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Dans ton genre est un webdoc réalisé par la classse de 4e de Joséphine Baker autour des questions de genres, de discriminations et de violences.

Transcript

Dans ton genre

Un webdoc de la classe de 4D,collège Josephine Baker

Teaser. Cliquez ici

Dans ton genre

Les élèves de 4eme D du collègeJoséphine Baker travaillent depuis septembre 2021 sur les violences sexistes et sexuelles, les stéréotypes de genre et d’apparence, et les transidentités.Notre webdoc a été finalisé.Il est composé d'interviews,de reportages radios,d’articles etd’infographies.

Nous espéronsque notre travailvous plaira.

Genre, cisgenre, transidentité : de quoi parle-t-on ?

Jouets et stéréotypes

Le harcèlementde rue : témoignageset numérosutiles

Sommaire

Violences sexistes et sexuelles

Qu'est-ce que le genre ?Le genre est une construction sociale qui définit ce qui serait masculin de ce qui serait féminin en fonction de comportements, d'attitudes, d'apparences.Sortir de cette norme binaire peut engendrer des discriminations et des violences.

Etre cisgenre, c'est accepter le genre qu'on nous a assigné à la naissance : masculin ou féminin.

Etre une personne trans, qu'est-ce que ça veut dire ?Une personne trans est une personne qui ne se retrouve pas dans le genrequ’on lui a donné à la naissance.On parle alors de transition quand cette personne doit se battre pour que la société change son regard sur elle. La transition de genre est un long processus qui permet à une personne de s’affirmer dans le genre auquel elle s’identifie et dans lequel elle peut s’épanouir, selon WikiTrans.

Vous lirez dans ce webdoc des témoignages de personnes trans qui montrent les difficultés et les violences auxquelles elles doivent faire face.

“Le marché du jouetest le refletde la société”

Pour tenter de comprendre comment les stéréotypes de genre s’installent dès le plus âge,nous avons interrogé Franck Mathé, directeur du village de Joué Club.

“Les stéréotypes de genre se sont cassés y’a longtemps.”, commence Franck Mattel, directeur d'un village Joué Club à Paris. Pour lui, ce sont surtout les consommateurs et consommatrices qui décident du marché. “Les jeux sont construits selon les besoins des enfants.” La charte de la mixité, dont la première édition a été créée en 2019, lutte contre les stéréotypes de genre dans les jouets. Elle a été créée par la DNI (Conseil national de l'industrie). Cette charte comprend 34 engagements volontaires, parmi lesquels celui de “sensibiliser leurs acheteurs de jouets et jeux sur l’intérêt de privilégier l’achat de produits non genrés.”

Leur objectif est de changer les codes et les représentations qui ont des influences sur les comportements, les rapports sociaux et même l'orientation professionnelle. Il y a une vingtaine d’années les jeux d’imitations (cuisine, bricolage, poupée) étaient orientés soit vers les filles soit les garçons.D'ailleurs il y avait des rayons filles et des rayons garçons. Mais à en croire, Franck Mathé, cela ne serait plus le cas aujourd'hui. Désormais, il incombe aux fabricants d'utiliser les meilleurs arguments pour séduire filles comme garçons sur un même type de jouets. Par exemple, les produits ménagers, la cuisine, les tronçonneuses sont proposés aux rayons filles comme aux rayons garçons, ce qui est un grand bouleversement, selon le responsable .

Si les stéréotypes de genre ont disparu, selon ce directeur, en revanche, le marketing de genre est apparu.Certains jouets sont complètement mixtes et peuvent appartenir aux garçons comme aux filles. Franck Mathé dit que les voitures télécommandées n’étaient pas assignées aux garçons car les filles voulaient elles aussi des voitures télécommandées. Plusieurs fournisseurs ont donc créé des modèles avec des couleurs neutres, non genrées.Même si certaines enseignes ou jouets délaissent les jouets genrés, il reste un rayon difficile à faire évoluer : les doudous.

“Le marché du jouet est le reflet de la société”, souligne Franck Mathé. Selon lui, la majorité des personnes se déclare contre les jouets trop genrés, et dit être pour des jouets totalement mixtes.Lorsque les fournisseurs ont compris que pour toucher les deux genres, ils fallaient faire des petites différences ils l’ont fait. “Si on fait un petit quelque chose en plus pour les garçons, et un petit quelque chose en plus pour les filles, ça peut se vendre plus.”, continue Franck Mathé. Par exemple, les fournisseurs continuent de proposer des poussettes à destination uniquement des filles et des poupées genrées pour “jouer à la maman''.

A contrario, sur les boîtes de jeux scientifiques, il était courant de voir un garçon faire les expériences. Actuellement cela a un peu changé et il y a désormais des filles et des garçons. Une timide avancée .De leur côté, Lego avaient observé que plus ils genraient leurs jouets, plus les parents achetaient. Les boîtes de Lego rose permettaient à la marque d’augmenter son chiffre d’affaires.Selon Franck Mathé, ce n’est pas une question de couleur mais une question de goûts. La question de la couleur permet de renseigner les parents sur le genre auquel se destinent les jouets. A ce jour, les parents choisissent encore majoritairement les jouets à destination de leurs enfants en fonction de l’âge, mais aussi du genre supposé.

En France, selon l’INSEE, 738.000 naissances ont été comptabilisées en 2021. On en conclut que si un fournisseur crée des jouets uniquement destinés aux garçons, les fournisseurs perdent la moitié de leurs acheteurs. Soit une grande partie de son chiffre d’affaires.

Un article de Cheick et Issa C.

Le but maintenant est de faire notre possible pour changer la conscience des enfants et faire disparaître totalementles stéréotypes dans le monde.

