l'humain et ses limites

L'humain et ses limites

• Icare
• les filles de Pélias
• Prométhée
• Adam et Eve
• la tour de Babel

Entrons dans le thème par l'image...

Dirty white trash (with seagulls), Tim Noble et Sue Webster, détritus, projecteur, deux mouettes empaillées, 1998

Que nous enseignent les mythes?

Les Filles de Pélias demandant à Médée le rajeunissement de leur père par Charles-Edouard Chaise, vers 1791

Que nous enseignent les mythes?

«Icare, vole toujours dans le milieu des airs, et suis attentivement mes conseils, car si tu voles trop bas, l’eau de la mer appesantira tes ailes, et si tu voles trop haut, le soleil les brûlera. Reste entre ces deux limites, et suis-moi».

Il lui apprend ensuite à voler, et attache les ailes à ses épaules. Pendant qu’il lui prodigue ses conseils, les joues du vieil homme se mouillent de larmes, et ses mains tremblent. Il lui donne des baisers qui devaient être les derniers. Soutenu par ses ailes, il vole en avant, tremblant pour son fils, comme l’oiseau qui guide dans les airs ses petits sortis pour la première fois hors du nid. Il l’encourage à le suivre, lui enseigne son art périlleux, et agitant ses propres ailes, il tient ses regards attachés sur celles de son fils. Le pêcheur, penché sur sa ligne, le pâtre et le laboureur appuyés, l’un sur son bâton, l’autre sur sa charrue, les aperçoivent, et, frappés d’étonnement à la vue de ces voyageurs ailés, les prennent pour des dieux.

Déjà ils avaient laissé à gauche Délos, Paros, et Samos, si chère à Junon. À droite, ils voyaient Lébynthos et Calymne, si fertile en miel. Le jeune Icare, se laissant emporter par le plaisir de voler abandonne son guide, et s’élance plus haut. Les rayons trop proches du soleil amollissent la cire, et fondent les attaches de ses ailes. Il agite ses bras privés des plumes qui le soutenaient. Il frappe en vain les airs qui ne le soutiennent plus. Sa bouche répète le nom de son père, et il tombe au fond des mers auxquelles il a donné son nom.

Cependant son malheureux père, (hélas ! il n’est déjà plus père !) appelle : « Icare, Icare, où es-tu ? où te trouver, Icare ? », s’écriait-il encore quand il aperçut ses plumes flottantes à la surface des eaux. Alors il maudit son art, et renferme dans un tombeau le corps de son fils. La terre, qui reçut ses restes, a conservé son nom.

Ovide, les Métamorphoses

Pélias fut victime de la naïveté de ses filles : Médée, soucieuse de rendre le trône usurpé à son mari, leur fit croire qu'elle possédait la recette d'une potion capable de rajeunir les vieillards et, pour corroborer ses dires, prépara le breuvage, découpa un vieux bélier et fit bouillir les morceaux ; de la marmite sortit alors un agneau.
Mises en confiance, toutes (sauf Alceste) profitèrent du sommeil de leur père pour le découper en morceau et le tremper dans la marmite mais il ne se passa rien car Médée avait entre-temps modifié la composition du mélange ou simplement fait un tour de passe-passe lors de la première expérience.

Prométhée voit les animaux bien pourvus, mais l’homme nu, sans chaussures, ni
couvertures ni armes, et le jour fixé approchait où il fallait l’amener du sein de la terre à la lumière. Alors
Prométhée, ne sachant qu’imaginer pour donner à l’homme le moyen de se conserver, vole à Héphaïstos et à
Athéna la connaissance des arts avec le feu ; car, sans le feu, la connaissance des arts était impossible et inutile ;
et il en fait présent à l’homme. L’homme eut ainsi la science propre à conserver sa vie

Platon, Protagoras, trad E. Chambry

Prolongement La tour de Babel de Brueghel

Maintenant que nous avons fait le point sur ces quelques mythes, complétez ce tableau:

Notions clés

Hybris

L’hybris est la démesure, au contraire de la moïra qui est la mesure. Il consiste à vouloir transgresser la moïra, s’élever au-dessus de sa condition, dépasser par orgueil et vanité les limites qui nous sont assignées (l’hybris est parfois traduit par « péché d’orgueil »). C’est la faute fondamentale chez les Grecs, et elle entraîne la némésis, c’est-à-dire le châtiment des dieux

Moïra

La Moïra est un concept peu traduisible (le « lot », la « portion », la « loi de partage », le « destin »), incarné dans les trois déesses du destin, les Moires. Loi universelle, la moïra correspond à la portion que chaque humain reçoit à la naissance, la mesure de fortune ou d’infortune, de possibilité ou d’impossibilité que chaque humain ne peut dépasser. La moïra fixe des limites aux capacités et à la volonté humaines, contre laquelle même les dieux Olympiens n’ont pas de prise. Les humains doivent donc accepter leurs limites et en faire le meilleur usage possible

caractère de ce qui est fini, caractère de l'homme en tant que mortel et conscient de cette mortalité.

Limites

Vient de "limes" en latin, frontière

- ligne séparant 2 pays, frontière

- borne, point au délà duquel quelque-chose n'appartient plus à un ensemble donné

- degré extrême de qqch

Humain

vient du latin "humanus", de humus (la terre).

- qui possède les caractéristiques de l'homme en tant qu'espèce

- qui est propre à l'homme

- qui manifeste un haut degré de sensibilité, de compréhension envers les autres hommes

Domaines concernés

La science et les technologies

L'écologie

La médecine

La robotique

La conquête de l'espace

La politique

utopies/dystopies

réchauffement climatique

catastrophes naturelles

Observez ces images et dites pour chacune ce qu'elle représente et pour quelles raisons elle évoque un danger, un progrès technique ou les deux?

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La conquête spatiale, le fait de pouvoir explorer l'univers

progrès: une meilleure connaissance de notre environnement, le fait de pouvoir trouver des ressources qui n'existent pas sur Terre, découvrir de nouvelles formes de vie...

danger: ramener des ressources extra terrestres qui peuvent mettre en danger l'équilibre sur Terre,

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https://youtu.be/9cv_T_sLPF8