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MUSEE DE L'ARDENNE

MUSEE RIMBAUD

1870 : Hérauts de guerre

Allégoriques comme chez Rubens ou crues comme chez Goya, les représentations de la guerre sont pléthore cependant celles la dénonçant sont plus rares. Il en est de même en littérature. Au XIXème siècle, on s'éloigne des récits traditionnels de bataille.En 1839, Stendhal dans La Chartreuse de Parme s'attache à ne montrer de la bataille que ce qu'a pu en voir un garçon de 17 ans sans expérience militaire, et à la montrer de la manière exacte dont il a pu la voir.A 16 ans, en octobre 1870, Arthur Rimbaud compose "Le Dormeur du Val". Après la bataille, dans ce sonnet encore à la forme classique, il décrit un soldat mort, conséquence de la guerre.En adoptant ce parti pris des artistes, qu'ils soient poètes, écrivains, peintres, sculpteurs ou musiciens, les musées de Charleville-Mézières proposent une double exposition au point de vue original pour les 150 ans de la guerre de 1870 opposant la France à l'Allemagne naissante.Au musée Arthur Rimbaud, Chant de guerre, titre inspiré par le poème "Chant de guerre parisien" écrit par le poète en 1871, retrace les événements de la guerre, du Siège de Paris et de la Commune vus par Arthur Rimbaud.Au musée de l'Ardenne, les Hérauts de guerre, peintres comme Detaille, De Neuville ou Merlette se font le chantre d'un certain héroïsme individuel pondérant la défaite de la France tandis que les écrivains comme Maupassant, Daudet, Hugo, Zola annoncent déjà ce que sera un conflit moderne.

Scènes de la guerre franco-prussienne Auguste-André Lançon (1836 - 1887) série de 74 eaux-fortes entre fin juillet et début septembre 1870 Collection musée de l’Ardenne Peintre de sujets militaires et animaliers, Lançon est aussi dessinateur et graveur. En 1870, il rejoint les ambulances de la presse (ambulances civiles créées par l’union de 5 journaux) puis sert comme sergent dans un bataillon de marche. Partisan de la Commune, il faillit être fusillé et passe 6 mois au camp de Satory. La série de gravures retrace le mouvement des troupes de Metz jusqu’à Bazeilles. 43 concernent directement les Ardennes (entre le 25 août et le 3 septembre). Lançon a suivi le quotidien des combattants. Il dépeint l’acheminement des troupes, le cantonnement, les combats, les ambulances de proximité, les ruines. Elles trahissent l’empathie de l’artiste sans pathos ni caractère macabre.

Cuirassiers français chargeant des Uhlans prussiens Wilfrid Beauquesne (1847 – 1913) Huile sur toile Musée des beaux arts de Reims Peintre et illustrateur, élève d’Horace Vernet à l’Ecole des beaux-arts de Paris. Né à Rennes en 1847, il est considéré par les commentateurs des salons du début du 20ème siècle comme « un des meilleurs illustrateurs » de la guerre de 1870. Il est l’un des successeurs d’Alphonse de Neuville et d’Edouard Detaille. Contrairement à ses contemporains, il opte pour un style assez réaliste. Entre 1882 et 1901, il a réalisé plus de cinquante tableaux sur ce thème.

POURQUOI REPRESENTER LA GUERRE ? La guerre de 1870 est une défaite et un traumatisme pour la France. Les romans ou les nouvelles ont plus souvent un rôle d’exutoire et de soutien que de commémoration. Ils permettent de surmonter l’humiliation de la défaite. Représenter la guerre relève toujours de choix artistique ou stylistique. Très souvent, la modernité de la guerre est passée sous silence par les peintres. On privilégie la représentation de l’escarmouche plutôt que les grandes manœuvres.

