Seconde Guerre mondiale (1939 - 1945)
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Transcript
UN VOYAGE DANS LE TEMPS
La ville allemande de Dresde détruite par des bombardements alliés en février 1945.
Vous pourrez à tout moment revenir au SOMMAIRE si vous avez raté des informations importantes, en cliquant sur l'AVION :
Commencez votre enquête ici :
PARIS - SEPTEMBRE 1938
moscou - 4 SEPTEMBRE 1939
est de la france - DÉc. 1939
LONDRES - Juillet 1940
MINSK (RÉGION DE BIÉLORUSSIE, URSS), juillet 1941
PRès de leningrad, urss, dec. 1941
Pearl harbor, hawaï, 7 dec. 1941
ALEXANDRIE, Égypte, novembre 1942
TÉHÉRAN, Iran, septembre 1943
plages de normandie, 6 juin 1944
berlin, 30 avril 1945
Potsdam, All., 10 août 1945
SOMMAIRE
TOKYO, JAPON, 15 août 1945
PARIS - SEPTEMBRE 1938
Vous interpelez ce monsieur :
"Bonjour !"
Il vous ignore.
Le propriétaire du kiosque pique du nez. Vous en profitez pour lire le journal :
"Guerre en Chine : le Japon en marche vers une victoire totale ?
Peu de choses entravent encore les projets de l’empereur Hirohito du Japon et de son gouvernement nationaliste. On le sait, les membres de ce régime impérial regardent avidement vers la Chine, qu'ils sont en train de conquérir.
Depuis 1931, les Japonais ont largement pris pied sur le continent asiatique en créant un État fantoche et soumis en Mandchourie, le Mandchoukouo. Cependant, c’est depuis l’an dernier, après l’incident du pont de Marco Polo (7 juillet 1937), que l’Armée impériale japonaise a envahi la Chine avec une violence inouïe, massacrant des centaines de milliers de civils à Nankin.
Aujourd'hui, les divisions entre les communistes et les nationalistes chinois se font de plus en plus vives, ce qui permet à l’armée japonaise, techniquement supérieure, de progresser sur tous les théâtres d’opérations. Un exemple de plus que la technique, mise entre les mains de barbares, produit les pires maux de la Terre."
Le propriétaire du kiosque dort encore. Vous lisez un deuxième article :
Malgré leur défaite, les Abyssiniens tiennent toujours tête aux fascistes italiens
Contrairement à Victor-Emmanuel III d’Italie, qui a tout cédé à Benito Mussolini en lui donnant le pouvoir en 1922, Haïlé Sélassié, roi d’Abyssinie (ou Éthiopie), résiste aux ténèbres fascistes venues s’étendre sur ses terres africaines.
Pourtant, Mussolini ne semblait pas rencontrer d'obstacle jusque là. Le "Duce" tient solidement la tête d'un régime dictatorial fasciste depuis la marche sur Rome, son coup d'État porté par 30 000 chemises noires qui n’ont pas d’autres idées que la haine de la démocratie et l’amour des vestiges glorieux de l’empire romain. Les Italiens ont embrassé sa dictature et le vénèrent comme le Messie. Et ils lui suivent, même lorsqu'il s'est allié à Hitler en octobre 1936, formant ce que Mussolini lui-même a appelé "l'Axe Rome-Berlin".
Avide de conquêtes, Mussolini s'est aussi tourné vers l’antique royaume d’Abyssinie, alors encore dernier territoire indépendant d'Afrique. L'armée italienne a vite pris pied dans cette région du monde et a créé une nouvelle Afrique Orientale italienne pour la diriger. Mussolini n’a cessé de s’en enorgueillir depuis deux ans. Mais alors qu’il se vante d’être allé plus loin que l’empire des anciens Romains, il oublie bien vite tous ces Africains qui croient encore en leur liberté et qui mènent encore une résistance acharnée. Espérons que ceux-ci lui rappellent que le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes existe.
Mince, il se réveille. Vous vous éclipsez.
Vous avez pris le métro et vous vous mêlez à ce groupe d'hommes discutant actualité et lisant le journal.
Au bout de deux stations, vous osez leur demander si la situation asiatique et africaine les préoccupe eux aussi. Un homme lève la tête de son journal et vous répond :
" - Euh… Non. Par contre, Hitler qui réarme l’Allemagne depuis 1934 – il a même réinstauré le service militaire obligatoire en 1935 ! – ça, ça m’inquiète. Mais ça fait 3 ans que personne ne dit rien. Et puis en mars, la Wehrmacht est entrée en Autriche et a annexé le pays. Notre belle République démocratique française n’a rien fait. Même les Autrichiens ont voté pour donner leur accord ! Ils appellent ça l’Anschluss…
- Mais, cette annexion, c’était en mars… Votre journal titre encore là-dessus aujourd’hui ?
- Non, pardi. Je lis le journal de septembre bien sûr ! Mais ce qui se passe dans les Sudètes aujourd'hui, c'est la continuité de tout ça !
- Et que se passe-t-il dans les Sudètes ?
