La Grande Saline en 10 chiffres

LA GRANDE SALINE EN 10 CHIFFRES

siècle, 1ère trace écrite de la Saline

165

mètres de galerie souterraine

3

techniques utilisées pour puiser l'eau salée

1/2

des revenus de la Franche-Comté au XVe siècle

1

poêle à sel, la dernière de France

1 200

ans attestés de production de sel

70 000

visiteurs accueillis chaque année

2

hectares de bâtiments fortifiés

330

grammes de sel par litre en puisant l'eau salée au niveau du banc de sel gemme

820

employés à la Grande Saline au XVIIe siècle

VIIIe

L'exploitation industrielle de sel est attestée à Salins dès le VIIIe siècle. La présence de sources naturelles d'eau salée a favorisé l'implantation des hommes dans la vallée et la création de la Grande Saline qui exploitait 2 puits au cœur de la ville. Cette eau salée était chauffée pour permettre la cristallisation du sel, dit sel igné ou ignigène : ignis vient du latin et signifie "feu".

Plus de 820 personnes, hommes et femmes, travaillaient pour la Grande Saline au XVIIe siècle : 180 personnes intra-muros et 680 à l'extérieur, notamment pour l'approvisionnement en bois.

La Grande Saline représentait plus de la moitié des revenus de la Franche-Comté au XVe siècle. Indispensable pour la conservation des aliments, le sel, l'or blanc, était une source de richesse immense pour les souverains franc-comtois qui en contrôlaient l'exploitation.

A une dizaine de mètres sous terre, se trouve une galerie médiévale voûtée en pierre s'étendant sur 165 mètres de longueur. Construite au XIIIe siècle dans l'unique but de protéger les sources d'eau salée, elle impressionne et émerveille par ses dimensions dignes d'une cathédrale romane.

Ouverte au public en 1968, la Grande Saline est aujourd'hui inscrite au Patrimoine mondial par l'Unesco et classée Monument historique. Elle accueille environ 70 000 visiteurs chaque année, ce qui en fait le premier site historique et touristique payant du Jura.

La Grande Saline occupait 2 hectares de terrain, en plein centre-ville. Un mur d'enceinte protégeait les bâtiments industriels, à l'intérieur même des remparts de la ville. Il ne reste aujourd'hui que 20% des anciens bâtiments de la Saline.

A partir du XIXe siècle, l'eau salée était puisée directement au niveau du banc de sel gemme à 246 mètres de profondeur. L'eau salée était alors concentrée à 330 grammes de sel par litre d'eau, dépassant ainsi la salinité de la mer Morte.

Les norias étaient utilisées pour puiser l'eau salée dans la galerie souterraine. Les chevaux en surface entraînaient des chapelets de seaux qui puisaient l'eau salée à une douzaine de mètres sous terre. Grâce à la séparation des sources d'eaux douces et salées dans les puits souterrains, la salinité pouvait atteindre 80 à 250g/L.

L'eau salée était chauffée, d'abord au bois, puis au charbon, dans d'immenses poêles à sel. La Grande Saline a pu en conserver une : c'est la dernière poêle à sel ancienne de France. Ses dimensions sont impressionnantes : plus de 17 mètres de long sur 4,20 mètres de large.

Des premières traces écrites à la fin de l'exploitation en 1962, au moins 1 200 ans se sont écoulés. L'amplitude rare et exceptionnelle du site a été un atout indéniable pour son inscription au Patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco.

Les premières pompes hydrauliques ont remplacé les norias à partir de 1750. Elles puisaient l'eau salée à la même profondeur, la salinité était identique. Puis à partir de 1846, des forages ont eu lieu à la Grande Saline pour puiser l'eau salée au niveau du banc de sel gemme, à 246 mètres de profondeur. Les roues hydrauliques existantes ont été adaptées pour les nouvelles pompes profondes. En découvrant le souterrain de la Grande Saline, vous pourrez admirer un mécanisme hydraulique de 30 mètres de long, toujours en fonctionnement.

La perche à balancier permettait de puiser l'eau salée en surface. La salinité des sources de surface est estimée à environ 40g/L, équivalent à la concentration de l'Atlantique ou la Méditerranée.