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Chacun cherche sa route ; nous cherchons la nôtre et nous pensons que le jour où le règne de la liberté et de l'égalité sera arrivé, le genre humain sera heureux.Louise Michel

En décembre 1871, Victor Hugo a rédigé un poème, Viro Major, en l'honneur de Louise Michel, avec qui il était en contact épistolaire Ayant vu le massacre immense, le combat Le peuple sur sa croix, Paris sur son grabat, La pitié formidable était dans tes paroles. Tu faisais ce que font les grandes âmes folles Et, lasse de lutter, de rêver de souffrir, Tu disais : " j’ai tué ! " car tu voulais mourir. Tu mentais contre toi, terrible et surhumaine. Judith la sombre juive, Aria la romaine Eussent battu des mains pendant que tu parlais. Tu disais aux greniers : " J’ai brûlé les palais !" Tu glorifiait ceux qu’on écrase et qu’on foule. Tu criais : " J’ai tué ! Qu’on me tue ! - Et la foule Ecoutait cette femme altière s’accuser. Tu semblais envoyer au sépulcre un baiser ; Ton oeil fixe pesait sur les juges livides ; Et tu songeais pareille aux graves Euménides. La pâle mort était debout derrière toi. Toute la vaste salle était pleine d’effroi. Car le peuple saignant hait la guerre civile. Dehors on entendait la rumeur de la ville. Cette femme écoutait la vie aux bruits confus D’en haut, dans l’attitude austère du refus. Elle n’avait pas l’air de comprendre autre chose Qu’un pilori dressé pour une apothéose ; Et, trouvant l’affront noble et le supplice beau Sinistre, elle hatait le pas vers le tombeau Les juges murmuraient : " Qu’elle meure ! C’est juste Elle est infâme - A moins qu’elle ne soit Auguste " Disait leur conscience. Et les jugent, pensifs Devant oui, devant non, comme entre deux récifs Hésitaient, regardant la sévère coupable. Et ceux qui, comme moi, te savent incapable De tout ce qui n’est pas héroisme et vertu, Qui savent que si l’on te disait : " D’ou viens tu ? " Tu répondrais : " Je viens de la nuit où l’on souffre ; Oui, je sors du devoir dont vous faites un gouffre ! Ceux qui savent tes vers mystérieux et doux, Tes jours, tes nuits, tes soins, tes pleurs donnés à tous, Ton oubli de toi-même à secourir les autres, Ta parole semblable aux flammes des apôtres ; Ceux qui savent le toit sans feu, sans air, sans pain Le lit de sangle avec la table de sapin Ta bonté, ta fierté de femme populaire. L’âpre attendrissement qui dors sous ta colère Ton long regard de haine à tous les inhumains Et les pieds des enfants réchauffés dans tes mains ; Ceux-la, femme, devant ta majesté farouche Méditaient, et malgré l’amer pli de ta bouche Malgré le maudisseur qui, s’acharnant sur toi Te jetai tout les cris indignés de la loi Malgré ta voix fatale et haute qui t’accuse Voyaient resplendir l’ange à travers la méduse. Tu fus haute, et semblas étrange en ces débats ; Car, chétifs comme tous les vivants d’ici-bas, Rien ne les trouble plus que deux âmes mêlées Que le divin chaos des choses étoilées Aperçu tout au fond d’un grand coeur inclément Et qu’un rayonnement vu dans un flamboiement. Victor Hugo

Louise Michel

Combattante de la Commune de Paris

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Louise Michel participe à la Commune de Paris, à la fois comme ambulancière et comme combattante, notamment pendant la Semaine Sanglante, du 21 au 28 mai, pendant laquelle les troupes versaillaises reprennent le contrôle de la capitale, en prenant d'assaut les barricades et en exécutant tous ceux qui ont des traces de poudre sur les mains et ceux suspectés d'être des fédérés ; c'est ce qu'évoquent les chansons 3 et 4. Au total, 10000 à 20000 communards sont tués ; 5000 à 10000 fuient à l'étranger, et plusieurs milliers sont déportés, après jugement, au bagne en Nouvelle-Calédonie : c'est le cas de Louise Michel. La Commune de Paris, qui n'a duré que 72 jours, reste très importante dans les mémoires, à la fin du XIXe siècle comme au XXe siècle. Les 150 ans de la Commune, cette année, donnent lieu à de nombreuses publications sur le sujet, et rappellent le rôle joué par Louise Michel.

