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Mission Alpha

Suivez Thomas Pesquet et son équipage au jour le jour dans l'ISS

🎥 En direct de l'ISS, 24h/24 👀

🎥 En direct de l'ISS, 24h/24 👀

Quelques informations pour mieux comprendre le décollage

Repérer les photos sur la carte

par Mikl Crd

Quelques informations pour mieux comprendre le décollage

Un Genial'ly qui vous donne des informations techniques sur le décollage et le matériel utilisé

Un document simple pour mieux comprendre le départ

🚀 Comment va décoller la fusée de Thomas Pesquet !? 👨‍🚀

Réalisé par : cmnonancourt

Réalisé par : Natha Lie

23 avril 2021Décollage !

Revoir le décollage

Schéma : du décollage à l'orbite

Atterrissage du lanceur SpaceX sur une barge en mer - avril 2016

Intérieur du Crew Dragon

23 avril 2021Décollage !

(suite)

24 avrilAmarrage à l'ISS et rencontre des astronautes

Amarrage du Crew Dragon à l'ISS

Entrée de l'équipage de Thomas Pesquet dans l'ISS

OK, c'était la deuxième fois, donc je pensais n'être que moyennement impressionné par le décollage et QUELLE ERREUR !! Rien n'est comparable sur la planète et ailleurs. Quand plus de 500 tonnes se propulsent vers le ciel en accélérant de 100 km/h toutes les deux secondes jusqu'à 28000 km/h, ça donne les meilleures sensations de ma vie. Merci aux équipes de SpaceX qui rendent le vol en Falcon 9 sûr !

25 avril

Notre dragon est minuscule comparé à l’immensité de notre planète, mais il pèse quand même plus de 10 tonnes, et il a fière allure

De retour à la maison... ! On vient de se retrouver avec l'équipage et d'appeler pour rassurer nos proches : tout va extrêmement bien ici, les sourires sur nos visages (non masqués !) en disent long je pense ! C'est une incroyable sensation de retrouver l'impesanteur et l'environnement de la Station - à la fois c'est très familier mais chaque retour dans l'espace reste vraiment spécial. Elle est moins bien rangée que la dernière fois ! Ce n'est pas de la faute des collègues, il y a simplement de plus en plus d'équipements à bord. Maintenant on a quelques heures pour installer son sac de couchage et ses petites affaires de toilette, de sport... et on attaque le travail !

La vie à bord du Dragon ! La cargaison est arrimée partout : il faut utiliser toutes les possibilités offertes par l’impesanteur, mais on se sent comme à la maison. On ne porte pas notre combinaison spatiale durant tout le trajet, uniquement lors des phases dynamiques (atterrissage et décollage). Ou par exemple, s’il faut préparer une manœuvre pour éviter des débris spatiaux Le reste du temps, c’est comme à bord de la Station : t-shirt ou polo et un pantalon. Manger, dormir (dans un siège ou en flottant), se détendre, se raser… et oui, il y a des toilettes ! Un simple rideau pour l’intimité, et le reste c’est surtout des détails techniques. Mais la vue est imprenable.

26 avril

Première vue sur la Station spatiale internationale, à des dizaines de kilomètres ! Notre destination était vivement illuminée par le Soleil. Elle mesure 70 m et pourtant on aurait dit un insecte minuscule ! Un autre coup de chance, je regardais par le hublot au bon moment. Notre dragon est minuscule comparé à l’immensité de notre planète, mais il pèse quand même plus de 10 tonnes, et il a fière allure

27 avril

Akihiko Hoshide et Thomas Pesquet marchant vers le Dragon

Samantha Cristoforetti, femme astronaute européenne.Astronaute c'est aussi un métier de fille ! 👩‍🚀

Aki et moi marchant vers notre Dragon, dans le bras d’accès vers la fusée, à 70 m d’altitude Merci à SpaceX de nous avoir envoyé cette photo. Leur équipe de clôture a fait un boulot formidable : ce sont toutes les personnes en noir que vous avez vu autour de nous, équipées de masques, de combinaisons et avec un numéro dans le dos pour préciser leur rôle. On a l’air déterminés (et c’était le cas !) et peut-être un peu tristes de quitter la Terre et les personnes qui nous sont chères… ou alors simplement fatigués, la nuit avait été très courte J’ai déjà l’impression que c’était il y a une éternité

Samantha Cristoforetti (qui fête son anniversaire aujourd'hui ) est actuellement la seule femme du corps européen des astronautes, mais tout va bientôt changer : une nouvelle sélection vient d’ouvrir, et on attend vos candidatures mesdames ! Astronaute n’est pas un métier d’homme (il n'y a d'ailleurs rien de tel !), et on espère que nombre d’entre vous postuleront afin qu’on atteigne la parité lors que la sélection finale

27 avril (suite)

La cupola - fenêtre sur le monde pour les astronautes

La Normandie vue du ciel

Voici l'endroit préféré des astronautes à bord de la Station spatiale internationale : la Cupola, un équipement construit en #Europe ! C'est notre fenêtre sur le monde, le lieu idéal pour boire un café, appeler nos proches (oui, on peut téléphoner depuis l'espace), ou simplement admirer la vue. Je me suis promis d'y passer un peu plus de temps lors de la #MissionAlpha (mais promis ESA, ça n'empiétera pas sur mon travail )

La trajectoire de la Station va toujours d'ouest en est : une chance pour ma Normandie natale, sous le soleil comme toujours (quoi qu’en diront les rageux ). Elle ouvre le bal des photos depuis l’orbite !

27 avril (suite)

L'ISS en transit devant la Lune

Passage de l'ISS dans l'axe de la Lune.Cette photo a été réalisée cette nuit depuis l'Uruguay 🇺🇾 par Mauricio Salazar.Durée du transit : 0,7 seconde

Superbe capture du passage de la Station Spatiale Internationale dans l'axe de la Lune.Cette photo a été réalisée cette nuit depuis l'Uruguay par Mauricio Salazar.Durée du transit : 0,7 seconde

28 avril

Paris vue depuis l'ISS !

Je n’ai pas encore eu le temps de me remettre à la photo: il faut se réhabituer à l’environnement, et la Station spatiale est plus complexe (et plus peuplée !) que lors de ma dernière mission en 2017. Mais j’ai eu droit à un passage à la verticale de Paris, par un temps parfait… je ne pouvais pas rater ça ! Soichi, le maître ès photo à bord, avait déjà configuré les appareils L'ombre de la Tour Eiffel est particulièrement impressionnante : on dirait un cadran solaire géant.

28 avril (suite)

Il y a du monde dans l'ISS !

C'est rare et j'ai la chance d'en faire partie : nous sommes actuellement 11 dans la Station spatiale. L'ISS ne comporte que 6 chambres (bientôt 7 ) et en attendant vendredi, l'équipe sur le départ « campe ». D'ici là, les modules sont très peuplés, on se croirait dans le métro à l'heure de pointe

Laissez moi vous présenter en particulier Shannon Walker. Elle possède des diplômes en physique et astrophysique, a été contrôleuse de vol sur le programme des navettes spatiales, a travaillé dès 1995 sur la conception de l'ISS et elle a volé à bord d'un Soyouz ET du Crew-1. Elle vient de passer le commandement à Aki.

28 avril (suite)

Crew Dragon 2 amarré à l'ISS

L'équipage qui doit quitter l'ISS bientôt

Encore plus rare (pour l'instant !) : c'est la première fois que 2 Crew Dragons sont amarrés en même temps à la Station ! Le nôtre est à l'avant, ce qui me permet de vous le montrer sur un joli fond et celui du Crew-1 est sur port d'amarrage au zénith.

Shannon Walker, Victor Glover, Michael Hopkins, Soichi Noguchi

29 avril

Photos du décollage par Ashish Sharma

Ces flammes sont la raison pour laquelle un décollage de fusée, ça se regarde plutôt DE LOIN… ou alors, il vaut mieux être à l’autre bout de l’engin Superbe photo (comme d’habitude) d’Ashish Sharma

29 avril (suite)

Photos du décollage par Ashish Sharma

29 avril (suite)

Photos du décollage par Ashish Sharma

29 avril (suite)

Course à pied dans l'ISS

Avec 11 membres d’équipage, il y a une rotation sévère sur les équipements de sport ! Priorité à ceux qui descendent bientôt, pour qu’ils arrivent en forme (nous on a 180 jours devant nous pour entretenir la masse musculaire). J’ai quand même pu faire mes premiers pas sur notre tapis roulant aujourd’hui… mais avec le fluid shift dû à l’impesanteur, il me semble que mes jambes sont déjà nettement plus fines qu’au sol

29 avril (suite)

Égypte : la vallée du Nil et son delta

Une vue Google map

Photo de Thomas Pesquet

Clique pour accéder à la carte interactive

La terre est vaste mais il y a des lieux reconnaissables au premier coup d’œil: la vallée du Nil et son delta, dont la fertilité tranche avec le désert environnant, et qui se jette dans le bleu de la Méditerranée, en fait clairement partie.

