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Semaine européenne de la mobilité 2021

La mobilité partout pour toutes et tous

A l’occasion de la semaine européenne de la mobilité, zoom sur plusieurs initiatives portées par des acteurs du territoire et soutenues par le Département pour favoriser la mobilité partout et pour tous .

Comment améliorer les déplacements dans les zones rurales et périurbaines ? Comment faciliter les déplacements des personnes fragiles ? Comment garantir à chacun la possibilité de se déplacer pour accéder à l’emploi, à la formation, à la santé, à la culture ?

Se rendre au travail ou chez son médecin, faire les courses, rejoindre son lieu de formation, retrouver ses proches… Ces déplacements de la vie quotidienne ne sont pas toujours accessibles à tous. Non seulement l’offre de transport n’est pas répartie équitablement sur le territoire mais la capacité à se déplacer n’est pas la même pour tous. Seniors, personnes en situation de handicap, jeunes, publics fragiles, en insertion… Un français sur trois est concerné par des difficultés de mobilité et menacé d’exclusion.

La mobilité partout pour toutes et tous

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Eurêka : Expérimentation d'une plate-forme mobilité

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Ehop près de chez moi : une solution de covoiturage ultralocal

Zoom sur...

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Un parcours mobilité sur le pays de Brocéliande

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Le Parc'Mob : une solution de mobilité solidaire sur le pays de Vitré

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La mobilité solidaire se développe dans le pays de Redon

*Le territoire de la Bretagne Romantique regroupe 25 communes au nord-est du département : Combourg, Tinténiac, Mesnil’Roch…*

Guillaume Pouteau, chargé de mission à Ehop

Ambassadrice du covoiturage, l’association Ehop créée en 2002, a fondé et porté Ehop covoiturage, puis Ehop Solidaires en 2016. Forte du succès de ces deux premiers dispositifs pérennisés et généralisés à toute la Bretagne, l’association a démarré une expérimentation sur le territoire de la Bretagne Romantique* avec « éhop près de chez moi », soutenue par le Département à hauteur de 15 000 euros. C'est un service de mise en relation entre les habitant.es de zones rurales et péri-urbaines, pour effectuer des covoiturages de la vie quotidienne. Un concept parti d’un constat simple : plus d’une personne sur trois a déjà renoncé à une activité de loisirs ou à une visite de la famille pour des raisons de mobilité.Se rendre chez le coiffeur, aller promener son chien, emmener les enfants aux activités de loisirs… Tout est possible, il n’y a pas de sous-trajet ! Le dispositif ehop près de chez moi, c’est un service de covoiturage ultralocal pour partager les déplacements en voiture, même les plus courts, avec en prime, de l’entraide et de solidarité. Pour demander un covoiturage, un simple coup de fil suffit. Explications avec Guillaume Pouteau, chargé de mission à Ehop.

Ehop près de chez moi : solution de covoiturage ultralocal

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1 personne sur 3 a déjà renoncé à un rendez-vous pour des raisons de mobilité

Concrètement, comment fonctionne le service ?Comme c’est un service financé par les collectivités, c’est totalement gratuit pour les utilisateurs. Ensuite, libre à chaque covoitureur.euse de demander une petite participation financière. Il n’y a aucun prix imposé, toutefois nous recommandons un maximum de 8 centimes le kilomètre. Sachant que la moitié des demandes concerne des trajets de moins de 10 kilomètres, le coût potentiel reste très modeste. Ensuite, la demande de covoiturage peut se faire en ligne sur le site d’Ehop près de chez moi, ou directement sur notre ligne téléphonique (07 66 35 95 00.).

Il a d’abord fallu construire une base de données de covoitureur.euses, suffisante pour pouvoir ouvrir le service. C’est passé par une communication très localisée, via les medias locaux, les communes, et puis beaucoup d’animations sur le terrain, sur les marchés, les évènements pour présenter Ehop près de chez moi comme une solution potentielle de déplacement.

