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hommage à un enseignant

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Samuel Paty

Hommage à

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INDEX

Séquence 2

Les faits

1

Hommage

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Textes

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Images

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Laïcité

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Les valeurs de la République

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Videos

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8

Vivre ensemble

9

Et après

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Les faits

C'était un professeur, Un simple professeur
Qui pensait que savoir était un grand trésor
Que tous les moins que rien n'avaient pour s'en sortir
Que l'école et le Droit, qu'à chacun de s'instruire

Jean-Jacques Goldman

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Jean Castex a annoncé que « 56 visites domiciliaires » avaient été effectuées après l’assassinat d’un enseignant la semaine passée et que 27 interpellations avaient eu lieu après des signalements de contenus en ligne, vendredi à l’issue d’un Conseil de défense à l’Élysée.

Responsables de ses actes : pour réfléchir sur le rôle de 3 adolescents

Tout commentaire peut être jugé

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Hommage National

2

Hommage

Pape, élève de Conflans

Padlet d'expression libre pour les élèves

Mon texte

Hommage à Samuel Paty


Vendredi 16 octobre, vers 17h00, à la sortir de son collège, alors qu'il se préparait à retrouver son fils de 5 ans pour passer de bonnes vacances reposantes, Samuel Paty, enseignant, a été décapité par un inconnu, un fanatique islamiste.


Samuel Paty avait animé un cours sur les caricatures et la liberté d'expression, en prenant soin de ménager les sensibilités de chacun et en invitant ceux qui seraient « gênés » ou « choqués » à détourner le regard ou sortir. Il les a laissés libres de participer ou au cours sur les caricatures de Mahomet.


Une seule élève, absente durant le cours, a accusé l'enseignant de blasphème auprès de son père. Celui-ci a ensuite prévenu plusieurs personnes et une fatwa s'est organisé contre l'enseignant, avec un plainte pour « diffusion d'images pornographiques ». Des vidéos appelant à la vengeance et au meurtre ont circulé. L'enseignant a été entendu par la police mais écouté par personne. Seul, il n'a pas été protégé. Il a continué d'aller au collège jusqu'à ce dernier jour.


Le tueur, qui a décapité Samuel comme on décapitait un traître ou une sorcière aux siècles derniers, a soutiré des informations à des mineurs, des collégiens, contre 300 euros, faisant désormais de la vie de ces adolescents un enfer.


Samuel Paty était un enseignant dévoué à son métier, croyant en les valeurs de l’Ecole de la République, il pensait que « savoir était un grand trésor » et que pour s'en sortir il y avait pour tous le mérite. Il pensait qu'apprendre pouvait nous sauver de tout et en particulier de la manipulation et de l’aliénation. C'est en combattant l'ignorance et la radicalisation, en combattant l'intolérance qu'il a été assassiné.


Nous sommes dans une école laïque. Cela ne signifie pas que l'on ne doive pas parler du fait religieux. Cela signifie que nous respectons tout le monde, toutes les croyances, mais sans les imposer les uns aux autres. L'athéisme est une forme de « croyance » par la négation. Chacun est libre de croire en ce qu'il veut mais il ne doit pas essayer de faire croire aux autres. Le fait religieux fait partie de l'enseignement, parce qu'il fait partie de la culture. C'est une forme de connaissance, une source d'apprentissage sur l'homme, sur son évolution, sur les sociétés, les époques. Connaître permet de ne pas se laisser manipuler, de ne pas rester dans l'ignorance qui permet de nous faire adhérer à n'importe quoi. Connaître, appendre, c'est le meilleur moyen pour être responsable de ce que l'on croit.


Enseigner le fait religieux n'est pas un acte de « propagande », ni une attaque. C'est un acte d'apprentissage objectif, de même qu'enseigner le fait historique que représente malheureusement l'attentat contre Charlie Hebdo.


La France est un pays de liberté d'expression, on peut y imprimer et y publier des pamphlets et des caricatures. On peut les lire et les regarder, sans adhérer. On peut les étudier sans adhérer. On peut ne pas être d’accord mais dans aucun cas, dans notre pays, la France, et dans aucune religieux, on ne peut tuer pour cela.


