Un coeur simple de Flaubert, le livre enrichi
Marc Lienafa
Created on March 5, 2022
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Transcript
Programmes:
Raconter individuellement ou collectivement le quotidien d’une femme ou d’un homme au travail au XIXe siècle ou dans la première moitié du XXe siècle à partir de recherches dans la région du lycée des élèves (écomusées, musées et patrimoine industriel, agricole, archives locales, mémoires orales et récits ouvriers par exemple).
Les programmes:
Dans le roman, le personnage est essentiel. Par son nom, son activité sociale, sa psychologie, son évolution dans l’espace et dans le temps, il joue un rôle fondamental dans la création romanesque. Suivre un personnage, c’est donc disposer d’une entrée privilégiée pour s’orienter dans une œuvre. C’est aussi, à travers ce que l’on peut appeler « l’effet personnage », permettre à l’élève de mesurer comment l’identité et l’itinéraire d’un être romanesque se construisent au fil de la lecture, tout en questionnant les relations entre le lecteur et les différents protagonistes du roman.
Les programmes:
Capacité « Contextualiser une/des œuvre(s) mettant en scène des femmes ou des hommes au travail pour conduire une analyse historique » Cette capacité entre en résonance avec les objectifs de l’Éducation artistique et culturelle.
Capacité « Raconter le quotidien d’une femme ou d’un homme au travail au XIXe siècle ou dans la première moitié du XXe siècle » Menée à titre individuel ou collaboratif, cette capacité doit faire l’objet de recherches locales. Dans un premier temps, il faut déterminer les éléments qui serviront de base pour raconter le quotidien d’une personne au travail : métier, sexe, époque, lieu. Les informations validées doivent être sélectionnées pour rendre compte dans un récit organisé du « travail vécu ».
Les programmes:
En géographie, le thème peut faire écho au premier thème « La recomposition du territoire urbain en France : métropolisation et périurbanisation » à partir de la dualité campagnes/villes, des transformations des paysages par l’industrie et les mouvements migratoires (exode rural, migrations pendulaires, périurbanisation).
Le premier thème du programme d’enseignement moral et civique « Égaux et fraternels » est l’occasion d’aborder les inégalités persistantes dans le monde du travail entre hommes et femmes.
Les programmes:
Le thème amène également à réfléchir sur la place et le rôle des femmes dans la société. Le travail des femmes n’est pas une nouveauté : bien qu’invisibles dans les statistiques, les femmes jouent un rôle clé dans des exploitations agricoles qui sont d’abord fondées sur le travail familial. Elles jouent aussi un rôle fondamental dans la proto-industrie (ou le Domestic System) avec le travail de tissage pour des marchands urbains, complément de revenu souvent indispensable au foyer. Les femmes sont également présentes dans les villes comme domestiques de maison ou ouvrières. L’industrialisation, aiguillée par la rationalisation dans les processus de fabrication, trouve dans les femmes une main-d’œuvre peu qualifiée, peu chère et docile. La période étudiée est marquée par le développement du salariat féminin.
Félicité
Mme Aubain
M. Poupart (médecin)
"Virginie l'occupait exclusivement;—-car elle eut, à la suite de son effroi, une affection nerveuse, et M. Poupart, le docteur, conseilla les bains de mer de Trouville."
Onfroy (apothicaire)
"Onfroy l'apothicaire, monsieur Varin et le capitaine Mathieu, faisaient leur partie de cartes"
"Tous ses amis, le ménage Lormeau, Mme Lechaptois, ces demoiselles Rochefeuille, M. de Houppeville [...] se présentèrent pour la consoler."
M. Bourais
"Elle l'ouvrait [la porte] avec plaisir devant M. Bourais, ancien avoué. Sa cravate blanche et sa calvitie, le jabot de sa chemise, son ample redingote brune, sa façon de priser en arrondissant le bras, tout son individu lui produisait ce trouble où nous jette le spectacle des hommes extraordinaires."
Guyot
"Celle des enfants [l'éducation] était faite par Guyot, un pauvre diable employé à la Mairie, fameux pour sa belle main, et qui repassait son canif sur sa botte."
Un oncle de Mme Aubain, le marquis de Grémanville.
"A des époques indéterminées, Mme Aubain recevait la visite du marquis de Gremanville, un de ses oncles, ruiné par la crapule et qui vivait à Falaise sur le dernier lopin de ses terres."
M. le sous-préfet baron de Larsonnière, ex-consul en Amérique et madame
"Un sous-préfet nouveau, peu de jours après, fut nommé: le baron de Larsonnière, ex-consul en Amérique, et qui avait chez lui, outre sa femme, sa belle-soeur avec trois demoiselles, assez grandes déjà."
Le capitaine Mathieu
Paul le fils
"Après avoir été d'abord clerc de notaire, puis dans le commerce, dans la douane, dans les contributions, et même avoir commencé des démarches pour les eaux et forêts, à trente-six ans, tout à coup, par une inspiration du ciel, il avait découvert sa voie: l'enregistrement!"