Tableaux de siège 1870-1871 Théophile Gautier (1811 - 1872) Première édition, 1871 Bibliothèque Carnegie de Reims Durant le siège de Paris, Théophile Gautier est enfermé à Paris. Ne pouvant plus poursuivre ses critiques dramatiques (théâtre, opéra, ballet) pour la presse, il utilise son feuilleton du lundi pour faire des « variétés », c’est-à-dire des sujets de société. Il décrit alors les parisiens venus fleurir la statue de Strasbourg, place de la Concorde, le triste sort des animaux, une promenade sur les remparts… Cette série d’articles parus sous le titre « Voyages dans Paris », sont réunis dans le volume « Tableaux de siège ». Sueur de sang Léon Bloy (1846 – 1917) Première édition, 1893 Bibliothèque Carnegie de Reims Recueil de textes et d’anecdotes sur l’expérience de la guerre. A l’origine, ils ont été publiés dans le journal Gil Blas. Le livre est dédié « à la mémoire diffamée de François Achille Bazaine, maréchal de l’Empire qui porta les péchés de toute la France ». Léon Bloy a combattu dans l’armée de la Loire contre les Prussiens puis a participé à la répression contre les révoltés de la Commune. Dans « Le Passeur Cecofo » et « Les vingt-quatre oreilles de Gueule-de-Bois », les héros vengent la France dans des actions individuelles et non de grandes batailles. Souvent, les dirigeants prussiens sont moqués. La Débâcle Emile Zola (1840-1902) édition de 1893 Bibliothèque de la ville de Compiègne Publié seulement 20 ans après la guerre, La Débâcle a été le plus grand succès en librairie d’Émile Zola. Seul roman basé sur un événement historique, La Débâcle est l'avant-dernier livre du cycle des Rougon-Macquart. Zola écrit pour les masses et veut montrer que la nation toute entière est meurtrie par l'Histoire. L'histoire se déroule du 6 août 1870 (bataille de Froeschwiller) au 28 mai 1871 (semaine sanglante de la Commune). La première partie correspond aux premières défaites sur le front de l'Est, la deuxième se déroule dans les Ardennes et la troisième s'inscrit après la défaite de Sedan. Durant la guerre de 1870, deux soldats que tout oppose, se lient d'amitié. Jean Macquart tient aux valeurs rurales tandis que Maurice Levasseur est un intellectuel qui rêve d'anéantir le monde corrompu. La Commune les sépare et les oblige à s'affronter.

Salut aux blessés Edouard Detaille (1848 – 1912) 1876 Estampe, impression photomécanique d’un tableau de Detaille. Boussod-Valadon et Cie (imprimeur) Le tableau de Detaille montre un défilé de blessés à pied arrivant en face, tandis que les soldats vaillants, représentés de dos en uniforme, en cuirasse et armés de sabres, les saluent à cheval. Ils portent un drapeau blanc et rouge. Un cavalier ouvre le défilé.

UN DISCOURS SEVERE ENVERS L’ARMEE L’opinion publique a tendance à dissocier le soldat de l’Armée, qui mal organisée et mal dirigée par un pouvoir qui a failli, porte la responsabilité de la défaite. De nombreux romans ou nouvelles égratignent plus ou moins sévèrement l’image de l’Armée. Les critiques d’art, quant à eux, opposent le peintre militaire du « peintre d’uniforme » qui n’a pas connu la réalité de la guerre.

Boule de Suif Paul-Emile Boutigny (1853-1929) huile sur toile 1884 Musée des beaux arts de Carcassonne Boule de Suif est une nouvelle publiée en 1880 par Maupassant. En plein hiver 1870, devant l’avancée prussienne, une prostituée surnommée Boule de suif et neuf passagers fuient en diligence. La présence de cette femme provoque méfiance, indignation ou curiosité. Le groupe s’arrête dans une auberge mais ne peut repartir que si Boule de suif cède aux avances d’un officier prussien. Elle refuse par patriotisme puis finit par céder devant la pression des passagers, qui, pour autant, redoubleront de mépris face à elle. La toile met en scène le moment où le comte et sa femme se détournent de Boule de suif, dont la silhouette se découpe sur les marches de l’auberge. Occupant le premier plan, trois soldats allemands, dont la superbe silhouette d’un uhlan déjà en selle, font presque à la courtisane une haie d’honneur. Elle-même, emmitouflée dans un châle, est représentée fragile et menue, bien loin du personnage replet et joyeux décrit par l’écrivain. Boutigny brosse ici avec une grande justesse la scène d’une diligence au départ. La lumière claire met en valeur l’atmosphère caractéristique d’une froide matinée d’hiver.

