La Commune de Paris 1871
laurie.malterre
Created on April 16, 2021
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Transcript
ENTREZ
L'avant : le contexte social
À Paris, la mixité sociale dans les quartiers, de règle depuis le Moyen Âge, a presque disparu sous le Second Empire avec les travaux du préfet Haussmann. Ces travaux, effectués de 1853 à 1870, ont accentué la ségrégation sociale dans la ville. Avec les expulsions et les hausses considérables des loyers dans le centre ville, les ouvriers se concentrent dans les quartiers de Belleville, Montmartre, La Villette ou des Batignolles.
Les conditions de vie des ouvriers sont particulièrement dures et Haussmann note que plus de la moitié des Parisiens vivent dans une pauvreté voisine de l'indigence. Certains romans du 19ème siècle donnent un aperçu de la vie des ouvriers, comme "Les misérables" de Victor Hugo.
L'historien Jacques Rougerie dans "La commune de 1871" voit dans l'insurrection des Parisiens une conséquence de la révolution haussmannienne, et interprète la Commune comme une tentative de réappropriation populaire de l'espace urbain.
À ce contexte social vient s’ajouter la guerre franco-prussienne. Déclenchée en juillet 1870, elle provoque la chute du Second Empire de Napoléon III et l’avènement de la 3ème République.
Après quatre mois de siège, les Parisiens se sentent humiliés par l'armistice et n'acceptent pas que le gouvernement vienne récupérer "leurs" canons. Nous sommes le 18 mars 1871, c’est le début de la Commune.
La Commune de 1871 : qu'est-ce que c'est ?
Il y a 150 ans Paris vivait une insurrection.
Du 18 mars au 28 mai 1871, les Parisiens se sont soulevés contre le gouvernement d’alors (réfugié à Versailles). Ils ont proclamé la Commune de Paris, une organisation de type libertaire, basée sur la démocratie directe, qui a tenté de mettre en place de nombreuses réformes sociales.
Véritable guerre civile, la Commune prend fin au terme d'une Semaine sanglante. Les communards sont alors massacrés, pourchassés et condamnés en nombre par les versaillais.
Depuis plusieurs années, de nombreuses recherches explorent cette période assez méconnue de notre histoire, en se basant notamment sur des témoignages, les documents officiels de la Commune et les photographies prises à l'époque.
Certaines œuvres de fiction tentent aussi de faire revivre cet évènement, que ce soit à travers des films comme "La Commune : Paris 1871" de Peter Watkins, ou des bandes dessinées telles que "Le cri du peuple" de Tardi et Vautrin, ou plus récemment "Les damnés de la Commune" de Raphaël Meyssan.
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Les artistes et la Commune
Nadar
"Le temps des cerises"
La Fédération des artistes
Lithographie "Guerre civile" d'Édouard Manet, 1871.
Lithographie "Barricade" d'Édouard Manet, 1871.
Tableau de Maximilien Luce, "Une rue dans Paris en mai 1871", 1903-1905
Nadar se rend même à Versailles pour rencontrer Thiers et échange avec lui ce surprenant dialogue :
"Vous n’êtes pas fusillé ? Lui demande Thiers.
Nadar écrira ses souvenirs de cette période en 1882 dans "Sous l’incendie".
Jules Bergeret. Membre du Comité central de la Garde Nationale et délégué à la guerre, il s’exilera à Londres puis à New York où il meurt en 1905.
À 51 ans, Gustave Courbet est un peintre réaliste en pleine gloire en 1871. Opposant à Napoléon III, ami de Proudhon, il ne pouvait rester insensible à la Commune. Sincère idéaliste, pour lui "l’honneur est dans les actes et dans le mobile des actes".
Conseiller municipal, nommé délégué aux Beaux-Arts, il devient président de la Fédération des artistes pendant la Commune.
Il est arrêté le 7 juin, emprisonné 6 mois et condamné à 500 francs d’amende le 2 septembre 1871, pour complicité de la destruction de la colonne Vendôme. Il n’avait pourtant pas signé le décret de renversement puisqu’il n’était pas encore au gouvernement et voulait la déplacer aux Invalides. Après plusieurs procès, il sera condamné à payer la reconstruction de la colonne (300 000 francs).
Gustave Courbet, "Autoportrait à Sainte-Pélagie", vers 1872.