30 avril

Photo de groupe avant le départ de l'équipage du Crew Dragon 1

Le départ de Crew-1 (nos prédécesseurs sur Dragon) approche, il était temps de prendre quelques photos d’équipage. Pas facile de faire rentrer tout le monde dans le cadre… Merci au maître en photo Soichi pour son talent et pour tous les conseils.

30 avril (suite)

Le port du Havre, en France

Camaïeu de bleu dans les eaux du port du Havre. L'estuaire de la Seine est plus facile à repérer que sa source ! Avec son architecture moderne, la ville est inscrite au patrimoine mondiale de l’UNESCO. Le club de foot, que soutiennent certains membres de ma famille (je suis du coin), à tendance à ne pas toujours gagner tous ses matches…

30 avril (suite)

L'expérience GRIP à bord de la station

Installée par mes soins lors de #Proxima en 2017, l'expérience GRIP est toujours à bord de la Station. Mais notre histoire commune remonte à 2010, lors de mon 1re vol parabolique Nous avions testé la compatibilité du matériel avec l'impesanteur. 6 astronautes l'ont manipulée depuis, notamment Alex et Luca, et je ne serai probablement pas le dernier. Elle est un peu complexe avec tous ses câbles, et c'est encore plus difficile quand on flotte... GRIP est sous la responsabilité du CADMOS, l'USOC (Centre de soutien aux utilisateurs de systèmes spatiaux) français situé au CNES, à Toulouse. Heureusement pour moi, ils savent exactement où brancher chaque fil

30 avril (suite)

L'expérience GRIP à bord de la station

Revoir la conférence de presse de Thomas Pesquet en direct de l'ISS aujourd'hui.

- sorties extra véhiculaires- le sommeil dans l'ISS- les sensations dans le Crew Dragon- les expériences à bord de l'ISS- la station chinoise- ...

30 avril (suite)

1er mai

<-- Reconnaissez-vous cette silhouette ? ... La France !

Parfois une silhouette familière se dessine à l’horizon alors que nous tournons autour de la terre… vous avez dit hexagone ?

11 personnes à bord pour 6 couchettes donc pas mal de camping, Shane dort toujours à bord du Dragon ! Vivre à bord d’une capsule spatiale : comment se raser, toutes vos questions de beauté spatiale, un tuto par votre serviteur. Nous avons utilisé nos tablettes en mode selfie, en étant très fier de notre ingéniosité... avant de réaliser (mais un peu tard) que la NASA et SpaceX avaient envoyé dans notre équipement de petits miroirs spécialement à cet effet !

samedi 1er mai

Tous les samedis à 13h15 en France (18h15 au Cambodge), découvrez le journal de bord radiophonique de Thomas Pesquet sur France Inter.

2 mai

Arrivé en Soyouz, il n'a passé que 3 semaines dans l'espace mais Mark Vande Hei a déjà des super-pouvoirs 🏋️ Les rageux et les jaloux diront que c'est plus facile en impesanteur 😉

Acrosport dans l'ISS !

2 mai (suite)

La nuit dernière nous avons fait nos adieux à nos amis de Crew-1. Il a fallu suivre un protocole minutieux, entre la préparation de la capsule, l’enfilage des scaphandres, la fermeture des sas et enfin le désamarrage en tant que tel. Sur Terre c’est facile de revêtir un scaphandre, mais en impesanteur il a tendance à se sentir pousser des ailes !! Mike Hopkins a collé le sticker officiel de la capsule sur la paroi du port d’amarrage zénith (au plafond ) de l’ISS pour que son équipage le signe avant leur départ – une tradition récente, puisque ce n’est que la deuxième fois que ce port accueillait une capsule. Beaucoup de mots échangés, d’embrassades et de photos souvenirs... L’équipage de Crew-1 nous a très bien accueillis à bord et nous a mis sur de bons rails pour notre propre mission. C’était un honneur de vous avoir à bord, Crew-1 ! À notre tour de prendre soin du vaisseau-mère maintenant.

2 mai (suite)

2 mai (suite)

Installés dans le Crew Dragon 1 - Prêts à revenir sur Terre

Les parachutes sont ouverts juste avant d'atteindre la surface de l'eau.

2 mai (suite)

Le Crew Dragon 1 en mer, avant de le monter sur le bateau

Un visiteur !

2 mai (suite)

L'équipage de retour sur Terre après 6 mois 1/2 dans l'ISS !

2 mai (suite)

1- Replay du départ du Crew1 de l'ISS

3- Arrivée du Crew 1 en mer

2- Descente du Crew 1 avec les parachutes

Un reportage un peu plus long avec des explications techniques en français

3 mai

Cette boule de feu est... l'entrée du Crew Dragon 1 dans l'atmosphère, vue de l'ISS

Six heures après avoir fermé l’écoutille sur nos amis… on observait une boule de feu déchirer le ciel au-dessus du golfe du Mexique, en sachant que c’était eux à l’intérieur… ! Nous nous étions levés tôt exprès pour tenter d’apercevoir leur retour sur Terre et nous n'avons pas été déçus ! Je m’en rappellerai toute ma vie. La rentrée atmosphérique s’est très bien passé et Shannon, Mike, Victor et Soichi sont maintenant de retour sains et saufs sur Terre… Bon retour à la gravité Crew-1 !

3 mai (suite)

Faites place ! Un des défis avec un équipage aussi nombreux, c'est la logistique. Il a fallu déplacer un certain nombre de trucs ces derniers jours, mais l'impesanteur aide 😉

3 mai (suite)

Bat signal au-dessus du Pico del Teide à Tenerife 🇪🇸, un signe qu’il s’apprête à se réveiller… ? 🤔🌋🦇 Les paysages dessinés par la lave sont toujours magnifiques. J'en profite pour souhaiter un excellent anniversaire au géophysiciste / volcanologue de notre promotion, Alexander Gerst, qui a fait les terrains les plus intéressants au cours de sa carrière de scientifique !

3 mai (suite)

Le décollage est encore bien présent dans mon esprit, même si je ne me lasse pas des photos. Une partie que je n’ai pas vécue en revanche, c’est le retour sur Terre (sans encombre) de notre booster. Il s’est posé sur une barge automatique au large de la côte, une opération que SpaceX maîtrise désormais parfaitement. Il est maintenant de retour à Port Canaveral, à peine plus noirci que pour notre vol (qui était déjà son deuxième). Il a parfaitement rempli son travail, et je lui souhaite une longue carrière (d’autant qu’il porte toujours nos initiales !!) J'espère le recroiser à mon retour sur Terre

4 mai

La Station c’est comme une grande coloc confinée – impossible donc de ne pas fêter en grande pompe les anniversaires ! 🥳🎶 C’était celui de Victor juste avant qu’il nous quitte pour retourner sur Terre - vous avez peut-être vu les photos du départ que j'ai publiées hier.

À l’origine il était prévu qu’il le fête avec sa famille aux Etats-Unis, mais la météo en a décidé autrement en retardant le départ de son équipage. Dans l’euphorie (non alcoolisée !) et devant la pression de l’objectif, il se peut que j’ai ressorti une pose de mes années lycées 🤟

4 mai (suite)

Parce qu’un bonheur n’arrive jamais seul, le spectacle de la rentrée atmosphérique de Crew-1 s’est terminé avec une aurore boréale, qui elle-même s’est mélangée avec le lever du soleil. Un bouquet final magnifique pour un show incroyable depuis les premières loges de l’ISS ! 🤩🎆

4 mai (suite)

Avant le départ du Crew-1 ce weekend, nous avons pris le temps de faire une photo de groupe. 3 équipages (Crew-1, Crew-2, Soyouz MS-18), 11 astronautes : difficile de faire entrer tout le monde dans le cadre ! Ce n’est pas le record du nombre de personnes à bord de l’ISS (13 : superstitieux s’abstenir), mais c'était bien plein. On avait de la nourriture, de l’oxygène et de l’eau (recyclés) pour tout le monde pour un moment… le plus délicat, ce sont les toilettes (seulement deux )

4 mai (suite)

Certains comparent la Cupola au cockpit des Tie-Fighters dans Star Wars... sans doute que leurs pilotes, trop occupés à être des méchants, ne prennent pas de selfies. Le X-Wing est de toute façon plus stylé… mais on n’a pas ça à bord de l’ISS (par contre, les panneaux solaires d’ATV et de Orion, made in Europe…) #MayThe4thBeWithYouJe me suis promis de passer plus de temps pour moi dans la Cupola cette fois-ci, et de simplement regarder dehors pour en profiter… mais la tentation de prendre des photos reste forte

5 mai

Parfois, lorsque la trajectoire de l'ISS nous amène à suivre une côte, j'ai l'impression d'être à la fois à la proue d'un bateau et de piloter un avion... Ici, on survolait l'Afrique de l'Ouest.