Louise Michel participe à la Commune de Paris, à la fois comme ambulancière et comme combattante, notamment pendant la Semaine Sanglante, du 21 au 28 mai, pendant laquelle les troupes versaillaises reprennent le contrôle de la capitale, en prenant d'assaut les barricades et en exécutant tous ceux qui ont des traces de poudre sur les mains et ceux suspectés d'être des fédérés ; c'est ce qu'évoquent les chansons 3 et 4. Au total, 10000 à 20000 communards sont tués ; 5000 à 10000 fuient à l'étranger, et plusieurs milliers sont déportés, après jugement, au bagne en Nouvelle-Calédonie : c'est le cas de Louise Michel. La Commune de Paris, qui n'a duré que 72 jours, reste très importante dans les mémoires, à la fin du XIXe siècle comme au XXe siècle. Les 150 ans de la Commune, cette année, donnent lieu à de nombreuses publications sur le sujet, et rappellent le rôle joué par Louise Michel.

La Canaille, ou La chanson des gueux Alexis Bouvier, Joseph Darcier Dans la vieille cité françaiseExiste une race de fer ;Dont l’âme comme une fournaiseA de son feu bronzé la chair.Tous ses fils naissent sur la paillePour palais ils n’ont qu’un taudis...C’est la canaille !Eh bien ! j’en suis !Ce n’est pas le pilier du bagne ;C’est l’honnête homme dont la mainPar la plume ou le marteau gagneEn suant son morceau de pain.C’est le père enfin qui travailleLes jours et quelquefois les nuitsC’est la canaille !Eh bien ! j’en suis !C’est l’artiste, c’est le bohèmeQui sans souper rime rêveurUn sonnet à celle qu’il aimeTrompant l’estomac par le cœur.C’est à crédit qu’il fait ripailleQu’il loge et qu’il a des habitsC’est la canaille !Eh bien ! j’en suis !C’est l’homme à la face terreuseAu corps maigre, à l’œil de hibouAu bras de fer à main nerveuseQui sortant d’on ne sait pas oùToujours avec esprit vous railleSe riant de votre mépris...C’est la canaille !Eh bien ! j’en suis !C’est l’enfant que la destinée,Force à jeter ses haillonsQuand sonne sa vingtième annéePour entrer dans nos bataillons.Chair à canon de la batailleToujours il succombe sans cris...C’est la canaille !Eh bien ! j’en suis !Ils fredonnaient la MarseillaiseNos pères les vieux vagabondsAttaquant en quatre-vingt-treizeLes bastilles dont les canonsDéfendaient la vieille muraille...Que de trembleurs ont dit depuis« C’est la canaille ! »Eh bien ! j’en suis !Les uns travaillent par la plumeLe front dégarni de cheveuxLes autres martèlent l’enclumeEt se soûlent pour être heureux.Car la misère en sa tenailleFait saigner leurs flancs amaigrisC’est la canaille !Eh bien ! j’en suis !Enfin, c’est une armée immenseVêtue en haillons, en sabotsMais qu’aujourd’hui la vieille France,Les appelle sous ses drapeaux.On les verra dans la mitrailleIls feront dire aux ennemis :« C’est la canaille ! »Eh bien ! j’en suis !1865Cette chanson de 1865 met en avant les revendications ouvrières, celle du prolétariat urbain vivant dans des conditions terribles et peu considérés, voire jugés dangereux sous le 2nd Empire.Dans cette chanson popularisée par Rosa Bordas lors de la Commune de Paris, l'appartenance à la classe ouvrière est une fierté ; l'esprit révolutionnaire qui les anime est présenté comme hérité de la Révolution de 1789.Malgré la misère, ces ouvriers sont prêts à retrousser leurs manches et à participer à la défense du pays ; beaucoup d'entre eux seront intégrés dans les gardes mobiles, les moblots, qui participent à la défense de Paris et ensuite, à la Commune de Paris.

