la complainte du progrès
simoncatherine33
Created on April 6, 2022
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Transcript
Boris Vian, né le 10 mars 1920 à Ville-d'Avray (Hauts-de-Seine)
Quand Boris Vian écrit ce texte en 1956, nous sommes dans la période des « Trente glorieuses » (1946-1975), marquée par une croissance économique soutenue et ininterrompue, ainsi que par une amélioration générale des conditions de vie. Il faut rappeler que 5 ans plus tôt les français n'avaient accès à la nourriture qu'avec des tickets de rationnement (ils ont été supprimés en 1951).
La consommation des ménages français est ainsi multipliée par 2,7
Le chômage reste inférieur à 2%. Cette hausse du niveau de vie s’accompagne d’une augmentation
du niveau d’équipement.
Lorsque Boris Vian écrit la chanson, en 1956, 14% seulement des logements des Français disposent
d'une douche ou d'une baignoire, 1% d'entre eux possèdent un téléviseur... En 1957, seuls 6.7% des
foyers étaient équipés en automobiles contre 65.3 % en 1976. Ils étaient seulement 17.4% à
posséder un réfrigérateur contre 90.8% en 1976. Le téléphone est plus long à s’imposer : seuls 28%
des ménages en sont équipés en 1970 . En 1958, un Français sur dix possède une machine à laver,
pour sept sur dix en 1974. On voit donc se développer une véritable société de consommation.
L'accès à la consommation devient une des préoccupations majeures des Français. Cette évolution
est, permise, entre autres, par le développement du crédit. De nouveaux objets au design alléchant
garnissent les intérieurs : rasoir, transistor, sèche-cheveux, lampadaire, cocotte-minute, mixeur,
téléphone...
Cette chanson est une critique de la société de consommation du début des années 50. Elle joue sur 2 registres : registre lyrique de la chanson d'amour et registre grotesque.
I La chanson d'amour complainte :
Les 2 premiers couplets sont construits sur l'opposition "autrefois" et "maintenant".
La 3ème strophe marque la rupture brutale " on la fiche dehors" et le changement de partenaire " la visite d'un tendre petite" . Cela montre que la consommation touche aussi les relations amoureuses et qu'il n'y a plus de sentiments sincères. C'est donc une satire de la société de consommation et de l'amour moderne fondé sur la recherche du plaisir égoïste et immédiat. Le don d'appareils ménagers a remplacé le don des sentiments. Les relations ne sont plus sincères mais intéréssées. L'argent et les biens matériels sont des gages d'amour.
II La chanson burlesque. complainte :
L'anaphore "un" du refrain 1 et remplacée par l'anaphore "mon" (8X) au refrain 2 : la volonté de posséder semble devenir de plus en plus obsessionnelle et frénétique. Les énumérations d'objets débordent sur le couplet suivant et deviennent très violentes. Les expressions "chauffe-savates, canon à patates, éventre-tomate, écorche-poulet" renvoient au champ lexical de la guerre et même de la torture. L'amour dans la société de consommation est donc associé à la violence et à la souffrance. C'est une satire.
Les derniers vers :"Alors on cède. Car il faut qu'on s'entraide" sont ironiques et montrent l'hypocrisie de ces relations. La répétition des derniers vers forme une ritournelle ironique et humoristique.