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« Pauvretés d'hier, d'aujourd'hui... et demain ? »

Le CNAHES Grand-Est présente,

Dans le cadre du colloque qu'il organise, en partenariat avec l'Association Régionale d’Étude de l’Histoire de la Sécurité Sociale (ARHESS) et avec l'aide du département de Meurthe et Moselle :

Première journée, le 12 janvier 2022, de 9h00 à 17h30, au Conseil départemental de Meurthe et Moselle.

Par Esteban Labarca, Volontaire Service Civique au CNAHES.

Une brève histoire du contrôle social des pauvretés,En France, en Alsace et en Lorraine.

Les dépôts de mendicités (1760-1870) :

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Conclusion, Bibliographie et Notes

Page 29 : La vie de l'établissement depuis 1870.Page 30 : La valorisation de l'héritage de l'établissement.Pages 31 à 36 : Photos du patrimoine de Hoerdt aujourd'hui.

Étude de cas : le dépôt de mendicité de Hoerdt

Page 22 : Une initiative départementale.Page 23 : Qui sont les pensionnaires ?Page 24 : Le personnel.Page 25 : Une structure hospitalière.Page 26 : Un lieu de remise au travail.Page 27 : Une instance de rééducation des reclus.

Étude de cas : Le dépôt de mendicité de Gorze

Page 18 : Des établissements impériaux aux destins contrariés.Page 19 : Compter et réprimer la mendicité aux XIXe siècle.Page 20 : Les modestes relances de dépôts de mendicité après le Premier Empire : Les exemples de Gorze et de Hoerdt.

Page 15 : Le décret impérial du 5 juillet 1808.Page 16 : La remise en place des dépôts de mendicité sous le Premier Empire.Page 17 : Carte des créations de dépôts de mendicité aux XIXe siècle dans les départements de l'actuel Grand-Est.

Les dépôts de mendicité au XIXe siècle

Page 10 : L'enfermement de la mendicité à partir du XVIIe siècle.Page 11 : La création des dépôts de mendicité sous l'Ancien Régime (1764-1767).Page 12 : Une existence instable (1767-1790).Page 13 : L'organisation des dépôts de mendicité d'Ancien Régime.

Les dépôts de mendicité sous l'Ancien Régime

Pages 6 et 7 : La représentation de la mendicité au Moyen-Âge et à l'Époque Moderne.Page 8 : Pourquoi enfermer les mendiants ?

Les origines de la répression de la mendicité

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Définitions et représentations du Moyen-Âge au XIXe siècle

Les origines de la répression de la mendicité

La représentation de la mendicité au Moyen-Âge et à l'Époque Moderne

Se développe parallèlement le terme de vagadondage, « personne qui mène une vie errante » (1382) ou « sans domicile fixe » (1502), se confondant progressivement avec le terme de mendicité [2].En contradiction avec la représentation positive du mendiant issu de l'imagerie chrétienne, va se développer durant l'époque moderne, notamment au sein du pouvoir royal français, un discours de rejet moral du mendiant. Celui-ci sert alors de contre-modèle pour le reste de la société, celui d'une personne oisive, ne participant pas aux récoltes du royaume, apportant une présence indésirable à l'espace public...

Durant des siècles, la notion de mendicité a fait l'objet de définitions reflétant bien souvent les affects et représentations de l'époque sur ce que pouvait être un individu pauvre visible dans l'espace public.Les premières traces du terme proviennent du Moyen-Âge, une définition est attestée en 1278 : « état d’indigence extrême, état de celui qui demande l’aumône ». Le terme de mendier est décrit au début du XIIe siècle comme : « demander l’aumône ». Le terme de mendiant est lui défini à la fin du XIIe siècle comme « personne qui mendie ». Ces définitions littéraires ont relativement bien perdurées dans le temps. Elle est encore utilisée dans un grand ensemble de dictionnaires du XIXe siècle [1].

Définition de la mendicité donnée par François Ier, roi de France, en 1534.

« Tous vagabonds, oisifs, gens sans aveu et autres qui n’ont aucun bien pour les entretenir et qui ne travaillent ni labourent pour gagner leur vie »

Déclaration royale du 27 août 1701.

« Déclarons vagabonds et gens sans aveu ceux qui n’ont ni profession, ni métier, ni domicile certain, ni bien pour subsister, et qui ne sont avoués, et ne peuvent certifier de leurs bonnes vies et mœurs, par personnes dignes de foi »

