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A la découverte des sciences #1 traitant du blob

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À la découverte des Sciences

Le Blob

Quelques vidéos pour en savoir plus...

Pour démarrer, c'est par ici !

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Les chiffres servent de conseil au sens de lecture

Septembre 2021

Un peu d'histoire... C'est au matin du 26 mai 1973, dans les environs de Dallas aux Etats-Unis, que Marie Harris découvre dans son jardin une sorte de substance "mousseuse, crémeuse et jaune pâle, similaire à une omelette, pas plus grosse qu'un cookie". Deux semaines plus tard, la "chose" a alors atteint la taille de 16 cookies. Ni une ni deux, Marie s'en débarasse et la disperse à coups de râteau dans son jardin. Pensant en avoir fini avec cet horrible indésirable, quelle n'est pas sa surprise lorsque deux jours plus tard, elle réalise que la "chose" s'est non seulement régénérée, mais a doublé de volume ! Coups de bâton, herbicide, coups de fusils, intervention des pompiers, de la police...rien n'y fait. L'individu semble "saigner" un liquide rouge, mais se débat toujours, se régénère et semble indestructible, quoique inoffensif. Mme Harris et son mari finissent par abandonner leur jardin dévasté quand, du jour au lendemain, l'intrus disparaît sans laisser de traces... Il s'agissait là du premier signalement relatif à la découverte du blob. Document : Extrait (en anglais) du Washington Post du 26 Mai 1973 relatant l'expérience de Marie Harris (Source : Neur_It, 2018)

Animal ? Végétal ? Champignon ? Non non non ! De son petit nom Physarum polycephalum (nom de l'espèce représentée sur la photographie de fond), le blob a été baptisé en référence à un film d'horreur américain. C'est un curieux être rampant composé d'une unique cellule géante. Apparu sur Terre il y a environ un milliard d'années, ce n'est ni un animal, ni un végétal, ni un champignon. C'est un myxomycète qui appartient en réalité au règne des "amibozoaires", groupe des organismes sans forme précise et se déplaçant grâce à des excroissances appelées pseudopodes. Capable de prendre plusieurs formes, il existe au moins mille espèces différentes de blobs (des ronds, des arborescents, des informes, des roses, des jaunes, des blancs, des noirs...). Photographie : Blob qui s'est développé en suivant des flocons d'avoine (Source : Museum Toulouse, 2018) Son régime alimentaire se compose de bactéries et de champignons. En laboratoire, il est nourri avec des flocons d'avoine, comme le montre la photo ci-dessus. Il se déplace en moyenne à la vitesse de 1cm/h, quatre fois plus vite s'il est affamé. Enfin, le blob est quasi-immortel : il peut être découpé en de multiples morceaux, qui deviendront chacun des blobs autonomes. Il n'est pas sensible à l'eau ni au feu, mais semble ne pas apprécier le sel, bien qu'il y survive et développe des stratégies pour l'éviter s'il se trouve sur son chemin.

ORNI (Objet Rampant Non Identifié) Peut-être avez-vous déjà croisé un blob au cours d'une balade en forêt...En effet, bien que parfois confondu avec du lichen, il se présente souvent sous la forme d'un tapis mousseux jaune, orangé ou même parfois blanchâtre. Photographie : Une "fleur de tan", l'une des mille espèces de blobs, qui peut se trouver partout sur la planète (Source : Steen Drozd Lund/Biosphoto, 2017) Photographie : Une autre espèce de blob ayant colonisé une souche d'arbre (Source : Dussutour, 2017) Difficile d'imaginer que l'on a alors un casse-tête pour l'arbre du vivant sous les yeux... On trouve essentiellement le blob à l'ombre, dans les forêts, car il déteste la lumière mais apprécie chaleur et humidité. Il est donc plus facile de le repérer l'été, après une averse. Si les conditions sont trop mauvaises, le blob entrera en dormance (et ce parfois pendant plusieurs années) jusqu'à ce que la situation s'améliore.

Pas de cerveau ? Pas de problème ! Bien que n'ayant pas de cerveau (puisque, nous le rappelons, il n'est constitué que d'une cellule, or un cerveau en contient plusieurs milliards chez l'espèce humaine), le blob est capable d'apprendre, de mémoriser et de s'adapter à différentes situations. En effet, les scientifiques ont pu démontrer chez le blob une forme d'intelligence primitive à l'aide de plusieurs tests, comme des labyrinthes ou des stimulations variées (bruits, habituation à différentes situations problématiques, etc...). Photographie : Test du labyrinthe; des flocons d'avoine ont été disposés au bout du labyrinthe, et le blob a su se frayer un chemin en quelques heures pour les atteindre (Source : ANAB, 2020) Enfin, chez certaines espèces capables de fusionner, il a été observé que sans avoir le moindre cerveau, les deux blobs fusionnés partageaient leur savoir. Lors de la fusion, une veine se forme entre les blobs, permettant ainsi l'échange d'information.

