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Atelier d'écriture collective réalisée en 4e au collège Maupassant. Février 2021.

Transcript

Nouvelles fantastiques

Atelier d'écriture - 4e5

Collège Guy de Maupassant, A. Bancaud & C. Rigout, 2021.

Table des matières

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1-La troublante histoire de M. Gaillardo2-History Monster3-Le mystère de la place du Salouthair4-Last name 5-Plus jamais ça !6-Black or White 37-Le livre mystérieux8-Une question sans réponse9-Une nuit troublante

rédactrice en chef : Nadiaéquipe de rédaction : Baraka, Esther, Youssri

La troublante histoire de Monsieur Gaillardo

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« Je peux vous assurer, Monsieur l’inspecteur, que tout ce que je vais vous raconter s’est vraiment passé… - Je ne demande qu’à vous croire. Présentez-vous, Monsieur, c’est la procédure…. - Je suis Antonio Gaillardo, oui, Gaillardo c’est d’origine espagnole... Je mène ici une vie paisible avec mon épouse Marie-Sarah et mes deux jumeaux âgés de dix ans, Anna Maria et Lorenzo. C’est paisible La Rochelle pour élever des enfants, vous ne trouvez-pas ? Je suis partiellement amnésique depuis cinq ans maintenant mais ce souvenir me revient enfin. Et je peux vous dire que, du haut de mon mètre quatre-vingts, j’ai eu extrêmement peur ! En m’écoutant, ma psychiatre m’a demandé de venir vous trouver pour que je vous raconte mon histoire. Vous êtes au courant ? - Pas totalement, Monsieur Gaillardo mais je suis là pour vous écouter car vous paraissez être la première personne qui souhaite me livrer ce genre de témoignage...» Je crois que l'inspecteur était tour à tour confus, car il ne semblait pas sûr de comprendre pourquoi je me trouvais en face de lui, et inquiet ne sachant sûrement pas à quoi s'attendre. A sa place j'aurais eu la même réaction, mais j’aurais aussi été curieux de savoir ce que j'allais découvrir. J’ai repris mon récit en me remémorant ce fameux soir.

« C’était un soir d’hiver, il pleuvait des cordes. Je vivais encore chez ma mère et je venais de me disputer avec elle, comme d’habitude. Elle n’aimait pas mon métier, surtout le fait que je passais tout mon temps sur les écrans et que je n’avais pas vraiment d’amis. Ce n’était pas parce que je n’en avais pas envie, mais que voulez-vous, je suis réservé et asocial. Je suis donc reparti dans ma chambre et j’ai allumé ma télévision et la console de jeux que je devais tester. Il faisait assez sombre et seule la lumière de l’écran m’éclairait. Tout à coup, j’ai entendu des bruits semblables à des grincements de portes. Mais je n’y ai pas prêté attention car j’étais occupé à jouer au Manoir de l’Enfer, un jeu assez horrifiant. Soudain, la porte s’est ouverte dans un violent courant d’air, qui a fait basculer la télévision sur ma tête… Une odeur âcre m’a réveillé dans un endroit inconnu. Mon corps frissonnait à cause d’un air si glaçant qu’on se serait cru dans une forêt sombre et effroyable. J’ai repris mes esprits, et j’ai eu l’impression que j’étais dans "Le Manoir de l’Enfer". J’apercevais des silhouettes semblables à des squelettes humains. Du sang sortait de leurs crânes. J’ai donc compris d’où venait cette odeur désagréable. Le craquement et le grincement de leurs os me donnaient la chair de poule ! Tandis qu’ils avançaient doucement dans ma direction, s’est dressée devant moi une silhouette encore plus épouvantable que les autres. Elle se décomposait sous mes yeux à chaque pas, laissant apparaître celui que je craignais le plus…

- M. Gaillardo, sérieusement… Êtes-vous sûr que vous avez vraiment vu cela ? - Bien sûr, inspecteur ! Comme je vous vois ! - Et bien, décrivez-moi cette apparition en détail… - Je devinais une créature immense coiffée de cornes pointues et assez larges. Ses yeux apparaissaient aussi rouges que la lave qui entourait son corps. Elle me regardait d’une manière terrifiante, ce qui m’a fait paniquer… J’ai commencé à reculer quand j’ai trébuché sur une des silhouettes en me relevant. J’ai remarqué que cette créature prenait des âmes et les emmenait en haut d’une falaise pour les faire tomber dans un gouffre qui semblait être l’Enfer. Je me suis mis à courir quand j’ai senti quelque chose s’emparer de mon corps, la chaleur qui montait en moi me brûlait jusqu’aux tripes ! Mais qu’était-ce, me direz-vous ? En me retournant j’ai vu cette horrible créature qui me terrorisait du plus profond de mon être, mon sang se glaçait... De plus près, j’ai remarqué que ça avait tout l’air d’être un démon. J’ai essayé de me débattre, mais je n'y parvenais pas. C'était comme si mon corps refusait d'écouter mon cerveau. Quelques minutes après, je ne ressentais plus cette sensation, j'arrivais de nouveau à me contrôler. J’avais l’impression que mes bras étaient poilus et que mes mains avaient des griffes semblables à celles d'un animal. Mes pieds semblaient se transformer en pattes tout aussi poilues que mes bras. Soudain j'ai entendu comme un hurlement de loup et peu après je me suis mis à hurler aussi, de manière incontrôlable. Je comprenais que ce diable m'ensorcelait...

J’ai repris conscience dans ce qui m’a semblé être une chambre d’hôpital. Cette odeur de désinfectant et d’alcool, la sensation d’aiguille dans le bras, le bruit du goutte à goutte m’ont réveillé. Et cette salle sombre où j’ai cru voir une grande ombre à travers une vitre. J’entendais les tic-tac d’une horloge, il était trois heures trente-trois. Je me souviens de ce détail… Le grincement de la porte a attiré mon attention, j’attendais ma mère mais c’est un médecin qui est entré. Ma psychiatre affirme que vous le connaissez. Sachez juste qu’avant de m’évanouir, j’ai aperçu avec horreur des poils épais et raides qui dépassaient du bas de son pantalon... »

rédactrice en chef : Annaéquipe de rédaction : Janyce, Raphaël et Souwaréba

History monster

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14 octobre Je me confie en cette fin d'automne, à Houston depuis mon lycée. Je me nomme Claudia Hashley, j'ai dix-sept ans et je n'aime pas les gens. Chaque mardi matin, j'arrive systématiquement en retard au cours de Mrs Colson, je ne sais pour quelle raison. Tous les regards de la classe se tournent vers moi, cela me met mal à l'aise. À peine le cours commencé, je m'assoupis, je me réfugie dans mes rêves les plus profonds. Quelques minutes passent et la professeure me réveille brusquement. Les cours de mathématiques et d'anglais se succèdent sans que je puisse totalement ouvrir les yeux. À la pause, les pestes du lycée me regardent froidement ; détournant le regard je me retrouve face à Charlie, mon seul ami d'enfance. C'était l'unique personne à qui je me confiais avant qu'il ne devienne populaire. Ce garçon était autrefois une source d'inspiration pour moi, mais ça, c'était avant... Après deux ou trois secondes, Charlie part rapidement, de peur de ternir sa réputation par ma seule présence. La pause terminée, je vois dans les couloirs, une personne étrange qui reste au milieu du passage. Rentrant dans la salle je m'assois au fond, comme d'habitude ; le cours d'histoire commence et encore une fois je m'endors. La journée passe lentement, je rentre chez moi, ma mère est allongée sur le canapé, somnolente : encore une fois elle a dû forcer sur les médicaments. Mon père comme toujours dans cette situation se réfugie sur son ordinateur, faisant à peine attention à moi. Je monte alors dans ma chambre, fatiguée de cette journée, je m'allonge sur le lit, sans avoir mangé, afin de continuer mon livre. Quelques chapitres plus tard, je m'endors.

17 octobre Les deux jours qui sont passés ont été très étranges pour moi. D'abord, un homme louche est venu me parler lorsque je suis sortie du lycée vendredi. Il avait des cheveux noirs, courts et lisses ; des yeux marrons, presque noirs. Ce jeune homme semble avoir mon âge ; j’ai trouvé cela inhabituel que quelqu’un vienne me parler. Il m’a dit qu’il me trouvait très belle, j'en suis encore très gênée. Deuxièmement, mon père m’a obligée à l’accompagner au cimetière. Je n’ai pas pu placer un mot, car ma mère avait trop consommé de drogue et d’alcool, elle est donc devenue violente. Quand nous sommes arrivés, j’ai aperçu au loin une grande silhouette noire, qui se rapprochait de plus en plus de nous. Mon père avait l’air de le connaître car il lui a adressé la parole, sans que je puisse entendre ce qu’ils se disaient. Un quart d’heure plus tard, l’ami de mon père quittait les lieux, sans que je m’en aperçoive. Enfin, quand je suis rentrée à la maison, je suis montée directement dans ma chambre pour terminer de lire mon livre. Lorsque je l'ai refermé, j'ai senti un souffle glacial dans mon cou, cela m'a donné des frissons. Je me demande bien ce qui m’est arrivée... Ce samedi matin, je me lève un peu faible, je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit.