Prenant le contre-pied de la vision mythifiée du pauvre issue de la mythologie chrétienne, un discours négatif sur la pauvreté se développe au fil des siècles par les autorités, notamment en France. Plusieurs fléaus et craintes sont reliés à la pauvreté et justifient son effacement de l'espace public.Le mendiant serait sale et ainsi vecteur de maladies et de contagions. Traumatisée par différentes épidémies extrêmement mortelles tout a long de son histoire, l'Europe voit, au travers d'une vision hygiéniste de la santé publique, la saleté et l'insalubrité comme source d'épidémies. Les conditions de vie précaires des pauvres vivant dans les rues justifie ainsi leur enfermement par la menace sanitaire que ceux-ci peuvent faire encourir à la société. Cette vision hygiéniste de la maladie restera dominante jusqu'au XIXe siècle. A partir de la fin du XIXe siècle, la progressive découverte de l'origine bactériologique des maladies révolutionne la médecine, réfutant ainsi les théories hygiénistes.Le mendiant serait un potentiel délinquant et criminel. Vu comme un oisif sans source de revenu stable, le mendiant serait donc enclin à exercer des activités illégales pour vivre. En les enfermant, il s'agirait ainsi de prévenir l'insécurité qui pourrait toucher la population.De nombreux discours pointent également l'immoralité de ces populations, notamment par leur refus des normes de la société. Cette immoralité est avancée pour différents motifs, pouvant varier en fonction de l'époque : oisifs, fainéants, vulgaires, sans religion, libertins, menteurs, alcooliques. De multiples griefs sont ainsi accolés au personnes mendiantes. D'après certains discours, ces défauts seraient même la cause de leur pauvreté. Leur enfermement est, par ce biais, justifié par la nécessité de préserver la société de ce contre-modèle, pouvant à terme causer sa ruine. Ce bref aperçu de différents discours justifiant l'enfermement des mendiants nous interroge sur nos visions actuelles de la pauvreté. Ces stéréotypes sont encore aujourd'hui présents dans nos esprits, prouvant leur ancrage tenace dans les moeurs de la société française au XVIIIe et XIXe siècle.

Pourquoi enfermer les mendiants ?

Le développement de la répression et la première création des dépôts de mendicité.

Les dépôts de mendicité sous l'Ancien Régime :

L'enfermement de la mendicité à partir du XVIIe siècle

Cependant, jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, l'ensemble de ces dispositions vont se révéler peu efficaces face au développement de la mendicité, du vagabondage ou de la prostitution. Pour pallier à cela, les autorités vont tenter à plusieurs reprises de raffermir les mesures de répréssions prises contre la mendicité :En 1724, on tente d'obliger les hôpitaux à recueillir tout les mendiants pouvant se trouver à leur porte. La loi prévoit également de faire travailler les pensionnaires sous les ordres d'un sergent. Faute de places, de moyens et de sergents acceptant ces mesures, les hôpitaux renvoyèrent en 1733 une grande partie des mendiants reçus dans le cadre de celles-ci. En 1750, on ordonne à toutes les généralités, consconscriptions administratives de l'Ancien Régime, de créer des lieux déstinés à recevoir les mendiants. Ces dispositions ne furent pas appliquées. [3]Ces échecs préfigurent la difficulté constante des autorités au cours des prochaines décennies à appliquer une répression efficace d'une mendicité sans cesse croissante, mais difficilement dénombrable, aux causes et aux formes diverses.

C'est au début du XVIIe siècle que les premières mesures répressives à l'encontre de la mendicité sont mises en place. Des textes législatifs entièrement consacrés à cette question sont, pour la première fois, créés. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, des hôpitaux généraux sont installés dans les grandes villes du royaume, comme celui de Paris, ouvert en 1656. Fondés "pour le renfermement des pauvres mendiants", ces établissements ne sont d'abord pas conçu comme des lieux de soins, mais de réception de mendiants, vagabonds, prostituées, avec comme but de les mettre au travail pour ainsi "sauver leurs âmes". D'autres types de lieux vont également être mis à contribution que soit d'autres institutions hospitalières ou des maisons de force. Ces mesures carcérales vont être surnommées comme le "grand enfermement".

De nouveau, cette loi rencontre de grandes difficultés d'exécution et le roi rend un nouvel arrêt, le 21 octobre 1767, ordonnant l’arrestation et l’enfermement de tous « les mendiants, vagabonds et non-mendiants », mais, cette fois-ci, dans des bâtiments « suffisamment fermés » : les dépôts de mendicité. Les semaines suivantes font faire parvenir différentes instructions précises concernant la mise en place des dépôts. Très vite, les premiers dépôts de mendicité sont créés par les autorités locales, comme ceux de Perpignan ou de Soissons [4].

Le 3 août 1764, est publiée à Compiègne une déclaration royale renforçant drastiquement la pression. Sont préconisés la condamnation aux galères pour les mendiants valides et l’enfermement pour les impotents, les vieillards et les femmes. Les cavaliers de la maréchaussée sont chargés des captures et récompensés de trois livres par mendiant arrêté. La déclaration prévoit en outre que les infirmes appréhendés soient retenus par les hôpitaux des provinces dans lesquelles ils auront été arrêtés ou, à défaut de cela, dirigés sur l’hôpital d’une province voisine.

La nomination en 1763 d'un nouveau contrôleur général des finances, François de Laverdy, va impulser la création d'un nouvel établissement spécialisé dans la prise en charge de la mendicité. En raison « des plaintes causées par les désordres que les vagabonds et les mendiants commettent dans le royaume, où ils exigent des contributions par force jusqu’à incendier les fermes si on leur refuse la subsistance », celui-ci réunit une commission pour étudier le problème.

La création de dépôts de mendicités sous l'Ancien Régime (1764-1767)

À partir de 1776, une stabilisation du nombre d'établissements s'opère.Il est cependant toujours compliqué d'établir un nombre précis, de part la porosité certaine entre leur statut de dépôt de mendicité avec celui d'hôpital ou de prison.

