Musique témoin et acteur de l'histoire

La musiqueTémoin et acteurde l'histoire

La création musicale a toujours été un témoin privilégié de l'histoire. Pensons à l'oeuvre de Lully qui témoigne de la grandeur du règne de Louis XIV. Elle a aussi joué un rôle plus déterminant, plus actif. En effet, elle a été utilisée comme une arme dans des combats politiques, dans la lutte pour une reconnaissance, dans la contestation... Par ailleurs, la musique a aussi souvent servi une autorité : la musique est un instrument du pouvoir politique et religieux.

Définition et contexte historique : Une nation est une communauté humaine sur un territoire, unifiée par une langue et une culture commune. Suite aux guerres Napoléoniennes au début du XIXème siècle, émerge dans toute l’Europe un sentiment national dans de nombreuses régions. Cette « vague nationaliste » favorise la redécouverte des folklores. Ainsi, certains compositeurs, animés par ces idéaux, puisent leur inspiration dans les musiques traditionnelles de leur pays. Ainsi, la musique permit à certains pays européens de retrouver une identité nationale et de se construire une histoire. Certaines musiques romantiques témoignent donc de ce mouvement nationaliste mais aussi y ont participé activement.

I/ La musique au service de la cause nationaliste du XIXème siècle

1/ Choisir un compositeur européen nationaliste du XIXème siècle 2/ Illustrer sa recherche de photos 3/ Réaliser sa biographie 4/ Définir son style musical 5/ Présenter l’une de ses œuvres ayant un caractère nationaliste

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B/ De nombreux compositeurs romantiques animés par des idées nationalistes :

• Italie : Giuseppe Verdi
• Pologne : Frédéric Chopin
• Hongrie : Frantz Liszt
• Norvège : Edvard Grieg
• Bohème : Bedrich Smetana et Anton Dvorak
• Espagne : Enrique Granados et Isaac Albéniz…
• Russie: Le groupe des cinq, à savoir Cui, Balakirev, Borodine, Rimski-Korsakov et Moussorgski

La Moldau / Bedrich SMETANA

• Partage sa vie entre enseignement et composition, au cœur de l’époque romantique (1824 – 1884)
• Il adhère à un mouvement nationaliste Tchèque : une volonté d’indépendance face à l’empire austro-hongrois.
• Ami d’Anton Dvorak, autre célèbre compositeur Tchèque
• En 1874, SMETANA, frappé de surdité, entame la composition du poème symphonique Mà Vlast (ma patrie). Ce cycle symphonique comprend six œuvres partagées entre les évocations de la nature tchèque (LA MOLDAU, les prés, les bois de BOHÈME, PRAGUE) et celles d’événements, de personnages et de lieux historiques.

• VLTAVA ( ou LA MOLDAU), dépeint le cours de la rivière MOLDAU, de sa source jusqu’à son confluent avec l’ELBE, ainsi que les paysages traversés et des scènes se déroulant sur ses rives. Le compositeur avait noté ses intentions sur la partition...
• Il s’agit donc d’un poème symphonique : un genre instrumental pour orchestre symphonique, composé à partir d’un programme.

1/ Les deux sources de LA MOLDAU : thème de la première source (flûte), thème de la deuxième source (clarinette)2/ Passage dans la forêt (on perçoit des sonneries de chasse ; la rivière grossit) 3/ Dans la campagne, un mariage (on entend et imagine les danses)4/ La nuit, passage au clair de lune : le rondeau des nymphes5/ Passage dans les rapides de Saint Jean (la rivière accélère, fait des remous, roule sur les rochers)6/ LA MOLDAU se calme, s'élargit : passage au pied de PRAGUE (cathédrale et château) : ampleur de la musique, traduisant les monuments majestueux de la ville7/ LA MOLDAU s'éloigne de la ville et se jette dans l’ELBE, et disparaît dans des vaguelettes (coda).

II / LA MUSIQUE AU SERVICE DU POUVOIR : La propogande nazi de 1933 à 1945

L’œuvre du compositeur romantique Richard Wagner a été récupérée par la propagande du régime nazi. A l'origine de ce choix est la facination dévorante d'Adolf Hitler pour Wagner. Si il connait ses très longs opéras par coeur, il lit aussi toute son oeuvre littéraire. Dans sa jeunesse, il allait à l'opéra de Vienne toute les semaines pour écouter du Wagner. Aussi, il d'identifiera en permanence au musicien ainsi qu'à ses héros : par exemple, lorsqu'Hitler se suicide en 1945 dans son bunker avec Eva Braun, il ne fait que reproduire le final de l'opéra Tristan et Iseult, les deux personnages éponymes se retrouvant dans la mort et l'amour... Une historienne affirme que le National-socialisme est une doctrine qui trouve sa source dans la pensée de Wagner.

L'ouverture de l'opéra Tannhauser sera souvent interprétée aux grands rassemblements annuels du parti nazi à Nuremberg.Richard Wagner (1813 - 1883), compositeur génial de l’époque romantique, ayant renouvelé l’opéra, était antisémite (hélas une tendance très forte au XIXème siècle). Ses drames musicaux ont des livrets évoquant le mythe du surhomme (Nietzsche). Mais Wagner était aussi aussi animé par des idées progressistes : il était révolutionnaire en 1848 au côtés de Bakounine. Une personnalité a la pensée très complexe, à replacer dans son contexte historique.

A partir de 1933, prise du pouvoir par Adolf Hitler, l’œuvre de Wagner sera utilisée par la propagande nazi. Elle représente la « grande musique allemande » (c’est à dire la musique aryenne) contre l‘art dégénéré (la musique des juifs, des africains et des tziganes). Cette propagande est dirigée par un certain docteur Goebbels.

Le rassemblement du parti nazi à Nuremberg de 1934. L’ouverture de Tannhaüser y a été diffusée.

L'orchestre philharmonique de Berlin a été un véritable outil politique du IIIème reich

Arnold Schoënberg, grand compositeur allemand, fuit son pays dès 1933 pour les USA, comme Einstein et beaucoup d’autres…

Suite à l’anchluss, l’invasion de l’Autriche Hongrie, Bartok est contraint de s’exiler aux USA. Il y terminera sa vie sans une réelle reconnaissance de son talent.

D’autres compositeurs resteront en Allemagne et serviront à leur manière le régime nazi :Richard Strauss

Hitler était passionné par Wagner. Ici, il est à Bayreuth avec sa fille, pour assister à l’un de ses opéras.

L’exposition Art dégénéré de 1937 à Munich.