5 mai (suite)

Pourquoi utiliser le sol quand on peut utiliser le plafond 🕷 ? Certes, ça fait des photos amusantes, mais il y a aussi une utilité immédiate : le rangement ! Dans un espace aussi limité, toutes les parois et tous les recoins sont utilisés pour stocker ou pour travailler. Notre meilleur ami ? Le velcro !

Avant de devenir mon commandant à bord de la Station spatiale internationale, Aki a dirigé une mission sous-marine NEEMO à laquelle je participais : ce sera un plaisir d’être sous ses ordres (enfin plutôt ses suggestions…) dans l'espace également ! J'ai hâte de suivre ses traces dans quelques mois.

Sur la photo, Shannon Walker 👩‍🚀 (qui était commandante sur la première partie de l'expédition 65 et qui est retournée sur Terre ce weekend) lui remet une clef 🗝 pour marquer symboliquement le passage du commandement.

5 mai (suite)

6 mai

Mike range l'expérience RTPCG-2 avant de la rapporter sur Terre

Il est déjà de retour sur Terre, mais j'aime bien cette photo de Mike prise la semaine dernière. Je n'avais aucune idée de l'expérience sur laquelle il travaillait : ça reflète bien notre quotidien. À bord de la Station, les plannings sont très serrés et tout le monde s'affaire sans arrêt. Le plus souvent, on ne sait même pas ce que font les autres astronautes. Au centre de contrôle, nos planneurs travaillent durs pour éviter qu'on ait besoin des mêmes équipements ensemble. Et à 11 la semaine dernière, on leur a donné du fil à retordre ! Alimentation électrique, disponibilité des équipements, vibrations ou même simplement le fait d'avoir assez d'espace physique pour travailler : il y a énormément de contraintes à prendre en compte. J'ai fini par lui poser la question : Mike rangeait l'expérience RTPCG-2 avant de la rapporter sur Terre. Elle sert à étudie la croissance de cristaux de protéines en impesanteur. À terme, elle devrait aider les chercheurs à découvrir de nouveaux moyens de fabriquer des médicaments .

Presque toutes les couleurs de l'arc en ciel sont dans ces marais salants, en Californie, juste au sud de San Francisco. Leur origine vient des micro-organismes qui se développent dans l'eau, et qui changent selon la concentration de sel.

6 mai (suite)

6 mai (suite)

On ne l'appelle pas Station spatiale internationale sans raison ! En plus des multiples équipements américains, russes, canadiens, et bien sûr européens avec le module Columbus, elle comprend le laboratoire japonais Kibo 🇯🇵. Ce dernier a été parfaitement entretenu par Soichi, et Aki vient de reprendre le flambeau.

7 mai

Cette vue va me manquer : c'est Endeavour, le Crew Dragon qui nous a emmené dans l'espace. Pas d'inquiétude, il ne s'en va pas ! Chaque équipage décolle et revient sur Terre à bord du même vaisseau. Il reste amarré à la Station spatiale pendant toute la durée de l'expédition. Si quelque chose devait nous forcer à partir plus tôt que prévu, il serait prêt. Vaisseau spatial et radeau de sauvetage en même temps. Non, ce qui va me manquer, c'est le joli point de vue que nous offrait Resilience, le vaisseau du Crew-1 : en étant amarré au Zenith, du côté opposé à la Terre, sa fenêtre donnait directement sur Endeavour. Idéal pour faire des photos 🤓

7 mai (suite)

Le brun du sol contraste avec le blanc des lacs gelés : ce n’est pas encore le printemps dans ce coin du Canada :-) Depuis l'espace, les énormes blocs de glace dessinent des formes parfois familières, un peu comme quand on regarde les nuages...

Quand j'ai pris cette photo, on survolait la province de Saskatchewan au Canada. Si j'en crois mon vieil Atlas du monde (version papier hyper old school!!) qui nous sert à repérer nos photos, il pourrait s'agir du Good Spirit Lake et de l'Old Wives Lake Bird Sanctuary.

8 mai

Entre les expériences, la maintenance, le sport, le ménage... nous n'avons pas beaucoup de temps libre à bord de la Station spatiale, mais on sait en profiter. Parfois, on regarde un film tous ensemble. On installe l'écran et le projecteur, on s'installe dans une position confortable (certains aiment flotter, d'autres préfèrent être maintenus) et c'est parti 🎥

8 mai (suite)

Le Dragon n’est pas le seul vaisseau amarré au navire amiral qu’est l’ISS. Les Soyouz (c'est le vaisseau qui m’a amené la dernière fois) effectuent toujours des rotations régulières d’équipage. Celui que vous voyez à gauche de la photo est arrivé avec à son bord Oleg, Pëtr et Mark. Et le Cygus, au centre, nous ravitaille, en tout ce dont nous avons besoin pour assurer la mission. On voit ici ses panneaux solaires circulaires qui se découpent face à la vitre principale de la Cupola.

samedi 8 mai (suite)

Le samedi, c'est le jour de l'intervention radiophonique de Thomas Pesquet !4 minutes d'écoute

9 mai

La Station spatiale fait grosso modo le volume intérieur d'un gros avion. Ça paraît énorme pour un équipage de 7 personnes, mais il y a des équipement installés absolument PARTOUT. Nos quartiers personnels sont les seuls espaces privés et ils ne sont pas très grand : à peine la taille d'une cabine téléphonique (pour ceux qui savent encore à quoi ça ressemble ;)) C'est l'endroit pour dormir, téléphoner, écrire... en 6 mois, on finit par y passer un peu de temps et par les personnaliser pour s'y sentir comme à la maison. Comme les autres astronautes, j'y ai mis des photos de mes amis et de ma famille, des vêtements, du chocolat, quelques affaires de toilettes et de rares effets personnels

9 mai (suite)

Le weekend, on rencontre toujours du monde dans la Cupola… mais chacun a ses heures : moi le matin (pour voir l’Europe), Shane l’après-midi (pour les USA), et Aki le soir (pour le Japon)… ensuite on inverse pour les photos de nuit

9 mai (suite)

Le laboratoire avant le rangement

#9mai #Journée de l’Europe Voici un territoire européen dans l'espace : le laboratoire Columbus de l'Agence spatiale européenne. Consacré à la recherche en impesanteur, il abrite les équipements utilisés par les astronautes en orbite pour les scientifiques au sol. Centrifugeuses, microscopes, détecteurs de particules, incubateurs, équipements médicaux ou pour fondre les métaux, et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg ! Nos confrères et consœurs américains, japonais et canadiens l’utilisent aussi souvent que nous Européens… au nom des chercheurs du monde entier qui sont à l’origine (et à la conclusion) des expériences de la Station. Un bel exemple de coopération entre Européens mais aussi d’ouverture de l’Europe au monde – mais comme toujours, c’est avec beaucoup d’efforts qu’on rend ce laboratoire possible… même si on a parfois tendance à oublier les bienfaits de l’Europe, tellement on y est habitués. #EuropeDay Là, vous avez la photo juste après que j’arrive à bord (on a eu plein d’activités, à 11 astronautes)… et puis la photo dès que j’ai eu le temps de ranger un peu #maniaque #rangement

9 mai (suite)

Le laboratoire après le rangement par Thomas Pesquet

10 mai

Notre Dragon est toujours confortablement niché à bord de l’ISS. Il est en hibernation pendant 6 mois en attendant le retour, réveillé de temps en temps pour l’ausculter… ce qui lui permet sans doute d’admirer le paysage qui défile sous ses ailes.