Alors que certains dépôts, souvent installés dans les locaux d'un établissement prééxistant, ont pu continuer leurs anciennes activités tout en agissant avec leur statut de dépôt de mendicité, d'autres dépôts supprimés ont pu garder ce titre dans leurs nouvelles fonctions, souvent comme asiles d'aliénés. Insalubres, peu considérés, les dépôts seront officiellement supprimés durant la Révolution Française, à partir de 1790. Dans les faits, de nombreux établissements continueront d'officier sous un autre statut, jusqu'à que l'Empire remette en place une situation de fait.

Turgot souhaite ainsi élargir le type de publics sujet à l'internement en dépôts de mendicité. Il contribue à y apporter des infirmes, des malades mentaux. Son renvoi en 1776, au profit de Clugny de Nuits rompt cette dynamique. Ce dernier, par pression de magistrats, va rétablir une partie des dépôts. Autour de cinquante seront reconstitués.

Une existence instable (1767-1790)

En 1768, quatre-vingt dépôts sont disposés sur le territoire, mais leur existence même va être sujette à un certaine instabilité. Le nombre d'établissements commence à diminuer à partir de 1774, par l'arrivée de Turgot en tant que contrôleur général des finances. Celui-ci va constater le coût important de ces dépôts et va déplorer son caractère carcéral. Ceci est, de plus, fait pour enfermer une mendicité qu'il ne considère pas comme un délit important, préférant y pallier par l'instauration d'ateliers de charités. Il publie une circulaire, le 21 novembre 1775, limitant le nombre d'établissement et y regroupant uniquement les mendiants considérés dangereux et réellement inadaptés au travail.

La présence constante d'une grande population de malade mentaux dans les dépôts de mendicités marquent leur fonctionnement, une proportion croissante d'espaces leur sont progressivement dédiés dans plusieurs dépôts. C'est par exemple le cas à Bordeaux, Lyon ou Ensisheim, en Alsace, où des bâtiments entiers vont être centrés sur leur soin. Ces évolutions vont influencer les administrateurs, qui vont confirmer le rôle médical des dépôts de mendicité et même en faire un modèle pour le traitement de ces maladies psychiques. La présence de malades sera finalement officialisée en 1785 par une réforme du règlement, insufflée par le ministe des finances Jacques Necker (1732-1804) et écrite par le médecin Jean Colombier (1736-1789). Ayant la particularité, novatrice pour l'époque, d'être placés sous la responsabilité de l'État, chaque dépôt de mendicité est géré par un intendant seul, chargé de veiller à son bon fonctionnement pour le compte des autorités, ainsi qu'au bon traçage des pensionnaires, en particulier ceux enfermés par ordre du Roi, au recrutement du personnel...

Au fil des trente-cinq ans d'expérience des dépôts de mendicité sous l'Ancien Régime, le fonctionnement et l'utilisation de ces établissements sont l'objet d'évolutions importantes, éloignant parfois ces lieux de leur rôle initial d'enfermement et de mise en travail des mendiants. L'enfermement de toute personne sans domicile conduisit ainsi à l'installation d'une population hétéroclite, dont les raisons de mise à l'écart purent différer : hommes, femmes, enfants, vieillards, valides ou non. Se cotoient ainsi mendiants et vagabonds valides avec des épileptiques, vénériens, estropiés, infirmes mais aussi des individus sujet à des maladies mentales, qui seront les plus durablement installés dans les dépôts.

L'organisation des dépôts de mendicité d'Ancien Régime

Les nouvelles formes d'une prise en charge des pauvretés.

Les dépôts de mendicité au XIXe siècle :

Décret impérial du 5 juillet 1808.

« - Article premier. La mendicité sera interdite dans tout l’Empire.- Article 2. Les mendiants de chaque département seront arrêtés et traduits dans le dépôt de mendicité dudit département aussitôt que ledit dépôt sera établi et que les formalités ci-après auront été remplies.- Article 3. Dans les quinze jours qui suivront l’établissement et l’organisation de chaque dépôt de mendicité, le préfet du département fera connaître, par un avis, que ledit dépôt étant établi et organisé, tous les individus mendiant et n’ayant aucun moyen de subsistance sont tenus de s’y rendre. Cet avis sera publié et répété dans toutes les communes du département pendant trois dimanches consécutifs.- Article 4. À dater de la troisième publication, tout individu qui sera trouvé mendiant dans ledit département sera arrêté d’après les ordres de l’autorité locale, et par les soins de la gendarmerie ou de toute autre force armée. Ils seront traduits au dépôt de mendicité. »

en dépôts de mendicités. À Toulouse, le dépôt s'installe une des parties de l'hôpital de la Grave. Dans le département de la Seine c'est dans le Château de Villers-Cotterêt, construit au XVIe siècle par François Ier, qu'il s'installera. Dans les Bouches du Rhône, c'est dans l'Hospice de la Charité d'Aix. On peut constater une grande diversité de lieux d'installation de ces établissements.Ces dépôts de mendicité connaissent bien souvent une courte durée de vie, ou une rapide réorientation des activités à partir de la chute du Premier Empire en 1815. Les raisons de ces faibles durées de vies ont bien souvent des raisons semblables à l'instabilité des dépôts de mendicité sous l'Ancien Régime.

