Copie - Production écrite
Jean-Christian COMPERE
Created on February 28, 2022
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Transcript
START
" Comment permettre à tous les élèves d'écrire et d'améliorer leurs écrits ?"
Sommaire
Pratiques de classe
Programmes
Obstacles
Différents écrits
Progression
Démarche
Entraînement régulier
Entraînement
Clés
Conclusion
Visites croisées
Evaluation
10 bonnes raisons de faire écrire pour enseigner la lecture
1. Dans les tâches d'écriture, plus que de lecture, l'élève doit mobiliser son attention en permanence sur le texte. Quand la classe lit, il peut rester inattentif. Quand il doit lire lui- même, il peut se sentir perdu, se décourager ou se mettre à rêver. Quand il écrit SON texte, celui-ci l'absorbe entièrement.
2. Écrire un texte l'aide à comprendre que l'écriture note le langage, elle ne représente pas les choses. Par exemple, l'enfant est conduit à comprendre par l'expérience, que «un grand cheval blanc», qu'il veut écrire et qui, dans son esprit, lui apparaît comme une seule et même entité sémantique, s'écrit avec quatre mots.
3. Quand il produit son texte, l'élève doit rester attentif à la fois au sens (ce qu'il veut dire), au langage (comment il va le dire) et à la langue (comment «ça s'écrit »).
4. Produire un texte aide l'élève à comprendre en quoi consiste l'acte de lire. Le fait d'écrire un texte l'installe en position d'émetteur : il veut dire quelque chose, de là il doit trouver comment le dire (ce qu'on appelle la mise en mots) et, de là, il doit encore consigner ce dire par écrit. Mais cela éclaire la position de récepteur et le chemin que celui-ci doit parcourir, dans l'autre sens : à partir de l'écrit, reconstituer le dire de l'auteur et, de là, se représenter son «vouloir dire ».
5. Pour produire un texte, il faut le formuler préalablement : le langage devient un objet qu'il faut manipuler et que l'écriture permet de manipuler consciemment.
6. Pour écrire, il faut commencer à gauche avec les premières lettres du premier mot et poursuivre ainsi vers la droite (du moins, en français). Cela constitue le sens premier des expressions «le début du mot» et «la fin du mot ». En lecture, les mots sont d'abord perçus sur le modèle des images, c'est-à-dire comme des unités perceptives non orientées.
7. L'écriture oblige à inscrire sur la page les lettres les unes après les autres. Elle conduit ainsi naturellement à l'épellation, c'est-à-dire à un traitement analytique du mot qui dépasse la perception globale. Du même coup, elle offre les premières expériences de segmentation des mots.
8. L'écriture fréquente de textes va aider l'élève à mémoriser «avec», «au», «dans», «et», «la», «qui», «un», etc., ces «petits mots» hyperfréquents, mais dépourvus de charge sémantique, qui constituent pourtant la plus grande partie des mots de tous les textes (70 mots constituent 50 % de tous les mots de n'importe quel texte français. En écrivant des textes, l'élève multiplie les occasions de les écrire. Beaucoup de ces mots seront mémorisés avant même l'accès au décodage.
9. Quand l'enfant écrit un texte, il doit constamment naviguer entre les microstructures et la macrostructure, les plus petites unités (mots et lettres) et le sens global, en passant par les mésostructures (groupes de mots et phrases).
10. Quand l'enfant écrit SON texte, tous les problèmes qu'il a dû résoudre, toutes les solutions qu'il a trouvées et toutes les découvertes qu'il a faites laissent dans sa mémoire une trace durable, car c'était SON projet et c'est devenu SON texte.
PROGRAMMES
PRATIQUES DE CLASSES - visite 1
La petite goutte d'eau
Une image, une photo
La liste de la trousse
La petite goutte d'eau
Une banque de mots
Une fiche pour copier la production finale
Une production d'élève
Une image, une phrase
Une banque de mots
Une production d'élève
Une production d'élève
La liste de la trousse
Productions des élèves
Production finale...
Synthèse collective
- Des processus variés
La rédaction est en relation avec toutes les autres composantes de l’enseignement du français. C’est une tâche impliquant la mise en œuvre coordonnée de processus variés : émergence des idées, élaboration du sens, formulation d’un message en oral scriptural, mobilisation des connaissances syntaxiques, lexicales et orthographiques, maîtrise du geste graphique, capacités de relecture.
