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Vivre en société 4°

Joutes verbales

Création Marie Soulié

Coup de métaphores

uppercut de comparaisons

Esquive conditionnelle

direct bien ponctué

Tactique des questions oratoires

Quand la langue est une force...

Accès écriture

Accès activité lecture cursive

Le Cid de Corneille

La Cantatrice Chauve de Ionesco

L'Avare de Molière

Cyrano de Bergerac de Rostand

Joutes verbales

Quand la langue est une force...

Les Caprices de Marianne de Musset

Marivaux : l’île des Esclaves …

Au début de cette comédie, un maître nommé Iphicrate te son valet Arlequin , font naufrage sur une île

LA SCÈNE EST DANS L’ÎLE DES ESCLAVES.
LE THÉÂTRE REPRÉSENTE UNE MER ET DES ROCHERS D’UN CÔTÉ, ET DE L’AUTRE QUELQUES ARBRES ET DES MAISONS.

Scène I.Iphicrate s’avance tristement sur le théâtre avec Arlequin.

IPHICRATE, après avoir soupiré. − Arlequin ?
ARLEQUIN, avec une bouteille de vin qu’il a à sa ceinture. ( 1 ) − Mon patron !
IPHICRATE. − Que deviendrons-nous dans cette île ?
ARLEQUIN. − Nous deviendrons maigres, étiques, et puis morts de faim; voilà mon sentiment et notre histoire.
IPHICRATE. − Nous sommes seuls échappés du naufrage; tous nos amis ont péri, et j’envie maintenant leur sort.
ARLEQUIN. − Hélas ! ils sont noyés dans la mer, et nous avons la même commodité.
IPHICRATE. − Dis-moi; quand notre vaisseau s’est brisé contre le rocher, quelques-uns des nôtres ont eu le temps de se jeter dans la chaloupe; il est vrai que les vagues l’ont enveloppée : je ne sais ce qu’elle est devenue; mais peut-être auront-ils eu le bonheur d’aborder en quelque endroit de l’île et je suis d’avis que nous les cherchions.
ARLEQUIN. − Cherchons, il n’y a pas de mal à cela; mais reposons-nous auparavant pour boire un petit coup d’eau-de-vie. J’ai sauvé ma pauvre bouteille, la voilà; j’en boirai les deux tiers comme de raison, et puis je vous donnerai le reste. ( 2 )
IPHICRATE. − Eh ! ne perdons point notre temps; suis-moi : ne négligeons rien pour nous tirer d’ici. Si je ne me sauve, je suis perdu; je ne reverrai jamais Athènes, car nous sommes seuls dans l’île des Esclaves.
ARLEQUIN. − Oh ! oh ! qu’est-ce que c’est que cette race-là ?
IPHICRATE. − Ce sont des esclaves de la Grèce révoltés contre leurs maîtres, et qui depuis cent ans sont venus s’établir dans une île, et je crois que c’est ici : tiens, voici sans doute quelques-unes de leurs cases; etleur coutume, mon cher Arlequin, est de tuer tous les maîtres qu’ils rencontrent, ou de les jeter dans l’esclavage.
ARLEQUIN. − Eh ! chaque pays a sa coutume; ils tuent les maîtres, à la bonne heure; ( 3 ) je l’ai entendu dire aussi; mais on dit qu’ils ne font rien aux esclaves comme moi.
IPHICRATE. − Cela est vrai.
ARLEQUIN. − Eh ! encore vit-on.
IPHICRATE. − Mais je suis en danger de perdre la liberté et peut-être la vie : Arlequin, cela ne suffit-il pas pour me plaindre ?
ARLEQUIN, prenant sa bouteille pour boire. − Ah ! je vous plains de tout mon cœur, cela est juste.
IPHICRATE. − Suis-moi donc ?
ARLEQUIN siffle. − Hu ! hu ! hu !
IPHICRATE. − Comment donc ! que veux-tu dire ?
ARLEQUIN, distrait, chante. − Tala ta lara.
IPHICRATE. − Parle donc; as-tu perdu l’esprit ? à quoi penses-tu ?
ARLEQUIN, riant. − Ah ! ah ! ah ! Monsieur Iphicrate, la drôle d’aventure ! je vous plains, par ma foi; mais je ne saurais m’empêcher d’en rire.
IPHICRATE, à part les premiers mots. ( 4 ) − Le coquin abuse de ma situation : j’ai mal fait de lui dire où nous sommes. Arlequin, ta gaieté ne vient pas à propos; marchons de ce côté.
ARLEQUIN. − J’ai les jambes si engourdies !…( 5 )
IPHICRATE. − Avançons, je t’en prie.
ARLEQUIN. − Je t’en prie, je t’en prie; comme vous êtes civil et poli; c’est l’air du pays qui fait cela.
IPHICRATE. − Allons, hâtons-nous, faisons seulement une demi-lieue sur la côte pour chercher notre chaloupe, que nous trouverons peut-être avec une partie de nos gens; et, en ce cas-là, nous nous rembarquerons avec eux.
ARLEQUIN, en badinant. − Badin, comme vous tournez cela ! (Il chante.)