Cette mesure se met ainsi progressivement en place sur l'ensemble du territoire à partir de 1811. Partout en France, des arrêtés préfectoraux réquisitionnent des établissements prééxistants ou ordonnent la création de dépôts de mendicité, tout en renforçant l'interdiction de la mendicité dans ces départements. C'est par exemple le cas à Haguenau, dans le Bas-Rhin, où les locaux d'un hôpital militaire sont transformés

Marquée par une importante instabilité politique, la période révolutionnaire a grandement fait baisser les politiques d'enfermement de ces différentes populations marginales. Cependant, une certaine restructuration de l'assistance publique va se voir construite sous le Directoire. Les lois du 16 vendémiaire an V (7 octobre 1796), sur l'organisation hospitalière, et du 7 frimaire an V (27 novembre 1796), sur la création de bureaux de bienfaisance posent les fondations d'une bienveillance communale, lesquelles vont rester en vigueur pendant un siècle [5]. L'assistance publique se forme désormais sur des hôpitaux, hospices, des bureaux de bienfaisance et des ateliers de charité. Une fois arrivé l'ère du Premier Empire, le décret du 5 juillet 1808 complète ce système par la remise en place de dépôts de mendicité, au moins un dans chaque département.

La remise en place des dépôts de mendicité sous le Premier Empire

Dans les départements de l'actuelle région Grand-Est

Les créations de dépôts de mendicité à partir du décret impérial de 1808

La création soudaine d'un très grand nombre de dépôts de mendicité à partir du décret impérial de 1808, dans tous les département français, a créé de grandes difficultés pour chacun de ces établissements. Comme vu dans les dépôts départementaux de l'Est de la France, la plupart d'entre eux n'ont pas tenus plus d'une décennie, de par leur inéfficacité certaine pour éradiquer la mendicité du pays, le coût important de ses actions, le détournement de ses missions vers des réalités bien souvent plus médicales ainsi que par la rapide fin du régime napoléonien et la restauration de la monarchie à partir de 1815, destituant le décret de 1808. Suivant cela, les départements ne sont plus obligatoirement tenus d'avoir des dépôts de mendicité sur leur territoire.Certains dépôts ont quand même pu perdurer, le cas le plus emblématique étant sans doute le dépôt de Villers-Cotterêts, dans le département de la Seine, transformé en maison de retraite seulement en 1889. Beaucoup d'entre eux se sont vus transformés plus ou moins rapidement après leur création, que ce soit en hôpital militaire (Haguenau en 1819), en asile psychiatrique, certains dépôts pouvant voir leur pensionnaires être majoritairement des aliénés mentaux (Saint-Dizier en 1824, Châlons-sur-Marne en 1834), ou en établissement pénitentiaire (Clairvaux). D'autres sont fermés en raison d'une situation politique donnée. C'est par exemple le cas du dépôt de Gorze, réquisitionné dés 1813 par les autorités militaires pour en faire un hôpital militaire, de par la menace inquiétante que représentent les armées coalisées aux portes des frontières françaises, à la suite des défaites en Allemagne au cours de la campagne militaire de 1813. Le dépôt de Gorze sera cependant remis en place trente ans plus tard, en 1845, étant un des exemples de création de nouveaux dépôts après le Premier Empire. [6]

Des établissements impériaux aux destins contrariés

Malgré la volonté des autorités de l'Ancien Régime de dénombrer au mieux les populations mendiantes dans le but de mieux assurer leur contrôle, les historiens n'ont jamais réussi à retrouver assez des décomptes fiables. C'est à partir du XIXe siècle que des dénombrages précis vont pouvoir être réalisés. La principale source ayant permis de dénombrer cette population mendiante fut le Compte Général de l'administration de la justice criminelle. Celle-ci constitue la source la plus complète et la plus homogène à partir de 1826, comptant le nombre d'arrestations pour délit de mendicité ou de vagabondage. Bien que les mesures d'amélioration de ces comptages aient eu une importe ambition de contrôle social, il fut aussi ordonné, au départ, afin de mieux planifier l'assistance aux démunis.Les chiffres récoltés montrent une augmentation croissante du nombre de mendiants dans les différents recensement effectués. Entre 1826 et 1880, les délits de vagabondage en France ont augmenté de 258%, ceux de mendicité de 640%, allant jusqu'à 20 546 arrestations durant l'année 1880 [7]

[7]. Les sources peuvent également être prélevées d'enquêtes ministérielles ou d'observateurs. Ces chiffres sont cependant à prendre avec précaution. Les délits de mendicité ou de vagandondage ayant parfois pu être qualifiés comme des infractions diverses, comme du vol.Sur le terrain, la répression de ces populations est opérée en ville par la police, en campagne par la gendamerie, héritière de la maréchaussée d'Ancien Régime. Les agents recensent et surveillent les points de passage des populations marginales. En ville, on contrôle les hôtels, auberges, garnis... En campagne, ce sont les axes de communications, les lieux de foire, marchés, cabarets... Une fois récupérés, ces mendiants sont traduits par les tribunaux compétents dans le lieu où ils ont été arrêtés. Parfois rédirigés vers l'église ou l'armée, ils sont le plus souvent sont condamnés pour délit de mendicité, avant d'être placés ou incarcérés.

