OVIDE Métamorphoses édité
Olivier Thircuir
Created on February 17, 2022
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Transcript
LEs Métamorphoses
sommaire
vocabulaire
je découvre le latin
1) Page de garde
2) Le navire, de Tristan L'hermite.
Des livres sur la mythologie. Je recommande vivement de lire L'Iliade et L'Odyssée d'Homère, ou L'Enéide, de Virgile.
Leçon 15 à 17 du cahier d'activité :
Les pronoms personnels
Les pronoms possessifs et démonstratifs
Distinguer pronom et déterminant
Leçon 18 et 19.
Le présent de l'indicatif.
Les homophones du présent de l'indicatif
Italie antique
Lac Averne,
un des lieux de Enfers pour Ovide
Rome
Etna
Sulmone,
ville de naissance d'Ovide
Grèce antique
Arcadie
Athènes
Thrace
Mont Parnasse
Mont Olympe
Neptune
saturne
Minerve
Vénus
Assassinat de César
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La création du monde
la punition de lycaon
Lycaon et les crimes de la terre (I, 163-252)
Du haut de son trône, Jupiter voit les crimes de la terre. Il gémit; et se rappelant l'horrible festin que Lycaon venait de lui servir, il est transporté d'un courroux extrême, digne du souverain des dieux; il les convoque; à l'instant ils sont assemblés.
Il est dans le ciel une grande voie qu'on découvre quand l'air est pur et sans nuages; elle est remarquable par sa blancheur; on la nomme lactée. C'est le chemin qui conduit au brillant séjour du maître du tonnerre. À droite et à gauche sont les portiques des dieux les plus puissants; ailleurs habitent les divinités vulgaires. Les plus distinguées ont fixé leur habitation à l'entrée de cette voie, qui, si l'on peut oser le dire, est le palais de l'empire céleste.
Dès que les dieux se furent placés sur des sièges de marbre, Jupiter, assis sur un trône plus élevé, s'appuyant sur son sceptre d'ivoire agite trois fois sa tête redoutable, et trois fois la terre, et la mer, et les astres en sont ébranlés; enfin le fils de Saturne exprime sa colère en ces mots :
"L'empire du monde me causa de moins grandes alarmes, lorsque j’eus à le défendre contre l'audace de ces Géants, enfants de la Terre, dont les cent bras voulaient soumettre le ciel. C'étaient sans doute des ennemis redoutables; mais ils ne formaient qu'une race, et la guerre n'avait qu'un seul principe. Maintenant, sur le globe qu'entoure l’océan, je ne vois que des hommes pervers. Il faut perdre le genre humain. J'en jure par les fleuves des enfers qui coulent, sous les terres, dans les bois sacrés du Styx, j'ai tout tenté pour le sauver; mais il faut porter le fer dans les blessures incurables, pour que les parties saines ne soient pas corrompues. J'ai, sous mes lois, des Demi-dieux, des Nymphes, des Faunes, des Satyres, des Sylvains qui habitent les montagnes, divinités champêtres, que nous n'avons pas encore jugées dignes des honneurs du ciel, et à qui nous avons accordé la terre pour y fixer leur séjour. Mais comment pourriez-vous croire à leur sûreté parmi les hommes, lorsque Lycaon, connu par sa férocité, a osé tendre des pièges à moi-même qui lance le tonnerre, et qui vous retiens tous sous mon empire ?"
[199] À ces mots, les dieux frémissent, et demandent à haute voix la punition éclatante d'un si noir attentat. Ainsi, lorsqu'une main sacrilège sembla vouloir éteindre le nom romain dans le sang de César, la chute de ce grand homme étonna tous les peuples de la terre, et l'univers frémit d'horreur. Alors, Auguste, tu vis le zèle des tiens, et il te fut aussi agréable que celui des dieux l'avait été à Jupiter. Ayant, du geste et de la voix, apaisé les murmures, et les dieux attentifs gardant un silence profond devant la majesté sévère de leur maître, il reprit son discours en ces mots :
"Rassurez-vous, le coupable a subi sa peine. Apprenez cependant et son crime et ma vengeance. Le bruit de l'iniquité des mortels avait frappé mes oreilles : je désirais qu'il fût mensonger; et, cachant ma divinité sous des formes humaines, je descends des hautes régions de l'éther, et je vais visiter la terre. Il serait trop long de vous raconter tous les excès qui partout frappèrent mes regards. Le mal était encore plus grand que la renommée ne le publiait.
