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Thème 3 Chapitre 2 : La construction du modèle parlementaire britannique et son influence

Bonjour, je suis Voltaire, philosophe et auteur de génie à mes heures perdues. Je suis français, mais quand je suis allé en Angleterre, j'ai bien observé leur régime et il m'a beaucoup inspiré.

Si j'étais vous, j'irais lire la citation. Elle vous aidera pour votre cours d'histoire. Tout y est.

Si cela vous convient, partons en voyage. Je vous aiderai à comprendre comment ce régime s'est construit et pourquoi.

"La nation anglaise est la seule de la Terre qui soit parvenue à régler le pouvoir des rois en leur résistant, et qui, d’efforts en efforts, ait enfin établi ce gouvernement sage où le prince tout-puissant pour faire du bien a les mains liées pour faire du mal".


Voltaires, Lettres anglaises, 1734.

Votre objectif : mener l'enquête.

Vous pourrez ici voyager à travers le temps et partir à la rencontre des personnages et des événements importants du XVIIe et du XVIIIe siècle anglais.

Ces épisodes vous permettront de comparer l'histoire anglaise avec l'histoire française. Au fur et à mesure, remplissez le côté anglais de votre frise chronologique. Vous verrez, en suivant Voltaire et ses consignes, que ces deux pays rencontrent des problèmes similaires mais y trouvent des solutions différentes.

L'icône vous ramènera à l'accueil. Le logo indique qu'il y a un audio (écouteurs, son peu fort)
Soyez curieux mais n'oubliez pas que le temps est compté. Voltaire ne restera pas indéfinement.

1610

I. L'affirmation contrariée du pouvoir royal anglais

Commençons par le début:

Jacques Ier

"La monarchie est le pouvoir suprême sur Terre. Car les rois ne sont pas seulement les lieutenants de dieux sur Terre, mais ils règnent depuis son trône sur Terre [...]. Trois points illustrent cette similarité entre Dieu et la monarchie. [...] Dans les Ecritures Saintes (la Bible), les rois sont appelés dieux, et leur pouvoir est associé au pouvoir divin sur Terre. Les rois sont aussi comparés aux pères de familles, un roi est vraiment le parens patriae [le père de la patrie], le père politique de ses sujets. Et finalement, le royaume étant comme le corps d'un homme, les rois sont comparés à sa tête."


Jacques I d'Angleterre (1603-1625), discours devant le Parlement d'Angleterre en 1610.

1629-1640

I. L'affirmation contrariée du pouvoir royal anglais

Là ça se complique... ou ça devient intéressant...tout est une question de point de vue ici.


A vous de voir si vous voulez parler en premier au roi ou au Parlement.

"Le Parlement ne veut pas m'aider à financer mes projets en votant mes impôts? Mais qui croient-t-ils être? Moi Charles I, fils du roi Jacques I, j'exercerai mon pouvoir. Si je ne peux pas m'appuyer sur mon parlement, alors je règnerai sans lui. Un "règne personnel", voilà comment l'histoire appellera ça. ​ J'imposerai mon autorité par les finances et la religion.


Si je ne peux pas lever d'impôts pour financer mes guerres, alors que je vais créer des taxes, le parlement n'a pas son mot à dire là-dessus. L'autorité royale, voilà le coeur du royaume. Le parlement est élu uniquement pour que mon peuple consente à mes souhaits, pas pour gouverner !

Vous raconter ce qui s'est passé pendant ces onze années. Bien sûr. Pendant onze ans, le roi Charles I n'a pas réuni le Parlement. Il ne comprenait rien à la monarchie anglaise. Le règne personnel. Nous nous l'avons appelé les "onze années de tyrannie". Nous ne sommes pas comme ces Français avec leur roi absolu. Nos ancêtres les barons ont gagné en 1215 le droit de toujours conseiller le roi et de contrôler son pouvoir. Si nous refusons d'accepter les impôts qu'il veut nous faire voter, c'est pour protéger les droits des Anglais. C'est d'ailleurs pour cela que les propriétaires anglais nous élisent. Si nous faisions ce qu'il veut, il aurait de quoi payer une armée en permanence, vous imaginez ce qu'un roi pourrait faire si l'armée était totalement à son service, toujours prête à attaquer ses adversaires ? Hors de question. Et sa politique religieuse? Imposer un même culte à tous, c'est bafouer nos libertés. Jamais.

