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Etude des fables avec Mme Schermuly

Transcript

Fête des Fables!

Jean de La Fontaine...

Fables étudiées de façon approfondie en classe

Les sources antiques de Jean de La Fontaine

Une fable animée

Des récitations de fables sur internet

Fables choisies et dites par les élèves:

Les 6e3 (re)découvrent les Fables de La Fontaine

Fables écrites par les élèves:

TEXTE 1 : « L’étudiant ayant chômé toute l’année » de Linda Corriveau, 2000. L’étudiant ayant chômé toute l’année se trouva fort dépourvu, quand l’examen fut venu. Pas un mot de vocabulaire, pas une règle de grammaire. Il alla pour chercher sa copie, chez un étudiant son ami, le priant de lui prêter sa copie pour ne pas couler : « Jusqu’à la fin de l’examen, je la cacherai, sois-en certain. N’aie pas peur du principal, crois bien que je m’en fiche pas mal. » Mais l’ami n’est pas tricheur. Malheureusement pour son copain, ni aujourd’hui ni tout à l’heure, il ne lui donnera un coup de main. « Qu’as-tu fait cette année? - Je chômais, ne t’en déplaise. - Tu chômais, j’en suis fort aise, eh bien, coule maintenant!

TEXTE 2 : « Le Corbeau et le Renard », Jean de La Fontaine, Fables, 1668-1694. Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l'odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage : « Hé ! Bonjour, Monsieur du Corbeau. Que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. » À ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le Renard s'en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute : Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. » Le Corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. Illustration de Grandville

TEXTE 3 : « Le Loup et l’Agneau », Jean de La Fontaine, Fables, 1668-1694. La raison du plus fort est toujours la meilleure : Nous allons le montrer tout à l'heure. Un Agneau se désaltérait Dans le courant d'une onde pure. Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure, Et que la faim en ces lieux attirait. Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? Dit cet animal plein de rage : Tu seras châtié de ta témérité. - Sire, répond l'Agneau, que Votre Majesté Ne se mette pas en colère ; Mais plutôt qu'elle considère Que je me vas désaltérant Dans le courant, Plus de vingt pas au-dessous d'Elle, Et que par conséquent, en aucune façon, Je ne puis troubler sa boisson. - Tu la troubles, reprit cette bête cruelle, Et je sais que de moi tu médis l'an passé. - Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ? Reprit l'Agneau, je tète encore ma mère. - Si ce n'est toi, c'est donc ton frère. - Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens : Car vous ne m'épargnez guère, Vous, vos bergers, et vos chiens. On me l'a dit : il faut que je me venge. Là-dessus, au fond des forêts Le Loup l'emporte, et puis le mange, Sans autre forme de procès. Gravure de Gustave Doré

TEXTE 4 : « Le Renard et la Cigogne », Jean de La Fontaine, Fables, 1668-1694. Compère le Renard se mit un jour en frais, Et retint à dîner commère la Cigogne. Le régal fut petit et sans beaucoup d'apprêts : Le galant pour toute besogne, Avait un brouet clair ; il vivait chichement. Ce brouet fut par lui servi sur une assiette : La Cigogne au long bec n'en put attraper miette ; Et le drôle eut lapé le tout en un moment. Pour se venger de cette tromperie, À quelque temps de là, la Cigogne le prie. « Volontiers, lui dit-il ; car avec mes amis Je ne fais point cérémonie. » À l'heure dite, il courut au logis De la Cigogne son hôtesse ; Loua très fort la politesse ; Trouva le dîner cuit à point : Bon appétit surtout ; Renards n'en manquent point. Il se réjouissait à l'odeur de la viande Mise en menus morceaux, et qu'il croyait friande. On servit, pour l'embarrasser, En un vase à long col et d'étroite embouchure. Le bec de la Cigogne y pouvait bien passer ; Mais le museau du sire était d'autre mesure. Il lui fallut à jeun retourner au logis, Honteux comme un Renard qu'une poule aurait pris, Serrant la queue, et portant bas l'oreille. Trompeurs, c'est pour vous que j'écris : Attendez-vous à la pareille.