J'avais passé le Ménale, horrible repaire de bêtes féroces, le mont Cyllène, et les forêts de sapins du froid Lycée. J'arrive dans l'Arcadie au moment où les crépuscules du soir amènent la nuit après eux, et j'entre sous le toit inhospitalier du tyran de ces contrées. J'avais assez fait connaître qu'un dieu venait les visiter. Déjà le peuple prosterné m'adressait des vœux et des prières. Lycaon commence par insulter à sa piété : Bientôt, dit-il, j'éprouverai s'il est dieu ou mortel, et la vérité ne sera pas douteuse. Il m'apprête un trépas funeste, pendant la nuit, au milieu du sommeil. Voilà l'épreuve qu'il entend faire pour connaître la vérité : et, non content de la mort qu'il me destine, il égorge un otage que les Molosses lui ont livré. Il fait bouillir une partie des membres palpitants de cette victime, il en fait rôtir une autre; et ces mets exécrables sont ensemble servis devant moi. Aussitôt, des feux vengeurs, allumés par ma colère, consument le palais et ses pénates dignes d'un tel maître. Lycaon fuit épouvanté. Il veut parler, mais en vain : ses hurlements troublent seuls le silence des campagnes. Transporté de rage, et toujours affamé de meurtres, il se jette avec furie sur les troupeaux; il les déchire, et jouit encore du sang qu'il fait couler. Ses vêtements se convertissent en un poil hérissé; ses bras deviennent des jambes : il est changé en loup, et il conserve quelques restes de sa forme première : son poil est gris comme l'étaient ses cheveux; on remarque la même violence sur sa figure; le même feu brille dans ses yeux; tout son corps offre l'image de son ancienne férocité.
[240] Une seule maison venait d'être anéantie; mais ce n'était pas la seule qui méritât la foudre. La cruelle Érynis étend son empire sur la terre. On dirait que, par d'affreux serments, tous les hommes se sont voués au crime. Il faut donc, et tel est mon arrêt irrévocable, qu'ils reçoivent tous le châtiment qu'ils ont mérité. "
Les dieux approuvent la résolution de Jupiter, les uns en excitant sa colère, les autres par un muet assentiment. Cependant ils ne sont pas insensibles à la perte du genre humain : ils demandent quel sera désormais l'état de la terre veuve de ses habitants; qui désormais fera fumer l'encens sur leurs autels, et s'il convient que le monde soit livré aux bêtes féroces, et devienne leur empire. Le monarque des dieux leur défend de s'alarmer. Il se charge de pourvoir à tout : il promet aux immortels une race d'hommes meilleure que la première, et dont l'origine sera merveilleuse.
le Déluge
Le déluge (I, 253-312)
Déjà tous ses foudres allumés allaient frapper la terre; mais il craint que l'éther même ne s'embrase par tant de feux, et que l'axe du monde n'en soit consumé. Il se souvient que les destins ont fixé, dans l'avenir, un temps où la mer, et la terre, et les cieux seront dévorés par les flammes, et où la masse magnifique de l'univers sera détruite par elles : il dépose ses foudres forgés par les Cyclopes; il choisit un supplice différent. Le genre humain périra sous les eaux, qui, de toutes les parties du ciel, tomberont en torrents sur la terre.