L'armistice Alphonse Leclerc Bismarck, qui n’est pas en peineD’affamer les parisiens,Nous demande la Lorraine,L’Alsace et les Alsaciens.La honte pour nos soldats !Des milliards à son service. Refrain :Ah ! zut à ton armistice !Bismarck, nous n’en voulons pas. On nous permettra, du reste,Pendant vingt à vingt-cinq joursDe manger ce qui nous resteDe vieux chats, de rats et d’ours ;Mais plus le moindre repasAprès le vote aux comices. Refrain :Ah ! zut à ton armistice !Bismarck, nous n’en voulons pas. « Je fais la guerre à l’empire »Disait le maître effronté ;Et le palais, qui est pire,Pourchasse la Liberté.Tu nous croyais donc bien basPour vouloir ce sacrifice ! Refrain :Ah ! zut à ton armistice !Bismarck, nous n’en voulons pas. Bazaine se rend qu’importe !Nous conserverons Verdun.Nancy peut ouvrir sa porte,On s’illustre à Châteaudun,À Toul, à Strasbourg, Dunain :Pas un homme pour complice ! Refrain :Ah ! zut à ton armistice !Bismarck, nous n’en voulons pas. Prends nous donc par la famine,Viens, diplomate du Nord ;Mais rongés par la vermine,Nous résisterons encor.Mieux vaut un vaillant trépasQu’accepter un tel supplice ! Refrain :Ah ! zut à ton armistice !Bismarck, nous n’en voulons pas. Nous nous levons tous en massePour répondre à l’insolent ;Pas un ne fait la grimace,Qu’il soit rouge, noir ou blanc ;Fier de courir au combatPour l’honneur et la justice ! Refrain :Ah ! zut à ton armistice !Bismarck, nous n’en voulons pas.Ah ! zut à ton armistice !Bismarck, nous n’en voulons pas. Cette chanson, composée lors de la signature de l'armistice mettant fin à la guerre franco-prussienne le 28 janvier 1871, évoque les combats qui ont suivi la défaite de Sedan et la déchéance de Napoléon III ainsi que la proclamation de la IIIe République le 4 septembre 1870.Ce texte, qui évoque les défaites, notamment la reddition de Bazaine, mais aussi les quelques succès relatifs que connaît l'armée française ; il met en avant l'esprit de résistance animant la population défendant les villes contre l'armée prussienne. Paris est ainsi assiégée de fin septembre 1870 à janvier 1871, lors d'un hiver terrible (des témpératures de -12°, -15°) au cours duquel les Parisiens souffrent de la faim (ils mangent les chats et les rats comme évoqué dans la chanson, mais aussi les ours et les autres animaux de la ménagerie du Jardin des Plantes, notamment de l'éléphant), et 20000 Parisiens trouvent la mort, de faim ou lors des combats.Malgré tout, la population rejette l'armistice proposé par Bismarck, chancelier de Prusse (et d'Allemagne depuis la proclamation de l'Empire allemand le 18 janvier 1871) et accepté par Thiers. Les Parisiens sont indignés par les conditions de cet armistice (perte de l'Alsace-Moselle notamment) mais aussi par le défilé de la victoire organisé par l'armée prussienne sur les Champs-Élysées.Cette hostilité pousse Thiers à vouloir désarmer Paris pour éviter les troubles ; le 18 mars, il envoie des troupes récupérer les 300 canons (financés par les Parisiens) qui se trouvent sur la Butte Montmartre, mais la population refuse : c'est le début de la Commune.