Compter et réprimer la mendicité au XIXe siècle

  • Le dépôt départemental de mendicité de Moselle, situé à Gorze (1845-1870). Rétabli en 1845, après une éphémère existence sous le Premier Empire, sur les lieux d'un ancien palais abbatial. Il est reconverti en hôpital militaire à partir de 1814 avant d'être occupé par les armées d'occupations de la sixième coalition durant l'invasion du territoire français.
  • Le dépôt de mendicité de Hoerdt (1861-1870), situé à une dizaine de kilomètre au nord de Strasbourg, dans le département du Bas-Rhin. Ce dépôt est inauguré en 1861 sur un bâtiment neuf.
Ces deux établissements, qu'on peut considérer comme tardifs dans l'ensemble de l'histoire des dépôts de mendicités, se voient démantelés par l'annexion allemande de l'Alsace-Moselle à partir de 1871, faisant suite à la défaite française dans la guerre Franco-Prussienne de 1870-1871.

A la suite de la grande vagues de créations de dépôts de mendicité autour de l'année 1810 et de la faible longévité de ces nouveaux établissements, la suite du XIXe siècle voit une réduction drastique de ces institutions.Néanmoins, en fonction de la situation politique nationale, extrêmement instable tout au long du siècle et d'initiatives locales, plusieurs créations de dépôts de mendicité vont être entreprises. Le nombre de dépôts sur l'ensemble du territoire français baisse tout de même fortement. On en compte une dizaine vers 1860.En Alsace et en Lorraine, deux exemples de dépôt créés tardivement au milieu du XIXe siècle, peuvent être cités :

Les modestes relances de dépôts de mendicité après le Premier Empire : exemples de Gorze et de Hoerdt

Création, fonctionnement, vie quotidienne, acteurs.

Étude de cas : Le dépôt de mendicité de Gorze

place, fut institué après la révolution de 1830 en remplacement du régime des Bourbons. Il craint alors de nouveaux troubles pouvant nuire à sa légitimité. Les mendiants sont alors suspectés comme des potentiels contestataires, menaçant l'ordre public, certains préfêts se voient donc appuyés dans une politique de renforcement de la répression de la mendicité. C'est ainsi qu'en 1845, plus de vingt ans après la fermeture du premier dépôt de mendicité de Gorze, que celui-ci est réinstitué.

Cas similaire à Hoerdt, l'ouverture très tardive de 1861, dans la période du Second Empire, est aussi lancée à partir de mesures départementales. En février 1861, année même de l'ouverture de l'établissement, un arrêté préfectoral interdit la mendicité dans le département du Haut-Rhin. Alors que le département avait déjà logé un dépôt de mendicité sous le Premier Empire, dans la ville d'Haguenau (1812-1819), qui fut un échec important, c'est cette fois-ci un tout nouvel édifice qui est construit pour pouvoir accueillir l'établissement.C'est ainsi que ces deux cas nous montrent un affaiblissement des l'importance de l'Etat dans l'institution de nouveaux dépôts de mendicité, institués par des initatives départementales, notamment par la volonté de préfêts, censés avoir la responsabilité de recueillir avec leurs propres moyens les populations marginales, aliénés, vagabonds, mendiants...

Contrairement aux créations des dépôts sous le Premier Empire, issus d'une ordonnance étatique, les créations plus tardives de Gorze et de Hoerdt furent lancées à partir d'initiatives départementales.L'idée de la remise en place d'un dépôt de mendicité en Moselle est le fruit de l'arrivée de Albert Germeau comme préfet de Moselle en 1839. Désirant d'abord utiliser les bâtiments de Gorze pour établir un asile d'aliénés, il se rabat sur l'option d'un dépôt de mendicité, alors que Gorze a déjà vu l'installation éphémère d'un dépôt entre 1812 et 1813. Cette volonté s'inscrit également dans un contexte politique national. La Monarchie de Juillet, régime alors en place,

Une initiative départementale

Sur 200 à 300 pensionnaires à Gorze, on peut compter environ deux tiers d'indigents, majoritaires, et une population masculine à un taux similaire. Concernant l'âge des pensionnaires, on compte entre 1856 et 1863, on compte 44% de mendiants et 33% d'indigents ayant plus de 61 ans. Un quart d'enfants sont également présent lors de l'année 1853 mais les individus de moins de seize ans ne seront plus acceptés à partir de 1861. Le célibat des pensionnaires est très important, avec environ 95% de célibataires ou de veufs [9]Ces pensionnaires ont cependant bien souvent eu des métiers précédant leur intégration au dépôt. Ces métiers sont souvent soumis à des conditions précaires, environ 40% d'agriculteurs et 10% de travailleurs du textile, comptant une grande partie de femmes [10].