………………………………………..L’embarquement est divin,
………………………………………..Quand on vogue, vogue, vogue;
………………………………………..L’embarquement est divin
………………………………………..Quand on vogue avec Catin.
IPHICRATE, retenant sa colère. − Mais je ne te comprends point, mon cher Arlequin.est de tuer tous les maîtres qu’ils rencontrent, ou de les jeter dans l’esclavage.
ARLEQUIN. − Eh ! chaque pays a sa coutume; ils tuent les maîtres, à la bonne heure; ( 3 ) je l’ai entendu dire aussi; mais on dit qu’ils ne font rien aux esclaves comme moi.
IPHICRATE. − Cela est vrai.
ARLEQUIN. − Eh ! encore vit-on.
IPHICRATE. − Mais je suis en danger de perdre la liberté et peut-être la vie : Arlequin, cela ne suffit-il pas pour me plaindre ?
ARLEQUIN, prenant sa bouteille pour boire. − Ah ! je vous plains de tout mon cœur, cela est juste.
IPHICRATE. − Suis-moi donc ?
ARLEQUIN siffle. − Hu ! hu ! hu !
IPHICRATE. − Comment donc ! que veux-tu dire ?
ARLEQUIN, distrait, chante. − Tala ta lara.
IPHICRATE. − Parle donc; as-tu perdu l’esprit ? à quoi penses-tu ?
ARLEQUIN, riant. − Ah ! ah ! ah ! Monsieur Iphicrate, la drôle d’aventure ! je vous plains, par ma foi; mais je ne saurais m’empêcher d’en rire.
IPHICRATE, à part les premiers mots. ( 4 ) − Le coquin abuse de ma situation : j’ai mal fait de lui dire où nous sommes. Arlequin, ta gaieté ne vient pas à propos; marchons de ce côté.
ARLEQUIN. − J’ai les jambes si engourdies !…( 5 )
IPHICRATE. − Avançons, je t’en prie.
ARLEQUIN. − Je t’en prie, je t’en prie; comme vous êtes civil et poli; c’est l’air du pays qui fait cela.
IPHICRATE. − Allons, hâtons-nous, faisons seulement une demi-lieue sur la côte pour chercher notre chaloupe, que nous trouverons peut-être avec une partie de nos gens; et, en ce cas-là, nous nous rembarquerons avec eux.
ARLEQUIN, en badinant. − Badin, comme vous tournez cela ! (Il chante.)
………………………………………..L’embarquement est divin,
………………………………………..Quand on vogue, vogue, vogue;
………………………………………..L’embarquement est divin
………………………………………..Quand on vogue avec Catin.
IPHICRATE, retenant sa colère. − Mais je ne te comprends point, mon cher Arlequin.
ARLEQUIN. − Mon cher patron, vos compliments me charment; vous avez coutume de m’en faire à coups de gourdin qui ne valent pas ceux-là; ( 6 ) et le gourdin est dans la chaloupe.
IPHICRATE. − Eh ne sais-tu pas que je t’aime ? ( 7 )
ARLEQUIN. − Oui; mais les marques de votre amitié tombent toujours sur mes épaules, et cela est mal placé. Ainsi, tenez, pour ce qui est de nos gens, que le ciel les bénisse ! s’ils sont morts, en voilà pour longtemps; s’ils sont en vie, cela se passera, et je m’en goberge.
IPHICRATE, un peu ému. − Mais j’ai besoin d’eux, moi.
ARLEQUIN, indifféremment. − Oh ! cela se peut bien, chacun a ses affaires : que je ne vous dérange pas !
IPHICRATE. − Esclave insolent ! ( 8 )
ARLEQUIN, riant. − Ah ! ah ! vous parlez la langue d’Athènes; mauvais jargon que je n’entends plus.
IPHICRATE. − Méconnais-tu ton maître, et n’es-tu plus mon esclave ?
ARLEQUIN, se reculant d’un air sérieux. ( 9 ) − Je l’ai été, je le confesse à ta honte, mais va, je te le pardonne; les hommes ne valent rien. Dans le pays d’Athènes, j’étais ton esclave; tu me traitais comme un pauvre animal, et tu disais que cela était juste, parce que tu étais le plus fort. Eh bien ! Iphicrate, tu vas trouver ici plus fort que toi; on va te faire esclave à ton tour; on te dira aussi que cela est juste, et nous verrons ce que tu penseras de cette justice-là; tu m’en diras ton sentiment, je t’attends là. Quand tu auras souffert, tu seras plus raisonnable; tu sauras mieux ce qu’il est permis de faire souffrir aux autres. Tout en irait mieux dans le monde, si ceux qui te ressemblent recevaient la même leçon que toi. Adieu, mon ami; je vais trouver mes camarades et tes maîtres.
Il s’éloigne.
IPHICRATE, au désespoir, courant après lui, l’épée à la main. ( 10 ) − Juste ciel ! peut-on être plus malheureux et plus outragé que je le suis ? Misérable ! tu ne mérites pas de vivre.
ARLEQUIN. − Doucement; tes forces sont bien diminuées, car je ne t’obéis plus, prends-y garde.