- Bah Daladier - vous savez notre fichu président du Conseil - il vient de donner son accord à Munich pour que les Allemands s’emparent aussi des Sudètes. Ces régions allemandes de la Tchécoslovaquie vont rejoindre le Reich. Où Hitler va-t-il arrêter ses conquêtes ?"
Deux autres hommes interviennent dans votre discussion :
"- Tout le monde ne déteste pas autant Daladier que toi ! Tous les pacifistes sont contents. La France ne déclare pas une nouvelle guerre à l’Allemagne.
- Et c'est tant mieux ! Si les Tchécoslovaques sont d’accord, moi je ne vois pas de problème. Chacun chez soi, chacun ses soucis."
Poursuivez votre voyage.
Vous descendez au terminus et vous avez marché jusqu’au bois de Boulogne.
Ces Français se promènent paisiblement dans le parc. Ils ne semblent pas affectés par l’expansionnisme fasciste et nationaliste dans le monde. Vous comprenez que ce n’est pas là que vous trouverez vos réponses.
MOSCOU - 4 SEPTEMBRE 1939
C’est toujours l’automne, mais votre téléporteur vous informe qu’un an a passé depuis Paris.
La Pologne est envahie : l'Europe entre en guerre
"Après avoir conquis l’Autriche et la Tchéquie avec le consentement des populations germanophones de ces territoires, le régime hitlérien a voulu poursuivre la conquête de son « espace vital » (Lebensraum). Il s’est tourné vers un territoire slave, la Pologne, qu’il veut soumettre à l’est. Le 1er septembre 1939, la Wehrmacht (l’armée de terre de l'Allemagne) a franchi la frontière. Elle mène une guerre-éclair (= Blitzkrieg) qui lui permet d’avancer rapidement en Pologne grâce à ses Panzerdivisions (divisions de chars mobiles et très sophistiqués).
La France et l’Angleterre, alliés de la Pologne, ne sont pas restés inactifs face à l’expansionnisme nazi : le 3 septembre, ils ont déclaré la guerre à l’Allemagne."
Уходи ! Я опаздываю в школу.
Après la lecture du journal, vous demandez au Moscovite à côté de vous :
" - Mais alors, l’URSS aussi entre en guerre contre les Allemands ?
- Niet."
Il vous regarde, méfiant, et s’en va précipitamment.
Vous reconnaissez le ministère des affaires étrangères. Vous y entrez pour espérer mieux comprendre l’absence de réaction soviétique.
Vous entrez dans un bureau où deux hommes travaillent. Vous avez été annoncé par la secrétaire comme un journaliste de la Правдa (Pravda, le journal officiel).
" - Bonjour. Je travaille pour la Pravda. Le numéro de demain portera sur l'expansion des nazis en Pologne. Je cherchais donc à questionner un représentant du gouvernement soviétique pour comprendre pourquoi l'URSS ne réagit pas à la politique expansionniste d'Hitler alors qu'en tant que communistes, nous nous opposons à leur idéologie fasciste.
- Notre camarade Staline, le Père des peuples soviétiques, se bat déjà contre les nationalistes japonais à l’est. Vous savez que leur armée a voulu passer la frontière en Sibérie : depuis mai, nous nous battons pour les en empêcher autour de Khalkhin Gol.
Et nous sommes en train de gagner ! Les Japonais vont apprendre à respecter nos frontières. Quant à Hitler, laissons les démocraties capitalistes se débrouiller avec lui."
Cette réponse ne vous convainc pas et l'absence de réaction de Staline vous semble critiquable. Pour avoir plus de réponses, vous vous tournez vers le deuxième homme.
Avant que vous quittiez le bureau, en aparté, il vous glisse une feuille annotée :
« Notre ministre des affaires étrangères, Molotov, a signé avec l’Allemagne nazie un pacte de non-agression le 23 août dernier. Nous étions d’accord : même si Hitler attaquait la Pologne, nous ne l’empêcherions pas. Au contraire, à terme, nous nous partagerons le pays. »
Vous a-t-il pris pour un espion pour vous confier une information si importante ?
Dans son regard apeuré, vous comprenez qu’il ne faut pas critiquer la politique de Staline. Le souvenir des Grandes Purges est vivace. Vous ne posez pas votre question, mais vous voyez que l'homme s'agite, cherchant discrètement un papier.
Un portrait de Staline est accroché au mur. C'est étrange qu'il n'ait pas encore rejoint les Alliés contre Hitler.
Vous partez rapidement.
Lorsque vous sortez du ministère, il vous semble que vous êtes suivi… Vous marchez quelques centaines de mètres, puis, pour éviter que le NKVD (la police secrète) ne vous attrape, vous préférez changer d’époque.
EST DE LA FRANCE - fin 1939
« Euh… Bonjour. Je suis journaliste pour l’Excelsior. Je fais un reportage d’actualité. Puis-je vous demander ce que vous faites ?