Ce meurtre est le résultat de l’ignorance la plus crasse. Il a eu lieu parce que beaucoup de personnes se sont laissées manipuler, par méconnaissance.


Aujourd'hui, prenons les armes : un stylo, un cahier et un livre.
Un livre pour lire, un stylo et un cahier pour écrire

Un livre pour découvrir, un stylo et un cahier pour s'exprimer

Un livre pour apprendre, un stylo et un cahier pour débattre

Un livre pour s’ouvrir au monde, un stylo et un cahier pour rester le capitaine de son propre bateau

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En hommage à Samuel Paty

Chanson choisie pour son hommage national

L

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E

En hommage à Samuel Paty

Bref, professeur, tu es souvent ce vase discret qui reçoit et qui verse...
Qui se remplit et redistribue. Tu es l'observateur et le soignant...
Ce parent très polyvalent pas très cher payé pour un grand coût.

Et pour ces missions précieuses, personne ne devrait mourir de ce métier... Ni même se sentir menacé, inquiété et abandonné

Car professeurs, tu es le meilleur jardinier de notre société.
Tu es le magicien qui transforme, le gardien qui veille...

Le guérisseur qui soigne..


Pour tout cela, je te le redis : merci !


Nicole Ferroni

IMAGES

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+info

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Les Valeurs de la République

Liberté

Egalité

Fraternité

Respect

Padlet d'expression libre pour les élèves

Education

Culture

Laïcité

Connaissance

Vie

Textes à étudier, lire, pour réféchir ...

  • " Il changeait la vie ", J-J Goldman
  • Discours de Malala
  • Lettre de Jean Jaurès aux instituteurs
  • Lettre d'Albert Camus à Monsieur Germain
  • " Paraît qu'on s'habitue " Gauvain Sers
  • " Je suis le capitaine de mon âme ", William Ernest Henley
  • " Gabriel Peri ", Paul Eluard
  • " La trahison" , " Ma rue, " Le petit Robert" de Magyd Cherfi

5

En 2014, âgée de 17 ans, la jeune pakistanaise Malala Yousafzai reçoit le prix Nobel de la paix pour son engagement contre les talibans et en faveur de l'instruction des filles. Elle prononce, à cette occasion, un discours où elle souligne l'importance de l'éducation.
Nous demandons aux communautés de faire preuve de tolérance – de rejeter tous les préjugés reposant sur les castes, les croyances, les sectes, les religions et le genre. De garantir la liberté et l'égalité des femmes afin qu'elles s'épanouissent. Nous ne pouvons pas réussir si la moitié d'entre elles est brimée.
Nous demandons à nos sœurs dans toutes les régions du monde de faire preuve de bravoure – de puiser la force qui est en elles et de prendre conscience du potentiel qui est le leur.
Chères sœurs et chers frères, nous voulons des écoles et que chaque enfant soit éduqué pour avoir un bel avenir […] Et si nous voulons atteindre notre objectif, nous devons en passer par la connaissance car il n'y a pas plus grande arme que le savoir. Nous devons nous protéger en nous unissant et en ne faisant qu'un.
Chers frères et sœurs, n'oublions jamais que des millions d'individus souffrent de la pauvreté, de l'injustice et de l'ignorance. N'oublions jamais que des millions d'enfants ne vont pas à l'école. N'oublions jamais que nos sœurs et nos frères sont en quête d'un avenir pacifique et radieux.
Alors laissez-nous mener dans le monde entier notre combat contre l'illettrisme, la pauvreté et le terrorisme. Prenons nos livres et nos stylos. Ce sont les armes les plus puissantes que nous possédions.
Un enfant, un enseignant, un stylo et un livre peuvent changer le monde.
L'éducation est la seule solution. Education First.
Malala Yousafzai, « L'Éducation avant tout » [2014], Les Grands discours qui ont changé le monde – de Jésus à Malala, trad. de l'anglais par D. Piolet-Françoise, Armand Colin, 2018.

