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AUTOFOrMATION À DISTANCE

Uranie et Melpomène
© Château de Versailles, Dist. RMN / © Jean-Marc Manaï

L'ASTRONOMIE à VErSAILLES

bienvenue dans le module N°1

Le développement des sciences à Versailles

Dans ce module nous aborderons :

BONNE FOrMATION !

  • L'essor des sciences au XVIIe siècle
  • L'intérêt du royaume de France pour les sciences
  • La création de l'Académie royale des sciences
  • La science de l'astronomie et la création de l'Observatoire de Paris

À l'issue, un quiz vous permettra d'évaluer vos connaissances

L'astronomie, du grec signifiant Loi des astres, est considérée comme l'une des sciences naturelles les plus anciennes.

De tout temps l'homme regarde, observe et cherche à comprendre l'univers qui l'entoure, les astres, les étoiles qui éclairent et tracent sa destinée. Si la théorie aristotélicienne plaçait la terre au centre de l'univers (géocentrisme), il faudra attendre le XVIIe siècle et les recherches de l'astronome polonais Copernic pour comprendre la place centrale du soleil (héliocentrisme) et la gravitation des planètes.

Entre fascination et intérêts politiques, ce n'est pas un hasard si les rois se sont intéressés à cette science qui prend pour la France un élan décisif au XVIIe siècle. Louis XIV conscient des enjeux pour le royaume fonde avec l'appui de Colbert, l'Académie royale des sciences puis l'Observatoire de Paris.

Pour en savoir plus cliquez sur le mot en gras

MODULE 1

RESSOURCES
Pour aller plus loin

SÉQUENCE 4
L'Observatoire de Paris

SÉQUENCE 1
Les sciences au XVIIe siècle

SÉQUENCE 2
Louis XIV,
Colbert et les sciences

Le développement des sciences à Versailles

Début

SÉQUENCE 3
L'Académie des sciences

QUIZ TEST
Module 1

REssources

SÉQUENCE 1
Les sciences au XVIIe siècle

LE DÉVELOPPEMENT DES SCIENCES À VERSAILLES

Le XVIIe siècle voit le développement d’un savoir scientifique. On parle de "révolution scientifique". Les érudits et les savants abandonnent les interprétations basées sur des commentaires de textes anciens (scolastique).

Dès lors, la démarche scientifique est mise en avant. La théorie ou les lois établies par le savant sont le résultat d’observations, de calculs et de mise en place d’expériences. Descartes décrit cette nouvelle démarche dans Le Discours de la Méthode. Le XVIIe siècle est aussi le siècle des mathématiques, qui permettent de grandes avancées scientifiques et notamment d'expliquer et comprendre les phénomènes naturels.

Descartes (1596-1650)


René Descartes, mathématicien, physicien et philosophe français, publie en 1637 le Discours de la Méthode - Pour bien construire sa raison et chercher la vérité dans les sciences. En mathématiques, il est à l’origine de la géométrie analytique. Il soutient le système héliocentrique de Copernic et de Galilée. Il redécouvre les lois de la réfraction. Il meurt à Stockholm où il avait été invité par la reine Christine de Suède.


Christine de Suède écoutant Descartes


Intelligente et cultivée, Kristina reine de Suède, correspond avec de nombreux savants et hommes de lettres : Pascal, Gassendi, Leibniz ou Spinoza. Elle invita Descartes, qui malgré ses hésitations à vivre dans “un pays d’ours et de glaces”, fit le voyage. Elle lui demanda des leçons de philosophie dans sa bibliothèque à 5h du matin, pour être au calme. Ces sorties matinales et le climat auraient provoqué la mort de Descartes en 1650.

Enterré au cimetière Nord-Malmae, ses restes seront ramenés en France en 1666, d’abord à l’église Sainte Geneviève puis finalement à l’église de Saint-Germain des Près en 1819.

René Descartes par le graveur Aubert - 1816-1831 © Château de Versailles

Descartes est l'un des artisans de cette "révolution scientifique" avec ses travaux sur la géométrie.

René Descartes (1596-1650)


René Descartes, mathématicien, physicien et philosophe français, publie en 1637 le Discours de la Méthode - Pour bien construire sa raison et chercher la vérité dans les sciences. En mathématiques, il est à l’origine de la géométrie analytique. Il soutient le système héliocentrique de Copernic et de Galilée. Il redécouvre les lois de la réfraction. Il meurt à Stockholm où il avait été invité par la reine Christine de Suède.