Il reproduit jusqu'à l'âge de 36 ans les frasques de son père. Mais il trouve finalement un emploi enviable dans l'enregistrement, tout en restant propriétaire des deux fermes.
http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article12375
Ce manuscrit, document précieux sur la société à locale de l'époque, renseigne sur le nombre d'enfants, de domestiques, sur la quantité de chevaux et d'équipage que possédaient les familles bourgeoises. Le nombre considérable de « gens de maison » contribuait à leur niveau de vie et à leur raffinement.
"Alors elle vendit ses immeubles, sauf la ferme de Toucques et la ferme de Geffosses, dont les rentes montaient à 8,000 francs tout au plus, et elle quitta sa maison de Saint-Melaine pour en habiter une autre moins dispendieuse, ayant appartenu à ses ancêtres et placée derrière les halles."
"Le marquis de Grémanville, un de ses oncles, ruiné par la crapule et qui vivait à Falaise sur le dernier lopin de ses terres..."
"Ainsi, en 1825, deux vitriers badigeonnèrent le vestibule; en 1827, une portion du toit, tombant dans la cour, faillit tuer un homme."
"La semaine suivante, on apprit la mort de Monsieur Bourais, en Basse-Bretagne, dans une auberge. La rumeur d'un suicide se confirma; des doutes s'élevèrent sur sa probité. Madame Aubain étudia ses comptes , et ne tarda pas à connaître la kyrielle de ses noirceurs: détournement d'arrérages, ventes de bois dissimulées, fausses quittances etc..."
où s'imposent de « nouveaux habitués » chez Mme Aubain, militaire (Mathieu), apothicaire (Onfroy) ou fonctionnaire (Paul)
"Elle [la femme de Paul, fille d'un vérificateur de l'enregistrement] dénigra les usages de Pont-l'Evêque, fit la princesse, blessa Félicité..."
"Une nuit, le conducteur de la malle poste annonça dans Pont-l'Évêque la Révolution de Juillet"
Son personnage fait écho à une Pontépiscopienne identifiée sous le nom de Madame Allais, domiciliée place du bois, l'actuelle place du cinéma, qui était alors occupée par les halles. C'est là que Flaubert situe la maison de Madame Aubain.
"Le prêtre fit d'abord un abrégé de l'Histoire-Sainte."
"Ce fut de cette manière, à force de l'entendre, qu'elle apprit le catéchisme, son éducation religieuse ayant été négligée dans sa jeunesse; et dès lors elle imita toutes les pratiques de Virginie, jeûnait comme elle, se confessait avec elle."
"Le clergé parut dans la cour."
"Le prêtre gravit lentement les marches, et posa sur la dentelle son grand soleil d'or qui rayonnait."
"Mme Aubain voulait faire de sa fille une personne accomplie; et, comme Guyot ne pouvait lui montrer ni l'anglais ni la musique, elle résolut de la mettre en pension chez les Ursulines d'Honfleur."
"Le couvent se trouvait au fond d'une ruelle escarpée."
"En songeant à la procession, elle la voyait, comme si elle l'eût suivie."
"la religieuse inquiète de ses petites filles; trois des plus mignonnes, frisées comme des anges, jetaient dans l'air des pétales de roses; le diacre, les bras écartés, modérait la musique; et deux encenseurs se retournaient à chaque pas vers le Saint-Sacrement, que portait, sous un dais de velours ponceau tenu par quatre fabriciens, M. le curé, dans sa belle chasuble."
"et elle aima plus tendrement les agneaux par amour de l'Agneau, les colombes à cause du Saint-Esprit."
"Elle avait peine à imaginer sa personne; car il n'était pas seulement oiseau, mais encore un feu, et d'autres fois un souffle."
"Ils s'associèrent dans sa pensée, le perroquet se trouvant sanctifié par ce rapport avec le Saint-Esprit, qui devenait plus vivant à ses yeux et intelligible."
Les programmes
"Le travail de la terre constitue le premier secteur d’activité en France : l’agriculture* est le secteur d’emploi dominant jusqu’aux années 1930. Fermiers, petits propriétaires, salariés agricoles, journaliers et travailleurs sans terre, domestiques composent un monde diversifié caractérisé en partie par la pluriactivité (paysans-ouvriers, paysans-artisans)."
"Le développement du chemin de fer et l’amélioration des routes, la crise économique de la fin du XIXe siècle et l’essor de la domesticité dans la bourgeoisie urbaine accentuent l’exode rural".
"La mère Liébard, en apercevant sa maîtresse, prodigua les démonstrations de joie. Elle lui servit un déjeuner où il y avait un aloyau, des tripes, du boudin, une fricassée de poulet, du cidre mousseux, une tarte aux compotes et des prunes à l'eau-de-vie, accompagnant le tout de politesses à Madame qui paraissait en meilleure santé, à Mademoiselle devenue «magnifique», à M. Paul singulièrement «forci», sans oublier leurs grands-parents défunts que les Liébard avaient connus, étant au service de la famille depuis plusieurs générations."