Comment avez-vous déployé le service en Bretagne Romantique ?

Ehop près de chez moi, c’est un service de covoiturage inclusif, intergénérationnel et accessible à tous.

Comment est née l’idée d’expérimenter « ehop près de chez moi » jusqu’en 2022 ?

Le principe d’Ehop Solidaires a tellement bien pris qu’on ne pouvait pas répondre à toutes les demandes. Il y avait des demandes pour des rendez-vous chez le coiffeur, pour aller faire les courses, qui dépassaient largement le champ de la formation et de l’emploi. Les besoins sont différents en zone rurale, où les habitant.es peuvent avoir du mal à trouver des solutions autres que la voiture, ce qui peut les bloquer. Certaines collectivités nous ont aussi exprimé l’envie de proposer des solutions sur leur territoire. C’est ainsi qu’a démarré en juin 2019 l’expérimentation d’ « ehop près de chez moi » sur 3 zones pionnières en France : Communautés de communes de Bretagne romantique, Ploërmel Communauté et Concarneau Cornouaille Agglomération. Les profils de ces 3 territoires sont très différents en termes de géographie, mais aussi d’offres de transports. Par exemple, sur la Bretagne Romantique qui représente 25 communes, il y a seulement une ligne de bus qui traverse le secteur.

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87% des covoituré.es et 77% des covoitureur.euses sont des femmes sur Ehop près de chez moi

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Il n’y a pas de conditions liées au but du trajet. Cela peut être une demande pour se rendre chez le médecin, chez des amis…Tout ce qui n’est pas pris en charge par éhop Solidaires en fait (ndlr : emploi, formation…). Par exemple, ce matin j’ai reçu la demande d’une dame très âgée habitant Combourg, à qui on a retiré le permis et qui veut se rendre à son étang préféré pour promener son chien. En fait, le seul critère d’éligibilité est : le territoire – il doit y avoir au moins le point de départ ou celui d’arrivée dans la zone d’expérimentation.

Quelles sont les conditions à respecter pour demander un covoiturage ?

Ehop près de chez moi, c’est un service de covoiturage inclusif, intergénérationnel et accessible à tous.

90% des demandes passent d’ailleurs par le téléphone, c’est simple, accessible à tous indépendamment de la connexion internet ou de l’aisance numérique de la personne. Et puis, cela rassure, il y a de la communication humaine, on prend le temps de s’assurer que la personne a bien compris le principe, qu’on a bien cerné son besoin… Ensuite, on cherche un covoitureur.euse potentiel.le dans notre base de données, et on les met en relation. En règle générale, on conseille d’anticiper la demande, en moyenne les utilisateurstrices la font 4 à 5 jours avant le trajet. Si on n’a pas trouvé de solution dans la base, on passe un appel Sos sur les réseaux sociaux, via les communes, les bibliothèques, on a un excellent taux de partage, le réseau de solidarité fonctionne bien.

C’est une expérimentation qu’on cherche à pérenniser, on réfléchit actuellement au modèle économique. Et les retours des utilisateurs.trices sont très positifs. Certains.aines ont ainsi rencontré des voisins.ines qu’ils ne connaissaient pas, d’autres sont devenus amis… Les gens partagent beaucoup plus que des trajets, covoiturer est un vrai acte social. C’est une expérimentation qu’on cherche à pérenniser, on réfléchit actuellement au modèle économique. Et les retours des utilisateurs.trices sont très positifs. Certains.aines ont ainsi rencontré des voisins.ines qu’ils ne connaissaient pas, d’autres sont devenus amis… Les gens partagent beaucoup plus que des trajets, covoiturer est un vrai acte social.