- Le sergent et le colonel sont d’accord avec votre venue ? Bah, de toute façon, ce n’est pas un secret. On attend les Boches… Ces satanés Allemands nous font attendre depuis septembre ! Bref, on s’ennuie. Hier, on a même joué aux cartes avec les Britanniques.
La partie de jeu de cartes avec les Britanniques. Les deux nations sont alliées depuis la Première Guerre mondiale.
Vous ne comprenez pas :
" - Mais ne sommes-nous pas sur le front ? Les Allemands ne sont pas loin d’ici, non ?
- Non, ils sont de l’autre côté de la frontière à l’est. Mais personne n’attaque l’autre. On attend depuis septembre. C’est une drôle de guerre, hein ?
- Et pourquoi pensez-vous que le gouvernement français ne réagit pas ?
- Daladier, les députés et l’état-major ne veulent pas prendre l’initiative de l’attaque. On a construit des forts tout au long de la frontière depuis 15 ans, et elle est belle notre ligne Maginot."
Vous ne comprenez toujours pas. Devant votre regard interrogateur, le soldat français reprend :
" - Regardez, l’Anglais d’hier m’a montré ça. Vous allez mieux comprendre : en rouge, c'est la ligne fortifiée derrière laquelle on attend. Si on la franchit pour attaquer les Allemands, elle ne sert plus à rien. Mais eux, j'sais pas pourquoi, ils attaquent pas non plus.
Non, j'comprends pas. Pourtant, ils ont déjà conquis toute la Pologne. Ça leur a pris un mois. Puis ils se sont partagés le pays en deux avec les Soviétiques. Et maintenant, il n’y a plus qu’à attendre qu’ils viennent nous voir ! »
Vous attendez quelques jours avec les soldats français et anglais, mais vous vous ennuyez vite.
Vous décidez d’accélérer votre enquête en vous téléportant.
Quelle architecture… et quelle antenne. Vous vous approchez et comprenez que ce sont les studios de la BBC à Londres. Vous entrez.
C'est la cantine de la BBC. On ne vous a pas permis d'entrer dans les studios car on enregistre encore des émissions.
À la cantine, des clowns, invités d’une émission, font l’animation.
La femme, hilare, vous dit :
« - Il fait bon de rire en ce moment ! Ils pourraient presque nous faire oublier tous nos soucis !
- Vous parlez de la guerre ?
- Bien sûr, de quoi d’autre ? Vu votre accent, vous devez être Français. Êtes-vous au courant que les Allemands ont envahi la France ? »
Ah non, vous ne le saviez pas. Vous allez chercher des informations plus précises ailleurs.
Dans un studio où on enregistre une émission d’information, le journaliste a fini son travail. Vous l’interrogez et il vous répond gentiment :
« Le 10 mai 1940, Hitler a mis fin à la longue attente française. Il a fait pénétrer ses troupes en Belgique et aux Pays-Bas, violant la neutralité de ces deux états, pour attaquer les Français par le point le plus faible de sa défense, à travers les Ardennes. Il a pris la ligne Maginot à revers, puis est remonté vers la Picardie et le Nord : 200 000 soldats britanniques et 130 000 soldats français se sont réfugiés en Angleterre en embarquant à Dunkerque sous les tirs allemands.
Devant l’avancée allemande, le gouvernement français s’est d’abord réfugié à Tours, puis à Bordeaux. Cependant, le 22 juin, la défaite française a été officialisée par le maréchal Pétain, qui avait pris le pouvoir quelques jours avant. Il a signé l’armistice à Rethondes.
Les Allemands occupent depuis le nord de la France. Ils ont laissé le sud à Pétain, qui dirige depuis Vichy… Mais vous ne vous faites pas avoir, ce n’est pas une France ‘"libre’’, les Allemands menacent et influencent la politique de Pétain. Ce régime de Vichy est autoritaire et collaborationniste. »
Dépité, vous vous promenez dans la BBC. Les Français ont-ils un peu résisté ? Le journaliste n'en a pas parlé...
Puis, dans le hall, deux hommes vous interpellent. Ils ont entendu dire qu’un curieux Français rode dans les couloirs.
" - Vous êtes avec le général français ?
- Euh, non, je suis un civil...
- Yes, right. Mais, puisque le général souhaite organiser une résistance depuis l’étranger, je pensais que vous étiez avec lui.
- Avec qui ?"
Il vous donne un papier en vous expliquant que De Gaulle est venu enregistrer ici-même son appel le 18 juin. Il appelait les Français à ne pas abandonner le combat contre les Allemands.
https://www.youtube.com/watch?v=AUS5LHDkwP0
"Oui, Madame. Prenez l'escalier sur la gauche, 3ème étage."
Vous restez à l'hôtel quelques semaines.
Vous souhaitez entrer en contact avec ces résistants de la première heure, mais ils sont encore peu nombreux. Vous restez à l’hôtel, écoutant chaque jour les nouvelles de la bataille maritime qui fait rage entre Royaume-Uni et Allemagne en mer du Nord.
Le 24 août, alors que vous vous promenez comme chaque jour dans les rues, vous entendez les premiers bombardements.
Un bombardier allemand de la Luftwaffe.
