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Parmi les héros de la Résistance, il en est que la mémoire collective a porté jusqu’au Panthéon. Jean Moulin est de ceux-là … mais la mémoire collective est parfois prise d’amnésie. Certains "héros" sont tombés dans l’inexorable oubli de l’Histoire. Exile Schwarzfeld est de ceux-là. »

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Fait prisonnier lors de la Bataille de France, libéré, résistant, arrêté et déporté "Nacht und Nebel"

Première Guerre mondiale

L'actualité d'une autre époque

N° 1

Edition spéciale

Mardi 20 avril 2021

Seconde Guerre mondiale

Âgé de 29 ans lorsque la guerre éclate, officier, il sert son pays

Max - Jean Moulin Tout le monde, en France, connait le nom de Jean Moulin, héros de la Résistance, assassiné par les Nazis et érigé en héros national après la guerre. Schwarzfeld est arrêté avec lui à Caluire le 21 juin 1943, mais son nom n'entre pas dans la postérité ... pourquoi ?

Exile Lucas SCHWARZFELD 1885-1944

Né de parents Roumains expulsés de leur pays à la fin du 19e siècle, Exile Lucas entre dans le siècle des conflits contemporains parmi les plus violents que l'humanité ait connue. De Bucarest à Paris, des tranchées aux camps de concentrations, suivez le destin d'un "patriote"

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Juif d'origine roumaineAu service de la patrieExile Schwarzfeld1885-1944

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L'Après-Guerre

L'inexorable oubli

09

La Résistance

France d'Abord

06

La Première Guerre

Combattre dans l'enfer des tranchées

03

Le sacrifice d'un fils

Jean-France - Laetitia Schwarzfeld

08

La Seconde Guerre

La captivité

05

Etudes

Grandir à Paris, étudier

02

Déportation

Nacht und Nebel, Struthof, Kochem

07

La reconnaissance

Médailles, citations, mentions ...

04

Les origines

La Roumanie, la famille, les relations

01

Le récit d'une vie

Un parcours au service de la patrie

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Un prénom comme symbole

C'est à Paris, trois semaines après l'arrivée en France, qu'Exile naît le 5 décembre 1885

Nombreux articles sur Exile indiquent, à tort, le prénom d'Emile. Harcelés et expulsés par les autorités roumaines, ses parents s'installent en France, exilés ...

Exile Lucas

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Benjamin Fondane, cousin d'Exile, a des liens très forts avec son oncle et sa tante. Roumains à Paris, ils forment une communauté unie qui se respecte. L'engagement d'Exile pour la patrie a toujours impressionné Benjamin.

Issu d'une famille juive brillante

Elias Schwarzfeld, son père, était un historien, essayiste, romancier et journaliste juif moldave , puis roumain , également connu comme activiste politique et philanthrope.

Le père et le cousin

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Entre les deux guerres, il est directeur technique des établissements Thomson-Houston.

Licencié en science mathématique, diplômé de l’École supérieure d'électricité

Capitaine de réserve il est à nouveau blessé le 22 août 1917 à Bezonvaux, cette fois suite à une attaque au gaz.

"Il a été blessé à Arras. C’est un premier tribut du sang - versé pour un pays sachant reconnaître l’universel droit de vivre"

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Texte écrit par Benjamin Fondane

L'enfer de 14-18

Lors de la Première Guerre mondiale, Exile est lieutenant de réserve dans un régiment d'infanterie. Le 4 octobre 1914, il est touché par une balle au tiers inférieur de la jambe gauche, après avoir été soigné, il retourne au front. Pendant la guerre, il est nommé capitaine de réserve et est à nouveau blessé le 22 août 1917 à Bezonvaux, cette fois suite à une attaque au gaz. Il retourne une nouvelle fois sur le front et le 29 août 1918, alors qu’il se trouve à Soissons, il est touché par une balle dans la cuisse gauche, la guerre se termine avant qu’il ne puisse reprendre du service.

Dans les tranchées

Il obtient le statut de déporté-politique le 4 octobre 1948 et celui d’interné-résistant le 16 juillet 1959

La mention « Mort pour la France » lui est attribuée suite aux démarches de sa veuve, le 22 février 1949. C’est en 2009 que la mention, Mort en Déportation est apposée sur son acte de décès.

Le 20 mars 1919, il est fait chevalier de la Légion d’honneur et est élevé le 17 décembre 1933 au grade d’officier.

Croix de guerre 1914-18 avec palmes, 2 étoiles d’argent et une de bronzeDeux étoiles en argent pour citation à l’Ordre de la DivisionUne étoile en bronze pour citation à l’Ordre de la Brigadeune palme en bronze pour citation à l’Ordre de l'Armée

Interné RésistantDéporté politique

Mort pour la France

Légion d'honneur

Croix de guerre

Fait prisonnier lors de l'invasion allemande, le 28 juin 1940 à Remiremont, alors que l'Armistice est déjà signé, il est d'abord interné dans un camp de prisonniers de guerre sur le sol français, le Frontstalag 121, situé à Epinal puis transféré le 9 novembre 1940 dans un camp d'officiers de la 17e région militaire en Autriche, à Edelbach, village disparu de nos jours, dans le camp militaire d'Allentsteig, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale autrichienne. Officier de réserve, ancien combattant de la Grande Guerre, il est transféré le 2 décembre 1940 vers le camp d'officier de la 8e région militaire allemande à Juliusburg en Silésie, aujourd'hui Dobroszyce en Pologne, le camp est alors situé dans un ancien château. Un décret d'Hitler ordonne la libération des prisonniers de guerre français combattants de la Première Guerre mondiale. Le lieutenant-colonel de réserve Schwarzberg appartient à cette catégorie et est libéré le 30 juillet 1941 après un an de captivité. Il est rapatrié en zone libre, dans la région de Lyon, où sont réfugiés sa femme et son fils.