On a recueilli 114 demandes de covoiturage depuis 2 ans. Il est vrai qu’on a été beaucoup freiné par le contexte sanitaire lié au Covid-19, notamment en raison de l’annulation des évènements qui nous permettaient de renouveler le vivier de covoitureurs.euses. En septembre 2021, on observe un grand pic des appels, les gens relancent leurs activités de loisirs etc. Il y a un réel besoin.

Quel premier bilan tirez-vous à ce stade de l’expérimentation ?

Que ce soit pour les covoitureurs.euses ou les covoituré.es, on observe qu’une grande majorité des utilisateurs.trices sont des femmes, à savoir 77% pour les covoitureurs.euses et 87% pour les demandes de covoiturage. En termes d’âge, c’est extrêmement varié, cela va de 7 ans à 95 ans ! En effet, certains parents font la demande pour emmener les enfants à l’activité de loisirs du mercredi par exemple. Dans ce cas, il y a une autorisation parentale à signer et un rendez-vous préalable peut être organisé avec le conducteur. Côté conductrices, la plus âgée est née en 1938, la plus jeune en 1997. Certains covoitureurs.euses proposent des trajets qu’ils ont l’habitude de faire.

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Il-y-a-t-il un profil particulier d’utilisateurs ?

« Les gens partagent beaucoup plus que des trajets. Covoiturer est un acte social. »Guillaume Pouteau

« On habite toutes les deux à Québriac, mais on ne se connait pas. C’est quelqu’un de très sympa. J’avais entendu parler du service à la radio et vu un flyer. Et ma conseillère m’en a parlé la dernière fois. Donc j’ai fait la demande et franchement ça aide beaucoup, c’est une bonne initiative »Geneviève, 62 ans : Québriac > Combourg pour un rendez-vous de santé

« J’ai profité de mon trajet pour déposer mes enfants au sport et j’en ai profité pour laisser Daniel à son magasin. Le covoiturage s’est bien passé. Il m’a donné un paquet de gâteau pour les enfants, c’était super ! Je lui ai donné mon numéro comme ça s’il a besoin il peut m’appeler. »Sonia, 36 ans : Mesnil Roch' > Combourg

« Avec mes problèmes de santé, je ne conduis plus. Je devais aller à la gendarmerie, déposer une plainte. J’ai pu y aller grâce à Elodie, covoitureuse solidaire. Ce service est bien pratique pour moi. »Françoise, 64 ans : Tinténiac > Combourg

« Ehop près de chez moi » en chiffres

  • Plus de 300 conducteurs.trices
  • 415 trajets actifs réalisés depuis la mise en place du service
  • + de 50% des demandes effectuées pour des trajets de moins
de 10 kilomètres
  • 55% de solution trouvée

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Soutenue par le Département, l’association Ehop a été créée en 2002. Son objectif ? Développer la pratique du covoiturage, notamment sur le trajet domicile-travail. Comment ? En mettant en relation covoitureur.euse et covoituré.e, et en incitant chacun à covoiturer via des partenariats avec les entreprises, les collectivités et des actions de sensibilisation sur le terrain auprès des salariés.es et des particuliers.

Ehop Solidaires : un service en forte croissance

Face au succès de la première plateforme, éhop a élargi son périmètre d’action à toute la Bretagne et fait des émules. En 2016, le dispositif « éhop Solidaires » est lancé en Ille-et-Vilaine, avec pour ambition de proposer des solutions de covoiturage spécifiques, pour des déplacements liés au travail et à la formation. Près d’un Français sur 5 a déclaré (19%) a déclaré avoir déjà renoncé à se rendre à un entretien d’embauche ou dans un structure d’aide à la recherche d’emploi parce qu’ils ne pouvaient s’y rendre. L’idée d’Ehop Solidaires ? Que la mobilité ne soit plus un frein à l’insertion professionnelle. Financé par les collectivités, Ehop Solidaires est un service gratuit pour les usagers. Preuve qu’il répond à un véritable besoin : l’activité d’Ehop Solidaires n’a cessé de se développer depuis sa création. Généralisé en 2018 sur l’ensemble de la région Bretagne, Ehop solidaires reçoit de plus en plus de demandes, mais aussi d’offres de covoiturage. « En 2020, nous avions totalisé 600 demandes sur la ligne unique fixe, à ce jour, en septembre 2021, nous sommes déjà en train de dépasser les 600 demandes », constate Guillaume Pouteau.

