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Transcript

Portefolio textuel

UN TEXTE ANTIQUE, UN TEXTE CONTEMPORAIN

L'Homme et l'Animal

La punition d'Actéon

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Actéon-cerf attaqué par ses chiens, Choephoroi, 350-340 avant J.-C.

"Nunc tibi me posito visam velamine narres,

sit poteris narrare, licet !" Nec plura minata
dat sparso capiti vivacis cornua cervi,

dat spatium collo summasque cacuminat aures
cum pedibusque manus, cum longis bracchia mutat
cruribus et velat maculoso vellere corpus ;
additus et pavor est : fugit Autonoeius heros

et se tam celerem cursu miratur in ipso

Artéon est un jeune homme qui chasse. Un jour, en suivant ses chiens, il se retrouve sans le savoir dans le domaine de la déesse Diane (= Arthémis). Il l'aperçoit se baigner nue entourée de ses compagnes. Celles-ci se précipitent pour la cacher, mais trop tard. La déesse, furieuse, s'adresse au jeune homme :

1

La punition d'Actéon

Ovide (43 avant J.-C. - 18 après J.-C.), Métamorphoses, livre III, vers 155-156, 186-199

"Nunc tibi me posito visam velamine narres,

sit poteris narrare, licet !" Nec plura minata
dat sparso capiti vivacis cornua cervi,
dat spatium collo summasque cacuminat aures
cum pedibusque manus, cum longis bracchia mutat
cruribus et velat maculoso vellere corpus ;
additus et pavor est : fugit Autonoeius heros

et se tam celerem cursu bmiratur in ipso

"Maintenant va raconter que tu m'as vu sans voile,

si tu peux encore raconter ! " Et sans menacer d'avantage,
elle fait pousser des bois de cerf sur sa tête encore dégoulinante d'eau
elle allonge son cou, fait dresser ses oreilles en pointe,
change ses mains en pieds, ses bras en longues pattes
fines et couvre tout son corps d'une peau tachettée ;
et elle ajoute la frayeur en prime : il fuit, le fils d'Autoné [fils du roi de Thèbes Cadmus]
et tout en courant, il s'étonne lui-même d'être si rapide.

Publius Ovidius Naso, Metamorphoseon libri, liber tertius

Ovide, Metamorphoses, livre III, vers 155-156, 186-199

La punition d'Actéon

Traduction

Points de grammaire :
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Code couleur
COD - Accusatif
Verbe
Génitif - Ct du nom
Datif - COI

Lexique :
- cervus, i m : le cerf
- capito, onis m : grosse tête
-
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Le Cerf se voyant dans l'eau

Fables de La Fontaine, Imagerie d'Epinal, Epinal, Pellerin et Cie, sans date (crédit : Bibliothèque de l'Institut)

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Dans le cristal d'une fontaine
Un Cerf se mirant autrefois,
Louait la beauté de son bois,
Et ne pouvait qu'avecque peine
Souffrir ses jambes de fuseaux,
Dont il voyait l'objet se perdre dans les eaux
"Quelle proportion de mes pieds à ma tête !
Disait-il en voyant leur ombre avec douleur :
Des taillis les plus hauts de mon front atteint le faîte ;
Mes pieds ne me font point honneur."
Tout en parlant de la sorte,
Un Limier le fait partir ;
Il tâche à se garantir ;

Dans les Forêts il s'emporte.
Son bois, dommageable ornement,
L'arrêtant à chaque moment
Nuit à l'office que lui rendent
Ses pieds, de qui ses jours dépendent.
Il se dédit alors, et maudit les présents
Que le Ciel lui fait tout les ans.

Nous faisons cas du Beau, nous méprisons l'Utile ;
Et le Beau souvent nous détruit.
Ce cerf blâme ses pieds qui le rendent agile ;
Il estime un bois qui lui nuit.

Le Cerf se voyant dans l'eau

Jean de la Fontaine, recueil des Fables de La Fontaine, livre VI, 1668

Analyse des textes

Quand? A l'époque de l'Antiquité

Quoi? -Les mythes permettent de comprendre notre rapport aux animaux.
-Un mythe mêle toujours un récit et une explication du monde sous une forme allégorique + sert à comprendreles modalités du changement d'Actéon en cerf = accéder un peu à la vision du monde dont nous sommes les lointains dépositaires.

Cet extrait : -Tiré de la mythologie
-Raconte comment Actéon est transformé en cerf après avoir contrarié la déesse Diane en l'ayant vu dans sa nudité.
-Enumération : qui permet d'insister sur le changement radical de l'apparence d'Actéon.
-Distinction entre l'Homme et le divin

La punition d'Actéon

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Le Cerf se voyant dans l'eau

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Quand? A l'époque contemporaine

Quoi? textes contemporains permettent de comprendre la société d'autrefois + le texte va nous permettre de comprendre comment le rapport entre l'Homme et l'Animal a evolué

Dans cette fable : - personnfication pour critiquer la société de son temps
-met en scène un cerf, qui par son [orgueil / narcissisme / vanité] est punit. En effet, le Cerf se loue de ses bois alors que ces derniers le pénalisent, ils ne sont pas "utiles, tandis qu'il blâme ses pieds qui au contraire lui sont bien utile. notion de privilégier la Beauté à l'Utile
- dénoncer la trop grande importance qu'occupe la Beauté, l'apparence, au détriment de l'Utilité. L'Homme reste donc son centre d'intêret, sa priorité face à l'animal qui n'occupe alors seulement une place secondaire. Il est alors question d'une vision anthropocentrique, et du courant humaniste : "l'Homme au centre de tout, à l'origine de la raison ", constamment à la recherche du progrès.

Synthèse sur les deux textes :

Ainsi, ces deux textes présentent des traits communs : ils sont tous les deux très intéressants car ils permettent de comprendre le rapport entre l'Homme et l'animal à différentes époques, en prenant pour illustrer cette problématique le cerf. En général, le cerf est un animal vu comme viril, majestueux, ... mais il prend une toute autre image face à l'Homme. En effet, comme vu précédemment, dans le premier texte, devenir cerf est vu comme une sanction, une malédiction divine, puisqu'on est privé de la parole qui est une chose si importante pour l'Homme, ce qui est péjorative pour l'animalpar rapport à l'Homme. Dans le deuxième texte, le cerf tel qu'il est en tant qu'animal ne joue seulement qu'un rôle secondaire, puisque le fond de la fable et la moral s'adresse à l'Humanité.
Comme nous le montre donc ces deux textes, les animaux sont vu comme des êtres inférieurs par leur incapacité à parler, leur manque de sentiments et de raison (d'où l'expression "tu es bête." : "une bête" = un animal = un être sans raison), etc. L'Homme a donc toujours été le centre du monde peu importe les époques. Cela s'est intensifier après l'Antiquité, car jusqu'alors les animaux pouvait quand même être associés à des divinités. Nous pouvons donc relier cette vision de l'Homme au dessus de l'Animal à l'humanisme, ou encore l'anthropocentrisme. L'humanisme est une position philosophique qui reconnait l'Homme comme valeur suprême. Ce mouvement intellectuel recherche et se base sur l'esprit de l'Antiquité. Cela confirme bien ce que nous venons de démontrer : l'Homme a cherché, et cherche constamment à se questionner, à progresser, à évoluer grâce à la science et sa raison, à l'opposé de l'animal qui lui vit sa vie passivement. Cela relève de l'anthropocentrisme : l'Homme se voit comme le centre du monde, il est au centre de tout, et supérieur à tout, supérieur même aux animaux.