Les obstacles pour l'élève
- La mémoire à long terme
L’élève qui écrit fait appel à sa mémoire à long terme. Il sait, d’expérience, identifier les caractéristiques du type de texte choisi et se remémore des textes de même nature qu’il a écrits ou qu’il a lus. Il mobilise et utilise de façon adéquate les notions enseignées – éléments grammaticaux et lexicaux – adaptées au sens et à la forme du texte.
- Le mode de communication différée
L’écriture est un mode de communication différé, où celui qui écrit s’adresse à un interlocuteur absent. L’élève doit donc être en position de monologuer avec son destinataire. Pour cela, il doit accorder au langage un statut tout autre que celui qui lui est dévolu dans les situations ordinaires de communication et prendre conscience de son activité langagière, c’est-à-dire la mettre à distance, pour écrire et analyser son texte.
- La position d'exotopie
Plus particulièrement pour les récits, la position d’exotopie – capacité d’extériorité par rapport aux personnages et aux actions récrites dans le récit – s’avère nécessaire pour rédiger un récit cohérent. Cette extériorité, difficile à tenir pour un élève de cet âge, permet de construire une réalité objective. Lorsqu’il écrit un texte, l’élève peut être à la fois un des personnages et le narrateur. Il lui arrive de tenir plusieurs rôles dans un même récit, de raconter en changeant de point de vue sans en avoir conscience.
L’élève doit d’abord se représenter les caractéristiques de la situation de communication et en percevoir les enjeux. Puis, il doit construire les idées du message qu’il veut communiquer dans un contexte donné.
- faire entrer les élèves dans une démarche d'écriture
Les obstacles pour l'enseignant
Les études réalisées depuis 2008 ont confirmé la difficulté de cet enseignement. Au cycle 2, 52 % des maîtres déclaraient ainsi porter un jugement favorable sur leurs pratiques de rédaction. Mais l’enseignement est le plus souvent très limité : les élèves sont mis en situation de rédiger et, sans travail supplémentaire de leur part, leurs propositions sont mises aux normes orthographiques par le maître et l’activité s’arrête là.
- gérer les interactions lecture-écriture
- gérer l'hétérogénéité des productions et les différentes ré-écritures successives
- évaluer l'écrit
L'enseignant se trouve confrontés à des difficultés à :
- concevoir une programmation avec des écrits courts réguliers et des projets longs
- organiser ce temps d'apprentissage
- 6 types de textes différents
Les différents types d'écrits
- Focus sur le récit
Le récit est l’exercice de rédaction le plus pratiqué à l’école élémentaire alors qu’il présente, de loin, le plus de difficultés. Il suffit d’analyser les travaux des élèves pour relever les obstacles auxquels ils sont confrontés : répétitions, juxtapositions de petits faits, organisation chronologique défaillante, part importante d’implicite, personnages et situations pas totalement objectivées, introduction et clôture absentes, emploi des temps du récit perfectible, styles directs et indirects utilisés indifféremment.
Le travail sur le récit devra faire l’objet d’un enseignement spécifique, en lien avec les séances portant sur la compréhension en lecture et l’étude d’œuvres littéraires. Au CE1, on privilégiera un travail sur la chronologie du récit avec l’utilisation de connecteurs, sur l’introduction et la clôture des récits, sur l’usage des anaphores. Avant de proposer la rédaction de récits intégraux, on envisagera un enseignement structuré, avec des exercices réguliers d’entraînement spécifique à l’écrit.
- Les écrits de travail
Les écrits de travail doivent être pratiqués au cours élémentaire. Ils ont pour vocation d’aider à la mémorisation, de traduire un raisonnement, de mettre en mémoire des informations pour les utiliser ultérieurement. Par exemple, l’élève apprend à appro- fondir la planification guidée de son écrit en rédigeant un plan. Les écrits de travail renvoient à la pratique du brouillon, très utile pour organiser ses idées et garder trace d’essais successifs. Construire avec les élèves les traces écrites des leçons leur permet de revisiter le cheminement de la pensée et explicite les notions étudiées dans un langage clair.
Selon les situations de communication, les enjeux des textes sont considérablement différents. Certains textes ont pour fonction de raconter, d’autres d’expliquer, de décrire, faire agir, etc. Ces enjeux influencent le fonctionnement du texte, sa structure, la façon dont l’information est transcrite, mais aussi le registre de langue et le lexique utilisé.
Un entraînement régulier
- La dimension répétitive
Il ne faut pas écarter la dimension répétitive de certains exercices à forte contrainte, pour que les élèves puissent s’approprier les structures syntaxiques, le vocabulaire et l’orthographe rencontrés.
