Want to make creations as awesome as this one?

Histoire - 4ème

Transcript

Une enquête au coeur de la Révolution

Nous sommes le 13 juillet 1793.Vous vous promenez rue des Cordeliers à Paris, quand soudain...

Vous vous précipitez...

Vous déboulez dans une pièce où un homme gît mort... "Il s'agit de Marat" vous explique une femme en pleurs.

Regardez attentivement la scène et complétez la partie 1 de votre enquête. Lorsque cette partie sera rigoureusement complétée, allez montrer vos premières constatations à l'accusateur public qui vous autorisera (ou pas) à poursuivre votre enquête.

Il est temps de faire des constatations approfondies. N'hésitez pas à bien scruter le tableau.

Regardez très attentivement la scène et les indices cachés puis complétez la partie 2 de votre enquête.

Du 13 juillet 1793 Marie Anne Charlotte Corday au citoyen Marat Il suffit que je sois bien malheureuse pour avoir droit à votre bienveillance.

Vous donnerez cet assignat (billet de banque) à cette mère de cinq enfants dont le mari est mort pour la défense de la patrie.

Vous décidez d'enquêter sur Charlotte Corday, un rendez-vous suspect.

Vous décidez d'enquêter sur Marat, la victime.

Vous décidez d'enquêter sur Jacques-Louis David, un peintre suspect.

Poursuivez votre enquête en vous renseignant sur le mort et vos suspects.

Vous rencontrez une amie de Charlotte qui vous renseigne sur son parcours

Vous : Cette Charlotte Corday est-elle une parisienne ? Votre témoin : Non, elle est originaire du pays d’Auge et elle a été dans sa jeunesse pensionnaire de l’abbaye aux Dames de Caen, où elle a reçu une éducation soignée. Elle n'a quitté Caen pour Paris qu'il y a 4 jours (le 9 juillet 1793). Vous : Pouvez-vous m'en dire plus sur cette éducation ? Votre témoin : Elle a lu les philosophes des Lumières comme Montesquieu ou Rousseau. Vous : Quelles relations entretient-elle avec les idées nouvelles ? Est-elle contre-révolutionnaire ? Votre témoin : En juin 1791, lorsqu'elle est revenue vivre chez sa tante à Caen, elle s’est beaucoup intéressée aux idées nouvelles, en particulier aux questions politiques et sociales. Il y a un mois à peine, elle a beaucoup fréquenté à Caen les milieux girondins en exil qui tiennent des assemblées pour appeler à l’insurrection contre la Convention montagnarde.

Remplissez la partie 3a de votre enquête.

Vous rencontrez un sans-culotte qui vous parle sans difficulté de Jean-Paul Marat.

Remplissez la partie 3b de votre enquête.

Le sans-culotte : Quoi Marat est mort !!! C'est l'ami du peuple qui disparaît... Vous : Pourquoi l'appelles-tu l'ami du peuple ? Le sans-culotte : C'est le nom du journal qu'il a fondé en septembre 1789 je crois. Dedans, il n'hésitait pas à dénoncer les compromissions des uns et des autres. Même si parfois il dénonçait à tort, nous on le suivait. Que de souvenirs... Vous : Pourrais-tu être un peu plus précis ? Le sans-culotte : L'assaut des Tuileries le 10 août 1792 qui a mis fin à la monarchie... Eh bien, c'est lui qui nous a incité à le lancer. Les massacres de Septembre 1792 dans les prisons, c'est encore lui qui nous y a incité. Il a ensuite voté la mort du roi et participé à la formation du Tribunal révolutionnaire et du Comité de sûreté générale en charge d'arrêter les suspects. Vous : Les massacres de supposés comploteurs... Il se trompait souvent dans ces dénonciations, ton Marat ! Le sans-culotte : Et, tu parles comme un Girondin. (Soudain, méfiant) Les Girondins ont tenté de le mettre en accusation et il a été blanchi par le Tribunal révolutionnaire en avril 1793. Un mois plus tard, il a contre-attaqué et nous a lancé contre l'assemblée, obligeant les députés à décréter l'arrestation des Girondins. (Il attrape sa pique). Vous : Je viens de me rappeler que j'ai un rendez-vous urgent ailleurs...

A l'assemblée nationale, vous trouvez une copie d'un discours prononcé par Marat en septembre 1792, à l'époque des massacres dans les prisons. Vous prenez connaissance de ce qu'écrivait Marat : "Le peuple, sans obéir à ma voix, a eu le bon sens de sentir que c'était effectivement là toute sa ressource, il l'a employée plusieurs fois pour s'empêcher de périr. Ce sont les scènes sanglantes des 14 juillet, 6 octobre, 10 août, 2 septembre qui ont sauvé la France : que n'ont-elles été dirigées par des mains habiles ! Redoutant moi-même ces terribles mouvements d'une multitude effrénée, (…) c'est dans cette vue que j'ai demandé que le peuple se nommât un dictateur, un tribun militaire. (…) Si, comme je le demandais, on eût alors fait tomber cinq cents têtes traîtresses, cent mille patriotes n'auraient pas été égorgés, cent milles patriotes ne seraient pas menacés de l'être, l'Etat n'eût pas été si longtemps déchiré par des factions, livré (…) à la guerre civile ; il n'eût pas été menacé de devenir la proie des hordes barbares de tant de despotes ligués !"

Vous rencontrez enfin un des assistants du peintre David.

Remplissez la partie 3c de votre enquête.

Vous : David, ce nom me dit quelque chose. L'assistant : Cela ne m'étonne pas. Il commencé sa carrière de portraitiste bien avant les évènements de la Révolution. C'est lui a qui a peint Lavoisier et sa femme. Mais c'est surtout la Révolution qui le mobilise. Il a par exemple témoigné d'évènements comme le Serment du Jeu de paume même s'il n'a pas achevé le tableau. Vous : Il s'engage donc en peignant ? L'assistant : Non pas seulement. Il est aussi député à la Convention, membre du Comité de sûreté générale, grand ordonnateur des fêtes et des cérémonies révolutionnaires. Il s'est totalement mis au service de la nation. Vous : Merci pour ses précieux renseignements.

Il est temps de résoudre votre enquête.

A partir des indices collectés, remplissez la partie 4 de votre enquête puis allez voir l'accusateur public qui suivra vos conclusions (ou pas!).

Quatre jours après l'assassinat de Marat, Charlotte Corday est guillotinée, sans regretter son geste.

Lettre de Charlotte Corday à son père interceptée par ses geoliers

"Pardonnez-moi, mon cher papa, d'avoir disposé de mon existence sans votre permission. J'ai vengé bien d'innocentes victimes, j'ai prévenu bien d'autres désastres. Le peuple, un jour désabusé, se réjouira d'être délivré d'un tyran. Si j'ai cherché à vous persuader que je passais en Angleterre, c'est que j'espérais garder l'incognito, mais j'en ai reconnu l'impossibilité. J'espère que vous ne serez point tourmenté. En tout cas, je crois que vous auriez des défenseurs à Caen. J'ai pris pour défenseur Gustave Doulcet: un tel attentat ne permet nulle défense, c'est pour la forme. Adieu, mon cher papa, je vous prie de m'oublier, ou plutôt de vous réjouir de mon sort, la cause en est belle. J'embrasse ma sœur que j'aime de tout mon cœur, ainsi que tous mes parents. N'oubliez pas ce vers de Corneille: Le crime fait la honte, et non pas l'échafaud ! C'est demain à huit heures, qu'on me juge. Ce 16 juillet."