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Comment ont-ils réagi en apprenant qu'ils étaient nommés ministres ?

Geneviève Fioraso (Isère) Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (2012-2014) ; secrétaire d'État chargée de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (2014-2015). « Vous savez quelle a été ma première réaction ? J’ai répondu, texto : “Vous croyez que j’en suis capable ?” Et là, Hollande et Ayrault ont ri en m’expliquant que cette réponse, toutes les femmes qu’ils avaient appelées l’avaient faite, mais aucun homme. C’est à la fois drôle et triste, non ? »  Photo archives Le DL/Christophe AGOSTINIS

Hervé Mariton (Drôme)Ministre de l'Outre-mer (2007). « Mon premier réflexe a été d’en informer mon suppléant, Fabien Limonta, qui m’a remplacé comme député, avant de me rendre compte que j’avais oublié d’annoncer la bonne nouvelle à mes parents. » Photo DR

Louis Besson (Savoie)Ministre délégué chargé du Logement (1989-1990) ; ministre de l'Équipement, du Logement, des Transports et de la Mer (1990-1991) ; secrétaire d'État chargé du Logement (1997-2001). « Il y a des postulants potentiels dès leurs premiers pas dans la politique. Certains sont très parisiens, ajoutent des disponibilités parlementaires pour se faire repérer… ça n’a pas été mon cas. Alors une fois la surprise passée, je me suis interrogé sur mes capacités. J’ai dit que j’avais besoin d’y réfléchir, Michel Rocard m’a répondu qu’il me donnait quelques minutes. Il n’a pas raccroché.  » Photo Archives Le DL/Thierry GUILLOT

Thierry Repentin (Drôme) Ministre délégué à la Formation professionnelle et à l'Apprentissage (2013-2013) ; ministre délégué aux Affaires européennes (2013-2014). « Toute la journée, mon téléphone n’avait pas arrêté de sonner, en appel privé. Je connaissais déjà le nom du ministre qui allait être nommé au Logement [son domaine de prédilection, NDLR], donc je n’étais plus dans l’esprit de rentrer au gouvernement. Quand j’ai fini par décrocher, on m’a dit : “Ne raccrochez pas, le Premier ministre veut vous parler”. Et comme j’étais dans une zone blanche, la communication a été coupée ! » Photo Archives Le DL/Grégory YETCHMENIZA

Christian Nucci (Isère) Ministre délégué chargé de la Coopération et du Développement (1982-1986). « Je savais que le Président Mitterrand était un homme de parole. Mais quand même, quand j’ai reposé le téléphone, j’ai dû me remettre de la nouvelle. Ensuite, j’ai appelé mon épouse et le lendemain, je prenais l’avion à 6 h 55 à Grenoble. » Photo archives Le DL/Alain FOSELLE

Alain Carignon (Isère)Ministre délégué à l'Environnement (1986-1988) ; ministre de la Communication (1993-1994). Lorsque Édouard Balladur lui propose de devenir secrétaire d'État à l'Environnement : « J’étais honoré mais j’ai refusé : “Si ce n’est pas un vrai ministère, avec du poids pour agir, je n’y vais pas”. Est-ce que j’ai pris un risque ? Peut-être... mais je savais que Chirac, qui avait été impressionné par ma conquête du Département de l’Isère contre Mermaz, me voulait vraiment. Le lendemain, Balladur me rappelait : “Alain, c’est réglé"… » Photo archives Le DL/Jean-Benoît VIGNY

Didier Guillaume (Drôme) Ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation (2018-2020). « Je n’aurais pas accepté le poste s’il était allé en contradiction avec mes positions en faveur de l’agriculture et des agriculteurs. D’ailleurs c’est drôle, en tant que parlementaire je m’étais clairement et publiquement opposé à une disposition du projet de financement de la sécurité sociale 2019 qui voulait mettre fin au TODE. Ce, quelques jours seulement avant ma nomination, c’est dire à quel point je ne m’y attendais plus. » Photo archives Le DL/Fabrice HEBRARD

Éric Woerth Ministre du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l'État (2007-2010) ; ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique (2010). « Je suis dans la rue et je reçois un appel du Premier ministre de l’époque, Jean-Pierre Raffarin. Il me dit qu’avec le président Chirac, ils envisagent de me faire entrer dans l’exécutif. Mais à l’époque, il y avait beaucoup d’imitateurs et j’ai eu peur que ce soit un canular. J’ai donc raccroché et j’ai rappelé le cabinet du Premier ministre pour être sûr que c’était bien lui. Ça l’avait fait rire » Photo Archives Le DL/Fabrice ANTERION