- Les 2 écrits à privilégier au cycle 2
Au cours élémentaire, on proposera essentiellement deux types d’exercices : les écrits ritualisés quotidiens très courts et les écrits concernant des textes courts abordés lors de deux séances hebdomadaires.
L’objectif du professeur est de faire acquérir aux élèves une autonomie dans la production de leurs écrits. Il est essentiel qu’ils écrivent très régulièrement.
La démarche de rédaction
- La planification
Le professeur organise la planification avec les élèves. Élaborer un guide d’écriture collectif consiste à organiser les éléments essentiels qui doivent figurer dans le texte qui va être produit et à les écrire collectivement. Cela nécessite de faire sélectionner les indices à placer dans le texte pour qu’il soit cohérent, de faire ressortir les caractéristiques du type de texte choisi, de donner des exemples de modes d’ouverture et de conclusion, d’orienter le choix des élèves pour les lieux, temps et personnages s’il s’agit d’un récit. Les idées sont sélectionnées. La planification est notée au tableau. Elle accompagne l’élève tout au long du processus d’écriture et de révision.
L’organisation de l’apprentissage doit faciliter la mise en lien avec les expériences antérieures pour garantir au mieux la mise à disposition des acquis.
Au cycle 2, la dictée à l’adulte, procédé par lequel le maitre transcrit la parole des élèves est légitimée par l’aspect limité des habiletés de l’enfant à produire de manière autonome des écrits. Pratiquée régulièrement et avec exigence à l’école maternelle, elle permet de travailler la posture de producteur d’écrit. La dictée à l’adulte a ceci d’essentiel qu’elle permet aux élèves de focaliser sur le passage du langage oral vers l’écrit. Pour cela, il est important que le maitre aide à franchir ce passage en interagissant avec le groupe, en aidant à reformuler, en relisant et en faisant valider ou amender les premières propositions transcrites.
- La mise en situation d'écriture
Chaque élève dispose d’outils d’aide (notamment la planification et le cahier d’écriture qui contient les travaux antérieurs, mais aussi, par exemple, une banque de mots).
Lors de ce premier essai, le professeur évite de trop intervenir mais reste à la disposition des élèves. Il fait reformuler à l’oral les propositions, suggère l’usage de certains référents, oriente vers des stratégies connues.
C’est lorsque les situations ne sont pas maîtrisées que les interactions entre élèves sont particulièrement nécessaires. Elles augmentent la possibilité pour chacun de prendre de la distance avec son écrit, en le comparant à celui d’un pair. En comparant leurs travaux, les élèves vont progressivement pouvoir prendre conscience de ce qui fait la réussite de la tâche à réaliser.
En début de cycle 2, eu égard aux compétences des élèves, les activités de rédaction concerneront des écrits courts. C’est donc essentiellement la rédaction d’une phrase qui sera mobilisée. Ce sont les capacités d’encodage des élèves qui seront d’abord convoquées, puis progressivement leur capacité à prendre appui sur les outils de la classe pour écrire. Les élèves vont donc passer d’une écriture tâtonnée à une étape de recherche de composition de textes qui va leur permettre de mobiliser le matériau de la classe. Dans le même temps, la construction de répertoires (formules, morceaux de textes...) va favoriser l’écriture de textes de plus en plus longs.
Préalablement, le professeur organise un échange collectif pour aider les élèves à exprimer le sens du projet d’écriture, à se représenter les caractéristiques de l’écrit demandé, à se remémorer des textes de même nature, à se référer aux écrits antérieurs et aux récits abordés en classe. Cela permet à chacun d’entrer dans la posture attendue et de se représenter l’écrit à rédiger.
- La révision
La relecture du texte produit, et sa révision, constituent un temps d’apprentissage très important. Il convient d’associer l’élève à toutes les étapes de la révision. L’élève repère les dysfonctionnements de son texte grâce à la relecture à voix haute, par lui-même ou par le professeur. À l’écoute de son texte, l’élève indique s’il y a des omissions, des incohérences et des répétitions. Il exerce une vigilance orthographique et mobilise les acquisitions travaillées lors des leçons de grammaire et d’orthographe.
L’élève améliore son texte avec l’aide de l’adulte et utilise les outils et méthodes produits à cet effet (planification, grille de relecture, etc.). Il utilise le cahier d’orthographe et les affichages de la classe pour corriger certaines erreurs orthographiques en fonction d’un code de correction. Il est ainsi guidé dans la démarche de révision et de correction de son écrit.