[262] Soudain dans les antres d'Éole il enferme l'Aquilon et tous les vents dont le souffle impétueux dissipe les nuages. Il commande au Notus, qui vole sur ses ailes humides : son visage affreux est couvert de ténèbres; sa barbe est chargée de brouillards; l'onde coule de ses cheveux blancs; sur son front s'assemblent les nuées, et les torrents tombent de ses ailes et de son sein. Dès que sa large main a rassemblé, pressé tous les nuages épars dans les airs, un horrible fracas se fait entendre, et des pluies impétueuses fondent du haut des cieux. La messagère de Junon, dont l'écharpe est nuancée de diverses couleurs, Iris, aspire les eaux de la mer, elle en grossit les nuages. Les moissons sont renversées, les espérances du laboureur détruites, et, dans un instant, périt le travail pénible de toute une année. Mais la colère de Jupiter n'est pas encore satisfaite; Neptune son frère vient lui prêter le secours de ses ondes; il convoque les dieux des fleuves, et, dès qu'ils sont entrés dans son palais : "Maintenant, dit-il, de longs discours seraient inutiles. Employez vos forces réunies; il le faut : ouvrez vos sources, et, brisant les digues qui vous arrêtent, abandonnez vos ondes à toute leur fureur". Il ordonne : les fleuves partent, et désormais sans frein, et d'un cours impétueux, ils roulent dans l'océan. Neptune lui-même frappe la terre de son trident; elle en est ébranlée, et les eaux s'échappent de ses antres profonds. Les fleuves franchissent leurs rivages, et se débordant dans les campagnes, ils entraînent, ensemble confondus, les arbres et les troupeaux, les hommes et les maisons, les temples et les dieux. Si quelque édifice résiste à la fureur des flots, les flots s'élèvent au-dessus de sa tête, et les plus hautes tours sont ensevelies dans des gouffres profonds.
[291] Déjà la terre ne se distinguait plus de l'océan : tout était mer, et la mer n'avait point de rivages. L'un cherche un asile sur un roc escarpé, l'autre se jette dans un esquif, et promène la rame où naguère il avait conduit la charrue : celui-ci navigue sur les moissons, ou sur des toits submergés; celui-là trouve des poissons sur le faîte des ormeaux; un autre jette l'ancre qui s'arrête dans une prairie. Les barques flottent sur les coteaux qui portaient la vigne : le phoque pesant se repose sur les monts où paissait la chèvre légère. Les Néréides s'étonnent de voir, sous les ondes, des bois, des villes et des palais. Les dauphins habitent les forêts, ébranlent le tronc des chênes, et bondissent sur leurs cimes. Le loup, négligeant sa proie, nage au milieu des brebis; le lion farouche et le tigre flottent sur l'onde : la force du sanglier, égale à la foudre, ne lui est d'aucun secours; les jambes agiles du cerf lui deviennent inutiles : l'oiseau errant cherche en vain la terre pour s'y reposer; ses ailes fatiguées ne peuvent plus le soutenir, il tombe dans les flots.
L'immense débordement des mers couvrait les plus hautes montagnes : alors, pour la première fois, les vagues amoncelées en battaient le sommet. La plus grande partie du genre humain avait péri dans l'onde, et la faim lente et cruelle dévora ceux que l'onde avait épargnés.
Callisto
Callisto (II, 401-496)
Cependant le grand Jupiter parcourt la vaste enceinte des cieux; il examine si les flammes n'ont point atteint quelques parties de la voûte azurée. Après avoir reconnu qu'elle conserve toute sa force et sa première stabilité, il abaisse ses regards sur la terre; il considère les désastres que les hommes ont soufferts. Mais c'est l'Arcadie qui devient le premier objet de ses soins. Il lui rend ses fontaines et ses fleuves, qui avaient cessé de couler. Il revêt la terre de nouveaux gazons, les arbres d'un second feuillage, et il ordonne aux forêts dépouillées de reprendre leur parure. Mais tandis qu'il va, revient, occupé de ces soins, une nymphe de Nonacris a fixé ses regards, et soudain l'amour enflamme ses désirs.
Callisto ne filait point, sous ses doigts délicats, la toison des brebis; elle n'occupait point ses loisirs à varier la forme et les tresses de ses cheveux; mais dès qu'une agrafe légère avait attaché son léger vêtement; dès qu'une bandelette blanche avait négligemment relevé ses cheveux, ses mains s'armaient de l'arc ou du javelot; elle volait à la suite de Diane. Nulle nymphe du Ménale ne fut plus chère à cette déesse. Mais est-il une faveur durable et sans fâcheux retours ?
