La IIIe République s’impose progressivement en France. Entre 1870 et 1914, les républicains réalisent un projet s’appuyant sur maintes causes telles que: la démocratie parlementaire, l’égalité, mais aussi les libertés et la laïcité dont les racines remontent à la Révolution française. Sa mise en œuvre s’effectue toutefois sans plan préétabli, au fil des événements politiques.
De surcroît, de nombreuses contestations existent tel que dans le domaine politique, social et religieux.
MALGRÉ LES OPPOSITIONS QU’ELLE RENCONTRE, COMMENT LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE FINIT-ELLE PAR REGROUPER LA MAJORITÉ DES FRANÇAIS AUTOUR D’UN PROJET POLITIQUE COMMUN ?
1. Pourquoi le projet républicain ne peut pas être mis en place avant 1879?
3. Comment le trajet républicain, souvent contesté, est consolidé entre 1892 et 1914?
2. Comment le projet républicain est mis en place entre 1879 et 1892?
1). Pourquoi le projet républicain ne peut pas être mis en place avant 1879
Louise Michel surnommée la "vierge rouge" est né en 1830 et décédée en 1905, c'est une institutrice qui s'engage dans la Commune. Elle se bat aux côtés des communards, assurant autant des rôles traditionnellement féminins (institutrice, infirmière) que masculins (soldat). Elle devient progressivement un symbole de la Commune. C’est pourquoi, Victor Hugo lui consacre un poème nommé « Viro Major».
Elle donne des conférences, intervient dans des meetings, défend l'abolition de la peine de mort, les ouvriers et les chômeurs. Durant la Commune, Louise Michel œuvre à la création de crèches, à l'instruction des filles, à la reconnaissance de l'union libre et du divorce et à l'interdiction de la prostitution.
De surcroît, les Versaillais lancent l'assaut contre la Commune du 21 au 28 mai 1871. Cette semaine est nommée "la Semaine sanglante" car celle-ci a fait de nombreux morts (l'écrasement de la Commune a fait entre 10 000 et 20 000 morts.
Louise Michel fut emprisonnée et deportée mais cela n'empêche pas le fait qu'elle continue ses combats. C'est pourquoi elle devient progressivement une héroïne mythique.
La mise en œuvre du projet républicain est longue. Lorsque la République est proclamée en 1870, elle est fragile. L'enracinement du nouveau régime passe par la mise en place des symboles républicains.
En outre, le chef du nouveau gouvernement est un royaliste conservateur. Les défenseurs d'une république démocratique et sociale sont violemment réprimés lors de la Commune de Paris.
Ainsi, les partisans de la monarchie espèrent pouvoir restaurer le régime monarchique. Leurs tentatives entre 1871 et 1875 échouent et un compromis entre les différents acteurs politiques permet la mise en place du fonctionnement du régime républicain.
De plus, entre 1875 et 1879, les républicains s'installent définitivement au pouvoir.
2). Comment le projet républicain est mis en place entre 1879 et 1892
Le rôle des institutions est de fournir un ensemble de dispositifs collectifs, formels et informels, venant appuyer les dispositifs bilatéraux de négociation, formalisation et mise en œuvre des contrats. Ainsi, la constitution de la IIIe République est proclamée le 4 septembre 1870 et respecte la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et le pouvoir de contrôle. Le Président de la République est élu au suffrage universel indirect par les sénateurs et les députés.
Ces institutions sont confrontées à de nombreuses crises politiques, notamment celle de mai 1677 qui conduit le président Mac Mahon à démissioner, renforçant durablement le caractère parlementaire du régime.
2). Comment le projet républicain est mis en place entre 1879 et 1892
En 1879, la place prend définitivement le nom de Place de la République en hommage aux valeurs de la République. Pour l'occasion, un concours d'architecture est organisé afin de mettre sur la place un monument à la grandeur de la République. Ce concours est remporté par les frères Morice qui créent le Monument de la République, en bronze et haut de 25 mètres. Ce dernier est inauguré le 14 juillet 1883, jour de la fête nationale.
