Want to make creations as awesome as this one?

Transcript

Un héritage très spécial

alors chez moi.

Oserais-je ? L'oserais-je ? Oserais-je raconter ce qui m’est arrivé alors qu'actuellement je suis mourant aux urgences, le bras et la jambe cassés et le cœur rempli d'effroi ? Oui je le dois, car je ne peux me résoudre à ne pas écrire dans ce carnet, à ne pas prévenir mes proches de ma mort certaine et surtout à ne pas les prévenir du danger qui court. Tout a commencé un après-midi de juillet. Oui c’est cela : le 15 juillet 1967. Suite à la mort subite de mon père, j’héritai d’une vieille coiffeuse en piteux état. Elle était en bois, et son grand miroir était pigmenté et ébréché. Elle semblait dater de plusieurs dizaines d'années, étant donné son style particulier. Je décidai donc de la faire rénover en allant chez un ébéniste, afin de l’offrir à ma maîtresse. Je plaçai donc le meuble qui allait retrouver sa splendeur d’antan à bord de mon véhicule. Je traversai la longue route sinueuse qui me conduisit jusqu'à l’atelier de l'artisan. Une fois arrivé, je m'adressai à lui plein d’entrain, en lui demandant s’il voulait bien rénover le meuble dont je venais d'hériter. Malheureusement, sa réaction ne fut pas exactement celle que j’avais imaginée ; il regardait étrangement la coiffeuse et refusa catégoriquement de la rénover. C’est à ce moment que je remarquai l'étrange cicatrice sur sa tempe. Dépité, je rentrai

Je passai d’abord chez moi, afin de me munir du matériel nécessaire à la rénovation, avant de me diriger vers l’ancien bâtiment abandonné. Quand j’arrivai enfin, la nuit commençait déjà à tomber, remplaçant les dernières lueurs du jour. L’air était lourd et me fit penser qu’un orage se préparait. Je décidai alors d’entrer. La bâtisse de bois semblait tomber en ruines chaque jour, et certaines de ses vitres étaient brisées. De chaque côté de la porte d’entrée étaient présentes des affiches d’un ancien spectacle, certainement le dernier s’étant produit ici. On y voyait un loup-garou brun vêtu de haillons décolorés. La scène à l’intérieur du théâtre était vide ; je choisis donc de m’y installer. Je posai la coiffeuse et commençai à poncer le bois, tout en m’éclairant à la lueur d’une chandelle. Je sursautais de temps à autre en entendant les grincements sous mes pieds : c'était le vieux parquet délabré sur lequel je m’étais installé. Après le ponçage, je m'apprêtai à remettre le miroir en l’état quand soudain, dans le reflet de la glace, je vis une touffe de poils sur mon épaule. En voulant la retirer, je m'aperçus qu'il n'y avait rien. Je regardai à nouveau la glace, il n'y avait plus rien non plus. Je repris donc mon travail en me disant que ce n'était que mon imagination qui me jouait des tours. Tout à coup, le tonnerre se fit entendre et la bougie s'éteignit. Je ne m’étais donc pas trompé. Une fois la mèche rallumée, je regardai autour de moi : il n'y avait personne. Cela devait être une légère brise qui l’avait éteinte. Nonobstant, sur mon épaule, cette touffe de poils que j'avais aperçue dans la vitre était réapparue. Je relativisai et regardai de nouveau mon épaule : toujours rien ! Mais c’est alors que les poils sur mon épaule se mirent à grossir, grossir, grossir encore et encore, cela n’en finissait pas ! C’est alors que sa croissance s’arrêta net. La surface de verre du miroir se mit à onduler, telles des ondes aquatiques causées par une goutte d’eau. L’énorme boule de poils sortit du miroir et me bouscula violemment par-terre. J’étais à la fois stupéfait et effrayé à la vue de cette étrange chose composée de pléthore de poils bruns et son léger oscillement me fit penser qu’elle était vivante.

C’est alors que j’eus une idée : j’allais rénover moi-même la coiffeuse ; non chez moi, bien sûr, de peur que ma maîtresse ne découvre sa surprise, mais au vieux théâtre délaissé de la ville : le Théâtre De La Coiffe.

C’est à ce moment que la chose se déploya et, dans un éclat de lumière aveuglante, apparut devant moi un loup-garou épouvantable, bavant et hurlant à la lune. Je me mis à crier du plus fort que je le pouvais. De la sueur coulait sur mon front, j'étais tétanisé, je voulais avancer mais je ne le pouvais point. J’étais comme paralysé. La bête se rapprochait de moi, mon cœur battait la chamade. Soudain, l’affreuse créature me sauta dessus : j’eus très peur… terriblement peur ! Une peur que rien ne peut expliquer, une peur à glacer le sang de n’importe qui, du plus faible comme du plus fort, et je crus que j’allais mourir ! Mourir ! Mourir ! Quelle affreuse pensée ! Mais heureusement, la bête, comme appelée autre part, s’enfuit dans le bois tout proche et disparut. Je ne parvenais à m'expliquer ce qui s’était passé. Je tentais de me relever et, soudain, mes jambes me lâchèrent, et je me réveillai, ici, dans cet hôpital. Les médecins me dirent que j’étais tombé dans un trou, car j’avais posé mon pied sur une latte fragile qui s’était cassée sous mon poids et que je m’étais éraflé avec. Mais moi, je suis convaincu de ce que j’ai vu, c’était réel. C’était réel ! Mais le plus flagrant, la plus grande preuve de cela, c'est que ma griffure ne pouvait avoir été causée que par un animal. Que par une bête ! Les médecins me prenaient pour un fou et ne m’écoutaient pas, mais, moi, je savais que c’était réel ! D'ailleurs, plusieurs jours après l'événement, il sortit enfin de l'hôpital, même si ses membres étaient encore faibles. Mais il parvenait tant bien que mal à marcher. Il se hâta jusqu’au lieu de son agression et il ne crut pas ce qu’il vit par-terre : une touffe de poils ! Il regarda autour de lui : la coiffeuse n'était plus là ! Il se pressa pour retourner chez lui, mais, en traversant la rue, il fut renversé par une voiture maladroite, ce qui, malheureusement, le tua sur le coup. Le carnet dans lequel il avait écrit était détruit, ainsi que toutes ses preuves. Il n’aura pas eu le temps d’expliquer sa mésaventure, et, de ce fait, la coiffeuse abandonnée court toujours et fera encore bien des victimes…

  • Noa MARGOLLE
  • Faustin DANIEL-LEGROS
  • Juliette PETIT
  • Maverick GENTY

Auteurs