Texte

Introduction :

Cette pièce conçue pour la lecture avant tout a été publiée en 1833, Musset a alors 33 ans. Elle ne sera jouée qu'en 1851. C'est une pièce qui appartient au courant du romantisme. On peut appliquer à la pièce cette formule de Racine : "... une action simple, soutenue, de la violence, des passions, de la beauté, des sentiments et de l'élégance de l'expression".

Le jeune Cœlio rêve de conquérir Marianne, épouse du juge Claudio. N'osant l'aborder, il tente d'abord d'utiliser l'entremise de la vieille Ciuta, qui n'obtient rien de la jeune femme que l'affirmation de sa fidélité conjugale.

Cœlio se tourne vers un autre entremetteur, son ami Octave, bon-vivant et libertin et cousin de Claudio. Marianne reste indiférente à Cœlio, mais tombe amoureuse d'Octave ; elle lui dévoile son amour à mots couverts et lui fixe un rendez-vous. Octave, d'abord indécis, choisit la loyauté et envoie Cœlio au rendez vous décroché.

Cependant, Claudio soupçonne l'infidélité de sa femme et engage des spadassins pour tuer tout amant qui s'approcherait de la maison. Cœlio tombe dans le guet-apens et peut croire en mourant à la trahison de son ami en entendant Marianne, trompée par l'obscurité, l'accueillir du nom d'Octave.

Octave, accablé, renonce à sa vie de plaisirs et repousse sèchement l'amour que lui déclare Marianne.

Coelio semble renoncer à Marianne. Mais Octave veut faire le bonheur de son ami "Ou Coelio réussira ou j'y perdrai ma langue".
C'est la deuxième rencontre entre Octave et Marianne. Il y en aura une troisième et une quatrième. Il n'y aura en revanche aucun dialogue Coelio / Marianne sauf dans la scène 5 de l'acte II mais il s'agit d'un malentendu puisque Marianne croit parler à Octave.

Dans cette scène où Marianne excelle dans le marivaudage, les paroles échangées ne manquent pas d'être très ambiguës.

Texte étudié :