La correction du texte en l’absence de l’élève n’est d’aucune efficacité. Le travail de l’élève au brouillon est riche d’enseignements. Les ratures, les signes visibles d’hési- tation sur le fonctionnement de la langue, sont à prendre en considération pour mieux comprendre la démarche de l’élève.
On peut corriger des passages en présence de l’élève, en explicitant bien ses procédures, et en sélectionner d’autres que l’élève est capable de corriger seul, avec des outils d’aide. L’élaboration d’une première typologie d’erreurs, maîtrisée par les élèves, complexifiée au fil de l’année, est au service de l’amélioration des textes. Les élèves utilisent cet outil (et le code associé aux types d’erreurs) pour repérer leurs erreurs, comprendre leur nature et savoir où aller chercher l’aide pour les corriger.
En début de cycle 2, les activités de révision et d’amélioration de l’écrit produit sont difficiles car les jeunes élèves ont des difficultés à se décentrer par rapport à l’écrit qu’ils ont produit. Par ailleurs, il leur est également difficile d’adopter, face à leur texte, la position du lecteur critique qui pourrait manifester son incompréhension face à des incohérences du texte ou face à des informations manquantes qui ne permettent pas la compréhension. Ces activités gagneront d’abord à être différées dans le temps, puis à être effectuées de façon collective, notamment à l’aide du TBI. Progressivement, l’activité pourra être prise en charge par les élèves (échanges en petits groupes ou en binômes dès la mi - CP), puis de manière plus autonome à partir de guides qui auront été élaborés collectivement. C’est l’adéquation au projet d’écriture qui est d’abord envisagée, les contraintes sémantiques et orthographiques ne seront prises en compte que dans la limite des notions effectivement travaillées en classe. En bref, après un enseignement sur un point orthographique, la consigne de révision concernera ce point spécifique, les autres erreurs faisant l’objet d’un traitement par l’enseignant.
- La valorisation
Le professeur n’oublie pas d’envisager une valorisation des écrits. Les textes produits peuvent être lus à la classe, ou dans une autre classe, envoyés à des correspondants, à des membres de la famille, affichés dans la classe ou dans l’école, archivés dans un cahier collectif de classe ou dans un recueil d’anthologie.
La progression dans l'enseignement
- Le début d'année
Il faut se garder, surtout en début d’année, d’être trop ambitieux et de proposer des tâches très éloignées des possibilités des élèves, même si les exigences vont augmenter au fur et à mesure de l'année.
Lors des toutes premières semaines, on demandera à l’élève de rédiger un mot (CP) ou une phrase simple à partir d’une phrase prototypique (CE1). Le travail portera sur une phrase simple, qui se complexifiera rapidement avec un ajout d’informations : article/nom/ verbe, puis article/nom/verbe/complément. L’album s’avèrera un bon support pour amorcer un écrit.
- Les images séquentielles
Des écrits courts seront proposés à partir d’une image, puis de plusieurs images, à légender.
Préalablement, le professeur organise un échange collectif pour aider les élèves à exprimer le sens du projet d’écriture, à se représenter les caractéristiques de l’écrit demandé, à se remémorer des textes de même nature, à se référer aux écrits antérieurs et aux récits abordés en classe. Cela permet à chacun d’entrer dans la posture attendue et de se représenter l’écrit à rédiger.
- Les poèmes
Dès la période 1, les élèves de CE1 seront en mesure d’écrire un texte court de trois à cinq phrases si l’architecture donnée a une structure simple. Un poème, par exemple, sera un bon inducteur, à la condition qu’une place de choix soit accordée au langage oral avant l’écriture.
- La ponctuation
Il faudra être très attentif à la ponctuation. Très fréquemment, l’élève de CE1 enchaîne plusieurs phrases dans une seule, sans ponctuation. Un travail de segmentation du texte en phrases bien distinctes s’avèrera nécessaire. On pourra proposer à l’élève sur son écrit au brouillon d’écrire une idée par ligne, puis de remettre le texte en forme en y insérant les signes de ponctuation et les majuscules.
- Les connecteurs
Au cours des périodes 1 à 3 (CE1), l’élève s’apercevra qu’une suite de phrases ne peut se suffire à constituer un texte cohérent ; il faudra apprendre à insérer des connecteurs pour lier les phrases entre elles et pour produire une unité de sens.