Viser la Lune (et les étoiles) Le mardi 10 août 2021, quatre spécimens de blobs ont été mis en orbite en état de dormance pour rejoindre la station spatiale internationale (ISS) où se trouve l'astronaute Thomas Pesquet depuis le 23 avril 2021. Ils font l'objet d'une expérience éducative, dont le but est de savoir si le blob se comporte différemment dans l'espace, mais également d'étudier les effets de la pesanteur et des rayonnements sur son évolution. A la réception des blobs, Thomas Pesquet les sortira de leur boîte de transport, puis les positionnera dans la station spatiale en les hydratant. Pendant sept jours, l'activité du blob sera filmée et étudiée. Cette mission Alpha se déroulera dans l'espace...mais aussi sur Terre ! En effet, 4500 établissements scolaires ont été invités par les équipes du CNES (Centre National des Etudes Spatiales) à s'associer au projet à l'automne, afin d'étudier le blob sur la terre ferme, et de comparer leurs données avec celles de Thomas Pesquet. Les spécimens reçus par les élèves proviendront de la même souche (nommée LU352) que celle de leurs congénères spatiaux. Concrètement en quoi cela consiste ? Les élèves et Thomas Pesquet devront régulièrement "réveiller" les blobs (en les réhydratant avec un peu d'eau) puis leur faire subir deux tests : - Le premier dans un environnement sans nourriture, - Le second dans un espace avec plusieurs sources de nourriture (dont les fameux flocons d'avoine tant appréciés). Certains chercheurs proposent d'ores et déjà leurs hypothèses quant au comportement du blob dans l'espace : des formations en piliers, dans plusieurs directions, vers le haut ou l'oblique...seul l'avenir nous permettra de savoir ce qu'il en sera réellement !

1 blob + 1 blob = 2 blobs ? Les blobs sont, comme les être humains, issus de la fusion de deux cellules sexuées. Chez l'humain, on parle de spermatozoïde pour la cellule reproductrice mâle et d'ovule pour la cellule reproductrice femelle. Chez le blob, c'est un peu plus compliqué...plus exactement, 720 fois plus compliqué, car c'est le nombre de sexes différents qu'il possède ! On parlera alors de spores du blob. La reproduction se déroule en milieu humide : les cellules sexuées partent en quête d'une autre cellule du sexe opposé (avec plus de 720 possibilités, le choix est plutôt large). Lorsque deux cellules de sexe opposé se rencontrent, il y a fusion et création d'une nouvelle cellule unique. Contrairement à la plupart des être vivants, cette cellule ne va pas se diviser, seul son noyau le fera. Image : Dessin représentant la division des noyaux au sein d'une cellule de blob (Source : Tim Tim VDfr, 2020) Ainsi, la cellule grandira au fur et à mesure des divisions de son noyau, jusqu'à atteindre des tailles incroyables (le plus grand blob observé dans la nature s'étendait sur 13 hectares !!!)

Sources - ANAB, 2020 : https://naturealsacebossue.over-blog.com/2020/03/le-blob-un-genie-sans-cerveau.html - Arte, 2020 : https://www.youtube.com/watch?v=ZvGoASGw9I4 - BFMTV, 2021 : https://www.bfmtv.com/sciences/pourquoi-thomas-pesquet-emporte-t-il-un-blob-a-bord-de-l-iss_AN-202104230254.html - CNRS, 2016 : https://www.cnrs.fr/fr/le-blob-capable-dapprendre-et-de-transmettre-ses-apprentissages - Dussutour, 2017 : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blob sans jamais oser le demander (Editions des Equateurs) - LCI, 2021 : https://www.lci.fr/sciences-et-innovation/espace-cnrs-le-blob-cette-etrange-creature-que-thomas-pesquet-va-etudier-dans-l-espace-a-partir-du-mardi-10-aout-2184260.html - Le Monde, 2019 : https://www.youtube.com/watch?v=3tGOQf4c_Lw - Le Monde, 2021 : https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/08/10/le-blob-creature-a-nulle-autre-pareille-s-apprete-a-embarquer-a-bord-de-l-iss_6091075_1650684.html - Museum Toulouse, 2018 : https://www.museum.toulouse.fr/fr/-/insolite-ni-bacterie-ni-animal-ni-plante-simplement-blob- - Neur_It, 2018 : https://neur-it.fr/2018/02/21/audrey-dussutour-the-blob/ - Savoir.média, 2019 : https://savoir.media/node/1999 - Sciences&Vie, 2021 : https://www.science-et-vie.com/questions-reponses/qu-est-ce-que-le-blob-un-animal-ou-un-vegetal-51712