Christine de Suède écoutant Descartes


Intelligente et cultivée, Kristina reine de Suède, correspond avec de nombreux savants et hommes de lettres : Pascal, Gassendi, Leibniz ou Spinoza. Elle invita Descartes, qui malgré ses hésitations à vivre dans “un pays d’ours et de glaces”, fit le voyage. Elle lui demanda des leçons de philosophie dans sa bibliothèque à 5h du matin, pour être au calme. Ces sorties matinales et le climat auraient provoqué la mort de Descartes en 1650.

Enterré au cimetière Nord-Malmae, ses restes seront ramenés en France en 1666, d’abord à l’église Sainte Geneviève puis finalement à l’église de Saint-Germain des Près en 1819.

Galilée confirme la théorie de l’héliocentrisme de Copernic par l’observation et le calcul mathématique.

Galilée (1564 -1642)


L'italien Galilée est un mathématicien, géomètre, astronome et physicien. Grâce à la lunette astronomique qu’il développe, il observe la lune, découvre la voie lactée et en janvier 1610, les satellites de Jupiter et les phases de Vénus. Pour lui, c'est une nouvelle preuve que la théorie héliocentrique de Copernic était vraie. Il s’attire alors les foudres des partisans du géocentrisme, refusant de voir leur théorie remise en question. Ils critiquent aussi la méthode de l’observation et de l’expérience utilisée par Galilée, contraire à la philosophie d’Aristote. Galilée publie en 1632 Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, ouvrage commandé par le pape Urbain VIII, pour y comparer les deux thèses pour conclure en faveur de la théorie de Copernic qui place le soleil au centre du monde. En 1633, Galilée est condamné par l’Eglise catholique, sa théorie étant contraire aux Saintes Ecritures.

Kepler établit ses lois pour expliquer le mouvement des planètes et sortir du modèle des sphères fixes et du géocentrisme.

Johannes Kepler (1571-1630)

Kepler est un astronome allemand. Il adopte les idées coperniciennes mais constate que les mouvements circulaires décrivent mal les orbites observées. Travaillant sur les données relatives à l'orbite de Mars à partir des résultats d'observation de l’astronome Tycho Brahé, Kepler montre en 1605 que cette trajectoire est une ellipse ayant pour foyer le Soleil, et non pas un cercle ou une composition de cercles. Il publie en 1609, Astronomie Nouvelle qui renouvelle l'astronomie planétaire. Son nom reste attaché aux lois des orbites planétaires qui s'appliquent à tout corps en orbite sous l'action de la gravitation (y compris aux futurs satellites artificiels).


À la fin du XVIIe siècle, la théorie de l'attraction universelle exposée par Isaac Newton confirmera et expliquera ces résultats.

Huygens décrit avec précision pour la première fois le système solaire avec six planètes et six lunes.

Christiaan Huygens (1629 - 1695)

Scientifique néerlandais,iIl doit sa renommée pour ses diverses découvertes fondamentales en mathématique (développement du calcul moderne), en sciences physiques (formulation de la théorie ondulatoire de la lumière et calcul de la force centrifuge) et en astronomie (découverte du plus grand satellite de Saturne, Titan). Déjà en 1659, Huygens décrit précisément un Système solaire avec 6 planètes et 6 lunes, dans Le système de Saturne.

Il est également à l'origine de la première horloge à pendule qui a permis une grande précision des horloges de 15 minutes à 15 secondes par jour.








Newton, en appui des découvertes de Galilée, Kepler et Huygens, découvre la loi de la gravitation.

Isaac Newton (1642-1727)

Est un mathématicien, physicien, philosophe et astronome. En se basant sur les lois de Kepler, sur le mouvement des planètes, il développe la loi universelle de la gravitation en démontrant que les mouvements des objets sur Terre et des corps célestes sont gouvernés par les mêmes lois naturelles.

Il a par ses calculs la capacité de prévoir le mouvement des planètes et notamment le passage de la comète de Halley. Il développe sa théorie dans son ouvrage Philosophiae Naturalis Principia Mathematica publié en 1687.

En optique, il améliore le télescope de Gregory en inventant le télescope à miroir dit télescope de Newton.