Vous tenez en vos mains l'intelligence et l'âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie.

Les enfants qui vous sont confiés sont Français et doivent connaître la France, sa géographie et son histoire : son corps et son âme. Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu'est une démocratie libre, quels droits leur confèrent, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. Enfin ils seront hommes, et il faut qu'ils sachent quel est le principe de notre grandeur : la fierté unie à la tendresse. Il faut qu'ils puissent se représenter à grands traits l'espèce humaine et qu'ils démêlent les éléments principaux de cette œuvre extraordinaire qui s'appelle la civilisation. Il faut leur montrer la grandeur de la pensée ; il faut leur enseigner le respect et le culte de l'âme en éveillant en eux le sentiment de l'infini qui est notre joie, et aussi notre force.

Il faut que le maître lui-même soit tout pénétré de ce qu'il enseigne. Il faut qu'il se soit émerveillé tout bas de l'esprit humain. Alors, et alors seulement, lorsque par la lecture solitaire et la méditation, il sera tout plein d'une grande idée et tout éclairé intérieurement, il communiquera sans peine aux enfants la lumière et l'émotion de son esprit. Ah ! Vous serez plus que payés de votre peine, car vous sentirez la vie de l'intelligence s'éveiller autour de vous.

Les enfants ont une curiosité illimitée, et vous pouvez tout doucement les mener au bout du monde. Lorsque vous leur aurez parlé des grandes choses qui intéressent la pensée et la conscience humaine, vous aurez fait sans peine en quelques années œuvre complète d'éducateurs. Dans chaque intelligence il y aura un sommet, et, ce jour-là, bien des choses changeront.

19 novembre 1957

Cher Monsieur Germain,

J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j’ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève.

Je vous embrasse, de toutes mes forces.
Albert Camus

C'était un cordonnier, sans rien d'particulier
Dans un village dont le nom m'a échappé
Il faisait des souliers si jolis, si légers
Que nos vies semblaient un peu moins lourdes à porter
Il y mettait du temps, du talent et du cœur
Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures
Et loin des beaux discours, des grandes théories
À sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui
Il changeait la vie
C'était un professeur, un simple professeur
Qui pensait que savoir était un grand trésor
Que tous les moins que rien n'avaient pour s'en sortir
Que l'école et le droit qu'a chacun de s'instruire
Il y mettait du temps, du talent et du cœur
Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures
Et loin des beaux discours, des grandes théories
À sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui
Il changeait la vie
C'était un p'tit bonhomme, rien qu'un tout p'tit bonhomme
Malhabile et rêveur, un peu loupé en somme
Se croyait inutile, banni des autres hommes
Il pleurait sur son saxophone
Il y mit tant de temps, de larmes et de douleur
Les rêves de sa vie, les prisons de son cœur
Et loin des beaux discours, des grandes théories
Inspiré jour après jour de son souffle et de ses cris
Il changeait la vie
Oh, il changeait la vie
Il changeait la vie
Oh, il changeait la vie
Il changeait la vie

Ce matin, j'me suis tu
Sous l'coup de l'émotion

Paraît qu'on s'habitue
Quand l'infâme est légion
Tous ces hommes abattus
Pour les traits d'un crayon



Paraît qu'on s'habitue
À défendre à tout prix
Les 3 mots qu'on a lus
Aux frontons des mairies
Paraît qu'on s'habitue
Quand on manque de savoir
Par chance, on a tous eu
Un professeur d'Histoire
Paraît qu'on s'habitue
À la pire barbarie
Mais jamais j'n'y ai cru
Et pas plus aujourd'hui
Paraît qu'on s'habitue
Aux horreurs qu'on vit là
Mais l'innocent qu'on tue
Je ne m'habitue pas

Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière,

Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,

En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur,

Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin
je suis le capitaine de mon âme

Invictus signifie invincible. Ce poème a été écrit par William Ernest Henley suite à l’amputation de son pied. Il symbolise la résistance, la résilience face à l’adversité.