OCTAVE. - Belle Marianne, vous dormirez tranquillement. - Le coeur de Coelio est à une autre, et ce n'est plus sous vos fenêtres qu'il donnera ses sérénades.
MARIANNE. - Quel dommage et quel grand malheur de n'avoir pu partager un amour comme celui-là ! voyez comme le hasard me contrarie ! Moi qui allais l'aimer.
OCTAVE. - En vérité !
MARIANNE. - Oui, sur mon âme, ce soir ou demain matin, dimanche au plus tard, je lui appartenais. Qui pourrait ne pas réussir avec un ambassadeur tel que vous ? Il faut croire que sa passion pour moi était quelque chose comme du chinois ou de l'arabe, puisqu'il lui fallait un interprète, et qu'elle ne pouvait s'expliquer tonte seule.
OCTAVE. - Raillez, raillez, nous ne vous craignons plus.
MARIANNE. - Ou peut-être que cet amour n'était encore qu'un pauvre enfant à la mamelle, et vous, comme une sage nourrice, en le menant à la lisière, vous l'aurez laissé tomber la tête la première en le promenant par la ville.
OCTAVE. - La sage nourrice s'est contentée de lui faire boire d'un certain lait que la vôtre vous a versé sans doute, et généreusement ; vous en avez encore sur les lèvres une goutte qui se mêle à toutes vos paroles.
MARIANNE. - Comment s'appelle ce lait merveilleux ?
OCTAVE. - L'indifférence. Vous ne pouvez aimer ni haïr, et vous êtes comme les roses du Bengale, Marianne, sans épines et sans parfum.
MARIANNE. - Bien dit. Aviez-vous préparé d'avance cette comparaison ? Si vous ne brûlez pas le brouillon de vos harangues, donnez-le-moi, de grâce, que je les apprenne à ma perruche.
OCTAVE. - Qu'y trouvez-vous qui puisse vous blesser ? Une fleur sans parfum n'en est pas moins belle ; bien au contraire, ce sont les plus belles que Dieu a faites ainsi ; et le jour où, comme une Galatée d'une nouvelle espèce, vous deviendrez de marbre au fond de quelque église, ce sera une charmante statue que vous ferez et qui ne laissera pas que de trouver quelque niche respectable dans un confessionnal.
MARIANNE. - Mon cher cousin, est-ce que vous ne plaignez pas le sort des femmes ? Voyez un peu ce qui m'arrive : il est décrété par le sort que Coelio m'aime, ou qu'il croit m'aimer, lequel Coelio le dit à ses amis, lesquels amis décrètent à leur tour que, sous peine de mort, je serai sa maîtresse. La jeunesse napolitaine daigne m'envoyer en votre personne un digne représentant chargé de me faire savoir que j'ai à aimer ledit seigneur Coelio d'ici à une huitaine de jours. Pesez cela, je vous en prie. Si je me rends, que dira-t-on de moi ? N'est-ce pas une femme bien abjecte que celle qui obéit à point nommé, à l'heure convenue, à une pareille proposition ? Ne va-t-on pas la déchirer à belles dents, la montrer au doigt et faire de son nom le refrain d'une chanson à boire ?
Si elle refuse, au contraire, est-il un monstre qui lui soit comparable ? Est-il une statue plus froide qu'elle, et l'homme qui lui parle, qui ose l'arrêter en place publique son livre de messe à la main, n'a-t-il pas le droit de lui dire : vous êtes une rose du Bengale sans épines et sans parfum ?

Alfred de Musset,
Les Caprices de Marianne

coup de metaphores

Introduction :

Cette pièce conçue pour la lecture avant tout a été publiée en 1833, Musset a alors 33 ans. Elle ne sera jouée qu'en 1851. C'est une pièce qui appartient au courant du romantisme. On peut appliquer à la pièce cette formule de Racine : "... une action simple, soutenue, de la violence, des passions, de la beauté, des sentiments et de l'élégance de l'expression".

Coelio semble renoncer à Marianne. Mais Octave veut faire le bonheur de son ami "Ou Coelio réussira ou j'y perdrai ma langue".
C'est la deuxième rencontre entre Octave et Marianne. Il y en aura une troisième et une quatrième. Il n'y aura en revanche aucun dialogue Coelio / Marianne sauf dans la scène 5 de l'acte II mais il s'agit d'un malentendu puisque Marianne croit parler à Octave.

Dans cette scène où Marianne excelle dans le marivaudage, les paroles échangées ne manquent pas d'être très ambiguës.

Texte étudié :

OCTAVE. - Belle Marianne, vous dormirez tranquillement. - Le coeur de Coelio est à une autre, et ce n'est plus sous vos fenêtres qu'il donnera ses sérénades.
MARIANNE. - Quel dommage et quel grand malheur de n'avoir pu partager un amour comme celui-là ! voyez comme le hasard me contrarie ! Moi qui allais l'aimer.
OCTAVE. - En vérité !
MARIANNE. - Oui, sur mon âme, ce soir ou demain matin, dimanche au plus tard, je lui appartenais. Qui pourrait ne pas réussir avec un ambassadeur tel que vous ? Il faut croire que sa passion pour moi était quelque chose comme du chinois ou de l'arabe, puisqu'il lui fallait un interprète, et qu'elle ne pouvait s'expliquer tonte seule.
OCTAVE. - Raillez, raillez, nous ne vous craignons plus.
MARIANNE. - Ou peut-être que cet amour n'était encore qu'un pauvre enfant à la mamelle, et vous, comme une sage nourrice, en le menant à la lisière, vous l'aurez laissé tomber la tête la première en le promenant par la ville.
OCTAVE. - La sage nourrice s'est contentée de lui faire boire d'un certain lait que la vôtre vous a versé sans doute, et généreusement ; vous en avez encore sur les lèvres une goutte qui se mêle à toutes vos paroles.
MARIANNE. - Comment s'appelle ce lait merveilleux ?
OCTAVE. - L'indifférence. Vous ne pouvez aimer ni haïr, et vous êtes comme les roses du Bengale, Marianne, sans épines et sans parfum.
MARIANNE. - Bien dit. Aviez-vous préparé d'avance cette comparaison ? Si vous ne brûlez pas le brouillon de vos harangues, donnez-le-moi, de grâce, que je les apprenne à ma perruche.
OCTAVE. - Qu'y trouvez-vous qui puisse vous blesser ? Une fleur sans parfum n'en est pas moins belle ; bien au contraire, ce sont les plus belles que Dieu a faites ainsi ; et le jour où, comme une Galatée d'une nouvelle espèce, vous deviendrez de marbre au fond de quelque église, ce sera une charmante statue que vous ferez et qui ne laissera pas que de trouver quelque niche respectable dans un confessionnal.
MARIANNE. - Mon cher cousin, est-ce que vous ne plaignez pas le sort des femmes ? Voyez un peu ce qui m'arrive : il est décrété par le sort que Coelio m'aime, ou qu'il croit m'aimer, lequel Coelio le dit à ses amis, lesquels amis décrètent à leur tour que, sous peine de mort, je serai sa maîtresse. La jeunesse napolitaine daigne m'envoyer en votre personne un digne représentant chargé de me faire savoir que j'ai à aimer ledit seigneur Coelio d'ici à une huitaine de jours. Pesez cela, je vous en prie. Si je me rends, que dira-t-on de moi ? N'est-ce pas une femme bien abjecte que celle qui obéit à point nommé, à l'heure convenue, à une pareille proposition ? Ne va-t-on pas la déchirer à belles dents, la montrer au doigt et faire de son nom le refrain d'une chanson à boire ?
Si elle refuse, au contraire, est-il un monstre qui lui soit comparable ? Est-il une statue plus froide qu'elle, et l'homme qui lui parle, qui ose l'arrêter en place publique son livre de messe à la main, n'a-t-il pas le droit de lui dire : vous êtes une rose du Bengale sans épines et sans parfum ?