10 mai (suite)

Une vue qui me rappelle des souvenirs : c’est en Soyouz et par ce port d’amarrage que je suis arrivé pour la première fois en 2016. Le Soyouz d’Oleg, Pëtr et Mark s’appelle “Youri Gagarine” et survole Cuba… comme un parfum d’années 60 règne dans ce cliché 🇨🇺

10 mai (suite)

MarocUn des rares ports avant l’immensité du désert, dans le Sahara occidental. Deux routes fendent l’intérieur des terres, une autre longe l'océan, et c’est tout ☀

Parfois sur les vidéos filmées depuis l’ISS on a l’impression que les gens pourraient être dans un hangar : ils se tiennent verticaux avec leur micro....🤦‍♂️ Heureusement avec Megan, pas de confusion possible : ses cheveux nous rappellent immédiatement les particularités de l’environnement (et aussi, c’est pas faux, le fait que ses pieds ne touchent pas terre quand elle s’entraîne aux opérations de robotique 🤖)

11 mai

11 mai (suite)

Juste avant le Crew-1, un autre ami nous a quitté fin avril : le vaisseau cargo russe Progress. Bon, c'est difficilement comparable puisqu'il s'agit... de nos déchets. Il est essentiel à l'approvisionnement de l'ISS, comme ses équivalents états-uniens (Cygnus, Dragon), japonais (HTV) et même européen jusqu'en 2015 (ATV). À l'aller, ils nous apportent tout ce dont nous avons besoin pour réaliser nos missions. Au retour, ils se désintègrent en brûlant dans l'atmosphère, emportant nos ordures avec eux. Cette fonction très terre-à-terre ne les empêche pas d'être extrêmement gracieux quand ils naviguent à proximité de la Station spatiale.

Nous utilisons rarement les grands objectifs à l'intérieur de l'ISS... celle-ci fait tout de même 70 m de long, ce qui m’a permis de jouer les paparazzi : posté à l'extrémité avant de l'ISS, j’ai photographié Oleg à l'arrière de celle-ci ! Je n'ai pas encore (re)présenté Oleg. Nous avons passé six mois ensemble dans l'espace et bien plus encore sur Terre à nous entraîner, puisqu'il était mon commandant de Soyouz pour la mission Proxima. Un type formidable et un commandant parfait, j’ai beaucoup appris avec lui. C'est un privilège de pouvoir retourner dans l'espace avec les mêmes personnes, peu d'expéditions d'astronautes s'alignent comme cela. J'ai même la chance de retrouver 2 anciens co-équipiers pour cette mission : Shane, avec qui j’avais passé la moitié de ma 1re mission, et Oleg avec qui je devrais partager à nouveau les 6 mois complets.

12 mai

Une journée typique dans le cœur de l’ISS, le Lab (pour Laboratoire). Les pieds qui dépassent, c’est Shane qui profite de la fin de sa séance de sport pour entrouvrir les volets de la fenêtre qui donne à la verticale sous la station. Avant l’arrivée de la Cupola, c'était la seule qui montrait la Terre. Il arrive régulièrement qu’on voit une paire de jambes dépasser (et quand c’est un passage au-dessus de l’Europe, ce sont souvent les miennes :))

12 mai (suite)

Le lac Albert, situé à la frontière entre l'Ouganda et la République démocratique du Congo, est le 7e plus grand lac d'Afrique. Il apparait sous les ailes rondes (enfin, plutôt les panneaux solaires) de notre cargo Cygnus arrimé sur la partie inférieure de la Station spatiale. Le chanceux profite d’une terrasse ombragée avec vue… sur la Terre

mercredi 12 mai - 21h33

Une étape importante a été franchie en toute discrétion à bord de l'ISS : le 40 000e usage de nos toilettes. C'est l'un des systèmes les plus importants à bord : si elles arrêtent de fonctionner, on arrête tout aussi pour les réparer. Impossible d’envoyer des gens dans l’espace sans ces commodités, et c’est indispensable sur Terre également. Parmi les motifs subtils de l'écusson #MissionAlpha : il inclut les couleurs des objectifs de développement durable des Nations unies, que je souhaite mettre en lumière durant ma mission. Lutter pour une eau plus saine, c’est l’objectif n°6 (couleur bleu ciel) : assurer la disponibilité et la gestion durable de l'eau et de l'assainissement pour l'ensemble de la population. Vous vous en doutez : si nous comptons le nombre d’utilisation de nos toilettes, c’est parce qu'il s'agit d'un équipement vital. Comme les voitures, elles doivent être entretenues après un certain nombre de kilomètres (ou d'utilisations dans notre cas). Pour les futurs longs voyages sur Mars comme pour continuer à habiter la Terre, nous devrons recycler nos déchets et faire pousser de la nourriture ou les transformer en ressources pour rester en vie. Pour l'instant, nous recyclons notre eau et notre air, et nous renvoyons nos déchets solides sur Terre à bord d'un véhicule de ravitaillement pour qu'ils brûlent dans l'atmosphère. Mais les agences spatiales mettent au point des technologies pour transformer nos déchets solides en eau propre, en oxygène et en nourriture !

jeudi 13 mai - 03h04

La Mecque ! Elle brillait si fort que la photo est un peu surexposée, mais je voulais absolument qu'on voit les lumières de la ville.Joyeuse fête de l'Aïd !

jeudi 13 mai - 15h38

La presque-île de Quiberon, toujours à la même place que lors de ma première mission. C'est drôle de retrouver d'abord ces lieux depuis l'espace, pourtant si proches et familiers, avant de les avoir revus en vrai. En plus cette photo ravira vos amis Bretons (on a tous un ami Breton non ? 🏳️🏴 🌊🦐⛵️)

vendredi 14 mai - 00h28

Je ne me lasse pas de revoir le 2e étage du Falcon 9 qui nous a propulsés dans l'espace 🤩. C'est le cylindre blanc que vous voyez : il va faire peu de temps après une entrée contrôlée dans l'atmosphère afin de se désintégrer sans danger. Le premier étage s'était déjà posé sain et sauf sur Terre à ce moment là (enfin, sur une barge !) Et nous avons continué notre route à bord du Dragon, d'où la vidéo a été prise, jusqu'à l'amarrage à la Station spatiale internationale le lendemain 🚀🛰️

vendredi 14 mai - 21h46

J’ai passé un bon moment dans cette position pour l’expérience ESA/CNES GRASP, qui étudie la façon dont la coordination main-œil s'adapte à l'impesanteur. Les scientifiques pensent que notre corps utilise la pesanteur pour savoir comment se déplacer, et l'espace est un excellent lieu pour vérifier. En passant, on admire le laboratoire Columbus et les patches des missions précédentes (ainsi qu’un authentique invader qui s’est glissé là-haut, les fans de street art apprécieront !!)

samedi 15 mai - 00h25

La Guinée-Bissau, que j’avais également vue pour la dernière fois il y a 4 ans. Le soleil s'invite même à la fête des couleurs, en ajoutant ses reflets d’argent en haut de la photo. La photo spatiale c’est une technique particulière : en fonction de l’heure du jour et de la position de la station, le soleil gêne ou aide à réussir ses effets, c’est selon. Après comme tous les photographes, quand on rate une photo on peut toujours dire que le flou était recherché pour l’effet artistique 😜 !!

samedi 15 mai - 17h18

Le glacier d’Upsala, en Amérique du sud, s'étend de la frontière entre le Chili et l'Argentine au parc national Los Glaciares. Le spectacle des glaciers est à la fois majestueux, avec ses lentes vagues de glace qui se déversent dans une eau dont la teinte de bleu trahit la température, mais aussi inquiétant. Partout, ils reculent, ce qui est tout à fait visible depuis l’espace, non seulement à l’œil nu, mais surtout grâce aux satellites d’observation dont les instruments spécialisés et les orbites répétitives permettent aux scientifiques de confirmer le réchauffement climatique.

samedi 15 mai - 17h18

Zoom sur le glacier d’Upsala, en Amérique du sud

samedi 15 mai - 18h15

Le samedi, c'est le jour de l'intervention radiophonique de Thomas Pesquet !Les astronautes, ces as du rangement3 minutes d'écoute

dimanche 16 mai - 00h05

On fête aujourd'hui la Journée internationale des familles, ce qui d’habitude me laisse froid, mais là il se trouve que nous allons passer un long moment loin des nôtres. Pour les six prochains mois, ma famille c'est donc mon équipage, et comme sur Terre chez toutes les cultures (il me semble), les repas ensemble sont un moment essential pour créer les liens, les renforcer, échanger. Lorsque ce timelapse a été réalisé, nous étions encore 11 à bord. La "famille" est un peu plus réduite depuis le départ du Crew-1. Petite précision : non mes proches à bord n’ont pas, eux, l'habitude de faire voler des choses pendant le dîner 😉 😘

dimanche 16 mai - 02h16

Certains noms ont un parfum d’évasion ou de tropiques, et Key West en fait partie. À l’extrémité de la Route 1 qui court le long de l’archipel des Keys, presque toujours par l’eau des deux côtés, on y trouve une base majeure de l’US Navy, et le plus souvent une atmosphère de fête et de vacances.