Chacune de ses lignes montre ce qu’il y a de meilleur dans l’homme confronté à ce qu’il y a de pire dans l’accomplissement de sa destinée.

« Gabriel Péri »

Un homme est mort qui n’avait pour défense
Que ses bras ouverts à la vie
Un homme est mort qui n’avait d’autre route
Que celle où l’on hait les fusils
Un homme est mort qui continue la lutte
Contre la mort contre l’oubli

Car tout ce qu’il voulait
Nous le voulions aussi
Nous le voulons aujourd’hui
Que le bonheur soit la lumière
Au fond des yeux au fond du cœur
Et la justice sur la terre

Il y a des mots qui font vivre
Et ce sont des mots innocents
Le mot chaleur le mot confiance
Amour justice et le mot liberté
Le mot enfant et le mot gentillesse
Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits
Le mot courage et le mot découvrir
Et le mot frère et le mot camarade
Et certains noms de pays de villages
Et certains noms de femmes et d’amies
Ajoutons-y Péri
Péri est mort pour ce qui nous fait vivre
Tutoyons-le sa poitrine est trouée
Mais grâce à lui nous nous connaissons mieux
Tutoyons-nous son espoir est vivant.

Paul Éluard

Au rendez-vous allemand, Paris, Éditions de Minuit, 1945.
© Éditions de Minuit

J’ai été d’une école où on aimait ses profs, où après être passé dans une classe supérieure on passait leur rendre visite, ça épinglait un orgueil de moineau sur nos maigres poitrines. J’ai été d’une école où le nom de « prof » faisait tinter la rétine et briller l’envie d’en être. Moi j’allais à l’école comme on se blottit dans un nid attendant la becquée quotidienne. J’étais ce privilégié-là, cet engourdi docile aussi. Je guettais l’attention qu’on allait me porter, la parole qu’on allait me donner, la note aussi. C’était une école où j’oubliais que j’étais arabe, pauvre et frustre. Elle me protégeait de la méchanceté du monde, un monde dur qui voulait pas de mes parents. Elle me sortait de l’obscurité dans laquelle ils pataugeaient. J’étais d’une école où je n’avais plus d’origine mais l’espoir d’en trouver une sans frontière ni couleur ni rang social, où les professeurs ressemblaient à des parents. Les uns les autres se passaient le relais, sûrs de divulguer un même message empreint du respect le plus strict. Les quatre se souciaient qu’on s’intéresse, nous existions comme un prolongement d’eux-mêmes. J’étais d’une école qui admirait ses profs et je rêvais moi de les accompagner au-delà des heures de scolarité indues tout ça pour m’infuser du plaisir qu’ils avaient à nous avoir comme élèves. Me rappelle, je voulais même qu’on m’adopte car hors du sanctuaire me sentais comme un fantôme privé de lumière, presque un demi-orphelin à qui il manquait deux de ses quatre parents. Privé de cette attention supplémentaire, me sentais vivre dans un cachot putride, comme privé d’une pièce aux larges baies vitrées. Dans cette école, en échange de leur bienveillance je rassemblais tout ce qui me contenait « d’intelligent ». Jamais ma mère ne m’a vu chez elle aussi docile ou attentif et dieu sait (si j’ose dire) qu’elle sacrifia tout pour que je réussisse, qu’elle ruina jusqu’à épuisement toutes ses réserves de mère. Elle aussi chérissait cette école et trouvait ahurissant que les détenteurs de tous les savoirs ne portent pas la main sur moi quand je faiblissais. Ça la sidérait qu’on ait pas cours à Pâques, Noël, juin et juillet. Sans cette école que l’on dit gratuite, laïque et obligatoire la vie lui serait apparue insensée. Quant à moi je l’avoue, je me suis plus aimé en élève qu’en enfant de la rue car à dix sept heures sur le trottoir d’en face j’entendais : « rentre chez toi bougnoule ! »

À l’aune de tous ces défis nouveaux, je dis que cette école existe encore et elle raconte toujours l’histoire des hommes, offre encore une famille, une terre, des valeurs et enfin notre libre arbitre.