[417] Le soleil, dans le haut des airs, avait déjà franchi la moitié de sa carrière. La nymphe était entrée dans une forêt que les siècles avaient respectée. Là, elle détend son arc, se couche sur le gazon, et repose, sur son carquois, sa tête languissante. Jupiter la voyant fatiguée, seule et sans défense : "Du moins, dit-il, Junon ignorera cette infidélité; ou, si elle en est instruite, que m'importent, à ce prix, ses jalouses fureurs" ? Soudain il prend les traits et les habits de Diane : "Ô nymphe, la plus chérie de mes compagnes, demande-t-il, sur quelles montagnes avez-vous chassé aujourd'hui ?". Callisto se lève, et s'écrie : "Je vous salue, ô divinité que je préfère à Jupiter, et qu'en sa présence même, j'oserais mettre au-dessus de lui" ! Le dieu l'écoute, et sourit. Il s'applaudit en secret de se voir préféré à lui-même. Il l'embrasse, et ses baisers brûlants ne sont pas ceux d'une chaste déesse. La nymphe allait raconter dans quels lieux la chasse avait conduit ses pas. De nouveaux embrassements arrêtent sa réponse, et Jupiter enfin se fait connaître par un crime. Callisto se défend autant qu'une femme peut se défendre. Ô Junon ! que ne vis-tu ses efforts ! elle t'aurait paru digne de pardon. Elle combattait encore; mais quelle nymphe peut résister à Jupiter ? Après sa victoire, le dieu remonte dans les cieux. Callisto déteste les bois témoins de sa honte; elle s'en éloigne, et peu s'en faut qu'elle n'oublie et son carquois, et ses traits, et son arc qu'elle avait suspendu.
[441] Cependant Diane, suivie du chœur de ses nymphes, et fière du carnage des hôtes des forêts, paraît sur les hauteurs du Ménale; elle aperçoit la nymphe, l'appelle; et la nymphe s'enfuit : elle craint de trouver encore Jupiter sous les traits de Diane. Bientôt voyant s'avancer les nymphes de la déesse, elle cesse de craindre, revient, et se mêle à leur suite. Mais qu'il est difficile que les secrets du cœur ne soient pas trahis par les traits du visage ! À peine Callisto lève-t-elle ses yeux attachés à la terre. Elle n'ose plus, comme autrefois, prendre sa place à côté de la déesse, ou marcher à la tête de ses compagnes. Elle garde le silence; elle rougit, et sa confusion annonce l'outrage fait à sa pudeur. Diane, si elle n'eût été vierge, eût facilement aperçu sa honte; mais ses nymphes, dit-on, purent la reconnaître.
Phébé renouvelait, dans les cieux, son neuvième croissant, lorsque la déesse des forêts, fatiguée de la chaleur du jour, entra dans un bocage sombre, où serpentait, avec un doux murmure, un ruisseau roulant ses flots paisibles sur un sable léger. Elle admire la fraîcheur de cette retraite; et de ses pieds effleurant la surface limpide : "Puisque, dit-elle, nous sommes loin des profanes regards des mortels, baignons-nous dans cette onde qui semble nous inviter". Callisto rougit; les nymphes détachent leurs vêtements légers. Callisto hésite; et comme elle tardait encore, ses compagnes découvrent sa honte en découvrant son sein. Confuse, interdite, elle cherchait à se faire un voile de ses mains : "Fuis loin d'ici, s'écria la déesse indignée, fuis ! et ne souille point ces ondes sacrées". Alors elle lui commande de s'éloigner des nymphes qui forment sa cour.
[466] Depuis longtemps l'épouse du dieu qui lance la foudre connaissait l'aventure de Callisto; mais elle avait renvoyé sa vengeance à des temps plus favorables; maintenant ils étaient arrivés. Arcas était déjà né de la nymphe sa rivale. Elle n'eut pas plutôt jeté ses regards sur cet enfant, que, transportée de colère, elle s'écria : "Malheureuse adultère, fallait-il donc que ta fécondité rendît plus manifestes et le crime de Jupiter et la honte de sa compagne ! Mais je serai vengée, et je te ravirai cette beauté fatale dont tu es si fière, et qui plut trop à mon époux."
