Chronologie de la Shoah en France
Amélineau Stéphane
Created on March 21, 2021
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Transcript
3. 9. 1939
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10. 5. 1940
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CHRONOLOGIE DE LA SHOAH EN FRANCE 1940-1945
PARTIE 1
Le régime de vichy
22. 6. 1940
10. 7. 1940
22. 7. 1940
27. 8. 1940
4. 10. 1940
Loi du gouvernement de Vichy portant sur le statut des Juifs
début de la bataille de FRANCE ET DU BENELUX
ABROGATION DE LA LOI MARCHANDEAU
3. 10. 1940
27. 9. 1940
Déclaration de guerre à l’Allemagne suite à l’invasion de la Pologne
Après l’armistice signé le 22 juin 1940, les 3/5e du territoire français sont occupés par les troupes allemandes. Une ligne de démarcation est créée entre cette zone occupée et la zone dite libre. L’administration de « l’État français », dirigé par le maréchal Pétain et dont le gouvernement siège à Vichy, est présente dans les deux zones.
Décret-loi de Vichy sur la révision des naturalisations. La révision porte sur toutes les acquisitions de nationalité française intervenues depuis la promulgation de la loi du 10 août 1927 sur la nationalité. Plus de 7 000 Juifs sont dénaturalisés.
La IIIe République cesse de fait d’exister le 10 juillet 1940 avec le vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain. La démocratie est remplacée par un régime autoritaire. Faisant figure d’homme providentiel, le chef de « l’Etat français », installé avec le gouvernement à Vichy, bénéficie alors du soutien massif de la population française traumatisée par la débâcle militaire et l’effondrement du pays.
Appelé au gouvernement dès le 18 mai, Pétain avait rapidement exclu le principe de la poursuite des combats, convaincu du caractère inéluctable de la défaite.
Le régime de Vichy entend mettre en œuvre une « Révolution nationale », devant se traduire par « l’assainissement » politique, social et moral de la nation, à la base d’un ordre nouveau. Substituant la devise « Travail, Famille, Patrie » à la formule républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité », il se fonde sur une idéologie nationaliste, autoritaire, xénophobe et antisémite, rejetant la démocratie parlementaire. Il applique d’emblée une politique d’exclusion à l’égard des individus jugés « nuisibles », au premier rang desquels les Juifs.
En zone occupée, les autorités allemandes appliquent une législation antisémite, inspirée par les lois du Reich. L’ordonnance du 27 septembre 1940 énonce les critères d’appartenance à la religion juive et ordonne le recensement des personnes considérées comme telles. Il leur est interdit de quitter cette zone. Le processus de spoliation des entreprises et commerces juifs s’engage également. Tout commerce, dont le propriétaire ou le détenteur est considéré juif, doit être désigné comme « entreprise juive » par une affiche spéciale rédigé en allemand et en français.
Abrogation de la loi Marchandeau du 21 avril 1939, qui interdisait la propagande antisémite dans la presse.
Cette loi exclut les Juifs de tout poste dans la fonction publique et dans les professions artistiques. La loi proclame la notion de race juive, alors que l'ordonnance allemande du 27 septembre ne faisait référence qu'à la religion juive. Le statut des Juifs est publié au Journal Officiel du 10 octobre 1940, signé par Pétain.
Le 4 octobre, c’est la loi sur « les ressortissants étrangers de race juive ». Ils sont 40 000 à être internés dans « des camps spéciaux » (Gurs, Rivesaltes, etc.) où règnent la faim, le froid et les maladies. Les Juifs d’Algérie, sont privés de la nationalité française, acquise depuis le décret Crémieux en 1871 : le 7 octobre 1940, ils deviennent des « indigènes des départements de l’Algérie ».
(Source : Archives départementales de l'Aisne)
Source : Bundesarchiv, Bild 146-1982-089-18 .
19. 10. 1940
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7. 11. 1940
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CHRONOLOGIE DE LA SHOAH EN FRANCE 1940-1945
PARTIE 2
SECOND STATUT DES JUIFS
29. 3. 1941
14.5.1941
2.6. 1941
21. 6. 1941
19. 10. 1941
LOI sur les etudiants juifs
5. 9. 1941
20. 8. 1941
Fin des opérations de recensement des Juifs dans le département de la Seine (le 31 octobre 1940 dans l’Aisne) en application de l’ordonnance du 27 septembre 1940. Elles donnent lieu à la création du Fichier des Juifs de la préfecture de Police.