18 octobre Aujourd'hui, j’apprends que l’ami étrange de mon père, que l’on a croisé au cimetière, vient manger chez nous demain soir. Je n’aime pas que des personnes viennent chez nous, je dois me sociabiliser...19 octobre Le soir arrive lentement, je me prépare sans aucune motivation. L’invité ne tarde pas à arriver, puis nous passons à table. L’homme se présente, il dit qu’il s’appelle Jacob Lecompte, il me fixe pendant toute la soirée. Je remarque qu'il scrute avec grand intérêt mon cou. On me dit d’aller couper du pain. En allant dans la cuisine, lorsque que je prends possession du couteau, Jacob arrive sans que je m'en aperçoive et me bouscule. Constatant que je me suis coupée, il me propose de me soigner, je décline sa proposition car je me sens mal à l'aise en sa présence, et en plus il a une odeur désagréable, comme s'il avait ingurgité un seau de sang caillé. Alors, il s'occupe de nettoyer le couteau. Mais quand j'entre dans la salle de bain, le miroir se brise et je crois voir sur un fragment de miroir un visage familier. Il ressemble fortement au jeune homme qui est venu me parler devant le lycée. Prise de panique, je me retourne mais je ne vois personne. En me retournant, j'aperçois cependant une goutte de sang sur le morceau de verre. Effrayée, je me précipite dans ma chambre, je vois Jacob sur mon lit, sa chemise maculée de sang. Je m'enfuis et dévale les escaliers et là... je retrouve Jacob à table, comme si de rien n'était. Dans ma tête je me dis que si j’en parle à mes parents, ils ne me croiraient jamais, alors je me tais.

Soulagée après le départ de l’ami de mon père, je monte dans ma chambre et vérifie qu’il n'y a rien d’anormal. Puis je vais dans la salle de bain, pour découvrir, ébahie, que le miroir est intact. Que m'arrive-t-il ? 20 octobre Cette nuit a été bien tourmentée, je n’ai pas réussi à dormir ou du moins pas beaucoup, encore une fois. Je remarque sur mes poignets, des griffures, des morsures… Sur mes jambes, des bleus, des cicatrices. Je sors de mon lit, je vais dans la salle de bain afin de me laver les dents, et je vois du sang couler de mon nez. Est ce que c’est un insecte ? Une souris ? Un chat ? Nous n’avons pas d’animaux. Je me demande bien ce que cela peut être ! Descendant dans la cuisine pour manger un morceau, je retrouve le couteau avec lequel je m’étais coupée. Je sens une odeur étrange, une odeur fétide, un peu comme l’ami de mon père, enfin je ne sais pas. Je me prépare des œufs et je sens une chose frôler mes cheveux, je me retourne mais rien. C’est peut-être ma mère qui est passée dans le couloir… Peut être un coup de vent ? Je sens encore ce parfum qui imprègne la cuisine. Le petit déjeuner terminé, je monte les escaliers et petit à petit je ne sens plus mes jambes, j’entends un sifflement dans mes oreilles, j’ai la tête lourde et là…plus rien. Je me réveille dans mon lit, alors que j’étais dans les escaliers, je ne comprends absolument rien. Au fur et à mesure je vois un visage trouble au dessus de ma tête, j’ai l’impression que c’est le jeune homme qui était devant mon lycée. Je me frotte les yeux et à ce moment je reconnais mon père qui se trouve au dessus de moi. En me redressant, je le vois repartir.

21 octobre Aujourd’hui, je me réveille assez tôt, donc comme tous les matins je vais me préparer, je vais manger puis me laver les dents. Allant au lycée je sens de nombreux regards peser sur moi, mais je ne comprends pas pourquoi. Une personne vient me voir et je découvre que c’est Charlie et il me dit: « Euh... Salut, depuis quand tu as un ami ? - Quel ami ? - Non, c'est bon laisse tomber, salut...». Curieuse conversation mais plus rien ne m'étonne ces temps-ci. Plus tard, de retour dans ma chambre, j'entends un bruit étrange... Il s'est passé une chose assez bizarre, j'ai l'impression d'avoir dormi une éternité. Alors je vais dans la salle de bain pour me brosser les dents et dans le miroir j'aperçois sur mon cou, deux piqures rouge vif. Cela doit être un moustique, je ne vois rien d'anormal à cela, de là à m'imaginer que je me suis fait mordre pas un « vampire »... Quelle idée ! Je me sens assez faible et je suis affamée aujourd'hui. Sur le chemin du lycée je croise l'étrange ami de mon père... Et quelques mètres plus loin, l'étrange jeune homme... Et je chancelle et m'évanouis. En reprenant connaissance je me dis que je tombe un peu trop souvent dans les pommes ces derniers temps...!

22 octobre Aujourd'hui, je n'arrive plus à me lever, assaillie de maux de tête. J'arrive à peine à tenir un stylo. Mon père a décidé de garder un œil sur moi. Nous n'avons plus aucune nouvelle de ma mère, elle est partie il y a deux jours. C'est étrange, j'entends des voix dans ma tête, je me sens de plus en plus souvent partir. 25 octobre Enfin ! Je me sens beaucoup mieux ! Après ces quelques jours de repos, je suis en forme, je pense que toutes ces mésaventures que je relis dans ce journal n'étaient qu'un rêve car mon père, m'a dit que j'avais dormi longtemps.Ces derniers temps j'ai un peu halluciné... Il faut que je me prépare, ce soir, l'ami de mon père revient dîner.

Le mystère de la place du Salouthair

rédactrice en chef : Nayaéquipe de rédaction : Mathys et Pierre

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Depuis mon enfance, je m’intéresse aux romans de Sherlock Holmes et aux casse-têtes car c’est la seule occupation qui me plait. Petite, j’y passais toutes mes journées. A cause de graves problèmes de santé, je ne pouvais pas beaucoup me déplacer : je n’allais pas à l’école donc c’étaient mes parents qui m’apprenaient à lire et à écrire. A trente-deux ans, j’étais déjà orpheline depuis quelques années : grâce à l’héritage de ma famille, mon mari Jean-Pierre et moi avions pu nous offrir un manoir en Bretagne. Il était situé dans un village autour d’une grande place où se trouvait la statue du créateur du village : Van du Salouthair. Le manoir était peut-être vieux et en très mauvais état mais son style me plaisait. Il y avait juste à côté une forêt aux herbes hautes et comme c’était l’automne, les feuilles mortes tombaient des arbres. Les habitants étaient étranges, ils ne parlaient pas et ne sortaient pas beaucoup : seulement pour les courses nécessaires. J’étais donc la seule à aimer me promener dans ces endroits où je pouvais penser seule, loin du bruit de la ville. La ville… elle m’effrayait : le bruit des voitures m'a toujours hantée ! Les carrosses m’auraient plu terriblement ! Ce petit village était quand même, malgré ces petits défauts, parfait pour moi.

J’arrivai un après-midi au village. Le paysage m’émerveilla. Je décidai de faire immédiatement une promenade dans mon nouveau village pendant que mon mari déposait nos affaires dans le manoir. Il y avait cette statue, au milieu d’une place, qui tenait une pelle. Je m’approchai pour l’examiner de plus près : elle était toute rouillée, assez grande et l’homme qu'elle représentait avait un sourire qui semblait mesquin. Sur la plaque où se tenait la statue, se trouvait son nom, Van du Salouthair, sa date de naissance et de mort, 1788-1849, et l'inscription « fondateur de la place du Salouthair ». Je continuai mon chemin quand je vis une vieille femme avec son panier. Elle semblait dubitative : elle m’évita. Je lui dis : « Bonjour madame ! Je suis nouvelle ici : j’habite au manoir devant la statue - Je sais bien : je vous ai vu regarder la statue de votre ancêtre. Votre famille a été monstrueuse toute sa vie avec les habitants du village... - Quel ancêtre ? Mon nom est Laura Paula et je ne connais point la famille Salouthair. - Alors pourquoi vivez-vous dans leur manoir ? - Et bien ... Car tous les membres de leur famille sont morts et nous avons acheté le manoir ! » Elle me regarda et partit sans dire un mot. Les habitants, à leurs fenêtres, me regardaient comme une étrange créature et quand je les croisai, ils fermèrent immédiatement leurs volets.