Le curé de Bazeilles Charles Merlette (1861 - 1899) 1880 Huile sur toile Musée Saint-Nazaire de Bourbon-Lancy On attribue à l'abbé Baudelot l'initiative d'une prise d'arme contre l'armée prussienne, bien qu'il ait toujours nié les faits. Dans la réalité, il a surtout aidé des blessés. L'abbé exhortant civils autant que militaires à partir à l'assaut a néanmoins été empreint d'une aura de légende et immortalisé en défenseur de la patrie, représenté par plusieurs peintres. Cette toile de Charles Merlette est le symbole de la vindicte des habitants contre les Bavarois ainsi que de l'esprit de revanche présent dans la population française après la guerre.

ENTRE SOLDAT ET CIVIL : LE FRANC-TIREUR Dans les romans, le franc-tireur apparaît souvent comme un héros. C’est un soldat solitaire ou un civil qui résiste avec ses propres moyens, de manière spontanée. En cela, il sauve l’honneur de la France. D’un point de vue historique, le franc-tireur est plusieurs : le citoyen volontaire qui s’engage dans une unité, le paysan qui fait un « coup de feu » face à l’envahisseur ou des unités irrégulières payés par la République qui malmènent les troupes d’occupation et les voies de communication allemandes. La figure du franc-tireur a beaucoup inquiété les Allemands.

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MUSEE RIMBAUD

Casse-noix « Bismarck » Fabrication anonyme Musée d’histoire urbaine et sociale de Suresnes Applique à l'effigie de Guillaume II caricaturé en cochon Fabrication anonyme Musée d’histoire urbaine et sociale de Suresnes Pot à moutarde à l'effigie de Guillaume II caricaturé en âne Fabrication anonyme Musée d’histoire urbaine et sociale de Suresnes Ces objets usuels démontrent à quel point la caricature des Prussiens s'est répandue en France après 1870, dans un climat de soif de revanche.

Anonyme Le récit du brigadier Fin du XIXe siècle Huile sur toile Collection privée Cette scène de café, où le gradé bardé de médaille expose ses faits de gloire, semble contenir une certaine ironie, la guerre s'étant soldée par une débâcle. L'intérêt pictural porté aux soldats revenus du front trouvera une affirmation après la Première Guerre mondiale, par exemple sous les pinceaux d'Otto Dix.

L’ALLEMAGNE ET LE PRUSSIEN Avec la guerre, l’opinion française passe d’un regard favorable envers l’Allemagne à une haine farouche. Le Prussien est un être militaire, idiot, violent, traître, ivrogne, hautain. Chez Emile Zola, Georges Darien, Théophile Gautier, Victor Hugo et bien sûr, Arthur Rimbaud, ils ont tous les défauts. La figure de l’espion est relativement nouvelle : si le Français rebute à espionner et à trahir, ce n’est pas le cas de l’Allemand. La haine est encore plus vive envers les dirigeants allemands qui font l’objet de caricatures.

1870 : Chant de guerre

Allégoriques comme chez Rubens ou crues comme chez Goya, les représentations de la guerre sont pléthore cependant celles la dénonçant sont plus rares. Il en est de même en littérature. Au XIXème siècle, on s'éloigne des récits traditionnels de bataille.En 1839, Stendhal dans La Chartreuse de Parme s'attache à ne montrer de la bataille que ce qu'a pu en voir un garçon de 17 ans sans expérience militaire, et à la montrer de la manière exacte dont il a pu la voir.A 16 ans, en octobre 1870, Arthur Rimbaud compose "Le Dormeur du Val". Après la bataille, dans ce sonnet encore à la forme classique, il décrit un soldat mort, conséquence de la guerre.En adoptant ce parti pris des artistes, qu'ils soient poètes, écrivains, peintres, sculpteurs ou musiciens, les musées de Charleville-Mézières proposent une double exposition au point de vue original pour les 150 ans de la guerre de 1870 opposant la France à l'Allemagne naissante.Au musée Arthur Rimbaud, Chant de guerre, titre inspiré par le poème "Chant de guerre parisien" écrit par le poète en 1871, retrace les événements de la guerre, du Siège de Paris et de la Commune vus par Arthur Rimbaud.Au musée de l'Ardenne, les Hérauts de guerre, peintres comme Detaille, De Neuville ou Merlette se font le chantre d'un certain héroïsme individuel pondérant la défaite de la France tandis que les écrivains comme Maupassant, Daudet, Hugo, Zola annoncent déjà ce que sera un conflit moderne.