Alfred de Musset,
Les Caprices de Marianne

Analysez cette joute verbale, quels sont les enjeux?

Texte

Cyrano.
Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme…
En variant le ton, – par exemple, tenez :
Agressif : « Moi, monsieur, si j’avais un tel nez,
Il faudrait sur-le-champ que je me l’amputasse ! »
Amical : « Mais il doit tremper dans votre tasse
Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! »
Descriptif : « C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! »
Curieux : « De quoi sert cette oblongue capsule ?
D’écritoire, monsieur, ou de boîte à ciseaux ? »
Gracieux : « Aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? »
Truculent : « Ça, monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? »
Prévenant : « Gardez-vous, votre tête entraînée
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! »
Tendre : « Faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! »
Pédant : « L’animal seul, monsieur, qu’Aristophane
Appelle Hippocampéléphantocamélos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d’os ! »
Cavalier : « Quoi, l’ami, ce croc est à la mode ?
Pour pendre son chapeau, c’est vraiment très commode ! »
Emphatique : « Aucun vent ne peut, nez magistral,
T’enrhumer tout entier, excepté le mistral ! »
Dramatique : « C’est la Mer Rouge quand il saigne ! »
Admiratif : « Pour un parfumeur, quelle enseigne ! »
Lyrique : « Est-ce une conque, êtes-vous un triton ? »
Naïf : « Ce monument, quand le visite-t-on ? »
Respectueux : « Souffrez, monsieur, qu’on vous salue,
C’est là ce qui s’appelle avoir pignon sur rue ! »
Campagnard : « Hé, ardé ! C’est-y un nez ? Nanain !
C’est queuqu’navet géant ou ben queuqu’melon nain ! »
Militaire : « Pointez contre cavalerie ! »
Pratique : « Voulez-vous le mettre en loterie ?
Assurément, monsieur, ce sera le gros lot ! »
Enfin parodiant Pyrame en un sanglot :
« Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître
A détruit l’harmonie ! Il en rougit, le traître ! »
– Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit
Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n’avez que les trois qui forment le mot : sot !
Eussiez-vous eu, d’ailleurs, l’invention qu’il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n’en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d’une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu’un autre me les serve.

uppercut de comparaisons

Comment fonctionne cet autoportrait? Quel est l'enjeu de la scène?

Texte

Don diègue vient d’être giflé par le Comte et demande à son fils Rodrigue de le venger. hélas, le comte n’est autre que e père de Chimène, la jeune fille dont il est amoureux.

SCÈNE V

DON DIÈGUE, DON RODRIGUE

DON DIÈGUE
Rodrigue, as-tu du coeur ?

DON RODRIGUE
Tout autre que mon père
L'éprouverait sur l'heure.

DON DIÈGUE
Agréable colère !
Digne ressentiment à ma douleur bien doux !
Je reconnais mon sang à ce noble courroux ;
Ma jeunesse revit en cette ardeur si prompte.
viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte ;
Viens me venger.