TEXTE 5 : « Le Corbeau et le Renard », Esope, auteur grec, Fables, fin du VIIème siècle avant J.C. Un corbeau, ayant volé un morceau de viande, s’était perché sur un arbre. Un renard l’aperçut, et, voulant se rendre maître de la viande, se posta devant lui et loua ses proportions élégantes et sa beauté, ajoutant que nul n’était mieux fait que lui pour être le roi des oiseaux, et qu’il le serait devenu sûrement, s’il avait de la voix. Le corbeau, voulant lui montrer que la voix non plus ne lui manquait pas, lâcha la viande et poussa de grands cris. Le renard se précipita et, saisissant le morceau, dit : « Ô corbeau, si tu avais aussi du jugement, il ne te manquerait rien pour devenir le roi des oiseaux. » Cette fable est une leçon pour les sots. TEXTE 6 : « Le Loup et l’Agneau », Esope, Fables, fin du VIIème siècle avant J.-C. Un loup, voyant un agneau qui buvait à une rivière, voulut alléguer un prétexte spécieux pour le dévorer. C’est pourquoi, bien qu’il fût lui-même en amont, il l’accusa de troubler l’eau et de l’empêcher de boire. L’agneau répondit qu’il ne buvait que du bout des lèvres, et que d’ailleurs, étant à l’aval, il ne pouvait troubler l’eau à l’amont. Le loup, ayant manqué son effet, reprit : « Mais l’an passé tu as insulté mon père. — Je n’étais pas même né à cette époque, » répondit l’agneau. Alors le loup reprit : « Quelle que soit ta facilité à te justifier, je ne t’en mangerai pas moins. » Cette fable montre qu’auprès des gens décidés à faire le mal la plus juste défense reste sans effet. TEXTES 7 et 8 : Le Renard et la Cigogne, deux sources antiques. « Du Renard et de la Cigogne » (ESOPE) Un Renard plein de finesse pria à souper une Cigogne à qui il servit de la bouillie sur une assiette. La Cigogne ne fit pas semblant de se fâcher du tour que lui jouait le Renard. Peu de temps après, elle le pria à dîner ; il y vint au jour marqué, ne se souvenant plus de sa supercherie, et ne se doutant point de la vengeance que méditait la Cigogne. Elle lui servit un hachis de viandes qu'elle renferma dans une bouteille. Le Renard n'y pouvait atteindre, et il avait la douleur de voir la Cigogne manger toute seule. Elle lui dit alors avec un rire moqueur : « Tu ne peux pas te plaindre de moi raisonnablement, puisque j'ai suivi ton exemple, et que je t'ai traité comme tu m'as traitée. » « Le Renard et la Cigogne » (PHEDRE, auteur latin, Fables, début du Ier siècle après J.-C.). Il ne faut nuire à personne; mais si quelqu'un vous offense, il faut lui rendre la pareille, comme nous y engage cette fable. Un renard, dit-on, invita le premier une cigogne à dîner et lui servit sur un plat creux une bouillie claire à laquelle, malgré sa faim, elle ne put absolument pas goûter. La cigogne à son tour invita le renard et lui servit un hachis dans une bouteille. Elle y introduit son bec et se rassasie, tandis qu'elle fait subir à son convive la torture de la faim. Comme il léchait en vain le col de la bouteille, l'oiseau voyageur lui tint, dit-on, ce langage : « Il faut savoir souffrir avec patience ce dont on a donné soi-même l'exemple. »

TEXTE 9 : « Le loup et le héron », Esope, Fables, fin du VIIème siècle avant J.-C. Un loup, ayant avalé un os, allait partout cherchant qui le débarrasserait de son mal. Il rencontra un héron, et lui demanda moyennant salaire d’enlever l’os. Alors le héron descendit sa tête dans le gosier du loup, retira l’os, puis réclama le salaire convenu. « Hé ! l’ami, répondit le loup, ne te suffit-il pas d’avoir retiré ta tête saine et sauve de la gueule du loup, et te faut-il encore un salaire ? » Cette fable montre que le plus grand service qu’on puisse attendre de la reconnaissance des méchants, c’est qu’à l’ingratitude ils n’ajoutent pas l’injustice. TEXTE 10 : « Le Loup et la grue », Phèdre, Fables, début du Ier siècle après J.-C. Attendre des méchants le prix d'un service, c'est commettre double faute : d'abord on aide des gens qui ne le méritent pas; ensuite on ne peut plus se tirer d'affaire sans dommage. Un loup avait gloutonnement avalé un os qui lui était resté dans le gosier. Vaincu par une vive douleur, il se mit à tenter tour à tour les uns et les autres en offrant de l'argent, pour qu'on lui retirât la cause de son mal. Une grue se laissa enfin persuader par ses serments et, risquant dans la gueule du loup son long cou, elle lui fit cette dangereuse opération. Comme ensuite elle demandait pour ce service la récompense convenue : « Tu es ingrate, lui dit-il, tu as retiré de ma gueule ta tête saine et sauve et tu réclames encore un salaire ! » TEXTE 11 : « Le Loup et la Cigogne », Jean de La Fontaine, Fables, Les loups mangent gloutonnement. Un loup donc étant de frairie, Se pressa, dit-on, tellement Qu'il en pensa perdre la vie. Un os lui demeura bien avant au gosier. De bonheur pour ce loup, qui ne pouvait crier, Près de là passe une cigogne. Il lui fait signe; elle accourt. Voilà l'opératrice aussitôt en besogne. Elle retira l'os; puis, pour un si bon tour, Elle demanda son salaire. «Votre salaire? dit le loup: Vous riez, ma bonne commère! Quoi! Ce n'est pas encore beaucoup D'avoir de mon gosier retiré votre cou? Allez, vous êtes une ingrate; Ne tombez jamais sous ma patte.»

TEXTE 12 : « Le laboureur et ses enfants », Jean de La Fontaine, Fables, 1668-1694. Travaillez, prenez de la peine : C’est le fonds qui manque le moins. Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine, Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins. Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage Que nous ont laissé nos parents. Un trésor est caché dedans. Je ne sais pas l’endroit ; mais un peu de courage Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout. Remuez votre champ dès qu’on aura fait l’Oût. Creusez, fouiller, bêchez ; ne laissez nulle place Où la main ne passe et repasse. Le père mort, les fils vous retournent le champ Deçà, delà, partout ; si bien qu’au bout de l’an Il en rapporta davantage. D’argent, point de caché. Mais le père fut sage De leur montrer avant sa mort Que le travail est un trésor. Illustration de Grandville Vocabulaire :

  • Faire l’Oût (vers 10) signifie faire la moisson (« Oût » fait référence au mois d’août, aussi
écrit « Oût » anciennement).
  • C’est le fonds qui manque le moins (vers 2) signifie c’est le travail qui déçoit le moins.