"La petite caravane mit pied à terre pour passer les Écores; c'était une falaise surplombant des bateaux; et trois minutes plus tard, au bout du quai, on entra dans la cour de l'Agneau d'or, chez la mère David."
"Loulou avait reçu du garçon boucher une chiquenaude, s'étant permis d'enfoncer la tête dans sa corbeille; et depuis lors il tâchait toujours de le pincer à travers sa chemise."
"Chaque lundi matin, le brocanteur qui logeait sous l'allée étalait par terre ses ferrailles."
"Elle ne sortait guère, afin d'éviter la boutique du brocanteur, où s'étalaient quelques-uns des anciens meubles."
"Depuis son étourdissement, elle traînait une jambe; et, ses forces diminuant, la mère Simon, ruinée dans l'épicerie, venait tous les matins fendre son bois et pomper de l'eau."
"Son père, un maçon, s'était tué en tombant d'un échafaudage. Puis sa mère mourut, ses soeurs se dispersèrent, un fermier la recueillit, et l'employa toute petite à garder les vaches dans la campagne. Elle grelottait sous des haillons, buvait à plat ventre l'eau des mares, à propos de rien était battue, et finalement fut chassée pour un vol de trente sols, qu'elle n'avait pas commis."
Elle soigna des cholériques. Elle protégeait les Polonais; et même il y en eut un qui déclarait la vouloir épouser.
Après les Polonais, ce fut le père Colmiche, un vieillard passant pour avoir fait des horreurs en 93.
Il vivait au bord de la rivière, dans les décombres d'une porcherie. Les gamins le regardaient par les fentes du mur, et lui jetaient des cailloux qui tombaient sur son grabat, où il gisait, continuellement secoué par un catarrhe, avec des cheveux très-longs, les paupières enflammées, et au bras une tumeur plus grosse que sa tête. Elle lui procura du linge, tâcha de nettoyer son bouge, rêvait à l'établir dans le fournil, sans qu'il gênât Madame. Quand le cancer eut crevé, elle le pansa tous les jours, quelquefois lui apportait de la galette, le plaçait au soleil sur une botte de paille; et le pauvre vieux, en bavant et en tremblant, la remerciait de sa voix éteinte, craignait de la perdre, allongeait les mains dès qu'il la voyait s'éloigner. Il mourut; elle fit dire une messe pour le repos de son âme.
"Le principal divertissement était le retour des barques. Dès qu'elles avaient dépassé les balises, elles commençaient à louvoyer. Leurs voiles descendaient aux deux tiers des mâts; et, la misaine gonflée comme un ballon, elles avançaient, glissaient dans le clapotement des vagues, jusqu'au milieu du port, où l'ancre tout à coup tombait. Ensuite le bateau se plaçait contre le quai. Les matelots jetaient par-dessus le bordage des poissons palpitants; une file de charrettes les attendait, et des femmes en bonnet de coton s'élançaient pour prendre les corbeilles et embrasser leurs hommes."
Au bord du quai, d'autres hennissaient, effrayés par la mer. Un palan qui les enlevait les descendait dans un bateau, où des voyageurs se bousculaient entre les barriques de cidre, les paniers de fromage, les sacs de grain; on entendait chanter des poules, le capitaine jurait; et un mousse restait accoudé sur le bossoir, indifférent à tout cela. Félicité, qui ne l'avait pas reconnu, criait: «Victor!» il leva la tête; elle s'élançait, quand on retira l'échelle tout à coup.
Le paquebot, que des femmes halaient en chantant, sortit du port. Sa membrure craquait, les vagues pesantes fouettaient sa proue. La voile avait tourné, on ne vit plus personne;—-et, sur la mer argentée par la lune, il faisait une tache noire qui pâlissait toujours, s'enfonça, disparut."
Chaque lundi matin, le brocanteur qui logeait sous l'allée étalait par terre ses ferrailles. Puis la ville se remplissait d'un bourdonnement de voix, où se mêlaient des hennissements de chevaux, des bêlements d'agneaux, des grognements de cochons, avec le bruit sec des carrioles dans la rue.
Dans un article paru dans le Pays d'Auge en août 1864, le marché de Pont-l'Évêque est décrit comme « l'un des plus considérables des environs. Il était, avant la création des marchés de Beaumont et de Trouville, leurs produits. Il est pour la ville une source de richesses; il alimente la prospérité locale. Ce n'est pas la population sédentaire qui fait vivre les commerçants de l'endroit mais les personnes de la campagne qui profitent du jour de marché pour faire en ville toutes leurs acquisitions. »
Les programmes:
Les arts ont toute leur place dans cette approche du genre romanesque. Une riche production artistique selon l’époque du livre ou des textes étudiés (peinture, sculpture, opéra, photographie, cinéma, bande dessinée…) peut faire écho aux lectures des élèves. Quand elle est attentive aux permanences, aux écarts et aux modes de représentation de l’œuvre, l’analyse d’un film ou d’un roman graphique offre un contrepoint intéressant, à condition que l’étude de ces adaptations ne se substitue pas à la lecture du roman.