DON RODRIGUE
De quoi?

DON DIÈGUE
D'un affront si cruel,
Qu'à l'honneur de tous deux il porte un coup mortel:
D'un soufflet. L'insolent en eût perdu la vie ;
Mais mon âge a trompé ma généreuse envie ;
Et ce fer que mon bras ne peut plus soutenir,
Je le remets au tien pour venger et punir.
va contre un arrogant éprouver ton courage :
Ce n'est que dans le sang qu'on lave un tel outrage ;
Meurs, ou tue. Au surplus, pour ne te point flatter
Je te donne à combattre un homme à redouter ;
Je l'ai vu, tout couvert de sang et de poussière,
Porter partout l'effroi dans une armée entière.
J'ai vu par sa valeur cent escadrons rompus ;
Et pour t'en dire encore quelque chose de plus,
Plus que brave soldat, plus que grand capitaine, C'est...

DON RODRIGUE
De grâce, achevez.

DON DIÈGUE
Le père de Chiméne.

DON RODRIGUE
Le...

DON DIÈGUE
Ne réplique point, je connais ton amour,
Mais qui peut vivre infâme est indigne du jour ;
Plus l'offenseur est cher, et plus grande est l'offense.
Enfin tu sais l'affront, et tu tiens la vengeance : Je ne te dis plus rien. Venge-moi, venge-toi ; Montre-toi digne fils d'un père tel que moi. Accablé des malheurs où le destin me range, Je vais les déplorer. Va, cours, vole, et nous venge.

Direct et imperatif!

Montrez comment Don Diègue arrive à convaincre son fils.

Texte

Monsieur et Madame Smith, personnages d’Anglais stéréotypés, conversent : les propos banals et convenus qu’ils échangent finissent toujours par se détraquer.

M. SMITH, toujours dans son journal – Tiens, c’est écrit que Bobby Watson est mort.
Mme SMITH. – Mon Dieu, le pauvre, quand est-ce qu’il est mort ?
M. SMITH. – Pourquoi prends-tu cet air étonné ? Tu le savais bien. Il est mort il y a deux ans. Tu te rappelles, on a été à son enterrement, il y a un an et demi.
Mme SMITH. – Bien sûr que je me rappelle. Je me suis rappelé tout de suite, mais je ne comprends pas pourquoi toi-même tu as été si étonné de voir ça sur le journal.
M. SMITH. – Ça n’y était pas sur le journal. Il y a déjà trois ans qu’on a parlé de son décès. Je m’en suis souvenu par associations d’idées !
Mme SMITH. – Dommage ! Il était si bien conservé.
M. SMITH. – C’était le plus joli cadavre de Grande-Bretagne ! Il ne paraissait pas son âge. Pauvre Bobby, il y avait quatre ans qu’il était mort et il était encore chaud. Un véritable cadavre vivant. Et comme il était gai !
Mme SMITH. – La pauvre Bobby.
M. SMITH. – Tu veux dire « le » pauvre Bobby.
Mme SMITH. – Non, c’est à sa femme que je pense. Elle s’appelait comme lui, Bobby, Bobby Watson. Comme ils avaient le même nom, on ne pouvait pas les distinguer l’un de l’autre quand on les voyait ensemble. Ce n’est qu’après sa mort à lui, qu’on a pu vraiment savoir qui était l’un et qui était l’autre. Pourtant, aujourd’hui encore, il y a des gens qui la confondent avec le mort et lui présentent des condoléances. Tu la connais ?
M. SMITH. – Je ne l’ai vue qu’une fois, par hasard, à l’enterrement de Bobby.
Mme SMITH. – Je ne l’ai jamais vue. Est-ce qu’elle est belle ?
M. SMITH. – Elle a des traits réguliers et pourtant on ne peut pas dire qu’elle est belle. Elle est trop grande et trop forte. Ses traits ne sont pas réguliers et pourtant on peut dire qu’elle est très belle. Elle est un peu trop petite et trop maigre. Elle est professeur de chant.

La pendule sonne cinq fois. Un long temps.

Mme SMITH. – Et quand pensent-ils se marier, tous les deux ?
M. SMITH. – Le printemps prochain, au plus tard.
Mme SMITH. – Il faudra sans doute aller à leur mariage.
M. SMITH. – Il faudra leur faire un cadeau de noces. Je me demande lequel ?
Mme SMITH. – Pourquoi ne leur offririons-nous pas un des sept plateaux d’argent dont on nous a fait don à notre mariage à nous et qui ne nous ont jamais servi à rien ?

Court silence. La pendule sonne deux fois.