illustrations : Naya

Lorsque le crépuscule arriva, je rentrai au manoir. Nous mangeâmes et mon mari partit au travail vers vingt-et-une heures. Je lus toute la soirée et finis par m’endormir. Tout à coup, j’entendis un bruit étrange. Cela ressemblait à des coups qu'une personne aurait donnés sur du métal. Le son augmentait de plus en plus : comme si elle se rapprochait. Soudain, le bruit s’arrêta et j’entendis une voiture arriver : c’était peut-être mon mari qui avait fait ce bruit inexplicable. Je me tournai et me rendormis avant qu'il n'ait pu me rejoindre. Le lendemain, quand je lui racontai ma nuit, il m'assura : « Je n’ai rien entendu lorsque je suis rentré et la voiture n’a fait aucun bruit pendant que je roulais. »Un grand mystère s’empara de moi : qui faisait ce bruit ? Etait-ce la dame qui m’avait parlé la veille ? Je regardai par la fenêtre pour réfléchir. Mon regard se posa sur la statue : je me dis que si on tapait sur la statue, ça pourrait faire le même bruit. Je me mis alors à chercher un bout de bois dehors afin de la taper et de voir quel bruit elle faisait. Le bruit était bien identique à l’autre. Je me dis que la nuit suivante, si cela recommençait, je retrouverais celui qui m'avait réveillée la nuit d’avant. Mais il y avait quelque chose d’étrange : j’étais presque sûre que sa pelle était plus orientée vers le sol et non vers le haut : je m’étais peut-être trompée. Je rentrai avec l’intention de démasquer la personne qui frappait cette pauvre statue.

La nuit suivante, le bruit recommença : je pris mon courage à deux mains et partis me poster à ma fenêtre. Ce qui était étrange, c’est qu’il n’y avait personne et la statue ne faisait plus de bruit dès que je la regardai. Elle semblait pourtant me suivre du regard et son visage changer d’humeur : comme si elle s’était mise en colère ! Est-ce que je rêvais ? Je regagnai mon lit. J’étais presque endormie quand le bruit de métal s’arrêta et j’entendis la voiture de mon époux. Trop fatiguée, je m’endormis de nouveau sans le voir rentrer.Or, le lendemain, aucune trace de Jean-Pierre. Je cherchai partout mais je ne le trouvai pas. Je commençai à m’inquiéter. J’appelai alors la police et racontai tout à un inspecteur qui me promit d’enquêter. Mais au bout d’une semaine, la police n'avait rien trouvé et ce bruit qui venait de la statue continuait toutes les nuits, même s'il était moins fort que les premières fois et cessait dès que je regardais la place. Je parvenais à trouver le sommeil même si la disparition de Jean-Pierre m’angoissait terriblement. Je me rendais régulièrement au pied de la statue : la pelle était toujours orientée différemment et je finis par découvrir un carré sale bien caché dans sa poche. Je m’approchai de ce carré et essayai de le prendre. En réalité, c’était un papier assez vieux plié en quatre. Je l’ouvris : il y avait écrit des mots en russe. Chance pour moi, mes parents m’avaient donné des cours de russe ! Il y avait écrit ceci : « A la pleine lune tu trouveras ». Je réfléchis aux nuits de pleine lune et d’après ce que je savais, la prochaine serait le surlendemain. Le jour de la pleine lune arriva. J'avais le sentiment que j'allais retrouver Jean-Pierre. Vers vingt-trois heures, je me dirigeai d'un pas décidé vers la statue.

La lune éclairait un endroit précis sur le sol. Je regardai alors la pelle et je compris qu’il fallait creuser. Je partis chercher la vieille pelle de mon père. Après avoir creusé, je trouvai une boite avec une autre inscription russe : « serre-moi la main ». Au début, cela me fit sourire mais quand je l’ouvris, je me mis à paniquer et à crier. Il y avait une main coupée avec une bague , et cette bague était identique à celle de mon mari : pas de doute, c’était sa main ! Brusquement, la statue tourna sa tête vers moi. Je n’arrivais pas à croire que j’étais devant une statue vivante qui avait sans doute tué mon mari. Je me mis à courir à toute vitesse suivie par la statue qui semblait déterminée à me tuer. Je pris de l’avance jusqu’à ce que je tombe par terre et me fasse une profonde plaie au genou. La statue me rejoignit mais au lieu de m’attaquer, elle bifurqua vers un endroit que je ne connaissais pas. A ce moment, je me dis que je pouvais peut-être rester en vie. C'est alors que j’entendis un bruit derrière moi, en réalité, la statue était rusée : elle m’avait piégée par derrière. Je reçus un violent coup sur la tête. Je me réveillai dans mon ancienne maison à Paris avec la bague de mon mari à la main. Je regardai partout mais toujours pas de Jean-Pierre. Je décidai de prendre un train pour rejoindre la Bretagne afin de voir si j'avais rêvé ou non. Arrivée sur la place, il n’y avait plus rien : ni statue, ni manoir, ni pelle, ni boite. Je me dis que c’était peut-être un rêve, jusqu’à ce que je me rappelle que je m’étais fait mal au genou. La cicatrice y était toujours... et saignait. Depuis ces jours malheureux, je me pose toujours des questions au sujet de cette statue meurtrière et je cherche encore désespérément le cadavre de Jean-Pierre.

rédactrice en chef : Maëlleéquipe de rédaction : Kenzo et Souaréba

Last name

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Cassette numéro 1 Lundi 23 Mars 1984, 7h30 : C’est un matin nuageux comme on en connaît souvent dans la ville d’Osaka. Je m’apprête à aller à l’université avec Kaito, un ami. J’enfile mon uniforme bleu, il est vraiment hideux, enfin, peu importe, je dois descendre rapidement pour le rejoindre ou il risque de partir sans moi. Kaito à l’air énervé de me voir en retard. Nous commençons à y aller. Je continuerai cet enregistrement à mon retour.18h23 : Cet après-midi, dans les vestiaires au retour de notre cours de sport, j’ai fait une étrange rencontre, un étudiant que je n’ai jamais vu auparavant ayant la même coiffure que moi, et mesurant exactement la même taille. J’ai tenté de lui poser quelques questions mais il m’a ignoré. Je n’ai pas le temps de penser à ces idioties, je devrais me concentrer sur mes études, mais cet individu ne cesse de me tourmenter... J’essaierai de le retrouver demain. Cassette numéro 2 Mardi 24 Mars, 17h30 : Si j’enregistre cette cassette très rapidement, c’est parce qu'en rentrant de mon dernier cours, j'ai eu la sensation d'être suivi : la personne que j’ai vue hier semble me surveiller depuis peu, je ne suis pas sûr de ce qu’il me veut, mais j’ai cru voir une lueur dans sa main, je prends mes jambes à mon cou et je cours comme je n’ai jamais couru auparavant.

Lorsque je rentre chez moi, des gouttes de sueur perlent sur mon front, je ne cesse de trembler, mes parents me regardent d’un air inquiet puis, sans dire un mot, je monte dans ma chambre, et... Quel est ce bruit ? « Qu’est-ce que tu as dans la main ? - Ne rentre pas sans frapper ! Et puis, ça ne te regarde pas, mêle-toi de tes affaires, petite fouineuse ! - T’es vraiment pas drôle. - Je reprendrai plus tard, elle est vraiment casse pieds.» 17h39 : Ma sœur est enfin partie et je parviens enfin à avoir la paix, ma chambre est sûrement le seul endroit où je parviens à me relaxer. En fermant les rideaux, j’aperçois en bas de chez moi l’homme qui semble m’avoir poursuivi en train de me fixer. La luminosité m’empêche d’être certain que cette personne est bien celle qui me hante comme un fantôme depuis quelques jours. Formidable, un éclair foudroyant vient de provoquer une panne de courant... 18h00 : Mes parents sont partis voir au sous-sol l’état du compteur électrique. J'espère qu'il n'y a rien de grave. Je devrais aller voir Mia, elle a peut-être besoin de mon aide. Je descends doucement les marches, dans le but de provoquer une petite frayeur à ma sœur. J'aperçois une silhouette dans la cuisine, je m'avance doucement. Bizarrement, un silence glacial règne dans la pièce. Je m'apprête à lui provoquer la peur de sa vie quand quelqu'un vient me crier dans les oreilles :

«BOUH! - Ahhh ! Tu es complètement folle! - Haha ! Je vois que tu n'es pas très vigilant Nakao ! Venant de ta part, ce n'est pas très surprenant ! Froussard ! - Tu m'as eu, je l'avoue.» Après de légers rires, je réfléchis un instant : « Comment as-tu fait pour venir si vite derrière moi ? - Qu'est-ce que tu dis ? J'ai toujours été derrière toi. On dirait que tu n'as plus toute ta tête. -Tu rigoles j'espère ? Tu étais juste devant moi ! - Tu es sûr que c'était moi ? - Je croyais oui... - Tout va bien ? Tu t'es pris un coup sur le crâne en descendant ? - Je vais bien oui, enfin je crois, je suis juste un peu secoué. - D'accord alors, je te laisse.» Une confusion m'envahit, jusqu'à ce que je comprenne. Elle ne semble pas avoir remarqué que quelqu'un était probablement en train d'écouter notre conversation dans l'obscurité totale. Dans ce noir complet, impossible de savoir où il peut être. Je vais devoir utiliser mon ouïe et écouter attentivement ce qui m'entoure.

