déplore toutefois ce retrait du marché : "le front de l'invasion est arrivé par le nord de la France alors que la majorité des coccinelles que l'on commercialisait étaient vendues et disséminées dans le sud de la France. Mais c'est difficile de faire comprendre aux gens que notre espèce n'était pas invasive."
Un redoutable prédateur
La coccinelle asiatique ne se contente pas d'envahir les maisons une fois l'hiver venu pour se mettre à l'abri. L'insecte peut aussi faire des ravages sur d'autres espèces. Quand il s'agit de pucerons ou de cochenilles, les jardiniers s'en félicitent. Les entomologistes un peu moins. "Elle a été définie comme espèce envahissante, explique le généticien de l’Inra Arnaud Estoup, car elle a un impact négatif sur les espèces locales de coccinelles. Elle est plus grosse et plus vorace qu’elles. Elle mange d’énormes quantités de pucerons. Quand elle passe quelque part, les coccinelles autochtones n’ont souvent plus rien à manger."
Et non contente d’être vorace, elle se révèle également cannibale. Au stade larvaire comme à l’âge adulte, la coccinelle asiatique attaque les œufs des autres espèces d’insectes comme les coccinelles locales. Elle peut aussi être friande de syrphes ou de chrysopes communes.
Plus vicieux encore, elle transporte un poison mortel, comme le révèle Christophe Brua, président de la Société alsacienne d'entomologie : "les coccinelles asiatiques véhiculent des parasites pathogènes dans leurs œufs. S’ils sont inoffensifs pour elles, ils peuvent être très toxiques pour les coccinelles locales. Quand ces dernières les mangent, elles meurent."
L’impact de ces effets nocifs a été calculé en 2012 par le centre britannique d’écologie et l’hydrologie qui a réalisé des études en Belgique et en Grande-Bretagne : plusieurs espèces indigènes montraient alors un déclin démographique attribué à l’Harmonia. La plus menacée était la coccinelle rouge à 2 points noirs. Sa population locale avait diminué de 40 %.