Les bombardements s'intensifient. Londres est en feu...
Pendant un mois, vous restez à Londres, aidant les pompiers et les sauveteurs comme vous pouvez. Mais le Blitz est de plus en plus intense.
Vous confiez votre peur au pompier avec qui vous travaillez dans les décombres, après une longue nuit de bombardement.
« Ah, tu trouves ça inquiétant ? J’ai entendu que c’était de pire en pire : les Nazis se renforcent. Le 27 septembre, ils ont signé une alliance tripartite avec les Japonais et les Italiens. Ils détestent tous les trois la démocratie. Mais cet Axe peut faire ce qu’il veut, le roi et le gouvernement vont nous faire gagner. Depuis que Churchill a remplacé Chamberlain, j’en suis sûr : Londres va tenir. C'est quelqu'un ce Churchill. Je n'étais pas trop content qu'un conservateur prenne la tête de notre démocratie, mais il est déterminé à ne pas céder face à l'Axe. Il a du cran. »
Malgré l'enthousiasme patriotique du pompier, vous craignez de perdre votre vie avec les 45 000 autres victimes du Blitz. Vous quittez Londres.
Vous risquez cependant de mourir le midi-même dans l’effondrement d’un immeuble. Vous quittez les pompiers et reprenez votre enquête.
MINSK, RÉGION BIÉLORUSSE DE L'urss, juillet 1941
Les alentours sont dévastés par les combats. Vous sentez l’odeur du soufre. Vous entendez des bombardements et le bruit des chars de la Panzerdivision tout près. Vous qui avez quitté Londres pour échapper aux bombardements...
Vous adoptez votre meilleur allemand et vous vous faites passer pour un reporter du Stürmer. Les officiers de la Wehrmacht sont méfiants, vous préférez fuir.
Après plusieurs heures de marche, vous arrivez à Minsk. Vous devriez êtes en territoire soviétique, mais il y a des soldats nazis partout.
Vous vous faufilez dans la foule et, fort de votre expérience londonienne, vous aidez efficacement à déblayer les décombres.
Une Biolérusse accepte finalement de vous racontez ce qu’il se passe :
« Oui, oui, vous êtes au courant pour le pacte de 1939 entre l’URSS et l’Allemagne nazie. Oh, il a permis à Hitler d’affronter l’Angleterre et la France sans ouvrir un second front à l’est. Mais son idéologie irrationnelle d’« espace vital » et d’infériorité slave, mêlée à son aversion pour le communisme, l’a poussé à briser le pacte germano-soviétique.
Le 22 juin 1941, il a lancé l’opération Barbarossa et a envahi notre territoire. Notre armée soviétique a été prise de court par les quatre millions de soldats allemands, leurs 3300 chars et leurs 5000 avions. Si Staline n’avait pas purgé l’armée, on aurait peut-être mieux résisté … Enfin, ça reste entre nous ! »
Elle jette un regard appeuré autour d'elle. Mais elle reprend :
« Les Allemands ont réussi à prendre Minsk dès le 26 juin. La Wehrmacht est déjà à Leningrad là-bas au nord, et à Kiev au sud. »
Un enfant apeuré vous implore de l’aider : sa famille a été massacrée. La femme avec qui vous parlez lui répond sèchement :
« Qu’est-ce que tu veux qu’il fasse pour toi ? Les Nazis nous détestent. » Elle reprend avec vous : « On raconte des histoires atroces sur ce qu’ils font aux communistes, aux juifs, aux soldats prisonniers… à presque n’importe quel slave en fait. Si vous avez les moyens de partir, fuyez ! »
Vous recherchez le petit garçon pour l’emmener et le protéger, mais vous ne le retrouvez pas et une patrouille allemande vous oblige à fuir. Mais vous vous inquiétez pour le sort des populations russes.
SUR LE FRONT, Près de leningrad, URSS, DEC. 1941
Le froid est glacial. Vous tentez de vous protégez contre le vent, mais même vos cheveux se mettent à geler. Votre téléporteur vous indique qu’il fait – 30 °.
Des soldats soviétiques harassés passent près de vous. Vous leur proposez des biscuits et de la vodka. Ils acceptent et finalement, vous commencez à discuter un peu.
Ils vous racontent qu’ils viennent de l’est de l’URSS : Staline a stoppé le conflit avec le Japon pour rapatrier les troupes à l’Ouest. Les Nazis ne s’y attendaient pas.
Puis ils se moquent des soldats allemands, incapables d’après eux de résister au petit coup de froid.
Pour une fois, vous comprenez les Allemands. Vous ne sentez plus vos mains et vos pieds.
Le soldat rajoute : « Hitler voulait nous écraser : voilà que 80 % de son armée est immobilisée par notre Armée rouge. Je te le dis camarade étranger, ces faibles fascistes ne tiendront pas dans cette guerre d’usure ! »
Vous cherchez désespérément à vous réchauffer et quittez donc vos nouveaux camarades.
pearl harbor, hAwaï, 7 DECembre 1941
Il fait beaucoup plus chaud ici ! En décembre, dans les îles Hawaï, il fait 25° en moyenne.