18h20 : J'entends Mia fredonner dans la salle de bain, la brise légère du vent vient caresser mon front. C'est étrange, je suis sûr que cette personne a dû entrer par notre fenêtre. Je ne comprends pas, pourquoi vouloir rentrer dans notre maison ? Nous n'avons pas d'objet de valeur ou encore même d'objet électronique. Il est clair que l'individu présent ici n'est pas là pour nous voler quoi que ce soit. Je me souviens alors de cet étudiant bizarre, est-ce qu'il aurait profité de la panne de courant pour s'introduire ici ? Qu'est-ce qui pourrait bien l'intéresser ? Soudain, j'entends un bruit de parquet à l'étage. Je décide d'attraper un objet se trouvant sur ma gauche, probablement une bouteille en verre. Je monte doucement les marches sans un bruit. Je traverse le long couloir de l'étage à pas de loup. Quand j'arrive sur le seuil, je n'ose ouvrir ma porte. Je suis comme paralysé, mon instinct me dit de foncer, que je ne devrais pas rester planté la comme le lâche que je suis, mais mes jambes refusent de bouger. Je m'efforce d'avancer, mes mains tremblent en ouvrant la poignée, ma peur commence à prendre le dessus petit à petit, mais je ne peux pas me décourager, je sais que je dois y aller. J'ouvre alors d'un coup la porte et ne vois que mon reflet. La personne qui m'angoisse depuis ces derniers jours n'est autre que moi. Malgré la faible lueur des lampadaires à travers la fenêtre de ma chambre,je parviens à me distinguer en train de voler de vieux albums photos... Suis-je devenu fou ? Le moi me fixe. Il y a quelque chose de différent, non, ce n'est pas moi. Son regard me transperce comme un pieu en plein cœur. Il semble froid et meurtrier. Non, il n'est qu'une pâle copie du vrai moi. Et après m'avoir longuement fixé, il prend la parole :

«Bonjour, je m'appelle Nakao Jabami, j'ai vingt ans et je vis actuellement à Osaka, j'espère pouvoir sympathiser avec vous tous.» Sur ces mots, il ramasse mes plus vieux albums photos, s’enfuit par ma fenêtre, sans un regard. 19h00 : Je reste raide, abasourdi, je ne sais comment formuler ce que je ressens. Cette phrase si banale, ce sont les mots que j'ai prononcé lorsque je me suis présenté à ma classe. Il a tout imité, mon expression faciale, mon ton de voix, tout. Ce n'est pas possible, il n'est pas dans les mêmes cours que moi. Même en étant présent, il est impossible d'imiter une personne inconnue aussi bien. Ce n'était sûrement pas de l'imitation mais presquede la copie. Je devrais me reposer, je me sens confus. Cassette numéro 3 :Jeudi 27 mars, 7h43 : Cette nuit, j’ai fait un rêve étrange , des personnes que je ne semblais pas connaître mais me paraissant étrangement familières me proposaient de s’amuser avec moi... Je n’ai pas vraiment le temps de réfléchir à ça, je reprends les cours aujourd’hui et ne devrais pas être en retard. 17h28 : Je viens de rentrer des cours, je n’ai pas cessé de croiser cet usurpateur toute la journée, dans le couloir, dans les escaliers, littéralement partout. Avant, je n’étais pas sûr de l’identité de cet imposteur jusqu’à ce que son regard le trahisse. Exactement le même que celui qui m’a glacé le sang la nuit dernière.

18h32 : Mes parents viennent de rentrer à l’instant du travail, je vais mettre cette cassette dans ma poche, je m’approche pour leur poser quelques questions : « Bonsoir, vous avez passé une bonne journée ? - Oui, malgré certains désagréments, tout s’est bien passé. Nous voudrions te parler de quelque chose d’important, ta mère et moi. Nous pensons que tu es assez mature pour comprendre la situation que nous vivons. - J’espère que ce n’est pas très grave, de quoi s’agit-il ? - Et bien... Voilà. Nous devons te faire un aveu. Tu as été adopté, tu viens de la ville de (crhrhrchrhrhrhr) nous t’avons trouvé dans un orphelinat aujourd'hui fermé.- Votre plaisanterie n’est pas drôle. - Ecoute, nous sommes désolés de te l’avoir caché pendant tout ce temps, nous t’aimons et n’inventerions jamais de tels mensonges. - … - Nous avons changé ton identité, en réalité tu te nommes Se..(crhcrh).» 18h45 : A cet instant précis, je viens de regagner ma chambre sans dire un mot, je n'ai pas le courage de redescendre après ça. Cassette numéro 4 Vendredi 28 mars, 11h37 : Aujourd’hui, nous sommes le vendredi 28 mars et il est actuellement 11h37. Mes «parents» ne sont pas venus me voir depuis hier soir ni venus me réveiller ce matin, je ne sais pas pourquoi ils agissent ainsi. Je pense que je devrais sortir prendre l’air et m’acheter un bento.

11h44 : Je mets la première veste que je trouve et sors rapidement de chez moi. Je marche longuement jusqu’à arriver à une épicerie non loin de là, je rentre et salue l’homme à l’accueil. Il me regarde d’un air surpris.12h01 : « Rebonjour ! »Je suis troublé, je ne comprends pas pourquoi il me dit ça, c’est la première fois que je viens. Sans réfléchir, je me dirige vers le rayon «nourriture rapide». Je m’apprête à prendre une boîte quand une main vient la saisir avant moi. Je lève la tête et m'apprête à m'excuser quand je vois mon usurpateur, je baisse rapidement la tête et sans hésitation, je prends la boîte la plus proche puis sans lui adresser un regard je vais à la caisse. Je remarque qu’il me suit de près comme mon ombre. J’arrive à l’accueil, le caissier m’adresse un grand sourire puis me dit: « Alors vous êtes jumeaux ? La ressemblance est flagrante !» Je lui adresse un sourire maladroit, je pose ma boîte, je paye puis je sors rapidement. 12h11 Je ne sais pas pourquoi mais cet énergumène continu à me suivre de plus en plus vite et met une main sur mon épaule. D’une voix identique à la mienne il prononce ces quelques mots : «Bonjour, Seya. -Comment connais-tu mon vrai nom ?

- Je me fiche de tout ça ou de ce que tu peux savoir à propos de moi. - Réglons ça maintenant.» [bruit d'un bus qui démarre non loin du trottoir où se trouvent l'usurpateur et sa victime…] 12h25 : Un combat sanglant commence, les coups s'enchaînent de plus en plus vite, la haine résonne, de plus en plus fort. Tout s'anime très rapidement quand (crhrhrhrhhrhrh) prononce ces mots : « C'est terminé ! Je vais enfin t'effacer de MA vie ! - C'est hors de question !» D'un coup, (crhchchhr) bouscule vers la route. (crhrhrhrhhrhrhc) tombe maladroitement et sans un souffle, sans un regard, (crhrhrhchr) se fait renverser par le bus (crhrhrhrc). « Je rentre à la maison (crhrhrhrhc). - Oh mon dieu ! Appelez une ambulance vite !» Cassette numéro 5 Dimanche 30 mars, 9h00 : Des policiers en bas de chez moi interrogent ma famille et les dernières personnes qui nous auraient vus cet homme et moi vendredi. Une enquête commence, j'espère qu'il ne comprendront pas ce que j'ai fait. J'étais obligé d'agir ainsi si je voulais faire cesser tout cela. C'est bientôt à moi d'être interrogé, je ferais mieux de descendre.

9h05 : Je les entends parler à l'épicier qui nous a pris pour des jumeaux la fois dernière. Je vais m'approcher un peu... «A vrai dire, lorsque je les ai vus dehors, je ne suis pas parvenu à reconnaître lequel était celui qui habitait dans le quartier, je ne saurais dire qui s'est blessé ce jour-là, je suis navré.- Nous avons fait des tests, des analyses... Ils sont identiques en tous points, le physique, l'attitude, même leurs empreintes digitales sont identiques, c'est incompréhensible. Il est donc impossible d'identifier lequel faisait partie de cette famille et vivait dans ce quartier. Nous ne pouvons pas plus avancer, pour la première fois, nous ne savons pas à quoi nous faisons face actuellement, mais nous trouverons une solution efficace. Veillez à ce que cette affaire reste confidentielle. Merci d'avoir répondu à toute nos questions, vous pouvez disposer.» Je ferais mieux de retourner dans ma chambre en vitesse avant qu'on me surprenne en train d'écouter aux portes. 9h11 : Ils ne savent même pas qui je suis... C'est drôle, moi non plus. Mes souvenirs se mélangent, je ne parviens plus à me différencier de l'autre moi. Suis-je celui qui aurait dû mourir ? Ai-je gagné ? Qui suis-je à présent? (crcrhrhcrhrhc).

rédacteur en chef : Emileéquipe de rédaction : Asmae et Romane

Plus jamais ça !