Mme SMITH. – C’est triste pour elle d’être demeurée veuve si jeune.
M. SMITH. – Heureusement qu’ils n’ont pas eu d’enfants.
Mme SMITH. – Il ne leur manquait plus que cela ! Des enfants ! Pauvre femme, qu’est-ce qu’elle en aurait fait !
M. SMITH. – Elle est encore jeune. Elle peut très bien se remarier. Le deuil lui va si bien.
Mme SMITH. – Mais qui prendra soin des enfants ? Tu sais bien qu’ils ont un garçon et une fille. Comment s’appellent-ils ?
M. SMITH. – Bobby et Bobby comme leurs parents. L’oncle de Bobby Watson, le vieux Bobby Watson est riche et il aime le garçon. Il pourrait très bien se charger de l’éducation de Bobby.
Mme SMITH. – Ce serait naturel. Et la tante de Bobby Watson, la vieille Bobby Watson pourrait très bien, à son tour, se charger de l’éducation de Bobby Watson, la fille de Bobby Watson. Comme ça, la maman de Bobby Watson, Bobby, pourrait se remarier. Elle a quelqu’un en vue ?
M. SMITH. – Oui, un cousin de Bobby Watson.
Mme SMITH. – Qui ? Bobby Watson ?
M. SMITH. – De quel Bobby Watson parles-tu ?
Mme SMITH. – De Bobby Watson, le fils du vieux Bobby Watson l’autre oncle de Bobby Watson, le mort.
M. SMITH. – Non, ce n’est pas celui-là, c’est un autre. C’est Bobby Watson, le fils de la vieille Bobby Watson la tante de Bobby Watson, le mort.
Mme SMITH. – Tu veux parler de Bobby Watson, le commis-voyageur ?
M. SMITH. – Tous les Bobby Watson sont commis-voyageurs.
Mme SMITH. – Quel dur métier ! Pourtant, on y fait de bonnes affaires.
M. SMITH. – Oui, quand il n’y a pas de concurrence.
Mme SMITH. – Et quand n’y-a-t-il pas de concurrence ?
M. SMITH. – Le mardi, le jeudi et le mardi.
Mme SMITH. – Ah ! trois jours par semaine ? Et que fait Bobby Watson pendant ce temps-là ?
M. SMITH. – Il se repose, il dort.
Mme SMITH. – Mais pourquoi ne travaille-t-il pas pendant ces trois jours s’il n’y a pas de concurrence ? M. SMITH. – Je ne peux pas tout savoir. Je ne peux pas répondre à toutes tes questions idiotes !
Mme SMITH, offensée – Tu dis ça pour m’humilier ?
M. SMITH, tout souriant – Tu sais bien que non.

Montrez l'absurde de la scène

Chaos ou KO de phrases

Texte

Dans l’Avare, Harpagon, un vieillard riche , est persuadé qu’on le vole et il soupçonne son valets d’être complice des malfaiteurs qui cherchent à lui dérober son argent.

Texte 1 : Acte I, scène 3

HARPAGON, LA FLÈCHE.

HARPAGON.- Hors d’ici tout à l’heure, et qu’on ne réplique pas. Allons, que l’on détale de chez moi, maître juré filou ; vrai gibier de potence. ( 1 )

LA FLÈCHE.- Je n’ai jamais rien vu de si méchant que ce maudit vieillard ( 2 ) ; et je pense, sauf correction , qu’il a le diable au corps.

HARPAGON.- Tu murmures entre tes dents.

LA FLÈCHE.- Pourquoi me chassez-vous ?

HARPAGON.- C’est bien à toi, pendard ; à me demander des raisons : sors vite, que je ne t’assomme.

LA FLÈCHE.- Qu’est-ce que je vous ai fait ?

HARPAGON.- Tu m’as fait, que je veux que tu sortes. ( 3)

LA FLÈCHE.- Mon maître, votre fils, m’a donné ordre de l’attendre.

HARPAGON.- Va-t’en l’attendre dans la rue, et ne sois point dans ma maison planté tout droit comme un piquet, à observer ce qui se passe, et faire ton profit de tout. Je ne veux point avoir sans cesse devant moi un espion de mes affaires ; un traître, dont les yeux maudits assiègent toutes mes actions, dévorent ce que je possède, et furettent de tous côtés pour voir s’il n’y a rien à voler.

LA FLÈCHE.- Comment diantre voulez-vous qu’on fasse pour vous voler ? Êtes-vous un homme volable, quand vous renfermez toutes choses, et faites sentinelle jour et nuit ?

HARPAGON.- Je veux renfermer ce que bon me semble, et faire sentinelle comme il me plaît. Ne voilà pas de mes mouchards , qui prennent garde à ce qu’on fait ? Je tremble qu’il n’ait soupçonné quelque chose de mon argent. Ne serais-tu point homme à aller faire courir le bruit que j’ai chez moi de l’argent caché ?