LA SEMAINE SANGLANTEJean-Baptiste Clément Aux fusillés de 71 !Sauf des mouchards et des gendarmes,On ne voit plus par les cheminsQue des vieillards tristes aux larmes,Des veuves et des orphelins.Paris suinte la misère,Les heureux même sont tremblants,La mode est au conseil de guerreEt les pavés sont tout sanglants.Oui mais… ça branle dans le manche,Ces mauvais jours-là finiront.Et gare à la revancheQuand tous les pauvres s’y mettront !Les journaux de l’ex-préfecture,Les flibustiers, les gens tarés,Les parvenus par aventure,Les complaisants, les décorés, Gens de bourse et de coins de rues,Amants de filles aux rebuts,Grouillent comme un tas de verruesSur les cadavres des vaincus.Oui mais… ça branle dans le manche, etc.On traque, on enchaîne, on fusilleTout ce qu’on ramasse au hasard :La mère à côté de sa fille,L’enfant dans les bras du vieillard.Les châtiments du drapeau rougeSont remplacés par la terreurDe tous les chenapans de bouge,Valets de rois et d’empereur.Oui mais… ça branle dans le manche, etc.Nous voilà rendus aux jésuites,Aux Mac-Mahon, aux Dupanloup.Il va pleuvoir des eaux bénites,Les troncs vont faire un argent fou.Dès demain, en réjouissance,Et Saint-Eustache et l’OpéraVont se refaire concurrence,Et le bagne se peuplera.Oui mais… ça branle dans le manche, etc. Demain, les manons, les lorettesEt les dames des beaux faubourgsPorteront sur leurs collerettesDes chassepots et des tambours.On mettra tout au tricolore,Les plats du jour et les rubans,Pendant que le héros Pandore,Fera fusiller nos enfants.Oui mais… ça branle dans le manche, etc.Demain les gens de la policeRefleuriront sur le trottoir,Fiers de leurs états de serviceEt le pistolet en sautoir.Sans pain, sans travail et sans armes,Nous allons être gouvernésPar des mouchards et des gendarmes,Des sabre-peuple et des curés.Oui mais… ça branle dans le manche, etc.Le peuple au collier de misèreSera-t-il donc toujours rivé ? …Jusques à quand les gens de guerreTiendront-ils le haut du pavé ? …Jusques à quand la sainte cliqueNous croira-t-elle un vil bétail ? …A quand enfin la RépubliqueDe la justice et du travail ? … Oui mais… ça branle dans le manche, etc.Ces mauvais jours-là finiront.Et gare à la revancheQuand tous les pauvres s’y mettront ! Paris, juin 1871. Ce poème se termine par une note de l'auteur : J’étais encore à Paris quand je fis cette chanson. Ce n’est que quelques semaines plus tard que je pus gagner la frontière et me réfugier on Angleterre. De l‘endroit où l’on m’avait recueilli et où je restai du 29 mai au 10 août 1871, j’entendais toutes les nuits des coups de fusil, des arrestations, des cris de femmes et d’enfants. C’était la réaction victorieuse qui poursuivait son œuvre d’extermination. J’en éprouvai plus de colère et de douleur que je n’en avais ressenti pendant les longs jours de lutte.

LE CAPITAINE « AU-MUR »Jean-Baptiste Clément Au citoyen J. Allemane Au mur !Disait le capitaine,La bouche pleineEt buvant dur,Au mur ! — Qu’avez-vous fait ? — Je suis des vôtres,Je suis vicaire à Saint-Bernard.J’ai dû, pour échapper aux autres,Rester huit jours dans un placard.— Qu’avez-vous fait ? — Oh ! pas grand’chose.De la misère et des enfants.Il est temps que je me repose,J’ai soixante-dix ans.Allons-y tout de suiteEt fusillez-moi vite.Au mur !Disait le capitaine,La bouche pleineEt buvant dur,Au mur !— Qu’avez-vous fait ? — Voici deux listesAvec les noms de cent coquins :Femmes, enfants de communistes.Fusillez-moi tous ces gredins !...— Qu’avez-vous fait ? — Je suis la veuveD’un officier mort au Bourget...Eh ! tenez, en voici la preuve :Regardez, s’il vous plaît...— Oh ! moi je porte encoreMon brassard tricolore.Au mur !Disait le capitaine, La bouche pleineEt buvant dur,Au mur !— Qu’avez-vous fait ? — Quatre blessures,Six campagnes et deux congés !Je leur en ai fait voir de dures !Je suis Lorrain... Ils sont vengés !— Moi, j’étais dans une ambulance :Les femmes ne se battent pas...Et j’ai soigné sans différenceFédérés et soldats.— Moi, je m’appelle Auguste,Et j’ai treize ans tout juste !Au mur !Disait le capitaine,La bouche pleineEt buvant dur,Au mur !— Qu’avez-vous fait ? — Oh ! je suis morte !Un soldat, sans doute enivré,A tué mon père à la porte,Et mon crime est d’avoir pleuré !...— Qu’avez-vous fait ? — Sale charogne !Fais-moi vite trouer la peau,Car j’en ai fait de la besogneAvec mon chassepot.Et d’un’, tu vois la lune !Et d’ deux : viv’ la Commune ! Au mur !Disait le capitaine,La bouche pleineEt buvant dur,Au mur ! Londres, 1872. Cette chanson, "Au mur! disait le capitaine" est emblématique de la fin de la Semaine sanglante