Création, sur proposition allemande, du Commissariat général aux questions juives - C.G.Q.J. -, chargé de "reconnaître et éliminer les Juifs de toutes les interférences dans les domaines vitaux et dans la vie publique, administrer leurs biens, jusqu'à la date de leur évacuation". Le C.G.Q.J. s'occupe de l'aryanisation économique, de l'élaboration de la législation anti-juive et de la surveillance de son application.
À Paris, en liaison étroite avec l’administration française, les autorités allemandes procèdent aux premières arrestations de juifs étrangers et apatrides. Le 14 mai 1941, 3 710 hommes sont convoqués dans des commissariats où ils sont arrêtés pour être transférés dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande (Loiret). C’est la rafle dite du « billet vert » du nom du document envoyé par les autorités aux personnes visées par les arrestations.
Du 13 octobre au 7 novembre 1940, le préfet de Police ordonne aux juifs de se présenter aux commissariats de leur domicile pour y recevoir des cartes d'identité portant la mention " Juif " ou " Juive " apposée en lettres rouges.
Carte d’identité d’une femme frappée du tampon « JUIVE ».
Mémorial de la Shoah, coll. Benzecri
Le 2 juin 1941, tout en ordonnant un recensement sur l’ensemble du territoire, l’État français promulgue un deuxième statut des Juifs, qui élargit les critères d’appartenance à la « race juive » et étend le champ des interdictions professionnelles.
Le 20 août , plus de 4 000 juifs sont arrêtés à Paris, principalement dans le XIe arrondissement. Ce sont surtout des Juifs étrangers bien qu’il y ait aussi parmi eux des Français.
Ils sont conduits à la cité de la Muette, à Drancy, camp d’internement désormais ouvert exclusivement pour les juifs à compter de ce jour-là.
Photo : L’arrivée des premiers internés dans le camp de Drancy le 20/08/1941
Crédits : Mémorial de la Shoah/coll. Bundesarchiv
Loi réglant les conditions d’admission des étudiants juifs dans les établissements d’enseignement supérieurs. Ils ne peuvent excéder 3% des inscriptions.
Inauguration de l'exposition "Le Juif et la France" organisée par les Allemands avec le concours de l'Institut d'études des Questions juives.L'exposition a lieu à Paris, au sous-sol et au 1er étage du Palais Berlitz. Elle sera close le 11 janvier 1942. Les organisateurs, exagérant probablement les chiffres, ont enregistré 383 000 visiteurs payants le temps de l'exposition.
Création de la Police aux Questions Juives, chargée de collaborer avec le Commissariat Général aux Questions Juives, dont elle reçoit les directives, dans la recherche aux infractions à la loi du 2 juin 1941 commises par les Juifs et de renseigner les autres services de police sur les activités suspectes des Juifs.
Photo : la rafle de mai 1941 dite du « billet vert »
Crédit de la photo : Mémorial de la Shoah
Photo : L’arrivée des premiers internés dans le camp de Drancy le 20/08/1941
Crédits : Mémorial de la Shoah/coll. Bundesarchiv
2. 11. 1941
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19. 11. 1941
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CHRONOLOGIE DE LA SHOAH EN FRANCE 1940-1945
PARTIE 3
20. 1. 1942
7. 2. 1942
27. 3. 1942
29. 5. 1942
26. 08. 1942
16&17. 7. 1942
2. 7. 1942
12. 12. 1941
Loi interdisant toute acquisition de fonds de commerce par les Juifs sans autorisation.
27 mars 1942 Premier convoi de déportation de Juifs de France vers le camp d'Auschwitz.
Au printemps 1942, l’application des décisions radicales adoptées par le régime nazi se met en place, avec la complicité du régime de Vichy qui entend affirmer ses prérogatives et sa loyauté envers les autorités d’occupation, plus encore après le retour au pouvoir de Pierre Laval en avril 1942, comme vice-président du Conseil aux côtés du maréchal Pétain.