Jean Gatel (Vaucluse) Secrétaire d'État auprès du ministre de la Défense (1983-1984). « À ma mère, j’ai dit “maman je viens d’être nommé ministre” et elle, ouvrière immigrée italienne, m’a répondu  “mais est-ce que tu vas savoir faire ?” Je ne l’oublierai jamais. » Photo archives Le DL/Angélique SUREL

Joël Giraud (Hautes-Alpes)Secrétaire d'État chargé de la Ruralité (2020-2022) ; ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales (2022). « Je devais aller pique-niquer avec des élus de L’Argentière au vallon du Fournel, mais comme le gouvernement devait être annoncé pour le dimanche suivant, je me suis dit qu’il était plus prudent de rester à la maison car le téléphone ne passerait pas. J’ai eu deux coups de fil consécutifs, le président de la République (N.D.L.R. : Emmanuel Macron) et le Premier ministre (N.D.L.R. : Jean Castex) pour m’expliquer comment ils voyaient les choses. En allant à Oulx prendre le train pour Paris, je me suis arrêté pour déposer des fleurs sur la tombe de ma maman. » Photo archives Le DL/Vincent OLLIVIER

Louis Mermaz (Isère) Ministre des Transports (1988) ; ministre de l'Agriculture et de la Forêt (1990-1992) ;porte-parole du gouvernement (1992-1993) ; ministre des Relations avec le Parlement (1992-1993). « On était quelques-uns au siège du Parti socialiste, rue de Solférino, à attendre l’annonce de la composition du gouvernement. On a vu apparaître Pierre Bérégovoy à l’écran et au bout de quelques minutes, je l’ai entendu dire « Louis Mermaz nommé ministre de l’Équipement et des Transports. » Photo archives Le DL/Jean-François SOUCHET

Marie-Josée Roig (Vaucluse)Ministre de la Famille et de l'Enfance (2004) ; ministre déléguée à l'Intérieur (2004-2005). Son ancien directeur général des services, Jean-Louis Cros, raconte : « Nous étions sur un événement place des Corps-Saints et je la vois s’asseoir quelques instants sur un banc pour parler au téléphone. C’était avec le secrétaire général de l’Élysée, un certain Philippe Bas, aujourd’hui sénateur. La demande émanait expressément du président de la République (N.D.L.R. : Jacques Chirac). Elle est revenue en me disant : ça y est, j’ai accepté. » Photo archives Le DL/Patrick ROUX

Pierre Bernard-Reymond (Hautes-Alpes)Secrétaire d'État chargé du Budget (1977_1978) ; secrétaire d'État chargé des Affaires européennes (1978-1981). « Je pensais qu’il fallait être soft. Il ne fallait pas donner l’impression d’être trop ambitieux. » Photo archives Le DL/B.L.

Bruno Durieux (Drôme) Ministre délégué à la Santé (1990-1992) ; ministre délégué au Commerce extérieur (1992-1993). « Le téléphone sonne. C’est le directeur de cabinet du Premier ministre (N.D.L.R. : Michel Rocard) qui me dit : ‘’tu rentres’’. Je lui dis ‘’écoute, oui’’. C’est comme sauter en parachute, sauf que ce n’est pas dans le vide. Quand on est parlementaire, on connaît déjà un peu les rouages. » Photo archives Le DL/Joël AUDRAN

André Vallini (Isère) Secrétaire d'État chargé de la Réforme territoriale (2014-2016) ; secrétaire d'État chargé du Développement et de la Francophonie (2016) ; secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement (2016-2017). « On ne m’a même pas laissé dix minutes pour que j’appelle ma femme et lui demande son avis. » Photo DR

Thierry Mariani (Vaucluse) Ministre chargé des Transports (2010-2012). « J’ai eu Sarkozy au téléphone, qui m’a proposé le ministère de l’Immigration. Mais j’ai refusé parce que j’estimais que la politique annoncée n’était plus celle de la deuxième partie de mandat. Quand j’entends dire qu’un ministère, ça ne se refuse pas, moi j’en avais jamais eu mais et j’ai dit non ! Sarkozy l’a mal pris et il m’a dit que je regretterai toute ma vie. Mais il m’a rappelé à 19h55 pour me proposer les Transports. Un très beau ministère. » Photo archives Le DL/Angélique SUREL