Elle n'est pas morteEugène Pottier Aux Survivants de la semaine sanglante On l’a tuée à coups d’chassepot,À coups de mitrailleuse, Et roulée avec son drapeauDans la terre argileuseEt la tourbe des bourreaux grasSe croyait la plus forte.Tout ça n’empêch’pas, Nicolas, Qu’la Commune n’est pas morte !Comme faucheurs rasant un pré,Comme on abat des pommes, Les Versaillais ont massacréPour le moins cent mille hommes.Et ces cent mille assassinatsVoyez c’que ça rapporte.Tout ça n’empêch’pas, Nicolas, Qu’la Commune n’est pas morte !On a bien fusillé Varlin.Flourens, Duval, Millière, Ferré, Rigault, Tony Moilin,Gavé le cimetière.On croyait lui couper les brasEt lui vider l’aorte.Tout ça n’empêch’pas, Nicolas, Qu’la Commune n’est pas morte !Ils ont fait acte de bandits,Comptant sur le silence, Ach’vé les blessés dans leurs lits,Dans leurs lits d’ambulance.Et le sang, inondant les draps,Ruisselait sous la porte.Tout ça n’empêch’pas, Nicolas, Qu’la Commune n’est pas morte !Les journalistes policiers,Marchands de calomnies, Ont répandu sur nos charniersLeurs flots d’ignominies.Les Maxim’Ducamp, les Dumas,Ont vomi leur eau-forte.Tout ça n’empêch’pas, Nicolas, Qu’la Commune n’est pas morte !C’est la hache de Damoclès,Qui plane sur leurs têtes.À l’enterrement de VallèsIls en étaient tout bêtes.Fait est qu’on était un fier tas À lui servir d’escorte !C’qui vous prouve en tout cas, Nicolas, Qu’la Commune n’est pas morte !Bref, tout ça prouve aux combattantsQu’Marianne a la peau brune, Du chien dans l’ventre et qu’il est tempsD’crier : vive la Commune !Et ça prouve à tous les JudasQu’si ça marche de la sorte, Ils sentiront dans peu, Nom de Dieu !Qu’la Commune n’est pas morte !Paris, mai 1886.

Le Temps des cerises Jean-Baptiste Clément Quand nous chanterons le temps des cerises,Et gai rossignol, et merle moqueurSeront tous en fête !Les belles auront la folie en têteEt les amoureux, du soleil au cœur !Quand nous chanterons le temps des cerises,Sifflera bien mieux le merle moqueur !Mais il est bien court, le temps des cerisesOù l’on s’en va deux, cueillir en rêvantDes pendants d’oreilles… Cerises d’amour aux roses pareilles,Tombant sous la feuille en gouttes de sang…Mais il est bien court, le temps des cerises,Pendants de corail qu’on cueille en rêvant !Quand vous en serez au temps des cerises,Si vous avez peur des chagrins d’amour,Évitez les belles !Moi qui ne crains pas les peines cruelles,Je ne vivrai point sans souffrir un jour…Quand vous en serez au temps des cerises,Vous aurez aussi des peines d’amour !J’aimerai toujours le temps des cerises :C’est de ce temps-là que je garde au cœurUne plaie ouverte !Et dame Fortune, en m’étant offerte,Ne pourra jamais fermer ma douleur…J’aimerai toujours le temps des cerisesEt le souvenir que je garde au cœur !