En mathématiques il est avec Leibniz à l’origine du calcul infinitésimal.

Isaac Newton du peintre Hermann Goldschmidt - 1847 © RMN-Grand Palais / Jean Popovitch

Quelques figures de scientifiques de l'époque moderne

Galilée Galilei / N. de Larmessin. 1600-1699 © BNF Gallica

Johannes Kepler (1571-1630)

Kepler est un astronome allemand. Il adopte les idées coperniciennes mais constate que les mouvements circulaires décrivent mal les orbites observées.

Travaillant sur les données relatives à l'orbite de Mars à partir des résultats d'observation de l’astronome Tycho Brahé, Kepler montre en 1605 que cette trajectoire est une ellipse ayant pour foyer le Soleil, et non pas un cercle ou une composition de cercles.

Il publie en 1609, Astronomie Nouvelle qui renouvelle l'astronomie planétaire. Son nom reste attaché aux lois des orbites planétaires qui s'appliquent à tout corps en orbite sous l'action de la gravitation (y compris aux futurs satellites artificiels).

À la fin du XVIIe siècle, la théorie de l'attraction universelle exposée par Isaac Newton confirmera et expliquera ces résultats.

Afin de réaliser leurs expériences, les savants et les universités construisent des laboratoires, développent et fabriquent de nouveaux instruments scientifiques.
Galilée reprend, en la perfectionnant, la lunette d’approche de l’opticien hollandais Lippershey pour en faire une lunette astronomique et Newton crée le télescope.

Source gallica.bnf.fr / BnF

L’astronomie et la navigation profiteront de l’horloge à pendule inventée par Huygens et l’infiniment petit apparaîtra sous le microscope. De nouveaux mondes s'ouvrent à l'exploration scientifique.

Livre de Newton : Sculpture de la boiserie du cabinet de la garde robe du roi de Louis XV. ©EPV/Didier Saulnier


Les savants ont le sentiment depuis la Renaissance, d’appartenir à une même communauté, l’expression "République des lettres" a été utilisée pour la caractériser.
Ils se déplacent à travers l’Europe, invités par des princes, participent à des assemblées de lettrés, correspondent entre savants, pour échanger sur leurs découvertes.
Les savants cherchent la reconnaissance en publiant leurs découvertes dans des journaux scientifiques, tel que le Journal des Savants ou par des démonstrations publiques. L'Académie des sciences participe à la construction de cette communauté scientifique internationale.

Source gallica.bnf.fr / BnF

Sommaire

Le premier numéro du Journal des Savants fut publié en janvier 1665 pour "rendre compte des principaux ouvrages paraissant en Europe, faire connaître les nouvelles découvertes dans les arts et les sciences y compris la physique et la chimie, les inventions mécaniques et mathématiques, les observations célestes et météorologiques et les découvertes anatomiques". Il joua un rôle considérable dans la diffusion des sciences vers les personnes cultivées et les savants.


Soutenu par le roi à partir de 1701, la publication fut interrompue entre 1792 et 1816. Aujourd’hui le Journal des Savants est publié par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, et paraît deux fois par an.

SÉQUENCE 2
Louis XIV, Colbert et les sciences

LE DÉVELOPPEMENT DES SCIENCES À VERSAILLES

Le lien entre les savants et les princes a souvent été ambivalent au cours des siècles. Le XVIIe siècle ne fait pas exception. Entre le prince collectionneur, le prince amateur et le prince voulant la gloire, le savant cherche sa place.
La Nouvelle Atlantide de Francis Bacon apparaît alors comme un ouvrage majeur, qui inspire érudits et savants pour sensibiliser les princes aux sciences. S'impose alors l'idée de créer des sociétés et académies savantes à l'échelle étatique. La fondation de l'Académie royale des sciences marque l'apogée de ce processus en France.

Francis Bacon (1561-1626) :

Avocat, il fut membre de la chambre des communes, Lord garde des sceaux royaux, chancelier, au service de Jacques 1er d’Angleterre. En plus d’une carrière publique, il contribua à la science et à la philosophie. Il a dégagé la science de la théologie.




