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Transcript

BRUNEL BOUTIN Maëlys, BEAUCHAMP Gabriel, BELLECAVE Ludivine

Faire l'Aventure de
Fabienne Kanor

ORAL DE LITTERATURE COMPAREE

Editions JC Lattès, publié en 2014

Comment l'oeuvre Faire l'Aventure de Fabienne Kanor traite-t-elle de la migration sous ses différents aspects ?

1. Les facteurs propices à l'imigration


1.1 Une inégalité sociale et économique
1.2 Une fracture identitaire et personnelle
1.3 Une vision idéaliste de la migration
1.4 L'omniprésence de la crise et de la pauvreté

2. Le processus migratoire


2.1 Un voyage difficile et dangereux
2.2 L'arrivée dans le pays d'accueil
2.3 Les conséquences de la migration

3. Après la migration, la "nouvelle vie" des migrants

3.1 La pluralité etchnique dans les pays d'accueil
3.2 La mondialisation au service de la migration
3.3 Le souvenir : un moyen de ne pas oublier sa terre natale

4. La migration, seule solution ?

4.1 La migration : un processus naturel
4.2 L'inégalité du système migratoire
4.3 La possibilité de rester dans son pays

Les facteurs propices à la migration

1

Une inégalité sociale et économique

1.1

  • Dans Faire l'Aventure de Fabienne Kanor ;
  • Biram originaire de Mbour, Marème originaire de Dakar
  • Deux modes de vie différents, comment nouer des liens ?
  • Des difficultés à s'adapter

Une rencontre qui s'inscrit dans une dynamique de la différence :

« Alors [Marème] se mit à râler contre tous ces étrangers qui s’accaparaient les rues et les trottoirs du pays. À fustiger leur mépris, leur impudence, leur désinvolture » (p.81)

  • Marème qui méprise les touristes occidentaux :

  • Pourquoi acceuillir les occidentaux, quand ils ne font

pas de même ?


  • Biram qui ramène Marème chez sa tante, ce qui le pousse à la réflexion :

"Ils n'étaient pas du même monde" (p.67)

Des distances sociales qui peuvent créer une crainte d’autrui :

Le fossé économique met en conflit les personnages :

Une fracture identitaire et personnelle

1.2

  • La volonté de partir chez les plus jeunes, face à la sagesse des plus anciens, les "aventuriers"

Dans Faire l'Aventure de Fabienne Kanor :

  • Rupture générationnelle ; Madické qui refuse d'écouter son instituteur et sa soeur

  • Difficuté à trouver sa place
  • Subvenir aux besoins de la famille :

« lui aussi se mit à creuser l’horizon […] sans s’encombrer des mémoires et des chimères de ces aventuriers »

Dans Le Ventre de l'Atlantique de Fatou Diome :

Rupture au sein de la famille :

« subvenir comme un homme aux besoins de sa famille. N’être plus seulement un ventre à nourrir mais des bras ».

Une vision idéaliste de la migration

1.3

  • Les jeunes qui pensent pouvoir devenir ce qu'ils veulent
  • L'espoir de réussir, d'avoir plus dans Faire l'Aventure :

Une Europe présentée comme un Eldorado où tout est possible :

  • Une imagination débordante :

  • Dans Faire l'Aventure : la seule vision de l'Europe vient de la télévision

« Il avait rêvé à l’argent, à l’amour, à la vie en général »
« Moi je dis qu’ils ont raison, les gens, d’espérer plus. »

Biram ou l'incarnation parfaite de cet espoir :

Le rôle de la télévision :

« Le ciel télé était mille fois plus beau que celui de Mbour. Il donnait des idées : partir, disparaître »

« La fille aux boucles se figea, un silence mélodramatique s’installa. Après quoi, Biram visa le cœur du héros et tira »

  • Dans Le Ventre de l'Atlantique : l'Europe à travers le football

L'omniprésence de la crise et de la pauvreté

1.4

  • Dans Faire l'Aventure, Biram, au première loge de cette crise, nous dit :


  • Marème, contrainte d'abandonner ses études suite à la fermeture de son école

Comment subvenir aux besoin de sa famille quand son pays est en crise ?