La température a endommagé votre appareil : il s’est téléporté dans l’espace, mais pas dans le temps. Vous êtes toujours en décembre 1941.
Vous êtes épuisé. Vous irez bien vous trouver un hôtel.
Vous entendez des avions, puis à nouveau, des bombardements. Après des mois de voyage dans le temps, vous avez appris à reconnaître les différents appareils. Vous en êtes sûr, ce sont des avions japonais. Que font-ils ici ?
Certes, depuis l’invasion de la Chine, il ne fait plus aucun doute que le gouvernement japonais conquiert toujours plus de territoires pour se constituer un empire en Asie du Sud-Est. Mais ici, nous sommes au milieu du Pacifique...
Les avions visent des navires et des bâtiments militaires !
Ce drapeau vous le confirme, vous êtes aux États-Unis.
Or, depuis le début de la guerre, le président Roosevelt n’a réagi ni à l’expansion nazie en Europe, ni à celle du Japon en Asie et dans le Pacifique. Certes, en tant que dirigeant d'une démocratie il est politiquement proche des Alliés, mais depuis 1939 il s’est contenté d’une aide financière et matérielle. Il a tout fait pour préserver la paix chérie par l’opinion publique américaine.
Vous êtes donc d’autant plus intrigué : les Japonais sont en train d'attaquer par surprise un pays neutre.
D’ailleurs, le jeune soldat américain, hébété, vous explique qu’une grande partie de la flotte mouille ici. Il s’inquiète du désastre. Il maudit les Japonais :
" Damn! Ils vont nous le payer !"
Les avions japonais sont partis. Mais la guerre ici ne fait que commencer : au café du coin, vous avez entendu que le Japon, l'Italie et l'Allemagne ont déclaré la guerre aux États-Unis. Mais vous constatez qu’il va falloir des semaines à la Marine américaine pour réparer les dégâts...
L'Axe est en position de force et il vous semble que la situation est de plus en plus catastrophique pour les Alliés.. Vous espérez que l'entrée en guerre des États-Unis leur permette de renverser la tendance en 1942.
ALEXANDRIE, Égypte, NOVEMBRE 1942
Enfin autre chose que des bombardements et des zones dévastées par la guerre ! Le soleil africain vous fait du bien.
Vous vous asseyez sur la plage et tendez l’oreille. Ces familles vous semblent à première vue loin des soucis de la guerre, mais en tendant l'oreille, vous comprenez que leurs conversations ne tournent qu’autour de ça.
Ces femmes parlent des Nazis débarqués en Afrique du Nord en 1940. Elles critiquent le régime d'Hitler.
Ce groupe de commerçants se plaint des taxes qui augmentent à cause du conflit. C'est mauvais pour les affaires.
Vous commencez à discuter avec deux jeunes Égyptiens sympathiques. Ils comprennent que vous êtes Français et disent connaître une bonne adresse pour aller se rafraichir. Vous les accompagnez de bon cœur.
Ce mari dit à sa femme de ne pas s’inquiéter des Italiens. Malgré l’aide nazie, il en est sûr, les Alliés vont définitivement les repousser.
Les repousser d'où ? Encore une fois, il va falloir se balader pour comprendre ce qui s'est passé pendant l'été et l'automne 1942.
Ce marchand de l’avenue Fouad vend de la presse britannique. C'est assez logique puisque l'Égypte a longtemps été sous le contrôle des Anglais. Vous achetez un journal et lisez la une :
"QUE DE VICTOIRES DÉCISIVES POUR L’ALLIANCE
1942 marque un tournant dans la guerre, et il est en défaveur de l'Axe ! Retour sur cette année historique.
Au début de l’année, l’Empire britannique s’est réjoui de l’entrée en guerre des États-Unis. Mais pendant six mois, Roosevelt n'a gagné aucune victoire d’envergure dans le Pacifique. La bataille de Midway a cependant marqué un tournant.
Les Japonais avaient lancé, le 4 juin 1942, sur l’îlot américain de Midway une armada de 200 navires et 700 avions. Les services de renseignement de l’amiral américain Spruance ont cependant déchiffré les messages ennemis et se sont déployés en secret au nord-est de l’île. L’effet de surprise et leur supériorité dans les airs leur ont permis de prendre le dessus et de remporter la victoire le 7 juin. Les Américains ont stoppé pour la première fois l’avancée nippone.
Et nous apprenons avec joie que les Américains continuent leur reconquête du Pacifique. Ils viennent de défaire les Nippons sur l’île de Guadalcanal et reprennent progressivement tout l’archipel des Salomon.
Le Royaume-Uni et son empire soutiennent ces actions !"
Vous reposez le journal. Les États-Unis reprennent donc du terrain dans le Pacifique. Mais qu'en est-il ici, en Afrique ? Vous rejoignez vos nouveaux amis pour en savoir plus.
Les deux copains s'arrêtent pour discuter un instant avec une connaissance. Vous ne voulez pas déranger, alors vous faites un petit tour dans le kiosque en face en attendant.