1643-1651

I. L'affirmation contrariée du pouvoir royal anglais

Vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir.
Prenez garde à là où vous mettez votre tête...vous risqueriez de la perdre.

Une fois cette porte franchie, point de retour en arrière possible.

1643-1651

I. L'affirmation contrariée du pouvoir royal anglais

30 janvier 1649 THE KING IS DEAD The Daily Prophet


Ce jour, Charles Stuart, anciennement Charles I, roi d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande, condamné à mort le Parlement du Commonwealth, a été décapité. Celui qui avait bafoué les droits du parlement et avec lui des Anglais, qui avait voulu imposer une foi impure quasi catholique a été vaincu après dix ans de guerre. Gloire au nouveau Commonwealth, ce nouveau régime républicain créé et protégé par Oliver Cromwell et ses troupes.

Révolution anglaise

I. L'affirmation contrariée du pouvoir royal anglais

En voilà un sacré personnage. Oliver Cromwell fait parti des parlementaires qui s'oppose à Charles I. Il dirige les armées du parlement et ensuite le Commowealth. Puritain, il veut une société et une religion protestante
pure. Il prend le pouvoir seul et nomme même son fils successeur. C'est bien la peine de tuer un roi si c'est pour devenir dictateur !

1653-1660

1660-1685

II. La naissance d'un régime parlementaire

On l'oublie souvent,
mais c'est bien
l'Angleterre qui a
décapité en premier son roi.

Traumatisés par cette république dictoriale, les Anglais on rappelé un roi, le fils de Charles I. Il gouverne bien...son frère joue un jeu dangereux par contre...

Moi Charles II, jure de restaurer la monarchie, l'ordre et la paix civile. Je gouvernerai dans le consensus et la tolérance. Veillons à ne pas reproduire les erreurs passées.

Mon frère Charles II est décédé en 1685. J'ai reçu la couronne. Mais moi, Jacques II, il est hors de question que je m'abaisse devant le parlement. je suis le premier roi catholique depuis plus d'un siècle. J'ai bien l'intention de ramener la vrai foi catholique dans ce pays ! Tant pis si le Parlement n'est pas d'accord.

1688

II. La naissance d'un régime parlementaire

C'est mon moment préféré du film !

November 26th, 1688 A New Revolution ! Daily Prophet


Jacques II a quitté le royaume. Le roi catholique s'est exilé en France. Il a fui devant Guillaume, son gendre hollandais appelé au secours pour protéger le royaume d'un retour du catholicisme. Guillaume III et se femme Marie II, fille de Jacques II, ont été proclamés co-roi et co-reine.
Mais ça n'est pas la seule victoire ! En échange de leur
couronne, le parlement à négocier le Bill of Right. Ce texte
garantit maintenant que le roi devra gouverner avec
le Parlement qui votera pour les lois,
les impôts, l'armée et protègera nos droits !


XVIIIe s.

II. La naissance d'un régime parlementaire

Pour quel parti tu voudrais voter?

Je suis Robert Walpole, j'ai servi auprès des rois George I et George II, entre 1721 et 1742. Je suis le premier premier ministre de l'histoire du royaume. Avant moi, les rois avaient des ministres qu'ils réunissaient dans leur "cabinet". C'est le nom du gouvernement chez nous. Mon influence au sein du cabinet a servi de modèle à mes successeurs. Depuis les rois règnent, les premiers ministres gouvernent. L'Angleterre évite les révolutions comme ça. En cas de crise, le premier ministre s'en va mais le roi reste et continue. Quand vous aurez inventé l'électricité, vous appellerez ça un fusible. J'ai failli passé par là, mais j'ai été plus fort que ça.


Ce qui fait la force du premier ministre, et l'intérêt de sa place, c'est qu'il aide le roi à gouverner en faisant le lien avec le parlement. Pas de premier ministre sans parlement ! La nomination du premier ministre dépend des élections. Il y a deux grands partis :

- Les whigs, dont j'étais le chef. Nous défendions le pouvoir du parlement face à celui du roi

- Les tories, nos adversaires. Eux défendaient d'abord le pouvoir du roi contre le Parlement.

- Et puis il y avait les jacobites...mais c'est une autre histoire.


Vous venez de révéler un complot jacobite.