Francis Bacon, vicomte Saint-Alban
Van de Passe de Oude, Crispijn II le Jeune 1617_1630
© Château de Versailles

New Atlantis ou La nouvelle Atlantide est une nouvelle posthume de Francis Bacon (1627). Il pense que la science améliorera la condition humaine. Sous la forme d’un récit de voyage, vers l’île de Bensalem, technocratie régie par la maison de Salomon ou Collège de l'œuvre des 6 jours, ensemble de savants.

Il prend comme image le prince praticien, et non plus uniquement collectionneur. Dans ce modèle de Bacon, le pouvoir politique soutient les savants qui à leur tour contribuent à la prospérité de l’État et de ses habitants. Prémices de l’Académie des Sciences.

Il inaugure aussi ici le genre de la science-fiction.

=> Voir le portrait de Francis Bacon

L’Académie royale des sciences doit son origine d'une part aux cercles d’érudits qui dès le XVIIe siècle se forment autour d’un mécène ou d’un amateur et d'autre part aux sociétés savantes qui se constituent à travers l’Europe.

Académies fondées avant 1700


Académies fondées après 1700

1779 : Académie royale des sciences, à Lisbonne au Portugal.

1666 : Académie royale des sciences à Paris en France.

1603 : L' Accademia dei Lincei à Florence en Italie.

1657-1667 : L'Accademia del Cimento (Académie de l'Expérimentation) à Florence en Italie.

C'est la 1ère académie créée en Europe. Son objectif était la vérification des lois de la nature selon la méthode expérimentale initiée par Galilée.


1660 : Royal Society (Royal Society of London for the Improvement of Natural Knowledge) à Londres en Angleterre.

1782 : Académie nationale des sciences (Accademia Nazionale delle Science detta dei XL) à Vérone en Italie.



1701 : Académie royale des sciences de Prusse, à Berlin en Allemagne.

1724 -1917 : Académie impériale des sciences à Saint-Petersbourg en Russie.


1652 : Académie Léopoldine ou Académie nationale des Sciences à Halle en Saxe.

Elle est certainement la plus ancienne société savante créée au monde toujours en activité.


1739 : Académie royale de Suède.

1742 : Académie royale danoise des sciences et des lettres

1772 : Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts surnommée "la Thérésienne", en Belgique.

De nombreux cercles érudits existaient à Paris, fréquentés par des savants, telle l’académie de Monsieur de Montmor, dans l’esprit de celle qui avait été fondée par le père Marin Mersenne.

Henri Louis Habert de Montmor (1600-1679)


Avec l’académie de Mersenne, l’Académie de Montmor est un des plus célèbres cénacles d’érudits qui se multiplient à Paris dans la première moitié du XVIIe siècle. Henri Louis Habert de Montmor était membre de l’Académie française, il avait une activité littéraire mais aussi scientifique. Il a attiré dans son hôtel de la rue Sainte Avoye (aujourd’hui 79 rue du Temple) à Paris, des savants et des philosophes. Ces réunions devinrent hebdomadaires, y venaient Pascal, Roberval, Gassendi, Desargues, Carcavy à partir de 1660 et Huygens ou Oldenburg. On y réfléchissait à la façon de rendre utile au bien public ces conférences et les expériences qui y étaient menées.


Le médecin, traducteur et philosophe Samuel Sorbière, habitué de ces cercles, détailla les limites de ces réunions privées, soulignant l’utilité publique des sciences et des arts. Il s’adressa directement à Colbert , mettant en avant l’idée d’un contrat entre le roi, l’État et les savants.

Samuel Sorbière (1610/1615-1670)

Médecin, traducteur et philosophe, il voyage en Angleterre, assiste à des séances de la Royal Academy, au cours desquelles il découvre des expériences scientifiques.

Ce voyage inspirera ses discours sur l’intérêt des sciences et de leur patronage par l’Etat. Il traduit en français Utopie de Thomas More, et le De Cive de Hobbes.

Quelques sources d'inspiration pour la création de l'Académie royale des Sciences

Au début du XVIIe siècle émergent également en Italie des académies de savants créées directement par des princes à une échelle étatique. C'est le cas de l'Accademia del Cimento ("Académie de l'expérience") fondée par Léopold de Médicis à Florence en 1657. Cette dernière a été une source d'inspiration majeure pour la création de la Royal Society et de l'Académie royale des sciences.