Premièrement constitués pour abriter des mendiants capables d'être réinsérés par le travail, le dépôt de mendicité de Gorze va cependant devoir recueillir des pensionnaires aux profils de plus en plus variés. Une distinction claire est définie par l'institution entre les indigents, infirmes, malades mentaux et les mendiants, personnes valides capables de fournir un travail. Le traitement et le quotidien de ces pensionnaires de l'établissement vont ainsi être très variés en fonction du statut de l'individu. A ce propos, une circulaire préfectorale datée de 1844 établit cette séparation, en y ajoutant même une inégalité de trairement entre ces individus :« Deux catégories entièrement distinctes et n’ayant entre elles aucune communication, celle des vieillards et infirmes entrés volontairement et celle des individus amenés au dépôt après condamnation ; les premiers seront traités à peu près comme dans les hospices, les mendiants valides entrés au dépôt après condamnation seront au contraire soumis à un régime plus sévère que celui des prisons. » [8]

Qui sont les pensionnaires ?

L'agent comptable est considéré comme le second du directeur, il est chargé de la gestion des finances ainsi que de la logistique.Le concierge accueille, contrôle, surveille la bonne vie de l'établissement sur le terrain, tout en assurant des tâches quotidiennes d'entretien ou de réparation des locaux. Il loge dans un local à l'entrée de l'établissement, afin de recevoir les nouveaux arrivants ou les visiteurs.L'aumônier gère le principal du service religieux et l'encadrement moral. Il doit être à l'écoute des reclus et visiter les malades. Il assure le cathéchisme aux enfants, tout en donnant des cours religieux à certains des adultes.Différents personnels de santé opèrent au sein du depôt de mendicité, confirmant l'importance de sa fonction hospitalière. On compte à Gorze un médecin, plusieurs infirmières ainsi que des religieuses. Ces dernières peuvent également s'occuper de différentes tâches ménagères comme la cuisine, le linge... [11]

Les organismes départementaux furent ainsi chargés, dés l'installation de ces nouveaux établissements, de recruter le personnel nécessaire au bon fonctionnement du dépôt de mendicité de leur juridiction.A la tête du dépôt de Gorze, le directeur tient une place centrale. Il est chargé d'appliquer le règlement, de contrôler les employés et l'état des finances. Son pouvoir est contrôlé par un comité de surveillance, aux membres, souvent des notables, choisis par le préfet. Une assemblée réunit ce comité tout les mercredis pour juger de l'état de l'établissement. Il doit visiter régulièrement l'établissement mais ne vit pas sur place.

Le personnel

200 à 300 individus. Ce chiffre a pu atteindre des pics lors des différentes épidémies de grippe, de choléra ou de varioles ayant émaillées le XIXe siècle [12].Ainsi, à de nombreux égards, le dépôt de mendicité a pu paraître comme un Hôpital Général plus que comme une maison d'arrêt. La mortalité extrêmement élevée chez une population fragile a obligé l'établissement a développer des infrastructures permettant une prise en charge médicale importante.

L'ensemble de ces maladies repertoriées chez les pensionnaires provoqua ainsi une omniprésence de la mortalité dans le quotidien de l'établissement. Sur l'ensemble de la période, entre 1845 et 1870, on compte en moyenne 44 morts par an, sur une population allant de 200

Tout au long de son histoire, le dépôt de mendicité de Gorze s'est vu, en parallèle de son rôle de réintégration sociale, devenir un lieu à vocation hospitalière. L'importance de la vieillesse et du handicap parmis les pensionnaires amena bien sûr la nécessité de mettre en place une structure de soin. L'enfermement de malades mentaux, dont l'étude est encore peu développée à l'époque, permet également d'écarter ces individus, considérés indésirables, de l'espace public. La fonction hospitalière peut donc prendre un visage répressif très marqué. On retrouve également la présence de patients atteints de maladies vénériennes, considérées comme honteuses à l'époque, mais les sources sont peu importantes. La tuberculose est également une des maladies extrêmement présente dans le dépôt.

Une structure hospitalière

Les travailleurs reçoivent un petit pécule pour leur travail, appellée "masse", en fonction de leur catégorie et de la nature de leur travail [14].Ces activités sont ainsi censées apprendre une profession aux reclus pour pouvoir se réinsérer dans le marché du travail une fois sortis du dépôt de mendicité. Cet objectif permet donc de justifier l'activité de l'établissement, devant transformer des mendiants en travailleurs, insérés dans la société.

Devant en premier lieu être la mission prioritaire du dépôt de mendicité, la remise au travail des populations marginales va pourtant concerner qu'une partie des pensionnaires, cela ne pouvant concerner que les mendiants valides et en bonne santé mentale. Certains vieillards, aliénés ou indigents vont se voir recevoir des horaires aménagés.Pour les pensionnaires concernés, l'établissement de Gorze soumet une emploi du temps très structuré, demandant aux reclus de prendre un habitude de travail. Les horaires de travail varient en fonction des saisons, en été, les journées peuvent aller de cinq à vingt heure pour les reclus en bonne santé. Les activités sont variées : travaux d'entretien ou de construction, aide aux infirmeries, cuisine, lessive, coupe de bois et surtout travaux de champs. On retrouve aussi des ateliers de menuiseries, cordonneries ou serruries pour les hommes, de textile pour les femmes. L'ensemble de ces activités permettent ainsi à l'établissement de vivre ------------- l'établissement de vivre en autosuffisance [13].