« Nos parents vont vieillir sans retraite, nos petits frères et nos petites sœurs comptent sur nous ! »

« Ces derniers temps, ils se plaignaient tous de la crise : la crise, la crise, la crise. Mais qu’est-ce qu’il y pouvait si cette crise leur avait pris leur métier ? »

  • La maison de Diabang, décrite simplement :

Une crise qui impacte le cadre de vie des habitants :

« Un neuf mètres carrés garnis d’un matelas mousse, d’une chaise de jardin »

Une nouvelle justification de la migration :


  • Trouver mieux ailleurs
  • Samba qui dit à Salie dans Le Ventre de l'Atlantique :

Le processus migratoire

2

Un voyage difficile et dangereux

2.1


  • Avoir suffisamment d'argent pour traverser la frontière illégalement
  • Payer les passeurs qui prennent des risques
  • Etre fort : Khady, blessée, dans Trois femmes puissantes

Tout le monde ne peut pas prétendre à la migration :

« Si tu t’approches [de la frontière], ils te tirent dessus avec du caoutchouc ou ils lâchent leurs chiens »

  • La menace de la mort dans Faire l'Aventure :

Pendant le voyage, un environnement difficile :

« Quand je marchais, je marchais à côté des cadavres »

Tout autant de risque en traversant les frontières par la voie terrestre :


  • Le témoignage d'un passeur à Biram dans Faire l'Aventure :

  • La menace de la mer et de la noyade dans les différents récits et à travers le titre Le Ventre de l'Atlantique


  • Khady qui se fait tirer dessus dans Trois femmes puissantes

L'arrivée dans le pays d'accueil

2.2


  • Devoir s'adapter à une nouvelle culture
  • Des logements déplorables, à partager avec d'autres personnes

La découverte d'une réalité différente de celle imaginée :

« Là où aucun emmerdeur ne viendrait lui signifier ‘rentre dans ton pays’ »

La difficulté de trouver du travail dans ces nouveaux pays :

Le risque de racisme et de xénophobie :


  • Par les habitants ou la police
  • Biram, dans Faire l'Aventure :

  • Des pays parfois touchés par la crise économique
  • Biram dans Faire l'Aventure qui devient vendeur à la sauvette
  • Faten dans De l'espoir et autres quêtes dangereuses qui se prostitue


  • Aucune garantie de pouvoir rester dans le pays d'accueil sans papiers

Les conséquences de la migration

2.3


  • Les pieds de Biram, "des pieds d'aventuriers"
  • Il se question sur ceux de Marème, si elle l'avait suivi :

Des conséquences physiques :

« Il se demanda ce que deviendrait ces pieds [à Marème], s’il leur arrivait de faire l’aventure »

Des conséquences psychologiques :

Une migration parfois positive :


  • Biram qui a appris l'espagnol

  • Nouvelle maturité après les épreuves traversées
  • Changement de culture, d'identité ; Marème qui devient Doriane dans Faire l'Aventure. Le père de Moussa, inquiet pour son fils dans Le Ventre de l'Atlantique :

“Maintenant tu ne portes ni thiaya, ni sabador, et cela m’inquiète. Ton accoutrement cache-t-il d’autres changements de ta personnalité ? [...] Je prie donc pour que ton âme soit restée aussi pure qu’à ton départ.”

Après la migration, la "nouvelle vie" des migrants

3

La pluralité ethnique dans les pays d'accueil

3.1

Mettre l'accent sur les ethnies, plutôt que sur le physique :

Un monde en mouvement :


  • Chaque ville voit passer des gens, perpétuel mouvement
  • Pluralité ethnique permise par la système migratoire
  • Biram dans Faire l'Aventure :

  • Biram Sénégalais, Marème Dakaroise, un italien, un chinois ... : à l'image des médias, qui ne définissent les migrants qu'à travers leurs origines
  • Chaque origine connaît des stéréotypes

« Ce quartier-là était tout à fait ordinaire. Un déroulement de rues, un afflux d’immigrés. »

Grande difficulté à s'adapter dans les pays d'accueil :

  • Manque de repères et flux de personnes important
  • Marème dans Faire l'Aventure :

« Elle ne serait jamais d’ici, malgré tout l’argent et la bonne volonté »

La mondialisation au service de la migration

3.2

Une mondialisation mise en avant par la télévision :

Une mondialisation mise en avant par le téléphone :

  • Biram qui regarde une émission sur la diaspora "ouest-africaine"
  • Lui rappelle sa condition de migrant et son objectif :

« Si un jour j’arrive à faire ma vie en Europe, je ne veux pas entendre parler de diaspora »