dimanche 16 mai - 16h40

On a repéré notre indicateur de microgravité ! Le pingouin choisi par les fils d’Aki et Megan a fait une apparition l'autre jour, alors que Shane et Megan, dans leurs beaux polos bleus, parlaient en direct sur NASA TV. Pour rappel, il nous sert à déterminer l’arrivée en orbite : une fois qu’il flotte dans la capsule, ça veut dire qu’il n’y a plus d’accélération (de la fusée), on est donc en chute libre autour de la Terre… c’est l’impesanteur. Une fois dans l’ISS, il nous sert juste à décorer 😉

dimanche 16 mai - 19h23

Le printemps n’a pas encore gagné tout l’hémisphère nord – trois exemples asiatiques avant que les températures remontent même aux plus hautes altitudes

Très facile de repérer depuis l'espace l’auréole enneigée de ce cousin du Mont Fuji sur l’île d’Hokkaido, au nord du Japon, alors que le printemps s’étend lentement mais sûrement aux alentours.

Parfois, ce sont les zones les moins peuplées qui sont les plus belles (ne serait-ce pas même une règle générale ? – démonstration avec l’Asie centrale : ici un lac et des montagnes qui résistent encore au printemps en Mongolie

dimanche 16 mai - 19h23

Parfois, ce sont les zones les moins peuplées qui sont les plus belles (ne serait-ce pas même une règle générale ? – démonstration avec l’Asie centrale : ici un lac et des montagnes qui résistent encore au printemps en Mongolie

dimanche 16 mai - 23h54

Quand on parle de robotique sur la Station, il ne s’agit pas de robots anthropomorphiques, mais d’un bras robotique extérieur de 17 mètres de long, complètement articulé et made in Canada par l'Agence spatiale canadienne. Il est absolument indispensable à nos opérations, d’abord pour la maintenance extérieure (y compris les activités d’entretien que nous effectuons nous-mêmes en sortant dans l’espace en scaphandre – on se retrouve parfois suspendu dans le vide au bout du bras pendant qu’un collègue resté à l’intérieur l’actionne pour nous déplacer d’un point à l’autre de la structure… astronaute est un métier qui demande de savoir faire confiance !)… Mais surtout, c’est avec le bras robotique qu’on attrape des cargos ravitailleurs qui nous apportent provisions et matériels scientifiques.

On l’actionne grâce à des joysticks et panneaux de commande depuis la Cupola ou le Lab (pas de hublots dans ce dernier pour suivre les mouvements du bras, mais des écrans connectés aux nombreuses caméras extérieures). Une opération toujours très ludique et en même temps un peu tendue – ça demande beaucoup de concentration et de précision ! Spoiler alert : la Station sera bientôt dotée d’un jumeau avec l’arrivée prochaine de ERA, le bras robotique européen, qui sera fixé côté segment russe. 🦾

lundi 17 mai - 14h09

Pas la meilleure photo, mais c’est l’éclat du soleil que je souhaitais justement capturer : voilà à quoi il ressemble depuis la Station – un projecteur très très puissant. Quand on y pense, ses radiations constituent notre seule source d’énergie depuis la nuit des temps – la nature l’a toujours tout simplement transformée en d’autres formes (malheureusement pas souvent de manière durable dernièrement en ce qui concerne les êtres humains…). Quand on est dans la Cupola au moment où les rayons commencent à frapper les hublots, on sent tout de suite la température monter, malgré les panneaux et couches de protection thermique. Note pour plus tard : une photo du soleil rendrait beaucoup mieux prise lors d’une sortie extravéhiculaire, sans la barrière d’un hublot.

Rouge fauve, gris des roches, orange du sable et touches de nuages blancs : le survol du Sahara (ici un plateau au Tchad) n’est jamais monotone. Luca appelait ça « la peau de la Terre » je crois, et c’est vrai que ça y ressemble. Reste à y chercher l’aviateur égaré du Petit Prince… et, au moins aussi fascinantes au milieu de tant d’aridité, les fameuses gueltas au fond du labyrinthe des canyons.

mardi 18 mai - 01h04

À nouveau les pieds de Shane, tandis qu'il regarde par le hublot qui fait face à la Terre dans le labo américain. Il y a plusieurs ouvertures sur la Terre dans le segment russe, c'est là-bas que Shane et moi avons pris nos meilleures photos durant notre précédente mission. À l'époque, celle du lab était occupée par une expérience mais maintenant qu'elle est dégagée, c'est celle qu'on utilise le plus. Elle est plus proche de nos quartiers et de nos zones de travail habituelles. La dernière vue sur la Terre et sans doute la plus connue, c'est la Cupola (à raison, elle est splendide !) mais elle est moins pratique pour faire des photos zoomées. Voilà, vous êtes maintenant incollables sur les hublots de la Station spatiale *qui font face à la Terre*.

mardi 18 mai - 14h36

En Afrique de l'Est, on passe du désert aux vallées fluviales assez rapidement (du moins en station spatiale :)). Des canaux sillonnent la végétation qui semble recouvrir le fleuve : je ne sais pas si c'est une œuvre humaine ou de la nature, mais le résultat ne manque pas de style. Le bleu du Nil Blanc et le vert des rives sont assez courant sous ces latitudes, mais ils tranchent avec les zones désertiques ocres qu'on survole un peu plus au Nord.

mardi 18 mai - 14h36

AFRIQUE - NIL BLANC Le Nil Blanc (Bahr el-Abiad) est un embranchement du Nil d'une longueur de 3.700 km. Il traverse 6 pays, le Burundi, l'Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie, le Soudan du Sud et le Soudan.

mardi 18 mai - 19h31

Un autre objectif de développement durable de l'ONU qui me tient à cœur, c’est le 5e : atteindre l'égalité des genres et l'autonomie pour toutes les femmes et les filles. Megan est un modèle pour beaucoup de personnes qui croisent sa route. C’était aussi le cas de Peggy Whitson lors de Proxima. J’ai eu la chance de rencontrer des gens formidables depuis que je suis devenu astronaute, mais les femmes restent très minoritaires dans les milieux de l’ingénierie et du spatial. Nous sommes actuellement 7 à bord de la Station spatiale, dont 6 hommes : pas besoin de calculatrice pour constater le déséquilibre ! L’ESA recrute actuellement de nouveaux astronautes, et c’est une opportunité pour améliorer la situation. Mesdames, c’est le moment de postuler Sur les photos, Megan manipule l’expérience Celestial immunity. Elle compare des cellules dans l’espace et sur Terre, avec l'objectif de créer de nouveaux vaccins et médicaments. Derrière son épaule, une caméra observe ses moindres faits et gestes. C’est celle de l’équipe de scientifiques qui l’accompagne depuis leur laboratoire, via les moyens du centre de contrôle. Ils connaissent l’expérience sur le bout des doigts et la guident pas-à-pas quand elle en a besoin. Megan a travaillé pendant longtemps au Mission Control Center de la NASA à Houston, elle connait donc les deux côtés de la caméra

mercredi 19 mai - 03h18

En ce moment nos orbites nous amènent au-dessus de l’Europe entre 20h et 3h du matin, et la météo est plutôt clémente, je commence donc à avoir quelques photos de villes la nuit. Si certaines sont assez faciles à reconnaître (surtout pour ceux qui y vivent et en connaissent la forme :)), identifier une ville, dans le noir, juste à ses lumières depuis 400 km d’altitude est en général un exercice à s’arracher les cheveux. Si ça vous tente, vous pouvez essayer de m’aider à mettre un nom sur chaque photo. J’essaierai de partager régulièrement en story sur Instagram, le soir, des villes à identifier, et la réponse (quand je la connais !) sera donnée le lendemain. J'ai fait un peu de tri dans mes photos ce weekend, on commence ce soir !

mercredi 19 mai - 03h18

Lors d’un passage somme toute assez banal au-dessus de l’immensité du Sahara, je me suis cru sur Mars !! Pas un nuage, du rouge et de l’ocre à perte de vue… on s’y croirait, un peu comme Perseverance en ce moment avec son hélicoptère embarqué. Un immense bravo à la NASA qui a fait voler récemment le premier drone sur Mars ! Le bruit de ses hélices a été enregistré par la caméra super-polyvalente SuperCam du rover. Un instrument français 🕶 🇫🇷 fourni par l’IRAP CNRS avec le soutien du CNES 👍. L’exploration spatiale robotique et habitée sont les deux branches d'une même ambition profondément humaine : celle qui nous pousse à explorer toujours plus loin.