Cette Fédération souhaite la régénération de l’avenir par l’enseignement des arts dès l’école primaire. La Fédération entendait mettre fin à l’académisme et aussi protéger les trésors des musées.
Jules Dalou. Contraint à l’exil, il s’installe à Londres et revient en 1879 à la faveur de l’amnistie.
Son "Triomphe de la République" trône aujourd’hui au centre de la place de la nation.
Louis-Charles Boileau sera le futur architecte de l’hôtel Lutetia et du Bon Marché.
Le temps des cerises
Quand nous chanterons le temps des cerises,
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête.
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur.
Quand nous chanterons le temps des cerises,
Sifflera bien mieux le merle moqueur.
Mais il est bien court le temps des cerises,
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreilles,
Cerises d'amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang.
Mais il est bien court le temps des cerises,
Pendants de corail qu'on cueille en rêvant.
Quand vous en serez au temps des cerises,
Si vous avez peur des chagrins d'amour
Évitez les belles.
Moi qui ne crains pas les peines cruelles,
Je ne vivrai point sans souffrir un jour.
Quand vous en serez au temps des cerises,
Vous aurez aussi des peines d'amour.
J'aimerai toujours le temps des cerises :
C'est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte,
Et Dame Fortune, en m'étant offerte,
Ne pourra jamais fermer ma douleur.
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au cœur.
Les écrivains et la Commune
Contre
Pour
"Je la vois dans un groupe de sept à huit cents individus passionnés, réfléchis, rongés par l’ambition, méprisant le peuple au nom duquel ils parlent, haïssant les riches qu’ils envient, et prêts à tout pour être célèbres, pour être obéis, pour être dictateurs. Ce sont de petits bourgeois déclassés, des ouvriers désespérés de n’être point patrons, des patrons exaspérés de n’avoir point fait fortune ; ce sont des journalistes sans journaux, des médecins sans clientèle, des maîtres d’écoles sans élèves."
"Dans cette population, détraquée par des mois d’angoisse et de famine, tombée désormais à une oisiveté pleine de cauchemars, ravagée de soupçons, devant les fantômes qu’elle se créait, l’insurrection poussait ainsi naturellement, s’organisait au plein jour. C’était une de ces crises morales, qu’on a pu observer à la suite de tous les grands sièges, l’excès du patriotisme déçu, qui, après avoir vainement enflammé les âmes, se change en un aveugle besoin de vengeance et de destruction."
"C’était pourtant un ramassis de bien vilain monde, ces artilleurs de la Commune. Des canonniers d’occasion, qui ne songeaient qu’à siffler leurs trois francs cinquante de haute paye… Il fallait voir la vie qu’ils menaient dans ce cimetière ! Ils couchaient à tas dans les caveaux, chez Morny, chez Favronne, ce beau tombeau Favronne où la nourrice de l’empereur est enterrée. Ils mettaient leur vin au frais dans le tombeau Champeaux, où il y a une fontaine ; puis ils faisaient venir des femmes. Et toute la nuit ça buvait, ça godaillait. Ah ! je vous réponds que nos morts en ont entendu de drôles."
"Je suis en paix avec moi-même.
Je sais, maintenant, à force d’y avoir pensé dans le silence, l’œil fixé à l’horizon sur le poteau de Satory — notre crucifix à nous ! — je sais que les fureurs des foules sont crimes d’honnêtes gens, et je ne suis plus inquiet pour ma mémoire, enfumée et encaillotée de sang.
Elle sera lavée par le temps, et mon nom restera affiché dans l’atelier des guerres sociales comme celui d’un ouvrier qui ne fut pas fainéant.
Mes rancunes sont mortes — j’ai eu mon jour."
BALLADE EN L’HONNEUR DE LOUISE MICHEL
Madame et Pauline Roland,
Charlotte, Théroigne, Lucile,
Presque Jeanne d’Arc, étoilant
Le front de la foule imbécile,
Nom des cieux, cœur divin qu’exile
Cette espèce de moins que rien
France bourgeoise au dos facile,
Louise Michel est très bien.
Elle aime le Pauvre âpre et franc
Ou timide, elle est la faucille
Dans le blé mûr pour le pain blanc
Du Pauvre, et la sainte Cécile
Et la Muse rauque et gracile
Du Pauvre et son ange gardien
À ce simple, à cet indocile.
Louise Michel est très bien.