[476] Elle dit, et saisissant la nymphe par les cheveux qui couronnent son front, elle la jette et la renverse à terre. Callisto suppliante lui tendait les bras, et ses bras se couvrent d'un poil noir et hérissé. Ses mains se recourbent, s'arment d'ongles aigus, et lui servent de pieds; sa bouche, qui reçut les caresses de Jupiter, s'élargit hideuse et menaçante. Et voulant que ses discours et ses prières ne puissent jamais attendrir sur ses malheurs, Junon lui ravit le don de la parole. Il ne sort, en grondant, de son gosier, qu'une voix rauque, colère, et semant la terreur. Callisto devient ourse; mais, sous cette forme nouvelle, elle conserve sa raison. Des gémissements continuels attestent sa douleur; et levant, vers le ciel, les deux pieds qui furent ses deux mains, elle sent l'ingratitude de Jupiter, et ne peut l'exprimer. Combien de fois, n'osant demeurer seule dans les forêts, erra-t-elle autour de sa maison et dans les champs qui naguère étaient son héritage ! combien de fois fut-elle poussée, par les cris des chiens, à travers les montagnes ! Celle dont la chasse avait été l'exercice habituel, fuyait épouvantée devant les chasseurs. Souvent l'infortunée, oubliant ce qu'elle était elle-même, se cacha tremblante à la vue des bêtes féroces; ourse, dans les montagnes, elle craignait les ours; elle évitait les loups, et Lycaon son père était au milieu d'eux.
Pallas et Arachné
XI
Pallas et Arachné (VI, 1-145)
Pallas avait écouté ce récit et ces chants; elle avait approuvé la vengeance des neuf Sœurs : "Mais ce n'est pas assez de louer, dit-elle ensuite en elle-même; je dois mériter d'être louée à mon tour, et ne pas souffrir qu'on méprise impunément ma divinité". Alors elle se rappelle l'orgueil de la lydienne Arachné, qui se vante de la surpasser dans l'art d'ourdir une toile savante. Arachné n'était illustre ni par sa patrie, ni par ses aïeux : elle devait tout à son art. Natif de Colophon, Idmon, son père, humble artisan, teignait les laines en pourpre de Phocide. Née dans un rang obscur, assortie à cet époux vulgaire, sa mère n'était plus. Cependant, malgré son origine, et quoiqu'elle habitât la petite ville d'Hypaepa, Arachné, par son travail, s'était fait un nom célèbre dans toutes les villes de la Lydie.
[14] Souvent les Nymphes de Tmole descendirent de leurs verts coteaux; souvent les Nymphes du Pactole sortirent de leurs grottes humides pour admirer son art et ses travaux. On aimait à voir et les chefs-d'œuvre qu'elle avait terminés, et les trames que sa main ourdissait encore avec plus de grâce et de légèreté.
Soit qu'elle trace à l'aiguille les premiers traits; soit qu'elle dévide la laine en globes arrondie; soit que, mollement pressés, de longs fils s'étendent imitant, par leur blancheur et leur finesse, des nuages légers; soit que le fuseau roule sous ses doigts délicats; soit enfin que l'aiguille dessine ou peigne sur sa trame, on croirait reconnaître l'élève de Pallas. Mais Arachné rejette cet éloge. Elle ne peut souffrir qu'on lui donne pour maîtresse une immortelle : "Qu'elle ose me disputer le prix, disait-elle ! si je suis vaincue, à tout je me soumets".
[26] Pallas irritée prend les traits d'une vieille. Quelques faux cheveux blancs ombragent son front, et sur son bâton elle courbe une feinte vieillesse.
Elle aborde Arachné, et lui tient ce discours : "On a tort de mépriser et de fuir les vieillards. L'expérience est le fruit des longues années. Ne rejetez pas mes conseils. Ayez, j'y consens, l'ambition d'exceller parmi les mortelles, dans votre art; mais cédez à Pallas. Invoquez l'oubli de votre orgueil téméraire, de vos superbes discours, et la déesse pourra vous pardonner".
[34] Arachné jette sur elle un regard irrité. Elle quitte l'ouvrage qu'elle a commencé, et retenant à peine sa main prête à frapper, et la colère qui anime ses traits : "Insensée, dit-elle à la déesse qu'elle ne reconnaît pas, le poids de l'âge qui courbe ton corps affaiblit aussi ta raison. C'est un malheur pour toi d'avoir vécu si longtemps. Que ta fille, ou ta bru, si tu as un fille, si tu as une bru, écoutent tes leçons. Je sais me conseiller moi-même; et, pour te convaincre que tes remontrances sont vaines, apprends que je n'ai point changé d'avis. Pourquoi Minerve refuse-t-elle d'accepter mon défi ? pourquoi ne vient-elle pas elle-même me disputer le prix ?"