LA FLÈCHE.- Vous avez de l’argent caché ?

HARPAGON.- Non, coquin, je ne dis pas cela. (À part.) J’enrage. Je demande si malicieusement tu n’irais point faire courir le bruit que j’en ai.

LA FLÈCHE.- Hé que nous importe que vous en ayez, ou que vous n’en ayez pas, si c’est pour nous la même chose ?

HARPAGON.- Tu fais le raisonneur; je te baillerai de ce raisonnement-ci par les oreilles. (Il lève la main pour lui donner un soufflet.) ( 4 ) Sors d’ici encore une fois.

LA FLÈCHE.- Hé bien, je sors.

HARPAGON.- Attends. Ne m’emportes-tu rien ?

LA FLÈCHE.- Que vous emporterais-je ?

HARPAGON.- Viens çà, que je voie. Montre-moi tes mains.

LA FLÈCHE.- Les voilà.

HARPAGON.- Les autres .( 5 )

LA FLÈCHE.- Les autres ?

HARPAGON.- Oui.

LA FLÈCHE.- Les voilà.

HARPAGON.- N’as-tu rien mis ici dedans ?

LA FLÈCHE.- Voyez vous-même.

HARPAGON. Il tâte le bas de ses chausses.- Ces grands hauts-de-chausses sont propres à devenir les recéleurs des choses qu’on dérobe ; et je voudrais qu’on en eût fait pendre quelqu’un] .

LA FLÈCHE.- Ah ! qu’un homme comme cela, mériterait bien ce qu’il craint ! et que j’aurais de joie à le voler !

HARPAGON.- Euh ?

LA FLÈCHE.- Quoi ?

HARPAGON.- Qu’est-ce que tu parles de voler ? ( 6 )

LA FLÈCHE.- Je dis que vous fouilliez bien partout, pour voir si je vous ai volé.

HARPAGON.- C’est ce que je veux faire.

(Il fouille dans les poches de la Flèche).

LA FLÈCHE.- La peste soit de l’avarice, et des avaricieux.

HARPAGON.- Comment ? que dis-tu ?

LA FLÈCHE.- Ce que je dis ?

HARPAGON.- Oui. Qu’est-ce que tu dis d’avarice, et d’avaricieux ?

LA FLÈCHE.- Je dis que la peste soit de l’avarice, et des avaricieux.

HARPAGON.- De qui veux-tu parler ?

LA FLÈCHE.- Des avaricieux.

HARPAGON.- Et qui sont-ils ces avaricieux ?

LA FLÈCHE.- Des vilains, et des ladres.

HARPAGON.- Mais qui est-ce que tu entends par là ?

LA FLÈCHE.- De quoi vous mettez-vous en peine ?

HARPAGON.- Je me mets en peine de ce qu’il faut ?

LA FLÈCHE.- Est-ce que vous croyez que je veux parler de vous ?

HARPAGON.- Je crois ce que je crois ; mais je veux que tu me dises à qui tu parles quand tu dis cela.

LA FLÈCHE.- Je parle… Je parle à mon bonnet. ( 7 )

HARPAGON.- Et moi, je pourrais bien parler à ta barrette .

LA FLÈCHE.- M’empêcherez-vous de maudire les avaricieux ?

HARPAGON.- Non ; mais je t’empêcherai de jaser, et d’être insolent. Tais-toi.

LA FLÈCHE.- Je ne nomme personne.

HARPAGON.- Je te rosserai, si tu parles. ( 8 )

LA FLÈCHE.- Qui se sent morveux, qu’il se mouche.

HARPAGON.- Te tairas-tu ?

LA FLÈCHE.- Oui, malgré moi.

HARPAGON.- Ha, ha.

LA FLÈCHE, lui montrant une des poches de son justaucorps. – Tenez, voilà encore une poche. Etes-vous satisfait ?

HARPAGON.- Allons, rends-le-moi sans te fouiller.

LA FLÈCHE.- Quoi ?

HARPAGON.- Ce que tu m’as pris.

LA FLÈCHE.- Je ne vous ai rien pris du tout.

HARPAGON.- Assurément.

LA FLÈCHE.- Assurément. ( 9 )

HARPAGON.- Adieu. Va-t’en à tous les diables.

LA FLÈCHE.- Me voilà fort bien congédié. ( 10 )

HARPAGON.- Je te le mets sur ta conscience au moins. Voilà un pendard de valet qui m’incommode fort ; et je ne me plais point à voir ce chien de boiteux-là .

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