Les jacobites tentent à plusieurs reprises de prendre le pouvoir au début du XVIIIe siècle.

En 1745, ils mènent la plus grande offensive. Parti d'Ecosse, ils arrivent presque jusqu'à Londres.

Ils sont à l'origine les soutiens d'un roi d'Angleterre qui a perdu le trône au XVIIe siècle. Saurez-vous le retrouver? Sans la bonne réponse, Londres tombera et vous ne pourrez pas retrouver le fil de l'histoire.

XVIIIe s.

II. La naissance d'un régime parlementaire

Pour quel parti tu voudrais voter?

Je suis Robert Walpole, j'ai servi auprès des rois George I et George II, entre 1721 et 1742. Je suis le premier premier ministre de l'histoire du royaume. Avant moi, les rois avaient des ministres qu'ils réunissaient dans leur "cabinet". C'est le nom du gouvernement chez nous. Mon influence au sein du cabinet a servi de modèle à mes successeurs. Depuis les rois règnent, les premiers ministres gouvernent. L'Angleterre évite les révolutions comme ça. En cas de crise, le premier ministre s'en va mais le roi reste et continue. Quand vous aurez inventé l'électricité, vous appellerez ça un fusible. J'ai failli passé par là, mais j'ai été plus fort que ça.


Ce qui fait la force du premier ministre, et l'intérêt de sa place, c'est qu'il aide le roi à gouverner en faisant le lien avec le parlement. Pas de premier ministre sans parlement ! La nomination du premier ministre dépend des élections. Il y a deux grands partis :

- Les whigs, dont j'étais le chef. Nous défendions le pouvoir du parlement face à celui du roi

- Les tories, nos adversaires. Eux défendaient d'abord le pouvoir du roi contre le Parlement.

- Et puis il y avait les jacobites...mais c'est une autre histoire.


III. L'influence du modèle anglais

A cette fois, c'est mon heure de gloire. Vous allez pouvoir lire ce que j'ai écris de mon temps.

III. L'influence du modèle anglais

1734

La nation anglaise est la seule de la Terre qui soit parvenue à régler le pouvoir des rois en leur résistant, et qui, d’efforts en efforts, ait enfin établi ce gouvernement sage où le prince tout-puissant pour faire du bien a les mains liées pour faire du mal ; où les seigneurs sont grands sans insolence et sans vassaux, et où le peuple partage le gouvernement sans confusion. La Chambre des Lords et celle des Communes sont les arbitres de la nation, le roi est le surarbitre. […]

Le but du gouvernement d’Angleterre n’est point la brillante folie de faire des conquêtes mais d’empêcher que ses voisins n’en fassent ; ce peuple n’est pas seulement jaloux de sa liberté, il l’est encore de celle des autres. […]

Tous les impôts sont réglés par la Chambre des communes […]. Chacun donne, non selon sa qualité (ce qui est absurde), mais selon son revenu ; il n’y a point de taille ni de capitation arbitraire, mais une taxe réelle sur les terres. […]


Voltaire, Lettres anglaises, 1734


III. L'influence du modèle britannique

1776

Le 4 juillet 1776, les colons américains déclarent leur indépendance. Ils affrontent les troupes britanniques jusqu'en 1783, année du traité qui marque leur indépendance, gagnée grâce à l'aide des Français qui ne manquent pas les occasions de gêner les Anglais.

Quelle ironie. Les Anglais ont fait deux révolutions pour que leurs représentants participent au pouvoir mais ils n'ont pas réussi à répondre à l'appel des Américains.
Plus ironique encore. Leur constitution de 1787 reprend le modèle britannique et son libéralisme. Ni le président, ni le congrès, ni les juges ne peuvent agir seuls. L'équilibre des pouvoirs va encore plus loin qu'entre le roi d'Angleterre et le Parlement.

Bien, nous avons fini notre voyage.


Avez-vous répondu à toutes les questions?
Avez-vous complété votre frise chronologique?

Ce fut pour moi un plaisir de vous emener à la
découverte de cette histoire. Le modèle anglais est
pour moi un modèle vous l'avez sans doute compris.
Ce qui m'intéresse, c'est la façon dont ils ont mis le
roi sous le contrôle de ceux qui représente ses sujets.
C'est très différent de la France.
De nombreux philosophes de mon temps pensent
comme moi, vous en reparlerez avec votre
professeur.