La statue de bronze symbolise la République ou Marianne. Elle est représentée debout, vêtue d'une toge et ceinte d'un baudrier sur lequel est fixée une épée. Elle est coiffée à la fois du bonnet phrygien, symbole de liberté, et d'une couronne végétale. De surcroît, dans sa main droite, la statue porte un rameau d'olivier, symbole de paix. Sa main gauche repose sur une tablette portant l'inscription « Droits de l'Homme ».Un lion en bronze, symbolisant le suffrage universel, et trois statues servant d’allégorie à la devise française viennent compléter ce monumental.
2). Comment le projet républicain est mis en place entre 1879 et 1892
Les lois Jules Ferry sont une paire de lois sur l'école primaire en France votées en 1881-1882 sous la Troisième République, qui rendent l'école gratuite (loi du 16 juin 1881 ), l'instruction primaire obligatoire et participent à laïciser l'enseignement public (loi du 28 mars 1882 ).
La Ill° République est laïque : la religion doit être séparée du gouvernement. La laïcité de la France se traduit par une série de lois et d'actions, comme les lois scolaires de Jules Ferry de 1881-1882. Les républicains veulent libérer les français de l'influence de l'Église afin d'en faire des citoyens émancipés. Cela commence par l'adoption des lois scolaires de 1881-1882. à l'initiative du ministre de l'institution, Jules Ferry. Elles rendent l'école obligatoire et surtout laïque. Les républicains se montrent plus anticléricaux à partir de 1902. Ils interdisent aux congrégations religieuses de diriger des écoles en 1904.
2). Comment le projet républicain est mis en place entre 1879 et 1892
Victor Hugo est né en 1802 et est décédé en 1885 est député sous la Deuxième République. Victor Hugo a traversé le XIXe siècle en étant affilié à une grande diversité de courants politiques. Ses premiers poèmes sont légitimistes et il célèbre le sacre de Charles X à Reims. Sous la monarchie de Juillet, il soutient activement le règne de Louis-Philippe et ne cache pas ses sentiments bonapartistes.
C’est quelques années plus tard que celui-ci décède. La mort de Victor Hugo semble tout d’abord créer un consensus : la plupart des formations politiques sont prêtes à écarter leurs rivalités pour célébrer ses funérailles. Toutefois, cet accord se rompt lorsque le gouvernement décide de transférer sa dépouille au Panthéon et de désacraliser le monument à cette occasion. Malgré la désapprobation marquée par l’Église, les funérailles sont un triomphe pour le régime républicain. Le cercueil, d’abord exposé sous l’Arc de triomphe, est ensuite transporté à travers les rues de Paris jusqu’au Panthéon. Le défilé, est suivi par plus d’un million de personnes. Les places sont chères pour réussir à observer le cortège funéraire.
En outre, l’écrivain est particulièrement sensible aux questions sociales, comme il a pu le montrer dans Les Misérables (1862).
3). Comment le projet républicain, souvent contesté, est consolidé entre 1892 et 1914?
Le 9 décembre 1893 , il jette une bombe dans la Chambre des députés, blessant plusieurs personnes. Après cet attentat, la Chambre a adopté une série de lois anti-anarchistes connues sous l'appellation de « lois scélérates »
Il fait partie de la mouvance anarchiste, particulièrement active à cette époque. D’ailleurs, il veut, par ce geste, venger l’arrestation et l’exécution de son ami Ravachol, un autre anarchiste, auteur lui aussi de nombreux attentats. Mais en visant la Chambre, Auguste Vaillant s’en prend d’abord à la bourgeoisie, responsable, selon lui, de la misère dont souffrent les pauvres gens.
Anarchisme: Désordre politique dû à l'affaiblissement ou la perte de l'autorité de l'Etat.
3). Comment le projet républicain, souvent contesté, est consolidé entre 1892 et 1914?
L’explosion du phénomène boulangiste, aussi violente que brève (1887-1889), met à l’épreuve la république dans son principe de représentation populaire. Cette crise révèle les tensions internes d’une France qui s’interroge sur son rôle dans le monde et d’une société qui peine à se structurer politiquement. Le succès de Boulanger indique surtout que le pouvoir demeure une valeur dominante aux débuts de l’ère démocratique.
Ainsi, ce document est une caricature de Pépin montrant bien que l'extrême gauche radicale, les monarchistes et cléricaux, les bonapartistes et le général Boulanger tentent de prendre d'assaut la République.
3). Comment le projet républicain, souvent contesté, est consolidé entre 1892 et 1914?