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14 janvier. Ce soir, comme d’habitude, je me dis que j’ai passé une mauvaise journée. Je suis enfermé dans ma chambre, branché sur Youtube depuis que je suis rentré. Aujourd’hui, Mattis, un garçon qui me harcèle depuis la 3ème, a encore cherché à me rabaisser. Il a a jeté au sol mon téléphone qui s’est cassé, m’a frappé, comme tous les jours, puis a pris une photo de moi à terre, avec le nez en sang, et l’a postée sur les réseaux en se moquant ! 15 janvier. Ce matin, en partant en cours vers 7h30, Mattis et sa bande de potes m’ont frappé puis volé mon vélo. A cause de ça, je suis arrivé en retard de vingt minutes en classe. En sortant des cours, ils m’ont menacé : si après le week-end je ne leur ramène pas d’argent, ils m’en feront subir les conséquences. 17 janvier. Dimanche, jour de tranquillité. Six heures de jeux vidéo. Mes parents ont posé un plateau repas sur mon bureau. 18 janvier. Lundi matin, en allant en cours j’avais la boule au ventre n’ayant pas pris l’argent qu’ils m’avaient demandé. En arrivant en cours, Mattis était malade mais ses potes s’en sont pris à moi si violemment que suite à cette agression j’ai dû être conduit à l'hôpital.

Je ne suis pas allé en cours depuis deux semaines, cette situation ne peut plus durer. JE ME VENGERAI !!!22 janvier. Vendredi soir, j’ai encore passé une mauvaise semaine mais ce week-end, je prépare ma vengeance. J’ai entendu dire qu’on pouvait invoquer le diable en faisant un rituel. Je suis allé prendre un livre à la bibliothèque. Dans ce livre, il est écrit qu’il faut placer cinq bougies en cercle puis les relier avec un marqueur ou de la peinture de manière à ce que cela forme une sorte d’étoile. Il est environ une heure du matin, j’ai accompli ce rituel mais il ne se passe rien. Deux heures du matin : il ne s’est toujours rien passé donc je vais me coucher en pensant que le diable n’existe pas et que ce ne sont que des légendes. Vers quatre heures, je me réveille car j’ai froid et je sens du vent. Je me lève pour aller voir si une fenêtre est ouverte. Rien. Alors je décide de me recoucher. Mais je n’arrive pas à me rendormir car le vent souffle de plus en plus fort. Soudain, il retombe, les portes et les fenêtres se mettent à claquer et il ressurgit, trois fois plus fort que tout à l’heure. Là, devant moi, une immense créature, massive comme trois gros taureaux, se dresse. Est-ce le diable en personne ? Je ne peux le croire jusqu’à ce qu’il me demande pourquoi je l’ai invoqué. Je lui explique la situation. Il me tend alors un vieux parchemin où je m’engage à lui laisser mon âme en échange d’une toute puissance contre mes bourreaux.

25 janvier. Lundi matin, en allant en cours, Mattis et trois de ses amis m’attendaient à l’entrée du lycée. Ils ont commencé à m’insulter, à me frapper, puis je me suis rappelé de ce qui s’était passé trois jours plus tôt. J’ai mis un coup à l’un d’eux et ma main a traversé son corps. Tout le monde s’est tu, puis Mattis et sa bande sont partis en courant et en criant. Je les poursuivais quand soudain, je me suis mis à léviter à ras du sol et à aller quatre fois plus vite que d’habitude. En moins de dix secondes je les ai rattrapés, puis je leur ai barré le chemin. Ils m’ont supplié de ne pas leur faire de mal, mais avec tout ce qu’ils m’avaient fait subir, ils ne méritaient pas un soupçon de pitié. Ils méritaient… LA MORT. Je me suis mis à les frapper et eux à pleurer en me suppliant d’arrêter, mais j’avais tant de haine en moi que j’ai continué, encore et encore. Lorsque j’ai retrouvé mon calme, je me suis rendu compte qu’ils étaient tous morts. J’ai décidé d’aller en cours même si j’avais perdu mon sac dans la bagarre. En arrivant devant le collège, un surveillant a commencé à me fâcher car je n’avais pas amené mon sac alors, lui aussi, je me suis mis à le frapper, ivre de colère. Il est tombé à terre puis sa tête s'est mise à saigner. Quand j'ai pénétré dans l'enceinte du lycée, tout le monde courait dans tout les sens et avait peur car j’avais des traces de sang sur moi. Le brouhaha, l’excitation, et les cris des autres ont provoqué mon évanouissement.

26 janvier J'ignore ce qui s'est passé depuis. Je suis fièvreux, sur un lit, dans une chambre d’hôpital, entouré de mes parents. Ils m’ont expliqué que je suis allé en cours et qu’en entrant dans le lycée je me suis évanoui, mais ils ne m’ont parlé ni des tâches de sang sur mes vêtements ni des meurtres que j’ai commis. Pourtant je suis sûr que tout ce à quoi je pense et qui me hante s'est réellement produit. En me regardant dans le miroir, j'ai d'ailleurs remarqué comme une marque, qui ressemble à s'y méprendre à une étoile... l'étoile du diable.

rédactrice en chef : Florineéquipe de rédaction : Ilyes et Loïs

Black or White 3

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Je m'appelle Alicia, j'aimerais vous raconter la traumatisante histoire qui m'est arrivée lorsque j'avais quinze ans. J'étais une adolescente assez difficile, très arrogante, désagréable avec mes anciens camarades. Depuis petite, mon objectif était de devenir mannequin, on me disait souvent que j'avais le physique pour le devenir : j'avais de grands yeux noisette, des cheveux bruns, bouclés et longs, un visage angélique et de longues jambes fines. Malgré ce rêve, je ne voulais pas abandonner la seule personne qui restait dans ma vie, ma mère. Je sortais souvent, passais ma journée sur les jeux vidéos ou sur mon téléphone et ne faisais pas attention à elle. Malheureusement un soir je suis rentrée et je l'ai vue dans les bras d'un autre : mon nouveau beau-père. Ce jour-là avait été le pire de ma vie : mon père avait été remplacé. Dès le début j'avais eu un mauvais pressentiment, et je ne me trompe jamais. Et malheureusement quelques semaines plus tard, mes soupçons avaient été confirmés : un soir, je rentrais de ma journée de cours et, alors que je me tenais sur le seuil, j'entendis des cris provenant de chez moi, des éclats de verre et des pleurs. Je me précipitai sur la porte et vis ma mère à genoux par terre, suppliant mon beau-père d'arrêter... Des bouteilles d'alcool étaient éparpillées sur le sol et mon beau-père hurlait. Je pris en vitesse mon téléphone et le menaçai en pleurs d'appeler la police. Ma mère me supplia de ne pas le faire mais je n'oublierai jamais ce que cet homme osa faire à ma mère. Je vais donc vous raconter ce qui se passa alors...

Ce soir-là, je rentrais du lycée, appréhendant la réaction de ma mère face à mon bulletin de fin de semestre. À peine avais-je entrouvert la porte que je sentis une forte odeur émaner de chez moi, une odeur d'alcool. Je me dirigeai vers ma chambre, voulant éviter à tout pris ma mère et mon beau-père. Il ne me parlait que de mes notes désastreuses, depuis son emménagement chez nous. J'avais prévu depuis deux jours d'organiser une fête, pour célébrer la sortie d'un nouveau jeu vidéo, avec mes amis chez moi. En voulant préparer la soirée, je me rendis compte qu'il n'y avait pas de quoi décorer ma chambre, alors j'allai dans le grenier, pour voir s'il y avait de la décoration qui traînait quelque part. C'est alors qu'un carton avec inscrit dessus ''jeu vidéo'' m'interpella. Je décidai alors d'y jeter un coup d'œil. Je m'assis à genoux sur le sol pour voir de plus près. Le jeu s'appelle Black or White 3. Il semblait vieux, était poussiéreux. Je remis le jeu à sa place, je pris les décorations et les leds et redescendis dans ma chambre. Le lendemain, je partis en cours, et je demandai à mes amis s'ils voulaient venir à ma fête, que j'organisais le vendredi suivant. Tous étaient d'accord dont un qui a particulièrement attiré mon attention : Logan Spencer. Le soir, je rentrai, posai mes affaires et me mis à jouer aux jeux vidéos, pour m'entraîner à battre mes amis. Le vendredi arriva à grands pas, je fis les derniers préparatifs et me mis en route pour le lycée, j'étais tellement impatiente que je suivis à peine les cours.