A Bazeilles Auguste-André Lançon Septembre 1870 Estampe Cette gravure fait immédiatement penser au « Dormeur du val » d'Arthur Rimbaud. Si il n’existe aucune certitude sur la véracité de la scène racontée par Rimbaud, les croquis de Lançon, dessinateur dans les ambulances de presse, pris sur le vif, relatent la réalité dramatique du front et des combats.

Prise de Sarrebrück Gravure Pellerin & Cie, imagerie d’Epinal n°134 La victoire française à Sarrebrück, le 2 août 1870, offre l'opportunité à Rimbaud de ridiculiser cette guerre et le régime napoléonien. A cette image d’Epinal qui glorifie l’armée française, Rimbaud oppose son poème « L'Eclatante victoire de Sarrebrück », dont le titre est purement ironique, dépeignant une caricature de l’armée napoléonienne.

L'année 1870 d'Arthur Rimbaud La première salle évoque les conséquences dans la vie du jeune collégien de l'entrée en guerre de la France contre la Prusse. Dès le mois d'août, Rimbaud fugue vers Paris mais se retrouve finalement à Douai dans la famille de son professeur Izambard qui lui est venu en aide. Avec lui, il est prêt à s'engager dans la garde nationale. C'est le temps des premiers poèmes, pour la plupart inspirés par les événements qui secouent le pays. Rimbaud et son ami Delahaye s'essaient aussi au journalisme avec la publication du "Rêve de Bismarck" dans le Progrès des Ardennes, journal imprimé à Mézières qui disparaît le 31 décembre, dernier jour de l'année, dans le bombardement de la ville qui fait plus de 50 victimes...

« Le Rêve de Bismarck » dans le Progrès des Ardennes Jean Baudry (pseudonyme pris par Arthur Rimbaud) 25 novembre 1870 « Le Rêve de Bismarck » est un poème en prose où par une savoureuse caricature Arthur Rimbaud ridiculise l'ennemi de la France, le chancelier allemand Bismarck. Il paraît dans le Progrès des Ardennes, journal républicain qui disparaît dans le bombardement de Mézières le 31 décembre 1870.

Lettre de protestation manuscrit original d'Arthur Rimbaud 20 septembre 1870 Alors en fugue à Douai, après la proclamation de la République, Rimbaud s’est converti au patriotisme. Il tente de s'engager aux côtés d'Izambard dans la garde nationale de Douai et rédige pour ce dernier une lettre de protestation, un projet de pétition demandant au maire de fournir des armes à la garde nationale.

La Ménagerie impériale Paul Hadol Caricatures 1870 « La Ménagerie impériale » est un recueil postérieur à la chute du régime, dessiné par Paul Hadol au siège du journal satirique L’Eclipse. Il rassemble caricatures et portraits, charge d’une rare cruauté représentant Napoléon III, sa famille et des personnalités du second Empire, sous la forme d’animaux. Les caricatures d’Hadol, de Faustin, de Gill et Le Petit donnent le véritable contexte des écrits de jeunesse de Rimbaud.

L'Éclipse Journal imprimé XIXème siècle L’Éclipse est un journal satirique dont le premier numéro paraît le 26 janvier 1868. Il succède à La Lune interdit par la censure. Il comporte 4 pages dont la une reproduit une gravure sur bois. Censuré à de nombreuses reprises, André Gill invente alors le personnage d’Anastasie, femme revêche armée de ciseaux, incarnant la censure.

Rimbaud et la caricature La caricature est un dessin polémique qui cherche à dénoncer une situation ou une personne en mettant en évidence ses caractères physiques ou moraux avec trois grands principes : exagérer, défigurer, accuser. Au 19e siècle, le développement de la presse et de la diffusion des images, notamment dans les périodiques illustrés, donne une nouvelle dimension à la caricature qui, utilisée à des fins de propagande, trouve un rôle majeur en politique. Sous le second Empire, la censure est encore appliquée avec rigueur mais les quelques assouplissements apportés par la loi sur la presse de 1868 ont entraîné la floraison de journaux illustrés comme La Lune de Gill. Après la chute de Napoléon III, elle est complètement supprimée par le gouvernement de défense nationale dès septembre 1870, ce qui favorise encore la parution de feuilles et lithographies outrancières. Séduit par le ton sarcastique et la virulence de la caricature républicaine, Rimbaud en adopte les procédés : les caricatures de Faustin, de Gill et de Le Petit donnent le véritable contexte de ses poèmes de jeunesse...