mercredi 19 mai - 20h20

Les Bahamas, photographiées avant le départ du cargo Progress fin avril. Au rayon des merveilles vues depuis l’espace, cette région et ses eaux aux mille nuances de bleu occupent la première place - notamment les reflets irisés sculptés dans le sable et les algues par les marées. 🤩 Une photo au grand angle, ça déforme un peu, mais difficile de faire rentrer toutes les couleurs des Bahamas dans une seule fenêtre de la Cupola ! J’ai aussi utilisé un objectif plus conventionnel : à chacun sa photo préférée

mercredi 19 mai - 20h20

mercredi 19 mai - 20h20

jeudi 20 mai - 14h25

On a tendance à filmer la Terre qui défile sous nos pieds dans le sens de la marche, comme un pilote d'avion qui filmerait le paysage depuis le cockpit.Pourtant, c'est joli aussi quand on regarde dans l'autre sens... Ici nous quittions l'obscurité de la nuit en volant (comme chaque orbite) vers la zone éclairée de la planète, et les lumières de l'aube dessinaient de longues ombres dans les nuages. Le temps d'une pause contemplative 🙂

jeudi 20 mai - 20h52

Cette fois c’est une mission d’été ☀️ 🌍 ! Ça ne change pas grand-chose pour la température intérieure de l’ISS (extérieure non plus en fait), mais pour les photos, c’est très différent. J’avais beaucoup de paysages enneigés il y a 4 ans, moins aujourd’hui. Vous me direz que c'est bientôt l'hiver dans l'hémisphère Sud et vous avez raison. Mais on y trouve beaucoup moins de terres émergées sous les latitudes qui reçoivent de la neige que dans l'hémisphère Nord. Cette ville en Chine est l’exception qui confirme la règle, et j’apprécie particulièrement les effets de texture et de noir et blanc qu’elle nous procure.

vendredi 21 mai - 14h20

Où est Aki ? Il y a tellement d'équipements dans la Station spatiale qu'il faut parfois faire un peu de déménagement. Pour pouvoir accéder au sas de déploiment des nanosatellites, il fallait délester le Node3 d’un certain nombre de… mètres cubes. Comme le sas où nous conservons les scaphandres, où nous préparons les sorties extra-véhiculaires et depuis lequel nous les réalisons n’est pas utilisé en ce moment (mais la saison des EVA démarre fin Mai 😊), il a servi de lieu de stockage temporaire. Inutile de préciser qu’il a fallu tout ramener à sa place à la fin de la journée (et faire cette fois un beau Tetris de stockage en 3D) 😝

vendredi 21 mai - 22h17

S’il y a bien des structures particulièrement satisfaisantes à photographier depuis l’espace, ce sont les montagnes et les volcans, surtout quand le soleil est suffisamment bas pour créer des ombres qui trahissent leur relief. En photo tout est une question de lumière ! 🏔 📸Malgré sa proximité avec le tristement célèbre Mont Saint Helens, le Mont Adams que vous voyez ici est inactif depuis plus de mille ans et couvert d'une importante calotte glacière.

samedi 22 mai - 15h38

L’Australie est un véritable pays-continent, et les cartes ne lui rendent pas justice (comme à l’Afrique) : la projection habituelle d’un globe sur une carte plate augmente artificiellement les surfaces à mesure qu’on s’éloigne de l’équateur… le Groenland (désolé Andreas Mogensen 🙂) ou l’Alaska ne sont pas si grands que ça, mais le Sahara, le Congo, l’Inde ou l’Australie, si !!! L’Australie vue du ciel est unique par ses couleurs qu’on ne rencontre nulle part ailleurs : les bleus de la côte se transforment, à l’intérieur des terres, en toutes les nuances du rouge, voire même du violet, parcourues par des veines noires et tachées d’immenses étendues quasi blanches. Quasiment pas de vert. Incroyable et presque surnaturel 🔵😯🟠🔴🤩🟣. On commence par la vue générale où le rouge du bush finit par se fondre dans le bleu du ciel.

samedi 22 mai - 15h38

samedi 22 mai - 15h38

samedi 22 mai - 15h38

samedi 22 mai - 15h38

samedi 22 mai - 15h38

samedi 22 mai - 15h38

samedi 22 mai - 15h38

samedi 22 mai - 18h15

Le samedi, c'est le jour de l'intervention radiophonique de Thomas Pesquet !Thomas Pesquet : Même pas mal !5 minutes d'écoute

samedi 22 mai - 22h11

Le samedi dans l’ISS, c’est ménage 🧽🧹✨ le matin (on brique le navire), 2h30 de sport comme tous les jours, et le reste du temps, chacun vaque à ses occupations… mais je sais ce qu’Aki et moi ferons à 15h45 GMT (17h45 en France) : nous serons devant la finale de la Champions Cup 🇪🇺🏉, streamée en direct vers l’ISS (et oui, mais qualité digne des modems 56k de la préhistoire) qui oppose (cocorico) deux clubs français, Toulouse et La Rochelle. Je vous laisse deviner qui est mon club de cœur, même si La Rochelle a aussi de très bons joueurs et que je leur souhaite le meilleur (pour tous les autres matches) 🙂. À noter que, même si ce ne sont pas les maillots qui font gagner les matches, le Stade Toulousain portera une superbe livrée dessinée en coopération avec un astronaute et une agence spatiale dont je tairai les noms 😇. Allez le Stade, et bravo le rugby français !

dimanche 23 mai - 03h16

Alors qu’on descend vers le sud le long de la côte ouest de l’Afrique, la ville de Conakry est immanquable. Elle semble s’étirer de la zone humide de la côte vers les Îles de Loos… Presque comme quelque chose d’organique qu'on étudierait au microscope. 🇬🇳

dimanche 23 mai - 03h16

dimanche 23 mai - 15h43

Ploemeur, Locmiquélic, Kerroc’h… c’est sûr, on est en Bretagne ! La rade de Lorient lors d’un passage le long de la façade ouest de la France

dimanche 23 mai - 20h56

Un autre usual suspect des photos d’astronaute (franchement je crois qu’on l’a tous pris en photo un jour ou l’autre), c’est la structure de Richat, ou l’œil du désert. Facile à trouver parce qu’avec son diamètre de 50 km, on le voit à l’œil nu (trouvez-le sur la deuxième photo). L’absence de nuages dans cette zone aide aussi légèrement à ne pas le rater !

lundi 24 mai - 16h24

Ambiance méditerranéenne avec le sud-est de l’Espagne : le Cap de l’Horta interrompt abruptement une longue plage et passe le relais à la magnifique baie d’Alicante 🥘

lundi 24 mai - 16h24

L’intérieur de la Station est organisé en compartiments, du format d’une armoire normande ou d’une cabine téléphonique, au contenu divers et varié – équipements de recherche bien sûr (microscopes, congélateurs, centrifuges, fours et j’en passe), mais aussi des calculateurs, des systèmes de traitement de l’eau ou de l’air, et tous les innombrables équipements nécessaires au bon fonctionnement de l’ISS… ou tout simplement des espaces de rangement. Dans tous les cas, les compartiments ont un fond arrondi, pour épouser la forme courbée de la coque des modules, et un devant plat, correspondant donc à la paroi intérieure. Connaître l'emplacement et le contenu de chaque compartiment et savoir utiliser et réparer les systèmes qu’ils contiennent fait partie de notre entraînement sur Terre, même si très souvent on se repose sur les experts au Centre de contrôle pour nous aider et nous guider. On voit bien ici à quoi ressemble un compartiment une fois tiré de sa cachette ; Shane avait besoin d'accéder à l'ensemble d'un de nos systèmes de climatisation pour une opération de maintenance.