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Alain André, directeur d'Euréka Emploi Service

"En France, une personne en insertion sur deux aurait refusé un emploi, ou une formation pour des problèmes de mobilité. La mobilité est donc au coeur des parcours d'insertion"

L’entretien et la réparation des scooters sont réalisés à l’atelier d’insertion mécanique d’Eurêka situé à Montfort-sur-Meu. Des contrats de location sont signés avec les personnes intéressées. Une caution solidaire est proposée, en lien avec le Département, lorsqu’aucune autre solution n’a été trouvée.

Pour faire face aux problèmes de mobilité auxquels sont confrontés de nombreux demandeurs d’emploi résidant dans le Pays de Brocéliande, un Parc Cyclomoteurs a été mis en place dès 2007 par l’association d’insertion. Il est aujourd’hui composé de 45 scooters mis à disposition des usagers sur prescription des partenaires sociaux et de l’emploi du territoire.

Cours de soutien au code de la route, cours de conduite supervisée, mise à disposition de cyclomoteurs, conseil en mobilité… sur le pays de Brocéliande, Euréka Emploi Services propose aux personnes en insertion sans moyen de locomotion un parcours mobilité complet.

Un parcours mobilité sur le Pays de Brocéliande

Enfin parce que comprendre un réseau de transport, lire une carte, se repérer, trouver des solutions de financement pour le permis ou l’achat d’une voiture, utiliser une application de recherche de covoiturage… nécessite des compétences et n’a rien d’inné, Euréka Emploi Service a élargi son offre en proposant un accompagnement renforcé pour lever tous les freins à la mobilité.

Photo prise à l'atelier d'insertion mécanique d'Eurêka en juin 2020

Afin d’aider les personnes rencontrant des difficultés sur l’épreuve de conduite, de lever les angoisses et le manque de confiance en soi, des stages de conduite supervisée sont aussi proposés. Des bénévoles, préalablement formés, assurent l’accompagnement.

« De nombreux usagers s’installaient dans la location longue durée des scooters et nous nous sommes rendus compte qu’il y avait un réel problème au niveau de l’apprentissage du code de la route. Il était nécessaire de fournir un accompagnent sur ce volet » souligne Alain André. Des ateliers de soutien au code de la route ont lieu toutes les semaines à Montfort-sur-Meu. 38 personnes en ont bénéficié en 2019.

Ce service fait partie intégrante d’un Parcours Mobilité global qui s’est construit au fil du temps et au fil des difficultés identifiées. Il regroupe également des cours de soutien au code de la route, des cours de conduite supervisée et un accompagnement mobilité renforcé.

Une approche globale de la mobilité

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de femmes

42 %

de moins de 26 ans

37 %

ont bénéficié d'actions relevant du Parcours Mobilité de l'association en 2019

demandeurs d'emplois

182

Aude Croissant travaille à l’atelier d’insertion mécanique. Elle loue un scooter depuis un an. Depuis cette interview, Aude a obtenu le permis de conduire.

« Je vis dans un secteur où il n’y a pas de solution de transport collectif. Pour venir travailler à l’atelier, le scooter que je loue à l’association est indispensable. Avec le Parcours Mobilité je suis aussi accompagnée pour le passage du permis. Je souhaite gagner en autonomie, retrouver la mobilité, une activité, un emploi. Repartir à zéro. Pour moi Eurêka est un tremplin. »

Plus d'informations

Corinne Besnard, Conseillère mobilité au sein de l’association Eurêka, en charge de la plate-forme mobilité

Une plate-forme mobilité… de quoi s’agit-il ?