Au café, vous racontez aux deux jeunes Égyptiens ce que vous venez de lire sur les victoires américaines dans le Pacifique. Vous leur demandez si la situation est aussi bonne en Afrique.
Ils vous expliquent que l'Égypte n’a pas été conquise par l’Axe. Ils en sont fiers car ce sont bien les seuls en Afrique du Nord. La Libye à l'ouest est une vieille colonie italienne et le Maghreb appartient depuis le XIXe siècle aux Français. Mussolini et Pétain contrôlaient donc tous ces territoires !
Les Égyptiens ont longtemps craint de se faire envahir par ces voisins fascistes, mais ils se réjouissent désormais de la récente victoire d’El-Alamein (en octobre et en novembre 1942), à la frontière entre la Libye et l’Égypte. L’Empire britannique a définitivement repoussé l’Axe !
Le serveur français reconnait votre accent et vous annonce qu’il vous offre le verre ! Il déborde d’enthousiasme.
Oui, l'Axe a été repoussé à El-Alamein mais surtout, deux jours plus tard, les Américains et les Britanniques ont débarqué au Maroc et en Algérie et ont libéré ces peuples !
Vous reprenez espoir pour les Alliés ! Ils semblent avoir renversé le cours de la guerre dans le Pacifique et en Afrique.
Un café français en Égypte ; voilà donc où vos nouveaux amis vous menaient.
Téhéran, iran, sept 1943
Vous vous infiltrez en douce à l’intérieur de l’ambassade par la fenêtre laissée ouverte. Vous trouvez des rapports sur la souffrance des civils pendant la guerre.
Le rapport est alarmiste : famines, violences, destructions des villes, des terres agricoles… Il y a beaucoup de chiffres. Celui des victimes à Leningrad (URSS) pendant le siège mené par les Nazis vous marque : 1 million de civils ont trouvé la mort depuis septembre 1941. À Stalingrad, plus au sud, 300 000 civils sont morts…
Vous trouvez aussi une photographie de la ville allemande d’Hambourg, pilonnée par les Alliés entre le 25 juillet et le 3 août 1943.
L’aviation alliée a quasiment détruit la ville, tué 45 000 civils et fait 1 million de sans-abris. L’opération Gomorrhe visait Hambourg pour démoraliser les Allemands et pour détruire ce port stratégique pour la Kriegsmarine du régime nazi.
Blême, vous reposez ce document.
Ces deux hommes sont Sir John Dill et Sir Andrew Cunningham, des diplomates britanniques. Ils semblent très occupés et ne remarquent pas votre présence.
Le garde vous explique qu’à l’ambassade soviétique, les Alliés organisent une grande conférence pour préparer la fin de la guerre, mais il n’en sait pas beaucoup plus. Pourquoi ne pas y faire un tour ?
C’est l’ambassade britannique à Téhéran. Le territoire est contrôlé par les Britanniques depuis le début de la guerre pour sécuriser les sources d’hydrocarbures, nécessaires au ravitaillement des armées et de l’économie.
Vous entrez dans l’ambassade soviétique où se tient, entre le 28 novembre et le 1er décembre, une conférence rassemblant les Britanniques, les Américains et les Soviétiques pour préparer la fin de la guerre qu'ils ont bon espoir de gagner. Vous vous faites à nouveau passer pour un journaliste.
Staline en personne ! Il exulte. Il parle de la puissance soviétique et de la gloire des sacrifiés de Stalingrad. Vous n'osez pas l'approcher...
Vous vous mêlez à la foule de Soviétiques qui entoure Staline. Ils racontent à qui veut l’entendre le récit de la bataille de Stalingrad. Vous tendez l’oreille :
"Ah, da, gloire au parti ! Sachez qu'en août 1942, parce qu'il n'avançait plus depuis l’hiver 1941, le général allemand Friedrich Paulus avait décidé de reprendre la Blitzkrieg pour poursuivre la conquête de notre grande Union Socialiste Soviétique. Il avait forcé notre ligne par le sud pour tenter d'atteindre nos gisements pétroliers du Caucase, où il voulait s’approvisionner et préparer une attaque en revers sur Moscou.
Au bord de la Volga, la ville de Stalingrad était donc apparue comme un verrou stratégique. Et nous n'allions pas leur laisser ! Les troupes allemandes ont essayé pendant plusieurs mois d’en prendre le contrôle. L'Armée rouge a tenu dans ce conflit urbain meurtrier, à la grenade et à la baïonnette. Ils se sont battus pour chaque rue, chaque maison !
Pour débloquer la situation, on s'est divisé en deux colonnes. Le 22 novembre 1942, on a contourné la ville par le nord et par le sud et on a encerclé les 330 000 soldats de l’Axe.
Et le 2 février 1943, l’armée allemande assiégée a capitulé. Hitler a perdu un demi-million d’hommes et le soutien inconditionnel de l’opinion publique allemande. Il enchaîne depuis défaite sur défaite sur le front Est.