mardi 25 mai - 00h37

Survolés de nuit, les orages sont spectaculaires, à la fois magnifiques et un peu inquiétants – un peu comme nager de nuit dans des eaux sombres sans savoir ce qui se cache dans les profondeurs... On devine la couverture nuageuse qui recouvre les lumières des villes et donne une texture ouatée au noir du sol, et puis de manière aléatoire, une espèce de boule de lumière s’allume ici et là et dessine les contours du nuage jusqu’ici complètement indistinct dans l’obscurité.Pendant ma première mission, je n’ai jamais réussi à prendre d’orages en photo de nuit, pour la simple raison que la durée d’un éclair ne donne pas le temps de viser, faire la mise au point et prendre la photo… Cette fois-ci j’ai changé de tactique : je vise une zone d’orages intense avec une mise au point qui devrait être la bonne et je prends les photos au hasard en espérant avoir la chance qu’un éclair claque au moment où j’appuie sur le déclencheur (et que mon exposition et ma mise au point sont correctes). Pour une fois, après 5 minutes de mitraillage, je ne suis pas revenu bredouille de la chasse aux éclairs. Mon collègue et ami Andy Mogensen a quant à lui réussi à photographier des jets bleus jaillissant par-dessus un orage pendant sa mission en 2015, dans le cadre de l’expérience THOR, et a ainsi permis de lever le voile sur un phénomène jusque-là resté très mystérieux. A la suite de son cliché, l’ESA a fait installer l'équipement ASIM sur l’extérieur de la Station, capable de mitrailler les orages (longueurs d'ondes différentes et 720 photos par minute !). On a encore beaucoup à apprendre sur la foudre, notamment comment elle interagit avec notre atmosphère et influence notre climat.

mardi 25 mai - 00h37

mardi 25 mai - 12h43

Parfois, les journées débutent TRÈS tôt dans l’ISS 😫 😴, avec prise de sang 💉 dès 6h… On est entraînés à les réaliser sur autrui… ou sur soi-même, c’est la technique que certains (dont moi) préfèrent (au moins si on se rate, l’ambiance reste bonne ;)). Pour conserver les échantillons jusqu’à la date du retour sur Terre, pas de panique : on a trois congélateurs (made in Europe) qui descendent allègrement vers les -80 degrés 🥶… Maintenant il ne reste plus qu’à se réveiller un peu plus.

mardi 25 mai - 20h49

Sénégal - presqu’île du Cap et Dakar, ville située la plus à l’ouest de tout le continent africain

Un éperon qui s’avance dans l’Atlantique, c’est la presqu’île du Cap et Dakar, ville située la plus à l’ouest de tout le continent africain. Magnifique position géographique pour la sémillante capitale du Sénégal Il y fait très bon vivre et on y est bien accueilli, j’ai eu l’occasion de le constater. Elle subit pourtant les effets du changement climatique avec inondations répétées à la saison des pluies et le littoral plus au nord qui est grignoté par la montée des eaux...

mercredi 26 mai - 01h40

La Lune sur un cliché bleui par les dernières lueurs du crépuscule, avant que le soleil ne disparaisse totalement derrière la Terre, et quelques instants après, enveloppée par l’obscurité. J’ai pris ces photos depuis le segment russe de la Station. Il comporte des hublots sur les côtés en plus de ceux qui font face à la Terre, bien plus pratiques pour une vue sur l’espace et la Lune en particulier. Il ne vous aura pas échappé que l’on retourne sur la Lune dans quelques années, avec des ambitions plus grandes et des dispositifs de science-fiction : Station en orbite, utilisation des ressources in-situ, mise en place du système de navigation et de télécommunications par satellite Moonlight… C’est presque demain ! Et vraiment demain, ne ratez pas l’éclipse lunaire totale si vous êtes en Australie, en Polynésie ou en Nouvelle Calédonie – à suivre ici pour les autres : http://www.esa.int/.../Human_and.../Lunch_with_the_Moon

mercredi 26 mai - 15h27

Une photo composite du glacier Upsala pour l’explorer en détail (34 clichés, 183 Mo !). Ce champ de glace en Patagonie est à couper le souffle. Moins réjouissant : ses glaciers constituent notre point de repère principal de la fonte des glaces et de la montée des eaux qu’elle entraîne inévitablement. Et c’est de l’espace qu’on relève cette évolution, comme un grand nombre de variables climatiques suivis par les satellites d’observation de la Terre. Si vous cliquez sur le lien, vous pourrez explorer ce glacier dans ses moindres détails. Malgré sa forme solide, on voit parfaitement, par exemple, que la glace s'écoule... très... lentement https://www.esa.int/.../Images/2021/05/Upsala_Glacier_united

mercredi 26 mai - 19h51

Non, Aki n’est pas en train de dormir ! Il participe à l’expérience européenne TIME en tant que sujet : on étudie comment les temps de réaction et la perception du temps changent en impesanteur. Le casque de réalité virtuelle – un équipement décidément assez commun dans l’espace – permet de se concentrer sans être distrait par l'environnement du laboratoire (d’ailleurs Aki n’a sans doute pas remarqué que je le prenais en photo), afin d’obtenir les données scientifiques les plus précises possibles. Les résultats intéressent aussi bien les chercheurs que le centre de contrôle : si notre perception du temps qui passe change dans l’espace, cela pourrait avoir des conséquences monumentales sur les opérations des missions de longues durée. Rater un atterrissage après des mois de voyage à cause d’une méconnaissance de notre adaptation à la vie en impesanteur, ce serait dommage !.

jeudi 27 mai - 00h18

Notre « bille bleue », pour reprendre l'expression célèbre des astronautes d'Apollo 17. Parfois il n'y a aucunes terres en vue, même depuis notre point d'observation à 400 km d'altitude. Ça donne un aperçu furtif de ce que doivent ressentir les navigateurs en solitaire et les explorateurs

jeudi 27 mai - 15h56

Module gonflable BEAM

Il y a des portes dans l’ISS qu’on n’ouvre pas souvent, même si elles ne donnent pas vers l’extérieur. C’est le cas de celle qui protège notre module BEAM. Il a d’abord fallu déplacer ARED notre machine de sport XXL, car elle en bloquait l’accès. BEAM est un module unique en son genre : il a été envoyé dans l’espace… plié et a été gonflé une fois amarré à la Station, car oui c’est un module… gonflable (tous les autres sont métalliques). Vous pouvez le voir se déplier lors de son installation en 2016 https://youtu.be/aciRYFKdaRU. Ça permet évidemment de gagner beaucoup de place dans la fusée. Ce module, en plus d’être un rangement très pratique, sert à démontrer l’utilité d’une telle technologie pour les futures missions d’exploration : plus la destination est lointaine, plus il faut limiter sa cargaison…. Vu que la procédure est complexe, on ne l’ouvre pas souvent, c’est un mini-événement à chaque fois. C’est pour ça que tout le monde est venu poser pour la photo-souvenir J’en profite pour vous présenter Pjotr Dubrov, je crois que je ne vous ai pas encore parlé de lui. C’est le petit nouveau de l’équipage - entendez par là : c’est sa première mission. Pjotr est la preuve vivante qu’il n’y a pas de carrière type pour devenir astronaute, il était ingénieur en informatique. Donc si vous hésitez toujours à postuler pour la sélection d’astronautes de l’ESA… eh bien n’hésitez plus !

jeudi 27 mai - 15h56

Module gonflable BEAM

Il y a des portes dans l’ISS qu’on n’ouvre pas souvent, même si elles ne donnent pas vers l’extérieur. C’est le cas de celle qui protège notre module BEAM. Il a d’abord fallu déplacer ARED notre machine de sport XXL, car elle en bloquait l’accès. BEAM est un module unique en son genre : il a été envoyé dans l’espace… plié et a été gonflé une fois amarré à la Station, car oui c’est un module… gonflable (tous les autres sont métalliques). Vous pouvez le voir se déplier lors de son installation en 2016 https://youtu.be/aciRYFKdaRU. Ça permet évidemment de gagner beaucoup de place dans la fusée. Ce module, en plus d’être un rangement très pratique, sert à démontrer l’utilité d’une telle technologie pour les futures missions d’exploration : plus la destination est lointaine, plus il faut limiter sa cargaison…. Vu que la procédure est complexe, on ne l’ouvre pas souvent, c’est un mini-événement à chaque fois. C’est pour ça que tout le monde est venu poser pour la photo-souvenir J’en profite pour vous présenter Pjotr Dubrov, je crois que je ne vous ai pas encore parlé de lui. C’est le petit nouveau de l’équipage - entendez par là : c’est sa première mission. Pjotr est la preuve vivante qu’il n’y a pas de carrière type pour devenir astronaute, il était ingénieur en informatique. Donc si vous hésitez toujours à postuler pour la sélection d’astronautes de l’ESA… eh bien n’hésitez plus !