Paris assiégé. Scènes de la vie parisienne pendant le Siège Draner (pseudonyme de Jules Renard) Ouvrage imprimé, lithographies humoristiques 1871 Le recueil de lithographies traite avec humour de la vie quotidienne des Parisiens pendant le Siège de Paris par l’armée prussienne. Draner n’épargne personne, ni les déserteurs, ni les trafiquants et commerçants malhonnêtes et tourne en dérision la misère des habitants de la capitale durant cette terrible période de famine.

Les Mains de Jeanne-Marie Manuscrit autographe de Paterne Berrichon XXème siècle Le manuscrit est une copie rédigée par Paterne Berrichon, le mari d'Isabelle Rimbaud. Dans ce poème, Rimbaud célèbre la femme révoltée, brutale et douce à la fois, faisant une référence directe aux femmes s'étant engagées pendant la période de la Commune et surnommées « les pétroleuses ». En Jeanne-Marie, Rimbaud décrit l'idéal de la femme luttant pour obtenir sa liberté.

Une Pétroleuse Paul Klenck (dessinateur) Lithographie XIXème siècle Le mythe de la pétroleuse, femme accusée d'avoir incendié des édifices parisiens pendant la Commune, fait écho à l'image des tricoteuses révolutionnaires. Cela marque surtout et avant tout l'engagement des femmes dans la politique et pour le cas de la Commune dans la défense de leurs intérêts et de ceux du peuple. Rimbaud rend hommage aux pétroleuses dans son poème "Les Mains de Jeanne-Marie".

Le siège de Paris et la Commune Par un ensemble de documents et d’objets d'époque empruntés à différents musées français, la troisième salle est consacrée aux conséquences du siège de Paris et de la Commune pour le peuple parisien. En vis-à-vis, le ressenti de Rimbaud face à ces événements, exprimés dans les fameuses Lettres du Voyant. Ces lettres, confessions amères des désillusions accumulées par Rimbaud au cours des derniers mois, parlent de poésie mais aussi et surtout de la société. Plus que révolutionner la poésie, c'est le monde que Rimbaud veut changer...

Sortie

MUSEE DE L'ARDENNE

Rimbaud à Londres d'après Félix Regamey Jules-Franck Mondoloni Huile sur toile 1991 Arrivés à Londres en septembre, Rimbaud et Verlaine retrouvent leurs compatriotes communards exilés notamment le dessinateur Félix Régamey qui héberge quelques jours les deux amis et exécute ce dessin montrant Verlaine avec sa canne, son cigare et son journal, se retournant vers un Rimbaud légèrement vouté, l’air renfrogné, coiffé d’un galurin et pipe en main. En arrière-plan se tient un « bobby », gendarme anglais, à l’air méfiant sous son casque, sa matraque pendant à son bras droit.

Le Bateau ivre Bonaventure Fieullien Photogravure 1954 Plus qu’un bateau à la dérive, le poème "le Bateau ivre" retranscrit l'évolution psychologique et politique de Rimbaud. C’est une allégorie de la révolte qui a déferlé sur la France et dans l'esprit du jeune collégien durant l'hiver 1870 et le printemps 1871. L'évocation des "pontons" à la fin du texte est une allusion indirecte à la Commune. On sait en effet qu'au lendemain de la semaine sanglante, ceux qui n’avaient pas été fusillés par les Versaillais ont été entassés dans ces prisons flottantes qu’étaient les "pontons". Cette référence politique renouvelle l'éclairage du texte en entier.

Rimbaud et Verlaine entre Paris et Londres Si Rimbaud n'a ni participé ni assisté à Paris aux événements de la Commune, il ne manque pas de s'en inspirer lorsqu'il écrit "Chant de guerre parisien", "Les Mains de Jeanne-Marie" ou le célèbre "Bateau ivre". Rimbaud soutient la Commune tout comme Verlaine qu'il rencontre en septembre 1871, répondant avec enthousiasme à son invitation. Un an plus tard, le 8 septembre 1872, c'est à deux qu'ils s'enfuient pour Londres retrouver d'autres camarades communards comme Félix Régamey et Jules Andrieu...

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