Oui monsieur le journaliste, écrivez le en gros ! La bataille de Stalingrad, gagnée par l'Armée rouge, est un tournant majeur de la Seconde Guerre mondiale.
Le 2 février 1943, au milieu des ruines, ces deux snipers soviétiques lèvent leurs fusils pour célébrer la victoire de Staline. Stalingrad a tenu.
Les voilà assis tous les trois : Staline, Roosevelt et Churchill. Vous sentez que cette séance photo va être historique…
Puisque vous êtes journaliste, on ne vous raconte pas trop ce qui s’est décidé ici à Téhéran. On se contente de vous dire que depuis que les Alliés reprennent du terrain sur tous les fronts, on pense à la sortie de guerre.
Vous entendez cependant au détour d’un couloir que des débarquements sont prévus en France.
C’est chez vous, en Normandie ! Vous reconnaissez ces plages de sable très vastes, les dunes au fond…
Des vagues, des embruns... Vous êtes dans une barge de débarquement avec des troupes américaines. Les soldats semblent nerveux – certains prient, certains sont très jeunes.
Vous ne les embêtez pas avec vos questions. Vous avez compris la situation : ils viennent de traverser la Manche depuis l’Angleterre. C'est le débarquement dont vous avez discrètement entendu parler à Téhéran.
En face, les attendent sur la plage une partie des 105 000 hommes de l’armée d’occupation allemande.
Vous aussi, vous avez un peu peur.
Les Allemands ont une position de hauteur, stratégique. Seule la surprise est à l'avantage des Alliés.
Vous ne débarquez pas avec ces 156 000 soldats ; vous êtes moins courageux. Vous restez caché dans la barge pendant le combat. 10 300 hommes vont mourir juste devant vous, et sur les quatre plages alentours.
Vous fermez les yeux pour ne pas voir ça, mais vous entendez les cris, les tirs, le bruit des chars qui débarquent ensuite.
En marchant sur la plage au crépuscule, vous contemplez l’ampleur de l’opération Overlord. Six divisions, dirigée par le général américain Eisenhower, appuyées par 10 000 avions et trois divisions aéroportées ont débarqué en France. Ces Américains, Canadiens, Britanniques et Français vont continuer à se battre pendant plusieurs semaines pour prendre le contrôle de la Bretagne et de la Normandie.
Ils ne reprendront tout le territoire français qu’à la fin de l’été 1944.
Vous savez que votre voyage touche à sa fin. Vous décidez d’aller vous téléporter auprès des vaincus.
Le jour touche à sa fin. Vous osez sortir de votre cachette.
Vous vous y attendiez : la capitale allemande est détruite par les bombardements. La porte de Brandebourg n’est plus ce qu’elle était.
Ici, comme à Dresde ou à Hambourg, les bombardements ont été très violents.
Ces soldats allemands vous paraissent très jeunes. Vous osez les aborder :
"Guten Tag !
- Heil Hitler!
- Euh, oui, oui... Heil Hitler. Si ce n'est pas indiscret, quel âge avez-vous ?"
Le plus grand des deux se tourne vers son camarade et lui dit : "Ne réponds pas à ses questions, c'est peut-être un espion russe."
Vous tentez de les rassurer : "Non, non, je suis Danois, mariée à une Allemande. Tenez, prenez un peu de pain."
Ils sautent avec joie sur votre bout de pain et semblent, après l'avoir dévoré, plus à même de répondre à vos questions.
"On a 15 ans. C'est l'âge minimum. Le Führer nous a tous enrôlés à partir de cet âge. Mais notre régime fasciste s'effondre...
- Hans, tu ne devrais pas dire ça ! le coupe l'autre garçon.
- Quoi ? C'est vrai. Les Américains arrivent à l'ouest, mais les Russes ont été les premiers à entrer dans Berlin depuis l'est. Même avec nos missiles longue portée V1 et V2, rien n'a pu renverser le cours de cette campagne. L'Axe a perdu, on va devoir l'admettre et prier pour que les Russes nous épargnent."
Ils reprennent leur chemin. Vous avez quand même le cœur serré pour ces deux soldats nazis, à peine sortis de l'enfance.
Les Allemands survivent comme ils peuvent, au milieu des décombres, touchés par la famine et les restrictions depuis 1944.
Le cadavre de ce soldat allemand vous choque. Il n’est pourtant pas la seule victime d’une campagne qui tue 30 000 personnes chaque jour depuis le début du mois.
Où courent ces soldats soviétiques victorieux ? Ils n’ont plus besoin de se presser : depuis le déclenchement de l’opération Bagration le 22 juin 1944, ces quatre soldats et leurs 1 250 000 camarades ont fait subir aux 400 000 soldats allemands défaites sur défaites. Les Nazis se sont entêtés à tenir les villes, mais cette stratégie a été désastreuse car les Soviétiques se sont contentés de les contourner et de les encercler, tout en poursuivant leur progression vers Berlin.
Le drapeau rouge des Soviétiques flotte sur le Reichstag, le Parlement allemand : tout un symbole. Cette photo est une mise en scène : le soldat soviétique a brandi son drapeau sous le flash d'un photographe pour que le moment soit immortalisé.