jeudi 27 mai - 15h56

Installation du module gonflable BEAM en 2016

jeudi 27 mai - 21h12

Le 7e des Objectifs de développement durable de l'ONU : assurer l'accès pour tous à une énergie abordable, fiable, et durable. On peut faire plusieurs parallèles avec la Station spatiale internationale. Notre énergie est décarbonée car solaire : on voit assez nos immenses panneaux Ils fournissent toute l'électricité nécessaire ici depuis 20 ans, mais nous avons un gros avantage : l'absence de nuages Ils profitent pleinement du soleil, même si, à cause de sa trajectoire autour de la Terre, la Station spatiale passe constamment de l’ombre (côté non éclairé de la terre) à la lumière (côté éclairé). D’où les charges et décharges successives des grandes batteries extérieures L'énergie étant une ressource limitée ici, les 5 agences spatiales qui gèrent la Station travaillent ensemble pour la gérer. En cas de problème électrique, il faut des priorités claires. En tout cas pendant plus de 20 ans, les chercheurs et les ingénieurs ont trouvé des solutions ensemble et l'énergie continue d'être produite et distribuée. Comme souvent sur l’ISS, c’est un bel exemple de ce qui doit être fait sur Terre à plus grande échelle – même si c’est évidement beaucoup plus difficile. Après des années de bons et loyaux services, les panneaux solaires donnent des signes de fatigue et des sorties extravéhiculaires sont prévues pour en installer de nouveaux en juin. Ici aussi, on se creuse la tête pour rendre notre énergie plus durable.

vendredi 28 mai - 16h00

Les formes des paysages minéraux en Afrique sont toujours aussi incroyables. Cette montagne semble sortir tout droit d’un test de Rorschach… il s'agit d'un massif volcanique situé au Tchad, le Tarso Toussidé. Il culmine à 3 315 mètres d'altitude.

vendredi 28 mai - 22h09

On me demande de temps en temps si la Grande Muraille de Chine est réellement visible depuis l’espace, c’est une question classique à poser à un astronaute apparemment (parmi d’autres ). Au risque de vous décevoir : non… Mais quand on sait exactement où pointer son objectif, on peut la prendre en photo . On ne voit rien dans le viseur de l’appareil, mais en observant bien les détails géographiques des environs, on peut se repérer, pointer son appareil vers ce qu’on pense être la bonne direction et la photographier à l’aveugle. Avec les bons conseils de notre instructeur de la NASA, quel ne fut pas mon bonheur lorsqu’en regardant les photos sur un écran plus grand je me suis rendu compte que j’en avais capturé certains segments !! Les photos, avec une météo brumeuse, ne sont pas exceptionnelles, mais on distingue bien le mur qui serpente sur les crêtes (je l'ai surligné en rouge sur la 2e image). Je peux enlever ça de ma liste de lieux à photographier Vous pouvez explorer le collage en détails et vérifier si vous trouvez la muraille ici : https://www.esa.int/.../05/Great_Wall_of_China_from_space

vendredi 28 mai - 22h09

Tracé de la grande muraille de Chine vue du ciel

vendredi 28 mai - 22h09

La grande muraille de Chine vue du ciel

samedi 29 mai - 02h42

Mark et Megan travaillent beaucoup sur l’expérience Celestial immunity dernièrement, y compris les weekends. Les timelapses ont l’avantage de compresser le temps et de montrer l’essentiel des activités en une courte vidéo (et puis je peux installer la caméra et la laisser tourner pendant que je vaque à mes occupations ). Avec le soutien du centre d’opérations et des scientifiques, Megan et Mark utilisent la Life Sciences Glovebox (littéralement la boîte à gants pour les sciences du vivant – en Français plutôt une hotte ou une enceinte de confinement, je crois… des spécialistes dans la salle ? ) dans le laboratoire Kibo. Grâce à cette… enceinte/boîte/hotte, les échantillons restent bien confinés, sans risque d’être pollués (ou de se répandre dans la station #blob). Ils étudient des cellules immunitaires de personnes âgées et d’adultes pour voir comment elles réagissent dans la Station spatiale. L’objectif ? Étudier le vieillissement et plus généralement améliorer la compréhension du corps humain. Comme la plupart des études sur la physiologie humaine, on se sert du fait que les cellules vieillissent plus vite dans l’espace. C’est pratique, on peut observer les changements plus rapidement, comme en accéléré… un peu comme un timelapse dans la vie réelle !

samedi 29 mai - 18h15

Le samedi, c'est le jour de l'intervention radiophonique de Thomas Pesquet !Chaque astronaute a ses marottes photographiques, moi ce sont les orages !3 minutes d'écoute

samedi 29 mai - 18h45

La Station a une grande partie made in Russia ! En ce moment les 2 membres d’équipages russes 🇷🇺 préparent leur prochaine sortie en scaphandre, avec le modèle Orlan. 55 sorties ont été réalisées du côté russe avec ce système d’une grande fiabilité. Elles sont un peu différentes des combinaisons EMU de la NASA avec lesquelles j’ai réalisé mes deux sorties durant Proxima. Néanmoins l'objectif est le même : protéger l'astronaute du vide et des températures extrêmes et lui permettre de travailler dans des conditions à peu près confortables. Oleg et Pjotr nous quitteront quelques heures mercredi : ils doivent préparer le module Pirs pour l'arrivée du tout dernier module de l’ISS cet été, le laboratoire Nauka.

samedi 29 mai - 21h01

Un nouveau collage de 68 photos, cette fois-ci ce sont les Keys de Floride. Cet archipel s’étend au Sud de la péninsule floridienne et le chapelet d’îles dessine une longue courbe, avec souvent juste la largeur pour y faire passer une route, et la mer des deux côtés. En zoomant (si vous cliquez sur le lien) vous pourrez suivre l’autoroute et passer d’île en île, ou vous perdre dans les nuances bleues de l’océan. L’image fait près de 200 km de long, mais on a survolé cette zone en quelques dizaines de secondes à peine ! https://www.esa.int/.../Images/2021/05/Florida_Keys_framed

dimanche 30 mai - 02h18

Le site sacré d'Uluru – au cœur de l’Australie et de la culture multimillénaire des peuples aborigènes 😳🤯 Il change de couleur selon la course du soleil 🔥

Uluru in the morning, this sacred site is understandably revered when you see it like this from space. Awe-inspiring! The sandstone rock is known for changing colour, and from space I agree a sunrise or sunset changes its tone, glowing in the different lighting. The shadows in this picture made it easier to spot and helps it stand out, but the huge sandstone structure that is almost 3 km across is hard to miss. Uluru continues underground for a large part, like an iceberg, and is a watering hole for wildlife.#Uluru #MisisonAlpha https://flic.kr/p/2m2m1fR

dimanche 30 mai - 14h22

L'obscurité environnante est un peu plus profonde, mais finalement un lever de Soleil c'est aussi spectaculaire dans l'espace que sur Terre 🙂

Sunset… or is it sunrise? It is not always easy to tell from the pictures. We could see up to 16 sunrises and sunsets each day as we orbit Earth so fast – if we were looking out the windows all the time. For us what changes is the Space Station passing from the illuminated side of the earth to the shadow, so it’s easy: a sunrise is always in front of us… and a sunset behind. Of course when you just look at your pictures after a few days of taking them, it’s more complicated to remember which is which. . … It is actually a sunrise, bon Dimanche!#sunrise #sun #MissionAlpha https://flic.kr/p/2m2skcd

dimanche 30 mai - 18h25

Le cerveau humain aime reconnaître des formes familières tout autour de nous, ça s'appelle la paréidolie (mot compte triple 😉). Je vois clairement un ♥ en survolant une grande oasis au sud du Caire, en fait l’un des plus anciens systèmes d’irrigation et de gestion durable de l’eau de l’histoire de l’humanité ! Bonne fête à toutes les mères et surtout à la mienne 🥰

dimanche 30 mai - 22h20

Vous qui lisez ce texte assis quelque part, pensez-y, nous pendant 6 mois on ne se sera pas assis une seule fois… jusqu’au retour sur Terre. Pas besoin quand on flotte ! Mark avait sans doute la nostalgie d’un fauteuil et d’un bon bouquin, il a trouvé ce qui s’en rapprochait le plus 🙂

If you are reading this sitting down, maybe on a sofa or couch, consider that we will not sit down... until we are back on Earth! Of course we don't need to sit down up here, and I am not complaining at all, but sometimes that wonderful feeling of relaxation – that moment when you change from running around to letting yourself drop into a chair – that moment can be wonderful I am sure you all agree, and we do miss it sometimes! I think Mark did here too and made a makeshift reading table to enjoy a book – absolutely unnecessary in weightlessness but so nice to construct some semblances of normal life every now and again! #MissionAlpha #Reading https://flic.kr/p/2m2z7DV