Marin Mersenne
Gravure de Claude Duflos, le père - 1700
© Château de Versailles

Marin Mersenne (1588-1658)


Le père Mersenne est un ecclésiastique français de l'ordre des Minimes ou il enseigne la philosophie. Erudit, il est également un mathématicien qui a donné son nom au nombre premier de Mersenne.

Grand Erudit, il rassemble parmi la société parisienne et étrangère de nombreux scientifiques de renom.

En 1634, il crée l’Academia Parisiensis ou Académie de Mersenne mais sans statut officiel. Il fut au centre d’un réseau d’échanges d’informations. Il a près de 140 correspondants qui grâce à lui font connaissance. Parmi ces correspondants ou participants, citons Huygens, Blaise Pascal, Girard Desargues, Thomas Hobbes, Roberval, Toricelli.


=> Voir le portrait de Marin Mersenne

Au début de son règne, Louis XIV a la volonté de placer sous sa tutelle la vie culturelle du royaume. Ainsi sont créées l'Académie de danse (1661), l'Académie de musique (1669) et l'Académie d'architecture (1671). Mais le roi, féru d'art, ne s'intéresse pas aux sciences contrairement à Colbert.

Colbert de Claude Lefebvre en 1666

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

Elle trouvera son aboutissement dans l’Académie royale des Sciences en 1666.

Visionnaire, Colbert, contrôleur général des Finances du roi, voit dans la révolution scientifique qui s'opère l'opportunité de progrès techniques nécessaires à l'économie du royaume et au développement des manufactures royales.

Il sait également que l'Italie et l'Angleterre sont précurseurs dans la création d'académies scientifiques et pour " la gloire du roi" décide la création d'une institution semblable.

SÉQUENCE 3
L'Académie des sciences

LE DÉVELOPPEMENT DES SCIENCES À VERSAILLES

Sous l’impulsion de Colbert, le pouvoir royal prend conscience des enjeux de la recherche scientifique et décide la création de l'Académie royale des sciences.

Pour Colbert, les sciences doivent servir la gloire du Roi, mais aussi de l’État. Les savants, sous protection de l'Etat, doivent servir le bien public. Colbert met les sciences au service de l’administration royale et de son projet politique de faire de la France une puissance maritime et commerciale.
Il attire en France des savants étrangers déjà reconnus, tels que Huygens et Cassini, marquant ainsi le début d’une politique royale de soutien aux mouvements scientifiques. Il cherche aussi à favoriser l’éclosion d’une nouvelle génération de savants français, après la disparition de Descartes (1652), Desargues (1661) et Pascal (1662).

Minerve tenant le portrait du roi Louis XIV, protecteur de l'Académie royale des Sciences
fondée en 1666 Estampes de Simonneau, Charles-Louis l'Aîné (graveur)
d'après Coypel, Antoine (peintre) © Château de Versailles

Extrait du recueil "Médailles sur les principaux événements du règne entier de Louis Le Grand" (1723) Source gallica.bnf.fr / BnF

Minerve est l’allégorie de la Sagesse car née tout armée de la tête de Jupiter (fendue d’un coup de hache par Vulcain). Elle symbolise la sagesse de Louis XIV. Il faut remarquer que le visage du souverain se réfléchit dans le bouclier de Minerve : c’est une très habile évocation de la Prudence dont le symbole principal est le miroir, car le prudent s’observe pour bien se connaître selon le précepte adopté par Socrate, et qui était inscrit au fronton du temple d’Apollon à Delphes : « Connais-toi toi-même ».

Minerve est représentée avec un casque orné d’une chouette, l’animal qui lui était consacré à Athènes, et avec la tête de Méduse, présent de Persée, qui orne habituellement son bouclier : l’égide. Son armure est aussi ornée d’un serpent, autre symbole de la Prudence d’après le mot de Jésus aux apôtres : « Soyez prudents comme des serpents » (Matthieu, X, 16).

La position de Minerve toute proche du roi montre que c’est la Sagesse qui lui inspire la décision de quitter le repos et la paix pour assumer les charges du gouvernement et acquérir la gloire.

Auteur : Nicolas Milovanovic
© Coproduction RMN – EPV, 2008

“Il fut résolu que l’Académie des sciences s’assemblerait à la Bibliothèque du Roi, dans une salle basse, où elle s’assemble encore, et qu’elle y tiendrait ses assemblées deux fois la semaine, le mercredi et le samedi.”
Charles Perrault, Mémoire de ma vie

Le 22 décembre 1666 à Paris, se tient l’ Assemblée inaugurale de l’Académie royale des sciences, considérée comme la naissance de cette institution.