Un lieu de remise au travail

Le personnel religieux détient une place très importante dans la vie du dépôt. Au quotidien subsiste l'obligation de prier avant les repas, de suivre les messes. C'est notamment dans l'éducation des enfants que la parole religieuse est particulièrement priorisée. Des cours de cathéchisme sont mis en place, données communions sont données ainsi que des confirmations. A Gorze, un ancien institeur s'occupe de l'instruction générale des garçons, les filles vont quand à elles étudier chez les bonnes soeurs [16]. Pour les adultes, des cours religieux peuvent également être dispensés pour des volontaires. A Gorze, en 1851, une bibliothèque est même installée, avec environ cent trente livres mis à disposition des reclus sur leur temps libre. On peut voir que l'instruction des adultes est également importante pour la direction [17].

Ceci est un paragraphe prêt à contenir créativité, expériences et histoires géniales.

Une instance de rééducation des reclus

Une certaine discipline doit ainsi régner au sein de l'établissement, notamment pour le bon accomplissement des activités et la disciplination des reclus. Certaines peines sont prévues par le réglement de l'établissement. De peines d'isolement sont prévues pour « Les (reclus) qui refuseront de travailler et tous ceux qui se rendront coupables d’inconduite ou d’insubordination. » [15]. Ces peines sont cependant assez rarement appliquées, réservées à des actes plus graves comme insultes envers le personnel, vols ou évasions. Les peines les plus courantes sont plus modestes, comme des privations de sorties, de correspondances ou du produit du travail.Des récompenses sont aussi accordées à certains pensionnaires lorsque l'un d'eux est amené à faire preuve de bonne conduite. On peut citer par exemple le droit de porter des habits personnels à la place des traditionnels uniformes. Ces bonnes conduites sont notamment guidées par diverses instances de moralisation agissant au sein de l'établissement, comme l'Église ou l'École.

Continuité de l'institution, patrimoine architectural.

Étude de cas : Le dépôt de mendicité de Hoerdt

Ouvert en 1861, à une période tardive de l'histoire des dépôts de mendicité, l'établissement de Hoerdt dans le Bas-Rhin connait une rapide remise en question suite à l'annexion de l'Alsace-Moselle par l'Empire Allemand dés 1871. La part très importante prise par la population d'aliénés parmis les pensionnaires du dépôt ont conduit en 1877 les autorités allemandes à déclarer Hoerdt comme une annexe de Stephansfeld, le centre Hospitalier de Brumath, à une immédiate proximité. Hoerdt sert ainsi dans les années suivantes à désengorger l'établissement de Brumath, concentrant une grande partie d'aliénés mentaux. L'accueil de populations pauvres, d'enfants, bien que minoritaire, est cependant toujours assuré.C'est en 1912 que Hoerdt devient indépendant en étant reconnu comme un asile d'aliénés, quelques années avant que la défaite allemande durant la Première Guerre Mondiale ramène la région à la France. L'institution est cependant toujours très reliée avec celui de Brumath. Tout au long du XXe siècle, l'asile de Hoerdt accueille ainsi des malades aux troubles psychiatriques depuis toute le pays. Leur prise en charge évolue en même temps que la modernisation de la psychiatrie suit son cours, demandant une insertion de plus en plus forte du malade dans la société.En 1998, Hoerdt est attaché à l'EPSAN (Etablissement Public de Santé d'Alsace Nord), structure nouvellement formée, gérant une trentaine d'établissements dans l'ensemble du Bas-Rhin, dont une majorité centrés sur les soins psychiatriques. [18]

La vie de l'établissement depuis 1870

La valorisation de l'héritage de l'établissement

En raison de sa trop grande proximité avec un site Seveso, l'établissement est fermé en 2008. L'histoire de l'ancien dépôt de mendicité de Hoerdt reste cependant très importante dans Hoerdt et ses environs, de par sa présence de 150 ans. Une association est ainsi formée sous l'égide de l'EPSAN, l'Association pour la Mémoire de l'Hôpital Psychiatrique de Hoerdt, afin de faire vivre cet héritage. En 2015, cette dernière publie un ouvrage : L'hôpital de Hoerdt : 150 ans au service de la dignité humaine, écrit par Pierre Perny. Depuis plusieurs années, la Communauté des Communes de Basse-Zoorn, auquel siège la ville de Hoerdt, se charge d'étudier des projets de réhabiliter de ce site de 14 hectares, laissé depuis sa fermeture dans un relatif abandon. Cependant, beaucoup d'édifices d'époque demeurent tout à fait en place et permettent de se figurer à quoi pouvait ressembler la vie du dépot de mendicité dans la seconde moitié du XIXe siècle. En 2021, la société Brownfields a racheté le terrain pour le reconvertir en une zone industrielle, tout en souhaitant préserver les édifices historiques de l'ancien hôpital psychiatrique.