  • Des familles séparées par la migration, dont le téléphone permet la communication
  • La tante de Biram qui l'appelle souvent :

« On a laissé deux messages sur ta boîte. J’imagine que tu les as eus et que, si tu nous as pas téléphoné, c’est parce que tu avais tes raisons »

  • Même idée dans Le Ventre de l'Atlantique avec Salie qui échange avec son frère par téléphone

La place du souvenir : ne pas oublier sa terre natale

3.3

Un moyen de ne pas oublier la terre sur laquelle on ne peut retourner :

Les disparus qui continuent d'exister à travers la parole des migrants :


  • La plage de Mbour, motif récurrent

  • Des souvenirs qui permettent de ne pas oublier son identité, son existence

« Ce n’étaient peut-être que des souvenirs […] une partie de son existence, ou bien la preuve que tout n’était pas mort, que l’honneur de Marème pouvait lui être restitué »

  • Khady dans Trois femmes puissantes qui répète son nom tout au long du récit

Le souvenir est aussi un point d'ancrage :

« Le souvenir de la plage de Mbour se représentait à son esprit »

La migration, seule solution ?

4

La migration, un processus naturel

4.1


  • L'humain doit se déplacer, il ne peut pas rester dans un endroit fixe

L'Homme est depuis son commencement en perpétuel mouvement :

« Aussitôt que l’être humain sort du ventre, il cherche à partir »

Des personnages en mouvement dans Faire l'Aventure :


  • Caractère ancestral de la migration
  • Rappelle l'oeuvre de Sylvie Kandé La quête infinie de l'autre rive et son avant-propos

  • Récits divisés en plusieurs parties qui se rapportent au nom des villes d'accueil
  • Mbour, Tenerife, Lampedouse pour Biram. Dakar, Mbour, Rome, Lampedouse pour Marème.

« Le prophète était un immigré »

L'inégalité du système migratoire

4.2


  • Les vacanciers pensent à leur plaisir personnel

Les occidentaux qui peuvent se déplacer librement, face aux migrants :

« Ils étaient libres de se lever de leur lit sans le faire et de salir les waters sans tirer la chasse »

Un voyage à durer indéterminé pour les migrants :

Une différence de traitement malgré une migration légale :


  • Salie dans Le Ventre de l'Atlantique qui se fait contrôler
  • Dévalorisation des migrants à cause des médias qui les traitent comme une masse indifférenciée

  • Ils partent sans savoir s'ils reviendront chez eux un jour
  • Marème a vécu une migration légale par le biais de son diplôme et de son mariage

« Elle n’avait pourtant pas eu à prendre les pirogues pour gagner l’Europe »

« Certains journaux serinaient depuis des mois : que de plus en plus d’immigrés s’entassaient dans des bateaux pour fuir leur pays »

La possibilité de rester dans son pays

4.3


  • Un avenir est-il possible dans un pays du tiers-monde ?
  • Que seraient devenus Biram et Marème s'ils étaient restés à Mbour et Dakar ?

N'existent-ils pas d'autres solutions que la migration ?

Madické dans Le Ventre de l'Atlantique :

L'impossibilité de revenir en arrière :


  • Biram qui réfléchit à rentrer à Mbour :

  • Il rêvait de venir en Europe pour devenir footballeur
  • Grâce à l'argent de Salie, il ouvre une épicerie qui marche bien
  • L'aide financièrement vient quand même de l'Europe

« Il réfléchissait à la possibilité de faire marche arrière. Rentrer chez lui ».


  • Revenir sans avoir réussi en Europe, c'est être pointé du doigts : Moussa, exclu socialement après son échec en tant que footballeur
  • Biram qui décide finalement de rentrer chez lui, les mains vides, à la fin de Faire l'Aventure

Conclusion

  • L'oeuvre Faire l'Aventure traite de la migration sous divers aspects :

Pourquoi les migrants quittent leur pays ? Comment se passe le voyage ? Quelles sont les risques encourus ? Quelles sont les conséquences de ces départs ?

  • Deux protagonistes qui évoluent psychologiquement :

Biram qui se questionnent tout au long du récit, Marème qui ne rêve plus d'Europe après son mariage

  • La migration a-t-elle une fin ?

Biram qui renoue avec son idendité à la fin de l'oeuvre, en se rendant au "bureau des immigrés" ; il est Sénégalais.
Néanmoins, le voyage continuera dans ses rêves.