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Margot, comtesse des évadés

Les copains de la rue Richebourg

Felix ou les derniers jours d'un condamné

Je m'en vais de ce monde

Martin H.

Isia & Sophie

AVANT-propos

Pourquoi cette bibliothèque ? En 2011, je cherchais simplement, par souci pédagogique, à planter de nouvelles graines de compréhension sur la Shoah pour accompagner et préparer des lycéens à se rendre en connaissance sur le site d’Auschwitz. J’exerçais alors dans un établissement de Soissons en tant que professeur documentaliste. J’avais déjà l’expérience d’un voyage d’étude dans cette terre de misère en 2003 et de trois déplacements en ce lieu avec des élèves entre 2004 et 2010. Je les préparais pendant plusieurs mois, dans le cadre d’ateliers organisés au CDI (Centre de Documentation et d’Information), pour les sensibiliser aux dégâts irréparables du racisme et de l’antisémitisme et expliquer dans quel contexte ce crime contre l’Humanité fut commis. Cette année-là, pour aborder un cinquième projet sur la Shoah avec de nouveaux élèves volontaires encouragés par leur professeur d’histoire pour dépasser leurs cours et leurs manuels d’enseignement, nous sommes partis de ces simples questions : Que s’était-il passé à Soissons pour les familles juives vivant en 1940 ? Pouvions-nous saisir l’étendue d’un tel génocide se comptant par millions, à l’échelle d’une ville ? Puissions-nous l’appréhender à hauteur d’une maman, d’un papa, d’un enfant, d’un oncle, d’une tante, d’un papi, d’une mamie ? C’est à cet « hauteur d’homme », et non à une échelle statistique, que je proposais à mes jeunes lycéens d’alors d’enquêter à la source : le témoignage direct d’éventuels survivants ayant vécu dans cette commune pendant l’Occupation nazie et la confrontation aux archives brutes à questionner, analyser et tenter d’interpréter. J’ai ouvert depuis tant d’archives et rencontrés tant de témoins. La persécution des Juifs de Soissons et alentours (une quarantaine de familles) révélait en cette histoire locale la dimension complexe selon les parcours de chaque victime, en fonction des lieux et de leurs relations avec la société civile, de leurs nationalités, sous les coups de butoirs des législations et des actions françaises et allemandes dans le cadre de la solution finale de la question juive. J’ai longuement évoqué ces pages sombres dans mon livre La Shoah en Soissonnais : Journal de bord d’un itinéraire de Mémoire et dont la Fondation pour la Mémoire de la Shoah me fit l’honneur de le publier en 2017. Je ne fus ni le premier et je ne serai ni le dernier à exhumer de l’oubli des corps, des noms, des visages, des vies qui auraient pu être toi, moi, nos voisins, nos semblables, parce que nés dans un lit plutôt qu’un autre, parce qu’ils pensent, ou croient différemment, au quidam des obsessions de ceux qui gouvernent ou exploitent par la terreur et le meurtre de masse. La publication de mes travaux et les compléments d’enquête relatés sur mon site itinéraires de Mémoire sur la Shoah interpellèrent des descendants des victimes de cette persécution, au hasard d’une recherche sur Internet. Loin de mes zones géographiques d’investigations (l’Aisne), mais confiant dans mes expériences de recherche pour accéder aux sources brutes ; plusieurs me demandèrent de les aider à défricher le passé de leur famille, souvent plombé par un lourd silence. Je me refusais alors de leur livrer des archives sans un commentaire, une analyse apportant un supplément d’humanité. Pour cela, je questionnais mes interlocuteurs sur le moindre souvenir entendu concernant le caractère, les valeurs, les petits détails de la vie quotidienne du monde d’avant ou pendant la Shoah. Au fil de ces dix dernières années, des pages et des pages de cette Mémoire à écrire s’accumulèrent dans l’isoloir de mes travaux avant d’être transmises aux familles concernées. Aujourd’hui, je rassemble tous ces récits dans cette bibliothèque virtuelle, comme des chroniques de la Nuit pour redonner vie à ces innocents qui ont péri ou pour éclairer l’enfance traquée de ceux qui ont pu survivre jusqu’à nos rencontres en ce début de XXIe siècle. Tous ces récits ont été publiés en ligne avec l'accord des familles concernées et les autorisations des institutions archivistiques. Merci aux lecteurs qui donneront une part d’eux-mêmes à lire ces destins. Stéphane Amélineau – mise à jour février 2023

Stéphane Amélineau - BY

L'orphelin de la crèmerie Ardourel

Les mémoires de Frida

Jules Tavlitzki : une tentative d'évasion

Benjamin Szpiro : Avec le temps… tout ne s’en va pas

A paraître en janvier 2022;

Marcus Levy : Et c’est la dernière fois que j’ai vu mon père…

Léon Rieger : Quelques grammes d’humanité retrouvée

Bibliothèque de la Nuit

"Le bourreau tue toujours deux fois, la deuxième fois par le silence." Elie Wiesel, La Nuit. Éditions de Minuit.