Gouvernements de maltalent,
Mégathérium ou bacille,
Soldat brut, robin insolent,
Ou quelque compromis fragile,
Géant de boue aux pieds d’argile,
Tout cela son courroux chrétien
L’écrase d’un mépris agile.
Louise Michel est très bien.
ENVOI
Citoyenne ! votre évangile
On meurt pour ! c’est l’Honneur ! et bien
Loin des Taxil et des Bazile,
Louise Michel est très bien.
Pendant longtemps l’histoire a assez peu reconnu l’engagement actif des femmes dans la Commune. Jacques Rougerie dans la "Nouvelle encyclopédie politique et historique des femmes" s’interroge même sur la place de cet évènement dans "l’interminable quête des femmes pour leur droit".
Les femmes et la Commune
Adèle Paulina Mekarska, dite Paule Mink, est une femme de lettres, journaliste et oratrice socialiste, communarde et féministe.
Lors de la Commune de Paris, elle ouvre une école professionnelle gratuite à l’église Saint-Pierre de Montmartre et anime le Club de la victoire qui se réunit à l'église de Saint-Sulpice rive gauche. Elle intervient aussi dans diverses réunions d'autres quartiers de Paris et participe en outre à l'organisation d'un corps d'ambulances. Elle collabore au journal "Paris libre" de Pierre Vésinier et fait partie du Comité de vigilance de Montmartre, avec Louise Michel, présidé par Sophie Poirier.
Propagandiste énergique, elle anime des clubs révolutionnaires aussi bien à Paris qu'en province : c'est là qu'elle se trouve, envoyée en mission par la Commune, pendant la Semaine sanglante.
Elle parvient ainsi à échapper à la répression et s’enfuit en Suisse. Elle est condamnée par contumace à être déportée en Nouvelle- Calédonie. Elle ne reviendra en France qu’à la proclamation de l’amnistie des communards en 1880.
Élisabeth Dmitrieff, née Elizaveta Loukinitchna Koucheleva, est une femme politique et une militante féministe russe. Elle est l'une des actrices majeures de la Commune de Paris en 1871.
Victorine Brocher est une communarde, conférencière et journaliste anarchiste. Elle est connue pour avoir rédigé ses mémoires détaillant sa participation à la Commune de Paris. Elle est l'une des premières Françaises à être membre de l'Association internationale des travailleurs. Durant le siège de Paris pendant la guerre contre la Prusse, elle est cantinière du 17e bataillon.
En mars 1871 elle participe à la proclamation de la Commune de Paris. Elle prend part à la défense des remparts. Également ambulancière, elle est notamment active durant la bataille du fort d'Issy, où elle se bat et secourt les blessés. Dès les débuts elle prend des notes sur le déroulé des évènements.
Victorine Brocher écrit ses mémoires intitulés « Souvenirs d'une morte vivante » en 1909.
Louise Michel est une institutrice, écrivaine, militante anarchiste, franc-maçonne française, aux idées féministes et l’une des figures majeures de la Commune de Paris.
Victoire Léodile Béra, dite André Léo, est une romancière, journaliste militante féministe entre socialisme et anarchisme, française, membre de la Première Internationale.
Parvenue à échapper à la répression de la Semaine sanglante en se cachant chez son amie Lucienne Prins, elle s'exile en Suisse, où elle vit avec le syndicaliste Benoît Malon, rencontré avant la Commune.
L'après : barricades et incendies
Barricades
Incendies
Les destructions provoquées par la Commune de Paris sont très nombreuses.
Barricades (non exhaustif)
La colonne Vendôme
Angle de la place de la Concorde et de la rue de Rivoli
Rue Castiglione (arrière et avant de la barricade)
Rue de la Paix
Rue des Amandiers
Chaussée Ménilmontant
Rue d'Allemagne
Rue de Flandre
Rue de la Chapelle
Boulevard Voltaire
Passage Raoul
Faubourg Saint-Antoine
Angle de la place de l'Hôtel de ville et de la rue de Rivoli
Rue Sedaine
Rue de la Bonne
Rue Saint-Sébastien
Rue Victoria
Rue Royale
Incendies (non exhaustif)
Le Palais des Tuileries
L'Hôtel de ville de Paris
Les docks de la Vilette
Le Palais-Royal
Le Conseil d'État et le Palais de la Légion d'honneur
Le Palais de justice
Le Ministère des finances
Le théâtre de la porte Saint-Martin
Les greniers d'abondance