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Nous exprimons nos remerciements à Laurent Joly, directeur de recherche au CNRS, qui a bien voulu nous fournir des documents inédits. Il s'agit de fiches correspondant aux recensements de 1940 et 1941, des archives de Drancy et des archives de Pithiviers pour Maylich

Szmul Dzik (6 mars 1917 (Pologne) Ouvrier tailleur "Concentré" le 14 mai 1941 (Rafle du billet vert) Libéré le 12 novembre 1941 Arrêté en juillet Autre ressource : Notice du Mémorial de la Shoah Samuel DZIKMémorial de la...Memorialdelashoah

Gela Fridmann épouse Dzik (1892 (Pologne) - 19 août 1942, Auschwitz ) Sans profession Déportée le 14 août 1942 avec Nachim et Achille Autre ressource : "« Les hommes restent où ils sont, les femmes et les enfants vont se déshabiller dans les baraques à gauche. » C’est ici, d’après les récits des témoins, que commencent ordinairement des scènes terribles. Un sens profond de l’amour maternel, conjugal, filial fait sentir à tous qu’ils se voient pour la dernière fois. Ce sont des poignées de main, des baisers, des bénédictions, des larmes, des mots brefs prononcés d’une voix rauque dans lesquels les gens mettent tout leur amour, toute leur douleur, toute leur tendresse, tout leur désespoir. Les psychiatres SS de la mort savent que ces sentiments doivent être étouffés dans l’œuf, tranchés net. Les psychiatres de la mort connaissent les lois simples qui régissent tous les abattoirs du monde. C’est là l’un des moments les plus délicats : séparer les filles des pères, les mères des fils, les grands-mères des petits-enfants, les maris des femmes." Beevor, Antony; Grossman, Vassili. Carnets de guerre : De Moscou à Berlin, 1941-1945 (French Edition) (p. 322). Calmann-Lévy. Édition du Kindle. Notice du Mémorial de la Shoah

Maylich Dzik (22 février 1922 (Pologne)-20 août 1942, Auschwitz) arrivé en France avec sa famille en 1929 Apprenti tailleur Interné à Pithiviers (Rafle du billet vert) Extrait du fichier général des Juifs de la Préfecture de Paris (La plupart des juifs de zone occupée résident à Paris et dans sa proche banlieue. Le service des étrangers de la Préfecture de police (PP) est chargé d’y organiser le recensement. Un formulaire de déclaration détaillé est rapidement rédigé. Puis la presse publie un avis de la PP invitant les juifs du département de la Seine à se rendre dans les commissariats, du 3 au 19 octobre 1940, selon un ordre alphabétique établi afin d’éviter la cohue. Dès le 19 octobre au soir, les feuilles de recensement sont classées dans les commissariats. Elles sont complétées les jours et les semaines suivants par les déclarations des retardataires. Au total, à la fin de l’année 1940, 151 000 juifs sont recensés par la Préfecture de police de Paris5. Tous font l’objet d’un fichage extrêmement élaboré6, sur le modèle du « fichier des étrangers » : un fichier général complété de quatre fichiers thématiques (nationalités, adresses, professions et, pour les chefs de famille, quartiers). Des couleurs différentes distinguent les Français (fiches bleues) des étrangers (fiches orange)) Joly, Laurent. L'État contre les juifs : Vichy, les nazis et la persécution antisémite, p. 44, Grasset. Édition du Kindle. Autre ressource : Notice du Mémorial de la Shoah Convoi6.org

Feiga (Fanny) Dzik (3 décembre 1926 (Pologne) - 26 mars 1944, Auschwitz) Internée à Drancy le 26 novembre 1942 pour défaut d'insigne et déportée le 9 février 1943 Décédée à Auschwitz le 26 mars 1944 Avant de mourir, elle a prit Esther dans ses bras et lui a demandé de "survivre, pour qu'on ne soit pas les oubliés de l'Histoire" Notice du Mémorial de la Shoah

Esther Dzik (15 janvier 1928 (Pologne) internée le 24 août 1943 à Drancy et déportée le 2 septembre 1943 à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, ???, Mauthausen Libérée à Mauthausen le 5 mai 1944 par les Américains, elle est l'une des 2 survivantes d'un convoi de 1000 personnes. Autre ressource :