Les activités de la plate-forme du pays de Brocéliande se répartissent en trois grandes missions : l’accompagnement individuel, des actions collectives et la mise en réseau des acteurs du secteur. J’occupe ces fonctions depuis début 2021 et l’expérimentation va se poursuivre jusqu’à fin 2022. À ce moment-là, nous évaluerons ses résultats.

Complémentaire du parcours mobilité, une plate-forme mobilité est en expérimentation sur le territoire de Brocéliande. Corinne Besnard est conseillère mobilité. 50% de son temps de travail au sein d’Eurêka est consacré à la plate-forme, grâce aux financements du Département, dans le cadre d’un appel à projets. Rencontre.

Une « plate-forme mobilité » en expérimentation

Corinne Besnard, conseillère mobilité

"Nous pouvons proposer des ateliers collectifs sur plusieurs thèmes : savoir se déplacer dans une grande ville (lire un plan, utiliser un guichet automatique), des ateliers sur le permis de conduire, mieux gérer ses déplacements...

L’accompagnement individuel commence par un « diagnostic mobilité » qui tient compte l’environnement de chaque personne (savoir, savoir-faire, situation administrative, environnement géographique…). Ensemble, on essaie d’identifier les freins si les personnes sont capables de les énoncer à ce stade. Souvent, elles sont orientées vers la plate-forme par le Centre départemental d’action sociale, la mission locale, un point accueil emploi ou pôle emploi mais je peux aussi les recevoir en dehors de ces cas de figure. Selon les situations, je les aide ensuite à trouver des réponses immédiates si besoin (pour pouvoir répondre à une proposition d’embauche par exemple) et aussi des solutions à plus long terme (parcours permis de conduire ou souscription d’un micro-crédit pour l’achat d’un scooter,…). Cela nécessite parfois une aide pour les démarches administratives qui peuvent aussi être un frein.

Et l’accompagnement collectif, comment ça se passe ?Nous pouvons proposer des ateliers collectifs sur plusieurs thèmes : savoir se déplacer dans une grande ville (lire un plan, utiliser un guichet automatique), des ateliers sur le permis de conduire, mieux gérer ses déplacements... Beaucoup d’ateliers sont en projet ou débutent, ils permettent aussi d’identifier les freins des personnes. Par exemple, certains usagers craignent de devoir se déplacer à Rennes, même si les opportunités d’emploi y sont plus nombreuses. Les ateliers peuvent prendre la forme de mises en situation.

Vous parlez d’un volet « mise en réseau », qui sont les acteurs du territoire que vous faites se rencontrer ?Il s’agit des acteurs qui proposent des dispositifs ou des services. Il s’agit par exemple des EPCI qui sont en charge de la compétence « mobilité » depuis peu et qui proposent des locations de vélo électriques ou des services de navette par exemple. Ce sont également les associations qui organisent des services de déplacements solidaires, les garages associatifs… Le Département organise aussi des temps de rencontre entre les acteurs de chaque territoire.

Marie-Antoinette Eslan, présidente de l’association Mobisol 35550

"C'est une démarche de solidarité en faveur des personnes isolées qui ne peuvent se déplacer"

En octobre 2018, Mobisol35550 démarre son activité à Pipriac et Lieuron.« De nombreux bénévoles sont rapidement venus renforcer les effectifs de l’association. Nous avons étendu notre service dès la fin 2018 à la commune de Saint-Ganton ».

« La réflexion a été entamée en 2017, rappelle Marie-Antoinette Eslan, présidente de l’association Mobisol 35550. Dans le cadre d’une démarche sur le bien vieillir en pays de Redon, la question de l’isolement et de la mobilité revenait toujours ». Dans le cadre de cette démarche, des ateliers mobilité ont été organisés sous l’impulsion du centre local d'information et de coordination (Clic) pour mieux connaître les pratiques et les difficultés. Un accompagnement à la mise en place d’un service de mobilité solidaire a été proposé.