Je suis rentrée aux alentours de dix-huit heures, il faisait sombre et le vent soufflait, j'avais froid mais mes cours étant ennuyeux, je me disais que ma fête allait enfin embellir ma journée. Après m'être rapidement apprêtée, je me mis à cuisiner. À dix-neuf heures, mes premiers amis arrivèrent, les derniers nous rejoignirent une vingtaine de minutes plus tard. Nous fîmes des jeux et nous amusâmes, rien de plus banal pour des adolescents de notre âge. Trois heures plus tard tous étaient ivres, il ne restait plus que quatre de mes amis qui devaient rester dormir : Logan, ma meilleure amie, son copain et une amie proche. Nous nous ennuyions, il pleuvait et faisait sombre... Je me rappelai alors du carton qu'il y avait au grenier avec le jeu vidéo dedans. Je proposai donc à mes amis d'aller chercher le jeu et de le découvrir avec eux, nullement inquiet de l'avertissement sur la couverture : « Horror ». Lorsque j'insérai alors le jeu, l'atmosphère changea soudainement, je me sentais lourde et les battements de mon cœur s'accéléraient mais je ne voulais pas paraître mal à l'aise devant mes amis et encore moins devant Logan. Je n'aurais pas dû consommer d'alcool, je me sentais terriblement mal, notamment la tête... Je posai ma main sur le front, fermai les yeux quelques secondes et quand je les rouvris, tout était méconnaissable : la salle était noire et semblait sans fin. Je mis du temps à retrouver mes amis car ils étaient éloignés. Un écran blanc s'afficha, un texte apparut accompagné d'une voix robotique :

« Chers joueurs, bienvenue dans Black or White 3. Dans ce jeu vous allez jouer votre vie et faire des sacrifices pour en sortir vivants. Vous aurez trois niveaux, trois vies seront attribuées à chacun d'entre vous, si l'un d'entre vous n'a plus de vie, quelqu'un pourra se sacrifier et lui donner une des siennes. Si un joueur n'a plus de vie alors il mourra, mais, si vous tous n'avez plus de vies alors se sera GAME OVER. Bonne chance ». Le silence régnait dans la salle, le seul son que j'arrivais à entendre était les battements de mon cœur qui s'accélérait de plus en plus. Nous nous regardâmes les uns les autres, terrifiés, un lent grincement de porte se fit entendre vers le fond de la salle, puis une lumière blanche nous aveugla, qui nous attirait irrésistiblement. À peine rentrés, la porte claqua et un écran noir apparut : «Voici la première épreuve». Une seconde porte s'ouvrit, et un carton très semblable à celui du grenier fut à notre disposition, mais cette fois était inscrit «Weapons». Loïs l'ouvrit et découvrit diverses armes: épées, poignards, revolvers, cordes... Chacun se munit d'une arme et des pas semblables à ceux d'un géant se firent entendre. Nous nous retournâmes tous apeurés, et vîmes un homme qui faisait facilement deux mètres, barbu : il portait une chemise à carreaux rouges, des bottes et ce qui nous horrifia, qui fit battre notre cœur de plus en plus vite, est qu'il tenait une hache à la main, poing serré, et nous fixait d'un regard perçant. Quand ses yeux croisèrent le mien, des frissons me parcoururent tout le corps.

Nous étions pétrifiés, et ne pouvions réfléchir, après un silence d'environ dix secondes, l'homme se rua dans notre direction et nous tua tous : notre première vie était usée. Nous nous retrouvâmes dans la pièce noire, l'écran blanc réapparut ainsi que la voix robotique : « second round». Une porte s'ouvrit de nouveau et nous entrâmes. Cette salle était assez différente : il faisait nuit, le carton était de nouveau là. Nous nous munîmes tous d'armes et Loïs roula des yeux avant de s'exprimer « Vous me faites pitié à rester là à ne rien faire, je préfère partir toute seule que de rester avec vous et attendre que ça se passe. Ciao ! ». Nous échangeâmes un regard, nous demandant ce qui se passait mais nous n'eûmes guère le temps de réfléchir : un autre homme arriva. Il était petit, tellement petit qu'il semblait facile à battre, il était vieux, barbu, habillé tout en noir et portait un chapeau noir avec un trèfle à quatre feuilles : C'était peut-être un leprechaun peu commun. Nous nous dirigeâmes vers l'homme, Kate, la meilleure amie d'Alicia, se moquait même de sa taille pensant que c'était une blague du jeu. Mais, plus elle s'approchait, plus elle se rendait compte de la force que dégageait cet homme, elle lui mit un coup d'épée, qu'il esquiva aussitôt avant de lui trancher la gorge. Son corps disparut en un claquement de doigts dans un nuage de fumée. Cela s'était passé tellement vite, que nous ne vîmes rien venir. Nous étions désormais totalement terrifiés à l'idée d'affronter cette personne de petite taille.

Nous nous apprêtions à combattre le nain : Logan décida de s'élancer en premier, il était maintenant à moins de deux mètres de cet adversaire et quand ce dernier brandit son épée, Alicia s'interposa entre les deux hommes, et mourut sur le coup, égorgée. Logan profita de cette diversion pour tuer à son tour la créature. Nous nous retrouvâmes à nouveau dans la pièce noire, nous dirigeâmes vers la porte, comme une habitude et le texte sur l'écran blanc ainsi que la voix robotique réapparurent : « third round ». Cette fois, c'était un paysage étrangement beau, une plage, mais un ciel particulièrement orageux gâchait le paysage qui s'étendait devant nous. Nous nous servîmes dans la boîte habituelle, en prenant des armes différentes cette fois. Au loin, nous vîmes un hybride : moitié homme, moitié sirène. Il avait une longue queue noire, qui le maintenait debout sur les vagues, il tenait dans sa main droite un trident noir qui faisait pratiquement sa taille. Une cicatrice zébrait la partie gauche de son visage et ses cheveux noirs, humides et longs cachaient l'autre moitié. Ses yeux étaient rouges luisants, il nous regardait avec une telle rage dans le regard que l'on ne pouvait que ressentir sa colère. Terrorisés, plus aucun de nous n'osait bouger, j'en avais la chair de poule. La créature des mers brandit d'un coup son trident vers le ciel, et un coup de foudre carbonisa Logan. J'en étais tellement terrifiée et triste, je sentais des sueurs froides tout le long de mon dos, et je m'évanouis sur le coup. Environ quelques minutes plus tard, encore à moitié inconsciente, j'entrouvris les yeux et me retrouvai dans le noir. En proie à un mal de tête insupportable, je me rendormis.

Lorsque je me réveillai enfin, tous mes amis étaient endormis, ivres, dans ma chambre. Je ne me souvenais guère de la veille, je ne savais pas si cela était réel ou si tout ce jeu n'était qu'un mauvais rêve. Sur la télévision de ma chambre était écrit « Black or White 3 » comme si nous n'avions pas commencé le jeu. Je voyais la confusion sur le visage de mes amis, mais je n'osai pas leur demander s'ils avaient vécu ce que moi j'avais vécu. Je ne dis rien à ma mère. La pauvre avait d'autres préoccupations... Personne ne saura vraiment ce qui s'est passé ce soir là. Aujourd'hui, j'ai vingt-cinq ans et je suis toujours traumatisée par cette étrange histoire...

Rédacteur en chef : Youceféquipe de rédaction : Lenny et Nesryne

Le livre mystérieux

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Je m’appelle Vania, j’ai vingt-neuf ans. Je suis petite, brune aux yeux marron , tout le contraire de mes parents, ce qui n’est pas un détail : vous allez le comprendre quand je vais raconter mon histoire. Sachez que tout ce que je vais raconter s’est vraiment passé, il y a cinq ans de cela, en Irlande, plus précisément à Howth. Un drame s’est produit avant ma naissance. Mes parents avaient eu un fils mais au bout de sept mois de grossesse, ma mère accoucha. Cet enfant naquit dévisagé et mourut sur le coup. Mes parents étaient traumatisés et ne voulurent d'abord plus avoir d’enfant. Pourtant, les années atténuant leur douleur et à force de voir autour d'eux se multiplier de jeunes parents heureux, ils eurent finalement envie d’ avoir un autre enfant. Il décidèrent alors d’adopter car ils avaient peur qu'un nouveau drame se produise autrement. Lorsqu'ils décidèrent de m’adopter, j’avais six ans. Nous vécûmes dans une grande maison à Scandnavia au Danemark. Mes parents refusèrent de m'inscrire à l’école car ils avaient peur qu’il m’arrive quelque chose. Pour mes dix-huit ans, je partis faire mes études en Irlande : j'avais un travail dans un petit magasin comme chef de rayon, pour me nourrir. C'est à cette époque que mes parents moururent d’un accident de voiture. Lorsque j’appris la nouvelle j’étais au travail, j’étais sous le choc. J’ai donc hérité de toute leur fortune, notamment un manoir situé en Irlande à Howth. Dans un premier temps je ne voulus pas y vivre car mon travail était près de là où j’habitais.