Pour les écrits à moindre contrainte, au cours des périodes 1 à 3, la planification sera fortement guidée par le professeur. Les élèves trouveront et écriront des idées en rapport avec un thème donné. Ils apprendront à les organiser de manière logique et chronologique. Progressivement, les élèves prendront en charge eux-mêmes certains moments de la démarche d’écriture (planification, construction du film de l’histoire, écriture des phrases, etc.). En période 5, ils seront en mesure de produire six ou sept phrases en assurant la cohérence syntaxique et logique du texte produit.
L'entraînement à la rédaction
- Les écrits très courts ritualisés
- Les écrits longs
Les élèves peuvent rédiger collectivement des écrits longs, dont le projet d’écriture est conduit sur le plus long terme : rédaction d’un petit album pour une classe d’école maternelle, livre de recettes, recueil de jeux collectifs de la classe, conte, etc.
Cette activité est centrée autour de la production collective d’un texte, sur plusieurs séances, après l’étude prototypique de celui-ci avec la classe. Elle répond, en général, à un besoin particulier et s’inscrit dans un projet dont les enjeux sont bien perçus par les élèves. La démarche collective est délicate. Il s’agit d’associer tous les élèves au travail, et donc de déterminer les modalités de travail en groupe, de préciser les enjeux, de définir préalablement les rôles, et de maintenir la motivation au fil des séances
.
Cette activité permet de découvrir la complexité d’un texte long et de résoudre collectivement des problèmes liés à un projet d’écriture plus ambitieux, en cernant les caractéristiques de l’écrit demandé, en faisant des inférences avec leurs connaissances de ce type d’écrit, en mobilisant leurs acquis relatifs au fonctionnement de la langue écrite.
Les opérations de planification consistent avant tout à définir la nature du projet, à planifier les éléments à insérer dans le texte, à organiser la prise en charge des différentes parties du texte par chacun des groupes.
La mise en texte se fait à l’issue d’une négociation préalable au sein de chaque groupe. Un élève écrit sous la dictée de ses camarades. Occupé à contrôler le geste graphique, il bénéficie de l’étayage de ses pairs qui l’aident à garder le fil de ses idées, à gérer les contraintes de rédaction (choix des mots, syntaxe, orthographe, progression théma- tique).
L’opération de révision consiste en une relecture critique du texte produit par les membres du groupe, puis à son amélioration collective avec l’aide du professeur. Il n’est pas recommandé d’aller au-delà de trois à quatre séances, pour préserver la motivation des élèves.
- Les écrits courts
Les élèves écrivent un texte court de trois à cinq phrases à partir d’une structure donnée ou d’images.
Deux séances hebdomadaires, réservées aux écrits courts, garantissent les progrès des élèves. Avec un entraînement régulier, ils prennent peu à peu l’habitude d’écrire. Multiplier les séances d’entraînement sert, d’une part, à automatiser certaines dimensions de l’écriture et, d’autre part, à favoriser l’élaboration de stratégies et de démarches différentes pour rédiger des textes variés.
On consacrera la première séance à la planification collective du projet et la mise en mots au brouillon (page de gauche du cahier ou cahier de brouillon) ; la deuxième séance portera sur la révision et l’amélioration du texte.
exemple C2
Les écrits très courts ritualisés
Les écrits très courts ritualisés sont proposés quotidiennement. Les élèves en prennent vite l’habitude et le temps consacré à cet exercice se réduit considérablement s’il est très régulier.
Exemples d'exercices
Les écrits très courts ritualisés
La phrase du jour
1ère proposition : Les élèves rédigent une phrase courte sur le cahier de brouillon. Les erreurs, soulignées par le professeur, sont corrigées par l’élève avec ses outils d’aide. Cette phrase de base servira toute la semaine pour un travail d’approfondissement (déplacement, ajout, suppression de groupes nominaux compléments, etc.). L’élève apprend ainsi à chercher des mots, à acquérir du vocabulaire, de la grammaire, à travailler la notion de substituts, à classer des mots par catégorie grammaticale, à déplacer des mots dans la phrase pour créer des eets de style (inversion, insistance, etc.), à supprimer des répétitions.
Elle peut s’envisager à tout moment de la journée, à partir d’un vécu de classe (séances, visites, bilan de la journée, « quoi de neuf ? »...).
2e proposition : La phrase du jour est d’abord construite oralement, collectivement, en classe. Les élèves écrivent tous la même phrase, après débat. La phrase est écrite individuellement.
Cette activité d’écriture permet à chacun de rechercher avec ses acquis et ceux de ses pairs. Les acquis et les besoins de chacun sont alors réellement pris en compte.