A Pipriac, Lieuron et Saint-Ganton, les bénévoles de l’association Mobisol 35550 aident les personnes fragilisées et isolées à se déplacer.

La mobilité solidaire se développe dans le Pays de Redon

Odette Leboeuf, utilisatrice de Mobisol, accompagnée du trésorier de l'association André grosset, de la référente du secteur Pripriac Yvette Esnaud et de la présidente de l'association Marie-Antoinette Eslan. (Cette photo a été prise en août 2020)

Les situations dans lesquelles le service est accepté sont également très variées : rendez-vous médical non pris en charge par l’assurance maladie, démarches administratives, recherche d’emploi, accès aux restaurants du cœur, obsèques, visites à des proches, courses de proximité... « Nous ne jugeons pas le besoin, précise Yvette Esnaud, référente pour le secteur de Pipriac. Toute l’année je prends les appels en semaine de 9h à 12h puis de 14 à 18h. J’organise ensuite la course en faisant appel au conducteur le plus proche du domicile de l’usager».

Des bénévoles, l’association en compte aujourd’hui 22. Leur mission : faciliter les déplacements des personnes fragilisées et/ou isolées. « Les causes peuvent être multiples : l’âge, la maladie, l’isolement social, la précarité financière. Notre service ne se substitue pas aux moyens de transport existants. Il est une réponse à un besoin fondamental », explique la présidente de l’association.

Une réponse à un besoin fondamental

Odette Leboeuf, utilisatrice de Mobisol, accompagnée de la référente du secteur Pripriac (Cette photo a été prise en août 2020)

Le service est proposé dans un rayon de 50 km, du lundi au vendredi. La destination est toujours en accord avec l'accompagnateur bénévole qui utilise son propre véhicule pour effectuer la course. L'usager défraie l'accompagnateur bénévole des frais kilométriques, et s’acquitte du coût du stationnement, ou autres frais si nécessaire. « Nous ne sommes pas que des chauffeurs, nous sommes aussi accompagnants. On tisse des liens privilégiés avec les usagers » souligne André Grosset, trésorier de l’association. Odette Leboeuf, 92 ans, l’une des toutes premières utilisatrices du service Mobisol 35550 reconnait avoir des chauffeurs préférés. Elle vante également les mérites du service qu’elle sollicite régulièrement « avant je devais toujours demander à mes voisins pour me conduire quelque part, mais on n’ose pas toujours car on ne veut pas déranger, on se sent toujours redevable ».

Bien plus que des chauffeurs

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Informations pratiques mobisol35550@gmail.com Tel : 02 99 34 42 87

50 utilisateurs

3 communes

14 000 kms effectués en 2019

22 chauffeurs

« Le bénévolat est notre plus grande richesse, lorsque l’on a un peu de temps, le consacrer à des démarches de solidarité, de fraternité pour des personnes isolées, c’est bénéfique pour tout le monde. »Marie-Antoinette Eslan, présidente de l'association

En 2019, l’association a assuré 250 déplacements ce qui montre la nécessité de ce service en milieu rural. Afin de pouvoir répondre à la demande croissante et d’étendre le service à d’autres des communes voisines, l’association recherche des bénévoles.

Le bénévolat est une richesse

Brigitte Beauperin, codirectrice du Relais pour l'Emploi

"Pour certains, au-delà de l’aspect financier, c’est le passage du permis et du code qui posent problème car il s’agit d’un apprentissage très scolaire qu'il faudrait presque inclure dans les parcours de formation initiale pour éviter les ruptures."

Mis en place depuis 1992 en partenariat avec la Mission Locale, les Communautés de Communes et le Département, le « Parc Mob » permet de répondre localement aux besoins de mobilité de demandeurs d’emploi du Pays de Vitré, via la location de scooters à tarifs préférentiels.