Mais un jour le hasard fit bien les choses : je reçus une offre d’emploi justement tout près du manoir dont j’avais hérité, dans un grand magasin de Howth. Quand j'arrivai dans cette ville, je louai d'abord une chambre dans un hôtel car j’étais fatigué. A midi, je pris la route du manoir qui était situé près de l’océan. Quand je gagnai le manoir, il était minuit : je crus apercevoir une nuée de corbeaux sur le toit mais quand je m’approchai ils s’envolèrent sans aucun bruit, comme des fantômes. Lorsque je rentrai dans le manoir, la porte se referma toute seule derrière moi : de nature naïve, je pensai que c’était le vent. L’électricité était coupée, je voulus l’allumer ce qu'elle fit toute seule, avec un curieux bruit d'interrupteur. Je décidai donc de rentrer et de poser mes affaires. Le manoir était dans un piteux état. Je commençai à le fouiller pour voir s'il y avait quelqu’un. Mais je ne trouvai personne. Brusquement, j'aperçus un livre posé par terre, qui n’était pas là quand j’étais passé la première fois. J’eus l’impression d’entendre des chuchotements incompréhensibles venant du livre.Quand je l’ouvris la lumière s’éteignit et tout à coup une chose étrange que je sentis me frôler le corps en surgit. Je courus de toute ma vitesse pour aller me cacher dans une pièce. Celle-ci était remplie de vieux tableaux couverts de draps blancs, la lampe ne s’allumait pas. Soudain toutes les portes se fermèrent : je sentis encore une fois comme une odeur de sang. On aurait dit qu'une créature produisait un bruit, une sorte de gémissement semblable à des «mmmmh»...

Je me retrouvai donc enfermé dans une pièce avec cette "chose" : et je vis avancer la créature la plus étrange que l’on puisse imaginer, j’étais terrorisée. Elle avait un œil d’un coté et de l’autre se trouvait un gros trou noir, elle n’avait pas de nez et sa bouche semblait cousue. Je cherchai une solution pour m’enfuir mais la "chose" partit au moment où le soleil se levait. C'est alors que je compris que cette créature ne pouvait cohabiter avec la lumière du jour. Je décidai d’explorer la pièce mais je m’évanouis brusquement. Quand je me réveillai, je me trouvais dans mon lit. Je pensai alors que tout cela n'avait été qu'un rêve mais quelque chose me tracassait, comme si on m’avait secoué. Toute la journée se passa comme si mon esprit avait tout inventé. Je revins de mon travail à minuit, je rentrai dans le manoir, la peur au ventre. L’électricité était coupée, je crus me trouver dans une boucle temporelle. Tout se répéta à nouveau, exactement comme dans mon rêve, mais je commençai à douter que c’en fut un. Je vis le livre qui semblait chuchoter mais je n’osai pas l’ouvrir. Je voulus partir en courant mais encore une fois toute les portes se fermèrent et le livre cette fois ne s’ouvrit pas. La créature en sortit toute seule. Je me retrouvai encore une fois coincé avec elle .

Elle commença à s’approcher de moi. Je saisis un miroir qui était près de moi pour tenter de le briser contre elle mais quand elle aperçut son reflet à l’intérieur, elle se décomposa et se réduisit en cendres. Je me réveillai à l’hôpital. J'appris que mes voisins m’y avaient conduite car il avaient entendu des hurlements provenant de chez moi. Quand ils étaient entrés, ils m’avaient trouvée seule, sans connaissance. Sur mon lit d’hôpital j’étais encore effrayée, et lorsque je passai ma main dans mes cheveux... d'étranges traces de cendres restèrent sur mes doigts.

rédactrice en chef : Nouréquipe de rédaction : Omar et Rekik

Une question sans réponse

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C'était un lundi matin comme les autres, je me rendais à mon travail et je laissais ma femme, Juk-Yeong seule à la maison. Nous étions mariés depuis quatre ans et nous avions deux magnifiques enfants : un de quatre ans, Su-ho et l’autre de deux ans, Seo-Jun. Ce sont des prénoms coréens car Juk-Yeong est coréenne. J’habitais à dix minutes de mon cabinet situé à Matlacha en Floride. Tous les jours j'admirais le paysage, les palmiers qui bordaient la route, la plage de sable fin qui contrastait avec la mer au bleu si clair et le lever du soleil rougeoyant qui époustouflaient mes journées. À chaque fois que je rentrais dans mon cabinet, je ressentais un pincement de fierté à la lecture de mon nom, Thomas Harker, sur la plaque accrochée à la porte. J'étais à l'époque médecin depuis cinq ans. Près de mon cabinet se situait une banque : ce jour-là il y avait eu un cambriolage. Un policier avait surgi au cabinet, portant dans ses bras une jeune femme enceinte d'environ trente ans avec une balle dans le ventre. Il me raconta les faits : les criminels étaient au nombre de trois : le premier avait fait le chauffeur, le deuxième avait pris l'argent tandis que le dernier distrayait les témoins.

La jeune femme était mal en point, elle saignait abondamment. Tous mes efforts furent vains : elle décéda d'une hémorragie. Quelques heures plus tard, son mari arriva, il fallut malheureusement lui annoncer la mauvaise nouvelle ; son épouse et son enfant n'étaient plus de ce monde. Il n'en revenait pas, il était très en colère, il m'en voulait tellement qu'il se jeta sur moi et voulut m'étrangler. Après tout c'était une réaction prévisible, mais malgré cela, il me dit alors une chose que je n'oublierais jamais : « Je me vengerai ». Il pensait que je portais l'entière responsabilité de la mort de son épouse. Ce furent ces derniers mots avant qu'il ne s'en aille. Après cette longue journée, je rentrai chez moi, mes enfants et ma femme étaient partis chez leurs grands-parents malades pendant un mois, je me retrouvais donc seul. Une semaine plus tard, un homme frappa à ma porte pour me faire signer une pétition pour empêcher la destruction d'un orphelinat qu'on voulait remplacer par un immeuble. J'acceptai, même si je me souviens que j'étais étonné d'être le premier à signer. Je quittai alors mon domicile pour rendre visite à mon ami Luc. Or dès le seuil, celui-ci me hurla de partir, et constatant que je ne comprenais pas sa réaction et que je lui demandais des explications, il se contenta de crier « Comment oses-tu me demander après ce que tu as fait ! Va-t’en !» avant de me claquer la porte au nez. Je restai perplexe, jamais il ne m'avait traité de la sorte et surtout que lui avais-je fait ?

Pendant quelques jours, je ne cessai de penser à Luc, pour oublier ce qui s’était passé, je voulus un soir regarder la télévision et fus informé d'un accident d’avion. L’appareil parti de Corée en Floride avait explosé en plein vol. J’en restai pétrifié. J’en avais le souffle coupé, tout se brouillait dans ma tête, tout venait de s’écrouler devant mes yeux, je me sentais faible et impuissant. On me confirma aussitôt que mon épouse et mes enfants n'avaient pas survécu. Pour moi, ce jour-là, le monde s'est arrêté. J’appelai ma mère pour lui annoncer l'horrible nouvelle, mais elle me répondit très agressivement. Effondré, je ne compris pas sa réaction, d'autant qu'elle se comporta comme Luc à mon égard. Je décidai d'appeler mon frère sur le champ. Il me donna rendez-vous chez lui. Quand j'arrivai devant sa maison, j'entendis des bruits étranges mais j'étais trop perturbé pour y prêter d'abord attention. Au bout de dix minutes d'attente, le doigt sur la sonnette, je décidai d'ouvrir la porte. L'espace dégageait une odeur nauséabonde et un silence de mort régnait dans la maison. Soudain je sentis peser sur ma nuque le regard de quelqu'un qui m'observait. Je me retournai brusquement. L'horreur me saisit quand je découvris une mare de sang près d'un homme qui me ressemblait étrangement. Son visage arborait une expression malsaine, son regard ruisselait de cruauté. Dans ses yeux rouges, on pouvait voir les flammes des enfers, ses habits étaient tâchés de sang. Mon regard se posa sur le couteau dans sa main. J'éprouvai un malaise horrible, avait-il tué mon frère ? J’accourus dans le salon et ce que je vis me hante encore aujourd'hui …

Mon frère baignant dans son sang. Mon cœur battait à m'en étouffer. J'entendis des sirènes et ne pus retenir mon sosie s'enfuyant à toutes jambes. La police arriva et me posa des questions, je lui répondis, en racontant tout ce qui s'était passé. Le policier ne me crut pas et m’emmena dans une maison de détention provisoire. Six jours plus tard mon frère fut enterré, j'aurais tellement voulu être auprès de ma mère pour affronter cette épreuve ! Elle dut se sentir si seule ce jour-là...Quelques temps plus tard je fus convoqué pour mon procès. Toutes les preuves étaient contre moi, même l'autopsie révélait mes empreintes digitales. Ma peine fut atténuée du fait que je souffrais de «troubles psychologiques». Durant quelques mois, les rendez-vous chez le psychologue se multipliaient. Je prenais des tonnes de traitements sans cesse. Je commençais à croire que j'étais devenu fou... Et si tout cela n'avait jamais existé…? Un jour pourtant, lors d'une de ces visites quotidiennes chez le psychologue, mon thérapeute me sembla différent. A la fin du rendez-vous, il me dit : « Es-tu prêt à le revivre ? Je ne comprenais pas sa question. «Que voulez-vous dire par là ? -Non rien, rien... Oubliez cela. - Très bien. Au revoir monsieur.