Alors je peux le dire, moi Magyd jamais j’aurai tendu mon doigt à un salaud pour désigner comme victime mon prof d’histoire-géo.


Ma rue de ZEBDA

Dans cette rue y avait
Des espagnols qui n'osaient
Pas montrer qu'ils étaient

De vieux réfugiés
Qu'avaient fui les cons et les rois
Dans cette rue y avait
Des français qu'avaient pas de chance

ils ont écrit "Vive la France"
Au fronton de leur maison
Dans cette rue y avait
Des portugais fiers,

Comme les geôliers de la misère
Quelques arbres fruitiers
Et la pudeur de la terre

[refrain]
C'était
Ma rue, ma famille
Les mamans qui s'égosillent
C'était : va jouer aux billes
C'était ma rue
C'était pas Manille
Non c'était pas les Antilles
Le marteau ou la faucille
C'était ma rue
Les glaces à la vanille
Et les petites qui frétillent
Qui n'étaient pas si gentilles
C'était ma rue
Bonjour les anguilles
Les condés qui nous quadrillent
Moi c'était pas ma Bastille
C'était ma rue.


Le Petit Robert, Magyd Cherfi

Petit, j'étais largué, on dit ici "à Lourdes"
Dans ce que l'on appelle une famille lourde
L'amour y était le contraire du doute
La tête collée contre le poêle à mazout
Rêveur et j'ose même dire dans le coton
A attendre qu'on me dessine un mouton
Mouton je l'étais jusque dans la tonsure
Mais les Brushings font pas dans la littérature
La main de ma mère était là en cas de doute
Comme un parapluie qui te protège des gouttes
De pluie, et j'ose même dire du mauvais temps
On avait rien, on était content
Avant qu'on me dise dégage
Et qu'on ne me parle plus au présent
Avant qu'on déchire mes pages
Et qu'on me dise: "place et au suivant"
Avant, avant
Petit, j'étais gentil, j'étais même agréable
J'écrivais les deux coudes posés sur la table
J'ôtais de ma bouche les insanités
Comme un petit prince de l'humanité
Rêveur, je cédais ma place aux personnes âgées
Pour un sourire, une poignée de dragées
J'enlevais ma casquette en entrant à l'école
Mais être poli, ça dispense pas des colles
Gentil, et tout à la fois dernier de la classe
Eveillé, comme pouvait l'être une limace
Je dormais, j'ose même le dire si profond
Et que s'écroule le plafond
Avant qu'on me dise dégage
Et qu'on ne me parle plus au présent
Avant qu'on déchire mes pages
Et qu'on me dise: "place et au suivant"
Avant, avant
Car j'attendais, petit prince des gloutons
Qu'on me porte à la bouche des paquets de bonbons
Y avait pas la monnaie mais c'était tout comme
Car le baiser remplaçait l'économe
Rêveur, et malgré les corvées de charbon
Ma récompense était un bisou à l'horizon
Mais dépassé le siècle où on te met au couvent
J'étais si nul, ma mêre a pris les devants
Et se pointait à l'école un chiffon dans la chevelure
La maîtresse disait "regardez ces ratures!"
Le coeur en miettes, elle faisait parler l'eau et le sel
Et s'en retournait à sa vaisselle
Avant qu'on me dise dégage
Et qu'on ne me parle plus au présent
Avant qu'on déchire mes pages
Et qu'on me dise: "place et au suivant"
Avant, avant
A 18 h, se pointait le maçon
Un seul regard et à l'heure des cuissons
Y disait "vous voulez qu'on nous coupe les bourses"
A ces mots une larme descend de la grande ourse
Et j'ai compris qu'il y avait qu'une façon
D'apprendre l'art de la multiplication
Depuis j'ai plus voulu ressembler aux statues
Et j'ai laissé mes potes à la salle de muscu
Ma mère m'a jeté un bouquin sur la table
Un gros machin qui rentrait pas dans mon cartable
C'est tous ces mots qui ont allumé la lumière
Et spéciale dédicace au petit Robert
Avant qu'on me dise dégage
Et qu'on ne me parle plus au présent
Avant qu'on déchire mes pages
Et qu'on me dise: "place et au suivant"
Avant, avant, avant




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Il changeait la vie

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EN MUSIQUE

Ma rue

+info

Le Petit Robert

Lecture par Elsa, une collègue, merci à elle.
A 11h00, nous marquerons une minute de silence en hommage à Samuel Paty.