La création des dépôts de mendicité à partir de la seconde moitié du XVIIIe constitua ainsi une suite logique de l'évolution des représentations des mendiants ou des vagabonds dans les sociétés européennes. Loin de l'image christique du pauvre au mode de vie sobre et sain, les autorités royales du XVIIe siècle demandent à leurs sujets une participation à la puissance du royaume, notamment face aux voisins européens. Le mendiant devient alors un oisif, inapte à cultiver la terre, source de criminalité, de maladies, d'immoralité et peut même servir de contre-modèle à brandir face au reste de la population. Par la mise en place des dépôts de mendicité, institutions nouvelles au nom évoquant bien la déshumanisation du mendiant, le but fut bien de réduire ce phénomène en remettant ces reclus sur les rails de l'insertion par le travail. Cependant, les nombreuses créations de ces établissements, aux durées de vie bien souvent courtes, montre bien l'inefficacité de cette solution. Tout d'abord, le constant développement de la mendicité au cours du XIXe siècle empêcha la réduction du phénomène, le nombre de place étant encore trop limité dans ces dépôts. De plus, au lieu d'accueillir des mendiants valides, ayant fait le choix de l'errance, les autorités se sont bien souvent rendus compte de la réalité de la nature de ces individus.Sont très souvent recueillis des infirmes, des aliénés mentaux, des enfants, des malades dans l'incapacité de produire un travail normé. La très forte présence de ce type de populations, majoritaire dans de nombreux cas, transforme par la force des choses de nombreux dépôts de mendicité en structures fortement dédiées aux soins médicaux. Ces expériences iront même jusqu'à inspirer le développement de disciplines médicales durant la même période, comme par exemple la psychiatrie.Aujourd'hui encore, des polémiques émaillent l'actualité. La mendicité a beau être licite depuis les années 1990, la ligne avec le délit est encore poreuse. Certaines municipalités sont encore amenées à prendre des mesures d'interdiction. Ce fut par exemple le cas à Metz, où le maire François Grosdidier a interdit sous certaines mesures la mendicité en février puis en décembre 2020. Cet arrêté fut annulé en février 2021 par un recours de la Ligue des Droits de l'Homme et de la Fondation Abbé Pierre. La question l'interdiction de la mendicité peut donc être considérée comme contemporaine et l'inefficacité des tentatives de création de ces établissements doit nous questionner sur les causes du phénomène, ainsi que des moyens de la traiter.

Conclusion

Bibliographie

- BRUZULIER Jean-Luc, HAUDEBOURG Guy, Cachez ce pauvre que je ne saurais voir, Contrechamp, 2011, Presses de l'EHESP, Rennes.- Ouvrage collectif mené par GUESLIN André, Handicaps, pauvretés et exclusion dans la France du XIXe siècle, Éditions de l'Atelier, 2003, Ivry-sur-Seine.- GUESLIN André, D'ailleurs et de nulle part : Mendiants, vagabonds, clochards, SDF en France depuis le Moyen-Âge, Éditions Fayard, 2013, Paris.- KITTS Anthony, Mendicité, vagabondage et contrôle social du Moyen-Âge à la fin du XIXe siècle : état des recherches, Revue d'Histoire de la Protection Sociale, n°1, pages 37 à 56, 2008, Comité d'Histoire de la Securité Sociale.- LEGAY Marie-Laure, Le financement et la gestion des dépôts de mendicité (1764-1790), 2012, Presses Universitaires de Lille.- PENY Christine, Les dépôts de mendicité sous l'Ancien Régime et les débuts de l'assistance publique aux malades mentaux (1764-1790), Revue d'Histoire de la Protection Sociale, n°4, pages 9 à 23, 2011, Comité d'Histoire de la Securité Sociale.- PERNY Pierre, L'Hôpital de Hoerdt : 150 ans au service de la dignité humaine, Association pour la mémoire de l'Hôpital psychiatrique de Hoerdt, 2015.- QUÉTEL Claude, Histoire de la folie, Texto, Éditions Tallandier, 2012, Paris.- TROILO Frédéric, Un exemple de gestion de la pauvreté au XIXe siècle : Le dépôt départemental de mendicité de la Moselle (1845-1870), Chroniques de Graoully, n°15, p.34 à 45, 2005, Société d'Histoire de Woippy.

Notes

[1] - KITTS Anthony, 2008.[2] - KITTS Anthony, 2008.[3] - PENY Christine, 2011.[4] - PENY Christine, 2011.[5] - KITTS Antony, 2008.[6] - TROILO Fréderic, 2005, p.34.[7] - KITTS Antony, 2008.[8] - TROILO Fréderic, 2005, p.37.[9] - TROILO Fréderic, 2005, p.37-38.[10] - TROILO Fréderic, 2005, p.38.[11] - TROILO Fréderic, 2005, p.38-39.[12] - TROILO Fréderic, 2005, 39-40.[13] - TROILO Fréderic, 2005, p.43-44.[14] - TROILO Fréderic, 2005, p.44.[15] - TROILO Fréderic, 2005, p.42.[16] - TROILO Fréderic, 2005, p.43.[17] - TROILO Fréderic, 2005, p.43.[18] - https://www.cc-basse-zorn.fr/FR/Decouvrir/Patrimoine-historique/Depot-mendicite-Hoerdt.html

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