Violences et discriminationsdans les familles

Chaque année, environ 213.000 femmes sont victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint.A cela s'ajoutent les violences subies par les personnes LGBTQI+, notamment les personnes trans. Témoignages.

“La première fois qu’il m’a frappé, c'était chez moi”, raconte Géraldine, 51 ans. Sur son visage les souvenirs se dessinent et d’une voix tremblotante, elle raconte son histoire. “Il a commencé à me frapper deux ans après qu’on se soit mis en couple”. Originaire du Havre, Géraldine travaillait comme femme de ménage dans le secteur industriel. Son mari et elle sont restés une vingtaine d'années ensemble.“Ce jour-là, cette première fois, c’était chez moi, continue-t-elle les yeux dans son passé. On s’est disputés et il m’a mis une claque. La première d’une longue lignée”. Au fil du temps, les coups se font de plus en plus fréquents. Un bras cassé, une côte fêlée, une fléchette dans la cuisse… Régulièrement, elle va se retrouver aux urgences.

A cette époque, Géraldine n'a pas reçu d'aide. “ J'ai eu de l'aide après mais pas pendant, les gens faisaient comme si de rien n´était”. Géraldine na pas porté plainte. La crainte de ne pas être écoutée était trop forte.Pour Kai*, 14 ans, la violence aussi est venue de sa famille. Gender fluide, il se souvient des mots de sa grand-mère. « Nous t’acceptons mais tu resteras notre petite *****» Kai a découvert qu’iel était LGBTQI+ à l’été 2021, il a été soutenu par de nombreux ami·es, certain·es LGBTQI+, d’autres allié·es. Il l'a annoncé à sa famille fin décembre 2021 - début janvier 2022.

Sa famille était perplexe, ils l’ont cru mais ont dit que c’était à cause de son âge et qu'à ce moment, on croit tout et n’importe quoi. Que ce n’était qu’une passade, qu’une phase, et qu’iel allait très vite changer d’avis. Sa grand-mère est celle qui l’a le plus énervé.e, elle lui a dit “D’accord [dead name]”. Quelqu’un d’autre lui a dit “Nous comprenons ta décision mais tu resteras notre petite *****”Aujourd’hui, Kai est fatigué•e. Iel fait des insomnies, iel se sent souvent très mal à cause de ce rejet. Iel sait qu’iel n’est pas cisgenre, mais iel a encore du mal à se positionner et à trouver son identité de genre : bigenre, genderfluide, etc. Ce rejet dont est victime Kai est aussi l'histoire de nombreuses personnes.

Aujourd'hui Géraldine va bien elle a encore des cicatrices de son passé, mais tente d'avancer et de s'accrocher à ces petis moments du quotidien qui lui font se sentir vivante. De son côté, Kai espère que sa famille finira par l'accepter tel qu'iel est.Un article de Stessy, Yanis, Eshaal, Adam P.

La violence conjugale La violence conjugale s'exerce dans le cadre d'une relation amoureuse. Pour asseoir sa domination, le ou la partenaire, ou ex-partenaire, utilise différentes formes de violences : violences physiques, verbales, sexuelles, psychologiques ou économiques. 84% des victimes de mort violente au sein d’un couple sont des femmes.

Violences dans l'espace public

Le harcèlement de rue est la répétition de propos ou de comportement ayant pour but ou effet une dégradation des conditions de vie de la victime. Nous avons interrogé des personnes qui ont été d'accord pour nous raconter les agressions de rues qu’iels ont vécues.Les voix ont été anonymisées à leur demande.

Le harcèlement de rue

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Témoignage : Elle a 13 ans. Après avoir acheté quelque chose à la demande de son père pendant la nuit, elle rentre chez elle à pied. Durant son chemin, elle croise un homme âgé d’une trentaine d'années qui la regarde de façon insistante. Par politesse, elle lui dit « Bonsoir ». Elle ne reçoit aucune réponse, elle continue donc son chemin. L’homme se met à lui parler dans un langage que la jeune fille ne comprend pas. Elle se retourne et l’homme lui demande de s’approcher. "Viens". Non, elle ne veut pas venir . "Non". L’homme n’est pas satisfait de sa réponse, il se met à marcher rapidement derrière la victime, la jeune fille a peur et se court chez elle. Aujourd'hui, elle se dit « traumatisée » et a « peur de sortir seule la nuit ».

Ceci <AjouAUparagraphe prêt à contenir créativité, expériences et hstoires AU.

A 12 ans, les premiers harcèlements de rue commencent. 81 % des femmes en France disent avoir déjà subi du harcèlement de rue.(Source : En avant toutes)

Quelques numéros utiles

Nous souhaitons remercier l'association En Avant Toutes. Créée en 2013, elle tente chaque jour de lutter contre les violences faites aux femmes. En ce but, elle met en oeuvre des actions de prévention, elle écoute et accompagne les femmes victimes via son tchat, et contribue à nourrir des enquêtes. Son site "Comment on s'aime" apporte des éclairages sur les violences au sein du couple et répond aux questions que l'on peut se poser.

Merci également à Olga, Morgann et Yanis qui ont bien voulu nous faire confiance en nous livrant leurs témoignages.

"Dans ton genre" est un projet porté par la classe de 4ème D : Hind, Issa C., Stessy, Yanis, Eshaal, Adam P., Rim, Moïse, Melinda, Kaïss, Gaëlla, Salah, Erika, Issa D., Mariama, Sultan, Ismaël, Cheick, Ethan, Toma, Tiago, Adam D., David.

Encadré par Elodie Hervé, journaliste et Gwenaëlle Chambonnière, professeure de Français.Il a été financé par le département et porté par l’association La Chance.