Au CP, l’enseignant privilégiera dans un premier temps la dictée à l’adulte. Puis, selon les progrès des élèves, l’enseignant assurera un étayage renforcé, pour aller vers une rédaction autonome, en utilisant les outils à disposition et en réinvestissant progressivement toutes les notions orthographiques et grammaticales étudiées.
Au CE1, l’élève acquiert une gestion autonome et progressive de la phrase complète (segmentation, orthographe, grammaire). Il est possible d’aller au-delà de la phrase unique, en fonction des compétences des élèves.
Au CE2, l’élève est en mesure de rédiger des phrases plus riches (adjectifs, allongement du groupe nominal, connecteurs...), pour aller vers le court texte.
Un rituel :
Le principe du jogging est celui d’un entraînement court et répété. Il s’agit de demander aux élèves, par exemple tous les matins, d’écrire une ou deux phrases, dans leur cahier du jour, en utilisant des lanceurs d’écriture. Les élèves sont invités à lire à haute voix leur production pour prendre conscience de leurs erreurs. Les phrases sont corrigées par l’élève avec l’aide du professeur.
Les gammes d'écriture
Gammes d’écriture, à l’oral, puis à l’écrit
— Supprimer le pronom redondant : Le petit garçon, il court. Le petit garçon court.
— Supprimer «il y a» : Il y a un escargot sur la tige. Un escargot est sur la tige. Un escargot se balance sur la tige.
— Supprimer « je vois... qui » : Je vois une fille qui joue. Une fille joue.
— Supprimer « c’est quand » : Je vais chez le docteur, c’est quand je suis malade. Je vais chez le docteur quand je suis malade.
— Écrire une phrase au lieu de deux : Emma court. Lucie court. Emma et Lucie courent.
— Faire des comparaisons : Un nuage doux comme du coton. Je vois un nuage doux comme du coton.
— Transformations du type : J’y vais à la piscine. Je vais à la piscine. Pierre il m’a pris ma balle. Pierre m’a pris ma balle.
Les lanceurs d'écriture
Les lanceurs d’écriture entraînent l’élève à utiliser certaines structures qui seront réinvesties dans d’autres écrits. Ils présentent des contraintes (lexicales, syntaxiques).
— Construire une phrase en tirant au sort des mots dans les boîtes à mots (les mots sont triés par catégories grammaticales).
— Écrire une phrase contenant trois mots donnés.
— Écrire une phrase de sens contraire à une phrase proposée.
— Terminer une phrase en écrivant selon un modèle.
— Utiliser une structure pour écrire : Je rêve de..../ J’aime... parce qu’ / Je déteste / J’adore...etc
— Écrire un gage pour le jeu de « Jacques a dit ».
— Écrire ce que l’on aime/ce que l’on n’aime pas : J’aime.../Je n’aime pas...
— Écrire ses goûts
— Donner un titre à une œuvre.
— Produire des rimes.
— Poursuivre une structure répétitive.
— Écrire des listes.
Les écrits courts : un exemple au cycle 2
A partir d'un album d'Elisabeth BRAMI intitulé "Les petits Riens qui font du bien et qui ne coûtent rien"
Fiche de séquence
Sentir l'odeur du pain grillé ou du chocolat quand on se réveille...
Faire un concours de. grimaces, seul devant la glace.
Commencer une collection de n'importe quoi.
Respirer de l'herbe fraîchement tondue. En prendre une poignée dans la main et la
respirer en fermant les yeux.
Trouver une cachette secrète pour une bille « oeil-de-chat ».
Ne pas marcher dans la rue sur les traits du trottoir.
Laisser une mouche escalader votre nombril et vous faire des guilis.
Respirer l'odeur du poulet rôti l'hiver dans la rue près de la charcuterie.
Se boucher les oreilles en cadence pour entendre les « ouin-oin » des bruits déformés.
10. Lécher un plat, surtout après la préparation d'un gâteau au chocolat.
11. Inventer un alphabet secret pour écrire des messages.
12. Se gratter quand ça vous gratte.
13. Dire des gros mots (pas trop haut).
14. L'été, attendre une étoile filante, la nuit; pour faire un voeu.
15. Découvrir des formes inconnues sur le papier peint ou les craquelures de la peinture.
16. Pendant un voyage, compter toutes les Voitures rouges.
Sucer un glaçon du frigidaire, se le passer sur la figure aussi.
Inventer des mots et des phrases dans une langue qui n'existe pas.
Se faire des boucles d'oreille avec des cerises doubles.
Regarder se déformer les nuages qui défilent comme dans un film.
Respirer le parfum d'un livre neuf.