Charles Perrault de Lallemant, Philippe 1672

© RMN-GP (Château de Versailles) / Droits réservés

En 1666, l'Académie royale des sciences voit le jour.

Dans le sillage de l'Académie française (1635), de l'Académie royale de peinture et de sculpture (1648), de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres (1663)...

Etablissement de l'Académie des sciences, 1666
Henri Testelin, 1673-1681
© Château de Versailles, Dist. RMN / © Jean-Marc Manaï

L’Académie royale des sciences est voulue comme une compagnie de savants pensionnés, libres de poursuivre leurs travaux tout en répondant aux demandes de recherches de l’État.
Dans un premier temps ses membres sont répartis par spécialité : géomètrie, astronomie, anatomie, chimie et botanique.

En janvier 1699, après trente années de fonctionnement informel, le Ministre de Ponchartrain établit sur ordre du roi, ses statuts officiels d'une Institution d'état.
Ses 70 membres sont choisis par le roi sur proposition des académiciens :

  • 10 honoraires,
  • 20 pensionnaires : 3 géomètres, 3 astronomes, 3 mécaniciens, 3 anatomistes, 3 chimistes, 3 botanistes, 1 secrétaire et 1 trésorier,
  • 20 associés pouvant être des savants étrangers,
  • 20 élèves (chacun attaché à un pensionnaire).

C’est alors que l’Académie prend l’habitude une fois par an, de se rendre à Versailles pour la présentation officielle de ses travaux et publications. Ce rituel devient une des cérémonies de la Cour jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, tout comme les démonstrations organisées au sein du Château.

Le vol de la Montgolfière

Le miroir ardent

Des démonstrations à Versailles

SÉQUENCE 4
L' Observatoire de Paris

LE DÉVELOPPEMENT DES SCIENCES À VERSAILLES

En 1665, les savants français souhaitent s’organiser sur le modèle des académies européennes. L’astronome et physicien Adrien Auzout dans un épître s’adresse au roi Louis XIV :

« Il y va SIRE, de la Gloire de Vostre Majesté, & de la réputation de la France, & c’est ce qui nous fait espérer qu’elle ordonnera quelque lieu pour faire à l’avenir toutes sortes d’Observations Célestes, & qu’elle le fera garnir de tous les instrumens nécessaires pour cet effet […] et c’est peut-être la cause pour laquelle il n’y a pas un Royaume dans l’Europe dont les cartes géographiques soient si fautives, et où la situation des lieux soit si incertaine ».

Dans cette période charnière entre la Renaissance et le Siècle des lumières, Louis XIV voit dans la création d’un observatoire dédié à l’astronomie, l’opportunité de moderniser son royaume.

Extrait du recueil "Médailles sur les principaux événements du règne entier de Louis Le Grand" (1723) Source gallica.bnf.fr / BnF

En 1667, Colbert fait l'acquisition de terrains au sud de la ville pour la construction de l'Observatoire de Paris, premier bâtiment scientifique du
royaume de France.
L'architecte Claude Perrault conçoit le bâtiment dont la première pierre fut posée le 21 juin 1667, jour du solstice d'été. C’est dans cet observatoire, le plus ancien toujours en fonctionnement, que se développèrent des sciences telles que la géodésie, la cartographie ou la météorologie.

Source gallica.bnf.fr / BnF

Aujourd’hui l’Observatoire de Paris, grand pôle national en recherche et enseignement de l'astronomie est placé sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche.

L’Observatoire de Paris est implanté sur trois sites : Paris, Meudon et Nançay.

Claude Perrault (1613-1688)


Frère de Charles Perrault, Claude étudie la médecine et l'architecture. Il est l'un des premier membre de l'Académie royale des sciences en 1666.

En tant qu'architecte, Claude Perrault réalise les plans du bâtiment de L’Observatoire de Paris.

En 1688, il meurt prématurément au cours de la dissection d'un chameau.


=> Visite 360 ° du bâtiment de Perrault

QUIZ TEST
Module 1

LE DÉVELOPPEMENT DES SCIENCES À VERSAILLES

RESSOURCES
Pour aller plus loin

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