"Elle est venue" ! s'écria la déesse : et soudain, dépouillant les traits de la vieille, elle lui montre Pallas. Les Nymphes la saluent. Les femmes de Lydie s'inclinent avec respect devant elle. Arachné seule n'est point émue; elle rougit pourtant. Un éclat subit a teint involontairement ses traits, et s'est bientôt évanoui, pareil à l'air qui se teinte de pourpre au lever de l'Aurore, et qu'on voit blanchir aux premiers feux du jour.
[50] Emportée par le désir d'une gloire insensée, elle persiste dans son entreprise, et court à sa ruine. La fille de Jupiter accepte le défi; et renonçant à donner des conseils inutiles, elle s'apprête à disputer le prix. Aussitôt l'une et l'autre se placent de différents côtés. Elles étendent la chaîne de leurs toiles, et l'attachent au métier. Un roseau sépare les fils. Entre les fils court la navette agile. Le peigne les rassemble sous ses dents, et les frappe, et les resserre. Les deux rivales hâtent leur ouvrage. Leurs robes sont rattachées vers le sein. Leurs bras se meuvent avec rapidité; et le désir de vaincre leur fait oublier la fatigue du travail.
[61] Dans leurs riches tissus, elles emploient les couleurs que Tyr a préparées; elles unissent et varient avec art leurs nuances légères : tel brille, en décrivant un cercle immense dans la nue, cet arc que de ses rayons le soleil forme sous un ciel orageux; il brille de mille couleurs : mais l'œil séduit n'en peut saisir l'accord imperceptible, et séparer les nuances, qui semblent en même temps se distinguer et se confondre. Telle est la délicatesse de leur travail. Sous leurs doigts, de longs fils d'or s'unissent à la laine, et sur leurs tissus elles représentent des faits héroïques.
[70] Pallas peint sur le sien le rocher de Mars, et le différend qu'elle eut avec Neptune sur le nom que porterait la ville de Cécrops. Les douze grands dieux sont assis sur des trônes élevés; ils brillent de tout l'éclat de l'immortalité. Leurs traits indiquent leur rang et leur grandeur. Au milieu d'eux, Jupiter porte sur son front la majesté suprême du monarque de l'univers. Neptune est debout. Il frappe le rocher de son trident, et de ses flancs ouverts s'élance un coursier vigoureux. C'est par ce prodige qu'il prétend au droit de nommer cette antique contrée. La déesse se peint elle-même, armée de sa lance et de son bouclier. Le casque brille sur sa tête, et la redoutable égide couvre son sein. De sa lance elle frappe la terre, qui soudain produit un olivier riche de son feuillage et de ses fruits. Les dieux admirent; et Pallas, par sa victoire, termine la dispute, et couronne son travail.
Mais afin que sa rivale apprenne, par l'exemple, ce qu'elle doit attendre de son audace insensée, elle représente dans les angles de son tissu quatre combats pareils. Les figures sont beaucoup moins grandes; mais elles ont toutes le caractère qui leur est propre, et l'œil les distingue facilement.
[87] Ici la déesse peint Hémus, roi de Thrace, et Rhodope, son épouse, qui, dans leur fol orgueil, osèrent prendre les noms de Jupiter et de Junon. Autrefois souverains, ils sont aujourd'hui deux monts couronnés de frimas.
Là, elle représente le destin déplorable de la reine des Pygmées. Elle avait osé défier l'épouse du maître des dieux. Changée en grue, elle est condamnée à faire la guerre à ses sujets.
Plus loin, elle trace l'aventure d'Antigone, qui avait eu l'audace de se comparer à Junon. Ni les murs d'Ilion, ni Laomédon, son père, ne purent la garantir du courroux de la déesse; et, changée en cigogne, elle est encore vaine de la blancheur de son plumage.
Dans le dernier coin du tissu on voit le malheureux Cyniras embrassant, dans les marches d'un temple, ses filles, ainsi métamorphosées par Junon. Il est étendu sur le marbre, et semble le baigner de ses pleurs.