En automne, marcher en faisant craquer les tas de feuilles sèches.
Se coucher au milieu de toutes ses peluches.
Fabriquer de la gadoue bien noire avec de la terre et de l'eau puis touiller avec un bâton.
Garder un chewing-gum qui a encore du goût, dans un petit papier pour plus tard.
Croquer le pain chaud en sortant d'une boulangerie.
Être un peu malade, un jour d'école, bien sûr, et se faire dorloter à la maison par sa
mère.
Glisser son pied sur un côté du drap frais, quand on a trop chaud au lit.
Sucer un noyau de cerise puis le cracher le plus loin possible.
Se souvenir, avant de s'endormir, d'un beau rêve en couleurs pour essayer de rêver la
suite.
Lire Peter Pan avant de s'endormir, pour rêver qu'on s'envole.
Les clés
- La différenciation
À leur entrée au CP ou en CE1, les élèves présentent des compétences très hétérogènes en rédaction. Le professeur doit adapter son enseignement aux besoins repérés et intégrer la différenciation dans sa démarche pédagogique. Il doit mobiliser différentes variables : nature et longueur de l’activité ; nature de la consigne ; outils d’aide ; étayage ; temps imparti pour la réalisation.
En tout début d’année, et autant de fois qu’il est nécessaire avec certains élèves par la suite, le professeur s’appuie sur le langage oral pour faire produire du langage écrit. La réflexion métacognitive amorcée en grande section, doit être poursuivie au CP, et encore développée au CE1. Elle concerne la prise de conscience des écarts entre le langage oral, le langage oral scriptural et le langage écrit. L’élaboration d’énoncés en oral scriptural, avant le passage à l’écriture, est donc encouragée, en situation collective, en petits groupes ou en relation duelle.
- Les supports d'écriture
Comme pour tous les autres cahiers, le professeur aura des exigences élevées quant au soin, à l’écriture et la présentation du travail, afin que l’élève puisse se relire et être relu par les autres.
Il est conseillé d’habituer l’élève à rédiger ses premiers essais sur la page de gauche du cahier d’écriture et de réserver la page de droite à la version finale du travail. De cette manière, l’élève garde trace de ses tâtonnements et de ses erreurs. Garder trace de celles-ci, des omissions, des oublis rend tangibles les progrès au fil de l’année.
- Les outils d'aide à l'écriture
Il est souhaitable que les élèves puissent se confronter à des situations de lecture parallèlement aux situations d’écriture qui leur sont proposées (par exemple : lire des portraits pour y rechercher le vocabulaire à insérer dans leur propre description). Il convient de trouver dans la classe toutes sortes de documents pouvant servir d’ « écrits modélisants ».
Les élèves utiliseront d’autant mieux les outils d’aide à l’écriture qu’ils auront été associés à leur conception. Ils participeront à la collecte et au tri de mots, de phrases.
Ils auront accès à des « boîtes à mots » contenant des mots triés en catégories grammaticales et collectés à partir des lectures faites en classe.
Le cahier de références, qui garde trace des mots étudiés lors des séances de vocabulaire, sera utile. Le professeur pourra proposer un classeur collectif évolutif, dupliqué de façon à pouvoir être consulté par plusieurs élèves à la fois. Les listes constituées (catégories sémantiques, mots de la même famille) seront évolutives car enrichies au fil des leçons ; elles feront écho aux affichages didactiques. Les affichettes, pour les correspondances graphèmes-phonèmes, seront présentes en classe, ainsi que des listes de mots invariables.
Les élèves auront recours au cahier de références contenant la trace écrite des leçons de grammaire et d’orthographe qu’ils auront conçues et rédigées avec le professeur. Ils auront appris préalablement à s’y repérer. Ils ne consulteront pas spontanément ces outils : c’est en les sollicitant régulièrement qu’ils prendront l’habitude de les consulter.
- Le coin écriture
Un espace permanent dans la classe qui fonctionne soit en atelier « libre », soit en atelier dirigé, est souhaitable.
Lieu spécifique, calme, il offre des supports variés, destinés à l’écrit : papier blanc, beau papier, papier à lettres, cartes postales, enveloppes, feuilles grand format, fiches cartonnées, ardoises. Des outils variés seront à la disposition des élèves : crayons de papier, stylos, stylo plume, feutres fins, gros feutres pour affiches, tampon dateur. D’autres outils d’écriture pourront enrichir cet espace dédié : jeux de lettres (aimantées, mobiles, puzzles, etc.), imprimerie pour enfants, machine à écrire, ordinateur.