Puisque ces hommes ne semblent pas beaucoup considérer les Nazis, vous leur demandez où est Hitler :
" Il s’est suicidé dans son bunker le 30 avril !
- Houra ! crie l'homme à côté.
- Ah, il n’a même pas osé venir signer la capitulation sans condition à Reims le 7 mai devant les Américains, ni le 8 mai ici à Berlin devant nous ! "
Ils jubilent, la guerre est finie en Europe.
Vous restez quelques mois dans le Berlin détruit, attendant des nouvelles de la fin de la guerre en Asie.
La Chancellerie. L’aigle du Reich est démis par ces soldats soviétiques et quelques civils. Le régime fasciste d'Hitler s'est bel et bien effondré.
Cette ville princière de la banlieue sud de Berlin a elle aussi été ravagée. C’est pourtant ici que les Alliés se rassemblent à nouveau pour décider du sort du monde. Vous décidez de vous inviter à cette conférence de paix.
Sur le mur, vous trouvez accroché une carte postale du parc de Sanssouci avant la guerre : aujourd’hui, le parc est vide. Le bilan humain pèse sur la démographie européenne et mondiale. On compte entre 60 et 75 millions de mort, dont 60 % de civils. Les Allemands ont perdu 6 millions d’hommes et de femmes, mais l’URSS est le pays le plus endeuillé avec 28 millions de victimes.
Des bâtiments détruits… Comme 60 % des villes européennes, Potsdam a été bombardée pendant la guerre. Les bombes ont tout ravagé : 50 % des terres agricoles sont sinistrées, 50 % des installations industrielles, 40 % des maisons en Allemagne…
Vous vous arrêtez dans une petite boutique de Potsdam pour achetez des journaux.
Celui-ci vous a tapé dans l’œil : « Atombomben auf Japan » ?
L’article vous fait un bon résumé de la situation entre États-Unis et Japon dans le Pacifique :
« À partir de l’été 1943, les forces américaines reconquièrent une à une les îles du Pacifique. Au printemps 1945, ils débarquent à Okinawa, au sud de l’archipel nippon. Les Japonais ont perdu l’essentiel de leur flotte. L’armée encourage cependant ses soldats à ne jamais accepter le déshonneur de la reddition et des kamikazes (avions suicides) sont envoyés sur des navires américains.
Alors que le Japon semble déjà être sur le point de perdre la guerre, le nouveau président américain, Harry Truman, décide d’envoyer la bombe atomique, récemment mise au point et testée dans le désert américain, sur la ville de Hiroshima le 6 août 1945. Le 9 août, une seconde bombe est envoyée sur la ville de Nagasaki. Ces deux engins provoquent la mort directe et indirecte de milliers de civils et la destruction de ces deux villes. »
La conférence pour la paix a débuté ! Vite, vous vous mêlez à la foule. Vous voilà pour la dernière fois infiltré en tant que journaliste.
Tant de diplomates qui représentent les pays alliés et vainqueurs ! Des tas de journalistes aussi. Vous passez totalement inaperçu.
La grande conférence de presse tant attendue ! Vous reconnaissez Staline et Churchill, que vous avez déjà aperçus à Téhéran. Roosevelt est mort il y a quelques mois – les États-Unis sont représentés par Truman.
Cette fois-ci, ils annoncent haut et fort le sort de l’Allemagne : elle est divisée et occupée par quatre armées étrangères, mais ils ne veulent pas l’humilier comme en 1919. L’objectif affiché est la paix : personne n’a envie d’une revanche dans vingt ans.
La guerre est-elle vraiment finie ? En Europe oui, mais en Asie, le Japon n'a toujours pas capitulé.
Vous vous êtes téléporté dans l'espace, mais pas dans le temps. Vous êtes toujours en août 1945.
Tokyo... Entre février et mai, la ville a été très largement détruite par les bombardiers américains. Ici, il n'y avait presque pas de cibles militaires. C'est un fait, le bombardement des civils est une stratégie de terreur utilisée par tous les camps pendant la guerre.
300 000 maisons détruites, 100 000 victimes... Les Japonais vous semblent abattus.
Il y a soudain une grande agitation dans la rue, les gens se rassemblent devant des hauts-parleurs, des radios... Vous apostrophez quelqu'un :
"Excusez-moi, que se passe-t-il ?
- 皇帝が語る!"
Puis le discours débute, et vous comprenez ce qui se passe. L'empereur Hirohito, considéré comme un dieu vivant par des Japonais qui n'ont jamais entendu sa voix, prend pour la première fois la parole en public. Il annonce que le Japon est encerclé par ses ennemis (les Américains ont bombardé Hiroshima et Nagasaki et vont débarquer au sud ; les Soviétiques progressent en Chine et en Corée). L'armée est à bout de souffle. Le Japon va capituler.
La guerre est perdue. Le public accueille la nouvelle dans un grand silence...
La capitulation sera officiellement signée le 2 septembre 1945.