Nachim Dzih (25 janvier 1890 (Pologne) - 19 août 1942, Auschwitz ) Cordonnier Interné à Drancy le 16 juillet 1942 Déporté le 14 août 1942 Témoignage d’Oscar Strawczynski, rescapé de Treblinka. « Ma chère Hanale ! Voilà plus de dix-huit mois que nous avons été séparés de la façon la plus cruelle qui soit. Durant tout ce temps, alors que j’endurais les situations les plus pénibles, je n’ai cessé de penser à pérenniser ton souvenir, chère, celui de nos deux angelots, Malka et Abush, tout comme celui de mes chers parents, Yossef et Malka. Je ne peux vous ériger de stèle de pierre ; vos corps ont été brûlés dans les fours de Treblinka, en même temps que ceux de milliers d’autres victimes juives. [...] Nous étions un jour après Souccot, le 5 octobre 1942. Une belle matinée ensoleillée. Et bien que nous fussions épuisés par l’éprouvant voyage de 24 heures dans ce wagon plein à craquer, nous ne pûmes nous empêcher de frissonner en entendant les cris, à travers la porte du wagon, à l’arrêt du train : « Descendre ! Descendre ! ». Des matraques commencèrent à distribuer des coups au-dessus de nos têtes. Dans les yeux de ma femme, je lus qu’elle aussi avait, à cet instant, commencé à croire à l’horrible rumeur qui parlait de chambres à gaz derrière la gare de Malkin. Je vis également qu’elle regrettait de n’avoir suivi mon conseil de se cacher chez des voisins avec nos enfants. Elle avait jusqu’alors refusé de croire aux rumeurs épouvantables qui circulaient et pensait que rien de mal ne pouvait lui arriver, ni à nos enfants, tant qu’elle se trouvait avec moi. Malheureusement, afin d’échapper aux matraques qui s’abattaient impitoyablement sur les têtes, nous nous dépêchâmes de quitter le wagon et nous retrouvâmes sur une place étroite, bondée de monde. Rien que des visages connus, des voisins, plus ou moins proches. La poussière était telle qu’elle masquait l’éclat du soleil. Une odeur de chair brûlée irritait les narines et involontairement, nous jetâmes un coup d’œil sur les montagnes de vêtements, de chaussures et de paquets, de l’autre côté de la place. Nous n’eûmes pas le temps de réfléchir… Toute cette masse humaine fut poussée à travers un portail. Je ne pensai qu’à une chose : ne pas perdre de vue mes proches dans cette cohue. Je parvins à n’être séparé ni de ma femme, ni de mes enfants, ni de mes parents. Je ne savais pas alors que nous vivions nos derniers moments ensemble, qu’une fois passé le portail, nous serions séparés de la façon la plus cruelle qui soit et que nous ne nous reverrions plus jamais… Je ne remarquai pas non plus, à ce moment, que c’était une équipe de Juifs, portant un brassard bleu, qui faisait sortir les gens des wagons, rassemblait les paquets laissés à l’intérieur et poussait les gens vers le portail. C’était l’équipe des bleus, menée par le kapo Meir. Sur la rampe se trouvaient des SS et des Ukrainiens, des gardes de Treblinka, ainsi que des gendarmes qui escortaient le train. Lorsque la dernière personne eut été poussée hors du train et que les wagons eurent été nettoyés, l’escorte remonta dans son wagon et le train sortit de la gare de Malkin. Tout ce processus ne dura guère que quelques minutes et je ne pus me rendre compte de tous ces détails qu’après avoir moi-même travaillé à Treblinka. Une fois passé le portail, nous nous retrouvâmes sur une place assez vaste, entourée de baraques. Face à nous, se trouvait un petit passage. Il s’agissait de l’entrée du camp de la mort, qui conduisait au bain dans le camp II. C’est sur ce petit chemin que ma femme, mes enfants, mes parents, mon frère et ma sœur, firent, entièrement nus, leur dernière promenade, aux côtés de milliers d’hommes et de femmes juifs. Ils ne ressortirent pas du bain. Leurs corps furent transportés sur des brancards et jetés dans les flammes infernales de Treblinka. » Dans Revue d’Histoire de la Shoah 2012/1 (N° 196), pages 239 à 284 Traduit du yiddish par Johanna Rothermund A consulter en ligne Autre ressource : Notice du Mémorial de la Shoah

Achille Dzik (17 juin 1931, Paris - 19 août 1942, Auschwitz ) Déporté le 14 août (1942) avec ses parents Retrouvez le poème d'un enfant raflé au Vel d'Hiv' lu par Esther Senot. « Raconte mon histoire car moi je ne peux pas...Alors maintenant à toi de raconter, fais le pour moi, pour mon père pour ma mère, pour tous ceux qu’ils ont fait taire. » Autre ressource : "Le commandant en chef du camp avait choisi dans un arrivage un certain nombre d’enfants, il tua leurs parents, habilla les enfants des meilleurs vêtements, les gava de sucreries, joua avec eux, et ensuite, au bout de quelques jours, quand il en eut assez de ce jeu, il ordonna qu’on tuât les enfants." Beevor, Antony; Grossman, Vassili. Carnets de guerre : De Moscou à Berlin, 1941-1945 (French Edition) (p. 334). Calmann-Lévy. Édition du Kindle. Notice du Mémorial de la Shoah