Le responsable des affaires juives de la Gestapo en France, le SS Theodore Dannecker, organise le départ d’un premier convoi de Juifs à destination d’Auschwitz le 27 mars 1942, en représailles des attaques commises contre les troupes allemandes. Il se compose de 1 112 hommes. Les départs de convois reprendront à partir du mois de juin et se multiplieront dans les mois suivants. L’arrestation et l’internement des Juifs destinent désormais ces hommes, ces femmes et ces enfants, à la déportation et à la mort.
Au total, 43 convois partiront de France au cours de l’année 1942, 17 en 1943, 14 en 1944.
Sixième ordonnance des autorités d’Occupation contre les juifs. Elle instaure une interdiction de sortie entre 20 heures et 6 heures, et une interdiction de changement de résidence.
Source : Fonds régional de la Médiathèque de Soissons.
Depuis l'obligation par les Allemands de faire porter aux Juifs l’étoile jaune. L’accès à la plupart des lieux publics leur est interdit. L’exclusion se renforce. Reinhard Heydrich (général SS,, chef du RSHA - Service de sécurité du Reich - planificateur de la "solution finale de la question juive en Europe") se rend à Paris le 5 mai 1942 afin d’installer le général SS, Karl Oberg, comme chef de la SS et de la police en France et pour lancer la préparation des déportations massives. Adolf Eichmann, le chef de la section antijuive du RSHA, se déplace à son tour le 30 juin.
Début juin, Oberg entame des négociations avec les autorités françaises sur l’organisation et les conditions de mise en œuvre de l’arrestation, du transfert et de la déportation des Juifs de France, négociations qui aboutissent le 2 juillet 1942 à la signature d’un accord officiel avec René Bousquet, secrétaire d’Etat à la Police de Vichy représentant le gouvernement. L’accord valide la participation des forces de l’ordre françaises aux arrestations de Juifs (étrangers et apatrides prévus par l'accord), fixe le nombre de Juifs à arrêter et à livrer ainsi que les critères d’arrestation, et acte le transfert de Juifs depuis la zone sud, alors non occupée, en vue de leur déportation.
Réclamée par l’occupant et menée exclusivement par la police française, la rafle des 16 et 17 juillet 1942, dite rafle du Vel’ d’Hiv’, marque un tournant décisif dans l’application de la « Solution finale de la question juive » en France. Pour la première fois, les femmes et les enfants ne sont pas épargnés. Cette rafle visant essentiellement les Juifs étrangers se solde par l’arrestation, à Paris et en banlieue, de 12 884 personnes dont 4 051 enfants de 2 à 16 ans.
L'unique photographie de presse de la tragédie des 16 et 17 juillet 1942. On y voit des bus réquisitionnés débarquant des victimes de la rafle devant l'entrée du Vél' d'Hiv DR/Couv. Vel'd'Hiv,Ed. Archipel/rue des Archives/PVDE
Au cours de l’été, le gouvernement de Vichy, soucieux d’atteindre le quota de Juifs à déporter, fixé lors des négociations, livre aux Allemands des milliers de Juifs étrangers jusqu’alors internés dans les camps de la zone "libre" (non occupée). Dans les principales villes de cette zone, il organise par ailleurs une grande rafle entre le 26 et le 30 août. Environ 10 000 juifs seront livrés aux Allemands par la police française.
Cependant, les persécutions et les arrestations émeuvent une partie de la population dont la grande majorité était restée jusqu’à alors indifférente ou passive. Quelques hautes personnalités de l’Église catholique ou réformée protestent publiquement. L’État français ralentit alors sa collaboration policière avec l’occupant. Des actions clandestines de sauvetage, notamment celui des enfants, se multiplient. Ces actes de résistance civile sont l’œuvre de Juifs et de non-Juifs.
Loi relative aux entreprises juives. Les juifs ne sont plus autorisés à diriger ou détenir une entreprise et doivent nommer un administrateur provisoire non-juif. Un non respect de la loi peut encourir de 1 à 5 ans de prison et d'une amende de 10 000 à 200 000 francs.
Source : Yad Vashem.
