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Les tours, symboles des grandes métropoles

Ville en crise, Détroit soigne particulièrement son CBD, quartier central des affaires, avec ses tours qui marquent le paysage : le "Renaissance Center". C'est en effet une question d'image très importante pour redonner une dynamique positive à la ville, attirer à nouveau.

Mais pourquoi ces tours sont-elles si importantes ? Quels sont leurs enjeux ? Consultez l'article dans la puce puis faites le quiz. Puis une vidéo sur la page suivante.

La course aux gratte-ciel, toujours plus hauts !!


Dépasser le kilomètre. Tel est le nouveau défi des bâtisseurs de gratte-ciel. La Kingdom Tower de Djeddah, en Arabie saoudite, culminera à 1001 mètres de hauteur, reléguant au rang de vieilles pierres les grandes tours nord-américaines et asiatiques. Et un autre projet le concurrence déjà : The Bride Tower 1 dans la ville irakienne de Bassora pourrait dépasser 1152 m. C’est que la tour est avant tout un élément hautement symbolique pour donner l’image d’une ville moderne et économiquement prospère. Pour l’heure, c’est à Dubaï que se trouve la plus haute tour du monde : la Burj Khalifa avec ses 828 m, un mélange de logements et bureaux de luxe. L’agence d’architecture Design International dresse un constat simple : une tour iconique, entourée d’espaces de loisirs, marque les esprits et attirent les voyageurs, ce qui donne de la valeur aux terrains autour et encourage le développement de la ville entière. C’est le pari de Dubaï qui mise beaucoup sur le tourisme de luxe.


La Burj Khalifa à Dubaï Le projet The Bride Tower à Bassora


Thierry Paquot, philosophe de l’urbain explique cette course à la hauteur : « Dès son origine, le gratte-ciel manifeste la richesse. Si les Etats-Unis sont les premiers à avoir multiplié les gratte-ciels, c’est aujourd’hui en Asie qu’ils sont le plus présents. Il s’agit d’une revanche économique. Et c’est la même chose dans les pays du Golfe où le coût de ces constructions est faramineux. Par exemple, en Arabie saoudite, le sable local ne permet pas de bâtir les tours et on utilise donc du sable importé d’Australie. C’est un message fort adressé au monde : rien n’est trop cher ni inaccessible pour eux. »


Hong Kong Tokyo


Partout dans le monde, fleurissent de nouveaux projets de tours, basés sur la demande de biens exceptionnels par une minorité d’ultra-riches : 432 Park Avenue à New York, Evolution Tower à Moscou… Et pourtant les chercheurs sont formels : il n’existe pas de lien direct entre la présence de tours de grande hauteur et le dynamisme économique. Pour la chercheuse Clarisse Didelon, ce qui compte le plus c’est « l’aspect symbolique. Ainsi si la Jin Mao Tower de Shanghai compte 88 étages, c’est parce que le 8 est un symbole de prospérité et d’argent en Chine. »


Certaines tours déchaînent d’ailleurs les passions. A Londres, le débat fait rage entre les partisans des tours et ceux qui les détestent. A Paris, la hauteur maximale d’un immeuble est de 37 mètres, donc pas de bâtiments hauts en dehors de l’exception qu’est la Tour Montparnasse. Un projet de Tour Triangle est à l’étude et son chantier aurait dû débuter en 2014. Mais il n'a commencé qu'en 2021 car il a nombreux opposants. Certains s’interrogent d’ailleurs sur la pertinence de cette course à la hauteur dans un contexte de numérisation de l’économie et de télétravail (beaucoup d'activités peuvent se faire par internet). Certaines entreprises commencent déjà à quitter les grandes tours pour s’installer dans des bâtiments plus petits, à l’écart des centres villes, plus près des universités par exemple.


Panorama de Paris avec la tour Montparnasse Le projet Tour Triangle


D'après un article du magazine TheGoodLife d'août 2016

La Burj Khalifa à Dubaï, l'actuelle tour la plus haute du monde