[101] Minerve borde enfin ce tissu de rameaux d'olivier. Tel est son ouvrage : elle le termine par l'arbre qui lui est consacré.
Arachné peint sur sa toile Europe enlevée par Jupiter. L'œil croit voir un taureau vivant, une mer véritable. La fille d'Agénor semble regarder le rivage qui fuit; elle semble appeler ses compagnes, et craindre de toucher, d'un pied timide, le flot qui blanchit, gronde, et rejaillit à ses côtés.
Elle peint Astérie résistant, mais en vain, à l'aigle qui cache Jupiter; Léda, qui, sous l'aile d'un cygne, repose dans les bras de ce dieu; ce dieu, qui, sous les traits d'un satyre, triomphe de la fille de Nyctéus [Antiope] et la rend mère de deux enfants; qui trompe Alcmène sous les traits d'Amphytrion; qui devient or avec Danaé, feu pur avec Égine, berger pour Mnémosyne, et qui, serpent, rampe et se glisse aux pieds de la fille de Déo.
[115] Et toi, Neptune, aussi, elle te peint auprès de la fille d'Éole, sous les traits d'un taureau. Tu plais à la mère des Aloïdes, sous la figure du fleuve Énipée; faux bélier, tu trompes Bisaltis; coursier fougueux, tu triomphes de la déesse des moissons; mère du cheval ailé, Méduse, aux cheveux de serpent, t'aime sous la forme d'un oiseau, et Mélantho, sous celle d'un dauphin.
Elle donne aux personnages, elle donne aux lieux les traits qui leur conviennent. On voit Apollon prendre un habit champêtre, ou le plumage d'un vautour, ou la longue crinière d'un lion; enfin, sous les traits d'un berger, il séduit Issé, fille de Macarée. Arachné n'a point oublié Érigone abusée, qui presse Bacchus caché dans un raisin; ni Saturne, qui bondit en coursier près de Phylire, et fait naître le centaure Chiron. L'ouvrage est achevé; la toile est ornée d'une riche bordure, où serpente en festons légers le lierre entrelacé de fleurs.
[129] Pallas et l'Envie n'y pourraient rien reprendre. La déesse, qu'irrite le succès de sa rivale, déchire cette toile, où sont si bien représentées les faiblesses des Dieux; et de la navette que tient encore sa main, elle attaque Arachné, et trois fois la frappe au visage. L'infortunée ne peut endurer cet affront; dans son désespoir, elle court, se suspend, et cherche à s'étrangler. Pallas, légèrement émue, et la soutenant en l'air : "Vis, lui dit-elle, malheureuse ! vis : mais néanmoins sois toujours suspendue. N'espère pas que ton sort puisse changer. Tu transmettras d'âge en âge ton châtiment à la postérité".
Elle dit, et s'éloigne, après avoir répandu sur elle le suc d'une herbe empoisonnée. Atteints de cet affreux poison, ses cheveux tombent, ses traits s'effacent, sa tête et toutes les parties de son corps se resserrent. Ses doigts amincis s'attachent à ses flancs. Fileuse araignée, elle exerce encore son premier talent, et tire du ventre arrondi qui remplace son corps les fils déliés dont elle ourdit sa toile.
troupe, bataillon, escadre
Tristan L'hermite, La lyre,1641.
capricieuses
Consignes d'écriture détaillées
1) Longueur : 1 à 3 pages.
2) Cadre antique : en Grèce ou en Italie.
3) Emploi des temps : présent de l'indicatif.
4) Personnages de la mythologie ou inventés.
5) Structure du récit (voir diapo "Les étapes du récit"
vocabulaire
L'Olympe
Un prodige est un événement extraordinaire, merveilleux ou surnaturel.
Dans la mythologie grecque, la kunée est un casque qui rend son porteur invisible.
étapes du récit
élément modificateur
Métamorphose
C'est la conclusion de votre récit. Il s'agit souvent d'un retour à l'ordre.
Les noms propre
Je n'oublie pas de nommer mes personnages.
L'élément modificateur est souvent annoncé par un complément circonstanciel de temps. C'est un événement qui modifie le cours de l'histoire.
Ex : Un matin, un étranger vêtu d'un long manteau noir surgit dans le palais de Minos.
