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Juste la fin du monde

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Juste la fin du monde

Lecture linéaire Prologue

Cette pièce pourrait se rattacher au genre de l'autobiographie

Une œuvre inspirée de sa vie, de sa maladie

Aussi, nous verrons en quoi ce prologue d’apparence traditionnel constitue un manifeste esthétique pour Juste la fin du monde

Cependant, l’œuvre de Lagarce reste « malgré tout » moderne et personnelle, innovante et intrigante.

Ce prologue se rapproche de celui de la tragédie antique dans laquelle le destin et la fatalité pèsent sur le héros.

Le prologue sert à exposer le sujet de la pièce et se situe avant la pièce.

Nous avons à étudier le prologue

Lecture Mise en scène de François Berreur, 2007

L'annonce de la mort

Louis - Plus tard, l’année d’après– j’allais mourir à mon tour – j’ai près de trente-quatre ans maintenant et c’est à cet âge que je mourrai, l’année d’après, de nombreux mois déjà que j’attendais à ne rien faire, à tricher, à ne plus savoir, de nombreux mois que j’attendais d’en avoir fini, l’année d’après, comme on ose bouger parfois, à peine, devant un danger extrême, imperceptiblement, sans vouloir faire de bruit ou commettre un geste trop violent qui réveillerait l’ennemi et vous détruirait aussitôt, l’année d’après

  1. Lutter contre son destin

Louis décide de retourner chez lui pour annoncer sa mort

Malgré tout, la peur, prenant ce risque et sans espoir jamais de survivre, malgré tout, l’année d’après, je décidai de retourner les voir, revenir sur mes pas, aller sur mes traces et faire le voyage, pour annoncer, lentement, avec soin, avec soin et précision – ce que je crois– lentement, calmement, d’une manière posée – et n’ai-je pas toujours été pour les autres et eux, tout précisément, n’ai-je pas toujours été un homme posé ?, pour annoncer, dire, seulement dire, ma mort prochaine et irrémédiable, l’annoncer moi-même, en être l’unique messager, et paraître,

– peut-être ce que j’ai toujours voulu, voulu et décidé, en toutes circonstances et depuis le plus loin que j’ose me souvenir – et paraître pouvoir là encore décider, me donner et donner aux autres, et à eux, tout précisément, toi, vous, elle, ceux-là encore que je ne sais pas (trop tard et tant pis), me donner et donner aux autres une dernière fois l’illusion d’être responsable de moi-même et d’être jusqu’à cette extrémité, mon propre maître.

2. Une exploration de soi-même

Louis décide de retourner chez lui pour annoncer sa mort

Juste la fin du monde : le modalisateur suggère qu’il ne faut pas « en faire un drame ». Le spectateur, averti d’emblée que le protagoniste mourra, ou plutôt invité à admettre qu’il est mort, porte a priori sur la scène de famille un regard détaché, distancié. L’enjeu est au terme du prologue recentré sur une seule question : Louis mènera-t-il à bien son projet d’annoncer sa mort et de donner par là « l’illusion [qu’il est s]on propre maître » ?

Originalité de ce prologue dans la syntaxe, la manière de dire et d’écrire, dans les temporalités, dans l’introspection, la rétrospection : l’étude de l’inconscient, de la difficulté de l’aveu et de parler se met en place dans ce prologue.

Prologue qui fonctionne comme un prologue de tragédie antique grâce à la puissance du destin, de la fatalité, la mélodie et la musicalité du prologue, cette présence d’une voix messagère, et l’annonce de l’intrigue principale : l’annonce de la maladie et de la mort prochaine à sa famille.

CONCLUSION

THANKS!

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