Les Fourmis

La nouvelle Les Fourmis de Boris Vian porte sur l'histoire d'un homme combattant durant la Seconde Guerre mondiale. Le titre particulier fait en réalité sens. Les fourmis sont des insectes qui vivent en colonies et leur vie s'organise autour d'un même mécanisme répétitif. On peut alors se dire que les soldats sont des fourmis qui répètent le même schéma destructeur : ils envoient des patrouilles, se font tuer, ils expédient des avions pour éliminer l'ennemi, puis renvoient des patrouilles. Mais le seul passage où l'on lit le mot fourmi c'est à la fin du texte car il marche sur une mine et si le narrateur retire son pied, tout explose. Il sait qu'il est condamné et ordonne à ses camarades de continuer sans lui. Il ne se décide pas à retirer son pied et "les fourmis" le gagne. Ici, ces dernières représentent l'engourdissement physique. Dès le début de son récit, il parle de la guerre avec un sang froid et un manque d'émotion. Mais le simple fait d'avoir des fourmis l'exaspère et le conduit à lever le pied de la bombe. Donc en résumé, l'horreur de la guerre ne semble pas l'affecter contrairement au fourmillement qui est sûrement la goutte qui a fait déborder le vase.

Boris Vian, Les Fourmis, 1949