À l’orée du siècle, les relations de la France avec le Saint-Siège s’enveniment du fait de la politique anticléricale menée par Émile Combes et de l’intransigeance du nouveau pape Pie X. Le 29 juillet 1904, le gouvernement décide de rompre les relations diplomatiques avec le Vatican. Dès lors, la voie est ouverte à la séparation des Églises et de l’État.
Il s’agit en fait d’une revendication ancienne des républicains dont l’anticléricalisme s’apparentait à une « foi laïque », rationaliste et positiviste, en partie issue des Lumières. Le progrès, la science, l’éducation devaient faire reculer l’ignorance, l’obscurantisme et la superstition. Le pouvoir civil devait soumettre le pouvoir religieux et l’exclure de la vie politique et de la société.
Au centre de la caricature nous pouvons voir Émile Combes s’apprêtant à trancher le nœud forgés par des siècles d’histoire. De plus, nous pouvons aussi remarquer Voltaire qui lui donne la force nécessaire en lui envoyant des rayons de lumière à l’exécuteur. La République (Marianne) est consentante. Il y a aussi l’Église, représentée par le pape, continue d’être surveillée de près par Émile Combes. Celle-ci est comme mécontente de l’opération, elle subit, incapable d’apprécier la situation. De surcroît, au premier plan, à terre, un moine au nez rouge tiens une bouteille pleine dans les bras et une croix sur laquelle un verre est gravé .
Une fois le nœud tranché, la République assurera la liberté de conscience et garantira le libre exercice des cultes, comme le mentionneront les deux premiers articles de la loi du 9 décembre 1905.
3). Comment le projet républicain, souvent contesté, est consolidé entre 1892 et 1914?
Albert de Mun est une personnalité majeure de l’histoire politique, religieuse et sociale de la IIIe République. Il est principalement connu sous deux aspects. Il est d’abord l’une des figures majeures du catholicisme social en France.
En second lieu, Albert de Mun est l’un des chefs de file du ralliement de certains monarchistes catholiques à la République, à la suite des appels du pape Léon XIII dans les années 1890. Le ralliement a lieu dans un contexte de pacification des relations entre la République et l’Église, après une décennie 1880. Cependant, la réconciliation échoue à cause de l’affaire Dreyfus : l’engagement antidreyfusard de certains catholiques entraîne une reprise de la politique anticléricale. Celle-ci conduit à la loi de 1901, qui proclame la liberté d’association mais soumet les congrégations religieuses à un régime restrictif appliqué avec brutalité, puis à la loi de 1905.
Catholicisme social en France: mouvement est né dans la seconde moitié du XIXe siècle dans les milieux catholiques intransigeants, opposés au libéralisme politique, économique et religieux : il veut apporter une réponse à l’apparition du prolétariat en tentant de régénérer la société selon des principes contre-révolutionnaires.
L’affaire Dreyfus est une affaire d'État devenue par la suite un conflit social et politique majeur de la Troisième République, survenu en France à la fin du XIXe siècle autour de l'accusation de trahison faite au capitaine Alfred Dreyfus, juif d'origine alsacienne, qui est finalement innocenté.
Conclusion:
La IIIe République est née de la chute du Second empire mais le régime républicain est consolidé vers 1875 car la Restauration monarchique n’a pas pu se réaliser.
La République devient un régime parlementaire car le Parlement joue un rôle central dans les institutions. Entre 1875 et 1879 les Républicains conquièrent tous les pouvoirs de la République.
La IIIe République est une démocratie libérale fondée sur le suffrage universel masculin et l’instauration des grandes libertés publiques; les valeurs de la République, fondées sur celles issues de la Révolution française, s’enracinent grâce à l’instauration d’une école publique laïque, obligatoire et gratuite.
Néanmoins la IIIe République ne fait pas l’unanimité et elle est contestée à gauche par le mouvement socialiste et les anarchistes et aussi par la droite nationaliste qui lors de l’Affaire Dreyfus défend l’Armée contre l’Etat de droit. Un des derniers grands combats des Républicains est l’instauration de la séparation des Eglises et de l’Etat qui se fait contre l’influence de l’Eglise catholique en France et qui suscite de nombreuses résistances poussant les Républicains à la conciliation.