Seconde Guerre et captivité

21 juin 1943 - Jean MoulinCaluire

Une des dernières photo

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Emprisonné à Montluc, puis à Fresnes, l'attitude du Colonel fut splendide de courage et il soutenait le moral de ses camarades de cellule.

Le 21 juin 1943 une réunion d'état-major de l'Armée Secrète avait été décidée à la suite de l'arrestation à Paris du Général Delestrain. Le commandement de l'A.S. devait être pris par le Colonel Schwarzfeld, qui arriva à la réunion de Lyon-Caluire chez le Dr. Dugoujon avec Jean Moulin, Max, le représentant du Général de Gaulle en France. La Gestapo fit irruption dans la villa et le Colonel Schwarzfeld, entre autres, fut arrêté en même temps que Jean Moulin.

Résistance

France d'Abord

Le Général René de HESDIN, artilleur, ancien chef de corps du 68°RAA (1941), commandant de la 4°DMM dans l’armée de Lattre puis commandant de la 8e Région militaire écrit en 1946 à propos du Colonel Schwarzfeld : Magnifique officier supérieur du cadre de réserve qui a payé de sa vie son action dans la Résistance et son inébranlable foi dans la victoire et le destin de la France.

Le Colonel Schwarzfeld, dès son retour de captivité, entra dans la Résistance, contactant plusieurs officiers pour la création d'une Armée Secrète contre les Allemands, dont il étudia la fonction et les buts militaires. Il prit en juin 1942 le commandement du groupement "France d'Abord" dont il organisa les services au profit de toute la Résistance. Service de radio, construction de postes et émissions, service de renseignement civil et militaire, organisation du noyautage administratif et des services publics en collaboration avec le mouvement "Combat".

Déportation

Le 9 mars 1944 qu’Exile Schwarzfeld est transféré au camp de Natzwiller-Struthof en Alsace, avec d’autres chefs de la Résistance. Dès son arrivée il rejoint le bloc 12. Au mois de mars 1944, avec d’autres détenus, il est transféré vers le commando extérieur du camp du Struthof, à Cochem. Les déportés NN n’ayant jamais dû quitter le camp principal, ils sont rapatriés dès le début du mois d’avril 1944. Schwarzfeld est admis à l’infirmerie du camp du Struthof le 3 mai 1944 pour un phlegmon au bras, une inflammation grave. Cette affection, selon les archives du camp, est à l’origine de son décès inscrit le 29 juin 1944 à 5h30 du matin à l’infirmerie du camp. Le corps d’Exile Schwarzfeld est incinéré et ses cendres dispersées dans une fosse à proximité du bloc cellulaire, en bas du camp.

Dans la nuit du 25 au 26 juin 1943 a lieu le transfert à Paris par train de Dugoujon, Aubry, Lassagne, Schwarzfeld, Lacaze, qui retrouvent le Général Delestraint à la prison de FresnesUn tribunal militaire, situé 11 rue des Saussaies à Paris, au siège de la Gestapo, condamne Schwarzfeld à la déportation dans la catégorie des Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard) pour faits de Résistance.

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Laetitia

L'épouse

A été à Lyon depuis 1941 la collaboratrice de tous les instants de son mari, colonel adjoint de l'état-major de l'Armée Secrète. Après l'arrestation de son époux, elle prit l'initiative courageuse de pénétrer dans un local où se trouvaient d'importants documents et a réussi à les soustraire à l'ennemi avant persquisition. Ayant donné à la France, son fils et son mari, a continué sans relâche jusqu'à la libération, avec le plus pur esprit de sacrifice, la lutte clandestine contre l'envahisseur. (Rapport pour l'homologation à la résistance, 1947).

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Jean - France

Le fils

Jeune ingénieur à la compagnie Thomson-Houston a mis dès janvier 1942 son activité et ses capacités techniques à la disposition du service transmission du mouvement France d'Abord dirigé par son père. A contribué à la fabrication du matériel destiné aux liaisons intérieures de la Résistance. A assuré de façon permanente la liaison avec le Colonel Brisac. A trouvé la mort à Grenoble le 24 février 1944 à la suite d'une attaque des F.F.I. sur le matériel de transmission, le croyant appartenir à la Wehrmacht.

Retrouvez-nous:

La commission nationale d’homologation des Forces Françaises Combattantes et de l’Intérieur lui octroie le 14 janvier 1948 le grade fictif de Lieutenant-Colonel, il obtient le statut de déporté-politique le 4 octobre 1948 et celui d’interné-résistant le 16 juillet 1959. La mention « Mort pour la France » lui est attribuée suite aux démarches de sa veuve, le 22 février 1949. C’est en 2009 que la mention, Mort en Déportation est apposée sur son acte de décès.

Ainsi s’achève, à 59 ans, le parcours d’un juif français d’origine roumaine au service de sa patrie. Décoré pour ses faits d’armes et ses blessures lors de la Première Guerre mondiale, la médaille de la Résistance, lui est attribuée en 1962 et malgré sa contribution à l’organisation de la Résistance au plus haut niveau, il n’a jamais été reçu dans l’Ordre de la Libération.

INEXORABLEOUBLI

Christophe Woehrle 2021 (c)

Remerciements

Sources

DAVCCOrdre de la Libération ITS Bad Arolsen CICRArchives NationalesCERD StruthofAmbassade de RoumanieBNFStaastarchiv Wien Ordre de la Legion d'HonneurArchives de Paris ...

Merci à : Patrick Lancelin Charles Salmon Jacky Tronel Lionel BoucherLuca Niculescu Sena LatifHervé de ChalendarJacques BaynacSerge Barcellini Matthew Goodman...