La rafle dite "des notables"
Le 12 décembre 1941, à Paris, 743 hommes juifs, des notables essentiellement, sont arrêtés et enfermés au camp de Compiègne-Royallieu (Oise). Ce camp sera par la suite le lieu de rassemblement et de transit des déportés politiques.
Témoignage de Simon Gutman, déporté dans le convoi n°1 du 27 mars 1942
Sur cette photographie (de propagande) prise par les Allemands au camp de Drancy figurent 7 personnalités juives arrêtées lors de la rafle du 12 décembre 1941, dite "des notables". Tout à droite, Pierre Masse était sénateur, secrétaire d’État et avocat. Il fur déporté dans le convoi n°39 du 30 septembre 1942 vers Auschwitz où il périt.
De gauche à droite, les avocats Weill, Valensi, Azoulay, Ulmo, Crémieux, Bloch et Masse.
22. 1. 1943
1943-1944
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CHRONOLOGIE DE LA SHOAH EN FRANCE 1940-1945
PARTIE 4
LE "DERNIER" CONVOI
6. 6. 1944
11. 8. 1944
17. 8. 1944
25. 8. 1944
8. 5. 1945
RETOUR EN FRANCE DES TROIS PREMIERES SURVIVANTES JUIVES DES CAMPS DE LA MORT
de 1943 à la libération de la FRANCE fin 1944, l'arrestion des juifs est surtout du fait des allemands tout en ayant le concours de la police ou de la milice française.
1. 4. 1945
27. 1. 1945
Débarquement des Alliés en Normandie.
Parmi les 156 000 soldats alliés qui ont participé au Débarquement, 15 000 étaient soldats juifs de l'armée américaine dont beaucoup avait pu émigrer d'Europe centrale et orientale aux Etats-Unis avant ou au début des persécutions nazies. Environ 200 d'entre eux tomberont lors de ce combat.
Libération du camp de Drancy.
Il s'y trouve encore ce jour-là 1 386 juifs internés : 917 hommes et 469 femmes dont 64 enfants. Le camp de Drancy est alors remis à ceux qui représentent la Résistance sous l’autorité de Raoul Nordling, consul général de Suède. Les internés quittent le camp en quelques jours.
Dernier convoi massif* de Juifs (420 personnes) déportés de France (de Lyon) vers le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz.
En tout, entre le 27 mars et le 11 août 1944, 74 convois déportèrent 76 000 Juifs de France pendant l’occupation allemande.
*Le dernier train qui quitta la France le 17 août, juste avant la Libération de Paris, avec 51 juifs est celui du commandant SS du camp de Drancy Aloïs Brunner. Il prit ces juifs dans le camp comme otages et bouclier pour sa retraite vers l'Allemagne.
1er avril 1945 :
Les trois premières rescapées juives du camp d’Auschwitz-Birkenau arrivent à Marseille après un périple de trois semaines en bateau, sur le navire britannique Indrapoera, à traverser la Mer Méditerranée depuis Odessa (Ukraine, Mer Noire). Elles s’appelaient Sophie Bich dit Mochet de Soissons, Paulette Apfelblum et Anna Stocklamer de Paris. Jusqu'à la fin de 1945, seulement 2500 juifs déportés de France reviendront. 97 % des juifs déportés de France furent assassinés ou périrent de la barbarie nazie.
(Sources : Archives particulières Stéphane Amélineau)
Images de l'INA,
Fin de la guerre en Europe.
Les survivants juifs de France (environ 2500 sur les 76 000 déportés - 3%) mettront plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant de revenir.
Rafle des Juifs de Marseille. L'opération appelée "sultan" par les Allemands, débute le vendredi 22 janvier 1943 et durera jusqu'au 27 janvier. Elle est ordonnée par le Reichführer SS Himmler pour des motifs de sécurité militaire et d'obsession d'épuration suscitée par la réputation internationale de la ville de Marseille. L'objectif est d'arrêter des "éléments troubles" ainsi que des Juifs. En 5 jours, 5 956 personnes sont arrêtées, 1642 seront envoyées dans des camps dont 782 juifs. Ces derniers sont déportés de la gare d'Arenc le 24 janvier vers les camps de transit de Compiègne, puis de Drancy pour être voués à l'anéantissement vers le camp d’extermination de Sobibor (Pologne) en mars 1943.