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Paragraphe
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L'astuce de Hyacinth :Souvent dans la mythologie, on donne une fonction au personnage métamorphosé. Moi, j'ai trouvé une fonction à ma louve géante, celle de donner aux loups la possibilité de régner.
L'astuce de Lucie : J'ai beaucoup relu mon texte pour trouver les passages en trop ou les passages qui manquait. Je suis très fière de mon vocabulaire.
L'astuce de Lisa : Je me suis bien inspirée des noms de la mythologie. Je me suis inspirée de mes lectures.
Ne pas hésiter à supprimer, à couper, à tailler dans votre texte.
Utilisez les noms propres qui font voyager et rêver votre lecteur : Olympe, Troie, Cythère, Athènes, Rome, la Sicile, Etna, Vésuve.
Je soigne mes descriptions. Je décris un paysage comme si j'étais un peintre. J'utilise le vocabulaire des couleurs, des formes, des matières.
J'utilise des verbes pour expliquer la métamorphose. Les nouveaux mouvements, les nouveaux états qui font suite à la métamorphose.
Méditerranée
LOREM IPSUM DOLOR
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Monstrum est un mot latin qui signifie "monstre".
diluvium
Les mots latins de Hyacinth :
sacrificium : sacrifice
oblatio : offrande
ira : colère
transformare : transformer
comtemptus : outrage
Les mots latins de Lucie
spiritus : esprit, souffle
nympha : nymphe
navis : navire
stella : étoile
fulgur : éclair
Les mots latins de Lisa :
equus : cheval
arbor : arbre
poesis : poésie
transformatio : transformation
mythologiae : mythologie
"Dea" signifie Déesse.
"Deus" signifie "dieu"
Templum
"Templum" signifie "temple". Un temple est un lieu où l'on vénère les dieux. C'est un espace sacré.
Sortilegium
Un "sortilegium" est un tirage au sort, une divination. Le mot a donné "sortilège en français.
Les mots latins d'Aya :
Arachnée : Jeune fille transformée en araignée, héroïne d'Ovide.
nympha : nymphe
Graecia : Grèce (le pays)
Cyclops : Cyclope
creatio : création, créature.
Les mots latins d'Elias :
Infernus : enfers
oblatio : offrande
transformatio : métamorphose
sacrificium : sacrifice
incarnatio : incarnation
Les mots latins de Sonia :
officium : travail, service, devoir
discere : apprendre
dominus : maître
mythologiae : mythologie
Graeci : les Grecs
Les mots de Sarah :
posse : pouvoir (verbe)
metamorphosis : transformation
mirabilia : prodige
semidei : demi-dieux
Graecia : Grèce
Honorare
Monstrum est un mot latin qui signifie "monstre".
07
Mons Olympus
Les mots latins de Sira :
pugna : combat
deus : dieu
Jupiter : Jupiter
expentia : sortilège
immortalis : immortel
metamorphosis : métamorphose
Les mots latins de Meriem :
invidia : jalousie
pulchritudo : beauté
mortalis : mortel
divinitas : divinité
Les mots latins de Shaines
nympha : nymphe
metamorphosis : métamorphose
veneficus : magicien
magicae : magie
Les mots latins de Lisa :
equus : cheval
arbor : arbre
poesis : poésie
transformatio : transformation
mythologia : mythologie
Les mots latins de Yaacoub :
domini : seigneurs
caesar : empereur
Mare nostrum : Méditerranée
Roma : Rome
dei : Dieux
Les mots latins de Fatoumata C. :
perduellonis : trahison
species : apparence
urbs : ville
Athanae : Athènes
Cretae : Crête
Venenum : poison
Les mots latins d'Adyb :
posse : pouvoir
metamorphosis : métamorphose
locus : lieu
silva : forêt
maris : mer
Les mots latins de Fatoumata D. :
conflictus : conflit
mundus : monde
deos : dieux (en fonction COD)
ira : la colère
nympha : nymphe
Les mots latins de Felix :
deos : dieux (en fonction COD)
Olympus : Olympe
antiquitas : antiquité
Cerberus : Cerbère
gehenna : Enfer
Les mots latins d'Imaan :
inferna : enfers
caedes : meurtre
vindicta : vengeance
metamorphosis : métamorphose
nympha : nymphe
Les Métamorphoses,
gratias vobis