- Je n'avais jamais remarqué que vous aviez les yeux vairons... - Je… De quoi parlez-vous ? - Non, non, laissez... Oubliez ce que je viens de dire. Bonne journée. » J'étais dans mes pensées lorsque tout à coup une voix transperça mon esprit. Je me réveillai en sursaut. Je vis ma femme et mes enfants qui étaient venus me réveiller. La voix de mon épouse m'avait permis de m’échapper de cet horrible cauchemar. Alors c'était un rêve ? J'étais tellement soulagé de les voir. J’embrassai ma femme quand celle-ci me demanda ce qui était arrivé à mon œil. Je ne savais pas quoi répondre et je décidai d'aller me regarder dans le miroir. J'avais l'œil gauche rouge. Tout me revenait à l'esprit les yeux du tueur de mon frère, la question de mon psychologue. Était-ce réellement un rêve ? Allais-je tout revivre ? Je ne le sais toujours pas, au moment où je mets la clé sur la voiture en direction du cabinet....

illustration : Nour

rédacteur en chef : Riadhéquipe de rédaction : Cassandra et Nesrine

Une nuit troublante

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Je m’appelle Sofia Tol et aujourd’hui je rentre d’un entretien d’embauche qui s’est soldé, comme d’habitude, par un échec. Cela fait deux ans que je cherche un travail, mais en vain. Là où je vis, à Limoges, les offres d’emploi se font de plus en plus rares. Malgré mes difficultés financières, je n'envisage pas de changer de région car dans cette ville il y a une chose qu'aucun autre endroit au monde ne peut m’ offrir : la maisonnette de mon arrière-grand-mère qui m’est revenue lorsque mes parents sont morts. C’est cette maison qui m’a permis de vivre. C'est une maison simple, qui comporte trois pièces, une petite salle de bain avec un charmant carrelage au sol qui date des années soixante. Ma grand mère n’a jamais voulu le changer, elle me disait toujours que c’était arrière-grand-père Tol qui l’avait lui-même posé. Une douche et tout près les toilettes : en face de celles-ci se trouve un petit lavabo et un miroir où ma grand mère me portait pour pouvoir m’y refléter quand j’étais encore trop petite pour l’atteindre. En face se situe ma chambre. Elle est petite elle aussi, mais me convient ainsi : aussi grise que le reste de la maison, elle ne comporte qu'un lit en bois et un bureau.

En face de la chambre, face à la porte d’entrée, se trouve le salon avec une petite table et de quoi se faire à manger. Mais ce n’est pas que l’endroit où je vis. Il y a tellement de souvenirs qui émanent de cette maison. C’était ici, avec ma grand mère, que je pouvais l'espace d'une journée me sentir libre. Je pouvais chanter, danser et goûter de nombreux plaisirs qu'il m'était impossible de connaître avec mes parents. Je regrette tant de ne pas avoir pu passer plus de temps avec elle... Si elle me voyait aujourd’hui, pessimiste comme je suis devenue, elle me dirait sûrement de me ressaisir. Ma grand-mère portait toujours des tenues colorées, même si elle n'avait que de petites moyens financiers alors que moi je suis toujours vêtue de la même manière, t-shirt noir, pantalon noir et de vieilles bottines... noires. Triste portrait, en accord avec mon histoire... A vingt ans, je suis orpheline. Mes parents qui me maltraitaient sont morts il y a un an, et ma grand -mère, quant à elle, est décédée il y a déjà neuf ans. J'ai des cheveux bruns et longs, des yeux qui comme mamie me le disaient en les admirant sont d' un vert émeraude. Ma seule coquetterie ! Pour le reste, je me trouve bien banale, ni grande ni petite.

Passons plutôt à ce que j'ai découvert cette nuit-là. Je devais m'éclairer avec des bougies datant sûrement de la seconde guerre mondiale que ma grand-mère gardait dans un tiroir. Il y avait eu une panne de courant, et je n'avais pas d'autre moyen de m'éclairer. Alors que je me levais pour aller au toilettes, je vis mes bougies s'éteindre toutes seules et tomber brusquement par terre, plongeant dans l'obscurité la maisonnette. Après cela, un orage éclata brusquement, ce qui me parut bizarre car nous étions en été et que la semaine s'annonçait sans intempérie. J'étais à moitié somnolente, j'avais avalé un somnifère juste avant d'aller me coucher, pour m'aider à trouver le sommeil malgré cette nouvelle déception professionnelle. Soudain, j'aperçus la silhouette d'une personne assise sur mon lit. Elle semblait vouloir avancer vers moi. Je restai clouée sur place. Je ne voyais pas ses pieds toucher le sol, j'avais l'impresion qu'elle lévitait au-dessus. Je ne sus quoi penser : étais-je dans un rêve ou dans la réalité ? Tout se troubla, cette apparition paraissait irréelle mais je me sentais bel et bien éveillée ! Je crus voir cette personne...

Son visage rouge sang était surmonté de cornes noires, fines et pointues qui auraient pu sans aucun doute transpercer quelqu'un. Cet être paraissait lisse et d'une beauté invraisemblable, mais portaient des dents aiguisées, des oreilles effilées, de grandes ailes pareilles à un dragon, et un immense trident à la main. Il s'approcha et m'attrapa violemment en me couvrant la bouche pour ne pas que j'appelle à l'aide. Je sentis avec effroi sa main se poser sur moi. Elle était froide mais d'une douceur effrayante. La peur que je ressentis était tellement forte que si on m'avait demandé de crier je n'aurais pas pu. Mon souffle était comme coupé et j'étais pétrifiée. Mon coeur battait la chamade et je crus voir ma vie défiler sous mes yeux. Mon affolement ne fit qu'accroître à mesure qu'il se rapprochait de moi. Tout à coup, ma vue se troubla et je perdis connaissance. Lorsque je retrouvai mes esprits, un homme se tenait devant moi. L'air anxieux, il me demanda comment je me sentais et me dit qu'il avait une chose importante à m'annoncer. Il me dit que si je ne signais pas la feuille qu'il me présentait, je serais expulsé de chez moi. Alors, je n'eus pas d'autre choix que de signer. Aussitôt une étrange odeur s'infiltra dans la maison. Je me sentis de plus en plus faible et ne pouvant résister, je finis par m'endormir.

Quand je me réveillai à nouveau, je n'étais ni dans ma chambre ni à Limoges mais dans un endroit pareil à l'enfer. La silhouette avait disparu et un jeune homme vint et me prit par le bras. Il me conduisit dans un étrange bâtiment couvert d'une peinture rouge sang. On aurait cru que c'était du sang, alors pour m'en assurer, j'essayai de toucher le mur. J'eus l'impression de poser ma main sur un cadavre ; mes doigts se couvrirent de rouge et je demandai au jeune homme qui m'avait abordée de me dire où nous étions. Il ne me répondit pas... Quelques minutes plus tard, il disparut et surgit à sa place une petite fontaine semblable à celle que l'on décrit dans les mythes. C'était sûrement une coïncidence, une soif intense me prit tout à coup. Je m'avançai pour plonger mes mains mais une force me poussa et mon bras frôla l'eau. Je ressentis une douleur insoutenable qui m'arracha un hurlement. Mon bras semblait brûlé au deuxième degré, la douleur fut telle que je m'évanouis. Je me réveillai en sursaut. J'étais dans mon lit allongée. Il n'y avait ni fontaine ni silhouette. Je fus alors soulagée de savoir que cette mésaventure n'était que le fruit de mon imagination mais.... Un détail me dérangeait, la douleur que me causait mon bras était toujours présente. Je posai ma main pour sentir ce qu'il y avait et je vis une étrange brûlure ...

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Toutes nos félicitations à la classe de 4e5 qui a réussi à donner le meilleur d'elle-même en travaillant en équipe.

Audio : Trio Alborada, Camille Saint-Saëns, Danse macabre op. 40 Copyright : Diabolus in cithara, 2016.