« Nous sommes sur un territoire rural où les solutions de transport manquent. Quand elles existent, elles ne sont pas toujours adaptées aux besoins de nos demandeurs d’emploi qui se tournent majoritairement vers l’industrie agroalimentaire. Dans ce secteur, les rythmes de travail sont en 2 /8 ou en 3/8. Les horaires de passage des cars ou trains ne permettent pas d’opter pour cette solution et nos bénéficiaires ne sont pas toujours motorisés » explique Brigitte Beauperin, codirectrice du Relais pour l’Emploi à Retiers.

Grâce au Parc’mob, mis en place par Le Relais pour l’Emploi, en partenariat avec les deux communautés de communes du pays de Vitré et huit garagistes locaux, 23 scooters sont mis à disposition d’usagers en insertion.

Le Parc’Mob : une solution de mobilité solidaire sur le Pays de Vitré

"Lorsqu’un jeune que nous accompagnons est intéressé par la location d’un scooter, nous attendons de lui qu’il s’engage et nous lui faisons signer un contrat de location pour le responsabiliser. Un dépôt de caution est également attendu » explique Annaick Moulin, responsable de la mission locale de Retiers. Les contrats sont signés pour une durée d’un mois et sont renouvelables jusqu’à 6 mois au tarif de 50 €/mois.

Myriam Damon, coordinatrice du Parc Mob et et Annaïck Moulin, responsable de la mission locale de Retiers

Les usagers doivent remplir quelques conditions :• habiter l’une des 64 communes du Pays de Vitré, • être en recherche de travail, en mission ou en formation, • posséder le Brevet de Sécurité Routière (pour les personnes nées après 1988) ou être titulaire d’un permis de conduire • être connu dans l’une des structures partenaires du Parc Mob. (CCAS, CDAS, Mission locale, Point Accueil Emploi,...)Ce sont ces structures partenaires qui endossent le rôle de tuteur de la location.

« Nous disposons actuellement d’une vingtaine de scooters, répartis chez huit garagistes de proximité sur les communes d’Argentré du Plessis, Châteaubourg, Janzé, La Guerche de Bretagne, Martigné-Ferchaud, Retiers et Vitré. » indique Myriam Damon, coordinatrice du Parc Mob. « Le Relais conventionne avec des garages locaux qui assurent ensuite la mise à disposition et l’entretien des scooters. »

Responsabiliser les publics

Cyril Guibourd, garagiste à Retiers

de moins de 35 ans

65 %

ont signé un contrat de location en 2019

59

bénéficiaires

Le Relais pour l’Emploi : 02 99 43 60 66 Parcmob@lerelaispourlemploi.fr

Informations pratiques :

71 contrats de location ont été signés en 2019. Le Relais souhaiterait désormais pouvoir agrandir sa flotte afin de pouvoir honorer toutes les demandes.

Les garagistes jouent eux aussi un rôle important dans le dispositif. « C’est eux qui reçoivent les usagers pour la mise à disposition des scooters et des accessoires (top-case, antivol, gants, casques). Ils leur donne des conseils d’utilisation, d’entretien. Ils les sensibilisent aussi parfois à la nécessité de passer le permis pour gagner en autonomie » Indique Myriam Damon.

  • Mobilité internationale
  • Aides individuelles à l'insertion pour les bénéficiaires du RSA
  • fonds d'aide aux jeunes
  • fonds mobilité actions innovantes

CONSACRES CHAQUE ANNEE AUX MOBILITES SOLIDAIRES

1 million d' euros

  • Apprentissage du code et de la conduite automobile
  • Accompagnement et conseil en mobilité
  • Accès et maintien dans l’emploi et la formation
  • Formation et information des professionnels.

La mobilité inclusive est inscrite dans le programme bretillien d’insertion 2018-2022, sous 4 axes :

Le Département s'engage en faveur des mobilités solidaires et inclusives