La Commune Jean Ferrat Il y a cent ans commun CommuneComme un espoir mis en chantierIls se levèrent pour la CommuneEn écoutant chanter PottierIl y a cent ans commun CommuneComme une étoile au firmamentIls faisaient vivre la CommuneEn écoutant chanter ClémentC'étaient des ferronniersAux enseignes fragilesC'étaient des menuisiersAux cent coups de rabotsPour défendre ParisIls se firent mobilesC'étaient des forgeronsDevenus des moblotsIl y a cent ans commun CommuneComme artisans et ouvriersIls se battaient pour la CommuneEn écoutant chanter PottierIl y a cent ans commun CommuneComme ouvriers et artisansIls se battaient pour la CommuneEn écoutant chanter ClémentDevenus des soldatsAux consciences civilesC'étaient des fédérésQui plantaient un drapeauDisputant l'avenirAux pavés de la villeC'étaient des forgeronsDevenus des hérosIl y a cent ans commun CommuneComme un espoir mis au charnierIls voyaient mourir la CommuneAh! Laissez-moi chanter PottierIl y a cent ans commun CommuneComme une étoile au firmamentIls s'éteignaient pour la CommuneÉcoute bien chanter Clément

La Commune est en lutte Jean-Roger Caussimon Sans doute, mon amour, on n'a pas eu de chanceIl y avait la guerreEt nous avions vingt ansL'hiver de 70 fut hiver de souffranceEt pire est la misèreEn ce nouveau printemps...Les lilas vont fleurir les hauteurs de BellevilleLes versants de la ButteEt le Bois de Meudon...Nous irons les cueillir en des temps plus faciles...

  • RefrainLa Commune est en lutteEt demain, nous vaincrons...
Nous avons entendu la voix des camarades :"Les Versaillais infâmesApprochent de Paris..."Tu m'as dit : "Avec toi, je vais aux barricadesLa place d'une femmeEst près de son mari..."Quand le premier de nous est tombé sur les pierresEn dernière culbuteUne balle en plein frontSur lui, tu t'es penchée pour fermer ses paupières...
  • La Commune est en lutteEt demain, nous vaincrons...
Ouvriers, paysans, unissons nos colèresMalheur à qui nous voleEn nous avilissant...Nous voulons le respect et de justes salairesEt le seuil des écolesOuvert à nos enfants...Nos parents ne savaient ni lire ni écrireOn les traitait de brutesIls acceptaient l'affront...L'Égalité, la vraie, est à qui la désire...
  • La Commune est en lutteEt demain, nous vaincrons...
Les valets des tyrans étaient en plus grand nombreIl a fallu nous rendreOn va nous fusillerMais notre cri d'espoir qui va jaillir de l'ombreLe monde va l'entendreEt ne plus l'oublier...Soldats, obéissez aux ordres de vos maîtresQue l'on nous exécuteEn nous visant au coeurDe notre sang versé, la Liberté va naître...
  • La Commune est en lutteEt nous sommes vainqueurs...
Chanson composée pour la bande originale du film de Bertrand Tavernier "Le Juge et l'Assassin".

Les Femmes

Actrices de la Commune de Paris

Élisabeth Dmitrieff

André Léo

Paule Minck

Nathalie Le Mel

Eulalie Papavoine

Victoire Tinayre

Louise Michel

Rosa Bordas

Alix Milliet

Anna Jaclard

Le mythe de la pétroleuse

Malvina Blanchecotte

George Sand

Survolez les vignettes pour obtenir le nom de ces femmes de la Commune. En bas de chaque vignette, au survol, une case cliquable apparaît pour en apprendre davantage.