LA LAICITE

6


LAICITE et LIBERTE

6

Petit hommage à un grand homme

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LAICITE

+info

VIDEOS

7

Liberté d'expression

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Liberté de la presse

+info

Libertés

Liberté de croyance

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Liberté artistique

Liberté d'apprendre

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Malala Yousafzaï, " l'éducation avant tout"

Texte 01

Malala Yousafzaï, prix Nobel de la paix 2014

=Par Sabrina Larduinat-Descout

En 2014, âgée de 17 ans, la jeune pakistanaise Malala Yousafzai reçoit le prix Nobel de la paix pour son engagement contre les talibans et en faveur de l'instruction des filles. Elle prononce, à cette occasion, un discours où elle souligne l'importance de l'éducation.


Nous demandons aux communautés de faire preuve de tolérance – de rejeter tous les préjugés reposant sur les castes, les croyances, les sectes, les religions et le genre. De garantir la liberté et l'égalité des femmes afin qu'elles s'épanouissent. Nous ne pouvons pas réussir si la moitié d'entre elles est brimée.

Nous demandons à nos sœurs dans toutes les régions du monde de faire preuve de bravoure – de puiser la force qui est en elles et de prendre conscience du potentiel qui est le leur.

Chères sœurs et chers frères, nous voulons des écoles et que chaque enfant soit éduqué pour avoir un bel avenir […] Et si nous voulons atteindre notre objectif, nous devons en passer par la connaissance car il n'y a pas plus grande arme que le savoir. Nous devons nous protéger en nous unissant et en ne faisant qu'un.

Chers frères et sœurs, n'oublions jamais que des millions d'individus souffrent de la pauvreté, de l'injustice et de l'ignorance. N'oublions jamais que des millions d'enfants ne vont pas à l'école. N'oublions jamais que nos sœurs et nos frères sont en quête d'un avenir pacifique et radieux.

Alors laissez-nous mener dans le monde entier notre combat contre l'illettrisme, la pauvreté et le terrorisme. Prenons nos livres et nos stylos. Ce sont les armes les plus puissantes que nous possédions.

Un enfant, un enseignant, un stylo et un livre peuvent changer le monde.

L'éducation est la seule solution. Education First.


Malala Yousafzai, « L'Éducation avant tout » [2014], Les Grands discours qui ont changé le monde – de Jésus à Malala, trad. de l'anglais par D. Piolet-Françoise, Armand Colin, 2018.

La caricature

La Laïcité, une exposition de la BNF

8

Vivre ensemble

Vivre ensemble

La liberté d'expression et le blasphème

Nous parlerons des poètes et du mécénat, des interdictions religieuses, des censures,

de La Fontaine, et de sa relation tumultueuse avec Louis XIV

Dans notre cours

Carpe diem,

les poètes et le pouvoir, les poètes et la religion

A travers des artistes comme Natasha Atlas, nous découvrirons le mélange des cultures

La mixité culturelle

Dans la séquence sur les discours, nous découvrirons les combats de L'Abbé Pierre, Barak Obama, Prévert et Malala

Liberté , j'écris ton nom, Egalité, je me bats pour toi

Respect, je te mérite

Souvent, dans notre enseignement, nous nous référons sans le savoir aux Valeurs de notre République !

Les profs

Nous parlerons aussi des enseignants qui ont changé la vie de certaines personnes comme Jean Dorat, M. Keating, M. Germain...

L

E

A Samuel Paty

Changeons la vie...

F

R

Réalisé par Sabrina, enseignante