- 2 principes clés : bienveillance et multiplication des contextes d'écriture
Premier principe, celui de la bienveillance. Écrire est une activité complexe, qui nécessite un engagement de l’élève. Pour que l’élève persévère dans cet engagement, condition sine qua non de progrès, il faut qu’il y soit encouragé par un enseignant qui fait le pari de compétences en devenir. Ainsi que l’écrit Sylvie Plane « ...tout texte traduit une intention de signifier. Le travail pédagogique consiste à identifier cette intention et à aider l’élève à y voir plus clair sur sa propre intention. La qualité de la réception du texte par l’enseignant qui s’intéresse d’abord à ce que l’élève veut dire, alors même, que ce désir de signifier est peut-être encore opaque pour l’enfant lui-même est un formidable facteur de progrès ».
Deuxième principe, celui de la multiplication des contextes d’écriture, pour écrire régulièrement, quotidiennement dès le début du CP.
L’écriture quotidienne : on n’écrit plus assez dans les classes. Il s’agit de mettre en place une pratique d’écriture quotidienne. Les consignes doivent permettre de varier les registres d’écriture. Dans ce type de situation, la place de l’évaluation est minorée (c’est plutôt une évaluation au long cours qui permettra de mesurer les progrès) et la réécriture ne fait pas l’objet de séances spécifiques.
Les écrits intermédiaires, de travail : Leur diversité est grande, ce sont les instruments de pensée du travail scolaire.
Les écrits pour manifester sa compréhension dans le cadre de la lecture : écrire des variations à partir d’un texte, écrire une suite et une fin, insérer un morceau dans un texte.
Les projets d’écriture longue : ils donnent à la tâche scolaire une dimension sociale quand ils sont finalisés. Les élèves peuvent alors se représenter le destinataire, la fonction de l’écrit et, progressivement, un certain nombre de ses caractéristiques.
Evaluation
- Exemple de grille d'évaluation
Les critères d'évaluation sont à construire avec les élèves lors de la phase de planification. Ces critères sont accessibles en permanence par les élèves tout au long de la phase de rédaction.
Visites croisées
Le Haïku
Les devinettes
05 mai 2022
04 avril 2022
Un écrit court au cycle 2 : Le Haïku
Aide à l'écriture
Des banques de mots travaillés en amont, des Haïkus réalisés en petits groupes...
analyse
- Difficultés : augmenter la capacité lexicale de l'élève dans les activités préparatoires à l'écriture (l'élève dit "tomate" lors de l'observation des inducteurs). Peu de phrases structurées et un registre lexical limité.
Proposition -> Avoir une exigence langagière permanente dans toutes les disciplines, ajouter une séance pour enrichir le lexique de l'élève, réinvestir cet apport lexical à d'autres moments de la journée (dictée, jogging d'écriture...).
- Réussites : La phase préparatoire a permis d'élaborer des outils d'aide à l'écriture qui rendent les élèves plus autonomes. Tous les élèves ont produit un écrit, conforme aux attendus et valorisant pour les élèves.
Un écrit court au cycle 2 : Les devinettes
outils d'aide à l'écriture
Essais d'écriture
séquence
analyse
- Difficultés : La banque d'outils est un élément inducteur important pour les élèves qui leur permet d'accéder à l'autonomie. Toutefois, la représentation peut induire des analyses faussées pour les élèves (hippopotame qui danse par exemple).
-> Proposition : utiliser si possible des photographies
Le choix des supports d'écriture : ardoise, petites feuilles "volantes"... ne permet pas de garder trace des étapes pour aboutir à un écrit finalisé. Ces étapes sont primordiales pour faire évoluer l'écriture de l'élève sur la durée et pour permettre aux élèves de "travailler" sur leurs 1ers jets en vue d'améliorer ceux-ci.
-> Proposition : utiliser un cahier d'écrivain ; la page de gauche sert pour les différents jets / la page de droite permet l'écriture du projet finalisé.
Réussites : Les étapes d'écriture, le travail de préparation en amont, la valorisation réalisée, ont permis de mettre tous les élèves en situation de réussite et ainsi de produire un écrit conforme aux attendus.
Les enseignants ont aussi ressenti un effet positif suite à ce projet (ambition et capacité).
Conclusion
- régulier et programmé
- intégré (lien avec l'oral, la lecture, l'EDL)
- qui donne confiance
- explicite
En conclusion, il convient de redire l’importance d’un enseignement :
- conçu à partir de situations variées